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La cyberdémocratie en RDC

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par Jean-Noël LEMFUKA AVA
Université catholique du Congo - Licence en communications sociales 2012
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire Université Catholique du Congo (UCC) FACULTE DES COMMUNICATIONS SOCIALES B*P 1534

KINSHSASA-LIMETE

LA CYBERI)EMOCRATIE EN RI)C :
UJNE ANALYSE SEMIO-PRAGMATIQUJE
I)UJ SITE WEB I)E L'UJNION POUJR
LA NATION CONGOLAISE (UJNC)

LEMFUKA AVA JEAN-NOËL

Année Académique 2011- 2012

Par

Directeur : Professeur LINO PUNGI

Travail présenté en vue de l'obtention du titre de Gradué en Communications Sociales

1

2

EPIGRAPHE

"L'infrastructure globale de communication ne sera pas seulement une métaphore de la démocratie en fonctionnement, elle encouragera réellement le fonctionnement de la démocratie en rehaussant la participation des citoyens à la prise de décision. Elle favorisera la capacité des nations de coopérer entre elles. J'y vois un nouvel âge athénien de la démocratie." (AI GORE).

1 P. LEVY, Vers la cyberdémocratie, in http://webmarmite.free.fr/cyberdemocratie.htm, page consultée le 27/2/2012.

3

INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

Ce travail tente de comprendre l'introduction, mieux le recours à la cyberdémocratie en RDC. Concrètement, il est question d'analyser son intégration dans les activités de l'Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti politique de Vital KAMERHE, de manière à comprendre la relation qu'il construit avec ses cibles à partir des sémiotiques utilisées.

En effet, le développement rapide des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) en général, Internet en particulier, a modifié, de manière spectaculaire, aussi bien le rapport gouvernant-gouverné que l'art de faire la politique et de vivre la démocratie. Les TIC rendent les échanges d'informations instantanés, universels et multidirectionnels. Sans l'ombre d'aucun doute, à l'heure actuelle, la politique a consacré l'Internet. Il suffit de voir le nombre d'activités politiques en ligne pour s'en rendre compte.

L'Internet est devenu de nos jours l'instrument d'une participation citoyenne à la vie démocratique, un lieu d'information et de dialogue politique. Il a instauré une nouvelle façon de communiquer entre les gouvernants et les gouvernés. La masse et la diversité des informations qu'il véhicule et la possibilité de participation qu'il offre à chaque citoyen constituent autant d'expressions de la liberté démocratique. Dès lors, les citoyens forment des réseaux interactifs où l'information est accessible à tous, où chacun peut intervenir à tout moment et librement. Internet propose un espace de communication, inclusif, transparent et universel, qui est amené à renouveler profondément les conditions de la vie publique dans le sens d'une liberté et d'une responsabilité accrues des citoyens1.

« L'internet est devenu la véritable Eglise de ceux qui vénèrent l'information. Les réseaux, les ordinateurs, toutes les machines à communiquer deviennent autant

2 P. BRETON, Le culte de l'Internet, une menace pour le lien social, La Découverte, Paris, 2000, p. 9.

4

des lieux privilégiés, quasi exclusifs, où se pratique ce nouveau culte. Ils rendent caduques les formes `'anciennes», `'archaïques» de communication, de médiation, de savoir, de loisir et, d'une façon générale, de contact avec les autres »2.

L'ère de la « politique en ligne » a sonné. L'internet offre aux citoyens les moyens de répondre en masse aux acteurs politiques, de les questionner, de les critiquer ou leur exposer des contre-propositions publiques. L'internet, consacre le passage d'un citoyen passif, récipiendaire d'une politique télévisée de type « un-à-plusieurs » à un citoyen potentiellement actif, dans le cadre d'un dialogue et d'un débat en ligne de type « plusieurs-à-plusieurs », faisant intervenir les acteurs politiques et les citoyens sur un pied d'égalité. Cette révolution numérique et démocratique a un impact direct sur les résultats électoraux, sur les travaux législatifs, sur les décisions politiques et leur mise en oeuvre.

Il semble évident que les TIC sont devenues des outils essentiels pour le politicien des temps modernes, non seulement en facilitant son accès à une information cruciale, mais aussi en multipliant ses canaux de communication et en étendant sa portée bien au-delà de ce qui était envisageable auparavant. Car le web offre présentement la possibilité technologique de connecter entre eux l'ensemble des citoyens. Les récentes révolutions arabes (Tunisie, Egypte...) favorisées notamment par les réseaux sociaux Facebook et Twitter montrent a suffisance l'importance qu'il faut accorder aujourd'hui à la cyberdémocratie en tant qu'utilisation des ressources interactives d'Internet, mises au service du processus politique et des relations avec les citoyens dans le but de favoriser une participation directe et plus active de ceux-ci à la vie publique et au processus décisionnel.

Si dans les pays du Nord, notamment aux Etats-Unis, Canada, France, etc., les plus avertis des acteurs politiques se sont emparés de ce nouvel instrument pour promouvoir leurs idées et leur image, la RDC semble être en marge de cette démocratie électronique. Les acteurs politiques congolais ne semblent pas prendre conscience des perspectives que les TIC ouvrent à la démocratie.

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Devant ce constat amer, plusieurs questions nous taraudent l'esprit ; notamment celle de savoir comment la cyberdémocratie est-elle intégrée dans la pratique démocratique de nos partis politiques ? Ce qui revient à comprendre :

> Les sémiotiques utilisées et les formes énonciatifs y relatives.

> Les différents acteurs intervenants et les types de relation construits avec les différentes cibles.

> Dans quelle mesure ces constructions peuvent-elles faciliter la participation citoyenne ou militante ?

2. HYPOTHESE

L'internet est devenu d'une part un nouvel outil de communication et de propagande électorale incontournable, d'autre part un espace de discussion et de participation citoyenne à la vie démocratique.

Nous soutenons que les sites web en général, l'internet en particulier, offrent aux acteurs politiques et aux partis politiques des moyens d'impliquer plus systématiquement leurs membres et le public dans la formulation des politiques et dans l'éducation civique. Le site de l'Union pour la Nation Congolaise est sans aucun doute, à notre avis, un modèle de cette initiation à la cyberdémocratie car il tente de renforcer son rôle de médiateur social et de proposer de nouveaux modes de relation avec le citoyen.

3. ANNONCE DU CADRE THEORIQUE

L'Internet est un média interactif, consommé au quotidien. Son usage routinier nous oblige de placer notre travail dans la perspective de la théorie des usages et appropriation sociale des TIC. Il s'agit dans cette étude d'examiner l'usage et l'appropriation des TIC, singulièrement de l'Internet par les acteurs politiques congolais dans un contexte de démocratie, de communication politique et de liberté d'expression.

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4. METHODE ET TECHNIQUE DU TRAVAIL

Dans notre étude, nous avons recouru à l'analyse sémio-pragmatique pour mieux comprendre les éléments sémiotiques utilisés dans le site web de l'UNC. Internet est non seulement le support principal de notre objet d'étude mais une importante source de documentation. Nous avons en outre emprunté la technique documentaire par la lecture des différents ouvrages susceptibles de nous fournir des données théoriques relatives aux concepts opératoires de l'étude.

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

La cyberdémocratie est un sujet d'actualité qui présente un intérêt majeur pour l'Afrique en général, la RDC en particulier. Dans un pays-continent comme la RDC où la démocratie présente beaucoup de failles et les organisations des élections un casse-tête pour la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la démocratie numérique semble être non seulement une meilleure solution mais aussi une nécessité, car, dit-on, la démocratie ne peut s'atteindre, elle prend des virages selon le rythme de l'évolution d'une société, selon sa culture. Elle est captive d'un relativisme culturel et social qui nous oblige à la façonner de nouveau et continuellement. L'intérêt d'une telle étude est évident.

Sur le plan politique et social, ce travail donne à comprendre que le recours à la cyberdémocratie facilite et élargit la participation des citoyens dans le processus démocratique. Elle facilite l'accès à l'information et favorise de véritables interactions où les participants, gouvernement, élus, partis politiques et citoyens, etc., ont le temps d'approfondir les sujets politiques et d'exprimer librement leurs points de vue.

Il appert que les TIC modifient foncièrement les rapports aux discours et pratiques symboliques liés à la politique. Ainsi donc, scientifiquement notre travail sert de balise susceptible de fournir des données théoriques pour des études plus approfondies en sociologie des usages sociaux des TIC dans le contexte congolais.

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6. DELIMITATION DU SUJET

Notre étude est centrée sur le tournant démocratique en RDC, celui qui nait après la transition issue des accords de Pretoria, qui voit s'installer un élan démocratique avec l'organisation des élections générales (2006 et 2011). Pour la pratique cyberdémocratique, nous nous limiterons à l'analyse du site du parti politique Union pour la Nation Congolaise (UNC).

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion générales, notre dissertation est subdivisée en trois chapitres. Le premier circonscrit les concepts opératoires de l'étude et définit le cadre théorique. Le deuxième fait un aperçu sur la démocratisation de la RDC et présente le parti sous étude en l'insérant dans l'univers politique congolais. Le troisième fait une analyse sémio-pragmatique du site de l'UNC et tire des leçons possibles, susceptibles de permettre des projections utiles sur l'avenir de la cyberdémocratie en RDC.

8

CHAPITRE I : COMPRENDRE LA CYBERDEMOCRATIE

INTRODUCTION

Ce premier chapitre de notre travail vise un double objectif. Définir les concepts opératoires nécessaires à la compréhension du sujet d'abord et ensuite présenter le cadre théorique de notre étude.

I.1. APPROCHE CONCEPTUELLE

Pour mieux cerner le contour de notre étude, nous procéderons dans cette première partie à la clarification de certains concepts de base en l'occurrence la démocratie, Internet, la communication politique et la cyberdémocratie.

1.1. LA DEMOCRATIE

1.1.1. Définition et Notion

Née à Athènes (Grèce) en 507 avant Jésus-Christ, la démocratie est le régime politique fondé sur le principe que la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyens. On définit généralement la démocratie comme étant le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.

Par ailleurs, la démocratie suppose l'existence d'une pluralité d'options et de propositions, généralement incarnées dans des partis et des leaders ayant la liberté de s'opposer et de critiquer le gouvernement ou les autres acteurs du système politique. Juridiquement, une démocratie s'inscrit dans un État de droit; culturellement, elle nécessite une acceptation de la diversité. Pour qu'un système politique soit véritablement démocratique, il faut : une information totale et transparente; un niveau d'éducation et/ou d'instruction homogène dans la population citoyenne.

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1.1.2. Les acteurs de la démocratie3 Dans le jeu démocratique plusieurs acteurs y participent :

a) Le citoyen : Il est le premier acteur de la démocratie. Le citoyen est une personne qui jouit de tous ses droits civils et politiques et qui participe à la gestion du Bien commun.

b) La famille : la famille constitue le premier cadre d'éducation de l'enfant qui deviendra le citoyen de demain. La famille a donc le devoir d'inculquer à l'enfant les premières valeurs civiques. C'est aussi le cadre où se font les premiers apprentissages des principes démocratiques.

c) Les associations, Organisations Non-Gouvernementales (ONG) et organisations : les associations jouent un rôle d'éducation, de formation et d'information du citoyen. Elles ont le devoir de participer à la vie socio-économique de la nation. Elles doivent aussi assumer une responsabilité de contrôler l'action des gouvernants.

d) Les confessions religieuses : les confessions religieuses ont les mêmes responsabilités que les associations et organisations. Mais leur action relève plus du domaine de l'édification morale du citoyen.

e) Les partis politiques : Les partis politiques sont des organisations volontaires qui font le lien entre un peuple et son gouvernement. Ils ont pour vocation la conquête et l'exercice du pouvoir. Ils mobilisent le peuple pour qu'il participe au choix des responsables politiques. Ils contribuent à l'édification de la démocratie en jouant un rôle d'éducation de leurs militants. Ils fournissent aux citoyens un moyen d'obliger leurs élus à leur rendre des comptes sur l'action du gouvernement.

f) Les institutions de la République : les institutions de la République accompagnent l'Etat et l'aident à assurer le bien-être des citoyens.

g) L'État : sauvegarde la vie de tous les citoyens; assure leur bien-être en leurs garantissant le respect des droits fondamentaux; protége les libertés individuelles; assurer une justice équitable aux citoyens en mettant en place un système judiciaire qui garantit le respect de la dignité du citoyen.

3 A. DOSSOU, Cours de philosophie politique, Saint Pierre Canisius 2007-2008, inédit, pp. 30-33.

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1.2. INTERNET

1.2.1. DEFINITIONS

Internet peut se définir comme un réseau des réseaux, un méta-média, un miroir de société et un espace de participation politique.

A) Internet : un réseau des réseaux

L'Internet est le réseau des réseaux c'est-à-dire un immense réseau d'ordinateurs à l'échelle de la planète. Autrement dit, l'Internet est un réseau mondial reliant des réseaux privés, publics et des ordinateurs personnels tout en étant supportés par des serveurs un peu partout dans le monde. Son but est de partager de l'information et de communiquer.

Selon PROULX, Internet promeut les valeurs de la pensée-réseaux que sont l'entraide, l'amitié, la coopération, le don, l'échange, la circulation du leadership et du savoir, l'intelligence distribuée. Il permet la création de communautés virtuelles qui constituent de véritables réseaux d'affinités et d'environnements éducatifs permettant l'acquisition de compétences transversales comme la recherche d'information ou les savoirs techniques qui doivent être constamment renouvelés4.

B) Internet : un métamédia5

La caractéristique principale d'un métamédia est qu'il est par nature beaucoup plus difficile à maîtriser et à contrôler qu'un média. Il remet également en cause l'économie générale des médias. Internet brouille la segmentation généralement admise entre les différentes formes de médias et remet en cause leur catégorisation en « presse écrite », « audiovisuelle », d'« agence », etc. Autrement dit, sur Internet, l'échange d'informations n'est plus unidirectionnel, il n'est pas seulement bidirectionnel, il est surtout horizontal et multidirectionnel.

4 J. LA JOIE et E. GUICHARD, (dir.), Odyssée Internet : enjeux sociaux, PUQ, Québec, 2002, p.6.

5 O. DA LAGE, Internet, méta-média, in http://mapage.noos.fr/odalage/autres/metamedia.html, page consultée le 23/04/2012.

