ORGANISATION MONDIALE UNIVERSITE
DE LASANTE
D'ABOMEY- CALAVI
INSTITUT REGIONAL DE SANTE
PUBLIQUE
Alfred Comlan
QUENUM
Ouidah
-BENIN
ETUDE DES FACTEURS ASSOCIES AUX INFECTIONS DES PLAIES
OPERATOIRES A L'HOPITAL ZONE DE OUIDAH
MEMOIRE N°....... /
IRSP /2OO8
Maîtrise
Scientifique en Epidémiologie
(Master Scientific of
Epidemiology)
Directeur
Présenté par
Pr MAKOUDOTE Michel Dr
HAIDARA Dadé B.S.B.B
Co-directeurs :
FALADE Casimir
LAURE Aimée Kingbo-Gnimavo
ANNEE UNIVERSITAIRE 2007 - 2008
Sommaire
INTRODUCTION
4
I. PROBLEMATIQUE
7
1.1. Enoncé du Problème
7
1.2. Cadre conceptuel
11
1.3. Hypothèse de recherche
12
1.4.1. Objectif général
12
1.4.2. Objectifs spécifiques
13
II. GENERALITES
14
2.1. Définitions opératoires
des concepts
14
2.2. La classification des plaies
chirurgicales
16
2.3. Classification des patients en
chirurgie
18
2.4. Micro-organismes responsables
19
2.5. Facteurs de risque :
19
2.6. Diagnostic d'infection de la plaie
opératoire
23
2.7. Revue de la littérature
25
III. METHODE D'ETUDE
29
3.1. Cadre d'étude:
29
3.2. Type d'étude
30
3.3. Population d'étude
30
3.4. Échantillonnage
31
3.4.1. Méthode
d'échantillonnage
31
3.4.2. Taille de l'échantillon
32
3.5. Définitions opératoires
des variables
32
3.6. Aspects opérationnels des
variables
34
3.7. Collecte des données
36
3.7.1. Techniques de collecte des
données
36
3.7.2. Outils de collecte de
données
37
3.8. Déroulement de la collecte
37
3.9. Analyse des données
37
3.10. Aspects éthiques
39
3.11. Limites de l'étude
39
IV. RESULTATS :
40
4.1. Analyse descriptive des variables
40
4.1.1. Les caractéristiques
sociodémographiques et les données cliniques des
opérés
40
4.1.2. Les caractéristiques
liées à l'acte chirurgical
42
4.1.4. Répartition des types de
plaie chez les opérés à l'hôpital de Zone de Ouidah
de 2006 à 2007
46
4.2. La prévalence de l'infection
du site opératoire à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006
à 2007.
47
4.3. Identification des facteurs de risque
associés à l'infection de la plaie opératoire
48
4.3.1. Analyse uni variée des
variables :
48
4.3.2. Analyse multi variée des
variables
55
4.4. Mesure du niveau de connaissance du
personnel sur l'hygiène hospitalière
61
V. DISCUSSSION
64
5.1. Qualité et Validité des
résultats
64
5.2. La comparaison des
résultats
65
5.2.1. La prévalence de l'infection
de la plaie opératoire :
65
5.2.2. Les facteurs de risque
67
5.2.2.1. Les facteurs de risque liés
au patient
68
5.2.2.2. Les facteurs de risque liés
à l'acte chirurgical
69
5.2.2.3. Modèle prédictif de
l'infection de la plaie opératoire
72
VI. CONCLUSION
74
VII. SUGGESTIONS
75
VIII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
77
ANNEXES
82
INTRODUCTION
Les formations sanitaires sont conçues pour soigner et
guérir les malades. Cependant, il est apparu depuis l'époque du
Moyen-âge à nos jours qu'elles constituent des lieux ou le malade
court un risque infectieux supplémentaire [1].
L'infection en Chirurgie a toujours constitué un
problème pour le personnel de santé. Jusqu'au XIXème
siècle, l'infection représentait dans les services chirurgicaux
et obstétricaux, la première cause de décès
[2].
Depuis 1646 une première
épidémie dite nosocomiale a été rapportée
à l'hôtel-Dieu de Paris avec une mortalité de
20%. Et en 1882, GESSAR dénonce
«la pourriture de l'hôpital » en isolant des germes en cause
[1].
Les infections nosocomiales constituent un problème
majeur tant au plan de la santé publique que de la prise en charge
individuelle des malades à l'hôpital. Leur survenue est à
l'origine d'une sur morbidité, d'une surmortalité et d'un
surcoût financier qui sont loin d'être négligeables.
Depuis 1700, Charles WHITE
de Manchester et Joseph CLARKE de Dublin ont proposé
pour lutter contre l'infection : l'aération, la propreté
stricte des salles de maternité et la réduction des touchers
vaginaux.
Plusieurs spécialistes de la santé (chimistes,
biologistes, médecins, chirurgiens) se sont mis dans la lutte contre
l'infection dans les hôpitaux.
A partir de 1955, face à la survenue
des infections à germes multi résistants, les responsables
sanitaires des pays développés ont fait de la lutte contre
l'infection hospitalière, une préoccupation majeure
[3].
Des colloques et des conférences furent
consacrés aux infections nosocomiales.
Aujourd'hui, la responsabilité du milieu hospitalier
dans la survenue de certaines infections est clairement établie.
L'hôpital et les services médicaux
extrahospitaliers constituent un foyer permanent de contamination.
Malgré les efforts constants de prophylaxie, le malade ne peut
éviter les occasions de contact avec les microbes
(cathéterisation, opérations, etc.).
Cependant, le mauvais fonctionnement des services cliniques et
externes, le non-respect des conditions hygiéniques de travail, le
manque d'asepsie et d'antisepsie, le manque de contrôle des foyers
d'infection par le personnel, le non-isolement des contagieux peuvent mener
à l'explosion épidémique de maladies contagieuses et non
contagieuses dans les services sanitaires.
Dans les pays développés, des études ont
montré que la prévalence des infections nosocomiales (IN) variait
entre 4,9 à 8,5 % (France :
4,97 % en 2006 ; Suisse : 7,2 % en
2004 ; Finlande : 9 % en 2005)
[4].
Dans les pays africains, les études
réalisées se sont consacrées à la
détermination des taux de prévalence et d'incidence, des germes
en cause, des facteurs de risque, des mesures de prévention et de lutte
contre les IN.
Au Bénin, des études ont été
réalisées dans ce domaine mais n'ont concernées que le
Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) et le Centre hospitalier
départemental de l'Ouémé et du Plateau.
Les prévalences des infections des plaies
opératoires qui ont été observées varient selon les
études de 10,52 % à 33,8 %
[5].
L'infection des plaies opératoires parait être
donc un problème que doit gérer au quotidien les acteurs
hospitaliers au Bénin. Par ailleurs Il n'existe aucune donnée par
rapport à ce type d'infection dans l'hôpital de zone de Ouidah.
Il apparait dès lors essentiel de déterminer la
prévalence et les facteurs associés aux plaies opératoires
dans ce type d'hôpital pour combler la lacune des connaissances par
rapport à l'infection des plaies opératoires en vue de
préconiser des mesures de prévention.
Le présent travail s'articulera autour des points
suivants :
- La problématique ;
- Les généralités sur le sujet ;
- La méthode ;
- Les résultats de l'étude ;
- La discussion des résultats ;
- La conclusion, les suggestions et les
références.
I. PROBLEMATIQUE
1.1. Enoncé du
Problème
Les infections nosocomiales représentent un
véritable problème de santé publique avec des
conséquences considérables tant sur le plan individuel que sur le
plan économique. Leur surveillance est devenue, au cours de ces
dernières décennies, un élément essentiel de tout
programme de lutte contre ces infections. Elle permet l'identification des
patients susceptibles de développer une infection nosocomiale et des
secteurs à risque de l'hôpital. De plus, les données de
surveillance peuvent détecter des changements importants dans le temps
et fournir des informations sur certaines pratiques comme l'utilisation des
antibiotiques. En outre, la surveillance a montré son efficacité
dans la réduction des taux d'infection. Les études de
prévalence restent, malgré leurs limites, le moyen le plus simple
à choisir dans le cadre de cette surveillance pour déterminer
l'ampleur des infections nosocomiales spécifiquement celles des plaies
opératoires lorsque les ressources sont réduites.
Des études nationales de prévalence sur les
infections nosocomiales ont été réalisées dans
beaucoup de pays européens et en développement
[6]. Elles ont servi à définir les
priorités de la lutte contre les infections nosocomiales.
En effet leur fréquence, leur gravité en termes de
morbidité et de mortalité et le surcoût économique
qu'elles entrainent font qu'elles sont considérées comme un
indicateur de la qualité des soins et des services d'un hôpital.
Leur prise en charge est rendue difficile par la présence de germes de
plus en plus résistants aux antibiotiques usuels. La prévention a
toujours été envisagée comme le principal axe de lutte
contre ces infections et est aujourd'hui une exigence de chaque instant pour
les partenaires de la santé. Tous les sites
anatomiques, à divers degrés, peuvent être
intéressés par l'infection des plaies opératoires. De tous
les sites anatomiques concernés par le développement des
infections, le site chirurgical occupe le deuxième rang après
l'appareil urinaire et avant les voies respiratoires inférieures. Les
infections du site chirurgical continuent de représenter la principale
complication des interventions chirurgicales et cela malgré les
progrès scientifiques et technologiques enregistrés dans le
domaine de la chirurgie. On estime que de telles infections affectent entre
2 et 5 % de tous les patients
opérés et représentent environ un quart de toutes les
infections nosocomiales. En fréquence, elles en sont la 2ème
cause après les infections urinaires. Diverses études ont
montré que ces infections prolongent l'hospitalisation de 7,4 jours en
moyenne, et coûtent plusieurs milliers de francs par infection. Parfois,
les coûts peuvent être très élevés et
atteindre plusieurs centaines de milliers de francs. La
létalité est estimée à 2 -
5 %. En Suisse, on peut estimer que les infections du site chirurgical
affectent environ 10'000 à 20'000 patients par année
[7]. Quelque soit son mode de transmission la survenue de
l'infection des plaies opératoires est favorisée par la situation
médicale du patient et des facteurs liés à l'acte
opératoire.
- La situation médicale du patient :
elle dépend de :
ü Son âge et sa pathologie : sont
particulièrement réceptifs les personnes âgées, les
personnes immunodéprimées, les nouveaux nés, en
particulier les prématurés, les polytraumatisés et les
grands brûlés ;
ü Certains traitements : les antibiotiques qui
déséquilibrent la flore bactérienne du patient et
sélectionnent les bactéries résistantes ; traitement
immunosuppresseurs ;
ü La réalisation d'actes invasifs nécessaires
au traitement du patient : sondage urinaire, pose d'un cathéter,
ventilation artificielle ou intervention chirurgicale [4].
- Facteurs liés à l'acte chirurgical :
Il s'agit de la procédure qui comprend la durée du
séjour préopératoire, la préparation du malade
avant l'intervention, le type et le site d'intervention, la catégorie de
la plaie et la durée de l'intervention.
Une des étapes clés pour mener une lutte efficace
contre tout phénomène de santé est d'en établir
l'ampleur. Ceci vaut pour les infections des plaies opératoires. En cela
la recherche doit soutenir les fonctions techniques de la santé et
permettre aux gestionnaires des soins et services de santé d'aller au
devant de la visibilité sociale et médiatique que pourraient
entrainer de telles infections hospitalières et ainsi limiter la
pression juridique qui peut en résulter [5]. Dans les
pays européens et américains, la surveillance et la lutte contre
cette catégorie d'infections est une réalité vivante. En
Afrique, les études dans ce domaine demeurent encore timides. Et le peu
d'études faites ne concernent que les grands hôpitaux nationaux de
référence, en particulier les Centres Hospitaliers et
Universitaires.
Une étude réalisée au Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) Bab El Oued d'Alger a montré que les infections
de plaies opératoires étaient les plus fréquentes,
constituant 35,4% de l'ensemble des infections [8].
