I.3. Volatilité des prix
Selon le Comité Consultatif International du Coton (CCIC),
le prix mondial du coton égrené est très volatile quelle
que soit l'échelle de temps retenu. Cette volatilité des prix
constitue un risque permanent qui pèse sur le revenu des
cotonculteurs.
A titre d'illustration l'indice A19 traduit en FCFA a
augmenté de 24% entre 2001/02 et 2003/04 avant de chuter de 30% de
2003/04 à 2004/05. Si les prix reçus par les producteurs
étaient déterminés par les lois du marché, les
fluctuations de ces prix dépasseraient celles de l'indice A.
Les coûts encourus depuis la collecte du coton graine au
village jusqu'à la livraison au port de destination sont
comptent20 pour 45% de la valeur de l'Indice A et on estime que les
2/3 de ces coûts sont incompressibles. Des 55% restant, 1/3 n'est pas
versé au producteur, car il est prélevé pour apurer les
crédits intrants mis en place une année plus tôt. Aussi, le
montant perçu par le producteur ne représente qu'environ 37% de
la valeur de l'Indice A.
Si cet Indice baissait de 20% et si les frais compressibles ne
pouvaient être réduit que de 10%, le revenu net des producteurs
diminuerait de moitié, ce qui aurait des conséquences
désastreuses pour les ménages dépendant du coton pour
l'essentiel de leurs revenus monétaires et irait à l'encontre de
la lutte contre la pauvreté21.
I.4. Financier et Monétaire
En ce qui concerne les problèmes financiers la production
de coton nécessite d'importantes importations de pesticides, de semences
et d'engrais. A titre d'exemple, un rapport récent de l'OMC souligne que
la valeur des intrants par Madagascar pour la culture du coton a
été supérieure à la valeur du coton produit. Autre
exemple, de nombreux cotonculteurs indiens qui se sont lancés dans la
culture de coton OGM sont actuellement financièrement
étranglés, ne pouvant plus payer leurs factures de semences OGM
à leurs fournisseurs américains.
19 L'indice Cotlook A est conçu pour être
représentatif du niveau d'offrir des prix sur le marché
international du coton brut
20 Sur la base des données de la SOFITEX
(Burkina Faso),
21 Louis Goreux, « Volatilité des prix et
subventions », ACA 10 mars 2005
30
Monétaires également: les cours et par voie de
conséquence les revenus des cotonculteurs varient fortement en fonction
des fluctuations du dollar.
La dépréciation du dollar américain par
rapport au CFA arrimé à l'euro pénalise la filière.
Exemple, entre 2001 et 2008, le taux de change du dollar par rapport au CFA a
été divisé par 2. En avril 2002, le taux de change
était de 740 F CFA pour 1 dollar en moyenne contre 416 pour 1 dollar en
juillet 2008. Cette dépréciation du dollar par rapport au CFA a
eu pour conséquence la baisse du prix aux producteurs des pays de la
zone CFA.
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