CADRE THÉORIQUE
L'étude de la biodiversité a
intégré de solides théories et concepts qui font d'elle
une science pluridisciplinaire. Parmi les approches et méthodes de
l'écologie du paysage qui peuvent être utiles à la
compréhension du fonctionnement des écosystèmes
écologiques en ville et de leur dynamique, on peut citer plus
particulièrement :
- La théorie biogéographique des
îles (Mac Arthur et Wilson, 1967) : elle s'intéresse
à la relation entre la richesse des espèces et les
caractéristiques des taches d'habitat. Mac Arthur et Wilson (1967), dans
cette théorie qui met en évidence le rapport les espèces
à leur milieu, démontrent cette relation (espace/espèce)
est plus importante quand l'espace est petit et isolé et constitue ainsi
un obstacle pour la dispersion des espèces, peut être un cadre
approprié pour une recherche en écologie urbaine.
- La théorie des « métapopulations
» (Hanski et Gilpin, 1991) constitue un autre cadre
intéressant pour les études en écologie urbaine. Elle
repose sur l'hypothèse que l'isolement des espaces verts urbains
provoque une dispersion des espèces et présente un risque, au
moins
Des théories permettant de comprendre comment le
processus d'urbanisation affecte localement la diversité des
espèces (Hansen et al. 2005 ; Marzluff, 2005 ; Marzluff et
al. 2008).
- La théorie de l'artificialisation du
sol, en provoquant un changement au niveau du fonctionnement de
l'écosystème, affecte directement ou indirectement les facteurs
qui agissent sur les plantes et les animaux, forçant certains à
disparaître, tandis que d'autres, en particulier les espèces
exotiques qui s'adaptent à l'homme, prospèrent (Paul et Meyer,
2001 ; Pickettet al. 2001 ; Kaye et al. 2006 ; Marzluff,
2005).
- La théorie de la destruction de l'habitat des
espèces mais aussi l'augmentation de l'isolement de cet habitat
provoquent un problème majeur de dynamique spatiale : la dispersion des
individus (Clergeau, 2007). Clergeau rapporte dans son étude de la
biodiversité en milieu urbain, menée dans plusieurs villes
françaises et canadiennes (Clergeau et al. 1998 et 2006a), des
relations diverses entre le nombre d'espèces et le « taux
d'urbanisation », le long de gradients ville-campagne. Ainsi, pour les
oiseaux, le nombre d'espèces diminue au fur et à mesure que l'on
progresse vers le centre de la ville, tandis que leur effectif global augmente
parallèlement. Pour les petits mammifères, le nombre
d'espèces et leur effectif global chute très rapidement en
direction du centre-ville.
Dynamique et perception de la biodiversité
dans la ville de Ngaoundéré 16
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