11

c) Internet : un miroir de société

L'Internet est devenu des nos jours, un véritable miroir de société. « Nous sommes en train de créer un monde où chacun, où qu'il soit, peut exprimer ce qu'il croit, quel que soit le degré de singularités de ses croyances, sans devoir craindre d'être forcé de se taire ou de se conformer »6.

d) Internet : un espace de participation démocratique et citoyenne

L'Internet est un instrument permettant de stimuler et d'enrichir le débat démocratique. C'est un lieu de liberté et d'authenticité où chaque individu peut s'exprimer sans entrave, sur une base égalitaire, et s'engager dans des discussions plus sincères dans une sorte d'interactivité. Comme le souligne Bernard BENHAMOU : « L'internet apparaît comme un prodigieux outil de diffusion d'informations qui peut aider les internautes à devenir ces citoyens éclairés d'une démocratie vivante. Il peut aussi stimuler l'implication des citoyens dans des actions collectives destinées à faire entendre leur revendications, accompagnant la mutation culturelle des formes de militantisme que l'on constate aujourd'hui »7.

Dans son article « Tocqueville dans le cyberespace : utiliser l'Internet pour se rassembler »8, Hans KLEIN, voit dans l'Internet trois caractéristiques structurelles qui le différencient des autres technologies pour discuter entre individus. D'abord, Internet est libre de toute contrainte spatiale : les gens n'ont plus besoin de se rassembler dans un endroit unique pour communiquer. Ensuite, Internet est libre de toute contrainte temporelle. C'est-à-dire l'Internet épargne la nécessaire coordination entre les participants pour se rencontrer et cela permet à un groupe de personnes plus large de participer. Enfin, Internet réduit les coûts de participation.

6 J.B. BARLOW, La déclaration d'indépendance du cyberespace, in http://reflets.info/john-perry-barlow-et-sa-declaration-dindependance-du-cyberespace/ , page consultée le 30 décembre 2011.

7 « La démocratie électronique », N° 327 de la revue Regards sur l'actualité, in http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332603275/index.shtml, page consultée le 09 novembre 2011

8 H.KLEIN, cité par METAIS Pierre-Etienne, « Quand cyber rencontre démos : les TIC et Internet dans les pratiques démocratiques, Mémoire de fin d'Etudes, Institut d'Etudes Politiques de Lyon, in http://doc.sciencespo-lyon.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/Cyberdocs/MFE2005/metais_pe/pdf/metais_pe.pd f, page consultée le 23/11/2011.

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Pour Pierre Lévy, avec Internet un nouvel espace public émerge, de plus en plus de gens peuvent s'exprimer en dehors des médias classiques. Chacun devient son automédia : en devenant l'entrecroisement de tous les automédias, l'espace public devient plus vaste et la société plus transparente. On peut avoir une relation beaucoup plus directe et personnelle avec tous les acteurs sociaux. Le débat social et politique est extrêmement vif et animé dans le cyberespace. C'est vraiment l'invention d'une nouvelle forme d'agora, d'une nouvelle façon de faire la politique9.

1.3. LA COMMUNICATION POLITIQUE DANS UNE DEMOCRATIE

1.3.1. DEFINITION

Au départ, la communication politique était réduite à la propagande ou à la communication électorale des partis politiques. Dans cette logique, la communication politique se percevait plus en termes de messages et d'attitudes que les politiques déploient en direction des citoyens. Avec le développement des moyens de communication de masse, les sondages d'opinion, une plus grande part est accordée, non pas seulement aux messages diffusés, mais aussi et surtout à leur réception, en terme d'appropriation, d'indifférence ou de rejet. Dès lors, à côté de l'acteur politique, s'affirment de plus en plus, d'autres acteurs, comme les médias et le citoyen, à travers le concept d'opinion publique.

Dominique WOLTON définit la communication politique comme étant « l'espace où s'échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité à s'exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l'opinion publique à travers des sondages»10. Cette définition insiste sur l'idée d'interaction de discours tenus par des acteurs qui n'ont ni le même statut ni la même légitimité mais qui, de par leurs positions respectives dans l'Espace Public, constituent en réalité la condition de fonctionnement de la démocratie de masse.

9 P. LEVY, Cité par MANDARD, S., « Faut-il vouer un culte à l'Internet », in Le Monde Interactif, 29 novembre 2000, p.3.

10 D. WOLTON, Les contradictions de la communication politique, Hermès, N°17-18, 1995, p.107-109.

13

J. GERSTLE définit la communication politique comme « ensemble disparate de théories et de techniques, mais aussi de pratiques directement politiques »11. L'enjeu de la communication politique aujourd'hui, ajoute-t-il, est de permettre à l'ensemble des citoyens d'intervenir de manière égale au sein du champ politique afin de respecter l'idéal de « distribution démocratisée du pouvoir ».

Selon lui, la communication politique peut avoir une connotation positive ou négative selon la conception qui sous-tend son appréhension. Elle peut donner lieu à quatre conceptions différentes12 :

> une conception instrumentale : la communication politique renvoie à l'ensemble des techniques auxquelles recourent les responsables politiques pour séduire et gérer l'opinion publique. Il estime que cette conception réduit la politique à une technique et la communication à la manipulation ;

> une conception oecuménique : l'enjeu est alors la transmission de l'information entre les acteurs politiques, les médias d'information et le public. Pour lui, cette conception tend à éluder le rapport de domination entre gouvernant et gouverné, et sous-estime l'échange d'autres biens que l'information, notamment les biens symboliques tels que les images, les représentations ou les préférences ;

> une conception compétitive : il s'agit d'influencer et de contrôler, au

moyen des médias, les perceptions publiques
des évènements politiques majeurs et des enjeux. Cette définition met en lumière la dimension de lutte et de concurrence, et souligne également le rôle central du symbolique dans les processus politiques ;

> une conception délibérative : la communication politique est consubstantielle à la démocratie. Une démocratie est possible grâce à la discussion et au débat collectif. Tous les citoyens sont appelés à formuler des raisonnements et à participer à la formation des choix politiques.

11 J.GERSTLE, La communication politique, PUF, Paris, 1993, p.3.

12 J.GERSTLE, op. cit., p.9.

14

Jacques GERSTLE met en exergue le caractère multidimensionnel de la communication politique qui se définit par trois dimensions13 :

· une dimension pragmatique : c'est un ensemble de pratiques de communication effectives ;

· une dimension symbolique : c'est la manipulation de symboles visant à emporter la conviction des destinataires des divers messages formulés ;

· une dimension structurelle : c'est enfin les canaux institutionnels, organisationnels, médiatiques et interpersonnels dans le cadre desquels elle se développe.

1.3.2. LES ACTEURS DE LA COMMUNICATION POLITIQUE14

Les principaux acteurs de la communication politique sont : la société civile, comprenant les leaders d'opinion et les simples citoyens, les hommes politiques, les hommes des médias, les professionnels des sondages et les spécialistes en marketing et communication politique. Chacune de ces composantes a ses modes de pression et d'expression.

+ Les hommes politiques

Les hommes politiques et leurs appareils structurés (les partis politiques) constituent l'une des composantes les plus importantes de la communication politique.

+ La société civile

La société civile regroupe l'ensemble des acteurs non engagés activement dans les logiques de conquête ou de conservation du pouvoir. Elle regroupe des organisations intervenant dans plusieurs domaines (développement, défense des droits de l'homme, défense des consommateurs), les citoyens apolitiques, les leaders d'opinion (dans les domaines associatifs, intellectuels, religieux etc.).

13 Ibidem, p. 18.

14 A. DOSSOU, Cours de philosophie politique, Saint Pierre Canisius 2007-2008, inédit, pp. 40-45.

15

+ Les leaders d`opinion

Les leaders d'opinion sont constitués par les intellectuels, les responsables d'organisations associatives, les religieux, etc.

+ Les médias

Les médias constituent un maillon stratégique dans le processus de constitution de l'opinion publique.

+ Les citoyens

Les citoyens sont au centre du concept et des enjeux liés à l'opinion publique. Paradoxalement, ils sont ceux qui accèdent le moins aux moyens d'expression et d'influence dans le domaine de l'espace public.

Sur le plan médiatique, trois éléments nouveaux accroissent les possibilités d'expression des citoyens : le développement et la diversification des moyens d'information, l'aménagement, dans les médias existant, d'émissions, de programmes ou de rubriques réservés aux citoyens, et le développement des applications liées aux TIC, notamment les sites d'information sur Internet.

1.3.3. LES OUTILS DE LA COMMUNICATION POLITIQUE

a) Outils traditionnels15

Depuis des décennies, la communication politique a si bien exploité les moyens de communication de masse notamment, la radio, la télévision, la presse et l'imprimé (journaux, magazines, etc.) qui semble aujourd'hui être absorbés dans les nouveaux médias.

15 A. SEBAN, "Médias traditionnels et nouveaux médias", Séminaire des décideurs médias à Rabat (Maroc), le 15 octobre 2004, in http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id article=797, page consultée le 4/01/2012.

16 « Les cahiers du Groupe Femmes, Politique et Démocratie », Volume 9, n° 2, juin 2007, p.2, in www.femmes-politique-et-democratie.com, page consultée le 25/02/2011.

16

b) Nouveaux outils (TIC)

Avec la confluence des techniques issues du numérique, particulièrement de l'informatique et des télécommunications, le message devient virtuel, il se sépare du support physique, ce qui lui permet de traverser le temps et l'espace avant de s'afficher sur l'écran de visualisation. Parmi les nouveaux outils de communication politique qui font partis de Technologies de l'Information et de Communication, nous pouvons citer : l'Internet (web, email, chat, forum...), l'e-book, le téléphone portable (mobile) et actuellement des médias sociaux.

1.4. LA CYBERDEMOCRATIE (E-DEMOCRATIE)

1.4.1. DEFINITION

Etymologiquement le terme cyberdémocratie recouvre deux acceptions possibles de l'ingénierie politique : l'une procède de la souveraineté du maître du gouvernail {kubernétès), l'autre du pouvoir du peuple (démocratie).

Selon l'Office de la langue française, c'est une démocratie basée sur l'utilisation des ressources interactives d'Internet, mises au service du processus politique et des relations avec les citoyens, dans le but de favoriser une participation directe et plus active de ceux-ci à la vie publique et au processus décisionnel16.

La cyberdémocratie vise le développement et l'amélioration des relations du gouvernement avec le citoyen en tant qu'acteur politique. Les services peuvent aller de la simple diffusion de lois et règlements jusqu'à des services de vote en ligne ou de forums, de participation à des débats.

Pour le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), « La cyberdémocratie apparaît comme une forme d'application de la démocratie, un

17 Cyberdémocratie : qu'en pensent les Québécois ? Résultats de NetGouv 2005, in www.services.gouv.qc.ca/fr/enligne/democratie/index.asp, page consultée le 25/02/2011

17

moyen d'exercice de la participation citoyenne passant par l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et des communications»17.

On se rend bien compte que la cyberdémocratie est un moyen parmi d'autres, de participation au processus démocratique de la société et à sa construction collective. En ce sens, les technologies de l'information et des communications sont mises au service de la démocratie. Cette voie électronique permet l'émergence d'un nouvel espace d'implication. Ce moyen permet à tous les groupes, à tous les citoyens de participer à l'évolution de leur collectivité.

Il s'en dégage que la cyberdémocratie se réfère tout simplement à l'usage des TIC pour impliquer les citoyens, appuyer les processus démocratiques de prise de décision et renforcer la démocratie représentative. La démocratie électronique apparaît donc comme une façon, une méthode de plus d'exercer la démocratie participative et demeure à ce compte un moyen bien contemporain, une opportunité d'aller chercher la participation d'un plus grand nombre de personnes et de groupes.

1.4.2. LES AXES DE LA CYBERDEMOCRATIE

L'usage des TIC à des fins démocratiques peut se faire suivant trois axes principaux : la participation, la consultation et le vote.

1. Cyberparticipation

Pour remédier à la question que pose le manque d'engagement des citoyens vis-à-vis des affaires publiques, l'une des orientations favorisée est la transition d'une démocratie représentative vers une démocratie davantage participative qui permet de tenir directement compte de l'opinion du citoyen ordinaire. Ainsi, la participation du citoyen est réclamée pour permettre une démocratie effective mais aussi une

18

démocratie qui soit confortée dans son principe de base, à savoir le pouvoir par le peuple.

2. Cyberconsultation18

La consultation électronique est utile pour connaître l'opinion de la population et générer de nouvelles idées (consultation sur des enjeux), mais elle sert également pour l'établissement de suggestions et des prises de positions concernant la mise en place de politiques (consultation sur des politiques). La cyberconsultation, contrairement à la cyberparticipation, comprend une invitation claire et nette de la part du gouvernement19.

En effet, la consultation en ligne permet un lien plus direct et plus fort entre les citoyens et le gouvernement, voir un engagement plus important.

3. Cybervote20

On parle de vote électronique lorsqu'il y a généralement la transposition du processus électoral traditionnel en son équivalent basé sur les TIC. Il existe plusieurs systèmes de vote électronique. Il est possible de voter dans des bureaux de vote équipés de terminaux fortement sécurisés reliés en réseau à un système central. Ce dernier comptabilise les suffrages et exprime les résultats.

Le vote électronique sécurisé constitue un outil intéressant pour la bonne conduite des élections en réduisant considérablement et plus que jamais les taux d'erreur de comptage des suffrages21.

18 D.G. LENIHAN, Vers une nouvelle gouvernance: du cybergouvernement à la cyberdémocratie, in http://www.crossingboundaries.ca/site/reports/ktapublication april2002 fr.pdf, page consultée le 28/02/2012

19 M. BAH, D. BOUDREAU, S. CHIASSON, A. DRAPEAU, M. LIRETTE, A. ST. PIERRE, La cyberdémocratie, Rapport présenté à M. Guy Robinson, professeur de département d'Administration publique, in

20 T. MCMAHON, Perspectives Électorales. Technologie dans le processus électoral : Internet et les

élections au Canada, in

http://collection.nlcbnc.ca/100/201/301/perspectives_electorales/2000/insight0600_f.pdf, page
consultée, le 28/02/2012

21 Lire aussi K. ALEXANDER, Dix choses à savoir au sujet du vote électronique, in http://www.abc-politique.com/evote/centre/california.html, page consultée le 28/02/2012

22 J. P MAAREK, Communication et marketing de l'homme politique, 3ème édition, LexisNexis, Paris, 2007, pp. 280-288.

19

1.4.3. LES CATEGORIES D'UTILISATION D'INTERNET PAR LA

COMMUNICATION POLITIQUE

Dans son ouvrage Communication et marketing de l'homme politique22, Philippe J. Maarek distingue trois catégories d'utilisation d'internet par la communication politique : les utilisations politiques institutionnelles, les utilisations pour les campagnes électorales et les utilisations par les groupes de pression et les partis `'marginaux».

