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I
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI Ecole de Santé
Publique
BP 1825
Lubumbashi
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EVALUATION DE LA
SUPPLEMENTATION EN FER CHEZ LA
FEMME ENCEINTE A LUBUMBASHI
(CAS DE L'AIRE DE SANTE
KALEBUKA)
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Présenté par : SENDWE WA SENDWE
Germain
Mémoire présenté et défendu en vue
de
l'obtention du titre de Licencié en
Nutrition Humaine.
Dirigé par Professeur Docteur MALONGA KAJ
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ANNEE ACADEMIQUE : 2011 - 2012
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II
« Le fer, bien que présent en très
faible quantité dans l'organisme (0,005 % du poids corporel), joue un
rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques »
Hercberg, 1988.
EPIGRAPHE
Germain SENDWE WA SENDWE
III
DEDICACE
A Dieu Tout Puissant, Créateur de l'Univers visible et
invisible, Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
A vous mes chers parents Onesphore SENDWE SHINDANO et Monique
MUSAMPO KAMUNApour nous avoir transmis la vie,vous n'avez jamais oublié
de nous prêter conseils et encouragements, de nous essuyer les larmes ;
ce travail est le fruit de vos sacrifices,
A toi mon cher oncle Onesphore MUKUNDY OMARY KAMUNA et ma
chère tante Régine TSHABU ton épouse, pour votre amour et
vos conseils sagement prodigués, pour les nombreux sacrifices consentis
pour mon éducation et mon instruction et pour m'avoir
élevé dans le souci de faire de moi un homme utile,
A vous mes chers oncles et tantes : Laurent KAZADI K., Charles
LUELA K., Etienne MUTUKA K.et Brigitte MPUNGU M., pour vos prières,
votre affection et votre soutien moral et financier,
A mes chers soeurs, cousins et cousines, neveux et
nièces : Marie BUZILU S., Béatrice KIGALU S., Elisabeth KIGALU
S.,Serge KABWE M., Lyna TSHIYING K., Jean-Pierre MALALE, Mathy Olivier KAMUNA
M., Martin KAMUNA K., Isabelle KALUNGA M., Irène PEMBA M. et Charles
LUELA M., pour vos encouragements, votre affection fraternelle et votre soutien
moral et financier,
Au Nutritionniste D.E.S Etienne MPOYO KASONGO, pour ton
encadrement en bon père scientifique,
A vous tous qui êtes si chers pour moi et que j'ai omis de
citer,
A tous et à chacun en particulier, je dédie ce
travail, fruit des longs efforts, du courage et d'une grande
détermination avec l'appui de Dieu.
Germain SENDWE WA SENDWE
IV
AVANT-PROPOS
Le présent travail qui marque la fin de nos
études de deuxième cycle en Nutrition Humaine est le fruit des
efforts conjugués de plusieurs personnes à qui nous devons
exprimernos remerciements,
Nos sentiments de profonde gratitude s'adressent à
notre directeur, le Professeur Docteur Françoise MALONGA KAJ qui, en
dépit de ses multiplesoccupations, a accepté la direction de
cemodeste travail.
Nous remercions également le Chef des travaux Abel
NTAMBWE et l'Assistante Angel MUSAU pour leurs remarques, suggestions et
conseils d'orientation qui ont amplement contribué à
l'élaboration et à la réalisation de ce travail.
Nos sentiments de gratitude s'adressent vivement à tout
le corps académique et scientifique de l'Université de Lubumbashi
et en particulier de l'Ecole de Santé Publique qui ont largement
contribué à notre formation scientifique et morale,et pour leurs
efforts déployéspour faire de nous ce que nous sommes
aujourd'hui.
Les mêmes sentiments s'adressentégalement
à nos amis et condisciples : Joséphine AZIZA M., Aimé
UNGANDA N., IrJean-Yves MUSENGA N., Dr Patrick MATADI T., Ir Laurette MUJINGA
B., la famille Dr Ben MANAMA T., Dr Martial KIKITE K., Joseph BUMBAet tous les
condisciples finalistes en Nutrition Humaine.
Qu'il revienne à notre mémoire de
remercier,à travers ces mots, le personnel des structures de
santé qui nous ont accueilli,pour leur collaboration combien
appréciable.
Enfin,quetous ceux qui ont contribué d'une
manière ou d'une autre à l'élaboration et à la
réalisation de ce travail, trouvent à travers ces lignes,
l'expression de notre profonde gratitude.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
CPN : Consultation prénatale
DDR : Date de dernières règles
EDS : Enquête Démographique et
de Santé
EDSC-I : Enquête démographique
et de santé du Congo I
Hb : Hémoglobine
HGR : Hôpital général de
référence
IMC : Indice de masse corporelle
Kcal : Kilocalories
M.I.I : Moustiquaire imprégnée
d'insecticides
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation non-gouvernementale
PCA : Paquet complémentaire d'activités
PMA : Paquet minimum d'activités
PMI : Protection Maternelle et Infantile
PRONANUT : Programme national de nutrition
PTME : Protection de la transmission mère-enfant
RDC : République Démocratique du Congo
SA : Semaines d'Aménorrhée
SIDA : Syndrome d'immunodéficience acquise
TV : Toucher vaginal
VAT : Vaccin antitétanique
VIH : Virus d'immunodéficience Humaine
VI
RESUME
L'anémie est une affection aux causes multiples,
à la fois nutritionnelles (carences en vitamines et en minéraux)
et non nutritionnelles (infections), qui surviennent fréquemment en
parallèle. Dans les pays en développement, l'anémie par
carence en fer au cours de la grossesse est responsable d'un cinquième
de la mortalité périnatale et d'un dixième de la
mortalité maternelle.
C'est dans cette optique que nous avons entrepris une
étude pour évaluer la supplémentation en fer chez la femme
enceinte à Lubumbashi dans l'aire de santé Kalebuka avec pour
objectif général de contribuer à l'amélioration de
la santé de la femme enceinte et du nouveau-né. Les objectifs
spécifiques ci-après ont été fixés :
- Déterminer la couverture de la supplémentation en
fer chez la femme enceinte suivie à la consultation prénatale
dans l'Aire de Santé Kalebuka ;
- Décrire les moyens de diagnostic utilisés pour
déterminer le degré d'anémie ; - Déterminer les
molécules prescrites ainsi que leurs doses respectives ;
Pour la réalisation de ces objectifs, nous avons
utilisé la technique d'interview sur base d'un questionnaire
préétabli pour collecter les données: Nous avons
réalisé une étude d'observation descriptive transversale
portant sur 102 femmes enceintes rencontrées à la CPN dans les
structures de l'Aire de Santé Kalebuka pendant la période allant
du 29 novembre au 14 décembre 2012.
Nous avons obtenu les résultats pertinents suivants :
- La couverture de la supplémentation en fer est nulle,
par contre, 74 gestantes soit 72,5% ont reçu des prescriptions sur la
supplémentation en fer dont 48 soit 64,9% ont déclaré
respecter les recommandations médicales sur la posologie prescrite ;
- L'examen d'hémoglobine a constitué le seul
moyen diagnostic utilisé pour
déterminer le degré d'anémie et a
été réalisé chez 61 parturientes soit 59,2% ; - La
molécule de FétonTM/FefolTM a été la plus prescrite
soit 40,5% à une dose
moyenne de 17 capsules par femme.
A la fin de notre travail, nous avons observé que d'une
part les recommandations sur la supplémentation en fer au cours de la
grossesse ne sont pas respectées et d'autre part les molécules
utilisées pour la supplémentation en fer sont à charge des
gestantes.
Mots clés : Evaluation,
Supplémentation, Grossesse.
1
INTRODUCTION
ETAT DE LA QUESTION
Les jeunes enfants, les femmes, les femmes enceintes, les
adolescents et personnes âgées ont des besoins nutritionnels
spécifiques. Par exemple, la personne âgée a besoin d'une
alimentation particulièrement riche en calcium pour prévenir
l'ostéoporose tandis que la femme enceinte doit spécifiquement
veiller aux carences en fer et en folates. [3]
Par ailleurs, il peut arriver, chez la femme enceinte, que
l'apport en fer par l'alimentation soit insuffisant pour couvrir les besoins,
même en cas de bon suivi des principes de base d'une alimentation
équilibrée. C'est principalement le cas à partir du second
trimestre de grossesse ; une supplémentation en fer est alors
justifiée car les besoins en ce nutriment sont considérablement
augmentés du fait de l'augmentation physiologique de la masse
érythrocytaire, c'est-à-dire du nombre de globules rouges
maternels, de la constitution des tissus du foetus et du placenta qui viennent
s'ajouter aux pertes basales. [33]
A travers le monde, les résultats de certains travaux
témoignent de l'ampleur du problème lié à la
carence martiale en période de gestation et donc, de l'urgence qu'il
impose aux gouvernements et organismes internationaux impliqués dans la
lutte contre les maladies carentielles à trouver des solutions
adéquates.
En République Démocratique du Congo par exemple,
les carences en micronutriments essentiels pour la survie dont le fer
notamment, sont encore répandues et la prévalence
élevée (53%) de l'anémie chez les femmes enceintes figure
parmi les indicateurs ayant imposé la mise sur pied des Actions
Essentielles en Nutrition. [8]
Pourtant, l'Enquête Démographique et de
Santé République Démocratique du Congo (EDS-RDC) 2007
révèle que seuls 46% des femmes enceintes ont reçu un
comprimé de fer-folate sur l'ensemble du pays avec des grandes
disparités selon les provinces. Au Katanga, 37,6% des femmes ont
été supplémentées en fer-folate. [15]
Dans leur étude sur l'anémie associée au
paludisme et aux helminthiases intestinales à Lubumbashi, M.K. Kalenga
et Collaborateurs ont rapporté des taux d'anémie chez les femmes
enceintes de Bongonga (83%), Hôpital Général Provincial de
Référence Jason Sendwe (79%) et Cliniques Universitaires de
Lubumbashi (64%). [28]
2
En Guinée, l'enquête nationale sur les
anémies révèle que 63 % des femmes enceintes souffrent
d'anémie et que le risque de décès suite à une
grossesse est beaucoup plus élevé chez les femmes
anémiées. L'enquête révèle également
que 50% des femmes en âge de procréer souffrent d'anémie
par carence en fer. [4]
Pourtant une étude menée par l'université
TarbiatModarres - Iran citée par Marine Legroux démontre qu'une
supplémentation en fer pendant la grossesse n'est pas à
recommander sauf en cas d'anémie avérée par un test en
laboratoire. La prise de fer sous forme de supplément nutritionnel peut
même se révéler néfaste pour la grossesse.
[23]
Une autre étude de la société de
nutrition et de diététique de langue française
démontre que les risques d'accouchement prématuré et de
naissance d'enfants de faible poids sont respectivement de 2,5 et 3 fois plus
élevés chez les femmes présentant une anémie
ferriprive en début de grossesse que chez celles ayant une anémie
d'une autre cause, suggérant que c'est bien la carence en fer et non
l'anémie qui en est responsable.[1]
En France, il ressort d'une étude menée sur la
situation nutritionnelle que parmi les femmes en âge de procréer,
la prévalence de l'anémie s'élevait à 5,7 % contre
2,6 % pour les femmes ménopausées. [2]
Selon les statistiques plus généralisées
données par Sight and Life Presse, La prévalence à
l'échelle mondiale de l'anémie chez les femmes enceintes est de
41,8 % et plus de la moitié de la population mondiale des femmes
enceintes résident dans des pays ou l'anémie représente un
problème de santé publique sévère. Ces pays sont
regroupés en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux
Caraïbes. L'Afrique et l'Asie étant les régions les plus
affectées par l'anémie et, comme il s'agit également des
régions les plus pauvres, cela suggère un lien entre
anémie et développement. [11]
En ce qui nous concerne, nous voulons, à travers cette
étude, donner une image claire sur la couverture de la
supplémentation en fer ainsi que les moyens utilisés pour le
diagnostic de l'anémie par carence martiale chez la femme enceinte.