Une étude réalisée par MAKOUTODE
M. en 1989 au CNHU de Cotonou sur les infections
postopératoires de plaies a révélé une
prévalence de 33,8 % [3]. Deux autres
études réalisées au même centre en 1980 et 1999 ont
rapporté des prévalences respectives de 19,6 %
et de 10,52 % [5]. BIRINTANYA
N. en 2002 a rapporté une prévalence d'infection de la
plaie opératoire de 10,1 % au centre Hospitalier
Départemental de L'OUEME du PLATEAU au Bénin
[5].
Depuis, aucune étude n'a été
réalisée dans les hôpitaux de zone alors que le
problème de l'infection de plaie opératoire demeure un
problème de santé publique important. Ceci nous amène
à poser les questions suivantes :
Quelle peut être la prévalence de ce type
d'infection à l'hôpital de zone de Ouidah ?
Quels peuvent être les facteurs associés à ce
type d'infection à l'hôpital de zone de Ouidah ?
C'est pour répondre à ces questions que la
présente étude sera faite.
1.2. Cadre conceptuel
Acte chirurgical
· Préparation du malade
· Categories de la plaie
· Durée de l'hospitalisation
préopératoire
· Durée de l'intervention
· Caractère de l'intervention
Patient:
· Age, sexe
· Pathologies sous jacentes
· Traitements associés
- Corticothérapie,
- Antibiothérapie,
- Immunosuppresseurs
· Etat nutritionnel
papp
Prévalence des infections des plaies
opératoires
Comportement du personnel soignant
· Connaissances
· Attitudes
· Pratiques
Environnement Hospitalier
· Aération des salles d'opération
· Stérilisation du Materiel opératoire
· Déchets biomédicaux
Figure 1: Cadre conceptuel des infections
des plaies opératoires.
Commentaire
La survenue de l'infection du site opératoire est
influencée par l'état du patient, les conditions de
préparation et de déroulement de l'acte opératoire, le
comportement du personnel soignant autour du patient ainsi que les conditions
de l'environnement hospitalier. Il existe aussi des relations
réciproques entre ces groupes de facteurs avec un effet de renforcement.
Ainsi l'état du patient conditionne l'acte chirurgical et le
comportement du personnel soignant et vice versa. De même, le
comportement du personnel soignant et la procédure chirurgicale
modifient l'environnement hospitalier. Cet environnement influence pour sa part
le comportement du personnel soignant et la procédure chirurgicale
à adopter. Il faut donc considérer tout cet ensemble pour
ressortir la part de chacun dans l'apparition de l'infection de la plaie
postopératoire.
1.3. Hypothèse de
recherche
L'état général du patient, le
déroulement de l'acte opératoire, l'environnement hospitalier, et
le comportement du personnel soignant autour du malade déterminent la
survenue de l'infection de la plaie opératoire à l'Hôpital
de Zone de Ouidah de 2006 à 2007.
1.4. Objectifs de l'étude
1.4.1. Objectif
général
Etudier les principaux facteurs de risque associés aux
infections des plaies opératoires à l'hôpital zone de
Ouidah de 2006 à 2007.
1.4.2. Objectifs
spécifiques
1°) Déterminer la prévalence
des infections du site chirurgical à l'hôpital zone de Ouidah de
2006 à 2007.
2°) Identifier les facteurs de risque
liés au patient associés à la survenue des infections des
plaies opératoires à l'hôpital zone de Ouidah de 2006
à 2007.
3°) Identifier les facteurs de risque
liés à l'acte chirurgical associés à la survenue
des infections des plaies opératoires à l'hôpital zone
de Ouidah de 2006 à 2007.
4°) Identifier les facteurs de risque
environnementaux associés à la survenue des infections des plaies
opératoires à l'hôpital zone de Ouidah de 2006 à
2007.
5°) Mesurer le niveau de connaissance du
personnel de l'hôpital zone de Ouidah sur les infections des plaies
opératoires en 2008.
6°) Proposer des solutions pour contribuer
à la réduction de la prévalence des infections du site
chirurgical à l'hôpital zone de Ouidah en 2008.
II. GENERALITES
2.1. Définitions
opératoires des concepts
· prévalence : mesure de la
fréquence d'une maladie au cours d'une période
déterminée au sein d'une population donnée.
· infections nosocomiales (IN) :
Les IN sont des infections contractées à
l'hôpital qui n'étaient ni présentes ni en incubation
à l'admission.
Lorsque la situation précise à l'admission n'est
pas connue, un délai d'au moins 48 heures entre l'admission et le
début de l'infection est communément accepté pour
distinguer une infection nosocomiale d'une infection communautaire. Toutefois,
il est recommandé d'apprécier, dans chaque cas douteux, la
plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.
· infection de plaie
opératoire :
Autrement appelée infection du site chirurgical, il s'agit
de toute infection de la plaie opératoire survenant dans les 30 jours
suivant l'intervention ou dans l'année qui suit s'il y'a mise en place
d'une prothèse ou d'un implant.
· infection incisionnelle superficielle de plaie
opératoire :
Toute infection de la plaie opératoire intéressant
la peau et les tissus sous cutanés et dont le diagnostic est
évoqué devant un ou plusieurs des critères suivants :
- Liquide purulent au niveau de l'incision ;
- Culture positive du liquide ou du tissu superficiel
prélevé au niveau de l'incision ;
- Plaie avec des signes d'infection (douleur, chaleur, rougeur,
tuméfaction) avec réouverture de la plaie par le
chirurgien ;
- Diagnostic d'infection posé par le chirurgien.
· infection incisionnelle profonde de plaie
opératoire :
Toute infection de plaie opératoire qui implique les
muscles et les fascias et dont le diagnostic est évoqué devant
un ou plusieurs des critères suivants :
- Liquide purulent au niveau de l'incision ;
- Déhiscence spontanée ou réouverture par le
chirurgien en présence des signes d'infection ;
- Abcédation ou autres signes d'infection à
l'examen direct, histopathologique ou radiologique ;
- Diagnostic d'infection posé par le chirurgien.
· infection d'organe ou d'espace :
Toute infection de plaie opératoire impliquant un organe
ou un espace anatomique ouvert ou manipulé pendant l'intervention et
dont le diagnostic est évoqué devant un ou plusieurs des
critères suivants :
- Liquide purulent à partir d'un drain placé via
une incision dans l'organe ou l'espace ;
- Culture positive obtenue d'un liquide ou tissu provenant de
l'organe ou espace ;
- Abcédation ou autres signes d'infection à
l'examen direct, histopathologique ou radiologique ;
- Diagnostic d'infection posé par le chirurgien.
· Quartier opératoire :
Ensemble constitué par la salle de préparation et
de réveil du patient chirurgical, la salle de conservation du
matériel stérile, la salle de nettoyage chirurgical et la
· Plaie infectée :
Plaie qui présente un aspect inflammatoire, un
lâchage de fil de suture. Elle est exsudative ou purulente
2.2. La classification des
plaies chirurgicales
Plusieurs catégorisations des plaies opératoires
tenant compte du risque infectieux ont été essayées.
Actuellement, les critères diagnostiques retenus pour définir une
infection nosocomiale de plaie chirurgicale sont ceux établis par le
Center for Diseases Control (CDC) [5].
Les plaies opératoires sont ainsi regroupées en
quatre classes :
Ø Classe I : Plaies Propres
(Clean) :
Plaies non infectées, sans signe inflammatoire, sans
ouverture de l'appareil digestif, respiratoire, génito-urinaire et des
cavités oro-pharyngées et sans faute d'asepsie.
La fermeture est primaire mais un drain peut être
laissé en place.
C'est le cas ici des hernies inguinales non
étranglées, prothèses de hanche, chirurgie vasculaire.
Sont inclues également les plaies chirurgicales
post-traumatiques non pénétrantes si elles remplissent les
critères précédents.
Ø Classe II : Plaies Propres
Contaminées (Clean-contaminated) :
Plaies opératoires avec ouverture du tractus respiratoire,
digestif ou génito-urinaire mais dont la dissémination du
contenu est contrôlée et sans rupture importante d'asepsie.
Dans cette catégorie on classe spécifiquement les
opérations des voies biliaires et de l'appendice, les interventions
oro-pharyngiennes et vaginales ; à condition qu'elles ne soient pas
accompagnées d'infection préalable.
Ø Classe III : Plaies Contaminées
(Contaminated) :
Chirurgie où existe une plaie traumatique récente
de moins de 4 heures ou présence d'inflammation aigue non purulente au
site de la chirurgie ou contamination massive par le contenu du tube digestif
ou rupture importante d'asepsie.
Ø Classe IV : Plaies sales
(Dirty-infected) :
Chirurgie sur plaie traumatique ancienne de plus de 4 heures avec
présence de tissus dévitalisés ou présence clinique
d'infection au site chirurgical ou perforation d'un organe creux.
Selon le National Nosocomial Infection Surveillance (NNIS), le
score du risque infectieux est de zéro pour les plaies propres.
Ceci implique l'origine nosocomiale de toute infection
postopératoire survenant sur les plaies de classe I.
2.3. Classification des
patients en chirurgie
Les patients en chirurgie peuvent être classés
suivant leur état général face au risque d'infection dans
le postopératoire. Cette classification tient compte des pathologies
associées autres que le motif chirurgical.
Le score actuellement utilisé est celui
développé par l'American Society of Anesthesiologists dont il
porte le nom (score ASA) et qui a été adopté par le CDC.
Ce score classe les patients en 5 catégories. Les patients des classes
III, IV et V sont considérés comme ayant un risque d'infection
pour la plaie postopératoire [5].
Ø Classe I : Patients Sains
Ce sont des malades avec un bon état général
sans atteinte organique, physiologique, biochimique ou psychologique.
Ø Classe II : Patients avec atteinte
systémique légère
Il s'agit par exemple d'hypertension légère,
anémie, bronchite chronique légère.
Ø Classe III :
Patients avec atteinte systémique sévère mais
pas très invalidante
On regroupe dans cette classe l'angine de poitrine
modérée, le diabète équilibré,
l'hypertension grave, la décompensation cardiaque débutante
Ø Classe IV:
Patients avec atteinte systémique invalidante
représentant une menace constante pour leur vie
On y retrouve l'angine de poitrine au repos, l'insuffisance
systémique prononcée qu'elle soit pulmonaire, rénale,
hépatique ou cardiaque.
Ø Classe V: Patients
moribund
Ce sont des patients dont la survie au-delà de 24 heures
est improbable avec ou sans intervention.
2.4. Micro-organismes
responsables
Escherichia coli tient la
première place si l'on prend en compte toutes les localisations
d'infections hospitalières.
Par contre, Staphylococcus aureus
est responsable de la plupart des infections de site opératoire et des
septicémies. Les staphylocoques à coagulase
négative sont responsables d'infection chez les sujets
immunodéprimés ou les porteurs de prothèses.
Les micro-organismes à Gram négatifs sont
actuellement en cause le plus souvent dans les infections graves et
l'émergence de souches résistantes représente un
problème préoccupant : bactéries multi-résistantes
(BMR) : Staphylococcus aureus résistant
à la Méticilline, Entérocoque résistant
à la Vancomycine, BK multi résistants responsables de
tuberculoses graves...
D'autres micro-organismes comme Candida,
Aspergillus, ou certains virus, virus de
l'hépatite B, de l'hépatite C, rota virus,
adénovirus, virus de la grippe, virus
respiratoire syncytial (VRS) peuvent également
être à l'origine d'infections nosocomiales
[9].
2.5. Facteurs de
risque :
Le risque de développer une infection du site chirurgical
dépend de nombreux facteurs [7].
Les principaux facteurs de risque des infections du site
chirurgical
Dans une description classique des années soixante,
Altmeier a identifié les risques d'infection. Plus tard, sur la base de
données expérimentale, le rôle de l'état de la plaie
dans la genèse des infections postopératoires a été
mis en évidence.
Les facteurs physiopathologiques déterminant le risque
d'infection du site chirurgical sont : le degré de colonisation, la
virulence des bactéries, les mécanismes de défense de
l'hôte, et la présence de tissus dévitalisés ou
corps étranger.