A) Les utilisations politiques institutionnelles

Il est question ici des sites des partis politiques `'traditionnels». L'internet est un véritable outil de communication qui laisse également une place importante au marketing, puisqu'il permet aux partis de diffuser leurs idées

En investissant sur le Web, les partis tentent de revaloriser leur image et cherchent à capter un public qui tendait à leur échapper. L'Internet leur ouvre de nouvelles voies de communication et revitalise un débat politique souvent verrouillé ou formaté.

B) Les utilisations pour les campagnes électorales

Sites des partis politiques, des candidats, de simples militants, de citoyens, de médias, l'Internet est devenu un outil incontournable de la communication et de la propagande politiques. Par ce biais les campagnes politiques ont trouvé un nouvel outil de propagande, une opportunité de modernisation de la vie civique, le simple citoyen devenant acteur à part entière de débats dont il se sentait jusque là exclu.

20

c) Les utilisations par les groupes de pression et les partis « marginaux »

Il faut reconnaître que l'Internet accorde la chance à tous le monde d'exprimer son point de vue. D'après Philippe J. Maarek, « La facilité avec laquelle n'importe qui peut créer un site web personnel consultable au monde entier et le coût de moins en moins élevé de ces sites, souvent hébergés gracieusement, a occasionné un accroissement exponentiel du nombre des sites de groupes de pression ». Cette nouvelle opportunité, poursuit-il, a permis aux groupes de pression et au partis politiques de trouver une nouvelle jouvence.23

1.4.4. LES MOYENS D'ACTION ET SUPPORTS EN CYBERDEMOCRATIE24

a) Le courriel

Le courriel reste probablement l'outil en ligne le plus employé. Dans sa forme traditionnelle (des serveurs de messagerie centralisés combinés à des logiciels clients installés sur PC, tels que Outlook ou Thunderbird), il possède l'avantage de pouvoir stocker l'information localement, ce qui permet de la consulter hors ligne. Au chapitre des inconvénients, on peut évoquer la fragmentation de l'information.

B) Les blogs

Les blogs sont des plates-formes en ligne favorites de nombreux politiciens à travers le monde. Ils sont simples à mettre en oeuvre et à maintenir. Ils permettent aux visiteurs de déposer des commentaires sur les contenus publiés, ce qui crée un espace de discussion.

Le blog permet aux politiciens de créer un espace ouvert pour l'échange d'informations et d'opinions avec les citoyens et de donner de plus amples détails sur leurs visions en autorisant la remontée d'information du citoyen.

23 J. P.MAAREK, op. cit.

24 A. DROBOTOV et E. VAN, « Outils électroniques : une réponse aux besoins des collectivités locales », in https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1286919&Site=COE , page consultée le 23/05/2011.

21

c) Chat et VoIP

Le chat autorise les échanges en temps réel entre un nombre limité de personnes sur l'internet. Actuellement, il intègre les fonctionnalités d'autres applications, telles que la voix et la vidéo, tout en autorisant le partage de fichiers.

Pour l'acteur politique, les applications de chat peuvent constituer un outil important pour rester en contact sur le plan professionnel et personnel et

débattre de problèmes spécifiques avec un nombre limité de personnes.

d) Réseaux sociaux

Des réseaux plus professionnels ont commencé à intéresser les acteurs politiques en quête de soutien à leurs causes. Des hommes politiques importants ont déjà créé par exemple une page sur Facebook ; des partis ont créé des groupes d'intérêt en ligne.

E) Forums en ligne

Les forums en ligne sont depuis longtemps un outil privilégié pour les discussions en ligne, les échanges, les débats, et même pour la construction de communautés.

Les plates-formes de discussion sont importantes dans la relation entre l'acteur politique et le citoyen. Elles permettent à ce dernier de participer aux débats portant sur les véritables options politiques ou propositions de formulation.

F) Enquête, pétition et sondage en ligne

Ce sont des outils relativement récents qui sont nés de la transposition

en ligne d'un système de consultation très ancien et encore utilisé. Il
s'agit là de sondages d'opinion plus complets et plus fiables scientifiquement.

22

Les pétitions en ligne peuvent constituer un outil très important pour les acteurs politiques et les citoyens dans la mesure où elles mettent l'accent sur des problèmes sociaux, économique, culturels et politiques qui nécessitent l'intervention de l'acteur politique pour une éventuelle solution. Quant à l'enquête, elle permet au politicien de découvrir les problématiques sur lesquelles le citoyen souhaite attirer son attention.

G) Partage de contenu multimédia

Le partage en ligne d'images et de vidéos existe depuis plusieurs années, mais ce n'est que récemment qu'il s'est transformé : d'un simple service par abonnement, il repose désormais sur des plates-formes communautaires totalement opérationnelles tournées sur les images, les photos et les vidéos que les membres s'échangent entre eux.

Ces plates-formes renferment des nombreuses possibilités pour les acteurs politiques qui peuvent ainsi produire leurs propres vidéos à partager avec tous. Les contenus peuvent même se présenter sous forme de chronique quotidienne d'actualités, de messages aux électeurs, etc. Les politiciens peuvent y publier des vidéos d'événements. À leur tour, les citoyens peuvent déposer leur propre contenu ou débattre sur le contenu publié.

H) Univers virtuels (avatar, etc.)

Second Life est un univers virtuel 3D basé sur le web. Les individus y sont représentés par leur représentation 3D animée, également appelée avatar. Ils peuvent interagir avec d'autres utilisateurs essentiellement par le biais de gestes et d'échanges textuels, ainsi que, dans certains cas, directement par la voix.

Au-delà de la sensation d'être à l'avant-garde du monde politique virtuel, la base d'utilisateurs relativement limitée en réduit l'efficacité dans le cadre d'une campagne politique en tant qu'outil de mobilisation.

23

1.4.5. AVANTAGES ET DESAVANTAGES DE CYBERDEMOCRATIE

a) Avantages de cyberdémocratie

Internet implique des avantages qui seraient très utiles dans le processus démocratique.

Selon Pierre Lévy25 , le cyberespace propose trois caractéristiques essentielles à une bonne démocratie. Premièrement, le cyberespace est inclusif, il permet l'expression de tous. Il n'y a pas de barrière géographique, culturelle, politique ou autre. Tous sont donc dans la même agora virtuelle. Deuxièmement, le cyberespace est transparent. La transparence est un élément critique de la cyberdémocratie car elle est à la base même de celle-ci. La transparence ou encore l'accès à l'information, rend donc le gouvernement responsable et redevable de ses actions. Un citoyen plus informé et conscient des actions de son gouvernement, implique qu'il sera plus intéressé à participer à la gouvernance. Une troisième caractéristique du cyberespace est son universalité; il est interactif et transfrontalier.

Les nouvelles technologies permettent de stimuler l'intérêt des citoyens à la république ce qui augmente leur participation. Dans cette perspective, la cyberdémocratie a comme effet de transférer les pouvoirs dans les mains de la population et ainsi détourner la puissance verticale. Elle a comme base une structure horizontale où l'intelligence collective est à la fois un moyen et un but de l'action collective. Toutefois, elle a aussi ses désavantages qu'il faudrait souligner.

B) Désavantages de cyberdémocratie

Les inconvénients de la cyberdémocratie et de l'utilisation même des TIC sont l'accès, la disparition du système représentatif et l'impact même sur le citoyen. L'accès aux TIC pose un très grand problème dû à la fracture numérique qui contraste avec l'idée de l'accès égal pour tous les citoyens.

25 P. LEVY, Cyberdémocratie, Jacob Odile, Paris, 2000, p.67.

24

Il appert qu'il existe une série de risques autour de l'utilisation d'Internet à des fins démocratiques. Premièrement, le Web est universel et sans frontière, ainsi se posent les questions de sécurité et de la limite des frontières sinon, la cyberdémocratie aurait comme effet de construire une société mondiale virtuelle.

Deuxièmement, l'impact des simples citoyens sur la cyberdémocratie peut conduire à un risque de populisme, ou encore d'élitisme.

I.2. CADRE THEORIQUE : USAGE ET APPROPRIATION

SOCIALE DES TIC

Pour saisir l'objet de notre étude, nous nous inscrivons dans la perspective de la théorie des usages et appropriation sociale des TIC. D'aucuns pensent que l'usage est un phénomène complexe qui se traduit par une série de médiations complexes entre les dispositifs techniques et les acteurs humains. Aussi, la notion d'usage est un construit théorique et empirique.

Les usages de l'Internet font partie d'un ensemble plus vaste que constituent les usages des TIC, dont l'Internet serait le point de convergence et le modèle. Selon Francis JAUREGUIBERRY, dans la sociologie des usages des TIC, il existe deux approches méthodologiques. La première se propose : « d'évaluer, au-delà de l'aspect statistique de la diffusion, les effets des TIC sur l'organisation et le changement social. Il s'agit de voir comment la technique influe sur le socioculturel, l'économique et éventuellement la politique. Le second « part du principe que ce ne sont pas les techniques qui conditionnent les modes de vie, mais bien l'inverse. Organisations et croyances sociales, règles et cultures d'accueil déterminent l'acceptation, la transformation ou le rejet des nouvelles technologies. 26

Il se dégage d'abord que c'est la technique qui modèle le changement social, ensuite, c'est la reproduction des formes sociales qui conditionne le développement technologique. Jacques PERRIAULT abonde dans le même sens quand il affirme : «

26 F. JAUREGUIBERRY, Les branchés du portable, PUF, Paris, 2003, p. 27.

25

qu'il n'y a ni déterminisme technologique intrinsèque, ni reproduction sociale totale, mais toujours un travail d'appropriation et de production » 27.

Il s'ensuit que, l'usage quotidien d'un média engendre chez les utilisateurs une appropriation de ce dernier. Ainsi Jouët affirme que « l'usager n'est plus un simple consommateur passif de produits et services qui lui sont offerts, même s'il garde bien évidemment sa qualité d'agent économique ; il devient un acteur. L'usage social des moyens de communication (médias de masses, nouvelles technologies) repose toujours sur une forme d'appropriation, l'usager construisant ses usages selon ses sources d'intérêts, mais la polyvalence des TIC se prête davantage à des applications multiformes (ludiques, professionnelles, fonctionnelles)28.

Le Dictionnaire Petit Robert défini l'appropriation comme un acte de s'approprier quelque chose29. `'S'approprier'' de quelque chose consiste à s'engager à l'apprivoiser, à la faire sienne. Dans cette perspective, l'appropriation d'un objet reste liée à la connaissance qu'on a de cet objet, ce qui implique par conséquent l'idée d'adaptation, de possession dans une démarche d'une technique nouvelle à acquérir.

L'appropriation implique l'idée de la propriété ou de l'appartenance. Autrement dit, s'approprier une chose, c'est l'adapter à soi et la destiner à un usage particulier. Serge PROULX aborde la notion d'appropriation à deux niveaux : collectif et individuel. Dans la démarche collective, l'appropriation est l'intégration d'une connaissance dans un schéma préexistant et déjà organisé. L'appropriation renvoie à la fois aux dimensions cognitives, comportementales et à la mise en oeuvre. Pour que cette appropriation soit effective, une certaine maîtrise technique s'avère nécessaire pour être mise au service des objectifs des utilisateurs.

27 J. PERRIAULT, La logique de l'usage, Flammarion, Paris, 1989, p.45

28 J .JOUET, « Retour critique sur la sociologie des usages », in Réseaux, Vol. 18 n°100 (2000), pp. 487-521.

29 P. ROBERT, Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. - Nouvelle édition revue, corrigée et mise à jour pour 1989.- Paris, Ed. Les Dictionnaires Roberts, 1988, p.90.

26

La démarche individuelle de l'appropriation est quant à elle centrée sur l'acquisition individuelle de la connaissance et de la compétence particulière ou personnelle.

En effet, Serge PROULX définit quatre conditions pour l'appropriation d'une technique : a) maîtrise technique et cognitive de l'artefact ; b) intégration significative de l'objet technique dans la pratique quotidienne de l'usager ; c) l'usage répété de cette technologie ouvre vers des possibilités de création (actions qui génèrent de la nouveauté dans la pratique sociale) ; d) finalement, à un niveau plus proprement collectif, l'appropriation sociale suppose que les usagers soient adéquatement représentés dans l'établissement de politiques publiques et en même temps pris en compte dans les processus d'innovation (production industrielle et distribution commerciale)30.

CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre a montré que l'Internet inaugure l'ère de la démocratie directe et redonne le pouvoir aux citoyens. Les TIC ouvrent de nouvelles perspectives aussi bien à la communication politique, aux citoyens qu'aux acteurs politiques. Car les TIC et les combinaisons d'outils inhérents permettent aux acteurs politiques d'augmenter leur visibilité, de communiquer de manière la plus rapide ; et offrent aux citoyens une chance de participer à des décisions pour la gestion des affaires publiques en vue d'une meilleure démocratie.

Ainsi, l'Internet émerge alors comme un nouvel espace de dialogue et de débat, ouvert, transparent et innovant, permettant de traiter des questions politiques. Dans cette logique, l'usage et l'appropriation des TIC par les citoyens et les acteurs politiques sont des conditions sine qua non de la cyberdémocratie.

30 S. PROULX. « Penser les usages des technologies de l'information et de communication aujourd'hui : enjeux, modèles, tendances », dans L., VIEIRA et N., PINEDE, Enjeux et usages des TIC, aspects sociaux et culturels, Tome 1, PUB, Bordeaux, 2005, p.8.

31 CENCO, Manuel de référence d'éducation civique et électorale, Tome I, Modules I à IV, Ed. du Secrétariat Général, Kinshasa, 2004, p. 47.

27

CHAPITRE II : LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC

INTRODUCTION

Les réalités politiques actuelles de la RDC sont l'aboutissement de tout un processus qui marque la vie de la nation depuis plusieurs décennies. Il est utile de se situer dans l'histoire du pays pour bien saisir les enjeux de la démocratie et de la possible cyberdémocratie en RDC. C'est l'objectif poursuivit dans ce chapitre. Nous brosserons d'abord un aperçu sur le processus démocratique en RDC ; ensuite nous aborderons les défis et les enjeux de la cyberdémocratie en RDC, nous parlerons enfin de la configuration des partis politiques en RDC.

