Haute Ecole
Groupe ICHEC - ISC St-Louis - ISFSC
Enseignement Supérieur de Type
Long de Niveau
Universitaire
REVUE DE LA LITTÉRATURE RELATIVE AU NONPROFIT MARKETING ET
AU FUNDRAISING - ETUDE EXPLORATOIRE DU MARCHÉ BELGE DU DON
Auteur
Denis MERCIER
mercier_denis@hotmail.com
Promoteur
Roland SAINTROND
Boulevard Brand Whitlock 2 - 1150 Bruxelles
TABLE DES MATIÈRES
I. INTRODUCTION
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II. REVUE DE LA LITTÉRATURE
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INTRODUCTION
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1. LE NONPROFIT MARKETING
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1.1 La singularité du nonprofit marketing
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1.2 Les défis du nonprofit marketer
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7
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1.3 Attitude à adopter en nonprofit marketing
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8
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1.4 Les études de marché appliquées au
nonprofit marketing
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11
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2. LE FUNDRAISING
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12
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2.1 Les caractéristiques du fundraising
moderne
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12
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2.2 Les donateurs
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13
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III. ETUDE EXPLORATOIRE DU MARCHÉ BELGE DU DON
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18
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INTRODUCTION DE L'ÉTUDE EXPLORATOIRE
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18
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1. ANALYSE CHIFFRÉE DU MARCHÉ BELGE DU DON
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20
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1.1 Evolution des libéralités
déclarées
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20
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1.2 Evolution du nombre de dons et du nombre de
ménages donateurs
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23
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1.3 Evolution du marché en valeur
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27
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1.4 Analyse du rapport entre le revenu et le comportement de
donation des ménages _____
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33
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1.4.1 Analyse évolutive
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34
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1.4.2 Analyse par quartile
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39
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1.5 Conclusion de la 1ère partie
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46
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2. ANALYSE DES PROFILS COMPORTEMENTAL ET PSYCHOGRAPHIQUE DES
CITOYENS BELGES
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2.1 Profil comportemental
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48
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2.2 Profil psychographique
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51
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2.3 Conclusion de la 2ème partie
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55
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BIBLIOGRAPHIE 56
2 | P a g e
I. INTRODUCTION
Cette recherche s'inscrit dans le cadre global d'un
mémoire visant à proposer à une ONG belge des pistes
d'amélioration de son approche de la collecte de fonds. Ledit
mémoire ayant été rendu confidentiel, une partie seulement
de celui-ci a pu être rendue publique. C'est cette partie qui
apparaît dans le présent document.
La recherche débute par une analyse de la
littérature visant à aborder - sur base de concepts
théoriques - les singularités de l'approche du marketing dans les
organisations caritatives.
Après la revue de la littérature, une
étude exploratoire du marché du don en Belgique est
réalisée. Cette démarche est entreprise avec plusieurs
objectifs en perspective : l'observation du contexte dans lequel opèrent
les ONG belges, l'analyse des tendances particulières auxquelles sont
soumis les donateurs belges, les différences comportementales
observables entre les ménages donateurs des trois régions du
pays, et l'analyse du profil comportemental et psychographique des donateurs
belges.
3 | P a g e
II. REVUE DE LA LITTÉRATURE
INTRODUCTION
Notre recherche débute donc par une analyse de la
littérature ; le premier objectif de cette revue de la
littérature consiste à déterminer dans quelle mesure la
pratique du marketing dans les organisations à but non lucratif se
différencie de celle opérée dans les organisations
commerciales. Généralement le marketing, tel qu'il est
enseigné dans le milieu académique, s'applique aux entreprises
commerciales ; il est donc primordial de bien comprendre les potentielles
modulations qui sont apportées au marketing classique par les
organisations à caractère social.
Nous allons ensuite tenter de déterminer les
orientations qui doivent être suivies pour optimiser la pratique du
marketing dans les organisations à caractère non lucratif.
Nous nous focaliserons enfin sur une discipline
particulière du marketing dans les organisations caritatives, la
collecte de fonds. Nous allons tenter de mettre en lumière les bonnes
pratiques à adopter pour maximiser l'efficacité de la collecte de
fonds dans une organisation.
4 | P a g e
1. LE NONPROFIT MARKETING
L'utilisation faite des outils et des concepts du marketing
dans les organisations à but non lucratif diffère sensiblement de
l'approche classique du marketing, telle qu'opérée par les
organisations commerciales. Les moyens, les objectifs et les modes de
fonctionnement des organisations caritatives diffèrent de ceux des
organisations commerciales.
1.1 LA SINGULARITÉ DU NONPROFIT MARKETING
Nous allons, dans cette première partie de notre revue
de la littérature, tenter de déterminer les
éléments qui provoquent une utilisation différente du
marketing dans le milieu associatif. Nous aborderons les principales
différences entre organisations commerciales et organisations à
but non lucratif, qui influencent directement l'utilisation faite du
marketing.
LA CULTURE DES ORGANISATIONS
Les différences entre l'état d'esprit des
employés des organisations sans but lucratif et celui des
employés d'entreprises commerciales sont indéniables ; ces
divergences ont tendance à induire une attitude différente envers
les outils et les concepts du marketing.
Les employés travaillant dans le non-marchand et ceux
travaillant dans le marchand ont des objectifs de carrière
différents ; les employés d'organisations caritatives sont plus
concernés par la mission de leur organisation que par la
compétitivité. Ils choisissent souvent des carrières au
sein d'organisations à but non lucratif parce qu'ils n'affectionnent pas
l'environnement concurrentiel et potentiellement mercantile des entreprises
commerciales.
Cette attitude envers le monde de l'entreprise peut limiter la
motivation des employés d'organisations non marchandes à utiliser
des outils de marketing originellement issus du secteur
marchand.1
LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Les organisations à but non lucratif sont soumises
à des règles d'éthique propres au secteur. Comme Salamon
et Sokolowski l'avancent, les organisations sans but lucratif ont pour mission
de répondre aux besoins de certaines communautés en leur offrant
des services sociaux qui ne sont pas pris en charge par le secteur
public.2
1 ANDREASEN, A., GOODSTEIN, D., WILSON, Transferring "Marketing
Knowledge" to the Nonprofit Sector, in California Management Review,
2005, Vol. 47 Issue 4, p.52.
2 Cités par ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic
Marketing for Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey,
PEARSON Prentice Hall, 2008, p. 27.