- Quelle est, à ce jour, la couverture de la
supplémentation en fer de la femme enceinte suivie dans l'aire de
santé Kalebuka ?
3
PROBLEMATIQUE
Dans sa politique, le système de santé de la
République Démocratique du Congo organise un service de
Protection Maternelle et Infantile (PMI) au niveau des centres hospitaliers
pour diagnostiquer, prévenir et prendre efficacement en charge les
problèmes de santé pouvant affecter la femme enceinte ou le
foetus qu'elle porte.
C'est dans ce cadre que la supplémentation en fer au
cours de la grossesse s'avère nécessaire pour la
prévention et/ou la prise en charge de l'anémie
ferriprive.Celle-ci est l'un des risques auxquels est exposée la femme
enceinteétant donné les conséquences fâcheuses de
ses répercussions sur l'organisme maternel et foetal. Ces
répercussions sont notamment une augmentation de la morbidité et
de la mortalité de la mère et de l'enfant etle faible poids de
naissance ; les nouveau-nés des mères anémiques ont moins
de chances de disposer de réserves normales en fer ; ils commencent donc
leur vie avec un handicap. [11]
La mesure de l'hémoglobine est essentielle au
diagnostic de l'anémie et fait partie des méthodes les plus
courantes, les plus faciles et les moins onéreuses mais elle n'est pas
spécifique à la carence en fer, d'autres marqueurs biochimiques
plus spécifiquesà ce déficitdont la ferritine et le
récepteursoluble à la transferrine doivent également
être mesurés pour déterminer si le déficit en fer
est responsable de l'anémie.[14]
L'anémie est une affection aux causes multiples,
à la fois nutritionnelles (carences en vitamines et en minéraux)
et non nutritionnelles (infections), qui surviennent fréquemment en
parallèle. On suppose qu'un des facteurs de contribution les plus
courants est le manque de fer, et l'anémie résultant de cette
carence en fer est responsable, dans les pays en développement, d'un
cinquième de la mortalité périnatale et d'un
dixième de la mortalité maternelle.[11]
C'est ainsi que plusieurs questions nous sont venues à
l'esprit mais, nous nous sommes attardés sur les plus fondamentales qui
sont les suivantes :
- Quels sont les moyens utilisés pour diagnostiquer
l'anémie chez la femme enceinte dans l'aire de santé Kalebuka?
- Quelles sont les molécules utilisées pour la
supplémentationet quelle en est la dose ?
4
CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
L'anémie nutritionnelle reste commune dans beaucoup des
pays du monde et son éradication via des interventions efficaces doit
être une priorité en termes d'attention et d'actions, elle
altère la croissance et le développement individuels, ainsi que
le développement socio-économique, familial, communautaire et
national.
Le choix de la présenteétude a été
motivé par le souci d'identifier les moyens utilisés par le
système de santé de la République Démocratique du
Congopour la surveillance de la femme enceinte, particulièrement sur la
prévention et/ou la prise en charge de l'anémie par carence
martiale.
Son intérêtréside dans le fait qu'elle
nous apportera lalumière sur l'applicabilité des mesures
nationales en matière de santé de la mère et de
l'enfantparticulièrementsur la supplémentation en fer chez la
femme enceinte. Elle permettra égalementd'évaluer les efforts de
sensibilisation fournis par les structures de lutte contre les maladies
carentielles. Bien que réalisée à petite échelle,
cette étude pourra fournir les données au gouvernement et aux
autres chercheurs qui pourraient s'en servir pour la réalisation
à grande échelle.
OBJECTIFS DU TRAVAIL
L'objectif général de notre étude est de
contribuer à l'amélioration de la santé de la femme
enceinte et du nouveau-né.
Pour y parvenir, nous nous sommes fixés les objectifs
spécifiques ci-dessous :
- Déterminer la couverture de la supplémentation
en fer chez la femme enceinte suivie à la consultation prénatale
dans l'Aire de Santé Kalebuka ;
- Décrire les moyens de diagnostic utilisés pour
déterminer le degré d'anémie ;
- Déterminer les molécules prescrites pour la
supplémentation en fer ainsi que leurs doses respectives ;
5
METHODOLOGIE
Pour la réussite de notre travail, nous avons fait
recours à l'étude d'observation descriptive transversale. Comme
techniques pour la récolte des données, nous avons utilisé
un questionnaire préétabli pour l'interview des gestantes
rencontrées à la consultation prénatale (CPN) et
l'observation lors de la CPN.
DELIMITATION DU SUJET
Notre étudesera réalisée à
Lubumbashi, dans la zone de santé Kenya ; Aire de Santé Kalebuka
pendant la période allant du 29 novembre au 14 décembre 2012.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre cette introduction, notre travail est subdivisé en
deux parties :
- La première, purement théorique, comprend deux
chapitres, le premier parlera des généralités sur la
grossesse et le second, des besoins nutritionnels au cours de la grossesse;
- La seconde partie traitera des considérations
pratiques et portera surle Milieu d'étude, la population,
lesmatériels et méthodes ; la présentation des
résultats et la discussion des résultats. Une conclusion et
quelques suggestions d'amélioration mettront fin à notre
travail.
6
PREMIERE PARTIE :
CONSIDERATIONS THEORIQUES
obtenu.[31]
7
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA GROSSESSE
I.1. Définitions
1. La grossesse
Ensemble des phénomènes se déroulant
entre la fécondation et l'accouchement, durant lesquels l'embryon, puis
le foetus, se développe dans l'utérus maternel.[12]
Synonymes : gestation, gravidité.
2. Anémie
Elle se définit par la diminution du taux de
l'hémoglobine par unité de volume de sang au-dessous des valeurs
physiologiques et non pas par la seule diminution du nombre des globules
rouges. Ainsi, il y anémie si la valeur de l'hémoglobine est
inferieure à : 13g d'Hb/100ml de sang chez l'homme adulte, 12g/100ml
chez la femme et chez l'enfant, et 14g/100ml chez le nouveau-né.
L'anémie gravidique se définit par un taux d'hémoglobine
inferieur à 11g/100ml au premier et troisième trimestre de la
grossesse et inferieur à 10,5g/100ml au deuxième trimestre.
L'organisation mondiale de la santé (OMS) retient de manière plus
pragmatique le seuil de 11g/100ml au cours de la grossesse. [6]
3. Consultations prénatales (CPN)
Les consultations prénatales constituent un ensemble
des mesures qui visent à assurer la surveillance d'une femme enceinte
mais aussi de son produit de conception. Elles englobent toute une gamme
d'activités et interventions qui vont du diagnostic, prophylaxie ainsi
qu'à la thérapeutique, y compris l'éducation de la femme
enceinte sur les mesureshygiéno-diététiques de la
conception à l'accouchement ; elles permettent de prévenir les
risques et les complications pendant la grossesse et l'accouchement, ainsi de
réduire les risques de décès de la mère et du
nouveau-né.[7]
4. Evaluation
Mesure ou appréciation de l'écart entre l'objectif
initialement fixé et le résultat
8
I.2. Modifications hématologiques au cours de la
grossesse
La grossesse entraine des profondes modifications de
l'hémogramme qu'il est essentiel de connaître pour pouvoir
interpréter correctement les examens destinés à
diagnostiquer une anémie (Tableau I). En effet, le volume total sanguin
augmente d'environ 40% au cours de la grossesse. Cette variation est en rapport
avec une augmentation du volume plasmatique et le volume globulaire total.
L'accroissement du volume érythrocytaire est progressif
de la fin du premier trimestre (12 SA) au terme de la grossesse, la masse
érythrocytaire à terme étant majorée de 15 à
20% par rapport aux valeurs pré-gravidiques. Cette augmentation est
proportionnellement moins importante que celle du volume plasmatique, ce qui
entraîne une hémodilution responsable d'une diminution
physiologique du taux d'hémoglobine et de l'hématocrite.
L'augmentation du volume érythrocytaire est
essentiellement en rapport avec un accroissement de
l'érythropoïèse dont l'augmentation explique en partie la
majoration des besoins en fer surtout au cours des 6 derniers
mois.[5]
Tableau I : Hémogramme en dehors et pendant la
grossesse
Paramètres En dehors de la
grossesse
Pendant la grossesse
Volume plasmatique (ml) 2600 4000
Hématies (106/mm3) 4,5 3,7 (valeur
maximale après 30 SA)
Hématocrite (%) 40 33 à 34 (valeur maximale
après 30 SA)
Hémoglobine (g/100ml) 12 à 16 11 à 12
Réticulocytes 0,5 à 1,5 2 à 5
(2ème trimestre)
Fer sérique (ug/100ml) 75 à 140 50 à 100
Transferrine plasmatique (g/l) 2 à 4 4 à 7
Ferritine (ug/l) 60 à 65 96-98 (1er t), 22
(2ème t), 15 (3ème t)
Folates (ug/l) 6 à 15 3,7
Leucocytes (/mm3) 6000 à 7000 >10.000
Plaquettes (/mm3) 150.000 à 300.000 97.000
à 150.000 (fin de grossesse)
Le diagnostic biologique repose sur la présence de
l'hormone chorionique gonadotrophique (hCG) dans les urines (test de grossesse
en vente libre) ou dans le sang.
9
1.3. Durée de la grossesse
La durée d'une grossesse est fonction de la longueur du
cycle. En moyenne, elle dure 9 mois regroupés en 3 trimestres, soit 285
jours #177; 10 jours à partir de la date de la fécondation. Mais,
comme celle-ci est le plus souvent difficile à évaluer, sauf dans
le cas d'une fécondation artificielle (fécondation in vitro), les
obstétriciens comptent souvent en semaines d'aménorrhée
(S.A.), c'est-à-dire en semaines d'absence de règles : le
début de la grossesse est alors fixé au 1er jour des
dernières règles normales, sa durée étant de 41
semaines d'aménorrhée. En réalité, ce chiffre varie
: 17 % des femmes accouchent au cours de la 41e semaine, 25 % entre
la fin de la 38e et la fin de la 40e semaine et 29 %
pendant la 42e semaine.
Il existe par ailleurs des variations ethniques : ainsi, les
femmes noires accouchent une ou deux semaines plus tôt que les autres
femmes. Avant 37 semaines d'aménorrhée, l'accouchement est dit
prématuré ; après 41 semaines et 3 jours, on parle de
terme dépassé. Pour un cycle de 28 jours dont l'ovulation est au
14ème jour, le terme est fixé à 39 semaines
après l'ovulation, soit 41 semaines après les dernières
règles.[10]
1.4. Diagnostic de la grossesse
Deux signes sont généralement évocateurs
d'une grossesse, l'aménorrhée et l'augmentation du volume de
l'utérus. Dans 1/3 des cas, la date des dernièresrègles
(DDR) est incertaine du fait des cycles irréguliers ou d'une
aménorrhée préexistante. Le toucher vaginal (TV)
combiné au palper abdominal retrouve les modifications
utérinesspécifiques de la grossesse. Vers 6 SA, l'utérus
devient sphérique, le doigt qui suit le cul-de-sac latéral bute
sur le corps utérin, c'est le signe de Noble.
Une femme qui surveille sa courbe de température
matinale, pour une raison contraceptive ou pour favoriser la conception, peut
observer un plateau thermique (élévation de la température
persistant au-dessus de 37 °C) de plus de 16 jours alors que, normalement,
la courbe redescend au-dessous de 37 °C la veille des règles. En
même temps, d'autres signes apparaissent : émotivité,
irritabilité anormales, nausées matinales, envies ou
dégoûts alimentaires, gonflement et sensibilité des seins,
besoins fréquents d'uriner, sensation de jambes lourdes, goût de
métal dans la bouche.