Ø Concentration bactérienne au site
chirurgical
Depuis plusieurs dizaines d'années, on fait classiquement
la distinction entre les plaies «propres»,
«propres-contaminées», «contaminées» et
«sales» pour déterminer le risque de contamination d'une plaie
lors d'une intervention.
La relevance d'une telle classification est mise en
évidence par les taux d'infections de plaies qui y sont associés:
2.1% pour les plaies dites «propres», 3.3% pour les plaies
«propres-contaminées», 6.4% pour les plaies
«contaminées» et 7.1% pour les plaies «sales»
.Même au cours des opérations «propres» et
pratiquées dans des conditions d'asepsie stricte, on observe
régulièrement une contamination du site opératoire. En
effet, bien que la désinfection cutanée
préopératoire permette d'éliminer la flore microbienne
transitoire et de réduire la flore permanente, il peut persister des
bactéries au niveau des follicules pileux, des glandes
séborrhéiques et sudoripares (ce qui représentent
jusqu'à 20% de la totalité de la flore cutanée). Ceci peut
constituer une source de contamination lors d'interventions propres. Lors de
l'ouverture d'organes creux dans le cadre d'opérations
«propres-contaminées» ou «contaminées», il
s'y ajoute une contamination par les microorganismes saprophytes ou
pathogènes qui sont présents.
Ø Virulence des micro-organismes
Les facteurs d'adhérence ou d'invasion bactériens
sont particulièrement relevant pour le développement d'infections
du site chirurgical, ainsi que ceux permettant la survie bactérienne au
niveau tissulaire malgré les mécanismes de défense du
patient ou la présence d'antibiotiques.
Ø Mécanismes de défense et facteurs
de risque
Le développement d'infections chirurgicales est
favorisé par les facteurs suivants: diminution des défenses
immunitaires liées à l'âge, état nutritionnel
(malnutrition, obésité extrême), médicaments
(prednisone ou autres agents immunosuppresseurs), maladies sous-jacentes
(diabète sucré, carcinome métastatique), ou
radiothérapie au niveau du site chirurgical.
La colonisation nasale par
Staphylococcus aureus ou une infection occulte
à distance du site chirurgical sont également des facteurs de
risque.
Ø Etat de la plaie
Le degré de dévitalisation tissulaire, aussi bien
au niveau macroscopique que microscopique, de même que la présence
de corps étrangers influencent de manière importante le risque
infectieux. Une plaie mal vascularisée ou qui contient du
matériel nécrotique ou un corps étranger, présente,
à contamination bactérienne égale, un risque infectieux
nettement plus élevé.
Autres facteurs de risque
D'autres facteurs peuvent également influencer le risque
d'infection post-chirurgicale, notamment par des interactions avec ceux
déjà mentionnés ci-dessus:
- Séjour préopératoire
prolongé: probablement en rapport avec une colonisation par une
flore bactérienne hospitalière ou par une prolifération
accrue de la flore endogène.
- Durée de l'opération: une
prolongation du temps opératoire représente un facteur de risque
indépendant.
- Hypothermie durant l'opération: ceci
est probablement dû à une vasoconstriction et à une
hypoxémie des tissus sous-cutanés.
- Rasage le jour précédant
l'opération : une telle pratique provoque des microlésions qui
sont autant de portes d'entrées pour la flore résidente aussi
bien que pour des bactéries exogènes.
Il existe de multiples autres facteurs intra- et
postopératoires qui jouent un rôle: éléments
techniques (ventilation de la salle d'opération, processus de
stérilisation, gants, masques, etc.), techniques chirurgicales
non traumatisantes avec hémostase optimale, changement de gants lors
d'opérations sur sites multiples (plusieurs incisions), bonne
hydratation et oxygénation du patient [10].
2.6. Diagnostic d'infection de
la plaie opératoire
Cliniquement, le diagnostic d'infection repose surtout sur la
présence d'un écoulement purulent au niveau du site chirurgical.
Ceci peut être associé à un oedème, un
érythème, une déhiscence de la plaie ou à la
formation d'abcès. Toutefois, les signes et symptômes locaux
peuvent être absents, de même que ces mêmes signes ne signent
pas nécessairement la présence d'une infection. De plus, les
infections profondes ne se manifestent pas nécessairement par des signes
au niveau de l'incision. Lors de toute suspicion d'infection, des
prélèvements doivent être réalisés pour
examen microscopique direct, cultures et antibiogramme. Il est très
important que cet envoi soit accompagné de bons renseignements cliniques
notamment sur le niveau et le type de prélèvement : la
présence de bactéries isolées à partir d'un frottis
superficiel d'une plaie n'a pas du tout la même signification clinique
qu'un prélèvement profond ou un écoulement purulent franc.
Relevons également qu'un écoulement stérile à la
culture ne signifie pas nécessairement l'absence d'infection,
particulièrement chez les patients recevant des antibiotiques.
Les infections du site chirurgical se développent en
général quelques jours à quelques semaines après
l'opération. Dans plus de 90 % des cas, une infection se sera
manifestée dans les 30 jours suivant l'acte chirurgical. Il faut faire 2
remarques à ce sujet : d'une part, le raccourcissement des
séjours hospitaliers a pour conséquence que beaucoup d'infections
du site chirurgical ne se manifestent qu'après la sortie de
l'hôpital, et ne seront donc pas relevées sans un système
de surveillance se prolongeant au-delà de la sortie. C'est la raison
pour laquelle, pour l'obtention de données
épidémiologiques, on pratique en général une
surveillance pendant les 30 jours postopératoires, et 30 à 60 %
des infections ne sont détectées qu'après la sortie du
patient. D'autre part, certaines infections clairement en rapport avec l'acte
chirurgical peuvent survenir bien au-delà de cette période,
particulièrement lors de la mise en place de matériel
prothétique. Pour ces cas-là, la période d'observation
doit être prolongée à un an.
Les infections du site chirurgical sont
subdivisées en :
- Infections incisionnelles :
Présence de pus (ou de nombreux polynucléaires
altérés) au niveau de l'incision chirurgicale ou entre
l'aponévrose et la peau même en l'absence d'isolement d'un germe.
Elles sont subdivisées en infections incisionnelles superficielles et
profondes lorsqu'elles impliquent la peau, le tissu sous-cutané, les
muscles ou les fascias.
- Infections profondes : appelées
maintenant infections d'organes/de cavités du site chirurgical si elles
impliquent des structures ou des organes plus profonds. Présence de pus
(ou de nombreux polynucléaires altérés) :
- En présence d'un drain placé sous
l'aponévrose ;
- Ou découvert par méthode invasive ou non (y
compris la ré intervention) sur le site anatomique de
l'intervention ;
- Ou sur un site différent, à condition que
l'infection soit considérée comme liée à cette
intervention (par exemple endocardite après chirurgie cardiovasculaire,
abcès sous phrénique après intervention abdominale)
[7].
2.7. Revue de la
littérature
La survenue des infections des plaies postopératoires est
multifactorielle.
La fréquence de ces infections varie dans le temps et dans
l'espace surtout en fonction des moyens mis en oeuvre pour la lutte. Les
infections des plaies opératoires sont la complication la plus
fréquente des interventions chirurgicales et constituent une des
infections nosocomiales les plus fréquentes. Elles constituent ainsi un
défi pour la santé publique.
Cette fréquence, toujours jugée
élevée, contraste avec les moyens de lutte qui sont
engagés [2].
Dans les pays développés comme les Etats-Unis
d'Amérique, la Suisse et la France, les infections des plaies
opératoires représentent un quart de toutes les IN quoiqu'avec
des fréquences variables entre pays.
Ainsi une étude réalisée aux Etats-Unis
entre 1977 et 1988 a montré une incidence variant entre 4,6
% et 8,2 % selon le type d'hôpital
[5].
En France, l'incidence des ISO après la
césarienne a été estimée à 3,2 %
[11]. En prenant en compte 30 jours après
l'intervention chirurgicale, en France l'incidence des ISO
était alors de 12,4 % [12]. En Suisse, une étude
de prévalence des infections nosocomiales réalisée en 1996
dans 4 hôpitaux universitaires a montré que les infections du site
opératoire figuraient en première place, représentant
30% de toutes les infections [10].
Les infections du site opératoire:
infections superficielles, profonde et "organe-espace" 11 %
[9]. Les conséquences vont de la simple prolongation de
séjour sans séquelle jusqu'au décès. Les
conséquences, pour le malade, sont physiques (aggravation de
l'état général, séquelles) psychologiques,
sociales.
Pour la collectivité, le bilan est
également lourd :
- surcoût : 4000 à
10.000 F / IN (2 à 5 milliards par
an)
10 % des opérés ont une
hospitalisation prolongée d'une semaine ou davantage,
en raison d'une infection nosocomiale. Cette prolongation est source de
surcoût [9].
Le surcoût financier de l'infection
postopératoire est égal à 261003,88 #177;
45276,00FCFA au Bénin au CNHU de
Cotonou [2].
Ces études nationales de prévalence
réalisées dans les pays développés ont permis de
définir les priorités de la lutte contre les IN. Cependant une
proposition de normes pour les pays développés doit être
nuancée dans le contexte particulier des pays en voie de
développement.
En effet dans ces derniers, il n'existe pas ou très peu
de données nationales.
Seules des études hospitalières ont
été faites surtout dans les Centres Hospitaliers et
Universitaires.
Une étude réalisée au Centre Hospitalier
Universitaire Hassan II au Maroc a montré une prévalence des
infections nosocomiales de 6,7 % et une prévalence
de l'infection au site opératoire de 46 % [6].
Une enquête de prévalence des infections
nosocomiales réalisée au CHNU (Centre Hospitalier National et
Universitaire) de Fann (Dakar, Sénégal) a donnée une
prévalence de 10,9 % [12].
Au Bénin comme dans l'ensemble des autres pays d'Afrique
Noire, la prévalence des plaies postopératoires est relativement
élevée. Au bout de son étude sur les infections
postopératoires de plaies au CNHU de Cotonou en 1989, MAKOUDOTE
M. conclut à la réalité du problème de
l'infection des plaies opératoires avec une prévalence de
33,8 %. Onze années au paravant, une étude
portant sur les causes de suppuration des plaies opératoires dans les
services chirurgicaux du CNHU de Cotonou avait été faite par
HOUESSOU A R. qui a révélé une
prévalence de 19,6 %.
En 1999 et au même Centre Hospitalier, N'DA M'PO
I. nota une incidence de 10,52 % au
terme d'une étude consacrée à l'évaluation du
surcoût économique, psychologique et social imposé par la
survenue d'une infection de plaie postopératoire. Dans
la série de MAKOUDOTE M. 32 germes
différents ont été isolés des plaies
opératoires infectées et dont les principaux sont le
Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Proteus mirabilis,
Peudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus xylosus,
Enterbacter cloacae, Staphylococcus épidermidis, Acinobacter baumannii,
Enterococcus faecium et Proteus vulgaris [5].
Une étude de la prévalence des infections des
plaies postopératoires réalisée par BIRINTANYA
NORBERT au Centre Hospitalier Départemental de
l'Ouémé et du Plateau en 2002 donna une prévalence de
10,1 % [5]. Ces études constituent
une référence à la présente étude. Les
résultats auxquels elles ont abouti montrent
l'existence des infections nosocomiales dans la pratique quotidienne
en milieu hospitalier.
La présente étude se veut donc être une
contribution à la connaissance élargie de ce
phénomène de santé dans un autre type d'hôpital
Béninois, en l'occurrence un Hôpital de Zone.
III. METHODE D'ETUDE
3.1. Cadre d'étude:
L'étude se déroulera dans l'hôpital de
zone de Ouidah, situé au nord-ouest de la ville historique de Ouidah,
elle-même située à une quarantaine de kilomètres de
la capitale Cotonou. L'hôpital dessert la population des communes
de : Ouidah, Kpomassé et Torri dont la superficie est
estimée à environ 931 Km2 avec une population totale
estimée à 238252habitants en 2008 avec un taux d'accroissement de
3,3% par an sur la base des projections du dernier recensement de
2002[13]. La densité moyenne est de 256 hts/km2.