5 | P a g e
Pour être aidées à relever ce défi,
elles reçoivent - de la part des gouvernements - des droits
particuliers, des privilèges et des supports financiers ; elles sont
également aidées financièrement par le grand public et les
entreprises. Ce soutien important crée des obligations
spécifiques ; les organisations sans but lucratif doivent poursuivre
leurs objectifs d'une manière particulièrement responsable et
éthique. Les citoyens sont plus exigeants, éthiquement parlant,
envers ce type d'organisations qu'envers les entreprises
commerciales.1
LES MOYENS MATÉRIELS À DISPOSITION
Les infrastructures et le budget dont disposent les
organisations à but non lucratif sont généralement - par
rapport à ceux des entreprises commerciales - très
limités. Le manque d'argent affecte la disponibilité de
l'information et la planification stratégique est rendue plus difficile,
étant donné le manque de données concernant le
marché2. Pour Andreasen et Manning, le manque de moyens
financiers a tendance à conforter les managers d'organisations à
but non lucratif dans l'idée que les outils du marketing classique ne
sont pas adaptés à leur organisation.3
LES OBJECTIFS
LES OBJECTIFS MARKETING
Dans le secteur caritatif, les outils et les techniques du
marketing sont le plus souvent employés pour supporter le recrutement de
volontaires, pour motiver l'achat de produits ou de services
dérivés, pour faire du plaidoyer auprès du grand public,
et pour la collecte de fonds.4 Dans le secteur commercial l'objectif
principal du marketing réside dans une adaptation de l'offre aux besoins
des consommateurs, dans une perspective d'optimisation des ventes.
LES OBJECTIFS DE COMMUNICATION
Les organisations à caractère non commercial
promeuvent des changements qui requièrent souvent une modification de
comportement de la part de l'audience ciblée - modification a priori non
désirées ou sans bénéfice personnel direct ; par
exemple, abandonner la drogue, porter des préservatifs ou recycler ses
déchets.
1 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., op.cit., p.27.
2 ANDREASEN, A., GOODSTEIN, D., WILSON, J., op.cit., p.55.
3 Cités par ANDREASEN, A., GOODSTEIN, D., WILSON, J.,
Transferring "Marketing Knowledge" to the Nonprofit Sector, in California
Management Review, 2005, Vol. 47 Issue 4, p. 51.
4 KOTLER, P. et LEE, N., SOCIAL MARKETING Influencing
Behaviors for Good, Los Angeles, SAGE Publications, 2008, p.14.
6 | P a g e
Par opposition, le challenge des entreprises commerciales
consiste principalement à obtenir la préférence du
consommateur pour leur marque, produit, ou service.1 Il
découle de ces objectifs différents des approches et des
stratégies marketing divergentes.
LA SPÉCIFICITÉ DES PROBLÉMATIQUES
ABORDÉES
Les préoccupations des organisations non-lucratives
sont très différentes des préoccupations des organisations
commerciales ; les défis auxquels les deux types d'organisations doivent
répondre peuvent par conséquent être fort
différents. Bloom et Novelli remarquent, par exemple, qu'il est plus
difficile de faire des recherches sur des sujets tels que le sida ou
l'obésité que sur des biscuits ou des sodas. Les gens ont
tendance, lorsqu'ils sont interrogés sur des sujets sensibles, à
donner des réponses imprécises dans la limite du socialement
acceptable.2
LE PUBLIC CIBLE
Dans le secteur privé, le public cible est
personnifié par les consommateurs. Dans le domaine caritatif, il existe
deux types de publics cible : d'une part les individus auxquels l'organisation
fournit d'éventuels produits et services, et d'autre part les donateurs
qui apportent du financement à l'organisation. Le fait de disposer de
plusieurs publics cible peut rendre le travail des organisations sans but
lucratif très difficile ; il est parfois complexe de développer
des stratégies ayant pour but de satisfaire chacune des parties
prenantes.3
1.2 LES DÉFIS DU NONPROFIT MARKETER
L'approche différente du marketing dans les
organisations à caractère non lucratif a une influence directe
sur le métier des employés responsables du marketing dans ce type
d'organisations.
Akchin a réalisé une étude se focalisant
sur les différentes tâches des responsable marketing au sein d'ONG
américaines. Il a découvert que ces employés
étaient des travailleurs multitâches, ils ont en moyenne 7
tâches globales à accomplir dans le cadre de leur profession. Les
trois tâches les plus citées sont la collecte de fonds (80%), la
planification d'évènements (79%) et la stratégie de
relations publiques (79%). Quand les personnes interrogées ont dû
classer ces tâches par ordre d'importance, 53% ont
déterminé la collecte de fonds comme leur priorité
première contre seulement 10% pour la stratégie marketing.
1 ANDREASEN, A., GOODSTEIN, D., WILSON, J., op.cit., p. 51.
2 Cités par ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic
Marketing for Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey,
PEARSON Prentice Hall, 2008, p.23.
3 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic Marketing for
Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey, PEARSON Prentice
Hall, 2008, p. 23.
7 | P a g e
Les résultats montrent que les ONG se soucient du
marketing mais travaillent plus dans l'opérationnel que dans le
stratégique.1 Les marketers qui travaillent au sein
d'ONG sont souvent désireux de faire des recherches concernant le
marché sur lequel ils officient mais il y a rarement assez d'argent
disponible.2
Un autre problème majeur auquel sont confrontés
de nombreux marketers officiant dans des organisations caritatives est
le manque de temps imparti pour entamer une réflexion
stratégique. Ils sont souvent trop occupés par leur travail
quotidien pour prendre le temps de questionner et de repositionner leurs
stratégies et leurs méthodologies. 3
1.3 ATTITUDE À ADOPTER EN NONPROFIT MARKETING
Connaître les éléments qui ont une
influence sur l'approche singulière du marketing dans les organisations
caritatives n'est pas suffisant ; il faut pouvoir déterminer les
orientations à suivre pour optimiser la pratique du marketing dans ce
type d'organisations. Notre revue de la littérature a mis en
évidence l'importance, pour les organisations caritatives, d'orienter le
marketing vers le public cible.
1.3.1 LE MARKETING ORIENTÉ PUBLIC CIBLE
D'après Andreasen et Kotler, un marketer
opérant dans une organisation sans but lucratif ne peut avoir de
succès que s'il adopte la bonne approche marketing, à savoir une
approche orientée public cible. Cette approche correspond à une
philosophie marketing qui place le public cible - un client, un donateur, un
volontaire - au centre de tout effort.
Beaucoup d'organisations à but non lucratif pensent
avoir une approche marketing orientée client alors qu'il n'en est rien ;
elles sont orientées vers elles-mêmes. Selon Andreasen et Kotler,
une philosophie marketing orientée vers l'organisation - par opposition
au marketing orienté public cible - engendre des inefficacités
conséquentes. 4
1 AKCHIN, D., Nonprofit Marketing: Just How Far Has It Come?, in
Nonprofit World, 2001, Vol. 19 Issue 1, p.33.
2 AKCHIN, D., op.cit., p.34.
3 NICHOLS, J., Repositioning fundraising in the 21st century,
in International Journal of Nonprofit & Voluntary Sector
Marketing, 2004, Vol. 9 Issue 2, p.164.
4 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic Marketing for
Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey, PEARSON Prentice
Hall, 2008, pp. 42-46.
8 | P a g e
1.3.1.1 LES CARACTÉRISTIQUES DU MARKETING ORIENTÉE
PUBLIC CIBLE1
Abordons dès à présent les orientations
à suivre par une organisation caritative pour orienter son approche
marketing vers son public cible.