II.1. BREF APERÇU SUR LE PROCESSUS DEMOCRATIQUE EN RDC

1.1. La Genèse (1990-2001)

Le processus de transition politique en RDC est dicté par le souci de repositionnement du Président Mobutu, en rapport avec le bouleversement qu'entraînerait la chute du mur de Berlin et d'éventuelles retombées de la déroute du communisme sur son pays et sur son pouvoir.

Les consultations populaires ont révélé les critiques du peuple vis-à-vis du régime, formulées dans deux mémorandums particulièrement virulents adressés au Chef de l'Etat31 à savoir : celui des affaires étrangères (avril 1990) qui recommande la dissolution du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) et de ses structures, la convocation d'une Conférence Nationale et menace le président du sort réservé au Président roumain CEAUCESCU et celui des Evêques catholiques (mai 1990) : un texte des prêtres de Kinshasa dénonce le massacre des étudiants de Lubumbashi (du 11 au 12 mai 1990) en le replaçant dans un contexte de dictature.

28

Tirant les leçons de ces consultations populaires, Mobutu prononça, le 24 avril 1990, un discours au cours duquel il annonça des mesures de réforme politique : l'abandon du rôle dirigeant du MPR, parti unique, la séparation du parti et de l'Etat, la réhabilitation de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire, le retour au pluralisme syndical et au pluralisme politique (limité à trois partis politiques afin d'épargner au pays le désordre d'un multipartisme intégral des années 1960), la dépolitisation de la fonction publique, de la territoriale, des forces armées, de la gendarmerie..., la révision de la constitution, etc.

Pour le peuple congolais assoiffé de la démocratie digne de ce nom, l'annonce de cette ouverture politique fut une source d'espoir et d'espérance.

Cependant, le discours du 24 avril 1990 fut vidé de son contenu par le discours dit de clarification, le pays entra de nouveau dans une phase de contestation, de revendications et de protestations ouvertes qui précipita la convocation de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

On se souviendra que les années qui suivirent la CNS furent marquées par un climat politique nerveux dû non seulement à l'évincement du Gouvernement d'Etienne Tshisekedi issu de la CNS, mais aussi et surtout au génocide rwandais de 1994 et à l'afflux massif des réfugiés rwandais à l'Est du Congo. C'est à partir de cette région du pays que partira en 1996 une guerre inter-rwandaise dont on profitera pour évincer le régime de Mobutu.

Aidé par l'Occident et les pays voisins (Rwanda, Burundi, Ouganda, Erythrée, Zambie...) Laurent-Désiré KABILA, avec son Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) prendra le pouvoir le 17 mai 1997 et mettra fin à une longue transition marquée par une dictature sanglante.

Contre toute attente, Laurent Désiré Kabila fut assassiné dans son Palais le 16 janvier 2001, dans des circonstances non encore éclairés à ce jour.

29

1.2. La transition (2001-2005)

Cette période sera marquée par le dialogue inter-congolais dont les tergiversations commencées à Gaborone (20 au 24 août 2001) ; Addis-Abeba ( 1èr octobre 2001) et se termine à Sun City où va s'exprimer la volonté de consolidation du processus démocratique par la création de cinq institutions d'appui à la démocratie, à savoir :

1. La Commission Electorale Indépendante(C.E.I), chargée de garantir la neutralité et l'impartialité des élections libres, démocratiques et transparentes ;

2. L'Observatoire National des Droits de l'Homme, chargé de promouvoir et de protéger les droits de l'homme (ONDH) ;

3. La Haute Autorité des Médias (H.A.M), chargée d'assurer la neutralité des médias ;

4. La Commission Vérité et Réconciliation, chargée de consolider l'unité nationale grâce à une véritable réconciliation entre Congolais(C.V.R) ;

5. La Commission de l'Ethique et de la Lutte contre la Corruption, chargée de favoriser la pratique des valeurs morales républicaines (C.E.L.C).

1.3. La période actuelle (2006-2011)

Cette période est celle de la refondation de l'Etat par l'instauration d'un rythme démocratique qui a vu l'organisation des élections en 2006 et en 2011. Le taux de participation importante renseigne de la volonté des congolais à voir l'avenir autrement et à vivre la démocratie.

Elle a été caractérisée entre autre par des alliances entre partis politiques et la course derrière l'électorat.

A l'issue des élections du 28 novembre 2011, Joseph Kabila a été réélu président de la République pour un mandat de cinq ans. Toutefois, ces élections entachées d'irrégularités flagrantes, peu crédibles, rassemblant une mascarade

32 N. PEJOUT, « Les Nouvelles Techno-logies de l'information et de la communication en Afrique du Sud : les mots de la fracture ou la rhétorique du numérique », UEC Hourtin 25-29 août 2003, p.2.

30

électorale, ont plongé le pays dans une impasse politique postélectorale sans précédent.

II.2. LES DEFIS ET ENJEUX DE LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC

2.1. CYBERDEMOCRATIE EN AFRIQUE : DEUX EXEMPLES

Les TIC sont présentées en Afrique comme le nouvel instrument de réforme des systèmes d'administration publique et du processus de gouvernance. Elles portent en elles la promesse d'assurer définitivement la démocratie et d'apporter le développement économique, la transparence et la bonne gouvernance. Cependant, compte tenu de la fracture numérique, les pays africains n'arrivent pas à se mettre au niveau des pays développés dans la mise en valeur des technologies de l'information et de la communication. Néanmoins, certains pays africains commencent à s'approprier les TIC et à mettre en place de réelles stratégies de gouvernement électronique, notamment l'Afrique du Sud et le Mali.

2. 1.1. L'AFRIQUE DU SUD : LEADER AFRICAIN DE LA CYBERDEMOCRATIE

L'Afrique du Sud est considérée comme étant le « poids lourd du continent africain en matière de TIC »32. Le gouvernement sud-africain et les acteurs politiques ont, sans conteste, saisi l'importance des TIC pour l'amélioration de la démocratie. Le 1/4 des 400 membres du parlement par exemple donnent leurs adresses sur Internet. Sur tous les sites, il y a une option de feedback, de participation pour permettre aux citoyens de donner leur avis. Des forums de discussion sur les lois et les politiques publiques sont également mis en place. Les Sud Africains peuvent payer des taxes en lignes.

En ce qui concerne les collectivités locales, les neuf provinces du pays disposent toutes d'un site leur permettant de fournir aux citoyens de l'information provinciale. Déjà en 2005, elle était le seul pays africain à figurer dans le classement

31

2005 d'Accenture qui a observé et analysé l'évolution de l'administration électronique dans 22 pays33.

2.1.2. CYBERDEMOCRATIE AU MALI

Dans son discours d'ouverture à la Rencontre Internationale de Bamako 2000, sur le thème : « Internet, les passerelles du développement », le Président de la République du Mali Alpha Oumar Konaré avait exprimé sa volonté de connexter les 701 communes de son pays et de les ouvrir au monde.

Aujourd'hui, le projet de connexion des 703 communes maliennes est devenu réalité. La première phase test a démarré en mars 2005 avec trois communes maliennes (Ouélessébougou à 80 km au sud de Bamako, Kati à 13 km au nord de la capitale malienne et la Commune VI du district de Bamako) qui ont bénéficié d'une connexion Internet. Dans chacune des trois communes, il a été installé un cyber espace communautaire équipé dans un premier temps de cinq PC et d'un serveur.

2.2. CYBERDEMOCRATIE EN RDC 2.1. DEFIS

a) SITUATION DES TIC EN RDC34

Pour mesurer le degré d'appropriation des technologies de l'information et de la communication et l'état d'avancement du processus de construction d'une société de l'information, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) et les Nations

33 Le classement 2005 : 1er Canada, 2ème Etats-Unis, 3ème ex-aequo France, Danemark, Singapour, l'Australie, Japon, Norvège et Finlande, 10ème ex-aequo Pays-Bas, Suède, Allemagne, Grande Bretagne, 14ème ex-aequo Belgique, Irlande, Mexique, Italie, Espagne, Malaisie, 20ème

Portugal, 21ème Afrique du Sud, 22ème Brésil, in
http://www.accenture.com/Countries/France/About Accenture/Newsroom/News Releases/2005/504e gov.htm, page consultée le 12 mars 2012.

34 Nous nous sommes largement inspirés du document de la Cellule NTIC du Ministère des PTT « Etat des lieux le secteur des télécommunications et des technologies de l'information et de la communication en République Démocratique du Congo » (Publié le 20/11/2009) et de l'article de CRISPIN MALINGUMU SYOSYO ASSISTANT UNIKIN ET ENAP-KIN : « Degré d'appropriation de NTIC en RDC »,in Potentiel (du 24/05/2011)

35 C. MALINGUMU SYOSYO, « Degré d'appropriation de NTIC en RDC »,in Le Potentiel (du 24/05/2011)

32

Unies, ont mis au point un ensemble d'indicateurs comparatifs qui permettent de positionner un pays (en matière de construction d'une société de l'information) par rapport aux autres ayant presque un niveau de développement identique. Ces indicateurs sont : les indices de base de la société de l'information, l'indice de développement de l'UIT et l'indice de gouvernance électronique des Nations Unies.

Selon le document de stratégies de développement des TIC du Congo-Kinshasa (2009), en fin 2007 et en termes d'accès et d'utilisation des TIC, le pays comptait au moins 20 fournisseurs d'accès et/ou de service Internet (FAI) reconnus, présents dans quelques grandes villes du pays et les chefs-lieux des provinces35. Selon les sources de l'Union Internationale des Télécommunications (2009), le nombre d'utilisateurs internet était de 47.590 et celui d'utilisateurs internet haut débit était de 1.500 pour un nombre total estimé d'utilisateurs internet fixé à 230.480. La télédensité internet était estimée à 0,37 utilisateurs internet pour 100 habitants, c'est-à-dire moins d'un habitant sur 100, la proportion de ménage disposant d'un ordinateur était de 0,3% et celle d'un ménage ayant accès à l'internet de 0,2%.

Le niveau de la bande passante internationale par utilisateur internet était estimé à 43 bits par seconde, soit une forte baisse par rapport à son niveau de 2002, évalué à 100 bits par seconde. Le nombre de cybercafés était d'environ 200 concentrés à Kinshasa et dans les grandes villes et aucun « hot-spot » public à fin 2007. Cette faiblesse était due à l'absence de réseaux en fibre optique où les providers (fournisseurs d'accès internet) étaient tous obligés de développer leurs propres infrastructures (réseaux d'accès en boucle locale radio et liaisons de transmission par satellite).

Le second est l'indice de développement des TIC. Cet indice mesure le niveau d'avancement des technologies de l'information et de la communication dans plus de 150 pays et compare les progrès réalisés entre les années 2002 et 2007. Il est construit à partir de trois sous indices pondérés: le premier est l' « accès aux TIC », qui mesure la disponibilité des infrastructures et l'accès aux services de base. Le

33

second sous indice est « l'utilisation des TIC » qui rend compte de l'appropriation des TIC par les citoyens et le niveau d'intensité dans l'utilisation des TIC. Le dernier sous indice est celui de « compétences en matière de TIC », qui mesure les capacités humaines au sein d'un pays donné disposé à utiliser les TIC.

Selon l'UIT (2009), l'indice de développement TIC au Congo-Kinshasa est passé de 0,92 à fin 2002 à 0,95 en 2007, ce qui place le pays à la 151ème place sur 154 pays que compte l'indice à fin 2007 contre 144ème place en 2002. Ce qui dénote d'une amélioration très lente de la situation dans le pays au cours de ladite période. Au sujet de la sous indice « accès aux TIC » le pays occupe la dernière place en fin 2007 avec 0,80 alors qu'il se positionnait à la 147ème place en 2002. En matière d'« utilisation des TIC » le pays est classé à la 151ème sur le 154 que compte l'indice, avec un indice de 0,01 ; place qu'il occupait en 2002. Pour le sous indice « compétences en matière de TIC », le pays est à la 137ème place, avec 3,14 alors qu'il était à la 135ème place cinq ans auparavant36.

Le dernier indice est celui du développement de la gouvernance électronique (e-Gouvernment Readiness index). Cet indice mesure le nouveau rôle que peut jouer un gouvernement donné en améliorant la délivrance des services publics, tout en veillant sur l'efficacité et la productivité des systèmes et processus publics. Il est un indice composite, car il comprend un sous indice de mesure du web, l'indice de mesure des infrastructures de télécommunications et le sous indice de mesure du capital humain. Selon la source des Nations unies de 2008, le Congo-Kinshasa avait un indice global de 0,2177 contre une moyenne de l'Afrique centrale situé à 0,2530 et mondiale de 0,4515. Le Congo-Kinshasa était classé, à fin 2008, à la 162ème place sur 192 pays de l'échantillon ayant servi au calcul de l'indice.

En définitive, le faible niveau de l'indice Web confirme largement le fait que le gouvernement congolais utilise peu ou pas les technologies de l'information et de la communication pour améliorer l'offre de services publics à la fois au niveau national qu'interministériel. Cette faiblesse confirme également que le pays a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir mettre en oeuvre les services e-Gouvernement spécialement dans leur phase transactionnelle. Les données disponibles indiquent

36 C. MALINGUMU SYOSYO, op. cit.

34

d'une part, que le Congo-Kinshasa accuse un retard criant en matière du développement de la gouvernance électronique par rapport aux autres pays de la région et se disputerait la dernière place avec le Tchad et la République Centrafricaine.

D'autre part, la faiblesse de cet indice indique que dans la plupart des administrations et entreprises congolaises, le traitement manuel de dossier prédomine à l'heure actuelle avec comme conséquences : (i) la lenteur dans le traitement et la facilité dans la falsification des données ; (ii) la conservation peu rassurante des données et des archives ; (iii) la difficulté de consultation des dossiers et documents et la perte de temps dans le traitement des dossiers ; (v) les délais importants pour l'obtention des documents administratifs ; (vi) le manque des statistiques fiables ; et (vii) la difficulté de transmission et de communication de l'information entre les différentes administrations et entreprises et même au sein de celles-ci37.

b) INTEGRATION DE LA CYBERDEMOCRATIE38

L'intégration de la cyberdémocratie dans plusieurs pays vise généralement trois catégories de destinataires : le citoyen, l'entreprise et l'administration. Cette triple relation qui définit les applications de l'e-gouvernance donne en anglais les formules suivantes : Government to citizen (G2C); Government to business (G2B) et Government to government (G2G).