L'OMS arrête le calendrier suivant pour le suivi de la
femme enceinte dont la grossesse évolue normalement (tableau II):
10
L'échographique la plus fréquemment
utilisée est celle réalisée par voie vaginale ou par voie
abdominale, vessie pleine. Elle permet de visualiser vers 5 à 6 SA le
sac ovulaire. L'embryon est visible et l'activité cardiaque positive
entre 6 à 7 SA.[7]
I.5. La consultation prénatale (CPN)
Dans le souci de rendre plus efficace et adapté le
suivi de la femme enceinte en République Démocratique du Congo,
le Programme National de Santé de la Reproduction a
intégré dans sa politique une approche actualisée
appelée « Consultation Prénatale Recentrée » ou
« Soins Prénatals focalisés ou recentrés » qui
diffère de la Consultation Prénatale traditionnelle par les 4
points ci-après :
1. Elle met l'accent sur la qualité des consultations
plutôt que sur le nombre de visites ;
2. Chaque consultation doit être menée par un
prestataire de soins de santé formé ;
3. Elle considère que toute femme enceinte est
à risque de complications et devrait donc recevoir les mêmes soins
de base car les femmes identifiées comme « à haut risque
» ne développent pas nécessairement des complications tandis
que des femmes qui sont censées être « à faible risque
» développent elles aussi souvent des complications ;
4. Elle s'appuie sur les interventions
éprouvées et orientées selon un objectif. Ces
interventions sont appropriées à l'âge de la grossesse et
visent les problèmes de santé les plus dominants affectant la
femme enceinte et le nouveau-né.[16]
Quatre visites prénatales sont ainsi
recommandées pour une femme en bonne santé ayant une grossesse
normale. Elles sont programmées à temps spécifiques
pendant la grossesse pour délivrer les interventions essentielles
pendant les soins prénatals. La plupart des interventions sont les
mêmes pour toutes les visites mais il y a des interventions
spéciales que l'on doit exécuter à la première
visite seulement et quelques-unes aux visites ultérieures. Le contenu
pour la première visite doit être effectué pour toutes les
femmes qui visitent la première fois la clinique, sans se soucier de
leur âge gestationnel, et si la première visite a eu lieu plus
tard qu'à la date recommandée, toutes les activités
recommandées pour la première visite sont quand même
exécutées.
11
Tableau II : Calendrier des visites à la
CPN
Visites
|
Périodes
|
1ère visite
|
16 semaines (avant la fin du 4ème mois)
|
2ème visite
|
24 à 28 semaines (6 à 7 mois) ou au moins une fois
pendant le 2èmetrimestre
|
3ème visite
|
32 semaines (8 mois)
|
4ème visite
|
36 semaines (9 mois) pour un total de deux visites pendant le
3èmetrimestre
|
Si la grossesse pose un problème particulier, le nombre
des rendez-vous est augmenté selon le besoin.[17]
I.5.1. Les objectifs de la Consultation
Prénatale
La CPN est une pratique médicale qui s'organise autour
d'un ensemble de gestes techniques simples mais rigoureux, aboutissant aux
objectifs essentiels suivants :
- Diagnostiquer la grossesse : confirmer s'il y a grossesse ou
non et exclure les autres
causes d'aménorrhée (trouble du cycle menstruel,
certaines maladies, les grossesses
nerveuses...)
- Estimer le terme probable ou la date probable d'accouchement
;
- Surveiller médicalement la grossesse;
- Prévenir les complications : hémorragies,
avortement, prématurité, présentations
vicieuses, etc.
- Dépister des maladies de la grossesse : toxémie
gravidique, anémies, grossesse
ectopique...
- Déterminer les antécédents à
risques : malformations congénitales, mort-né,
avortement à répétition, accouchement
prématuré, stérilité.
- Déceler les facteurs d'exposition : Parité (1 ou
=5), âge (<20 ans), poids, taille, niveau
socio-économique, drogue, Tabac ; Alcool
- Dépister, prévenir et/ou traiter certaines
maladies susceptibles d'influer sur le
pronostic matérno-infantile ;
- Eduquer les femmes sur les mesures
hygiéno-diététiques ;
- Déterminer le pronostic d'accouchement[9]
Mesures de la tension artérielle, prise du poids,
examen des mamelons, des téguments et la recherche des
oedèmes.
12
I.5.2. Les activités de la Consultation
Prénatale
Plusieurs activités font partie intégrante des
consultations prénatales, les principales sont les suivantes :
Consultation Prénatale initiale
1. Communication en groupe (Education
sanitaire)
Eduquer la femme enceinte sur les thèmes suivants :
- L'alimentation d'une femme enceinte ;
- L'hygiène pendant la grossesse ;
- L'importance du dépistage volontaire du VIH/SIDA et de
la M.I.I ;
- L'utilisation des produits potentiellement nocifs ;
- Le repos et l'activité ;
- Les relations sexuelles et les rapports sexuels à
moindre risque ;
- L'allaitement précoce et exclusif après
l'accouchement ;
- La prévention du paludisme pendant la grossesse.
2. Paraclinique (Examens de laboratoire)
Albuminurie, glycosurie, dosage de l'hémoglobine, goutte
épaisse, groupage sanguin, ...
3. Consultation obstétricale
Elle comprend l'exploration du fond utérin,
l'exploration des flancs, l'auscultation des
bruits du coeur foetal, la détermination de la
présentation, le toucher vaginal pour l'examen du bassin. Quoi que la
grossesse n'est pas une maladie, mais la constitution de la femme peut
représenter un risque pour une issue normale de la grossesse. Les
consultations obstétricales sont aussi l'occasion de surveiller
l'évolution de la grossesse et de s'assurer que le produit de conception
est viable et d'identifier certains facteurs de risques.
4. Examen physique
13
5. Mesures préventives
a) Transmission mère et enfant du VIH :
PTME
b) Le Paludisme :
TPI (administration du Sulfadoxine Pyrimethamine ou Fansidar
à la 16èmeSA, puis à la
28èmeSA et à la 32ème SA pour la
femme enceinte VIH+), MII
c) Le tétanos
L'injection antitétanique faite à la mère
pendant la grossesse permet, non seulement de la protéger, mais aussi de
protéger l'enfant contre le tétanos. Pour être
immunisée, une femme enceinte devrait recevoir au moins deux doses de
vaccin pendant la grossesse. Toutefois, si elle a déjà
été vaccinée, par exemple lors d'une grossesse
précédente, une seule dose (de rappel) est
nécessaire.[15]
o VAT 1 : lors de la 1èrevisite à la
CPN
o VAT 2 : 1 mois après VAT 1
o VAT 3 : 6 mois après VAT 2
o VAT 4 : 1 an après VAT 3
o VAT 5 : 1 an après VAT 4
d) Anémie ferriprive
o Fer /folate : 1 comprimé par jour pendant 4 mois.
e) Ankylostomiase
Mebensazole (Vermox) 2 x 1 comprimé/j/3j (ou 1
comprimé 500 mg en dose unique)
f) Soins curatifs (Prophylaxie et traitement contre
certaines maladies) Administrer les soins en fonction de la maladie
dépistée lors de l'examen obstétrical.
g) Plan d'accouchement (plan de naissance)
Il aide la femme enceinte à préparer son
accouchement pendant qu'elle est suivie. Ce plan devrait comprendre les
éléments suivants :
14
- Lieu de l'accouchement : planifier l'accouchement dans un
établissement de santé le plus proche avec un accoucheur
qualifié ;
- Transports / transport d'urgence : se préparer pour se
rendre à la structure appropriée ;
- Fonds / Fonds pour les urgences ;
- Prise de décisions ;
- Donneur de sang (si absence d'une banque de sang) ;
- Articles nécessaires pour un accouchement.
Deuxième visite (24 A 28 SA)
et Troisième visite (32 SA)
Effectuer un bilan ciblé :
- Demander s'il y a des problèmes/ des signes de danger
;
- Antécédents : Problèmes/changements depuis
la dernière visite ;
- Examen physique : bien-être général ;
tension artérielle, abdomen (y comprisbattement du coeurfoetal), autres
éléments tel qu'indiqué ;
- Tests : tel qu'indiqué ;
- Détecter les signes/symptômes du paludisme et
autres complications ou maladies ; - Confirmer la date présumée
de l'accouchement et les progrès observés.
Quatrième visite (36 semaines)
- Demander s'il y a des problèmes/ des signes de danger
;
- Antécédents : Problèmes/changements depuis
la dernière visite ;
- Examen physique : bien-êtregénéral ;
tension artérielle, abdomen (y comprisbattement du coeurfoetal et
présentationfoetale), autres éléments tel qu'indique ;
- Tests : tel qu'indiqué pour :
o Détecter les signes/symptômes du paludisme et
autres complications ou maladies ;
15
o Confirmer la date présumée de l'accouchement et
les progrès observés ;
o Identifier une présentation vicieuse.
Prestation de soins
- Continuation ou révision (si indiqué) du plan de
soins
- Soins appropries/ orientation (référence) pour
les problèmes identifies
- Finalisation du plan pour l'accouchement
- Continuation de mesures préventives.
Avant chaque visite, passer en revue les dossiers de la
dernière consultation prénatale, s'ils sont disponibles. Pendant
la visite, enregistrer les résultats, les soins administrés, la
date de la prochaine consultation prénatale.[17]
16
CHAPITRE II. BESOINS NUTRITIONNELS AU COURS DE LA
GROSSESSE
La nutrition est l'ensemble des processus biologiques qui ont
lieu dans l'organisme humain ou animal, afin de fournir aux tissus
l'énergie nécessaire (sous forme de glucides, de lipides, de
protides) ; des matériaux plastiques (Acides Aminés, Acides Gras,
Glucides, Minéraux et autres lipides) ; des facteurs permettant la
régulation des processus biologiques (Vitamines et
Oligoéléments) ; l'eau nécessaire.[34]
II.1.Apport énergétique total
Les modifications liées à la grossesse
nécessitent l'adaptation des besoins nutritionnels de la femme enceinte.
Ces besoins doivent subvenir aux besoins propres de la femme enceinte, aux
besoins de son (ses) foetus et préparer son organisme à
l'allaitement.[13]
En termes d'énergie, la dépense
énergétique théorique d'une grossesse est estimée
à 80 000 Kcal, soit en moyenne 285 Kcal/jour, ce qui a conduit le
comité d'experts de l'OMS à conseiller aux femmes enceintes
d'accroître leur consommation quotidienne d'énergie de 150 kcal au
cours du premier trimestre et de 350 kcal au cours des deux suivants pour faire
face à cette charge supplémentaire. [1]
L'apport doit couvrir :
- Les besoins du foetus et de ses annexes, soit 40 Kcal/jour ;
- La constitution d'une réserve dans l'organisme
maternel, soit 35 000 Kcal pour 3 à 4 Kg de masse grasse ;
- L'augmentation de plus de 20 % du métabolisme de base
à partir du 2èmetrimestre de la grossesse, soit
environ 35 000 Kcal.