NE PAS CONSIDÉRER SON OFFRE COMME NATURELLEMENT
ATTIRANTE
Les acteurs qui appliquent un marketing orienté
organisation considèrent le comportement qu'ils prescrivent comme
grandement désirable pour toute personne ; ils ne s'imaginent pas qu'une
personne normalement constituée puisse s'opposer à celui-ci. Par
exemple, une ONG n'envisageant pas que son public cible ne veuille pas faire de
don n'est pas une ONG orientée public cible.
REMETTRE SON OFFRE EN QUESTION PLUTÔT QUE LE
COMPORTEMENT DU PUBLIC CIBLE
Dans les organisations centrées sur elles-mêmes,
les managers pensent qu'il existe deux uniques raisons possibles pour
lesquelles un individu ne réagit pas à une campagne marketing ;
soit il n'a pas compris la proposition de valeur de l'organisation et ne
partage donc pas sa croyance, soit il n'est pas assez motivé pour passer
à l'action. Il s'agit d'un comportement hostile de l'organisation envers
la cible ; ce type de comportement doit à tout prix être
évité car cet état d'esprit est susceptible de se faire
sentir dans la communication et les relations que l'organisation entretient
avec sa cible. Un manager orienté public cible aura tendance à
adapter l'offre de son organisation aux attentes du public plutôt que
d'espérer la survenance du processus inverse.
CHERCHER À INFLUENCER LE COMPORTEMENT
Une organisation adoptant une orientation marketing moderne
centrée sur le public cible considère l'influence sur le
comportement comme objectif premier de toutes ses opérations ;
l'organisation a compris que le succès est atteint lorsque les gens
agissent. C'est pourquoi une compréhension poussée de la
manière dont les individus se comportent constitue la base de chaque
nouveau défi marketing d'une organisation orientée public
cible.
1 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., op.cit., p. 47-52.
9 | P a g e
PRENDRE CONSCIENCE DE L'IMPORTANCE DE LA RECHERCHE
L'organisation orientée public cible compte grandement
sur la recherche. Elle estime avoir besoin de comprendre la perception, les
besoins et les désirs de son public cible ; elle est également
à l'affut de tout changement d'un de ces paramètres, afin d'avoir
une capacité d'adaptation rapide et réactive. L'organisation
orientée public cible entreprend donc des études marketing pour
affuter le profil de ses cibles.
L'organisation centrée sur elle-même n'effectue
pas de recherches concernant son public cible ou alors elle les oriente dans la
mauvaise direction. Elle aura tendance à se demander pourquoi sa cible
manque de motivation ou à quel point elle est ignorante plutôt que
de se questionner sur le profil, les besoins et les attentes des individus la
composant.
SEGMENTER SON MARCHÉ
L'organisation orientée public cible accorde de
l'importance à la segmentation ; pour chaque plan marketing mis sur
pied, les responsables marketing pensent en terme de stratégies
spécifiques en fonction des segments étudiés.
L'organisation orientée sur elle-même
considère le marché comme un bloc relativement monolithe
composé uniquement de quelques segments différents. Par
conséquent elle estime n'avoir besoin que d'une ou deux bonnes
stratégies marketing visant les segments évidents - par exemple,
les jeunes, les familles et les personnes âgées. Il n'y a pas de
place pour la prise de risque, pour l'innovation stratégique, ou la
recherche des segments plus subtils.
PRENDRE CONSCIENCE DES FORCES CONCURRENTIELLES EN
PRÉSENCE
Les marketers des organisations orientées
public cible sont bien conscients des forces concurrentielles auxquelles ils
doivent faire face ; lesdites forces ne se résument pas forcément
aux organisations qui font le même métier, elles englobent
l'ensemble des paramètres qui poussent le public cible à ne pas
adopter le comportement souhaité par l'organisation. Une organisation
orientée public cible agit donc constamment en regard des force
concurrentielles auxquelles elle est soumise.
UTILISER UN MARKETING MIX COMPLET
Enfin, un marketer efficace utilise le marketing mix
au complet. L'objectif marketing premier est de répondre aux besoins et
aux envies du public cible ; un plan marketing ne se focalise pas uniquement
sur la communication mais attache aussi une grande importance à la
nature de la proposition de valeur, à son coût pour le public
cible et aux canaux de distribution utilisés.
10 | P a g e
1.4 LES ÉTUDES DE MARCHÉ APPLIQUÉES AU
NONPROFIT MARKETING
Les organisations à but non lucratif entreprennent
généralement beaucoup moins d'études marketing que les
entreprises commerciales ; ce comportement est la conséquence de budgets
restreints, de la relative nouveauté du marketing dans les organisations
caritatives, et de l'expertise limitée des marketers
opérant dans le secteur non-marchand.1
Cependant, comme le préconise l'approche marketing
orientée public cible, les individus ciblés par une organisation
doivent impérativement être au centre des préoccupations
marketing. Ce que ces personnes pensent, veulent, et la manière dont
elles agissent, sont les informations de base dont doit disposer le
marketer pour pouvoir les influencer.
Les recherches marketing qui se concentrent sur le public
cible sont donc essentielles à la mise en oeuvre d'un nonprofit
marketing efficace. Ces recherches doivent permettre de déterminer
le profil des individus ciblés, les sollicitations auxquelles ils sont
le plus sensibles, et les éléments qui les freinent à agir
dans le sens désiré par l'organisation.2
1 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic Marketing for
Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey, PEARSON Prentice
Hall, 2008, p.23.
2 ANDREASEN, A. et KOTLER, P., Strategic Marketing for
Nonprofit Organizations, Upper Saddle River, New Jersey, PEARSON Prentice
Hall, 2008, p.23.
11 | Page
2. LE FUNDRAISING
2.1 LES CARACTÉRISTIQUES DU FUNDRAISING MODERNE
La collecte de fonds est une discipline en constante
évolution, influencée par les tendances philanthropiques,
économiques et sociétales. Nichols affirme qu'en entrant dans le
21ème siècle les méthodes de collecte de fonds
ont évolué ; l'auteur développe quatre évolutions
majeures ayant eu un impact sur la capacité des organisations à
lever des fonds. 1
D'UNE COLLECTE DE FONDS MÉTHODOLOGIQUE VERS UNE
COLLECTE ORIENTÉE DONATEURS
Dans les années 80 et 90, la meilleure méthode
pour collecter des fonds consistait à organiser des appels au don
annuels durant une campagne majeure et à mettre sur pied des
évènements particuliers au cours de l'année. Aujourd'hui,
les donateurs veulent être au centre du processus, ils veulent
réaliser la démarche du don de manière spontanée.
On est passé d'un modèle de donateur réactif à un
modèle dans lequel le donateur a un rôle proactif.
D'UNE AUDIENCE HOMOGÈNE À DES AUDIENCES
NICHES
Au vingtième siècle les organisations à
but non lucratif pouvaient baser leur stratégie de collecte de fonds sur
le postulat qu'elles avaient une audience unique, majoritairement
composée de personnes relativement âgées. Aujourd'hui les
donateurs potentiels sont d'origines multiples et d'âges
variés.