1. Government to citizen ( G2C)

Par « Government to Citizen », il faut entendre l'ensemble du dispositif communicationnel entre un gouvernement et ses citoyens. Il s'agit, généralement de donner aux citoyens la possibilité de communiquer de manière permanente et directe avec leur gouvernement, de se renseigner, de s'informer, de demander et de

37 C. MALINGUMU SYOSYO, op. cit.

38Mamadou NDIAYE, « E-Gouvernance et démocratie en Afrique : le Sénégal dans la mondialisation des pratiques », Thèse de doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication, pp. 164-167, in www.osiris.sn/download.php?fic=These_Mamadou_Ndiaye.pdf

35

recevoir des documents, de réaliser des téléprocédures, de déclarer et de payer leurs impôts ou taxes.

2. Government to business (G2B)

Il est évident que, dans toutes les étapes de leur évolution, les entreprises soient soumises à un nombre élevé de démarches, de procédures ou de formalités administratives. Le Government to Business simplifie la relation de l'entreprise à l'administration et constitue un gain de temps et un facteur non négligeable de renforcement de la productivité. Il faut ajouter que l'e-gouvernance permet aux gouvernements de faire preuve de plus de transparence à l'endroit des entreprises en mettant en ligne les appels d'offre aussi bien pour les grands travaux des États que pour leurs achats de matériels ou de fournitures.

3. Government to government (G2G)

Les TIC permettent une meilleure communication intergouvernementale. Avec la mise en place d'intranets gouvernementaux, l'e-gouvernance devient un moyen efficace pour inciter les agents publics des différents départements et organismes de l'État à mieux communiquer, à s'échanger des informations, à partager leurs expériences et leur savoir-faire à travers les espaces de travail au sein des portails collaboratifs.

On peut en conclure que la gouvernance en ligne simplifie la vie des citoyens, des entreprises et modifie la nature de leur relation avec l'administration. Elle permet également à cette dernière d'améliorer ses prestations, de réaliser d'importantes économies en gain de temps et en dépenses multiples.

36

c) APPROPRIATION DE LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC

Pour une bonne intégration de la cyberdémocratie en RDC, il y a quatre étapes préalables à franchir.

1. Le déploiement

Cette première étape consiste à la mise en place de l'administration électronique, c.à.d. les ministères et les institutions publiques doivent fournir de l'information au public à l'aide de sites web. En d'autres termes, avec la présence des services gouvernementaux sur Internet, l'administration publique est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 739.

2. Le développement

Cette étape du développement du gouvernement électronique permet au citoyen d'interagir avec l'administration et instaure une communication bidirectionnelle.

Les informations et les documents publics sont numérisés et mis en ligne ou stockés dans une base de données ou sur un intranet. Le citoyen peut alors librement effectuer des recherches de documents administratifs à l'aide d'un moteur de recherche intégré dans le site, télécharger des formulaires, correspondre avec des ministres, des députés... par courrier électronique, adresser des demandes d'information ou de renseignement également par courriels à l'administration qui traite ces demandes avec des technologies appropriées et y répond avec des moyens électroniques.

3. La transaction

Il s'agit ici de la situation où un portail gouvernemental ou un service téléphonique automatisé offrent au citoyen la posibilité de réaliser des transactions

39 La Suède a mis en place des services en ligne disponibles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept (services

24/7), http://www.statskontoret.se, page consultée le 23 avril 2012.

37

électroniques. L'administration électronique ne se limite pas seulement à la mise en place de moyens sécurisés permettant au gouvernement et au citoyen d'interagir. Elle prévoit également, pour le citoyen, la possibilité de faire en ligne des téléprocédures (renouvellement du permis de conduire, du passeport, de la carte nationale d'identité) et de demander des documents administratifs par Internet (extrait de naissance par exemple).

4. La transformation

C'est l'étape suprême du développement du gouvernement électronique. Cette phase du développement de l'e-gouvernement renvoie à une transformation du gouvernement lui-même, qui adopte un style de management propre au secteur privé et basé sur une nouvelle gestion de la relation client dont le but est d'établir une relation personnalisée avec chaque citoyen quelle que soit la technologie utilisée par ce dernier pour communiquer avec l'administration.

2.2. ENJEUX

C'est une évidence : la cyberdémocratie est aujourd'hui porteuse de tant de promesses et bienfaits, notamment : la simplification des procédures administratives, modernisation de l'État, appui à la bonne gouvernance, décentralisation, démocratie, transparence, participation du citoyen dans le processus politique, lutte contre la corruption, facteur de rattrapage du retard pour le développement de l'Afrique. A

notre avis, la cyberdémocratie présente deux enjeux qui nous paraissent
fondamentaux pour l'Afrique : la modernisation de l'État et la facilitation des pratiques démocratiques aussi bien que l'appui à la bonne gouvernance.

1. La cyberdémocratie, levier de la modernisation de l'État

En Afrique, nombreux sont les pays qui mettent en oeuvre, des programmes nationaux de bonne gouvernance dans lesquels la nécessité de réformer le secteur public est clairement affirmée.

40 P. de LA COSTE, L'Hyper-République, l'administration électronique au service du citoyen, éd. Berger-Levrault, Paris, 2003, p.34.

38

La modernisation de l'État ne passe entre autre par une utilisation réfléchie des TIC. Cette démarche qui représente, selon l'auteur de l'Hyper-République40, une « opportunité d'effectuer une véritable révolution culturelle », permet de remplacer la procédure papier par la procédure électronique et de ce fait, simplifie la vie du citoyen en simplifiant sa relation avec l'administration.

L'utilisation des TIC dans l'administration ne constitue plus uniquement un outil d'aide à la gestion. Elle devient le moyen, pour l'État, de transformer la nature de ses relations avec le citoyen et de repenser le mode de gouvernance lui-même. Cette mutation de l'administration publique s'accompagne forcément d'un changement dans le processus des transactions commerciales, dans l'organisation interne du travail, dans la culture de gestion des ministères et autres organismes étatiques.

En définitive, nous pouvons dire que la gouvernance en ligne est l'un des socles de la modernisation de l'État.

2. La cyberdémocratie, moyen de renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance

Avec le développement des TIC, de nombreux pays mettent en place des cyber-stratégies dont les objectifs principaux sont : informer le citoyen, lui permettre d'interagir avec le gouvernement et de simplifier sa relation avec l'administration. D'autres pays, beaucoup plus en avancés, invitent même leurs citoyens à voter sur Internet ou avec d'autres moyens électroniques.

Les TIC et principalement Internet, recouvrent différents enjeux. Les citoyens exigent une meilleure information, une consultation plus accrue et une participation plus active dans le processus de prise de décisions. Il appartient aux gouvernements de comprendre qu'Internet a changé radicalement la nature de la démocratie et de mettre en place, en conséquence, un dispositif plus adéquat d'écoute et de partenariat. Le gouvernement électronique offre aux autorités publiques l'opportunité

39

de proposer aux citoyens des informations de qualité, d'interagir avec eux et de les encourager à participer à l'élaboration de politiques publiques. Les partis politiques congolais ont intérêt à investir cette nouvelle sphère médiatique et à considérer les médias sociaux dans leurs stratégies de communication. Avant tout, examinons la configuration politique des partis politiques en RDC.

II.2. CONFIGURATION POLITIQUE ACTUELLE DES PARTIS POLITIQUES EN RDC

Depuis le processus de la démocratisation et de la libéralisation de la vie politique en 1990, la RDC connaît une prolifération étonnante de partis politiques, lesquels naissent presque tous les mois, pour des raisons diverses et multiples. Parmi ces dernières, on relève les dissensions nées de la mauvaise gouvernance au sein des partis, et la soif exagérée de pouvoir et de prestige, et donc le manque de modestie, de la part de beaucoup de leaders ou Présidents des partis. En 2008, 288 partis politiques étaient enregistrés au Ministère de l'Intérieur41. En 2011, plus de 400 partis politiques sont officiellement reconnus.

Les partis politique en RDC sont de factures très différentes, et peuvent être catégorisés en trois groupes, en fonction des résultats obtenus aux élections législatives de 2011 : les « grands partis », les « moyens partis » et les « partis minuscules ». La configuration politique actuelle de la RDC se présente comme suit à l'issue des élections de du 28 novembre 2011 :

? Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD, parti phare de la mouvance présidentielle, le PPRD s'est imposé sur la scène politique depuis les élections 2006. Ayant comme autorité morale le président Joseph Kabila, le PPRD demeure une réalité politique.

? Le Parti lumumbiste unifié, PALU. Son histoire est intimement liée au Parti social africain, PSA, du patriarche Antoine Gizenga, secrétaire

41 République Démocratique du Congo : « Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIème République », Par Professeur P. Ngoma-Binda, Professeur J. Otemikongo Mandefu Yahisule, Madame Leslie Moswa Mombo, Une étude d'AfriMAP et de L'Open Society Initiative for Southern Africa Novembre 2010, pp.124-142.

40

général du PALU. Ancien partenaire de Patrice-Emery Lumumba, Gizenga a pris le flambeau du MNC-L sous la bannière de PALU. Après une longue traversée du désert sous le régime Mobutu, le PALU s'est imposé sur l'échiquier national avec l'élargissement du ciel politique congolais et s'est comporté en un partenaire valable de l'Alliance de la majorité présidentielle, AMP, pour gouverner pendant cinq ans. C'est-à-dire, de 2006 à 2011.

? L'Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS qui est l'incarnation même d'une vraie opposition. Dirigée par Etienne Tshisekedi, l'UDPS a vu le jour en 1982, et depuis lors, son étoile n'a jamais palie, bien que demeurant toujours dans le camp de l'opposition. Le score obtenu par l'UDPS suscite alors de nombreuses interrogations, car à en croire des observateurs avertis, il est loin de la réalité, insinuant ainsi que ce parti mériterait mieux.

? Le Mouvement social pour le renouveau, MSR, est la révélation politique depuis une décennie. Se distinguant par une politique pragmatique, le MSR passe pour le creuset idéologique de la mouvance présidentielle.

? Autre réalité politique, c'est le Mouvement de libération du Congo, MLC, de Jean-Pierre Bemba. Deuxième force politique en 2006, le MLC n'a pas été performant durant ces dernières élections à la suite des turpitudes de certains de ses hauts cadres un peu volages.

II.3. PRESENTATION DU PARTI UNION POUR LA NATION CONGOLAISE (UNC)

L'Union pour la Nation Congolaise (UNC) est un parti politique enregistré par l'Arrêté Ministériel n°111 du 19 juin 2010 dont Vital Kamerhe est le Président. Signalons que Vital Kamerhe fut directeur de campagne de Joseph Kabila en 2006 et Président de l'Assemblée Nationale.

41

Ayant son siège national au numéro 247 de l'avenue MADIANA, dans la Commune de BARUMBU., le parti politique dénommé «UNION POUR LA NATION CONGOLAISE, en sigle U.N.C. », a pour emblèmes42 :

1. Un drapeau aux couleurs rouge et blanche à surfaces égales et longitudinalement couplées, la couleur blanche se situant au dessus et la couleur rouge en bas.

Les lettres UNC, sigle du Parti, sont inscrites de gauche à droite et de haut en bas, la lettre N se trouvant au centre. Toutes ces lettres sont en rouge et blanc en contraste avec la partie du drapeau où elles se trouvent.

2. Une roue métallique et un régime de noix de palme s'appuyant sur une lance placée à gauche du drapeau de bas en haut.

La couleur blanche traduit l'aspiration du peuple congolais à la paix et à une gestion transparente de la République. La couleur rouge est l'expression du souvenir au sang des martyrs congolais versé pour l'indépendance et la libération du pays.

Le régime de noix de palme représente l'unité et la richesse du peuple congolais, tandis que la roue métallique symbolise la foi du Parti en la science, la technologie et au travail productif. La lance et les épines du régime de noix de palme symbolisent la détermination du Parti à créer, au centre de l'Afrique, un Etat fort doté d'une capacité défensive et dissuasive.

L'idéologie du Parti est la social-démocratie. Sa doctrine est basée sur les valeurs de l'égalité, de la liberté, de la justice, de la solidarité, du travail productif, de la tolérance, du droit à la différence et du mérite. La devise de l'UNC est : « L'union pour la paix et le progrès de la Patrie ».

La société projetée par l'U.N.C. est celle dans laquelle l'Homme qui y trouve son mieux être, oeuvre pour la paix sans laquelle aucun développement n'est possible. Par ailleurs, l'UNC dispose d'un site web dont nous nous proposons de faire l'analyse sémio-pragmatique dans notre dernier chapitre.

42 www.unc-rdc.com/3statuts.asp

42

CONCLUSION DU CHAPITRE

Dans ce chapitre, nous avons brossé la situation politique de la RDC de 1990, année de la démocratisation de la vie politique jusqu'à l'heure actuelle. Il faut reconnaître que le pays vient de loin. La longue transition politique, les guerres et violences subies par les Congolais montrent à suffisance que ce peuple a beaucoup souffert et continuera à souffrir tant que les dirigeants politiques ne chercheront pas l'intérêt suprême de la Nation. A l'heure des TIC, la cyberdémocratie s'impose comme condition sine qua non de l'amélioration de la démocratie et de la bonne gouvernance.

43 HANOT, M., Télévision, réalité ou réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique des discours télévisuels, De Boeck Université, Bruxelles, 2006, p. 9.

43

CHAPITRE III : ANALYSE SEMIO-PRAGMATIQUE DU
SITE DE L'UNION POUR LA NATION CONGOLAISE

INTRODUCTION

Moyens de communication efficace permettant d'avoir un feedback rapide, les sites Internet sont de plus en plus exploités par les différents partis politiques pour améliorer leur image de marque et pour redorer leur blason, surtout à l'ère de la cyberdémocratie. Loin d'être une simple vitrine destinée à décrire le parti, le site internet de l'UNC propose plusieurs niveaux de lecture de son contenu. En effet, si l'apparence générale du site semble s'adresser aux plus jeunes avec des couleurs très vives, l'analyse des textes de la page d'accueil montre une visée extrêmement politique et démocratique.

Ce chapitre procède à l'analyse sémio-pragmatique du site et est organisé autour des points ci-après : le rappel méthodologique, la description du site, l'analyse sémio-pragmatique proprement dite, appréciation critique et perspectives.

III.1. RAPPEL METHODOLOGIQUE

La méthode que nous utilisons dans ce chapitre est la sémio-pragmatique. Selon Hanot, cette méthode dégage les effets potentiels du texte, élaborant la relation qui s'instaure entre lui et son lecteur, notamment par l'étude des traces laissées par l'émetteur dans le message et de la manière dont celles-ci font sens pour le spectateur. Il ne s'agit plus, poursuit-il, d'une analyse en production qu'en réception, puisqu'elle ne tient pas compte des effets réels auprès du public43. On peut dès lors définir la sémio-pragmatique comme une méthode qui ne prend en compte que la relation du spectateur au message télévisuel et les marques qui la définissent. Elle s'attache non pas au contenu mais au spectateur tel que le définit le texte télévisuel.