L'hôpital de zone de Ouidah comprend les infrastructures
suivantes : un bloc administratif et un bloc médico-technique
comprenant un laboratoire, un service d'imagerie médicale, une
pharmacie, un service de pédiatrie, de médecine, de chirurgie, de
maternité, d'ophtalmologie, de stomatologie, de
kinésithérapie, d'anesthésie réanimation et les
unités annexes permettant le bon fonctionnement de l'hôpital.
Le personnel de l'hôpital est au nombre de 48 dont 12
administratifs, 04 Médecins spécialistes, 02
généralistes, 04 Techniciens de laboratoire, 08 Sages femmes, 16
Infirmiers, 03 Techniciens d'Assainissement, 03 au niveau de la Pharmacie et 22
personnels d'appui.
Ø SOINS CURATIFS :
Les principales affections diagnostiquées au cours de
l'année 2007 ont été : le paludisme (52%) ;
Insuffisance Respiratoire Aigue (23%) ; Affection gastro intestinale (12%)
et autres affections (17%) [11].
3.2. Type d'étude
Il s'agit d'une étude rétrospective, descriptive et
analytique sur deux ans, de 2006 à 2007.
3.3. Population d'étude
La cible primaire de l'étude était
constituée par tous les patients ayant été
opérés à l'hôpital Zone de Ouidah dans les services
de Chirurgie et de Gynéco-obstétrique de 2006 à 2007.
a) critères d'inclusion :
Toutes les catégories de plaies opératoires sont
incluses suivant la classification du CDC [7].
Ø Critères d'infection
· Ecoulement purulent à partir d'une plaie
chirurgicale ou d'un drain
et/ou
· Ecoulement obtenu à partir d'une plaie ou d'un
drain et dont la culture microbiologique est positive (plaie fermée
seulement)
et/ou
· Plaie nécessitant une réouverture
et/ou
· Diagnostic d'infection par le chirurgien
b) critères de non inclusion :
Ont été exclues de l'étude toutes les
plaies ne répondant pas aux critères d'infection du CDC.
La cible secondaire est constituée par les membres du
personnel de l'hôpital de Zone de Ouidah
2.4. Période de l'étude :
L'étude s'est déroulée d'octobre en
novembre 2008
3.4. Échantillonnage
3.4.1. Méthode d'échantillonnage
La méthode d'échantillonnage a été
non probabiliste avec deux techniques :
ü Choix exhaustif des dossiers de tous les patients
opérés à l'hôpital de Zone de Ouidah de 2006
à 2007.
ü Choix raisonné de personnes ressources parmi les
membres du personnel :
- Un responsable administratif ;
- Un chirurgien ;
- Un gynécologue-obstétricien ;
- Un infirmier de la chirurgie ;
- Une infirmière de la maternité ;
- Un infirmier du bloc opératoire ;
- Un technicien de laboratoire en microbiologie ;
- Un agent de la stérilisation ;
- Deux agents d'entretien.
3.4.2. Taille de l'échantillon
Au total, 521 dossiers de patients opérés ont
été dépouillés, 10 membres du personnel dans le
service de chirurgie ont été interviewés.
3.5. Définitions opératoires des variables
- variable dépendante : infection
postopératoire de plaie.
- variables indépendantes:
1. Etat du patient :
Ø Age.
Ø Sexe.
Ø Pathologies associées : existence ou non
d'une pathologie chronique invalidante Au moment de l'intervention autre que
celle ayant motivé la chirurgie.
Ø Traitements immunosuppresseurs associés.
2. Acte opératoire :
Ø Degré de contamination de la plaie : classe
de la plaie opératoire.
Ø Durée de séjour
préopératoire : période en jour passée depuis
l'admission jusqu'à la date de l'intervention.
Ø Caractère de l'intervention :
- Intervention réalisée en urgence
- Intervention programmée.
Ø Antibioprophylaxie : antibiotique administré
au malade à titre préventif.
Ø Durée de l'intervention : période
écoulée depuis le début de l'incision cutanée
jusqu'à la suture du dernier plan.
Ø Drain : mise en place ou non d'un dispositif
d'évacuation des sécrétions vers l'extérieur.
Ø Durée du séjour
postopératoire : période écoulée entre le jour
de l'intervention et la chirurgie.
Ø Durée du suivi postopératoire :
période pendant laquelle le patient opéré est revu par le
soignant après sa sortie d'hôpital.
3. Comportement :
Ø Connaissances des facteurs de risque d'infection des
plaies opératoires.
Ø Port d'une tenue du bloc par le personnel participant
à l'intervention.
Ø Toilette corporelle du patient, rasage et
désinfection du champ opératoire.
Ø Utilisation de matériel stérile et
nettoyage des mains entre deux pansements
4. Environnement hospitalier :
Ø Circulation au quartier opératoire :
- Circulation organisée : lorsque l'accès au
quartier opératoire est réservé au personnel en tenue de
bloc et au patient chirurgical ;
- Circulation libre : lorsque l'accès est permis
à tout autre personnel sans tenue de bloc ;
- Stérilisation du matériel : respect des
étapes de décontamination, de nettoyage et de
stérilisation.
- Gestion des déchets biomédicaux :
organisation de la collecte, du stockage, du transport et du traitement des
déchets.
3.6. Aspects opérationnels des variables
Tableau I : aspects opérationnels
des variables
VARIABLES
|
DEFINITIONS
|
MODALITES
|
Variable dépendante
|
Infection de plaie opératoire
|
Infection de la plaie opératoire survenant dans les 30
jours suivant l'intervention.
|
Oui = 1
Non = 2
|
Variables indépendantes
|
Age
|
Nombre d'années/mois entre la date de naissance et le jour
de l'enquête
|
0 - 14 ans
15 - 49 ans
>=50 ans
|
Pathologies sous jacentes
|
Existence ou non d'une pathologie chronique invalidante
|
Infection à VIH =1
Diabète = 2
Maladie cancéreuse = 3
Insuffisance rénale = 4
Cardiopathie = 5
Autres = 6
Aucune = 7
|
Sexe
|
Caractère permettant de distinguer le genre Mâle du
genre Femelle
|
Masculin = 1
Féminin = 2
|
Traitements associés
|
Traitement en cours chez le malade avant l'intervention
chirurgicale
|
Immunosuppresseurs =1
Corticoïdes = 2
Antibiotiques =3
Autres = 4
Aucune = 5
|
Degré de contamination de la plaie
|
Aspect de la plaie après intervention chirurgicale
|
Plaie Propre = 1
Plaie Propre contaminée = 2
Plaie contaminée = 3
Plaie Sale/infectée = 4
|
Durée de séjour
préopératoire
|
Période en jour passée depuis l'admission
jusqu'à la date d'intervention
|
1= 1 jour
2 =plus de 1 jour
3 = 0 jour
|
Caractère de l'intervention
|
Conditions de réalisation de l'intervention
chirurgicale
|
Intervention réalisée en urgence = 1
Intervention programmée = 2
|
Antibioprophylaxie
|
Antibiotique administré au malade à titre
préventif
|
â lactamines = 1
Aminosides = 2
Tétracyclines = 3
Sulfamides = 4
Quinolones = 5
Phénicolés = 6
Imidazoles = 7
|
Durée de l'intervention
|
Période écoulée depuis le début de
l'incision cutanée jusqu'à la suture du dernier plan
|
1=1heure
2= 1 à 2 heures
3= supérieure à 2 heures
|
Drain
|
Mise en place ou non d'un dispositif d'évacuation des
sécrétions vers l'extérieur
|
Oui = 1
Non = 2
|
Délai de retrait du drain
|
Durée pendant laquelle le drain était resté
en place dans la plaie opératoire
|
1 = inférieure ou égal à 4 jours
2 = plus de 4 jours
|
Durée du séjour
postopératoire
|
Période écoulée entre le jour de
l'intervention et la chirurgie
|
1 = 1 jour à 1 semaine
2 = 2 semaines
3 = 3 semaines
4 = 4 semaines
5 = supérieure à 5 semaines
|
Durée du suivi postopératoire
|
Période pendant laquelle le patient opéré
est revu par le personnel soignant après sa sortie d'hôpital
|
1 = moins de 30 jours
2 = 30 jours
3 = supérieure à 30 jours
|
Rythme du pansement
|
Le nombre de fois auquel le pansement de la plaie
opératoire a été renouvelé par un agent de
santé
|
1 = chaque jour
2 = 1 jour sur 2
3 = 1 jour sur 4
4 = autres
|
Comportement du personnel soignant
|
Ensemble des Connaissances, attitudes et les pratiques qui
déterminent le comportement
|
- Formation du personnel/ISO
Oui = 1 ; Non = 2
- Existence d'un comité de lutte contre les IN
Oui = 1 ; Non = 2
- Existence d'un service d'hygiène hospitalière
Oui = 1 ; Non = 2
- Toilette corporelle du patient
- Rasage Oui =1 ; Non = 2
- Désinfection du champ opératoire Oui = 1,
Non = 2
- Utilisation de matériel stérile Oui = 1, Non
= 2
- Nettoyage des mains entre deux pansements
Oui = 1, Non = 2
|
Environnement Hospitalier
|
Ensemble constitué par le quartier opératoire,
matériels, déchets biomédicaux
|
- Aération de la salle d'opération
Oui = 1, Non = 2
- Respect des étapes de décontamination,
nettoyage, et de stérilisation
Oui = 1, Non = 2
- Gestion des déchets biomédicaux :
organisation de la collecte, stockage, transport et traitement
Oui = 1, Non = 2
|
3.7. Collecte des données
3.7.1. Techniques de collecte des données
Trois techniques de collecte des données ont
été utilisées :
Ø L'exploitation des documents pour les dossiers des
malades et les registres des services de chirurgie et la
maternité ;
Ø L'observation de l'environnement hospitalier
;
Ø L'entretien avec le personnel de l'hôpital.
3.7.2. Outils de collecte de données
Conséquemment aux techniques, trois outils de collecte
de données ont été utilisées :
Ø Fiche de dépouillement ;
Ø Grille d'observation ;
Ø Guide d'entretien.
3.8. Déroulement de la collecte
La collecte de données s'est déroulée du
13/10/2008 au 31/10/2008
Tous les dossiers des malades opérés de 2006
à 2007 ont été rassemblés et
dépouillés.
L'entretien avec les membres du personnel de l'hôpital a
été réalisé le 03/11/2008 au 06/11/2008.
L'observation de l'environnement hospitalier a couvert toute la
période de collecte de données.
3.9. Analyse des données
Les fiches de collecte ont été arrangées et
ordonnées manuellement. Les données recueillies dans les dossiers
des malades ont été traitées par ordinateur.
Les proportions ont été calculées pour
décrire les variables qualitatives et les moyennes suivies de
l'écart type pour les variables quantitatives avec une distribution
symétrique. Les variables quantitatives avec une distribution
asymétrique ont été présentées avec leurs
moyennes suivies des minimums et maximums. Pour l'analyse bi variée,
nous avons utilisé les tests t de student et le khi2 de KARL
PEARSON pour les observations ayant une taille supérieure ou
égale à 5. Le test du khi carré corrigé de YATES a
été utilisé pour les observations avec une taille
inférieure à 5.
La prévalence de l'infection de la plaie opératoire
exprimée en pourcentage a été estimée avec son
intervalle de confiance à 95% (IC à 95%).
Une régression logistique pas à pas descendante a
été effectuée pour étudier les facteurs de risque
de l'infection de la plaie opératoire. Une analyse logistique uni
variée a permis d'identifier les variables à inclure dans le
modèle multi varié.
La valeur seuil de p a été fixée à
0,20 afin de ne pas être trop restrictif et de ne pas exclure
d'éventuels facteurs de confusion (modification de plus de 20% du
rapport de cote (RC)). La recherche d'interactions pertinentes a
été menée.
Le test du chi2 de WALD a été utilisé pour
estimer le p global des variables du modèle.
Le risque de première espèce á a
été pris à 0,05 pour tous les tests statistiques.