DE PROSPECTS NÉS AVANT LA 2È M E GUERRE
MONDIALE À DES PROSPECTS NÉS APRÈS-GUERRE
Entre 2004 et 2010, la population mondiale des personnes
âgées de moins de 50 ans a diminué de 1,5% et la population
des personnes âgées de plus de 50 ans a augmenté de 76%.
On observe donc un vieillissement majeur de la population, et
une population adulte qui n'a plus de souvenirs relatifs à la
première moitié du 20ème siècle.
D'UNE COMMUNICATION DE MASSE VERS UNE COMMUNICATION
INDIVIDUALISÉE
Etant donné la diversité nouvelle des donateurs,
il est important d'adapter les moyens de communication utilisés. Les
donateurs s'attendent aujourd'hui à ce que les organisations à
but non lucratif répondent à leurs préférences de
communication ; à savoir, quand les contacter, à quelle
fréquence et quel format de communication utiliser.
1 NICHOLS, J., Repositioning fundraising in the 21st century, in
International Journal of Nonprofit & Voluntary Sector Marketing,
2004, Vol. 9 Issue 2, pp. 163-164.
12 | P a g e
Pour Hodiak et Ryan, la collecte de fonds a également
évolué durant les dernières années. On est
passé, d'après eux, d'un modèle traditionnel - qui
consistait à identifier des personnes à revenus
élevés et à solliciter des dons auprès de celles-ci
- à un modèle d'affinité, dans lequel l'organisation sans
but lucratif détermine les personnes qui sont proches de ses valeurs et
tente de répondre à leurs intérêts et à leurs
attentes, afin d'obtenir leur soutien.1
2.2 LES DONATEURS
Les donateurs représentent la pierre angulaire de la
stratégie de collecte de fonds. La mission première de tout
fundraiser consiste à développer des outils pour comprendre,
influencer et fidéliser les donateurs. Le travail d'un
fundraiser est constamment orienté vers les comportements, les
désirs et les attentes des donateurs faisant partie de la cible.
2.2.1 LES MOTIVATIONS DES DONATEURS
Si on en croit les théories néoclassiques,
l'homme - étant donné son caractère rationnel - n'est
censé donner de son argent que s'il espère toucher un
bénéfice économique tangible en retour. Or, dans la
plupart des cas, le don ne peut être expliqué par l'attente d'une
récompense économique de la part du donateur. Andreoni fournit
trois explications possibles au comportement du donateur : 2
- La théorie du bien public : cette théorie
avance que les gens supportent des organisations caritatives car ils sont
conscients du fait que leur don bénéficiera à la
société entière, et qu'ils pourront donc eux aussi, en
tant que membres de la société, profiter du don
réalisé.
- La théorie de l'échange : cette théorie
est très proche de la théorie néoclassique ; elle explique
le comportement des donateurs par le fait que ceux-ci attendent une
récompense tangible en échange de leur don. Cette
récompense peut, par exemple, prendre la forme de
bénéfices réservés aux membres d'une
organisation.
- L'effet warm glow : certains économistes
pensent que les donateurs sont motivés dans leur élan de
générosité par le fait que donner influence positivement
leur état de bien-être ; le don leur permettrait de profiter du
sentiment de devoir accompli.
1 Cités par NICHOLS, J., Repositioning fundraising in the
21st century, in International Journal of Nonprofit & Voluntary Sector
Marketing, 2004, Vol. 9 Issue 2, p.167.
2 Cité par NICHOLS, J., Repositioning fundraising in the
21st century, in International Journal of Nonprofit & Voluntary Sector
Marketing, 2004, Vol. 9 Issue 2, p.94.
13 | P age
Cermak, File et Prince identifient quant à eux quatre
profils différents de donateurs. Ces quatre profils reflètent
quatre types de motivations qui résultent d'avantages obtenus suite
à la réalisation d'un don : 1
- the affiliator : celui qui est motivé par
une combinaison de liens sociaux et de facteurs humanitaires ;
- the pragmatist : celui qui est motivé par
l'avantage fiscal ;
- the dynast : celui qui donne par tradition familiale
;
- the repayer : celui qui donne car lui-même -
ou un de ses proches - a bénéficié de l'aide d'une
organisation.
2.2.2 RECRUTEMENT ET DÉVELOPPEMENT DE DONATEURS
Tout fundraiser est chargé de deux missions
principales, celles-ci ont un lien direct avec les donateurs. D'une part, le
fundraiser est tenu de recruter de nouveaux donateurs ; d'autre part
il a pour mission de développer les donateurs existants.
2.2.2.1 LE RECRUTEMENT DE DONATEURS
Le recrutement de nouveaux donateurs est une activité
essentielle à la survie d'une organisation à but non lucratif.
Même si une organisation arrive à entretenir des relations
positives et rentables avec sa base de donateurs, elle sera toujours
amenée à faire des efforts de recrutement car il existe de
nombreuses raisons - indépendantes du terrain de compétence de
l'organisation - qui peuvent pousser un donateur à arrêter de
faire des dons.2
Le recrutement de nouveaux donateurs permet par ailleurs
à une organisation d'avoir des contacts avec des individus plus
motivés ; les nouveaux donateurs sont généralement plus
généreux et enthousiastes pendant les premiers mois au cours
desquels ils entretiennent une relation avec une organisation.3
Enfin, le fait d'avoir de nouveaux donateurs permet à une organisation
de croître et de rallier de nouvelles audiences à sa cause.
Selon Nichols, la stratégie de recrutement la plus
pertinente consiste à créer un équilibre entre les
donateurs recrutés plutôt que de focaliser sa stratégie sur
les très gros donateurs occasionnels ou sur l'acquisition d'un nombre
important de petits donateurs. L'auteur propose de réaliser des
études marketing poussées afin d'identifier le profil
géographique, social et
1 Cités par ARNETT, D., GERMAN, S., HUNT, S., the Identity
Salience Model of Relationship Marketing Success: The Case of Nonprofit
Marketing, in Journal of Marketing, 2003, Vol. 67 Issue 2, p. 90.
2 SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising management: analysis,
planning and practice, London, Routledge, 2004, p. 114.
3 SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising management: analysis,
planning and practice, London, Routledge, 2004, p. 114.
14 | P a g e
psychologique des individus susceptibles de faire des dons
à l'organisation, et représentant un intérêt
particulier pour cette dernière. Il établit, par ailleurs, que
les donateurs susceptibles de faire des dons à une organisation sont
ceux qui ont un profil proche de celui des donateurs récurrents de
ladite organisation.1
2.2.2.2 LE DÉVELOPPEMENT DE DONATEURS EXISTANTS
Le développement des donateurs existants
représente une activité primordiale pour tout
fundraiser. Généralement, les organisations consacrent
70 à 80% de leur budget de fundraising aux activités de
rétention et de développement des donateurs.2
Une étude menée par Sargeant a montré que
26,5% des donateurs qui décidaient d'arrêter de supporter une
organisation donnée évoquaient comme raison principale à
leur décision le fait de supporter un autre organisme. Ceci signifie que
26,5% des donateurs caducs pourraient rester des donateurs actifs si leurs
organisations arrivaient à leur donner plus de raisons de continuer
à les supporter.
