Quelle cohérence entre finance carbone et politiques de développement dans les pays du sud? Cas du Sénégal et du Kenya( Télécharger le fichier original )par Yaye Ngouye DIAGNE Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement ( AgroParisTech ) - Mastère spécialisé en politiques publiques et stratégies pour l'environnement 2013 |
II. Prise en compte de l'atténuation des émissions de GES dans les politiques de développementau Sénégal: un combat de longue haleineA. 251645440Profil du pays : une croissance ralentie par les chocs exogènesL'estimation de la population du Sénégal s'appuie sur les trois recensements effectués en 1976, 1988 et2002. La population du Sénégal est estimée en 2013 à plus 11,3millions de personnes et pourrait atteindre plus de 13,7 millions à lafin 2015.La population sénégalaise est très inégalement répartie entre les quatorze régions du pays. La capitale Dakar, qui occupe 0,3 % de la superficie, abrite près de 23 % de la population totale. Le Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Sénégal de décembre 2002 a dénombré 1 075 858 ménages avec un accroissement moyen de 40,5% depuis 1988. La population sénégalaise est essentiellement rurale : le taux d'urbanisationau Sénégal est de 41,5% et plus de 53 % des ménages vivent en milieu rural. Entre les années 1990 et 2005, le Sénégal a connu l'une des meilleures performances économiques en Afrique Subsaharienne, avec une augmentation de son PIB d'environ 5%.A partir de 2006, son économie sera affectée par une série de chocs liés à l'augmentation du prix du pétrole et des denrées alimentaires. A cela s'ajoutent les effets de la sécheresse de 2006 et 2007, avec une chute importante de la production agricole. L'économie du Sénégal reste actuellement dominée par quelques secteurs stratégiques, notamment la pêche et le secteur tertiaire (commerce, transport, poste et télécommunication, banque et assurances...). Ces secteurs centraux de l'économie sénégalaiseseront fortement impactés par les effets du changement climatique. En effet, le sénégal, du fait de sa situation géographique, reste l'un des pays les plus vulnérables aux chocs exogènes liés au changement climatique. Les études présentées dans le cadre du Plan d'Action National pour l'Adaptation aux Changements Climatiques (PANA)de 2006, démontrent la probabilité d'avoir des impacts d'ordre biophysique et socioéconomique majeurs sur la zone côtière du Sénégal : inondation, érosion côtière, salinisation des terres, diminution des ressources pélagiques, d'importants sinitres aux horizons 2 050 et 2 100 avec des coûts socio-économiques considérables. Concernant les ressources en eau, il faut noter la baisse drastique de la pluviométrie de 30 à 40 % entre les normales 1931/1960 et 1961/1990. Ces données sont certes à actualiser, mais l'on peut supposer que ces tendances lourdes n'ont jusqu'ici pas pû être inversées. Cette baisse pluviométrique se traduit par une importante baisse des écoulements de surface notamment des débits des grands fleuves et a un impact sur la recharge de la nappe phréatique avec des conséquences désastreuses pour l'hydraulique villageoise. Le secteur agricole qui occupe plus de 50% de la population sénégalaisesera fortement impacté par le changement climatique. Ce secteur sera marqué par une forte baisse des rendements liée à un stress hydrique des cultures4(*), ce qui accroît le déficit vivrier déjà en net progression depuis 1970. Le secteur de la pêche sera aussifortement impacté, avec une perte importante de ressources halieutiques due à l'assèchement des cours d'eau et à un boulversement important des ressources pélagiques. A côté des efforts d'adaptation qui sont menés pour renforcer la résilience du Sénégal au changement climatique, quelles mesures sont prises pour atténuer les émissions de GES ? * 4Diagne, 1999 |
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