Introduction Générale
La finance comme étant un domaine d'étude est
divisée en deux spécialités qui ont deux orientations
différentes : La finance d'entreprise et la finance de
marché. La première s'intéresse au choix de financement et
d'investissement des entreprises. La deuxième étudie les prix des
actifs dans un univers certain et incertaine et s'intéresse aux couples
« prix/rendement» et « prix/risque».
Notre travail met en exergue le passage dans la finance de
marché de la théorie d'efficience à la finance
comportementale afin d'expliquer la variation du rendement par le sentiment
des investisseurs non informés (noise traders).
L'hypothèse d'efficience des marchés financiers
précise que le prix observé d'un actif est égal à
sa valeur fondamentale. Cette valeur à son tour est égale
à la valeur escomptée des revenus futurs de titre. Ces revenus
sont inconnus. Donc, l'investisseur est appelé à les anticiper en
s'appuyant sur ses connaissances et sur les informations dont il dispose. La
seule variable pertinente est alors l'information disponible. Cette
hypothèse d'efficience confirme l'idée que les investisseurs font
des anticipations rationnelles basées sur toute l'information
disponible. Donc, la valeur de l'actif est toujours égale à sa
valeur fondamentale.
Selon Fama (1991) le marché est toujours efficient et
on ne peut pas dégager un profit anormal. L'enquête de Shiller
(1981) a démontré qu'il y'a une volatilité des indices
boursiers. Cette volatilité démontre que les cours
observés sur le marché sont différents de ceux qui sont
estimés. Les anticipations sont donc erronées. Ce qui permet de
confirmer le rejet de la rationalité. On est donc face au modèle
de noise traders où les investisseurs font leurs anticipations en
fonction de croyances subjectives plutôt que rationnelles. La
présence de noises traders est le point essentiel permettant de se
déplacer vers un nouveau courant de la finance qui est la fiance
comportementale. Fama (1965) montre que même si les noise traders sont
présents sur le marché, ils ne représentent aucune menace
pour le marché puisque le processus d'arbitrage permet d'éliminer
la différence entre les prix. Le travail remarquable de DeLong et
al (1990) présente le modèle de noise traders ainsi que son
influence dans le prix d'équilibre. La déviation de prix de sa
valeur fondamentale est créée par le changement dans le sentiment
de l'investisseur. Le processus d'arbitrage est limité de telle sorte
qu'il n'arrive pas à éliminer la différence entre la
valeur réelle observée sur le marché et la valeur
fondamentale anticipée.
Cette différence d'écart entre les deux valeurs
permet de dégager des rendements différents. La volatilité
des rendements sera donc expliquée par la psychologie de l'investisseur
en présence de noise traders. La finance comportementale fait donc
valoir l'importance des émotions et des raisonnements erronés sur
les intervenants financiers.
Divers travaux ont tenté d'expliquer la
volatilité des rendements en se basant sur différentes mesures de
la variable sentiment. Le résultat est le même que le sentiment
est un facteur explicatif de la volatilité du rendement. Brown (1990) a
calculé le sentiment comme étant la variable
« closed-end found returns ». Il arrive à la
conclusion suivante : Les niveaux de sentiments sont positivement et
significativement reliés à la volatilité. La psychologie
de l'investisseur joue donc un rôle important dans la volatilité
des rendements surtout en présence des investisseurs non
informés. La présence de noise traders est une cause majeure de
la prévision de l'excès du rendement ou sa volatilité par
le sentiment parce que les investisseurs non informés réagissent
envers les changements des prix par leurs facteurs psychologiques. Ainsi les
changements dans les sentiments ont aussi un impact sur le rendement
anticipé.
Alors, est-ce que le changement du sentiment des investisseurs
non informés (noise traders) a un impact sur la volatilité des
rendements ?
Notre travail se base sur ce mécanisme de noise
trading. On va donc étudier la relation entre le sentiment et le
rendement dans un marché inefficient. On utilisera le modèle
autorégressif d'hétéroscédasticité
conditionnelle GARCH en moyenne. Le modèle montre que la
volatilité conditionnelle ainsi que l'excès du rendement sont
affectés par le sentiment de l'investisseur.
A cette fin, le présent travail est composé de
deux chapitres. Le premier chapitre est titré efficience des
marchés financiers et noise traders qui est subdivisé en quatre
sections. La première section est consacrée à la
présentation générale de l'efficience et l'application des
anticipations rationnelles pour prévoir les prix des actifs. La
deuxième section s'intéresse aux tests empiriques de
l'efficience. Les anomalies boursières sont présentées
dans la troisième section. La présence des agents perturbateurs,
qui basent leurs analyses sur des graphiques, est le point essentiel de passage
vers la finance comportementale. La présentation du modèle de
noise trading se trouve dans la quatrième section. Le deuxième
chapitre étudie empiriquement le rôle des sentiments dans
l'explication de l'excès et la volatilité du rendement.
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