2.2.2.3 PRATIQUES À ADOPTER POUR OPTIMISER LA
RÉTENTION DES DONATEURS
Si une organisation caritative veut conserver ses donateurs,
elle doit faire en sorte d'améliorer leur satisfaction et de renforcer
le lien qu'il existe entre eux et l'organisation. D'après les
résultats issus de l'étude de Sargeant, il est important pour les
organisations sans but lucratif d'assurer à leurs donateurs un feedback
spécifique et régulier sur la manière dont leur argent est
utilisé.
Si l'organisation arrive à créer chez le
donateur le sentiment que son don a eu un impact positif sur la cause, alors
les risques qu'il décide d'offrir son support à une autre
organisation seront probablement moindres.3
La qualité du service est également,
d'après les résultats de l'enquête menée par
Sargeant, un facteur décisif dans la rétention des donateurs. Les
donateurs caducs ont en effet une perception beaucoup plus négative des
services de l'organisation qu'ils avaient l'habitude de supporter que les
donateurs toujours actifs. Il est donc important, pour les organisations qui
souhaitent
1 NICHOLS, J., Repositioning fundraising in the 21st century, in
International Journal of Nonprofit & Voluntary Sector Marketing,
2004, Vol. 9 Issue 2, p. 168.
2 SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising management: analysis,
planning and practice, London, Routledge, 2004, p. 118.
3 SARGEANT, A., Relationship Fundraising: How to Keep Donors
Loyal, in Nonprofit Management & Leadership, 2001, Vol. 12 Issue
2, p.188.
15 | P age
améliorer leur rétention de donateurs, de
communiquer d'une manière plus individualisée et plus
efficace.
En conclusion, il est conseillé aux organisations
d'adopter un relationship fundraising. Cette méthode de
collecte de fonds - que nous analysons dans le point suivant de cette revue de
la littérature - est axée sur le donateur. Elle permet de
renforcer le lien entre l'organisation et le donateur, de mieux répondre
aux exigences du donateur en termes de feedback, et donc d'améliorer la
satisfaction générale de ce dernier. 1
LE RELATIONSHIP FUNDRAISING
Le relationship fundraising - ou collecte de fonds
relationnelle - est une application du relationship marketing - le
marketing relationnel - à la collecte de fonds. Le relationship
marketing est une discipline qui insiste sur l'importance pour les
entreprises de développer des relations sur le long terme avec leurs
parties prenantes. 2
Burnett définit le relationship fundraising
comme une approche marketing du fundraising qui ne se focalise pas sur
la collecte de fonds en elle-même mais sur le développement
optimal d'une relation unique et particulière avec les donateurs.
3 Cette approche est similaire à l'approche du nonprofit
marketing orienté public cible développée plus
tôt dans ce travail.4 Le relationship fundraising
insiste sur l'importance du développement et de la maintenance de
relations sur le long terme avec les donateurs de l'organisation.
Jusqu'au début des années 1990, la plupart
des fundraisers planifiaient leur stratégie marketing en se
basant sur le modèle transactionnel, opposé au principe du
relationship fundraising.
Le modèle transactionnel avait pour but de maximiser les
bénéfices générés par chaque
campagne ; il consistait à envoyer une demande
standardisée à tous les donateurs potentiels et à insister
sur le caractère urgent du don.
Dans une optique tout à fait différente, le
modèle relationnel, qui est à la base du relationship
fundraising, accepte de ne pas atteindre un break-even sur
chacune des communications avec un donateur. Le modèle relationnel a
pour objectif de réaliser un retour sur investissement
1 SARGEANT, A., Relationship Fundraising: How to Keep Donors
Loyal, in Nonprofit Management & Leadership, 2001, Vol. 12 Issue
2, p. 189.
2 ARNETT, D., GERMAN, S., HUNT, S., the Identity Salience Model
of Relationship Marketing Success: The Case of Nonprofit Marketing, in
Journal of Marketing, 2003, Vol. 67 Issue 2, p. 89.
3 Cité par SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising
management: analysis, planning and practice, London, Routledge, 2004, p.
142.
4 Cf. supra p. 8.
16 | P a g e
important sur toute la durée de vie du donateur ; le
concept de lifetime value - valeur sur la durée de vie -,
développé ci-après, prend ici une importance majeure.
Le fundraiser adapte son offre aux profils, aux
besoins et aux attentes de chacun des donateurs dans le but de les satisfaire
et d'obtenir de ceux-ci le meilleur retour sur investissement tout au long de
la durée de la relation.1
LE CONCEPT DE LIFETIME VALUE (LTV)
Pour mettre en place un relationship fundraising
efficace, il est donc indispensable pour les marketers de porter
une attention toute particulière à la lifetime value -
valeur sur la durée de vie - de leurs donateurs.
Bitran et Mondschein définissent le concept de
lifetime value comme la contribution nette totale qu'un donateur
génère au cours de sa vie au profit d'une organisation.2
C'est donc une mesure de la valeur nette totale de la relation entretenue
par une organisation sans but lucratif avec un donateur spécifique.
Le calcul de la lifetime value se réalise en
estimant les coûts et les revenus associés à la gestion de
la communication avec le donateur tout au long de la relation entretenue avec
celui-ci. Les organisations peuvent, dans un souci de rentabilité,
décider d'abandonner les donateurs qui ne sont pas profitables sur la
durée de la relation et de concentrer leurs ressources sur le
recrutement et la fidélisation de ceux qui sont supposés
l'être.3
La lifetime value peut être calculée
aussi bien pour un donateur particulier que pour un segment de donateurs ; elle
se calcule en utilisant la formule suivante ;
LTV = ? Ci (1+d)-n
Où :
Ci = Contribution annuelle nette (revenus-coûts)
d = Taux d'escompte
n = Durée estimée de la relation
1 SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising management: analysis,
planning and practice, London, Routledge, 2004,, pp. 140-141.
2 Cités par SARGEANT, A. et JAY, E., fundraising
management: analysis, planning and practice, London, Routledge, 2004, p.
144.
3 SARGEANT, A. et JAY, E., op.cit., p. 144.
17 | P age
III. ETUDE EXPLORATOIRE DU MARCHÉ BELGE DU DON
INTRODUCTION DE L'ÉTUDE EXPLORATOIRE
Il existe très peu d'études relatives au domaine
de la philanthropie en Belgique ; peu d'informations sont
récoltées sur la générosité des Belges. Nous
nous intéresserons ici aux dons pécuniaires faits à des
organisations non gouvernementales ou à des associations ; nous ne
tiendrons pas compte des dons réalisés sous la forme d'achat de
produits vendus au profit d'une cause donnée.
