CHAPITRE III : CADRE D'INSERTION DU PROJET
Cotonou est le territoire sur lequel se déploiera le
projet. En prendre connaissance et en inventorier les initiatives de protection
et de valorisation du patrimoine permettront d'évoquer les
éléments militant en faveur de la mise en place d'une institution
muséale à Cotonou. Il s'agira par la suite de préciser
l'identité et la vocation d'une telle institution.
SECTION I : COTONOU ET SES INITIATIVES CULTURELLES
Cette section donne un aperçu de la ville et ses
initiatives culturelles. Une analyse de la situation sera faite à la
suite de cet état des lieux.
Paragraphe 1 : Bref aperçu de Cotonu
Cotonou vient du Fon, « Kutonu »,
qui, selon l'une des légendes, signifierait «Lagune de la mort
», en raison de sa situation de carrefour du trafic des esclaves (Mairie
de Cotonou, 2006 : 14). D'abord conquis par le royaume d'Abomey, le territoire
de Kutonu a été cédé à la France
par les traités de 1868 (le 19 mai) et de 1878. En 1885, les
Français construisent un canal qui relie la ville à la mer, puis
en 1891, un wharf qui permit le développement commercial et industriel
du port et de la ville.
Francisé, Kutonu devient Cotonou, une ville au
sud du Bénin, située sur un cordon littoral entre le golfe de
Guinée (océan Atlantique) et le lac Nokoué, au croisement
des 6°20 de parallèle Nord et de 2°20 de méridien Est
(INSAE, 2002). Elle représente la seule commune du département du
Littoral avec une superficie de 79 km2 (Voir Annexe III, p. i).
A partir du noyau originel des Toffins, la ville de Cotonou
s'est progressivement enrichie de toutes les ethnies du Bénin. Selon
l'INSAE (2002), les principaux groupes socioculturels rencontrés
à Cotonou sont les Fon, les Adja, les
Yorouba, les Bariba, les Dendi, les Yoa
Lokpa, les Otamari et les Peulh.
Sur le plan religieux, le christianisme est la religion la
plus pratiquée avec 57,8% de Catholiques. L'Islam vient en
deuxième position avec 14,2%. Les autres chrétiens et les
Christianistes Célestes représentent respectivement 4,4% et 7,8%
(INSAE, 2002). Le culte vodun est pratiqué par 2,3% de la
population (Afrique Conseil, 2006).
Cotonou garde les attributs culturels de toute ville moderne.
S'y développent des métiers d'art tels que la littérature,
la musique, les danses, la sculpture et la peinture. La photographie d'art, le
cinéma et l'édition du livre y ont pris une dimension nationale
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internationale. Ici, les pratiques culturelles
endogènes telles la danse, la musique et l'art se modernisent et
disputent la place sur le marché mondial avec les autres cultures.
Le relief de la commune est homogène, avec des
marécages. Son climat est de type subéquatorial avec une
température moyenne mensuelle variant entre 27° et 32°C
(INSAE, 2002).
La population de Cotonou est de 665.100 habitants. Son poids
démographique est de 9,82% de la population du pays, avec une
densité de 8.419 habitants au km2. Les projections de 2012
estiment cette population à 920.013 habitants (INSAE, 2002). On
dénombre dans cette population 94,5 hommes pour 100 femmes.
L'espérance de vie à Cotonou est de 59,40 ans pour les hommes et
65,45 ans pour les femmes.
La municipalité est subdivisée en 13
arrondissements composés de 144 quartiers. Elle a à sa tête
un Maire qui est à la fois Président du Conseil Municipal et
premier responsable de l'administration municipale. Un chargé de mission
aux affaires culturelles travaille à ses côtés. En outre,
la mairie dispose d'un Service des Affaires Cultuelles et Culturelles. Ce
service a pour mission de proposer et mettre en oeuvre les projets et
programmes de développement culturel de la municipalité.
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