La mesure d'association donnée par la régression
logistique est le rapport de cote.les intervalles de confiances ont
été données à 95%. L'analyse statistique a
été faite à l'aide du logiciel Epi info 2000 version
3.4.3.
Les données des entretiens et de l'observation ont
été analysées et triangulées de façon
qualitative.
Les références bibliographiques sont
présentées dans l'ordre d'appel selon la norme dite de
Vancouver.
3.10. Aspects éthiques
Après explication des bénéfices de cette
étude, on a eu le consentement éclairé de toutes les
personnes interviewées et la confidentialité des données
recueillies a été garantie en gardant l'anonymat des noms des
malades.
3.11. Limites de
l'étude
Notre étude étant rétrospective, elle n'est
pas à l'abri des biais concernant l'auto-sélection des
populations témoins et le recueil de l'information « exposition au
facteur » qui est différente entre les malades et les
témoins.
L'échantillonnage étant exhaustif, tous les
dossiers des opérés devraient être inclus, cependant
certains dossiers étaient incomplets, n'ont pas pu être
comptabilisés dans notre effectif de l'échantillon.
IV. RESULTATS :
Les résultats sont présentés par objectifs
spécifiques et s'articulent comme suit :
1°) Détermination de la
fréquence des infections du site chirurgical à l'Hôpital
Zone de Ouidah ;
2°) Identification des facteurs de risque
d'infection des plaies opératoires ;
3°) Mesure du niveau de connaissance du
personnel sur les infections des plaies opératoires
4.1. Analyse descriptive des
variables
Au total 521 dossiers des patients opérés de 2006
à 2007 ont été dépouillés soit 236 dossiers
dans le service de Chirurgie et 285 dans celui de
Gynéco-obstétrique.
4.1.1. Les
caractéristiques sociodémographiques et les données
cliniques des opérés
Tableau II : Les
caractéristiques socio démographiques et les
données cliniques des opérés à
l'hôpital Zone de Ouidah de 2006 à 2007 (n=521)
Variables
|
Effectif n= 521
|
(%)
|
Moyenne
(min ; max)
|
Age
|
521
|
-
|
26 ans (1 ; 90)
|
Service d'hospitalisation
|
|
|
|
· Chirurgie
|
236
|
45,3
|
-
|
· Gynéco-obstétrique
|
285
|
54,7
|
-
|
Sexe
|
|
|
|
· Masculin
|
168
|
32,2
|
-
|
· Féminin
|
353
|
67,8
|
-
|
Provenance
|
|
|
|
· Domicile
|
301
|
57,8
|
-
|
· Service de l'hôpital
|
6
|
1,1
|
-
|
· Transfert d'un autre centre
|
214
|
41,1
|
-
|
Diagnostic
|
|
|
|
· Pathologies chirurgicales
|
154
|
29,5
|
-
|
· Pathologies et grossesse
|
6
|
1,2
|
-
|
· Urgences chirurgicales
|
85
|
16,3
|
-
|
· Urgences obstétricales
|
276
|
53,0
|
-
|
Caractère de l'intervention
|
|
|
|
· Urgent
|
322
|
61,8
|
-
|
· Programmé
|
199
|
38,2
|
-
|
Pathologie chronique associée
|
|
|
|
· Infection à VIH
|
2
|
0,4
|
-
|
· Diabète
|
3
|
0,6
|
-
|
· Maladie cancéreuse
|
2
|
0,4
|
-
|
· cardiopathie
|
28
|
5,4
|
|
- · Autres maladies
|
58
|
11,1
|
-
|
· Aucune pathologie
|
428
|
82,1
|
-
|
Traitement en cours chez les patients
|
|
|
|
· Immunosuppresseurs
|
0
|
0,0
|
-
|
· Corticoïdes
|
6
|
1,2
|
-
|
· Antibiotiques
|
6
|
1,2
|
-
|
· Autre traitement
|
143
|
27,4
|
-
|
· Aucun traitement
|
366
|
70,2
|
-
|
Traitement antibiotique
|
|
|
|
· Oui
|
80
|
15,4
|
-
|
· Non
|
441
|
84,6
|
-
|
L'âge médian des opérés était
de 26 ans avec un minimum de 1 an et un âge maximum de 90 ans. Parmi
l'ensemble, 54,7 % des opérés étaient hospitalisés
dans le service de Gynéco-obstétrique. Plus de la moitié
des opérés était des Femmes avec un sexe ratio de 2
Femmes pour un Homme. La moitié des patients opérés venait
directement des domiciles. Parmi les 521 opérés, 322 ont subi
l'intervention chirurgicale de façon urgente. Sur l'ensemble des
opérés, plus de la moitié ne souffraient d'aucune
pathologie chronique associée à la maladie chirurgicale et aucun
traitement spécifique n'était administré chez 366
opérés parmi les 521. L'antibiothérapie était
administrée dans 15,4 % des cas.
4.1.2. Les
caractéristiques liées à l'acte chirurgical
Tableau III : Les
caractéristiques liées à l'acte chirurgical chez les
opérés à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006 à
2007(n=521).
variables
|
Effectif
n= 521
|
(%)
|
Duré du séjour pré
opératoire
|
|
|
· 1 jour
|
122
|
23,4
|
· > 1 jour
|
75
|
14,4
|
· < 1 jour
|
324
|
62,2
|
Rasage du champ opératoire
|
|
|
· Oui
|
451
|
86,6
|
· Non
|
70
|
13,4
|
Antibioprophylaxie
|
|
|
· Oui
|
509
|
97,7
|
· Non
|
12
|
2,3
|
Durée de l'intervention
|
|
|
· 1 heure
|
60
|
11,5
|
· 1 - 2 heures
|
140
|
26,9
|
· >2 heures
|
321
|
61,6
|
Mise en place de drain
|
|
|
· Oui
|
82
|
15,7
|
· Non
|
439
|
84,3
|
Délai de retrait du drain
|
|
|
· = 4 jours
|
58
|
70,7
|
· > 4 jours
|
24
|
29,3
|
Durée du séjour
postopératoire
|
|
|
· 1 semaine
|
235
|
45,1
|
· 2 semaines
|
180
|
34,5
|
· 3 semaines
|
43
|
8,3
|
· 4 semaines
|
13
|
2,5
|
· 5 semaines
|
50
|
9,6
|
Durée du suivi
postopératoire
|
|
|
· < 30 jours
|
2
|
0,4
|
· 30 jours
|
515
|
98,8
|
· > 30 jours
|
4
|
0,8
|
Rythme du pansement
|
|
|
· Chaque jour
|
90
|
17,3
|
· Un jour sur 2
|
6
|
1,2
|
· Un jour sur 4
|
425
|
81,6
|
· Autres
|
0
|
0,0
|
Mise en place d'implant / prothèse
|
|
|
· Oui
|
2
|
0,4
|
· Non
|
519
|
99,6
|
Mode de sortie des patients
opérés
|
|
|
· Guérison
|
498
|
95,6
|
· Evasion
|
7
|
1,3
|
· Transfert
|
10
|
1,9
|
· Décès
|
6
|
1,2
|
La durée du séjour pré opératoire
était de moins d'un jour chez 324 opérés parmi les 521.
Le rasage du champ opératoire était effectué dans 86,6 %
des cas. Presque tous les opérés avaient reçu une
antibiothérapie en per opératoire et les â lactamines
étaient les plus utilisées. Parmi les 521 opérés,
321 avaient une durée d'intervention de plus de deux heures. Le
drainage chirurgical était appliqué chez 82 opérés
parmi les 521et ce drain était retiré dans un délai
inférieur ou égal à quatre jours chez 58
opérés parmi les 82 opérés dont les plaies
opératoires avaient été drainées. La durée
du séjour postopératoire était d'une semaine chez 45,1 %
des opérés. Tous les opérés avaient une
durée de suivi postopératoire de 30 jours. Le pansement de la
plaie était renouvelé chez 425 opérés parmi les
521. La prothèse a été mise en place chez deux
opérés soit 0,4 %. Presque tous les patients
opérés sortaient guéris de l'hôpital soit 498.
4.1.3. Les caractéristiques liées à
l'infection de la plaie opératoire
Tableau IV : Les
caractéristiques liées à l'infection de la plaie
opératoire chez les opérés à l'hôpital Zone
de Ouidah de 2006 à 2007
variables
|
Effectif
n= 119
|
(%)
|
Infection de la plaie opératoire
|
|
|
· Oui
|
119
|
22,8
|
· Non
|
402
|
77,2
|
Structures intéressées par
l'infection
|
|
|
· Peau et tissu sous cutané sus
aponévrotique
|
39
|
32,8
|
· Aponévroses et muscles
|
31
|
26,1
|
· Organes et cavités profondes
|
49
|
41,2
|
Liquide/sérosité dans la plaie
|
|
|
· Oui
|
117
|
98,3
|
· Non
|
2
|
1,7
|
Signes locaux d'infection
|
|
|
· Douleur
|
65
|
54,6
|
· Tuméfaction
|
5
|
4,2
|
· Rougeur
|
4
|
3,4
|
· Chaleur
|
45
|
37,8
|
Déhiscence spontanée de la
plaie
|
|
|
· Oui
|
30
|
25,2
|
· Non
|
89
|
74,8
|
Ré intervention sur la plaie
|
|
|
· Oui
|
19
|
16,0
|
· Non
|
100
|
84,0
|
Parmi les 521 opérés, 119 ont
développé une infection de la plaie opératoire. Les
structures anatomiques les plus concernées par l'infection
étaient les organes et les cavités profondes dans 41,2 % des cas
infectés. On notait la présence de liquide
/sérosité dans la plaie opératoire chez presque tous les
opérés infectés. Le signe local d'infection le plus
fréquemment évoqué par les opérés
était la douleur au niveau de la plaie opératoire. Plus du quart
des opérés infectés présentait une
déhiscence de la plaie opératoire. Parmi les 119
opérés infectés, 19 ont subi une ré intervention
chirurgicale de leurs plaies opératoires.
4.1.4. Répartition des
types de plaie chez les opérés à l'hôpital de Zone
de Ouidah de 2006 à 2007
Figure N° 2 :
Répartition des opérés selon les types de plaie à
l'hôpital Zone de Ouidah de 2006 à 2007.
Plus de la moitié des plaies chez les
opérés était propre.
4.2. La prévalence de
l'infection du site opératoire à l'hôpital Zone de Ouidah
de 2006 à 2007.
Tableau V : répartition des
opérés en fonction de la présence ou non de l'infection
de la plaie opératoire à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006
à 2007.
Infection de la plaie opératoire
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
119
|
22,8
|
Non
|
402
|
77,2
|
Total
|
521
|
100,0
|
Parmi les 521 opérés, 119 ont
développé une infection de la plaie opératoire. IC
à 95 % = [19,4% ; 26,7%]
4.3. Identification des
facteurs de risque associés à l'infection de la plaie
opératoire
4.3.1. Analyse uni
variée des variables :
Tableau VI : étude de la
relation entre l'infection de la plaie opératoire et les
caractéristiques sociodémographiques des opérés
à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006 à 2007(n=521) :
analyse uni variée
variables
|
Infection de la plaie opératoire
|
ORb
|
IC à 95%
|
P value
|
Oui
119
|
Non
402
|
Age (années)
|
|
|
|
|
0,0029
|
· 1 - 30
|
69
|
267
|
1
|
-
|
-
|
· 30 - 60
|
36
|
120
|
1,16
|
[0,74- 1,83]
|
-
|
· >60
|
14
|
15
|
3,61
|
[1,66- 7,84]
|
-
|
Sexe
|
|
|
|
|
0,0 32
|
· Masculin
|
48
|
120
|
1
|
-
|
-
|
· Féminin
|
71
|
282
|
0,63
|
[0,41 - 0,96]
|
-
|
Service d'hospitalisation
|
|
|
|
|
0,0007
|
· Chirurgie
|
70
|
166
|
1
|
-
|
-
|
· Gynéco-obstétrique
|
49
|
236
|
0,49
|
[0,33 - 0,75]
|
-
|
ORb : Odds Ratio brut
IC à 95% : Intervalle de Confiance à 95 %
P value significatifs sont soulignés c'est-à-dire
inférieur à 0,05
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est significativement plus élevé chez les
opérés âgés de plus de 60 ans (OR = 3,61 ; IC
à 95% = [1,66 - 7,84]) que chez ceux âgés de 30 à 60
ans en prenant les opérés âgés de 1 à 30 ans
comme référence.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est significativement plus élevé (OR =
1,58 ; IC à 95% = [0,41 - 0,96]) chez les Femmes que chez les
Hommes : risque protecteur de 0,63 équivalent à un facteur
de risque de 1,58 soit (1/0,63).