Notre étude du marché du don en Belgique reposera
sur cinq sources de données principales :
- l'analyse entreprise par Philippe Defeyt pour le compte de
l'IDD (Institut pour un Développement Durable) relative aux
Indicateurs sur la générosité des Belges ;
- les statistiques fiscales concernant les
libéralités déclarées par les ménages belges
; données non-publiées obtenues auprès du ministère
des finances;
- des données issues de l'Enquête sur le Budget
des Ménages (European Union - Household Budget Survey) ;
données non-publiées qui nous ont été fournies par
la Direction générale Statistique et Information
économique (DGSIE) ;
- l'indice des prix à la consommation calculé
mensuellement par le Bureau fédéral du Plan;
- les résultats du Baromètre de la
Philanthropie réalisé par l'Ipsos Social Research Institute
à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin.
Le travail de Philippe Defeyt nous servira ici de fil
conducteur ; l'analyse qu'il a réalisée pour le compte de l'IDD
jettera les bases de notre propre analyse. Nous actualiserons, nuancerons et
préciserons certains des résultats présentés dans
son étude des Indicateurs sur la générosité des
Belges.
Les statistiques fiscales obtenues auprès du
ministère des finances nous permettront d'analyser l'évolution
des libéralités déclarées par les contribuables
belges dans le but d'obtenir des déductions d'impôts. Un
contribuable qui effectue une libéralité en argent au profit
d'une institution habilitée à délivrer un reçu peut
déduire la libéralité de l'ensemble de ses revenus nets
sous la condition que le montant de cette dernière atteigne au moins 40
euros par institution prise séparément et par année
civile.1 Tout citoyen belge réalisant donc un ou plusieurs
don(s), pour une valeur totale d'au moins 40 euros sur un an, à une
association agréée peut bénéficier
1 ADMINISTRATION GENERALE DE LA FISCALITE, Institutions qui
peuvent recevoir des libéralités déductibles fiscalement,
adresse URL :
http://fiscus.fgov.be/interfaoiffr/giften/instellingen/inleiding.htm#institutions%20vis%C3%A9es0,
(page consultée le 08 mars 2012).
18 | Page
d'une déduction d'impôts. Les statistiques
fiscales ne couvrent bien sûr pas tous les dons en argent mais permettent
d'obtenir des résultats relativement représentatifs de
l'évolution de la générosité des Belges.
L'Enquête sur le Budget des Ménages (EBM),
réalisée annuellement depuis 1999 estime les dépenses des
ménages belges à partir d'une étude quantitative
basée sur un échantillon représentatif de la population du
royaume. Elle permet notamment d'évaluer les dons octroyés par
les ménages belges à des organisations philanthropiques. Les
données de l'EBM nous permettront de préciser les
résultats obtenus suite à l'analyse des statistiques fiscales. En
effet, les chiffres provenant de l'EBM donnent des indications précises
sur la contribution totale des ménages aux organisations
philanthropiques, alors que les statistiques fiscales ne permettent de mettre
en lumière que les libéralités déclarées par
les contribuables.
L'indice des prix à la consommation, calculé par
le Bureau fédéral du Plan, va nous permettre de supprimer l'effet
de l'inflation sur les montants observés. Nous pourrons ainsi
étudier l'évolution annuelle du total des dons émis par
les citoyens belges sans que notre analyse ne soit biaisée par
l'inflation.
Enfin, les résultats du Baromètre de la
Philanthropie réalisé par l'Ipsos Social Research
Institute à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin vont
nous permettre d'étudier partiellement le profil psychographique des
donateurs belges.
19 | P age
1. ANALYSE CHIFFRÉE DU MARCHÉ BELGE DU DON
1.1 EVOLUTION DES LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
1.1.1 EVOLUTION DU NOMBRE ET DU MONTANT TOTAL DES
LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
FIGURE III-1
EVOLUTION DU NOMBRE DE LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES (EN UNITÉS, AXE GAUCHE)
& DU MONTANT
TOTAL DES LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
(EN MILLIONS
€ - AUX PRIX DE 2012, AXE DROIT)
700.000 650.000 600.000 550.000 500.000 450.000 400.000 350.000
300.000 250.000 200.000 150.000
|
|
160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50
|
libéralités en unités Montant total des
libéralités (en millions € - aux prix de 2012)
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan & Service Public Fédéral
Finances ; Calculs: Denis Mercier.
TABLEAU III-1
COEFFICIENT DE CORRÉLATION DE PEARSON, N
= 25
|
|
LIBÉRALITÉS EN UNITÉS
|
MONTANT TOTAL DES LIBÉRALITÉS (EN MILLIONS
€ - AUX PRIX DE 2012)
|
0.89214
|
P-VALEUR
|
<.0001
|
Commençons cette analyse du marché belge du don
en nous intéressant à l'évolution du nombre de
libéralités déclarées par les contribuables belges
et à l'évolution du montant total de ces
libéralités entre l'exercice d'imposition de 1986 et celui de
2010. Les années affichées sur l'abscisse de la Figure III-1 font
référence à la période imposable - qui survient une
année avant l'exercice d'imposition lui correspondant.
Le montant total des libéralités
déclarées a fortement augmenté entre 1986 et 1992, pour
ensuite connaître une période de relative stagnation jusque 2002,
un regain de croissance entre 2002 et 2005 et une décroissance
importante de 2005 à 2009.
20 | P a g e
On observe, entre 1985 et 2009, 2 maxima locaux du montant
total des libéralités déclarées par les
contribuables belges : un premier en 1999 et un second en 2005.
Le pic de 1999 peut potentiellement être expliqué
par la médiatisation des difficultés auxquelles a fait face la
population Kosovare suite à la guerre ayant éclaté au sein
de son pays ; la sensibilisation de la population belge à cette cause
peut avoir provoqué une augmentation du montant total des
libéralités déclarées par les contribuables.
Le pic de 2005 est probablement dû au regain de
générosité enregistré en Belgique en
réaction au tsunami ayant eu lieu le 24 décembre 2004 dans
l'océan indien. Ces deux maxima du montant total des
libéralités déclarées coïncident avec des
maxima du nombre de libéralités déclarées ; les
deux catastrophes susmentionnées ont donc provoqué une
augmentation du nombre de dons déclarés par les contribuables
belges.
Notons la chute importante du montant des dons entre 2008 et
2009 ; celle-ci s'explique certainement par la crise financière ayant
débuté en 2007 aux Etats-Unis. Le nombre de
libéralités déclarées augmente entre 2008 et 2009
mais le montant total de celles-ci diminue ; les belges ont donc
déclaré plus de libéralités durant cette
période mais les montants de ces libéralités
étaient proportionnellement inférieurs aux montants
enregistrés durant la période précédente.
On perçoit aisément que la courbe du montant
total des libéralités et la courbe de libéralités
en unités évoluent de manière semblable entre 1985 et
2008. Le calcul du coefficient de corrélation de Pearson - relaté
dans le Tableau III-1 - nous permet d'ailleurs d'affirmer - avec un risque de
se tromper inférieur à 1% - qu'il existe un lien linéaire
significatif entre le montant total des libéralités
déclarées et le nombre de libéralités
déclarées en unités entre 1985 et 2009. Le coefficient de
corrélation entre les deux variables précitées
s'élève à 0,89214.