La dépense énergétique liée
à la croissance du foetus varie peu d'une femme à l'autre. Les
autres dépenses, c'est à dire la constitution de réserves
et l'augmentation du métabolisme de base, varient selon le pays de
résidence et l'indice de masse corporelle (IMC) initial de la
mère. Ainsi, il est difficile d'établir une norme concernant les
besoins énergétiques. Une carence en apport
énergétique peut avoir une incidence sur la croissance foetale en
deçà de 1600 Kcal/jour.[35]
17
Parce que les aliments consommés sont de plusieurs
natures selon l'état physiologique de chaque individu, la
répartition suivante permet de couvrir les besoins en énergie
d'une femme enceinte pour un apport opportun variant entre 2000 et 2200
Kcal/jour :
a) Les glucides
Ils représentent 50% des apports quotidiens avec le
glucose comme source essentielle d'énergie pour le foetus. Leurs apports
doivent être supérieurs à 250g/jour en privilégiant
les sucres complexes et leur métabolisme est modifié pendant la
grossesse du fait de l'hyperinsulinisme au cours des deux premiers trimestres
et de l'insulinorésistance au 3èmetrimestre.
b) Les lipides
Ils couvrent 30% des besoins énergétiques
journaliers et permettent le transport des vitamines liposolubles (A, D, E, K)
et interviennent dans le développement des membranes du système
nerveux du foetus. Il convient, pour cette dernière fonction, de varier
les corps gras et d'introduire des Oméga-3 (colza, poissons gras).
c) Les protides
Ils représentent 20% des apports nutritionnels
conseillés chez la femme enceinte et leur apport recommandé varie
de 60 à 70g/jour.
Dans les pays industrialisés, les besoins sont
largement couverts par les apports spontanés (souvent > 80 g / j). Il
faut toutefois être vigilant avec les patientes issues de milieux
défavorisés ou végétariennes.
En outre, dans l'alimentation, il faudra veiller à
associer les protéines animales (viande, oeufs, poisson, lait, fromage)
aux protéines végétales contenues dans les
céréales et les légumineuses.[19]
II.2. Les besoins en vitamines, minéraux
oligoéléments
Certains nutriments sont indispensables parce qu'ils ne
peuvent pas être synthétisés par l'organisme et doivent
donc être apportés par l'alimentation. Les vitamines et les
minéraux en font partie. Leur apport doit être quotidien et
suffisant selon les besoins de l'organisme.
Les besoins sont de 10 ìg/jour durant la grossesse ou
25 ìg/jour au dernier trimestre d'où l'intérêt de la
dose du 7èmemois.
18
Les vitamines
a) Vitamine A
C'est une vitamine indispensable à la
différenciation cellulaire. Il est nécessaire de faire attention
aux compléments vitaminiques car il existe un risque d'hypervitaminose A
qui est soupçonnée d'être
tératogène.[35]
b) Vitamines du groupe B
Les besoins sont souvent couverts par une alimentation
équilibrée (viande surtout le porc et le foie,
céréales, pomme de terre, légumineux.
Bien que l'anémie dans les pays en
développement soit majoritairement due à la déficience en
fer, une partie pourrait être attribuable à un manque de vitamines
du groupe B, en particulier en vitamine B9 (acide folique ou
folates) et en vitamine B12 (Cobalamines). Ces deux vitamines ont
plusieurs répercussions clés sur la santé, notamment au
cours de la grossesse, à la fois pour la mère et pour l'enfant
à naitre. En effet, les développements de l'embryon et du foetus
peuvent être retardés par une carence en vitamine B9 ou
B12. Un développement cognitif altéré et des
mortalités et morbidités augmentées à l'âge
adulte sont également des causes d'inquiétude, en plus des cas
parfaitement prouvés de risque accru de Spina bifida, défauts du
tube neural (DTN). Les principales sources sont la viande (surtout le porc et
le foie), céréales, pomme de terre, légumineux,
légumes verts, levures, abats, céréales,
légumineuses, épinards et fruits à coques.
En cas d'antécédents d'anomalie de fermeture du
tube neural ou de traitement antiépileptique, la supplémentation
périconceptionnelle de la vitamine B9 est de 4 à 5
mg/jour.[1]
c) Vitamine C
L'acide ascorbique est le seul composant usuel de
l'alimentation connu pour être capable d'augmenter la
biodisponibilité du fer non-héminique
Les apports sont couverts par l'alimentation. La
supplémentation à haute dose est dangereuse et réduit
l'assimilation des minéraux (magnésium, cuivre ou zinc).
[18]
d) Vitamine D
19
L'alimentation apporte de 2 à 4 ìg/jour (le lait
enrichi, l'huile de poisson, le beurre, le jaune d'oeuf, le foie) le reste
étant comblé par l'ensoleillement (15
minutes/jour).[35]
e) Vitamine E
Les apports sont souvent inférieurs aux
recommandations. La principale source est représentée par les
matières grasses végétales.[19]
Les minéraux et oligoéléments
1. Le Fer
Les besoins en fer sont considérablement importants
durant la grossesse du fait de l'augmentation physiologique de la masse
érythrocytaire, c'est-à-dire du nombre de globules rouges
maternels (nécessitant environ 500 mg de fer), de la constitution des
tissus du foetus (environ 290 mg de fer) et du placenta (environ 25 mg de fer).
Ces dépenses spécifiques viennent s'ajouter aux pertes basales
(0,8 mg/jour compte tenu de l'interruption des menstruations, soit 220 mg pour
l'ensemble de la gestation).
Au total, c'est plus de 1 000 mg de fer dont la femme enceinte
a besoin pour assurer sa balance en fer au cours de la grossesse ; ces besoins
sont particulièrement concentrés sur le 2ème et
le 3ème trimestre (Tableau III).
Par ailleurs, l'état des réserves en fer au
début de la grossesse est un facteur essentiel pour évaluer les
besoins en fer des femmes enceintes. Si les réserves en fer sont de
l'ordre de 500 mg en début de gestation, ils permettent d'assurer la
couverture des besoins liés à l'augmentation de la masse
érythrocytaire,si elles sont par contre faibles, voire nulles, les
besoins sont difficiles à couvrir par l'alimentation, malgré
l'augmentation de l'absorption du fer observée au cours de la
2èmemoitié de la grossesse.[33]
20
Tableau III. Répartition des besoins en fer (mg)
au cours de la grossesse
Période
Total
Besoins
1er trimestre 2ème trimestre
3ème
-
-
trimestre
Augmentation de la masse
250 250 500
érythrocytaire Fer foetal
Fer du placenta
Déperditions physiologiques
Total
60 230 290
- -
25 25
80 80 80 240
80 390 585 1055
Il convient de noter quela grossesse n'est pas le seul
état qui soit à la base de l'augmentation des besoins en fer,
certaines pathologies ou comportements en sont également responsables :
toutes les causes de saignements chroniques, quelle que soit leur origine
(Épistaxis, hématuries, métrorragies ou saignements du
tractus digestif) notamment lorsqu'ils sont minimes et
répétés favorisent un déséquilibre du bilan
du fer. De nombreuses pathologies peuvent être ainsi impliquées :
fibrome utérin, endométriose, varices oesophagiennes, hernie
hiatale, ulcère, polypes et tumeurs digestives, les
hémorroïdes, la prise de certains médicaments (aspirine, et
à un moindre degré anticoagulants, anti-inflammatoires...), la
géophagie ou les dons du sang (surtout lorsqu'ils sont
répétés plusieurs fois dans l'année) doivent
être pris en compte.[33]
a) Diagnostic de l'anémie ferriprive
La nutrition joue un rôle important dans l'anémie
et, de tous les nutriments impliqués, le fer se trouve être
l'élément le plus crucial. Par conséquent,
l'évaluation de la teneur en fer est bien souvent essentielle au
diagnostic de l'anémie. En général, la carence en fer se
met en place via trois étapes consécutives qui sont
l'épuisement des réserves en fer,
l'érythropoïèse et l'anémie ferriprive. Ces trois
étapes peuvent être analysées sur le plan biochimique par
une mesure de l'hémoglobine (Hb), de la ferritine et du récepteur
soluble à la transferrine (sTfR). Bien qu'il existe des indicateurs
cliniques et que l'évaluation des apports en fer puisse être
utile, le
21
diagnostic repose principalement sur ces marqueurs
biochimiques, qui sont les seuls à présenter la
spécificité et la sensibilité nécessaires.
Malheureusement, les méthodes permettant de les mesurer coutent cher et
sont pour la plupart, difficiles à réaliser.[11]
La ferritine sérique mesurée par un test
radio-immunologique est une glycoprotéine de réserve du fer qui
existe comme une isoferritine tissu spécifique. Les valeurs normales se
situent entre 30 et 300 ng/ml, la moyenne étant de 88 chez l'homme et 49
chez la femme. La ferritinémie est étroitement
corrélée avec les réserves totales en fer de l'organisme ;
c'est ainsi qu'une ferritinémie basse (< 12 ng/ml) n'est
observée que dans les déficits en fer, et une ferritinémie
haute dans les surcharges en fer.
Les récepteurs de transferrine sérique peuvent
être mesurés par le test enzymelinked immuno-absorbent assay
(ELISA) par l'utilisation d'un Ac monoclonal dirigé contre le
récepteur soluble. Les valeurs normales varient de 3,0 à 8,5
mg/ml. Les niveaux augmentent à la phase initiale d'un déficit en
fer ainsi que lorsque l'hématopoïèse est augmentée.
Les niveaux sont normaux dans l'anémie inflammatoire. [18]
b) Les apports alimentaires en fer
Pour faire face aux besoins en fer, l'organisme doit trouver
dans son alimentation la quantité de fer nécessaire. Il est
présent en quantité variable dans de nombreux aliments, mais
seule une fraction du fer consommé est réellement
absorbée, donc, les apports « réels » en fer
dépendent de la teneur en fer de l'alimentation (donc du contenu
variable en fer selon les aliments), mais également de la
biodisponibilité de ce fer (c'est-à-dire sa capacité
à être absorbé et utilisé) et du statut en fer des
individus.
Diverses études faites à l'aide d'aliments
marqués avec du fer radioactif (55Fe, 59Fe) ont mis en évidence
que l'absorption moyenne du fer chez des sujets en bonne santé est
très variable d'un aliment à l'autre. Ces différences
s'expliquent par la forme du fer contenu dans les aliments : fer
héminique ou fer non héminique. La première forme est
présente uniquement dans les aliments d'origine animale où elle
représente environ 40% du fer total, sa biodisponibilité est
d'environ 25% et n'est pas influencée par les autres constituants des
repas, la seconde forme existe, quant à elle à la fois dans les
aliments d'origine animale et dans ceux d'origine végétale.
Dans un régime de type occidental, les principales
sources du fer sont notamment les produits d'origine animale (30 à 35 %
du fer total), les céréales (20 à 30 %), les fruits et
légumes, les racines et tubercules amylacés tandis que dans les
pays en voie de développement, la place du fer fourni par les aliments
d'origine animale est beaucoup plus faible. Le fer non
22
héminique représente à lui seul 90
à 95 % du fer alimentaire consommé dans les types alimentaires
les plus fréquents dans le monde, sa biodisponibilité est faible
(généralement inférieure à 5 %) et peut être
influencée par diverses substances contenues dans d'autres aliments,
ceci aide à comprendre pourquoi, dans ces pays, les populations ont un
risque accru de carence en fer.[33]
Le moment le plus approprié pour se préoccuper
des réserves en fer des femmes en âge de procréer est bien
avant toute grossesse car si les apports alimentaires en fer sont
réguliers chez une femme et avec du fer héminique le mieux
absorbable, un stock suffisant peut être atteint pour aborder la
grossesse dans de bonnes conditions et ainsi éviter des risques
éventuels lors des grossesses ultérieures.
c) Absorption, métabolisme et stockage du
fer
L'absorption du fer est maximale au niveau du duodénum
et du jéjunum, où elle décroît de la partie
proximale à la partie distale. Chez l'homme, seules de petites
quantités de fer sont absorbées au niveau de l'estomac et
exceptionnellement au niveau du côlon. Si le site d'absorption est le
même pour le fer héminique et non héminique, le mode
d'absorption diffère profondément. Le fer non héminique
est libéré des complexes auxquels il est lié dans les
aliments par les sécrétions gastriques (sécrétion
peptique, acide chlorhydrique) ; une fois libéré, il entre dans
un pool où il peut être réduit, chélaté ou
rendu insoluble. Le fer pénètre dans la cellule muqueuse
intestinale en franchissant les microvillosités des cellules
intestinales (entérocytes). A l'intérieur de la cellule muqueuse,
une partie du fer non héminique est liée à des
transporteurs spécifiques et transférée rapidement au
pôle séreux où il se fixe à la transferrine
plasmatique.