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 2,04 ; IC à 95% = [0,33 - 0,75]) chez les
opérés hospitalisés dans le service de
Gynéco-obstétrique que ceux hospitalisés dans le service
de Chirurgie : risque protecteur de 0,49 équivalent à un
facteur de risque de 2,04 soit (1/0,49).
Tableau VII : étude de la
relation entre l'infection de la plaie opératoire et les données
cliniques des opérés à l'hôpital Zone de Ouidah de
2006 à 2007(n=521) : analyse uni variée
variables
|
Infection de la plaie opératoire
|
ORb
|
IC à 95%
|
P value
|
Oui
119
|
Non
402
|
Traitement antibiotique
|
|
|
|
|
10-4
|
· Oui
|
35
|
45
|
1
|
-
|
-
|
· Non
|
84
|
357
|
0,30
|
[0,18 - 0,50]
|
-
|
Caractère de l'intervention
|
|
|
|
|
0,74
|
· Programmé
|
47
|
152
|
1
|
-
|
-
|
· Urgent
|
72
|
250
|
0,93
|
[0,61 - 1,42]
|
-
|
Pathologies associées
|
|
|
|
|
0,95
|
· Non
|
98
|
330
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
21
|
72
|
0,98
|
[0,57 - 1,68]
|
-
|
Traitement associé
|
|
|
|
|
<19.10-4
|
· Non
|
70
|
296
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
49
|
106
|
1,95
|
[1,28 - 2,99]
|
-
|
ORb : Odds Ratio brut
IC à 95% : Intervalle de Confiance à 95 %
P value significatifs sont soulignés c'est-à-dire
inférieur à 0,05
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 3,33 ; IC à 95% = [0,18 - 0,50]) chez les
opérés n'ayant pas reçu un traitement antibiotique que
ceux ayant reçu un traitement antibiotique : risque protecteur de 0,30
équivalent à un facteur de risque de 3,33 soit (1/0,30).
Ø Il n'y a pas de différence de risque pour la
survenue de l'infection de la plaie opératoire entre les patients
opérés en urgence et ceux opérés en programmation
(p = 0,74).
Ø Il n'y a pas de différence de risque pour la
survenue de l'infection de la plaie opératoire entre les patients
opérés avec une pathologie associée et ceux
opérés sans pathologie associée (p = 0,95).
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(0R = 1,59 ; IC à 95% = [1,28 - 2,99]) chez les
opérés ayant un traitement associé que ceux n'ayant pas
un traitement associé.
Tableau VIII : étude de la
relation entre l'infection de la plaie opératoire et les données
liées à l'acte chirurgical des opérés à
l'hôpital Zone de Ouidah de 2006 à 2007 (n=521) : analyse uni
variée
variables
|
Infection de la plaie opératoire
|
ORb
|
IC à 95%
|
P value
|
Oui
119
|
Non
402
|
Antibioprophylaxie
|
|
|
|
|
3.10-4
|
· Oui
|
111
|
398
|
1
|
-
|
-
|
· Non
|
8
|
4
|
0,14
|
[0,04 - 0,47]
|
-
|
Classes d'antibiotiques utilisées
|
|
|
|
|
3.10-4
|
· â lactamines
|
72
|
316
|
1
|
|
-
|
· Autres classes d'antibiotiques
|
47
|
82
|
2,52
|
[1,52 - 3,91]
|
-
|
Rasage du champ opératoire
|
|
|
|
|
0,032
|
· Non
|
23
|
47
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
96
|
355
|
0,55
|
[0,32 - 0,96]
|
-
|
Types de plaie
|
|
|
|
|
< 10-4
|
· Plaies propres
|
47
|
268
|
1
|
-
|
-
|
· Plaies contaminées et sales/infectées
|
72
|
134
|
3,06
|
[2,01 - 4,67]
|
-
-
|
Durée d'hospitalisation
|
|
|
|
|
< 10-4
|
· 1semaine
|
14
|
221
|
1
|
-
|
-
|
· > 1 semaine
|
105
|
181
|
9,16
|
[5,07 - 16,54]
|
-
|
Durée de l'intervention
|
|
|
|
|
< 5.10-4
|
· 1 heure
|
3
|
57
|
1
|
-
|
-
|
· =2 heures
|
116
|
345
|
6,39
|
[1,96 - 20,79]
|
-
|
Mise en place de drain
|
|
|
|
|
< 10-4
|
· Non
|
68
|
371
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
51
|
31
|
8,98
|
[5,36 - 15,03]
|
-
|
Rythme du pansement de la plaie
opératoire
|
|
|
|
|
< 10-4
|
· Un jour sur deux
|
56
|
40
|
1
|
-
|
-
|
· Un jour sur quatre
|
63
|
362
|
0,12
|
[0,08 - 0,20]
|
-
|
Séjour préopératoire
|
|
|
|
|
0,37
|
· < 1jour
|
30
|
92
|
1
|
-
|
|
· 1 jour
|
21
|
54
|
1,23
|
[0,75 - 2,01]
|
|
· > 1 jour
|
68
|
256
|
1,46
|
[0,83 - 2,59]
|
|
ORb : Odds Ratio brut
IC à 95% : Intervalle de Confiance à 95 %
P value significatifs sont soulignés c'est-à-dire
inférieur à 0,05
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 7,14 ; IC à 95% = [0,04 - 0,47]) chez les
opérés n'ayant pas reçu une antibioprophylaxie que ceux
ayant reçu une antibioprophylaxie : risque protecteur de 0,14
équivalent à un facteur de risque de 7,14 soit (1/0,14).
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(0R = 2,52 ; IC à 95% = [1,52 - 3,91]) chez les
opérés ayant un traitement avec les autres classes
d'antibiotique comparativement à ceux ayant reçu un
traitement avec les â-lactamines.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 1,82 ; IC à 95 % = [0,32 - 0,96]) chez les
opérés ayant subi un rasage du champ opératoire par
rapport à ceux n'ayant pas subi un rasage du champ opératoire :
risque protecteur de 0,55 équivalent à un facteur de risque de
1,82 soit (1/0,55).
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 3,06 ; IC à 95% = [2,01 - 4,67]) chez les
opérés ayant une plaie sale/infectée comparativement
à ceux ayant une plaie propre.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 9,16 ; IC à 95% = [5,07 - 16,54]) chez les
opérés ayant séjourné plus d'une semaine
comparativement à ceux ayant séjourné une semaine
à l'Hôpital.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 6,39IC à 95% = [1,96 - 20,79]) chez les opérés ayant
une durée d'intervention de plus de deux heures comparativement
à ceux ayant une durée d'intervention d'une heure.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 8,98 ; IC à 95% = [5,36 - 15,03]) chez les
opérés ayant reçu un drain comparativement à
ceux n'ayant pas reçu de drain.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 8,33 ; IC à 95% = [0,08 - 0,20]) chez les
opérés ayant un rythme de pansement d'un jour sur quatre que
ceux ayant un rythme de pansement d'un jour sur deux : risque protecteur de
0,12 équivalent à un facteur de risque de 8,33 soit
(1/0,12).
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est plus élevé (OR = 1,46 ; IC à
95% = [0,83 - 2,59]) chez les opérés ayant séjourné
plus d'un jour à l'hôpital avant l'opération
comparés à ceux ayant séjourné un jour avant l'acte
chirurgical, en prenant comme référence les opérés
séjournant moins d'un jour mais la différence n'est pas
significative.
4.3.2. Analyse multi
variée des variables
Les variables explicatives retenues dans un premier temps
sont : l'âge en 3 classes, le sexe, le service d'hospitalisation,
le traitement associé en 2 classes, antibioprophylaxie, la classe
d'antibiotique utilisée en 2 classes, le rasage du champ
opératoire, le type de plaie en 2 classes, la durée
d'hospitalisation en 2 clases, la durée de l'intervention en 2 classes,
la mise en place de drain, et le rythme du pansement en 2 classes. Au cours de
cette analyse, nous avons procédé à la recherche de la
relation ajustée entre les facteurs et l'infection de la plaie
opératoire. Elle a permis de retenir parmi tous les facteurs, ceux qui
expliqueraient mieux la survenue de l'infection de la plaie opératoire
(facteurs prédictifs).
Le modèle logistique complet est constitué par
les variables dont le seuil de signification est de 20%. Pour la
sélection des variables non significatifs, nous avons utilisé le
test de Vraisemblance.
Les résultats de cette analyse multi variée sont
résumés dans le tableau ci après (tableau IX).
Tableau IX:
Analyse multi variée en régression logistique des facteurs
influençant la survenue de l'infection des plaies opératoires
chez les opérés à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006
à 2007 (n=521) : modèle complet
variables
|
Infection de la plaie opératoire
n=521
|
ORa
|
IC à 95%
|
P value
|
Oui
119
|
Non
402
|
Age (années)
|
|
|
|
|
>0,10
|
· 1 - 30
|
69
|
267
|
1
|
-
|
|
· 30 - 60
|
36
|
120
|
1,68
|
[0,94 - 2,98]
|
-
|
· >60
|
14
|
15
|
2,21
|
[0,67 - 7,31]
|
-
|
Antibioprophylaxie
|
|
|
|
|
0,96
|
· Oui
|
35
|
45
|
1
|
-
|
|
· Non
|
84
|
357
|
0,00
|
[0,00 - 1,0]
|
|
Classes d'antibiotiques
|
|
|
|
|
0,06
|
· â lactamines
|
72
|
316
|
1
|
-
|
-
|
· Autres classes
|
47
|
82
|
1,81
|
[0,98 - 3,36]
|
-
|
Mise en place de drain
|
|
|
|
|
0,77
|
· Non
|
68
|
371
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
51
|
31
|
0,82
|
[0,21 - 3,19]
|
-
|
Durée d'hospitalisation
|
|
|
|
|
<0,01
|
· 1 semaine
|
14
|
221
|
1
|
-
|
-
|
· > 1 semaine
|
69
|
181
|
11,97
|
[5,69 - 25,20]
|
-
|
Durée de l'intervention
|
|
|
|
|
0,02
|
· 1 heure
|
3
|
57
|
1
|
-
|
-
|
· > 1 heure
|
116
|
345
|
6,98
|
[1,32 - 37,07]
|
-
|
Rythme du pansement
|
|
|
|
|
<0,01
|
· Un jour sur deux
|
56
|
40
|
1
|
-
|
-
|
· Un jour sur quatre
|
63
|
362
|
0,11
|
[0,03 - 0,46]
|
-
|
Rasage du champ opératoire
|
|
|
|
|
0,14
|
· Non
|
23
|
47
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
96
|
335
|
1,97
|
[0,80 - 4,86]
|
-
|
Service d'hospitalisation
|
|
|
|
|
0,85
|
· Chirurgie
|
70
|
166
|
1
|
-
|
-
|
· Gynéco-obstétrique
|
49
|
236
|
0,89
|
[0,27 - 2,93]
|
-
|
sexe
|
|
|
|
|
0,62
|
· Masculin
|
48
|
120
|
1
|
-
|
-
|
· Féminin
|
71
|
282
|
1,26
|
[0,51 - 3,15]
|
-
|
Traitement associé
|
|
|
|
|
0,74
|
· Non
|
70
|
296
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
49
|
106
|
0,90
|
[0,47 - 1,70]
|
-
|
Types de plaies
|
|
|
|
|
0,51
|
· Plaies propres
|
47
|
268
|
1
|
-
|
-
|
· Plaies contaminées et sales/infectées
|
72
|
134
|
1,29
|
[0,60 - 2,77]
|
-
|
ORa : Odds Ratio ajusté
IC à 95% : Intervalle de Confiance à 95 %
P value significatifs sont soulignés c'est-à-dire
inférieur à 0,05
La procédure de modélisation a été
inspirée de l'approche d'Hosmer et Lemeshow permettant la
sélection du meilleur modèle en se basant sur le maximum de
vraisemblance. A partir du modèle complet, nous avons
procédé à la détermination des p values
réels pour les variables ayant plus de deux modalités dans le
modèle avec les résultats des Chi2 de Wald. Ensuite, nous avons
sélectionné par la méthode dégressive pas à
pas pour éliminer les variables dont le p value n'est pas significatif
(P value > 0,05). La recherche des facteurs de confusion et de
modificateurs d'effet a été effectuée à partir de
l'appréciation de la variation relative (VR) de l'apport de chaque
variable à enlever dans le modèle. Nous avons retenu un seuil de
20% pour la VR de chaque variable. Les variables retenues dans le
modèle final sont présentés dans le tableau ci
après (tableau X).