On peut donc avancer que l'augmentation globale du montant
total des libéralités déclarées en Belgique entre
1985 et 2007 résulte plutôt d'une augmentation du nombre de
libéralités déclarées que d'une augmentation du
montant moyen de ces dernières. En effet, lorsque le nombre de
libéralités déclarées augmente, le montant total
des libéralités déclarées augmente de
manière relativement proportionnelle.
Il y aurait donc en Belgique une tendance à
l'augmentation du nombre de donateurs - ou à l'augmentation du nombre de
dons déclarés par chaque donateur - plutôt qu'une tendance
à l'augmentation du montant moyen des dons réalisés.
21 | Page
Cette information peut s'avérer d'un
intérêt majeur pour les organisations philanthropiques dont les
moyens financiers dépendent - en tout ou en partie - de dons
réalisés par des particuliers. Elles devraient, lorsqu'elles
tentent de réaliser des prévisions de revenus, plutôt
plancher sur une augmentation du nombre de dons qui leur sont faits que sur une
augmentation du montant des dons réalisés par leurs donateurs
réguliers.
1.1.2 RAPPORT ENTRE LE MONTANT DES
LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES ET LE MONTANT DES DONS DES
MÉNAGES
FIGURE III-2
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
MONTANT TOTAL DES LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES EN BELGIQUE
& MONTANT TOTAL DES DONS DES MÉNAGES BELGES (AXE
GAUCHE , EN € - AUX PRIX DE 2012) RAPPORT ENTRE LES DEUX VARIABLES (AXE
DROIT)
Montant des libéralités déclarées (en
millions € - aux prix de 2012) Montant total des dons des ménages
(en millions € - aux prix de 2012)
0,60
0,55
0,50
0,45
0,40
0,35
0,30
0,25
0,20
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Service Public Fédéral Finances,
Direction générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
Nous avons commencé notre analyse en nous basant sur
les libéralités déclarées par les contribuables
belges. Il est important de nuancer les résultats obtenus ci-avant ; les
libéralités déclarées ne représentent qu'une
partie des dons en argent réalisés par les citoyens belges. De
nombreux dons ne font pas l'objet d'une déclaration fiscale.
La Figure III-2 nous permet de comparer le montant total des
libéralités déclarées au montant total des dons
réalisés par les ménages belges. Le rapport entre le
montant des libéralités déclarées et les dons
totaux des ménages fluctue entre 38% et 58% entre 1999 et 2009.
La part non déclarée fiscalement du montant
total des dons réalisés par les citoyens belges oscille donc
entre 42% et 62% pour la période qui s'étend de 1999 à
2009. Une part importante des dons n'est pas déclarée par les
contribuables ; les organisations philanthropiques ont donc
l'opportunité de motiver les gens à donner en insistant sur les
avantages fiscaux dont ils peuvent bénéficier par
après.
22 | P a g e
On peut noter la valeur relativement faible du rapport - 38% -
au cours de l'année 2006. Cette faible valeur peut
hypothétiquement être expliquée par le Tsunami, suite
auquel - nous en avons fait l'hypothèse plus tôt - de nombreux
citoyens ont décidé de faire un don. Beaucoup de ces dons n'ont
par la suite certainement pas donné lieu à une déduction
fiscale ; soit parce qu'ils étaient inférieurs à 30 euros
- montant minimum requis durant la période imposable de 2006 pour
pouvoir bénéficier d'une déduction fiscale -, soit parce
que la déductibilité n'a pas été pas
été activée par des donateurs peu habitués à
donner, et donc non conscients de l'avantage fiscal pouvant être
obtenu.
1.2 EVOLUTION DU NOMBRE DE DONS ET DU NOMBRE DE
MÉNAGES DONATEURS
1.2.1 COMPARAISON ENTRE L'ÉVOLUTION DE LA PROPORTION
DE MÉNAGES DONATEURS ET L'ÉVOLUTION DU NOMBRE DE
LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
FIGURE III-3
24%
23%
22%
21%
20%
19%
18%
17%
16%
15%
14%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
EVOLUTION DE LA PROPORTION DE MÉNAGES DONATEURS EN
BELGIQUE (EN %, AXE GAUCHE) & DU NOMBRE DE LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES (EN UNITÉS, AXE DROIT)
Pourcentage des ménages donateurs
libéralités en unités
450.000
400.000
700.000
650.000
600.000
550.000
500.000
350.000
300.000
250.000
200.000
Données brutes: SPF
Finances & Direction générale Statistique et Information
économique ; Calculs: Denis Mercier.
TABLEAU III-2
COEFFICIENT DE CORRÉLATION DE PEARSON, N
= 11
(1999-2009)
|
|
|
LIBÉRALITÉS EN UNITÉS
|
POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS
|
|
0.62854
|
P-VALEUR
|
|
0,0383
|
Comme on peut l'observe sur la Figure III-3 La proportion de
ménages donateurs en Belgique est relativement stable ; elle fluctue -
pour la période qui s'étend de 1999 à 2010 - entre 15,4%
et 20,3%.
23 | P a g e
L'évolution de cet indice est décroissante de
1999 à 2002 et globalement croissante de 2004 à 2010. Cette
tendance décroissante suivie d'une tendance croissante est semblable
à la tendance suivie par l'évolution du nombre de
libéralités déclarées.
Le pourcentage de ménages donateurs et le nombre de
libéralités déclarées sont - comme le montre le
tableau Tableau III-2 - corrélés ; le calcul du coefficient de
Pearson nous amène à conclure - avec un risque de 5% de se
tromper - qu'il existe un lien linéaire significatif entre les deux
variables précitées. Le coefficient de corrélation qui les
lie a une valeur de 0.6284 - ce qui correspond à un indice relativement
élevé.
Notons cependant que les deux courbes de la Figure III-2
n'évoluent pas exactement de la même manière, on n'observe
pas une proportionnalité directe entre les deux variables.
On constate, par exemple, une augmentation du nombre de
libéralités déclarées de 2000 à 2001, de
2003 à 2004, de 2006 à 2007, et de 2008 à 2009, alors que
le pourcentage de ménages donateurs décroît durant ces
mêmes périodes. Ceci s'explique par le fait qu'un même
contribuable peut déclarer plusieurs libéralités au cours
d'une même période imposable ; de ce fait, une augmentation du
nombre de libéralités n'est pas forcément seulement
expliquée par un accroissement du nombre de donateurs.
On observe, en 2005 - années suivant le Tsunami dans
l'océan Indien - une augmentation du nombre de libéralités
déclarées proportionnellement plus importante que l'augmentation
du pourcentage de ménages donateurs. On peut donc avancer
l'hypothèse selon laquelle l'augmentation du nombre de dons au cours de
cette année résulte, d'une part, de l'augmentation du nombre de
ménages donateurs et, d'autre part, de l'accroissement du nombre de dons
effectués par les ménages qui donnaient déjà au
cours de l'année précédente.