L'absorption du fer étant très limitée,
l'organisme possède un mécanisme hautement régulé
de contrôle des besoins journaliers. Les globules rouges vieillis sont
phagocytés par les phagocytes mononucléaires. Une digestion
rapide permet la disponibilité du fer qui est capté par la
transferrine afin d'être réutilisé. Ce système de
réutilisation du fer est si efficace que 97 % des besoins journaliers
(approximativement 25 mg de fer) peuvent être couverts par ce pool de
récupération ; 1 autre mg provient de l'absorption
intestinale.
Le fer des cellules muqueuses intestinales est
transféré à la transferrine, qui est une protéine
de transport du fer avec 2 sites de liaison du fer, synthétisés
au niveau du foie ; ce système est capable de collecter le fer des
cellules (intestinales et macrophages) et de le libérer sur les
récepteurs spécifiques présents sur les
érythroblastes, les cellules placentaires et les cellules
hépatiques. La transferrine se lie aux récepteurs membranaires
spécifiques des érythroblastes, le
23
complexe transferrinefer pénètre à
l'intérieur du précurseur érythrocytaire par endocytose et
le fer est transféré aux mitochondries, qui l'insèrent
dans la protoporphyrine pour le transformer en hème. La transferrine est
recyclée.[18]
Le fer est stocké par la ferritine (dans la muqueuse
intestinale, le foie, la moelle osseuse, les érythrocytes et le plasma)
qui constitue une « poche » pour 4500 ions Fe3+est une
réserve de fer (environ 600 mg) rapidement disponible, alors que le Fe
combiné à l'hémosidérine est plus difficilement
mobilisable (250 mg de Fe dans les macrophages du foie et de la moelle
osseuse).[14]
d) Traitement de l'anémie ferriprive
Avant d'instaurer le traitement par le fer, il faut d'abord
rechercher l'étiologie de son déficit. La plupart des femmes ont
besoin d'une supplémentation en fer ; les sels de fer assurant un apport
de 30 mg de fer/j ou, si la femme est anémique, 60 mg/j doivent
être utilisés. 300 mg de sulfate ferreux per os 2 fois/j suffisent
habituellement, mais le gluconate ferreux à la dose de 450 mg per os 2
fois/j peut être mieux toléré. Des doses plus importantes
irritent le tube digestif de la mère, entraînant une faible
augmentation de la quantité de fer absorbée. De même, une
supplémentation en acide folique doit être prescrite car les
régimes typiques n'en contiennent pas assez.[18]
Dans l'ensemble, la composition en fer, en acide folique
(vitamine B9) et en cyanocobalamine (vitamine B12) des
molécules utilisée dans notre milieu est la suivante :
Acide folique : vitamine B9
FefolTM/FétonTM chaque capsule
contient : 150 mg de FeSO4 équivalent à 65 mg de fer
élémentaire, Acide folique (vitamine B9) 1,0 mg et
cyanocobalamine (vitamine B12) 7,5 mg.
HémoforceTM Sirop Chaque 15 ml (une
cuillerée à soupe) contient : 160 mg de citrate d'ammonium
ferrique équivalent à 32,8 mg de fer élémentaire,
Cyanocobalamine 7,5mg et Acide folique : 0,5 mg. 1 flacon = 200ml
Hémovit® chaque 5 ml contient :
200 mg de citrate d'ammonium ferrique équivalent à 43 mg de fer
élément, vitamine B12 50 mcg, Acide folique 1,5 mg. 1 flacon =
200 ml
Hifer-ZTM Chaque 15 ml (300 mg) contient : 150 mg de citrate
d'ammonium ferrique équivalent à 32 mg de fer
élémentaire, Sulfate de zinc 44 mg, Acide folique 1,0 mg et
vitamine B12 : 7,5 mg.
24
La dose à administrer est calculée selon la formule
:
D : déficit en Hb par rapport à la valeur normale
minimale (11g%)
VS : Volume sanguin, chez la femme, VS = Poids (kg) x 65
Or l'absorption d'une tablette est de 25% et les tablettes
contiennent environ 20% de fer élémentaire. Pour parvenir
à une estimation de la dose totale orale qu'on doit donner, il faut
multiplier la dose totale de fer requise par 25. La valeur trouvée est
convertie en grammes et est divisée par le nombre de grammes
donnés par jour pour déterminer la durée de la
prise.[34]
e) Les activateurs de l'absorption du fer -
L'acide ascorbique
Il est le plus puissant facilitateur connu de l'absorption du
fer non héminique. Il n'y a pas de limite à son action
facilitatrice, même à des concentrations très
élevées ; mais au-delà de 100 mg d'acide ascorbique dans
un repas, son effet est moins prononcé. Il facilite l'absorption du fer
par formation d'un chélate de fer soluble à pH bas, qui reste
soluble au pH de l'intestin grêle. L'absorption du fer d'un repas peut
être multipliée par trois lorsqu'il est consommé
simultanément avec 100 ml de jus d'orange et par 7 avec un jus de
papaye. D'autres acides, tels que l'acide citrique et l'acide malique ont
également un effet activateur sur l'absorption du fer non
héminique. [33]
- Les tissus animaux
L'absorption du fer non héminique est
multipliée par 2 ou 3 quand on ajoute au repas des protéines
d'origine animale (viandes et poissons exclusivement). L'action de 1 gramme de
viande est à peu près équivalente à celle de 1 mg
d'acide ascorbique. Le mécanisme exact de cet effet activateur est
encore mal connu. Certaines études impliquent la cystéine comme
étant le facteur facilitateur. Mais cette hypothèse n'a pas
été totalement confirmée.[14]
f) Les inhibiteurs de l'absorption du fer
La meilleure absorption du fer se produit lorsque l'aliment
contient du fer héminique (viande notamment) mais certains produits
alimentaires dont les phytates et les polyphénols des fibres
végétales ; les tannins du thé, phospho-protéines
inclues et le sonréduisent
Récemment, a été également mis en
évidence un effet inhibiteur des protéines de soja sans que le
mécanisme en soit connu.[33]
25
l'absorption du fer non hémique. Ainsi, de nombreuses
interactions alimentaires provoquent une réduction de la
biodisponibilité du fer.
- Les tannins
Une seule tasse de thé prise au cours d'un repas peut
faire chuter l'absorption du fer de 11 % à 2,5 %. L'absorption du
chlorure de fer diminue de 22 à 6 % lorsque les comprimés sont
pris en même temps que du thé. L'effet inhibiteur des tannins
résulte de la formation de précipités insolubles de
tannates de fer. Le thé constitue expérimentalement le plus
puissant inhibiteur de l'absorption de fer actuellement connu.Par contre, le
thé sans tannin n'a pas d'action sur l'absorption du fer.
Les tannins sont également présents dans le
café, mais l'effet inhibiteur du café sur l'absorption du fer est
bien moindre que celui du thé. Cet effet pourrait être
également lié à la présence d'autres
composés poly phénoliques. Les tannins sont aussi largement
répandus dans les végétaux et leur présence
pourrait expliquer la faible absorption du fer contenu dans ce type
d'aliments.
- Le rapport calcium/phosphate
Ce fait a été attribué au vitellin,
principal complexe phosphorrotéique dans le jaune d'oeuf. Les
composés phosphatés contenus dans un repas constitueraient des
inhibiteurs de l'absorption du fer par la formation de phosphate ferrique
insoluble. Cet effet serait majoré par la présence
simultanée de calcium dans le repas ; le fer serait
co-précipité par un complexe insoluble calcium-phosphate.
[14]
- Les protéines
Il est difficile d'apprécier le rôle direct des
protéines sur l'absorption du fer. Bien que les pouvoirs facilitateurs
de la viande ont souvent été attribués aux
protéines (sans que ceci puisse être réellement
démontré), des études récentes ont montré
que certaines protéines semi purifiées peuvent inhiber
l'absorption du fer. Lorsque l'on double la quantité d'albumine de
l'oeuf dans un repas, l'absorption du fer chute de 2,3 à 1,4 %. A
l'inverse, lorsque l'on soustrait cette protéine, l'absorption du fer
augmente de 3,8 à 9,6 %.
Il faut encourager dans ce cas, une consommation d'aliments
riches en iode (produits laitiers, poissons, crustacés, oeufs et sel
enrichi).
26
- Les phytates
Des études utilisant des marqueurs radioactifs ont
confirmé l'effet inhibiteur du son et de nombreux travaux ont
rapporté cet effet à la présence de phytates. Cependant,
des études plus récentes chez l'homme et chez l'animal
considèrent que les phytates ont peu d'effet sur l'absorption du fer :
l'effet inhibiteur du son n'est pas modifié après destruction par
hydrolyse enzymatique des phytates. [18]
- Le cuivre et le zinc
Le cuivre et le zinc sont des nutriments essentiels et des
carences en ces deux minéraux conduisent à l'anémie. Les
études expérimentales ont montré un effet inhibiteur du
zinc sur l'absorption du fer et il a été proposé que ces
deux micronutriments rivalisent pour une voie d'absorption commune, toutefois
les mécanismes exacts impliqués dans cette interaction au niveau
de l'absorption ne sont pas encore totalement compris. Il a également
été démontré que de fortes doses de zinc inhibent
l'absorption du cuivre et peuvent produire un déficit en ce dernier
élément, ce qui pourrait indirectement affecter le statut en fer
et mener à l'anémie. Le zinc et le cuivre ont une interaction
antagoniste au sein de l'érythrocyte.[11]
2. Le Calcium
Le calcium contribue à la minéralisation du
squelette foetal. Pendant la grossesse, il y a une augmentation de l'absorption
intestinale du calcium.
Le statut maternel ne sera pas affecté si les apports
calciques sont adéquats soit une consommation quotidienne d'un litre de
lait + 30 g de fromage + 1 yaourt (environ 1 000 mg/j). Pour les femmes qui
n'aiment pas ou ne tolèrent pas les produits laitiers, une eau riche en
calcium ou des produits sans lactose sont conseillés.
De plus, il est recommandé la prescription d'unedose
unique de Vitamine D (100 000 UI) au début du 7èmemois, afin de
favoriser l'absorption intestinale du calcium.[33]
3. L'Iode
La grossesse augmente les besoins et contribue à
l'apparition ou à l'aggravation des déficiences
modérées.
6. Le Fluor
Si l'efficacité de l'administration systématique
de fluor de la naissance jusqu'à 12 ans est parfaitement
étayée dans la prévention des caries, aucune preuve ne
montre que l'administration systématique pendant la grossesse apporte
des bénéfices supplémentaires aux dents des
enfants.[33]
27
4. Le Magnésium
L'alimentation est généralement suffisante pour
faire face à la demande foetale et la croissance des tissus
maternels.
Le magnésium est présent surtout dans le
chocolat, les légumes, les fruits secs et les produits
céréaliers.
5. Le Zinc
Une alimentation riche en protéines animales suffit
à couvrir les besoins.Des carences peuvent apparaître en cas
d'alcoolisme, de tabagisme, de régime végétarien.
DEUXIEME PARTIE :
CONSIDERATIONS PRATIQUES
28
29
CHAPITRE III. MILIEU, POPULATION, MATERIELS
ET
METHODES
III.1. Présentation du milieu de
recherche Historique de la zone de sante Kenya
La zone de santé Kenya est une entité
urbano-rurale comprenant la totalité de la commune urbaine de Kenya et
une partie de la commune Annexe.
Elle est devenue une entité faisant partie du district
de santé de Lubumbashi grâce à la présence de l'HGR
Kenya. Ce dernier fut construit vers les années 1954-1955 dans le but
d'apporter les meilleurs soins aux malades de la tuberculose dont la majeure
partie se trouvait dans la commune Kenya. La politique des autorités
coloniales dans le domaine de la santé était entre autre
l'éradication de cette maladie, devenue un véritable fléau
social.
La croissance de ses activités donnera lieu à la
création d'autres services, augmentant ainsi son Paquet Minimum
d'Activités (PMA). Plus tard, les services tels que la maternité,
la pédiatrie, la médecine interne, la chirurgie et les
activités promotionnelles et préventives viendront augmenter le
Paquet Complémentaire d'Activités (PCA). La présence en
son sein d'un corps médical hautement qualifié est un atout
majeur pour son épanouissement. Dés lors, cette structure
hospitalière devient un HGR accueillant tous les cas dépassant le
plateau technique des structures évoluant dans la zone de santé
Kenya.
Etant un patrimoine de l'Etat Congolais, l'HGR Kenya a
présenté à un moment de son histoire une piètre
figure. Cet état de chose lui a valu une assistance financière et
matérielle de certaines ONG telles les oeuvres sociales maman MOBUTU et
autres.
Actuellement, la zone de santé Kenya comprend treize
(13) aires de santé dont trois (3) dans la partie rurale : Mabila,
Upemba, Kyubo, Lubumbashi, Musofi, Moba, Casop, Kenya 1, Kenya 2, Tingi
Tingi,Kalebuka, Kasungami et Kilenge.
30
Situation géographique
La zone de santé Kenya a son siège dans l'enceinte
de l'HGR Kenya et est limitée :
- Au Nord par la zone de santé de Mumbunda avec
laquelle elle est séparée par le boulevard Katuba ;
- Au Nord-est par la zone de santé Kamalondo avec
laquelle est séparée par le rail allant aux usines GECAMINES de
Lubumbashi ;
- A l'Est par la zone de santé Kampemba avec laquelle
elle est séparée par le rail allant vers Sakania et la
rivière Kafubu ;
- Au Sud-est par la zone de santé Kisanga avec laquelle
elle est séparée par la rivière Kalule ;
- A l'Ouest par la zone de santé de Katuba avec
laquelle elle est séparée par la rivière Lubumbahi et
- Au Sud-est par la zone de santé de Kipushi.
Superficie : 52 km2
Population actuelle : 166.771
habitants
L'aire de santé Kalebuka regorge 18.442 habitants et
comprend la totalité du quartier rural de Kalebuka ; elle se situe en
deuxième position après l'aire de santé Kenya 1 qui compte
20.775 habitants.
III.2. Population - échantillon
III.2.1. Population d'étude
Notre étude a porté sur les femmes enceintes de
l'Aire de Santé Kalebuka dans la Zone de Santé Kenya qui
étaient présentes aux séances de consultation
prénatale du 29 novembre au 14 décembre 2012.
31
III.2.2 Critères d'inclusion
Ont été incluses dans notre étude toutes les
femmes enceintes présentes aux séances de CPN et ayant
accepté de répondre à notre questionnaire. Nous n'avons
pas considéré l'examen d'hémoglobine comme critère
d'inclusion.
C'est sur base de ces critères que nous avons retenu 102
femmes. III.2.3. Critères d'exclusion
Toute femme ne remplissant pas les critères d'inclusion a
été exclue de notre étude.
III.3. Méthodes et matériels
III.3.1. Type d'étude
Nous avons réalisé une étude
d'observation descriptive transversale portant sur 102 femmes enceintes
rencontrées à la CPN dans les structures de l'Aire de
Santé Kalebuka pendant la période allant du 29 novembre au 14
décembre 2012 et ayant accepté de répondre à notre
questionnaire.
III.3.2. Technique et outils de collecte des
données
Nous avons fait recours à une étude exhaustive ;
102 gestantes, parmi lesquelles 11 étaient à leur
1ère visite, ont consenti de participer à notre
étude et constituent la taille de notre échantillon. Ces femmes
ont été rencontrées dans 5 structures suivantes :
4 Centres de Santé :
o Centre de santé Kalebuka ;
o Centre de santé Kiba-Sambi ;
o Centre de santé Paul-Marie Bock ;
o Centre de santé Sacre coeur ;
Un Dispensaire-Maternité :
o Dispensaire-Maternité « La Fleur »
32
L'âge ;
L'âge gestationnel ;
L'occupation des gestantes ;
La parité ;
Le niveau d'étude ;
Le statut matrimonial ;
L'occupation du mari ou du responsable ;
Le début de CPN ;
Le thème d'éducation sanitaire ;
L'examen d'hémoglobine et ses résultats ;
La supplémentation en fer ;
Les molécules de supplémentation et leurs doses
Le respect de la posologie
Les données auprès des gestantes ont
été collectées au moyen d'un questionnaire
préétabli et nous avons procédé par 2 à 3
passages par structure en considérant chaque fois les femmes non
interviewées à la (aux) séance(s) passée(s).
Les matériels suivants ont été
utilisés pour la collecte des données : - Stylos
- Papier duplicateur (questionnaire)
Les variables prises en considération étaient :
33
III.3.3. Procédé d'analyse
La réalisation de ce travail a fait recours aux outils
informatiques ci-après :
- Logiciel Epi-Info version 3.3.2. : encodage, analyse et
traitement des données ; - Microsoft Office 2010 : rédaction du
travail.
Nous présenterons les résultats sous forme des
tableaux et des figures, un commentaire sera également donné pour
chaque résultat.
III.3.4. Considérationséthiques
Nous avons été obligés de les isoler une
à une après qu'elles aient fini avec la CPN, ceci pour
éviter qu'elles ne se communiquent les réponses.
Il était également de notre devoir de rappeler
aux gestantes de nous donner des informations objectives car l'étude ne
constituait pas une évaluation. En plus le questionnaire soumis
était en anonymat pour éviter de joindre la personne à ses
réponses.
III.4. Difficultés rencontrées
Comme pour la plupart des travaux scientifiques, notre
étude a été butée aux difficultés suivantes
:
- Refus de quelques gestantes de répondre à notre
questionnaire ;
- Les gestantes qui étaient à leur
1ère visite n'ont pas pu répondre à certaines
questions.
34
CHAPITRE IV. PRESENTATION DES RESULTATS
Tableau I.Proportion des non-répondants au
questionnaire
Consentement Effectif Pourcentage
Répondants 102 97,1
Non-répondants 3 2,9
Total 105 100
Ce tableau révèle un taux de non-réponses de
2,9%.
Tableau II.Répartition des gestantes selon
l'âge
Age (en année) Effectif Pourcentage
< 18 6 5,9
18 - 30 75 73,5
31 - 43 21 20,6
Total 102 100
Ce tableau nous montre que les femmes dont l'âge est
compris entre 18 et 30 ans ont été plus rencontrées
à la consultation prénatale soit 73,5% tandis que celles
âgées de moins de 18 ans ont été les moins
représentées soit 5,9%.
35
Tableau III. Répartition des gestantes selon
l'âge gestationnel
Age gestationnel (en SA)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 16
|
3
|
2,9
|
16 - 24
|
61
|
59,8
|
> 24
|
38
|
37,3
|
Total
|
102
|
100
|
Il ressort de ce tableau que 61 gestantes dont l'âge de
grossesse varie entre 16 et 24 semaines d'aménorrhée
étaient les plus représentées lors des consultations
prénatales soit 59,8% que celles ayant une grossesse de moins de 16
semaines d'aménorrhée soit 2,9%.
Tableau IV. Répartition des gestantes selon
l'occupation
Occupation
Libérale Ménagère Travailleuse
Vendeuse
Total
Effectif
|
Pourcentage
|
9
|
8,8
|
60
|
58,8
|
10
|
9,8
|
23
|
22,6
|
102
|
100
|
Les femmes ménagères étaient majoritaires
à consulter les structures médicales pour les soins
prénatals soit 58,8% par rapport aux autres catégories dont les
femmes de métier libéral qui ont représenté
8,8%.
23,5 30,4 32,4 12,8 0,9
100
Pourcentage
36
Tableau V. Répartition des gestantes selon la
parité
|
|
Parité
|
Effectif
|
Nullipare (P0)
|
24
|
Primipare (P1)
|
31
|
Paucipare (P2-3)
|
33
|
Multipare (P4-5)
|
13
|
Grande multipare (P>5)
|
1
|
Total
|
102
|
Les gestantes ayant 2 à 3 enfants (paucipares) ont
été les plus rencontrées aux séances de
consultation prénatale avec 33 cas soit 32,4% comparativement à
un seul cas soit 0,9% de grande multiparité.
Tableau VI. Répartition des gestantes selon le
niveau d'étude
Niveau d'étude
Effectif
|
Pourcentage
|
5
|
4,9
|
44
|
43,1
|
47
|
46,1
|
6
|
5,9
|
102
|
100
|
Aucun Primaire Secondaire Supérieur
Total
Ce tableau montre que les gestantes ayant le niveau
d'étude secondaire ont étéplus fréquemment
rencontrées soit 46,1% comparativement à celles sans instruction
qui n'ont représenté que 4,9% des femmes rencontrées.
37
Tableau VII. Répartition des gestantes selon le
statut matrimonial
Statut Matrimonial Effectif Pourcentage
Mariée 68 66,7
Non mariée 34 33,3
Total 102 100
Les données de ce tableau nous font voir que les femmes
mariées ont été majoritaires à suivre les
séances des soins prénatals soit 66,7% en face de celles non
mariées.
Tableau VIII. Répartition des gestantes selon
l'occupation du mari ou du responsable
Occupation Effectif Pourcentage
Autres (Agriculteur, policier) 7 6,9
Liberal 39 38,2
Travailleur 20 19,6
Vendeur 36 35,3
Total 102 100
Les gestantes dont les maris ou responsables exerçaient
un métier libéral étaient plus rencontrées à
la CPN soit 38,2% tandis que celles dont les maris ou responsables
étaient agriculteurs ou policiers n'ont été
rencontrées que dans 7 cas soit 6,9%.
38
Tableau IX. Répartition des gestantes selon le
moment du début de la CPN
Moment du début (en mois)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 4
|
13
|
12,8
|
4 - 6
|
87
|
85,3
|
> 6
|
2
|
1,9
|
Total
|
102
|
100
|
La majorité des gestantes rencontrées a
débuté la consultation prénatale au deuxième
trimestre de grossesse soit 85,3% tandis que 2 cas soit 1,9% ont
commencé la CPN au dernier trimestre.
Tableau X. Répartition des gestantes selon les
thèmes d'éducation sanitaire
Thème d'éducation sanitaire
Aucun
Allaitement maternel
Hygiène
Infections Uro-génitales
Nutrition
Paludisme
Signes de risque
Total
Effectif
|
Pourcentage
|
16
|
15,7
|
8
|
7,8
|
7
|
6,9
|
12
|
11,8
|
18
|
17,6
|
25
|
24,5
|
16
|
15,7
|
102
|
100
|
Le paludisme a constitué le thème le plus
exploité au cours des CPN soit 24,5% tandis que les notions sur la
nutrition n'ont été exploitées que dans 17,6% des cas. Par
contre, 16 gestantes soit 15,7% ont déclaré n'avoir
développé aucun thème lors de la consultation
prénatale.
39
Le graphique ci-après nous montre que l'examen
d'hémoglobine a été réalisé chez 61
parturientes soit 59,2%.
40,80%
59,20%
Oui Non
Figure 1. Répartition des gestantes selon la
réalisation de l'examen d'hémoglobine
Tableau XI. Répartition des gestantes selon les
résultats de l'hémoglobine
Résultats de l'hémoglobine (g%) Effectif
Pourcentage
< 7 3 4,9
7 - 10 46 75,4
= 11 12 19,7
Total 61 100
Les gestantes anémiques ont été les plus
rencontrées à la CPN soit 80,3% parmi lesquelles 4,9%
étaient anémiques sévères.
40
Sur 102 gestantes qui ont été
rencontrées, 74 soit 72,5% ont reçu les prescriptions sur la
supplémentation en fer au cours de la grossesse.
27,50%
72,50%
Oui Non
Tableau XII. Répartition des gestantes selon les
molécules de supplémentation prescrites
Figure 2. Répartition des gestantes selon la
prescription du fer
Molécules Forme moyenne par
femme
Acide folique Comprimé 23
FefolTM/FétonTM Capsule 17
HémoforceTM Sirop Sirop 1
Hémovit® Sirop 1
Hifer-ZTM Comprimé 18
Total
Fréquence (Nombre de femme)
|
Pourcentage
|
4
|
5,4
|
30
|
40,5
|
16
|
21,6
|
4
|
5,4
|
20
|
27,0
|
74
|
100,0
|
La molécule de FétonTM/FefolTM a
été la plus prescrite. 40,5% de gestantes l'ont reçue
alors que l'Acide folique a été recommandé dans 5,4% de
cas.
41
Tableau XIII. Répartition des gestantes selon le
respect de la posologie
Respect de la posologie Fréquence
Pourcentage
Oui 48 64,9
Non 15 20,3
1ère visite 11 14,8
Total 74 100,0
48 gestantes soit 64,9% de celles qui ont reçu une
prescription sur la supplémentation en fer ont déclaré
avoir respecté la posologie prescrite tandis que 15 soit 20,3% n'ont pas
respecté la posologie.
42
CHAPITRE V. DISCUSSION
A travers le monde, les résultats de certains travaux
témoignent de l'ampleur du problème lié à la
carence martiale en période de gestation.
Dans cette partie, il s'agira de signifier les données
présentées dans le chapitre précédant face à
celles d'autres études.
Après analyse des données, les résultats de
notre étude montrent que :
Les gestantes âgées de 18 à 30 ans ont
été les plus représentées à la CPN soit 73,5
% tandis que 6 gestantes soit 5,9% avaient moins de 18 ans (Tableau II).
Ces résultats confirment ceux obtenus par Pouiré
YAMEOGO [26] dans une étude prospective sur les
paramètres hématologiques chez les femmes enceintes qui avait
trouvé une prédominance des femmes dont la tranche d'âge
allait de 18 à 30 ans soit 62%.
Par contre, les proportions de notre série sont
inferieures à celles trouvées par Cheikh Med El Hafed O. Dehah et
Collaborateurs en République Islamique de Mauritanie : 72,9% pour les
sujets de moins de 18 ans et 1,5% pour les gestantes âgées de 31
ans et plus [29].
Cette convergence des statistiques pourrait s'expliquer par le
fait que Cheikh M. et Collaborateurs ont travaillé sur les femmes en
âge de procréer tandis que de notre part, nous n'avons
considéré que les gestantes rencontrées à la
CPN.
Dans notre série, les gestantes dont la grossesse avait
entre 16 et 24 SA ont été les plus rencontrées à la
CPN soit 59,8% par rapport à celles dont la grossesse avait moins de 16
SA soit 2,9%(Tableau III).
Ces résultats sont identiques à ceux obtenus par
HOUSSEYNI BOCOUM [25] qui a rapporté que les grossesses du
deuxième trimestre étaient les plus représentées
soit 47,5% sur un effectif de 200 gestantes dans son étude.
Nous pensons que cette fréquence élevée
au 2ème trimestre pourrait se justifier notamment par une
confirmation tardive de l'état gravidique ou au manque des moyens
financiers.
Concernant l'occupation des gestantes, on ne peut faire une
comparaison avec les normes internationales de référence
habituelles car il s'agit pour la plupart des cas d'activités
informelles de subsistance.
Ces proportions sont différentes de celles obtenues par
HOUSSEYNI B. [25]et Mahamadou C. [27] dans leur série. Ils
ont rapporté une prédominance des gestantes
43
Les femmes ménagères ont été les
plus représentéesà la CPN pendant notre enquête soit
58,8% des parturientes tandis que celles de métier libéral ont
été les moins fréquemment rencontrées soit 8,8%
(Tableau IV).
Ces statistiques corroborent avec celles obtenues par
HOUSSEYNI BOCOUM (73,5% des ménagères) [25] et DIA
NDEYE SOKHNA (98,2% des ménagères) [24] qui ont
respectivement travaillé sur l'évaluation de la qualité de
la consultation prénatale au CSCOM de l'ASACOBAKON de Bamako et sur la
prévalence de l'anémie au cours de l'état
gravidopuerpéral au CHU de Hassan II.
Ces résultats pourraient être dus au fait que les
activités ménagères sont traditionnellement
dévolues aux femmes dans notre société; il est donc normal
que la proportion de femmes ménagères soit élevée
par rapport aux autres catégories.
Dans notre série, les paucipares sont majoritaires soit
32,4% par rapport à un seul cas de grande multiparité soit 0,9%
de l'ensemble (Tableau V).
Dans son étude, HOUSSEYNI BOCOUM [25] a
trouvé le même ordre de proportion soit 76% des paucipares et les
grandes multipares ne représentaient que 1%.
Par contre, ces statistiques s'opposent à celles
avancées par Mahamadou COULIBALY [27] dans sa thèse
sur l'anémie et grossesse ; il a obtenu 29,5% des multipares ; 27,3% des
primaires ; 22,7% des grandes multipares ; 20,4% des paucipares et 0% des
nullipares.
Cette divergence des résultats pourrait s'expliquer par
le fait que Mahamadou C. n'a inclus que les gestantes anémiques tandis
nous avons considéré toutes les gestantes rencontrées
à la consultation prénatale.
L'objectif de l'étude du niveau d'instruction dans
notre série est d'apprécier la capacité de la femme
à répondre aux questions posées, à comprendre un
message concernant une éducation sanitaire ultérieure et à
pouvoir mettre en pratique les recommandations formulées par le
personnel médical.
Dans notre étude, les femmes du niveau secondaire
étaient plusfréquemment rencontrées à la CPN soit
46,1% tandis que celles sans instruction n'étaient rencontrées
que dans 4,9% des cas (Tableau VI).
44
analphabètespar rapport à cellesqui ont
fréquenté l'école soit 65%d'analphabètes dans la
série de HOUSSEYNI B. et 28,9% dans celle de Mahamadou C.
Nous ne savons donner aucune explication pour justifier cette
divergence des résultats mais, vu les statistiques du Tableau VI, nous
osons penser que le message sur l'éducation sanitaire a
été compris et que les recommandations du personnel
médical ont été mises en pratique dans la majorité
des cas (Tableau XIII).
Dans le cadre de notre étude, ont été
considérées comme étant mariées toutes les femmes
mariées légalement ainsi que celles vivant en union consensuelle,
par contre, toute femme vivant séparée légalement ou non
de son conjoint a été considérée comme étant
non-mariée. Selon cette définition, les résultats
présentés au tableau VII ont montré qu'environ 6 femmes
sur 10 soit 66,7% étaient mariées par rapport à celles
non-mariées qui ont représenté un peu plus de 3 femmes sur
10 soit 33,3%.
Ces résultats épousent ceux rapportés par
Mahamadou C.[27] qui a trouvé 88,9% des femmes au foyer.
Nous pensons que ces résultats seraient
justifiés par le fait que dans notre société, le mariage
est le moment approprié pour l'homme et son épouse d'avoir des
enfants.
En effet, l'anémie est très souvent
associée à la malnutrition car la carence d'apport dans la
totalité des nutriments inclut de manière évidente la
carence en fer. Et qui dit carence d'apport pense disponibilité
alimentaire en amont et accessibilité en aval par rapport au
ménage avec comme déterminant direct le revenu.
Les gestantes dont les maris ou responsables exerçaient
un métier libéral étaient plus rencontrées à
la CPN soit 38,2% tandis que celles dont les maris ou responsables
étaient agriculteurs ou policiers n'ont été
rencontrées que dans 7 cas soit 6,9% dans notre série (Tableau
VIII).
De même, Mahamadou C.a observé dans son
étude que la répartition suivant la profession des maris ou
responsables montrait que la très grande majorité soit 58,3 %
étaient des professions libérales, les travailleurs ne
représentaient que 4,4 % [27].
Ceci serait du au fait que dans lespays en
développement, l'emploi des citoyens demeure encore un problème,
ce qui pousserait les habitants à exercer fréquemment un
métierlibéral pour la subsistance. Cet état de chose
expose la femme enceinte ou celle en âge de
45
procréer d'une manière générale
à développer une carence en fer par insuffisance d'apport
nutritionnel recommandé.
Le paludisme a constitué le thème le plus
exploité au cours des CPN soit 24,5% tandis que les notions sur la
nutrition n'ont été exploitées que dans 17,6% des cas. Par
contre, 16 gestantes soit 15,7% ont déclaré n'avoir
développé aucun thème lors de la consultation
prénatale (Tableau X).
De même, les résultats obtenus par l'EDS-RDC-2007
indiquent globalement que 39 % des femmes ont été
informées sur les signes de complications de la grossesse et signalent
que ce pourcentage varie selon le milieu de résidence (les femmes
résidant en ville ont été mieux informées que
celles de la campagne), la province (le Katanga figure parmi les provinces
où les femmes ont été moins fréquemment
informées soit 38%)et le niveau d'instruction. [15]
Nous pensons que les mères devraient être plus
informées sur les notions d'une alimentationéquilibrée
pour une femme enceinte ou en âge de procréerétant
donné que certains états ou comportements sont malheureusement
facteurs d'exposition au déficit en fer au cours de la grossesse, c'est
notamment une hygiène précaire lors de la préparation ou
la cuisson des alimentaires et une insuffisance d'apports nutritionnels
conseillés.
Les cas d'anémie sur grossesse ont été
les plus rencontrés chez les femmes pour lesquelles un examen
d'hémoglobine a été réalisé soit 80,3% parmi
lesquels 3 cas soit 4,9% avaient une anémie gravidique
sévère (Tableau XI).
De même, L'EDS-RDC 2007 a rapporté 60% des
gestantes anémiques dont 2,7 anémiques sévères.
[15]
Dans leur étude à Lubumbashi en
République Démocratique du Congo, M.K. Kalenga et Collaborateurs
ont également rapporté des taux d'anémie
élevés chez les femmes enceintes de Bongonga (83%), Hôpital
Général Provincial de Référence Jason Sendwe (79%)
et Cliniques Universitaires de Lubumbashi (64%). [28]
Au regard de ces résultats et de ceux donnés par
l'OMS [22] sur la prévalence de l'anémie chez la femme
enceinte (Afrique : 65,8%, Amérique : 53,8%, Asie du Sud-est : 85,6%,
Europe : 8,3%, Méditerranée : 58,7%, Pacifique de l'Ouest 90,2%),
l'anémie pendant la grossesse reste un problème majeur dans
presque tous les pays en développement et dans de nombreux pays
industrialisés.
46
Selon notre observation, l'examen d'hémoglobine n'a pas
été fait chez toutes les parturientes en étude notamment
pour la raison qu'il n'est pas gratuit et donc, limité à un
certain nombre des gestantes (Figure 1).
Le taux d'anémie assez élevé
observé dans notre étude pourrait s'expliquer par le fait que
cette population vit dans une zone où des facteurs comme les
parasitoses, les infections et les inflammations constituent des facteurs
confondants majeurs pouvant être responsables de faux positifs engendrant
un risque de surestimation de la prévalence de l'anémie. Il peut
aussi s'expliquer par l'inconvénient qu'il n'a été
utilisé qu'un seul indicateur d'évaluation de la
prévalence à savoir le taux d'hémoglobine tandis que
d'autres indicateurs biochimiques plusspécifiquesà la carence
martiale à savoir la ferritine et le récepteur soluble à
la transferrine devraient également être mesurés pour
déterminer si le déficit en fer est responsable de
l'anémie. Ceci aurait pour avantage d'adapter la supplémentation
ou la prescription des molécules de supplémentation en fer au
statut en hémoglobine de chaque gestante.
Les apports en fer durant la grossesse varient en fonction des
caractéristiques des populations, dans les pays industrialisés,
la plupart de femmes débutent leur grossesse avec un taux
d'hémoglobine normal et des quantités variables de réserve
en fer.
Dans les pays en voie de développement au contraire, ou
en cas de condition socioéconomique défavorisée, un grand
nombre de femmes sont carencées et/ou anémiques en début
de grossesse, nécessitant un traitement curatif du déficit.
Dans notre étude, les résultats montrent que 74
femmes rencontrées sur un effectif de 102 ont reçu une
prescription sur la supplémentation en fer au cours de la grossesse ; ce
qui revient à dire qu'aucune gestante n'a réellement
été supplémentée en fer dans notre étude
(Figure 2 ; 72,5%).
Par contre, l'EDS-RDC 2007 a noté qu'au cours des
visites prénatales, moins d'une femme sur deux (46 %) a reçu des
comprimés de fer-folate. [15]
Les résultats de notre étude s'opposent
également à ceux trouvés par DIA NDEYE SOKHNA
[24] dans son étude ; 73 gestantes soit 13,2% ont
été supplémentées en fer tandis 480 femmes soit
86,8% n'ont pas fait l'objet d'une supplémentation.
La politique nationale dans notre pays voudrait que la
supplémentation en fer au cours de la grossesse soit systématique
et pourtant, nous avons constaté qu'en dehors du fait que l'examen
d'hémoglobinen'est pas gratuit mais qu'en plus, les molécules de
supplémentation en fer
47
sont à charge des gestantes ; ce qui compromet la
réalisation de cette supplémentation systématique.
Le comprimé de FétonTM/FefolTM a
été le plus prescrit aux gestantes pour la supplémentation
en fer soit 40,5% contrairement à celle d'Acide folique
recommandée dans 5,4% (Tableau XII).
Dans son étude, Marine Legroux [23]a
également montré une prédominance de la prescription de
Tardyferon® 80mg (Sulfate ferreux) soit 75,7% tandis que Tardyferon®
B9 (Acide folique) n'a été prescrit que dans 6,8% des cas pour le
traitement préventif et/ou curatif de l'anémie gravidique.
Cette fréquence pourrait s'expliquer par le fait que le
sulfate de fer II est le mieux absorbable et que dans notre cas, en dehors du
fait que la molécule de FétonTM/FefolTM contienne du sulfate
ferreux, elle contient également plus de fer élément que
les autres molécules et a été prescriteà une dose
moyenne de 17 capsules.
Pourtant, les recommandations nationales sont de donner par
jour un comprimé de fer-folate pendant 4 mois en cas d'anémie
ferriprive[17].Si nous considérons une femme de 60 kgde poids
qui a un taux d'hémoglobine de 9 g% recevant1 fois un comprimé de
FétonTM/FefolTM par jour soit 300 mg en 24 heures, la
supplémentation prendrait 85 jours sans interruption pour un total de 85
capsules.
Ceci revient à dire que la dose prescrite est
insuffisante étant donné que 20,3% des gestantes ont
déclaré ne pas respecter la posologie (Tableau XIII), les
médicaments sont à la charge des gestantes et qu'en plus ; 85,3%
des femmes ont débuté la CPN au deuxièmetrimestre (Tableau
IX).
Les autres molécules contiennent principalement le
citrate d'ammonium ferrique qui fournit entre 32 mg(HémoforceTM Sirop et
Hifer-ZTM) et 43 mg (Hémovit®) de fer élément. Les
molécules en sirop (HémoforceTM Sirop et Hémovit®)
sont en flacon de 200 ml et ont été prescrites respectivement
à 16 et à 4 gestantes à une dose moyenne d'un flacon par
femme. L'acide folique ne fournit pas du fer à l'organisme mais est
indispensable à toutes les cellules qui se renouvellent très vite
dont les globules rouges par la synthèse des acides nucléiques,
matériaux de construction et d'entretien des chromosomes ; son bon
approvisionnement est donc crucial surtout pour l'embryon et le foetus.
48
CONCLUSION
La littérature concernant l'anémie de la femme
africaine enceinte est abondante et les méthodologies d'approche sont
variées. Les résultats rapportés ici sont ceux d'une
étude d'observation descriptive transversale réalisée dans
l'aire de santé Kalebuka sur un échantillon exhaustif de 102
femmes enceintes rencontrées à la consultation prénatale
pendant la période allant du 29 novembre au 14 décembre 2012.
L'objectif général était de contribuer
à l'amélioration de la santé de la femme enceinte et du
nouveau-né et les objectifs spécifiques ci-après ont
été fixés :
- Déterminer la couverture de la supplémentation en
fer chez la femme enceinte suivie à la consultation prénatale
dans l'Aire de Santé Kalebuka ;
- Décrire les moyens de diagnostic utilisés pour
déterminer le degré d'anémie ; - Déterminer les
molécules prescrites ainsi que leurs doses respectives ;
Pour la réalisation de ces objectifs, nous avons
utilisé la technique d'interview sur base d'un questionnaire
préétabli pour collecter les données:
Nous avons eu recours aux matériels ci-après :
Stylos, Papier duplicateur (questionnaire) ; les données ont
été analysées et traitées avec Epi-Info version
3.3.2. et Microsoft Office Word 2010.
En définitive, nous avions trouvé les
résultats pertinents suivants :
- La couverture de la supplémentation en fer est nulle,
par contre, 74 gestantes soit 72,5% ont reçu des prescriptions sur la
supplémentation en fer dont 48 soit 64,9% ont déclaré
respecter les recommandations médicales sur la posologie prescrite.
- L'examen d'hémoglobine a constitué le seul
moyen diagnostic utilisé pour déterminer le degré
d'anémie et a été réalisé chez 61
parturientes soit 59,2% ;
- La molécule de FétonTM/FefolTM a
été la plus prescrite soit 40,5% à une dose moyenne de 17
capsules par femme ;
49
A la fin de notre travail, nous avons observé que d'une
part les recommandations sur la supplémentation en fer au cours de la
grossesse ne sont pas respectées et d'autre part les molécules
utilisées pour la supplémentation en fer sont à charge des
gestantes.
50
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude et au vu des résultats
obtenus, nous nous trouvons dans l'obligation de formuler un certain nombre de
recommandations d'intérêt évident pour des actions
pratiques :
Au ministère de la santé
publique/PRONANUT:
1) De ravitailler les pharmacies de structures de
santé en intra de supplémentation en fer pour que celle-ci soit
effective ;
2) D'assister les services de laboratoire en matériels
et réactifs pour que l'examen d'hémoglobine soit gratuit ou
accessible pour toutes les bourses ;
3) Dedisponibiliser les examens plus spécifiques
à la carence martiale (ferritine, récepteur soluble à la
transferrine) pour justifier la supplémentation en fer.
Aux structures médicales
1) Définir et mettre en oeuvre les stratégies
de sensibilisation de la population sur les notions d'une
nutrition-restauration à domicile ;
2) Promouvoir l'éducation sanitaire sur les notions
d'une alimentation adaptée à la grossesse. Aux femmes en
âge de procréer et aux couples
1) Consulter le personnel médical pour tout projet de
grossesse ;
2) Pratiquer les conseils et recommandations reçus sur
la nutrition et la supplémentation en fer.
51
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Diététique de Langue Française, Cahiers de
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Francophone, 2010 - 2011.Consulté le 07.07.2012 sur
umvf.univ-nantes.fr/nutrition/enseignement/nutrition_26/.../cours.pdf
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34. Etienne MPOYO KASONGO, Cours de Nutrition
Humaine, L1 Nutrition Humaine, Ecole de santé
publique, UNILU, 2010-2011, inédit. P. 4, 70-74
35.
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cours (version PDF) « Nutrition de la femme enceinte
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inédit. Consulté le 17.08.2012
surwww.uvp5.univ-paris5.fr/mere-enfant/.../SGF/.../cours-nutrition.pdf.
P. 6-10
55
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE II
DEDICACE III
AVANT-PROPOS IV
SIGLES ET ABREVIATIONS V
RESUME VI
INTRODUCTION 1
ETAT DE LA QUESTION 1
PROBLEMATIQUE 3
CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE 4
OBJECTIFS DU TRAVAIL 4
METHODOLOGIE 5
DELIMITATION DU SUJET 5
SUBDIVISION DU TRAVAIL 5
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA GROSSESSE 7
I.1. Définitions 7
I.2.
Modifications hématologiques au cours de la grossesse
8
I.3. Durée de la grossesse 9
I.4. Diagnostic de la grossesse 9
I.5. La consultation prénatale (CPN) 10
I.5.1. Les objectifs de la Consultation Prénatale 11
I.5.2. Les activités de la Consultation Prénatale
12
Consultation Prénatale initiale 12
Deuxième visite (24 A 28 SA) et Troisième visite
(32 SA) 14
CHAPITRE II. BESOINS NUTRITIONNELS AU COURS DE LA GROSSESSE 16
II.1. Apport énergétique total 16
II.2. Les besoins en vitamines, minéraux
oligoéléments 17
Les vitamines 18
Les minéraux et oligoéléments 19
56
CHAPITRE III. MILIEU, POPULATION, MATERIELS ET METHODES 29
III.1. Présentation du milieu de recherche 29
Historique de la zone de sante Kenya 29
Situation géographique 30
III.2. Population - échantillon 30
III.2.1. Population d'étude 30
III.2.2 Critères d'inclusion 31
III.2.3. Critères d'exclusion 31
III.3. Méthodes et matériels 31
III.3.1. Type d'étude 31
III.3.2. Technique et outils de collecte des données
31
III.3.3. Procédé d'analyse 33
III.3.4. Considérations éthiques 33
III.4. Difficultés rencontrées 33
CHAPITRE IV. PRESENTATION DES RESULTATS 34
CHAPITRE V. DISCUSSION 42
CONCLUSION 48
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 50
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 51
FICHE DE RECOLTE DES DONNEES 58
« EVALUATION DE LA SUPPLEMENTATION EN FER CHEZ LA FEMME
ENCEINTE A LUBUMBASHI, CAS DE
L'AIRE DE SANTE KALEBUKA » 58
ANNEXES
(Fiche de récolte des données)
57
58
FICHE DE RECOLTE DES DONNEES
« EVALUATION DE LA SUPPLEMENTATION EN FER CHEZ LA
FEMME
ENCEINTE A LUBUMBASHI, CAS DE L'AIRE DE SANTE KALEBUKA
»
1. Age : ans
2. Age gestationnel : SA
3.
Profession : Ménagère Vendeuse Travailleuse
Libérale Autres
4. Parité :
5. Niveau d'étude : Aucun Primaire Secondaire
Supérieur
6. Statut matrimonial : Mariée Non mariée
Divorcée Veuve
7. Profession du mari ou responsable :
Libérale Vendeur Travailleur Autres
8. Centre fréquenté :
9. Début de CPN :
10. Thème d'éducation sanitaire :
Nutrition Signes de risque Hygiène Paludisme Infections
uro-génitales Autre
11. Hémoglobine faite : Oui Non
12. Résultat de l'hémoglobine (g%): <7 7 - 9 10
- 11 >11
13. Supplémentation : Oui Non
14. Molécules de supplémentation :
15. Dose totale prescrite :
16. Respect de la posologie : Oui Non
SENDWE WA SENDWE Germain L2 Nutrition Humaine