44

III.2. DESCRIPTION DU SITE

Le site de l'UNC a été créé en 2010.

a) PLAN DU SITE

MENU PRINCIPAL

CONTENU PRINCIPAL

BARRE LATERALE GAUCHE

PIED DE PAGE

b) STATUT DU SITE

Selon le Webmaster, bien qu'ayant une masse d'informations, le site de l'UNC ne publie pas n'importe quel article. Toutes les informations sont censurées par un ou plusieurs modérateurs sensés de juger de la pertinence des propos qui y sont tenus susceptibles de convenir aux objectifs du site.

C) BUT ET OBJECTIFS DU SITE

1. But :

+ UNC se veut être un forum de débats d'idées sur la RDC, l'Afrique et la planète ;

+ Présenter aux congolais son projet de société

+ Informer l'opinion tant nationale qu'internationale sur l'évolution de la démocratie en RDC.

45

+ Faire participer les Congolais au processus de la démocratie + Promouvoir la liberté d'expression par l'interaction

+ Faire connaître à la diaspora congolaise les réalités du pays

2. Objectifs

Le site de l'UNC vise les objectifs ci-après :

+ Communiquer à grande échelle tout en permettant un feedback facile afin

d'avoir une réponse à la question : « que demande le peuple ?» ;

+ Donner de plus amples informations sur l'UNC ;

+ Accroître le nombre et le soutien des adhérents et des sympathisants ;

+ Permettre aux congolais de faire un choix judicieux pour leur engagement

politique c.à.d. leur donner des réponses aux questions de type :

> Pourquoi devrais-je adhérer à l'UNC plutôt qu'à un autre parti

politique

> Quel est le programme de société de l'UNC

> Comment devenir membre de l'UNC

> Comment soutenir l'UNC

Pour atteindre ses Objectifs, UNC met à disposition des internautes une gamme d'information dont nous décrivons le contenu, le discours et les valeurs véhiculées dans le point suivant.

2.2. CONTENU DU SITE

2.2.1. La page d'accueil : http://www.unc-rdc.com

46

»44

Les pages d'accueil, soulignent BONHOMME et STADER, « doivent en effet, dès leur apparition sur l'écran, accrocher l'intérêt de l'internaute par l'accessibilité de leurs liens, par leur visibilité, par leur lisibilité et par leur implication de celui-ci, tant communicative (dialogisme) qu'informative (mise en scène engageante de l'actualité) [...]

Dans la page d'accueil, nous avons :

+ Le logo du parti à la partie supérieure gauche ;

+ Le drapeau du pays à la partie supérieure droite ;

+ Au milieu central la mention UNION POUR LA NATION CONGOLAISE en

grand caractère ;

+ Le menu principal en haut, contient 8 onglets (Accueil, statuts, projet de

société, dirigeants, réseau UNC, presse, contact, boutique) et un accès à la

version anglaise (supposée) du site ;

+ Diaporama de photos en rapport avec le projet de société ;

+ Au pied de diaporama de photos : Partager, Twitter, Facebook, Youtube, site

VK ;

+ Contenu central : UNC News sur l'Actualité du jour ;

+ Barre latérale droite : galerie photos, publications du parti ou des membres ;

+ Au pied de la page : Inscription à la Newsletter, mentions légales, copyright.

2.2.2. Logo

Le logo du parti est composé d'un drapeau aux couleurs rouge et blanche à surfaces égales et longitudinalement couplées, la couleur blanche se situant au dessus et la couleur rouge en bas. Les lettres UNC, sigle du Parti, sont inscrites de gauche à droite et de haut en bas, la lettre N se trouvant au centre. Toutes ces lettres sont en rouge et blanc en contraste avec la partie du drapeau où elles se trouvent. Une roue métallique et un régime de noix de palme s'appuyent sur une lance placée à gauche du drapeau de bas en haut. La couleur blanche traduit l'aspiration du peuple congolais à la paix et à une gestion transparente de la

44 BONHOMME, M. et Pia STADER, « Analyse sémiolinguistique des pages d'accueil des sites politiques suisses sur Internet », Mots, les langages du politique. N° 80, p. 11-23, in http://mots.revue.org/index484.html, page consultée le 17 avril 2012.

47

République. La couleur rouge est l'expression du souvenir du sang des martyrs congolais versé pour l'indépendance et la libération du pays.

Le régime de noix de palme représente l'unité et la richesse du peuple congolais, tandis que la roue métallique symbolise la foi du Parti en la science, la technologie et au travail productif. La lance et les épines du régime de noix de palme symbolisent la détermination du Parti à créer, au centre de l'Afrique, un Etat fort doté d'une capacité défensive et dissuasive.

2.2.3. Menu principal

Le choix des couleurs, blanc sur fond rouge permet un bon contraste. Du point de vue de l'accessibilité, lorsqu'on clique sur un lien du menu, l'onglet activé prend la bleue alors que le précédent redevient blanc ce qui permet à l'utilisateur de localiser efficacement dans quelle partie du site il se trouve. Concernant l'accès à la version anglaise, le choix est facile à faire car la version anglaise est bien mentionnée à côté de la version française.

a) Onglet Accueil

En fait, non seulement, les pages d'accueil forment une hyperstructure complexe reflétant l'organisation tant globale que détaillée du site, mais elles sont une carte de visite souvent décisive pour le bon succès de son exploration. D'où le soin extrême que prennent les concepteurs dans leur

48

élaboration formelle et rédactionnelle45. Dans cet ongle, il 3 rubriques : Valeurs, Statuts, Règlement intérieur.

b) Onglet Projet de société

Il présente le projet de société de l'UNC qui sont : la démocratisation, la bonne gouvernance, la justice et droit de l'homme, l'enseignement, santé et travail ; économie, commerce et finances, mines et énergies, infrastructures et transport ; agriculture, pêches et élevages, Affaires Etrangères et Coopération Internationale, Territoire national, Gestion Foncière, environnement, Urbanisme et habitat, Femme et enfant, Culture, arts et tourisme, Sports et loisirs.

c) Onglet Dirigeants : on y trouve des informations sur le Président de l'U.N.C, le secrétaire général national, les secrétaires provinciaux, les secrétaires fédéraux.

d) Onglet Réseau : Au niveau National, au niveau de la Diaspora, l'Ecole du Parti, la ligue des jeunes, la ligue des femmes.

e) Onglet Presse : On a ici des communiqués, discours et allocutions, revue de presse et galerie photos.

f) Onglet Contact : Il s'agit des pays où l'UNC est représenté, notamment la R. D. Congo, Afrique du Sud, Allemagne, Grande Bretagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Pays-Bas.

g) Onglet boutique : n'est pas encore opérationnel.

45 BONHOMME, M. et Pia STADER, op. cit.

49

2.2.4. Le diaporama

Le diaporama diffuse des photographies en rapport avec le projet de société de l'UNC. Il semble donc avoir pour rôle de montrer les valeurs que l'UNC veut promouvoir. L'animation de début apparait à chaque fois que l'on retourne sur la page d'accueil, même après être passé par des pages du site. Il est également impossible de passer l'animation ou d'en couper le son.

Cette image fait allusion à la misère de l'enfant congolais dont l'UNC se porte garant pour une amélioration

Il est question ici des problèmes des infrastructures routières

L'enseignement est l'une des priorités de l'UNC

50

Cette image fait allusion aux violences et tracasseries policières

La santé du congolais est une priorité pour l'U.N.C

Somme toute, les images que l'UNC utilise pour illustrer son projet de société frappent la sensibilité de l'internaute. Elles s'imposent comme étant le reflet de la réalité et donc de la vérité.

2.2.5. Contenu principal

Dans cette rubrique, il est question de l'actualité (UNCNews) en général, l'actualité politique surtout.

Voici quelques articles publiés en date du 22 mai 2012 :

51

4 Nord-Kivu: assassinat d'un chef de quartier de Beni (Lundi 14 Mai 2012)

4 RDC : la VSV demande aux membres du gouvernement de déclarer leurs patrimoines à la Cour constitutionnelle (Lundi 14 Mai 2012)

4 «Joseph Kabila» tenté par la «Présidence sans limitation de mandat»? (Jeudi 10 Mai 2012)

4 La belle leçon de démocratie apaisée venue de France (Lundi 11 Mai 2012) 4 RDC : le ministre de l'Economie exclu de son parti (Vendredi 04 Mai 2012)

4 Procès Bemba : une victime parle de son viol devant la cour (Vendredi 04 Mai 2012)

4 Province du Nord Kivu : «Kabila» et Kagame se moquent des Congolais (Jeudi 03 Mai 2012)

4 Gouvernement : Qui est Wivine Mumba ? (Jeudi 03 Mai 2012)

4

2.3. LA DISCURSIVISATION 4 Actorialisation

L'acteur qui est défini dans la navigation du site est un internaute qui souhaite obtenir des informations sur l'idéologie et le projet de société de l'UNC.

4 Spatialisation

Le site web de l'UNC est le lieu où l'internaute s'informe sur ce parti politique et sur l'actualité politique du pays.

4 Temporalisation

Le temps représenté par le site est « normalement » en correspondance avec les évènements réels du pays et du module d'actualité. Le temps de connexion au site par l'internaute varie donc du type d'activité recherchée par l'internaute mais également des informations qu'il a déjà en sa possession.

52

2.4. VALEURS VEHICULEES PAR LE SITE

Le site web semble proposer un univers en adéquation avec les valeurs de la démocratie. Le Projet de Société de l'UNION POUR LA NATION CONGOLAISE, en sigle l'U.N.C., exprime sa vision de la société et de l'homme congolais. En effet, l'U.N.C. veut d'un Congo réellement démocratique où vit un homme libre et épanouie dans sa triple dimension spirituelle et morale, intellectuelle et physique. La démocratie, en tant que gestion de la cité par le peuple souverain directement ou indirectement par ses élus, est devenue une donne universelle à cause de ses résultats probants. Elle est le mode choisi par l'U.N.C pour la gestion de la République Démocratique du Congo.

Elle implique la bonne gouvernance de la société par les dirigeants que le peuple se choisit librement pour un mandat déterminé, pendant et après lequel compte lui est rendu constamment. Sans préjudice de la délimitation légale des durées des mandats, le peuple renouvelle ou retire librement le mandat selon qu'il apprécie ou non les résultats lui présentés par ses élus. La démocratie sous-entend donc l'idée de l'alternance au pouvoir. Elle implique aussi le respect de ce peuple au travers de ses droits et libertés fondamentaux reconnus par les instruments juridiques nationaux et internationaux. L'U.N.C. fait de la démocratie un élément essentiel et fondamental de la vie en société congolaise. Elle tourne le dos à la dictature sous toutes ses formes et déclare la combattre de toutes ses énergies.

Signalons que les images présentées sur le site renvoient directement à des problèmes auxquels les Congolais sont confrontés. En effet, les couleurs primaires constituent la majeure partie de la page d'accueil (le rouge de l'arrière plan, le bleu pour les sous-rubriques, le jaune du drapeau national. Ces couleurs (rouge et blanc) sont d'ailleurs reprises dans le logo, emblème de l'UNC.

53

III.3. ANALYSE SEMIO-PRAGMATIQUE PROPREMENT DITE

Partant de l'idée que « la «réalité» n'est pour le film qu'une partie du matériau filmique, tandis que le matériau filmique est lui-même une partie de la «réalité» »46, Chateau distingue divers plans de réalité sur lesquels se situent les faits filmiques : l'iconique et le plastique, le diégétique et le profilmique. Il leur accole, selon l'attitude communicative et la relation sémantique qu'ils génèrent, plusieurs effets correspondants, dont l'effet de réalité, mais aussi et surtout ceux d'actualité, de matérialité et de réalisme.

3.1. ETAPE PROFILMIQUE : effet d'actualité, effet de passé

Dans son article, « Film et réalité ; pour rajeunir un vieux problème », Chateau définit cette étape comme un ensemble des données du monde objectif enregistrées ou enregistrables par l'appareil photographique, pour former des signes mimétiques ou non mimétiques47. Pour Hanot, l'étape profilmique s'attache au jugement de vérité que le spectateur porte, en fonction de son propre horizon d'attente, en référence au monde actuel. Cette perspective s'ancre dans la perception constructive de la scénographie pour définir les énoncés conçus comme présent ou passé48.

Il faut souligner que lorsqu'il illustre le niveau profilmique, Château avance d'emblée les moyens de sa reconnaissance dans la scénographie. Car l'identification des signes iconique n'est pas différente dans un film d'actualité ou du passé dans la mesure où dans un film, l'image est toujours perçue différemment, selon qu'elle est en noir, en blanc ou selon qu'elle n'a pas suffisamment de lumière frappante, etc.

Sans l'ombre d'aucun doute, l'une des caractéristiques d'un site web est son actualisation. Précisons que l'effet d'actualité est la résultante du jugement d'actualité exercé au niveau profilmique de la matière télévisuelle, assurant une

46 CHATEAU, D., « Film et réalité ; pour rajeunir un vieux problème », Iris, Revue de théorie de l'image et du son, vol. I, n°1 : Etat de la théorie. Nouveaux objets, nouvelles méthodes (I), 1983, p. 51.

47 CHATEAU, D., op. cit.

48 HANNOT, M., op. cit., p.34.

54

concordance temporelle entre le monde de référence et le monde des images, par coïncidence avec le champ d'expérience du spectateur49.

Dans le cadre de notre étude, on se rend bien compte que le site de l'UNC est constitué des images dans le monde réel, reconnaissables par tout le monde. Ces images sont celles des meetings tenus par son président National, celle de son président et le logo du parti. Le site est donc un support, un média qui prend en charge l'inscription du réel. C'est une sorte de médiatisation de l'expérience vécue. Le parti à travers son site, transpose cette expérience, la met en évidence. Le choix des images n'est pas innocent, mais plutôt orienté selon les appels de sens voulu.

Le site est mis à jour quotidiennement avec des articles sur des sujets d'actualité. Ce site tient compte du principe selon lequel, l'image porte en elle un double indice d'actualité et de généralité.

3.2. ETAPE ICONIQUE : l'effet de réalité par le vu et le voir

L'iconique, souligne Hanot, est l'étape où l'analyse nous plonge dans le coeur des intentions de l'énonciateur, évalue ce qu'il affirme en fonction d'un jugement posé en rapport avec le monde réel. Un jugement à double versant, qui s'exerce d'une part par la connaissance des signes mimiques disposés dans le texte, et d'autre part par l'identification des choix réalisés au tournage50.