Tableau X:
Analyse multi variée en régression logistique des facteurs
influençant la survenue de l'infection des plaies opératoires
chez les opérés à l'hôpital Zone de Ouidah de 2006
à 2007 (n=521) : modèle Final
Facteurs
|
Infection de la plaie opératoire
n=521
|
ORa
|
IC à 95%
|
P value
|
Oui
119
|
Non
402
|
Antibioprophylaxie
|
|
|
|
|
0,96
|
· Oui
|
35
|
45
|
1
|
-
|
|
· Non
|
84
|
357
|
0,00
|
[0,00 - 1,0]
|
|
Classes d'antibiotiques
|
|
|
|
|
0,03
|
· â lactamines
|
72
|
316
|
1
|
-
|
-
|
· Autres classes
|
47
|
82
|
1,92
|
[1,06 - 3,49]
|
-
|
Durée d'hospitalisation
|
|
|
|
|
<0,01
|
· 1 semaine
|
14
|
221
|
1
|
-
|
-
|
· >= 2 semaines
|
69
|
37
|
10,78
|
[5,33 - 21,79]
|
-
|
Durée de l'intervention
|
|
|
|
|
0,02
|
· 1 heure
|
3
|
57
|
1
|
-
|
-
|
· >= 2 heures
|
74
|
247
|
6,80
|
[1,43 - 32,46]
|
-
|
Rythme du pansement
|
|
|
|
|
<0,01
|
· Un jour sur deux
|
56
|
40
|
1
|
-
|
-
|
· Un jour sur quatre
|
63
|
362
|
0,12
|
[0,06 - 0,24]
|
-
|
Rasage du champ opératoire
|
|
|
|
|
0,16
|
· Non
|
23
|
47
|
1
|
-
|
-
|
· Oui
|
96
|
335
|
1,86
|
[0,78 - 4,41]
|
-
|
ORa : Odds Ratio ajusté
IC à 95% : Intervalle de Confiance à 95 %
P value significatifs sont soulignés c'est-à-dire
inférieur à 0,05
Test de likelihood = 173, 4706
P value = 0, 00
La variable antibioprophylaxie a été retenue dans
ce modèle final car elle constitue un facteur de confusion pour la
variable durée de l'intervention. La variable rasage du champ
opératoire est un facteur de confusion pour la variable rythme de
pansement, raison pour laquelle on le maintient dans ce modèle.
Ø Ajusté sur les autres facteurs, Il n'y a pas de
différence de risque (ORa = 0,00 ; IC à 95% =
[0,00 - 1,0]) de survenue de l'infection de la plaie opératoire entre
les opérés ayant subi une antibioprophylaxie et ceux n'ayant pas
subi l'antibioprophylaxie.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est significativement plus élevé
(0Ra = 1,92 ; IC à 95% = [1,06 - 3,49]) chez les
opérés ayant un traitement avec les autres classes
d'antibiotique comparativement à ceux ayant reçu un
traitement avec les â-lactamines en ajustant sur les autres
facteurs.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(ORa = 10,78 ; IC à 95% = [5,33 - 21,79]) chez les
opérés ayant séjourné plus d'une semaine
comparativement à ceux ayant séjourné une semaine
à l'Hôpital en ajustant sur les autres facteurs dans le
modèle.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(ORa = 6,80 ; IC à 95% = [1,43 - 32,46]) chez les
opérés ayant une durée d'intervention de plus de deux
heures que ceux ayant une durée d'intervention de plus d'une heure
en ajustant sur les autres facteurs.
Ø Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(ORa = 8,33 ; IC à 95% = [0,06 - 0,24]) chez les
opérés ayant un rythme de pansement d'un jour sur quatre que
ceux ayant un rythme de pansement d'un jour sur deux en ajustant sur les autres
facteurs : risque protecteur de 0,12 équivalent à un
facteur de risque de 8,33 soit (1/0,12).
Ø Ajusté sur les autres facteurs, le risque de
survenue de l'infection de la plaie opératoire est plus
élevé (ORa = 1,86 ; IC à 95% = [0,78 -
4,41]) chez les opérés ayant subi un rasage du champ
opératoire par rapport à ceux n'ayant pas subi un rasage du champ
opératoire mais la différence n'est pas statistiquement
significative.
4.4. Mesure du niveau de
connaissance du personnel sur l'hygiène hospitalière
Au décours des entretiens avec les personnes ressources de
l'hôpital et l'observation de l'environnement hospitalier, nos constats
ont été les suivants :
1°) Le personnel de l'hôpital de Zone
de Ouidah n'est pas formé sur les infections hospitalières en
général et sur celles des plaies opératoires en
particulier. Il existe un comité de lutte contre les infections
hospitalières.
2°) Les facteurs et les situations
incriminées dans la survenue des infections des plaies
opératoires dépendent à la fois des malades, du personnel
et de l'organisation des services :
· Les malades n'ont pas toujours les moyens financiers pour
honorer les ordonnances médicales délivrées à
l'hôpital en particulier les antibiotiques. Le nombre de visiteurs et de
Gardes malades sans oublier leurs comportements pourraient entrainer des
risques supplémentaires de contamination des plaies
opératoires.
· Le personnel soignant ne respecte pas rigoureusement les
règles d'hygiène et d'asepsie tant dans la période per
opératoire que dans celle postopératoire. En per
opératoire certains agents de santé font des va et vient tout au
long du bloc opératoire. En postopératoire la manipulation du
matériel et les plaies exposent davantage à la contamination.
· Parmi les facteurs organisationnels nous avons
retenu :
- les références tardives depuis les formations
sanitaires périphériques ;
- l'insuffisance des boites de pansements ;
- L'insuffisance et l'inadaptation des produits utilisés
pour la décontamination ;
- Le nombre relativement élevé de malades dans les
salles d'hospitalisation.
Cependant on notait une aération suffisante des deux
salles d'intervention et le système de climatisation bien fonctionnel.
3°) Les étapes de
décontamination, de nettoyage et de stérilisation sont
respectées mais le mauvais état du stérilisateur
(minuterie) et l'absence de machines à laver des blouses et des champs
souillés après les interventions, entravent souvent le bon
fonctionnement du service de stérilisation.
4°) Le matériel stérile est
séparé du matériel souillé et des déchets
à travers un circuit.
Les poubelles plastiques sans couvercles sont un
réservoir de germes qui s'ouvre dans la salle de pansement.
5°) Les déchets biomédicaux
sont collectés, transportés et incinérés loin des
hospitalisations puis enfouis dans une grande fosse. Cependant des
insuffisances persistent surtout au niveau du tri à la base car les
objets coupants et piquants sont parfois mélangées aux ordures
ménagères.
V. DISCUSSSION
5.1. Qualité et
Validité des résultats
Notre étude a permis de déterminer la
prévalence de l'infection des plaies opératoires et les facteurs
prédictifs associés à l'Hôpital de Zone de Ouidah
Tous les dossiers des malades opérés n'ont pas
été retrouvés. Parmi ceux trouvés sur place
à l'archivage, certains étaient inexploitables car ne contenant
pas les données recherchées.
La nature rétrospective de notre étude n'a pas
permis d'explorer tous les facteurs prédictifs pouvant être
associés à la survenue de l'infection de la plaie
opératoire à l'Hôpital Zone de Ouidah.
Le facteur de risque lié au microorganisme
incriminé dans l'infection de la plaie opératoire n'a pu
être exploré à cause du plateau technique du laboratoire de
l'Hôpital de Zone. Le diagnostic de l'infection a été
clinique.
Le facteur de risque lié à l'opérateur
(chirurgien) n'a pas été pris en compte car durant toute la
période de l'étude, l'Hôpital n'avait qu'un seul Chirurgien
et un seul Gynécologue-obstétricien qui avaient chacun plus de 15
années de service, ce qui pourrait biaiser les résultats par
rapport à l'expérience de l'opérateur.
La catégorisation des plaies a été faite
à posteriori ce qui pourrait entrainer des biais de sélection. Il
en est de même pour le siège de l'infection.
L'absence de données anthropométriques (poids,
taille) sur les dossiers médicaux, n'a pas permis de rechercher
l'obésité comme une exposition à la survenue de
l'infection de la plaie opératoire à l'Hôpital de Zone de
Ouidah.
Nous pensons que certains biais d'information pourraient avoir
affecté de façon significative les résultats de cette
étude. En effet, le personnel hospitalier n'était probablement
pas suffisamment motivé pour porter toute l'attention requise à
ce travail et ainsi recueillir des informations de bonne qualité.
5.2. La comparaison des
résultats
5.2.1. La prévalence de
l'infection de la plaie opératoire :
La prévalence de l'infection de la plaie opératoire
à l'Hôpital de Zone de Ouidah est de 22,8 %.
MAKOUTODE M. dans sa thèse a trouvé une
prévalence de 33,8 % [3] qui est nettement
supérieure à celle de notre étude. Cette différence
pourrait être due à l'aspect prospectif de son étude et
tous les facteurs incriminés étaient explorés. Deux autres
études menées au CNHU ont eu respectivement une prévalence
de 19,6 % et de 10,52 % [5].
Ces deux prévalences étant inférieures à
la nôtre. La différence observée pourrait s'expliquer par
d'importants efforts déployés par les autorités
hospitalières après les recommandations faites en son temps par
l'étude de MAKOUTODE M.
BIRINTANYA N. en 2002 a rapporté une
prévalence d'infection de la plaie opératoire de 10,1
% au centre Hospitalier Départemental de L'OUEME du PLATEAU
au Bénin [5]. Celle-ci est moins importante que la
prévalence de notre étude.
En Tunisie, HOUET K. et all ont rapporté une
prévalence de l'infection des plaies opératoires en chirurgie
digestive de 3,53 % [14] qui est largement en
deçà de notre taux.
Ainsi une étude réalisée aux Etats-Unis
entre 1977 et 1988 a montré une incidence variant entre 4,6 % et 8,2 %
selon le type d'hôpital [5].
Notre taux, est largement en deçà, de celui
trouvé au CHU HASSAN II de Fez qui est de 46 % [6] et
de celui rapporté par d'autres études :
En Suisse, une étude de prévalence des
infections nosocomiales réalisée en 1996 dans 4 hôpitaux
universitaires a montré que les infections du site opératoire
figuraient en première place, représentant 30% de toutes les
infections [10].
Une étude réalisée au Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) Bab El Oued d'Alger a montré que les infections
de plaies opératoires étaient les plus fréquentes,
constituant 35,4% de l'ensemble des infections [8].
L'estimation de la prévalence de l'infection de la plaie
opératoire dans notre échantillon est plus élevée
que celle trouvée dans d'autres études : En 1999 et au
même Centre Hospitalier, N'DA M'PO I. nota une incidence de 10,52 %
[2].
Au Burkina Faso, DAO B. et all ont rapporté une
prévalence de 11,25 % d'infection des plaies opératoires
[15].
