I.3. Implication du différend
Brésil/Etats-Unis pour les pays africains
Dans le différend Brésil/Etats-Unis, l'OMC a
terminé son rôle à ce stade et les Etats-Unis et le
Brésil ne sont en rien obligés de trouver un accord qui porte sur
le coton, s'ils trouvent un autre terrain d'entente. Mais qu'est ce que cet
accord signifie pour les pays africains producteurs de coton ?
Les pays africains producteurs de coton semblent avoir
été exclus d'une partie qui se joue à Washington et
à Brasilia. Bien que certaines promesses d'association au fonds de
compensation alloué aux cotonculteurs brésiliens aient
été faites, il faut bien garder à l'esprit que ces
ressources ne pourront jamais remplacer les bénéfices d'une
solution commerciale pour le coton. De plus, accéder à ce fonds
pourrait fournir aux Américains l'argument qu'« ils font quelque
chose pour les pays
africains » même si c'est indirectement via le
Brésil et donc les inciter à faire moins dans la
négociation.
Quoique décident les Etats-Unis et le Brésil de
manière unilatérale, il peut y avoir deux types de
conséquences pour les pays africains producteurs de coton : (i) soit un
accord est annoncé, qui force les Etats-Unis à prendre des
mesures de mise en conformité avec les règles de l'OMC, et c'est
certes de portée limitée mais néanmoins
bénéfique pour les pays africains producteurs de coton ; (ii)
soit l'arrangement avec les Brésiliens ne porte pas en priorité
sur le coton et ne satisfait que les Brésiliens. Cette
possibilité est à envisager mais tout laisse à penser que
les deux parties vont rechercher une solution multilatérale.
Le défi auquel sont confrontés les pays africains
producteurs de coton est de faire en sorte que la solution
négociée entre les Etats-Unis et le Brésil et incluse dans
la Farm Bill ne devienne pas la position américaine officielle dans le
cadre des
57
négociations de Doha. Outre le fait qu'une telle position
ne remplirait pas les critères de Hong Kong, il serait en effet plus que
fâcheux que les Etats-Unis parviennent à vendre comme une
concession pour des futures règles une simple mise en conformité
avec les règles du Cycle d'Uruguay définies il y a plus de 15
ans.
Quelles pourraient-êtres les autres solutions possibles de
sorties de crises pour le coton africain ?
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