Notons que, lorsqu'il définit le terme `'iconique» ou plutôt `'imitation iconique», Château passe par un double principe : la ressemblance et le mouvement. Néanmoins, il recourt introduit l'idée d'un système de reconnaissance à la base du jugement établi en fonction du monde réel. En d'autres termes, « le signe iconique ne possède pas les propriétés de l'objet représenté, mais, selon les conditions visuelles du médium employé, traduit sous forme de traits de représentation, des propriétés pré-analysées de l'objet représenté »51.

49 Ibidem, p. 37.

50 HANOT, M., op. cit., p. 58.

51 CHATEAU, D., op. cit., p. 61.

52 Ibid. p. 51-56.

53 Ibidem.

55

Le site de l'UNC le prend en charge par la reconnaissance des images et leur correspondance dans la réalité c'est-à-dire que les images sont la représentation du réel. Ses images bénéficient donc de la numérisation, laquelle renforce d'une part la reconnaissance des traces authentiques de l'image et d'autre part leur identification et correspondance dans le monde réel. Ainsi, on peut distinguer l'image de Vital Kamerhe d'une autre image, par les traces qui l'identifie et le distingue des autres individus présents dans le site. On comprend alors l'intention du parti par le choix des plans de prise de vu. Mais aussi, les autres images en diaporama qui renseigne de la situation réel du pays (misère de l'enfant congolais ; problème d'infrastructure routière, l'enseignement, les violences et tracasseries policières ; la santé, etc).

3.3. ETAPE PLASTIQUE : effet de matérialité

L'étape plastique est l'ensemble des signes non mimétiques ou des aspects non mimétiques des signes mimétiques52. Il s'agit à ce niveau de l'effet de matérialité qui communique le récit. Le jugement de vérité émis par le spectateur en passent par les éléments filmographiques de la mise en scène se fonde sur des indices techniques, afin de déterminer certains effets.

Les traits plastiques de l'image et du son (lumière, couleurs, dimensions, etc.) déterminent une série d'ancrages à l'effet de matérialité. Raffinés, travaillés, de tels indices assurent la transparence et donc l'oubli de la matière, dans le souci du beau au service du récit ; bruts, abrupts. Ils rappellent le mode de communication, la matière première, la spontanéité du récit... Or, l'étude de l'image d'archives suggère deux modes de dévoilement des traits plastiques de l'objet qui communique le récit. L'un involontaire, l'autre non53.

Jugeant la matérialité de l'image d'archives, le spectateur éprouve une certaine perte de son confort de réception. Noir et blanc, couleurs passées, altération dans le suivi de photogrammes, images qui sautillent...Différents indices donnent les marques, les indices d'un usage passé du média.

56

Dans le site web de l'UNC, on trouve des différentes couleurs et lignes.

a) Le rouge : c'est la couleur dominante du site. Placé en fond, le rouge est l'expression du souvenir au sang des martyrs congolais versé pour l'indépendance et la libération du pays.

b) Le bleu : c'est une couleur froide qui a pour but d'attirer l'homme vers l'infini. Il éveille de lui un désir de pureté et une soif de surnaturel. Il apaise et calme en s'approfondissant. Il donne l'impression générale de la douceur et des idées à atteindre le rêve. Dans le site de l'UNC, le bleu apparait dans la coloration des textes (Titres...). Dans cette optique, il apaise l'agressivité des couleurs chaudes, en s'opposant à elles, de manière complémentaire et expressive.

En effet, dans la pratique sociale congolaise, la couleur bleue est l'une de couleur du drapeau qui symbolise l'espace, l'immensité du territoire nationale, la grandeur du pays, etc. En rapport aux paroles de l'hymne national, le bleue symbolise l'idéal, le rêve, l'immortalité, l'harmonie et la fidélité.

Pour l'UNC, le bleu est la couleur de l'espace, la certitude, la pensée, couleur de la foi, de l'idéel, du rêve, de l'immortalité, symbole d'apaisement, de loyauté, de repos, de probité, de fidélité et d'harmonie.

c) Le blanc : il traduit l'aspiration du peuple congolais à la paix et à une gestion transparente de la République.

d) Le jaune : on le trouve dans le drapeau du pays au coin supérieur droite du site. Il symbolise la richesse.

C'est l'ensemble des référents intentionnels (entités individuelles, coordonnées spatio-temporelles, postulats narratifs) que nous associons aux signes

3.4. ETAPE DIEGETIQUE : le réalisme

57

iconiques dentifiés. Pour Château, le diégèse est « le monde narratif supposé ou construit par le film »54.

Le niveau diégétique est l'ultime point d'interprétation des consignes de lecture parce qu'il est lié aux trois niveaux précédents, mais plus encore, parce qu'il oriente, il accomplit leur sens définitif. Le niveau diégétique dépend de l'identification de l'organisation d'un système narratif dont la diégèse est le résultat et le réalisme55.

Il appert que les traits plastiques utilisés par l'UNC font vivre les images de manière à transmettre des émotions voulues par l'objectif du site.

III.4. APPRECIATION CRITIQUE ET PERSPECTIVES

4.1. POINTS FORTS

Jeune de deux ans, le site web de l'UNC est un véritable outil de mobilisation. Le site est clair, les couleurs s'accordent bien, la navigation est agréable. Le contenu du site est bien distillé.

L'information est présentée de façon claire, simple et cohérente sur toutes les pages du site, et la mise en page facilite le décodage rapide de l'information par l'utilisateur. Il faut ajouter que le codage textuel des messages respecte les principes de lisibilité (choix et taille des caractères, pas plus de 3 polices de caractères, sous-titres clairs...) paragraphes) et bon contraste entre figures et fond (arrière-plan).

4.2. POINTS FAIBLES

Dans le site, il y a la présence d'images en grand nombre et de grande taille qui augmente la durée d'affichage des pages, ce qui peut nuire considérablement à sa consultation par les utilisateurs. Le webmaster n'assure pas régulièrement le suivi

54 HANNOT, M., op. cit., p. 100.

55 Ibid.

58

du site et son actualisation. Or, un site web, en tant que produit numérique, se caractérisent en principe par l'intégration des multimédias, d'interactivité avec le lecteur, de l'abondance des hyperliens, de l'actualisation et la mise à jour continuelles.

La version anglaise n'est pas opérationnelle. Il ya un certain manque de finesse de la charte graphique.

Sans nul doute, la ligne éditoriale du site montre dès la page d'accueil que l'UNC est un parti d'opposition. Car la plupart de ces messages ou articles vont toujours dans le sens de critiquer le gouvernement, voire de le diaboliser. Aussi, la page d'accueil accorde plus d'importance à tout ce qui relève de l'actualité politique du pays qu'à celle du parti. Le site est très politisé. La vie sociale de la population n'est pas prise en compte.

La manière dont le site est conçu ne favorise pas une bonne interaction et participation des internautes ou des membres avec les dirigeants du parti.

4.3. PERSPECTIVES

1. L'UNC compte beaucoup sur la jeunesse, pour mieux attirer les jeunes dans son site web, il est bon d'ajouter d'autres rubriques, notamment, sur le sport, la musique et le jeu vidéo ou le jeu concours.

2. Le webmaster doit favoriser l'interaction et publier le courrier ou réactions des internautes afin d'encourager leur participation. C'est dans cette optique qu'une rubrique pour débattre sur des sujets divers de la vie en société est plus qu'une nécessité.

3. Le parti doit aussi publier ses propres réflexions sur la situation sociale, politique et économique du pays au lieu de s'en tenir aux articles de la presse.

4. La contribution de membres du parti disséminés à travers le monde serait un bon encouragement pour ceux qui sont au pays.

59

5. Nous suggérons que le plan du site web de l'UNC suive les normes de
l'organisation générale d'un site Web proposé par Peter STOCKINGER56 :

Rubrique X

Rubrique X.1 Générique

Forum de discussion

Bibliothèque de liens vers d'autres sites

Courrier électronique

Page d'accueil

Rubrique Y

Rubrique X.2

CONCLUSION DU CHAPITRE

Dans ce dernier chapitre, nous avons montré que le site web de l'UNC est un véritable instrument de communication et de marketing politique. Il met en contact des militants et des internautes dans des conditions où ils peuvent s'exprimer sans entrave, sur une base égalitaire et de s'engager dans des discussions sincères. Par les échanges, les militants prennent conscience de leurs problèmes et intérêts communs. Ils peuvent accéder en direct à tous les évènements et ce, sans censure gouvernementale ou politique.

Le site web de l'UNC permet au parti de :

Faire connaître ses idées sur l'échiquier national et international

Mobiliser de ses militants pour la collecte des fonds

S'attirer des membres et sympathisants

De s'exprimer librement sur la gestion du pays sans entrave

De comprendre les attentes de la population

De communiquer en temps réel avec ses membres

56 STOCKINGER, P., « Scénarisation d'un produit d'information interactif », MSH, Inalco, in http://www.semionet.fr/ressources_enligne/p_stockinger/1999/SynoScena.pdf, Page consultée le 2 mai 2012).

60

CONCLUSION GENERALE

Les Technologies de l'Information et de la Communication utilisées à bon escient peuvent apporter des solutions aux problèmes de la démocratie en Afrique en général, la RDC en particulier. Les TIC changent incontestablement la manière de gouverner et d'exercer le pouvoir démocratique.

Il convient d'affirmer que l'internet est devenu l'instrument d'une participation citoyenne à la vie démocratique, un lieu d'information et de dialogue politique. Il a instauré une nouvelle façon de communiquer entre les gouvernants et les gouvernés. La masse et la diversité des informations qu'il véhicule et la possibilité de participation qu'il offre à chaque citoyen constituent autant d'expressions de la liberté démocratique. Dès lors, les citoyens forment des réseaux interactifs où l'information est accessible à tous, où chacun peut intervenir à tout moment et librement. C'est l'ère de la démocratie directe qui redonne le pouvoir au peuple.

La cyberdémocratie s'inscrit dans cette logique où les citoyens doivent participer dans les différentes phases du processus politique, de l'étape des propositions jusqu'à l'étape des décisions et de contrôle.

Au fond, l'utilisation des TIC permet de développer une culture du dialogue car l'information est réunie par thème et non par partis politiques. La transparence qui découle de l'utilisation de l'Internet dans la démocratie, implique une nouvelle façon de voir les choses. Dans cette perspective, la cyberdémocratie a comme effet de transférer les pouvoirs dans les mains de la population et ainsi détourner la puissance verticale. Elle a comme base une structure horizontale où l'intelligence collective est à la fois un moyen et un but de l'action collective. Toutefois, l'accès aux TIC pose un très grand problème dû à la fracture numérique. Il faut comprendre que le coût économique de la mise en place de la cyberdémocratie est très important.

En ce qui touche l'Afrique, nous avons reconnu que la cyberdémocratie est encore à un stade expérimental. Néanmoins, nous pouvons en déduire que l'utilisation, mieux l'usage et l'appropriation des TIC par les citoyens, les acteurs

61

politiques et l'Etat vont avoir beaucoup d'impact sur le développement et la modernisation des Etats africains.

À travers les deux exemples africains évoqués dans le chapitre deuxième de notre dissertation, on se rend bien compte que certains États africains tentent tant bien que mal d'entrer dans la société de l'information en mettant en place des cyberstratégies mais également en initiant des réflexions et des programmes nationaux pour le développement et l'intégration des technologies de l'information et de la communication.

Aussi, devions-nous souligner que la communication politique par Internet ouvre de nouvelles perspectives à l'information, à la mobilisation, à l'engagement, à la participation politique et à l'action civique. La sphère politique dispose de ce média particulier qui malgré plusieurs failles inédites, permet d'informer, de se renseigner, d'échanger des idées, de dialoguer, et ce faisant, d'impulser un renouveau là où la démocratie semblait manquer de souffle. Ces sont les objectifs poursuivis par le site web de l'UNC que nous avons tenté de décrire et d'analyser.

Par le canal de son site web, l'UNC essaie de faire les campagnes politiques avec ce nouvel outil de propagande. On peut parler d'une opportunité de modernisation de la vie civique, le simple citoyen devenant acteur à part entière de débats dont il se sentait jusque là exclu. D'où, l'usage et l'appropriation des TIC par les citoyens et les acteurs politiques sont des conditions sine qua non de la cyberdémocratie en RDC. Pour ce faire, l'effort pour une couverture numérique sur l'étendu du territoire national est un grand défi pour le gouvernement. Il faut impérativement réduire la fracture numérique afin de permettre à tous les citoyens d'accéder aux TIC. La volonté politique est un élément fondamental pour l'appropriation et l'intégration de la cyberdémocratie en RDC. Il n'est pas question des discours ou des slogans mais l'heure a sonné de poser des actes concrets pour matérialiser la cyberdémocratie.

Tout ce qui précède nous amène à réaffirmer que notre investigation sert de balise susceptible de fournir des données théoriques pour des études plus approfondies sur la sociologie des usages sociaux des TIC dans le contexte congolais.

62

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES GENERAUX SUR LA COMMUNICATION, LES MEDIAS ET DEMOCRATIE

1. BALLE, F., Médias et Sociétés, 12ème éd., Monchrestien, Paris, 2005.

2. BARBIER, F., Bertho-Lavenir C., Histoire des médias de Diderot à Internet, Armand Collin, Paris, 2003.

3. BRETON, P., L'utopie de la communication, La Découverte, Paris, 2004.

4. BRETON, P., PROULX, S., L'explosion de la communication à l'aube du XXIe siècle, La Découverte, Paris, 2002.

5. COTTERET, J.-M., Gouverner, c'est paraître, PUF, Paris, 2002.

6. FERRY, J.-M., Habermas J., L'Éthique de la communication, PUF, Paris, 1987.

7. GERSTLE ,J., La communication politique, Armand Collin, Paris, 2004.

8. HANOT, M., Télévision, réalité ou réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique des discours télévisuels, De Boeck Université, Bruxelles, 2006.

9. LAMIZET, B., Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication, Ellipses, Paris,1997.

10. MAAREK, J. P, Communication et marketing de l'homme politique, 3ème édition, LexisNexis, Paris, 2007.

11. MATTELART, A., Histoire des théories de la communication, La Découverte, Paris, 2004.

12. MINANI, R., 1990-2007,17 ans de transition politique et perspectives démocratiques en RDC, Cepas/Rodhecic, Kinshasa, 2007.