MUTOMBO DP. Et all au Congo Démocratique (ex Zaïre)
ont trouvé une prévalence de 19 % [16]. Les
réseaux de surveillance de l'incidence de l'infection nosocomiale en
France montrent qu'entre 1999 et 2002, chez les patients à faible risque
d'infections nosocomiales, le taux d'incidence des infections du site
opératoire (ISO) est de 0,66 pour 100 interventions (sur une base de
126144 interventions) et varie selon l'intervention : pour les prothèses
de hanche, le taux d'ISO est de 0,51% et pour les césariennes de 1,83%
[17].
Le Comité d'Infectiologie de l'Association
Française d'Urologie (CIAFU) a rapporté une prévalence de
malades infectés en Chirurgie de 6,1 % [18].
D'autres études ont trouvé un taux supérieur
à celui de notre étude :
OTHEPA M O. et RUI T. ont estimé qu'environ 38,6 % des
plaies opérés étaient infectées
[19]. Le Réseau d'Alerte, d'investigation et de
surveillance des Infections Nosocomiales (RAISIN) a estimé que parmi
l'ensemble des IN identifiées chez les opérés les ISO
représentaient 25,4 % [20].
5.2.2. Les facteurs de
risque
Etant donné la multiplicité des facteurs qui
contribuent pour aboutir à l'infection, une étude plus exhaustive
et de type prospectif renseignerait avec plus de précision sur le
rôle absolu et relatif joué par chacun des paramètres
étudiés.
Néanmoins, les paramètres choisis
représentent un ensemble pertinent. Leur étude, basée sur
le calcul des fréquences et des moyennes et sur l'évaluation
statistique du risque infectieux, a fourni des indications suffisamment fiables
sur le plan pratique.
Ainsi un certain nombre de facteurs ont été
associés de façon très significative à la survenue
de l'infection de la plaie opératoire :
5.2.2.1. Les facteurs de risque
liés au patient
Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est significativement plus élevé chez les
opérés âgés de plus de 60 ans (OR = 3,61 ; IC
à 95% = [1,66 - 7,84]) que chez ceux âgés de 30 à 60
ans en prenant les opérés âgés de 1 à 30 ans
comme référence. Ce qui est superposable à l'association
trouvée par la littérature [2, 3, 4, 5, 7, 11, 19, 21,
22].
Nous avons trouvé une association entre le sexe et
l'infection de la plaie opératoire au décours de notre
étude, cependant dans la littérature, elle n'est rapportée
nulle part. Malgré, BIRINTANYA N. avait eu cette association au cours
de son étude [5]. Cela pourrait s'expliquer par le
nombre élevé de malades opérés dans le service de
Gynéco-obstétrique qui est exclusivement féminin. Une
association significative avec le service d'hospitalisation serait due au
nombre important de femmes dans notre échantillon.
Les pathologies chroniques chez l'opéré n'ont pas
été associées (p = 0,95) pour notre étude, ce qui
s'expliquerait par un bilan pré opératoire pauvre ou des fois
inexistant pour la recherche des maladies avant l'intervention chirurgicale.
Au décours de notre étude, le risque de survenue de
l'infection de la plaie opératoire est très significativement
plus élevé (0R = 1,59 ; IC à 95% = [1,28 - 2,99])
chez les opérés ayant un traitement associé que ceux
n'ayant pas un traitement associé. FRANCIOLI P. et all
[7] et d'autres auteurs [2, 3, 4] avaient
également notifié ce lien.
5.2.2.2. Les facteurs de risque
liés à l'acte chirurgical
Le rasage préopératoire influence également
le risque opératoire. Plusieurs études ont montré une
augmentation du risque lorsque les poils étaient enlevés avec un
rasoir à main par rapport à un rasoir électrique ou une
épilation. De plus, lorsqu'un rasoir à main était
utilisé, le risque était double lorsque le rasage était
effectué dans les 24 heures qui précédaient
l'opération par rapport à immédiatement avant
l'opération.
Dans notre série, Le risque de survenue de l'infection de
la plaie opératoire est très significativement plus
élevé (OR = 1,82 ; IC à 95 % = [0,32 - 0,96]) chez
les opérés ayant subi un rasage du champ opératoire par
rapport à ceux n'ayant pas subi un rasage du champ opératoire.
Ceci est conforme avec les résultats apportés par d'autres
études [7, 19].
Le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 3,06 ; IC à 95% = [2,01 - 4,67]) chez les
opérés ayant une plaie sale/infectée comparativement
à ceux ayant une plaie propre. Ceci apporte une conformité
avec la littérature [2, 3, 5, 7, 21].
L'infection de la plaie opératoire rallonge la
durée du séjour postopératoire. Plus le séjour
postopératoire est long, plus le risque de survenue de l'infection de la
plaie est élevé. C'est ainsi que dans notre enquête, nous
avons trouvé que le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus élevé
(OR = 9,16 ; IC à 95% = [5,07 - 16,54]) chez les
opérés ayant séjourné plus d'une semaine
comparativement à ceux ayant séjourné une semaine
à l'Hôpital. Plusieurs auteurs avaient mentionné dans leurs
études [2, 5, 7, 16, 21].
Le risque d'infection de la plaie opératoire semble
particulièrement accru pour les opérations qui durent plus de
deux heures. Dans cette étude impliquant 521 opérations, le
risque liée à une opération de plus de deux heures est de
6,39 (IC à 95% = [1,96 - 20,79]). Plusieurs facteurs sont
évoqués pour expliquer cette augmentation du risque :
augmentation de la contamination de la plaie, augmentation du traumatisme
chirurgical, augmentation du nombre de sutures et de procédures
d'électrocoagulation, augmentation des pertes sanguines, diminution de
l'effet des antibiotiques prophylactiques. Ce résultat concorde avec
celui rapporté par d'autres études [2, 5, 6, 7, 16,
21].
Nous n'avions pas trouvé de différence de risque
entre les patients opérés en programmation et ceux
opérés en urgence par rapport à la survenue de l'infection
de la plaie opératoire au décours de notre enquête (p =
0,74). Cela pourrait probablement s'expliquer par la disponibilité d'un
kit d'urgence remboursable au niveau du bloc opératoire. Ce qui
permettra à tous les patients opérés d'accéder aux
premiers soins au bloc. Une antibioprophylaxie chirurgicale efficace doit
permettre de réduire de façon significative le risque d'infection
de la plaie opératoire. C'est un point de vue unanimement
partagé par les auteurs [3, 5, 7, 14, 21, 22]. Notre
étude a que le risque de survenue de l'infection de la plaie
opératoire est très significativement plus
élevé : 7,14 (IC à 95% = [0,04 - 0,47]) chez les
opérés n'ayant pas reçu une antibioprophylaxie en per
opératoire. Il en de même pour les classes d'antibiotique
utilisées. Ce risque a été de 2,52 (IC à 95% =
[1,52 - 3,91]) pour les opérés traités avec les autres
familles d'antibiotiques comparés à ceux mis sous les
â-lactamines.
Le risque lié à la mise en place d'un drain a
été de 8,98 chez les opérés ayant reçu un
drain comparativement à ceux n'ayant pas été drainé
(IC à 95% = [5,36 - 15,03]). Dans la littérature, des
études ont rapporté le même résultat [7,
16].
Les opérés ayant un rythme de pansement d'un jour
sur quatre (pansement au 5ème jour) ont un risque de 8,33 (IC
à 95% = [0,08 - 0,20]) d'avoir leurs plaies infectées par rapport
à ceux ayant un pansement d'un jour sur deux (pansement 48 ème
Heure). FANCIOLI P. et all [7] avaient tiré la
même conclusion.
Un séjour préopératoire prolongé
augmente le risque d'infection en dehors de la présence d'autre facteur
de risque. Dans notre série, le risque de survenue de l'infection de la
plaie opératoire est plus élevé (OR = 1,46 ; IC
à 95% = [0,83 - 2,59]) chez les opérés ayant
séjourné plus d'un jour à l'hôpital avant
l'opération comparés à ceux ayant séjourné
un jour avant l'acte chirurgical, en prenant comme référence les
opérés séjournant moins d'un jour mais la
différence n'est pas significative. Cette association non significative
a été mentionnée par MAKOUTODE M. [3].
Cependant dans la littérature d'autres auteurs ont
trouvé ce lien significatif [2, 5, 7]. Cette
différence pourrait s'expliquer par la difficulté liée
à la détermination de la date d'admission avant l'acte
opératoire dans notre étude.
5.2.2.3. Modèle
prédictif de l'infection de la plaie opératoire
L'analyse multi variée nous a permis d'établir un
modèle prédictif de l'infection de la plaie opératoire.
Les facteurs prédictifs retenus sont : la durée de
l'intervention (OR = 6,80 ; IC à 95% = [1,43 - 32,46]), la
durée d'hospitalisation (OR = 10,78 ; IC à 95% = [5,33 -
21,79]), le rythme du pansement (OR = 0,12 ; IC à 95% = [0,06 -
0,27]), la classe d'antibiotique utilisée en per opératoire (OR =
1,92 ; IC à 95% = 1,06 - 3,49]).
Les facteurs antibioprophylaxie et le rasage du champ
opératoire, ajustés sur les autres facteurs n'ont pas
été significatifs. Ils constituent des facteurs de confusion
respectivement pour la durée de l'intervention et le rythme du
pansement.
La majorité facteurs que nous avons identifié sont
clairement retrouvés comme facteurs de risque dans la littérature
tels que la durée de l'intervention [2, 5, 6, 7, 16, 21],
la durée d'hospitalisation [2, 5, 7, 16, 21],
le rythme du pansement [7]. La classe d'antibiotique
utlisée est un facteur prédictif mais peu abordé dans la
littérature à cause de multiples biais de confusion.
L'antibioprophylaxie est un facteur bien retenu par plusieurs
études [3, 5, 7, 14, 21, 22] mais à l'issue de
notre modélisation, ajustée sur les autres facteurs, elle n'a pas
été significative. Cela pourrait probablement être dû
au nombre élevé de patients opérés mis
systématiquement sous antibiotiques en per opératoire. Donc
liée à l'organisation des soins à l'hôpital
où tous les opérés ont accès à un kit
d'urgence.
Un échantillon plus important que celui de notre
enquête pourrait minimiser autant que possible les biais de
sélection et d'information relatifs à notre étude.
Les entretiens effectués avec le personnel de
l'hôpital de Zone de Ouidah, nous a permis de constater qu'il y a un
besoin de formation sur les infections nosocomiales. Certes le personnel a
une connaissance sur le risque infectieux hospitalier et il existe un
comité de lutte contre ces infections mais la prise de conscience n'est
pas effective. Il aurait été intéressant de connaitre les
attitudes, les connaissances et les pratiques des malades et des gardes malades
ce qui refléterait mieux l'environnement dans lequel évolue
l'opéré. Mais le caractère rétrospectif de notre
étude ne nous permettra pas d'aborder cet aspect prospectif du
comportement des malades et gardes malades. FRANCIOLI P. et all
[7] avaient suggéré que le lavage des mains
entre deux pansements et le port de gants stériles réduiraient
significativement la fréquence des infections nosocomiales. Ce qui n'est
pas systématique dans nos milieux hospitaliers.
La réduction du risque infectieux passe obligatoirement
par l'amélioration des connaissances, des attitudes et des pratiques du
personnel en matière de prévention des infections à
transmission intra hospitalière.
VI. CONCLUSION
Au total notre étude, malgré ses limites, nous a
permis de déterminer la prévalence de l'infection des plaies
opératoires à l'Hôpital de Zone de Ouidah de 2006 à
2007.
Parmi les 521 opérés, 119 ont
développé une infection de la plaie opératoire (22,8%).
Ainsi, nous avons identifié les principaux facteurs de
risques associés notamment la durée de l'intervention
chirurgicale, la durée d'hospitalisation, le rythme du pansement, et la
classe d'antibiotique utilisée en per opératoire.
En fin nous avons également mis le doigt sur la
méconnaissance des infections des plaies opératoires par le
personnel et le besoin de formation par rapport à ce
phénomène de santé.
Les mesures d'hygiène et d'asepsie ont été
insuffisantes ce qui augmenterait le risque de survenue de l'infection de la
plaie opératoire.
VIII. REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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