2.1.2. La diversification des pratiques agricoles
L'une des caractéristiques propre de la CR de Keur Moussa
est la diversité dans la pratique de l'agriculture.
2.1.2.1. Les types d'agriculture
Dans la communauté rurale de Keur Moussa l'agriculture est
l'activité dominante et se pratique d'une manière très
diversifiée. A coté des cultures sous pluies, il existe les
cultures irriguées et l'arboriculture fruitière.
Tableau 18: les types d'agriculture des
exploitations
Type d'agriculture
|
Nombre d'exploitation
|
Pourcentage
|
Culture pluviale
|
26
|
63%
|
Arboriculture
|
8
|
19%
|
Maraichage
|
25
|
61%
|
Elevage
|
3
|
7%
|
Source : Tamsir Ousmane Diagne,
mémoire de fin de formation, ESEA, Octobre 2013
Le nombre d'exploitation dépasse l'échantillon.
Ceci est dû au fait que la plupart des ménages s'adonnent à
deux activités à la fois. D'abord, il faut dire que les cultures
pluviales continuent à dominer le secteur. Elles représentent
l'activité principale de 63% des cibles enquêtées. En
outre, l'agriculture de saison est essentiellement présente dans la zone
sud. Ceci est dû au manque d'eau dans la zone. De même,
l'agriculture qui utilise l'eau de la pluie est très présente
dans les villages de la zone centre. Mais dans ces villages, celle-ci est de
plus en plus concurrencée par l'irrigation des terres, les vergers et
l'implantation du bâti.
Ensuite, le maraîchage est très présent
dans la CR. Il occupe 61% de nos cibles. C'est la principale activité
dans la zone nord. Cette partie du terroir est caractérisée par
l'affleurement de la nappe et la présence du lac Tanma. Le
maraîchage est présenté par
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
beaucoup de chercheurs comme une stratégie d'adaptation
aux variations climatiques. Il permet de faire face aux incertitudes de la
pluie en privilégiant les eaux sous-terraines et celles des mares. Il
est une culture de contre saison qui s'étale sur toute
l'année.
Après ces deux modes d'exploitation de la terre, on
retrouve dans cette CR l'arboriculture fruitière. Cette activité
est très développée et reste l'une des occupations
principales de 19% des ménages interrogés. Elle est
essentiellement pratiquée dans les zones nord et centre. La zone sud du
fait de la profondeur de la nappe, est moins propice aux arbres fruitiers. Il
convient de dire que c'est une activité qui est rarement
pratiquée seule. Dans notre échantillon, aucun producteur ne
s'adonne uniquement à l'arboriculture fruitière. Ils l'associent
avec le maraichage ou les cultures sous pluies. Il est aussi important de
relater la forte valeur ajoutée de cette activité. Elle permet le
développement du commerce des femmes avec la vente de fruits le long de
la route nationale numéro 2.
Enfin, l'élevage est le parent pauvre des
activités dans cette localité. Il est ressorti de nos
enquêtes que, seules 7% des exploitations agricoles s'adonnent à
ce type d'agriculture. Il est aussi très éparpillée dans
le territoire de la CR. Mais, on la retrouve dans la plupart des cas dans les
villages Peulh comme Ndoyéne Peulh.
2.1.2.2. La pratique de la polyculture
La diversité dans la pratique de l'agriculture est
accompagnée par la diversité des produits cultivés. Ces
produits concernent aussi bien les cultures sous pluies, les cultures
irriguées et l'arboriculture fruitière.
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
Figure 15: les principales spéculations
cultivées
![](Analyse-de-la-perception-de-la-vulnerabilite-et-des-strategies-locales-d-adaptation-aux-variatio26.png)
aubergine
Mangue
Gombo
tomate
carotte
papaye
Bissap
persil
chou
mil
0 10 20 30 40 50 60
2
5
5
12
12
14
14
19
22
22
29
32
32
34
39
41
44
46
49
Pourcentage en %
Source : Tamsir Ousmane Diagne,
mémoire de fin de formation, ESEA, Octobre 2013
Les spéculations cultivées dans le
maraîchage sont plus présentes que les autres spéculations.
Le chou, le piment, l'aubergine, le gombo, l'aubergine douche sont plus
semés dans les différentes exploitations que l'on a pu visiter.
En effet, même si le maraîchage n'est pas l'activité
dominante dans toute la CR, la plupart des producteurs préfèrent
semer ces produits car ils renferment plus de valeurs ajoutées.
Ensuite, les cultures sous pluies comme le mil, le
niébé et le bissap sont pratiquées dans le territoire de
la CR, surtout dans la zone sud et centre. Ces cultures se font, en
général, de manière extensive avec l'occupation de vastes
espaces de terre. L'arachide est cultivée par un peu moins de 20% des
exploitations. Cette spéculation tend à disparaitre de plus en
plus avec les pressions sur le foncier. Car celle nécessite, souvent, de
l'espace pour une bonne production.
Enfin, les produits de l'arboriculture sont notés
notamment la mangue et le citron. Ces deux sont les plus
représentés même si les papayers, les orangers... sont
rencontrés dans certains champs. Ces fruits constituent en grande partie
des cultures
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Mémoire de fin de formation, Tamsir Ousmane DIAGNE, ESEA
2013
Analyse de la perception de la vulnérabilité et
des stratégies locales d'adaptation aux variations et changements
climatiques. Cas des exploitations agricoles de la CR de Keur Moussa.
associées dans les exploitations. Car à
coté des plantations d'arbres, les agriculteurs de la zone ont tendance
à y associer les cultures irriguées ou sous pluies.
Cette diversification dans la manière de faire
l'agriculture est aussi une stratégie d'adaptation importante pour la
sécurité et la résilience des exploitations agricoles. La
pluralité des modes d'exploitation de la terre permet d'en tirer le
maximum de ressources et la combinaison agriculture élevage permet
d'optimiser la production tout en réduisant les risques de
dégradation avancée de l'environnement. Cette diversification
constitue l'une des bases de l'agriculture durable, c'est-à-dire,
système intégré de pratiques de production animale et
végétale qui à long terme,
o satisfait aux besoins humains en nourriture ;
o améliore la qualité de l'environnement et des
ressources naturelles sur lesquelles l'agriculture est basée ;
o assure la viabilité économique des
activités agricoles ;
o améliore la qualité de vie des agriculteurs,
et de la société dans son ensemble.
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