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14. RIEFFEL, R., Sociologie des médias, Ellipses, Paris, 2005.

15. SFEZ, L., Critique de la communication, Seuil, Paris, 1990.

16. SFEZ, L., Dictionnaire critique de la communication, PUF, Paris, 1993.

17. SFEZ, L., La politique symbolique, PUF, Paris, 1996.

63

II. OUVRAGES SUR INTERNET, TIC ET CYBERDEMOCRATIE

A. GENERALITES

1. BRETON, P., Le culte de l'Internet, La Découverte, Paris, 2000.

2. CASTELLS, M., La galaxie Internet, Fayard, Paris, 2001.

3. DE LA COSTE P., L'Hyper-République, l'administration électronique au service du citoyen, éd. Berger-Levrault, Paris, 2003.

4. JAUREGUIBERRY, F., Les branchés du portable, PUF, Paris, 2003.

5. LAMIZET, B., La médiation politique, L'Harmattan, Paris, 2000.

6. LAMIZET, B., Les lieux de la communication, Mardaga, 1995.

7. LEVY, P., Cyberdémocratie, Odile Jacob, Paris, 2002.

8. MATHIAS, P., La cité internet, Presses de Sciences Pô, Paris, 1997.

9. MUCCHIELLI, A., Les sciences de l'information et de la communication, Hachette, Paris, 1998.

10. PERRIAULT, J., La logique de l'usage, Flammarion, Paris, 1989.

11. RODOTA, S., La démocratie électronique. De nouveaux concepts et expériences politiques, Rennes, Apogées, 1999.

12. WOLTON, D., Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias, Flammarion, Paris, 2000.

B. SUR L'AFRIQUE

1. BA, A., Internet, cyberespace et usages en Afrique, Paris, 2003.

2. BONJAWO, J., Internet : Une chance pour l'Afrique, Karthala, Paris, 2002.

3. CHENEAU-LOQUAY, A., (sous la coordination de), Enjeux des technologies de la communication en Afrique, Karthala - Regards, Paris, Bordeaux, 2000,

4. CHENEAU-LOQUAY, A., Mondialisation et technologies de la communication en Afrique, Karthala, Paris, 2004.

5. LENOBLE-BART, A., Bart F., Afrique des Réseaux et Mondialisation, Karthala, Paris, 2003.

64

6. NTAMBUE TSHIMBULU, R., L'Internet, son Web et son E-mail en Afrique : approche critique, L'Harmattan, Paris, 2001

7. OSSAMA, F., Les nouvelles technologies de l'information. Enjeux pour l'Afrique Subsaharienne, L'Harmattan, Paris, 2001.

III. ARTICLES, REVUES ET AUTRES DOCUMENTS

1. JOUET, J., « Retour critique sur la sociologie des usages », in Réseaux, Vol. 18 n°100 (2000), pp. 487-521.

2. HAMELINK CEES, J., « Les technologies de l'information et le Tiers-Monde », Tiers Monde, n°111, juillet-septembre 1987, pp. 688-700.

3. CHENEAU-LOQUAY, A., (coordination), « Réduire le fossé numérique Nord-Sud, quels enjeux? », Netsuds, n°2, CEAN-CNRS, L'Harmattan, 2004,172 p.

4. CHENEAU-LOQUAY, A., « Modes d'accès et d'utilisation d'Internet en Afrique : les grandes tendances », Africa e mediterraneo, n° 41, décembre 2002, pp. 12-15.

5. HERMES, N°17-18, 1995, p.107-109.

6. Konaré, A. O., « Floraison de journaux indépendants en Afrique francophone », Le Monde, 12 février 1991.

7. LEVY, P., Cité par MANDARD, S., « Faut-il vouer un culte à l'Internet », Le Monde Interactif, 29 novembre 2000, p.3.

8. OSSAMA, F., Défis pour l'approfondissement du processus démocratique en Afrique Subsaharienne, Netsuds n°1, août 2003, pp. 89-108.

9. PEJOUT, N., Les nouvelles techno-logies de l'information et de la communication en Afrique du Sud : Les mots de la fracture ou la rhétorique du numérique, Netsuds n°1, août 2003, pp. 7-24.

10. PROULX, S., « Penser les usages des technologies de l'information et de communication aujourd'hui : enjeux, modèles, tendances », dans L., VIEIRA et N., PINEDE, Enjeux et usages des TIC, aspects sociaux et culturels, Tome 1, PUB, Bordeaux, 2005

11. VEDEL, T., « Introduction à une socio-politique des usages », in Vitalis André (dir.), Médias et nouvelles technologies de communication. Pour une socio-politique des usages, Rennes, Editions Apogée, 1994.

65

12. VEDEL, T., « L'idée de démocratie électronique : origines, visions, questions », in Le désenchantement démocratique, Perrineau Pascal (dir), Éditions de l'Aube, Paris, 2003.

13. VITALIS (dir.), Médias et nouvelles technologies de communication. Pour une sociopolitique des usages, Rennes, Éditions Apogée, 1994.

14.

15. « Médias et transparence des élections », Actes du séminaire Médias et transparence des élections, Dakar, 1998, éd. « Démocraties Africaines », USIS, Institut Africain pour la démocratie.

16. CENCO, Manuel de référence d'éducation civique et électorale, Tome I, Modules I à IV, Ed. du Secrétariat Général, Kinshasa, 2004

17. DOSSOU, A., Cours de philosophie politique, Saint Pierre Canisius 20072008, inédit

IV. WEBOGRAPHIE

1. www.cefrio.qc.ca

2. http://www.infometre.cefrio.qc.ca/loupe/enquetes/netgouv2005.asp#sommaire

3. http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/CNIL

4. http://www.adele.gouv.fr/sdae/IMG/doc/adele_plan_strategique2.doc#_Toc630 53230

5. http://www.services.gouv.qc.ca/fr/publications/ministere/rapport_annuel05.pdf

6. www.ocde.org

7. http://www.crossingboundaries.ca

8. http://www.publicus.net/articles/woes.html

9. http://www.espritcritique.org/0405/article02.html.

10. http://www.vigile.net/dssouv/ docs/02-3-11-kerckhove.html

11. http://www.intervenir.org/n1/lev/12.htm

12. http://www.begix.de/hintergrund/Noble%20 paper.pdf

13. http://www.electronicgov.net/pubs/reasearch_papers/index.shtml

14. http://www.electronicgov.net/pubs/reasearch_papers/index.shtml

15. http://www.pamij.com/alex.html

16. http://www.iog.ca/policity/CP/Public%20Library/library_reference_Bearse-ch1.htm

66

17. http://www.voxpolitics.com/primer10rules.shtml

18. http://www.iog.ca/policity/CP/Public%20Library/library_reference_virtual_town _halls.html

19. http://www.e-democracy.org/do/article.html

20. http://www.publicus.net/articles/egovten.html

21. http://www.publicus.net/articles/woes.html

22. http://www.virtualcityhall.nl/clift.htm

23. http://www.edemocracy.org/do/commons.html

24. http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm [

25. http://dossiers.lesoir.be/laviedunet/Internautes/A_032475.asp

26. http://headstar.com/egb/issues/november2002.html

27. http://www.kablenet.com/kd.nsf/Frontpage/1E685D912F1E0EC880256B98003 AF5AF?OpenDocument

28. http://www.begix.de/hintergrund/Noble%20paper.pdf

29. http://governments-online.org/articles/17.shtml/

30. http://www.electronicgov.net/pubs/presentations/e-participation-workshop.shtml

31. http://www.bc.edu/bc_org/rvp/pubaf/chronicle/v4/F15/schlozman/schlozman.ht m

32. http://www.egovaspac.org/topics/edemocracy/topics-edemocracy.php

33. http://webmarmite.free.fr/cyberdemocratie.htm

34. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332603275/index.shtml

35. http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=797

36. www.femmes-politique-et-democratie.com

37. www.services.gouv.qc.ca/fr/enligne/democratie/index.asp

38. https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1286919&Site=COE

39. http://www.accenture.com/Countries/France/About_Accenture/Newsroom/New s_Releases/2005/504egov.htm

40. http://www.statskontoret.se

41. http://www.aim2004.int-evry.fr

42. www.unc-rdc.com/3statuts.asp

1.4. LA CYBERDEMOCRATIE (E-DEMOCRATIE) 16

1.4.1. DEFINITION 16

67

TABLE DE MATIERE

EPIGRAPHE

I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

INTRODUCTION GENERALE 3

1. PROBLEMATIQUE 3

2. HYPOTHESE 5

3. ANNONCE DU CADRE THEORIQUE 5

4. METHODE ET TECHNIQUE DU TRAVAIL 6

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET 6

6. DELIMITATION DU SUJET 7

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

CHAPITRE I : COMPRENDRE LA CYBERDEMOCRATIE 8

INTRODUCTION 8

I.1. APPROCHE CONCEPTUELLE 8

1.1. LA DEMOCRATIE 8

1.1.2. Les acteurs de la démocratie 9

1.2. INTERNET 10

1.2.1. DEFINITIONS 10

a) Internet : un réseau des réseaux 10

b) Internet : un métamédia 10

c) Internet : un miroir de société 11

d) Internet : un espace de participation démocratique et citoyenne 11

1.3. LA COMMUNICATION POLITIQUE DANS UNE DEMOCRATIE 12

1.3.1. DEFINITION 12

1.3.2. LES ACTEURS DE LA COMMUNICATION POLITIQUE 14

1.3.3. LES OUTILS DE LA COMMUNICATION POLITIQUE 15

a) Outils traditionnels 15

b) Nouveaux outils (TIC) 16

68

69

1.4.2. LES AXES DE LA CYBERDEMOCRATIE 17

1. Cyberparticipation 17

2. Cyberconsultation 18

3. Cybervote 18

a) Les utilisations politiques institutionnelles 19

b) Les utilisations pour les campagnes électorales 19

c) Les utilisations par les groupes de pression et les partis « marginaux » 20

a) Le courriel 20

b) Les blogs 20

c) Chat et VoIP 21

d) Réseaux sociaux 21

e) Forums en ligne 21

f) Enquête, pétition et sondage en ligne 21

g) Partage de contenu multimédia 22

h) Univers virtuels (avatar, etc.) 22

1.4.5. AVANTAGES ET DESAVANTAGES DE CYBERDEMOCRATIE 23

a) Avantages de cyberdémocratie 23

b) Désavantages de cyberdémocratie 23

I.2. CADRE THEORIQUE : USAGE ET APPROPRIATION 24

SOCIALE DES TIC 24

CONCLUSION PARTIELLE 26

CHAPITRE II : LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC 27

INTRODUCTION 27

II.1. BREF APERÇU SUR LE PROCESSUS DEMOCRATIQUE EN RDC 27

1.1. La Genèse (1990-2001) 27

1.2. La transition (2001-2005) 29

1.3. La période actuelle (2006-2011) 29

II.2. LES DEFIS ET ENJEUX DE LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC 30

2.1. CYBERDEMOCRATIE EN AFRIQUE : DEUX EXEMPLES 30

2. 1.1. L'AFRIQUE DU SUD : LEADER AFRICAIN DE LA CYBERDEMOCRATIE 30

2.1.2. CYBERDEMOCRATIE AU MALI 31

2.2. CYBERDEMOCRATIE EN RDC 31

2.1. DEFIS 31

a) SITUATION DES TIC EN RDC 31

b) INTEGRATION DE LA CYBERDEMOCRATIE 34

1. Government to citizen ( G2C) 34

2. Government to business (G2B) 35

3. Government to government (G2G) 35

c) APPROPRIATION DE LA CYBERDEMOCRATIE EN RDC 36

1. Le déploiement 36

2. Le développement 36

3. La transaction 36

4. La transformation 37

2.2. ENJEUX 37

1. La cyberdémocratie, levier de la modernisation de l'État 37

2. La cyberdémocratie, moyen de renforcement de la démocratie et de la bonne

gouvernance 38

II.2. CONFIGURATION POLITIQUE ACTUELLE DES PARTIS POLITIQUES EN RDC 39

II.3. PRESENTATION DU PARTI UNION POUR LA NATION CONGOLAISE (UNC) 40

CONCLUSION DU CHAPITRE 42

CHAPITRE III : ANALYSE SEMIOPRAGMATIQUE DU 43

INTRODUCTION 43

III.1. RAPPEL METHODOLOGIQUE 43

III.2. DESCRIPTION DU SITE 44

a) PLAN DU SITE 44

b) STATUT DU SITE 44

c) BUT ET OBJECTIFS DU SITE 44

2.2. CONTENU DU SITE 45

2.2.1. La page d'accueil : http://www.unc-rdc.com 45

2.2.2. Logo 46

2.2.3. Menu principal 47

a) Onglet Accueil 47

b)

70

TABLE DE MATIERE 67

Onglet Projet de société 48

c) Onglet Dirigeants : on y trouve des informations sur le Président de l'U.N.C, le

secrétaire général national, les secrétaires provinciaux, les secrétaires fédéraux. 48

d) Onglet Réseau : Au niveau National, au niveau de la Diaspora, l'Ecole du Parti, la

ligue des jeunes, la ligue des femmes. 48

e) Onglet Presse : On a ici des communiqués, discours et allocutions, revue de presse

et galerie photos. 48

f) Onglet Contact : Il s'agit des pays où l'UNC est représenté, notamment la R. D. Congo, Afrique du Sud, Allemagne, Grande Bretagne, Belgique, Canada, Etats-Unis,

France, Pays-Bas. 48

g) Onglet boutique : n'est pas encore opérationnel. 48

2.2.4. Le diaporama 49

2.2.5. Contenu principal 50

2.3. LA DISCURSIVISATION 51

4 Actorialisation 51

4 Spatialisation 51

4 Temporalisation 51

2.4. VALEURS VEHICULEES PAR LE SITE 52

III.3. ANALYSE SEMIO-PRAGMATIQUE PROPREMENT DITE 53

3.1. ETAPE PROFILMIQUE : effet d'actualité, effet de passé 53

3.2. ETAPE ICONIQUE : l'effet de réalité par le vu et le voir 54

3.3. ETAPE PLASTIQUE : effet de matérialité 55

3.4. ETAPE DIEGETIQUE : le réalisme 56

III.4. APPRECIATION CRITIQUE ET PERSPECTIVES 57

4.1. POINTS FORTS 57

4.2. POINTS FAIBLES 57

4.3. PERSPECTIVES 58

CONCLUSION DU CHAPITRE 59

CONCLUSION GENERALE 60






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry