Conclusion partielle
Les stratégies d'adaptation se sont basées,
d'abord, sur les bonnes pratiques agricoles par la substitution de certaines
spéculations ou variétés sur d'autres plus
adoptées; la combinaison agriculture-élevage ; la
prévention par la consultation de la météo ; la gestion
durable des terres par des bonnes pratiques culturales ; l'application de la
méthode DRS pour lutter contre les érosions des sols et le recul
du couvert végétal. Ensuite, par des mesures de diversification
des revenus par l'exercice d'autres métiers, la diversité des
cultures et par le recours à la migration. Enfin, l'organisation des
producteurs au sein de la fédération WOOBIN témoigne de
leur volonté à unir leur force dans la recherche d'une meilleure
résilience.
Toutefois, ces mesures ne sauraient suffire pour arriver
à bout des nombreuses menaces qui guettent l'activité agricole.
C'est pourquoi des recommandations sont préconisées pour
renforcer la capacité d'adaptation des exploitations agricoles de la CR
de Keur Moussa.
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
Chapitre 4 : RECOMMANDATIONS
Dans le cadre de cette analyse des différentes
stratégies d'adaptation aux variations et changements climatiques des
exploitations agricoles, l'identification du niveau de
vulnérabilité est le point logique de départ. Nous savons
que la vulnérabilité peut être endiguée par de
bonnes mesures d'adaptation. Comprenant cela, les producteurs de la CR de Keur
Moussa ont mis en place de nombreuses initiatives pour augmenter leur
capacité d'adaptation et de résilience.
Mais, ces différentes mesures ne sont pas suffisantes
face à une instabilité du climat. La formulation de propositions
visant à renforcer les différentes mesures amorcées
contribuerait de manière significative à la résilience des
exploitations agricoles de la CR. Ces proposions sortent des différents
entretiens avec les producteurs, des experts dans ce domaine et les structures
publiques et privées s'activant dans la zone.
Ces recommandations sont d'abord générales.
Ensuite elles sont spécifiques c'est-à-dire elles entrent plus en
détails sur les actions qui mériteraient d'être
entreprises.
I. Recommandations générales
Les politiques d'adaptation face aux variations et
changements climatiques font l'objet de nombreuses initiatives sur le plan
international. C'est dans ce cadre que les grands organismes ont depuis des
décennies cherchés à instaurer une réaction
mondiale face à la péjoration du climat. Le Sénégal
ayant ratifié la plupart des engagements internationaux contre les
modifications du climat, notamment la CCNUCC, a élaboré en 2006
le PANA. Mais, les effets négatifs des variations climatiques persistent
et les actions de ce plan ne se font pas sentir dans certaines
communautés de bases pourtant très vulnérables. C'est
ainsi que les recommandations générales que nous ferons vont
s'inscrire, dans l'échelle nationale, sur une plus grande
intégration des cultures irriguées pour se soustraire de
la saisonnalité de la production; la gestion durable des terres
par des techniques de production agricole appropriées ;
l'amélioration des conditions socio économiques des
populations rurales.
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
1.1. Le renforcement de l'agriculture irriguée par
une utilisation économe de l'eau
L'importance de cette ressource n'est plus à
démonter. Mais l'eau est plus que jamais exposée aux variations
et changements climatiques. Sachant cela le PNIA 2011 - 2015 du gouvernement du
Sénégal accorde comme première priorité sur les six
: de réduire les risque climatiques par la maitrise de
l'eau25.
En effet, « la répartition de la superficie
agricole utile par zone climatique indique que 437 000 ha, soit 11% de cette
superficie, se trouvent dans une zone à pluviométrie
inférieure à 500 mm »26. Ce sont la
région du Fleuve, les Niayes, la partie Nord du Bassin arachidier et le
Ferlo. Donc, les mesures doivent tendre à inciter l'irrigation des
parcelles de culture. De ce fait, l'écueil des mauvaises saisons
pluvieuses pourrait être évité par des productions qui se
dérouleront aussi bien pendant l'hivernage que pendant la contre saison.
Ceci se fera par un apport conséquent en ressources financières
dans ce secteur. Les technologies de drainage et d'acheminement de l'eau des
zones de surplus vers les zones sèches doivent être
utilisées. L'amélioration, la souplesse et la réduction
des couts de l'approvisionnement serait la bonne solution pour l'accès
de tous à l'eau. Cet accès passera forcement par un maillage plus
renforcé de la couverture du réseau de la SDE et la mise en place
de forage dans les zones les plus reculées.
Mais, les initiatives ne sont pas que techniques et
financières. La mise en place d'incitations juridiques et
institutionnelles judicieusement sélectionnées sera très
déterminante. Par ailleurs, la bonne gestion de l'eau pourra être
orientée dans des stratégies qui s'appuient sur des quotas
préférentielles d'utilisation de d'eau par l'agriculture et des
droits d'utilisation de l'eau.
Ainsi, l'objectif du PNIA qui s'inscrit des documents
hiérarchiquement supérieurs de l'ECOWAP et du PDDAA «
d'instaurer une agriculture moderne et durable, productive et
compétitive sur les marchés intra-communautaires ou
internationaux, fondée sur l'efficacité, l'efficience des
exploitations familiales et la promotion des entreprises agricoles »
seront atteints grâce à la disponibilité de l'eau.
25 PROGRAMME NATIONAL D'INVESTISSEMENT AGRICOLE (PNIA) du
Sénégal 2011 - 2015.
26 Plan d'Action National pour l'Adaptation aux changements
climatiques
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
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