En moyenne, pour la période étudiée,
moins d'un ménage belge sur cinq effectue des dons en argent au profit
d'organisations philanthropiques ; le marché est donc loin d'être
saturé, il existe encore de nombreuses opportunités de
développement pour les organisations qui font de la récolte de
fonds. Le marché a connu une croissance relativement stable entre 2004
et 2010, les organisations en présence doivent continuer sur cette
lancée et convaincre les ménages qui ne font pas de dons de la
nécessité de leur soutien.
24 | P a g e
1.2.2 PROPORTION DE MÉNAGES DONATEURS PAR
RÉGION
FIGURE III-4
POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS ENTRE 1999 ET 2010 (PAR
RÉGION)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
La proportion des ménages donateurs varie, comme on le
voit sur la Figure III-4, en fonction des régions. C'est en Flandre
qu'on retrouve le pourcentage de ménages donateurs le plus important,
avec une moyenne de 19,54% par an pour la période qui s'étend de
1999 à 2010. La Wallonie et Bruxelles comptent proportionnellement moins
de ménages donateurs ; les moyennes de ces deux régions -
respectivement 16,55% et 15,64% - sont en-dessous de la moyenne nationale -
18,15% - pour la période étudiée.
Cependant, la proportion de ménage donateurs fluctue,
dans chaque région, d'une année à l'autre. Les
écarts-types des indices précités pour Bruxelles, la
Flandre et la Wallonie sont respectivement de 1.48%, 2.01% et 1.32% ; il est
donc intéressant d'observer l'évolution annuelle du pourcentage
de ménages donateurs.
25 | P a g e
1.2.3 EVOLUTION DE LA PROPORTION DE MÉNAGES
DONATEURS PAR RÉGION
FIGURE III-5
24%
22%
20%
18%
16%
14%
12%
10%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Pourcentage de ménage donateurs en Flandre Pourcentage de
ménages donateurs en Wallonie
Pourcentage de ménages donateurs à Bruxelles
EVOLUTION DE LA PROPORTION DE MÉNAGES DONATEURS EN
BELGIQUE ENTRE 1999 ET 2010 (PAR ANNÉE, RÉGION)
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
Comme on peut le voir sur la Figure III-5, pour chaque
année entre 1999 et 2010, la proportion de ménages donateurs est
plus importante en Flandre qu'en Wallonie et à Bruxelles.
Le pourcentage de ménages donateurs évolue de
manière semblable et Flandre et en Wallonie ; la forme des courbes pour
ces deux régions est calquée sur la courbe de l'évolution
du pourcentage de ménages donateurs en Belgique que nous avons pu
observer plus tôt.1
La proportion de ménages donateurs à Bruxelles
évolue, par contre, de manière quelque peu différente ; de
1999 à 2000 le pourcentage de ménages qui font des dons
croît à Bruxelles alors qu'il décroît dans les deux
autres régions du pays et de 2007 à 2008 ce même
pourcentage décroît fortement à Bruxelles alors qu'il
croît en Flandre et en Wallonie.
Notons enfin que la proportion de ménage donateurs en
Wallonie n'est pas toujours supérieure à celle observable
à Bruxelles ; en 1999, 2000, 2004 et 2007 on retrouve
proportionnellement plus de ménages donateurs en région
bruxelloise qu'en Wallonie.
1 Cf. Supra Figure III-3, p. 23.
26 | P a g e
1.3 EVOLUTION DU MARCHÉ EN VALEUR
1.3.1 EVOLUTION DU MONTANT MOYEN DES
LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
FIGURE III-6
EVOLUTION DU MONTANT MOYEN DES LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES (EN € - AUX PRIX DE 2012)
350 330 310 290 270 250 230 210 190 170 150
|
|
libéralité moyenne (en € - aux prix de
2012)
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan & Service Public Fédéral
Finances; Calculs: Denis Mercier.
Nous avons, au début de cette analyse, émis
l'hypothèse selon laquelle l'augmentation globale du montant total des
libéralités déclarées en Belgique entre 1985 et
2008 résultait d'une augmentation du nombre de libéralités
déclarées plutôt que d'une augmentation du montant moyen de
ces dernières.1
La Figure III-6 nous permet de confirmer cette
hypothèse ; la trajectoire décroissante de la courbe de
l'évolution du montant moyen des libéralités
déclarées cautionne l'explication selon laquelle l'augmentation
du montant total des dons déclarés ne s'explique pas par une
augmentation du montant moyen par libéralité.
Les libéralités déclarées sont
donc de plus en plus nombreuses mais le montant moyen de celles-ci a tendance
à baisser. Ceci peut être dû à une modification du
comportement des donateurs, qui tendent à multiplier leurs dons mais en
versant des sommes plus modestes.
1 Cf. Supra p. 21.
27 | P a g e
1.3.2 EVOLUTION DU MONTANT DU DON MOYEN ANNUEL DES
MÉNAGES DONATEURS
FIGURE III-7
DON MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES DONATEURS BELGES
AUX ORGANISATIONS PHILANTHROPIQUES (EN € - AUX PRIX DE
2012)
500 450 400 350 300 250
|
|
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Don
moyen annuel des ménages donateurs belges (en € - aux prix de
2012)
|
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
La tendance générale de l'évolution du
montant moyen annuel des dons des ménages donateurs belges entre 1999 et
2010 est, comme le montre la Figure III-7, décroissante.
L'indice élevé de 1999 peut potentiellement
être expliqué par l'accroissement de la
générosité des belges pour venir en aide aux victimes de
la guerre du Kosovo ; les ménages donateurs auraient, en plus de leurs
dons usuels, fait des dons au profit des victimes de cette guerre, ce qui
aurait augmenté leur contribution totale.
Les maxima locaux de 2005 et de 2006 sont certainement la
conséquence de l'augmentation des dons des ménages donateurs
suite au Tsunami dans l'océan indien. La baisse du montant moyen des
dons, observable à partir de 2007, peut hypothétiquement
être expliquée par la crise financière qui a
entraîné une diminution du pouvoir d'achat des ménages.
Enfin, le regain de générosité enregistré en 2010
provient très probablement de l'émoi provoqué par le
séisme en Haïti le 12 janvier de cette même année.
28 | P a g e
1.3.3 DON MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES DONATEURS PAR
RÉGION
FIGURE III-8
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE DONATEUR AUX ORGANISATIONS
PHILANTHROPIQUES
ENTRE 1999 ET 2010 (PAR RÉGION , EN
€- AUX PRIX DE 2012)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
600
500
400
300
200
100
0
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
Nous avons établi précédemment que la
proportion de ménages donateurs était la plus importante en
Flandre (19,54%), puis en Wallonie (16,55%), et enfin à Bruxelles
(15,65%)1 ; on retrouve donc proportionnellement moins de
ménages donateurs à Bruxelles que dans les deux autres
régions du pays.
Cependant, le don moyen annuel des ménages donateurs
bruxellois est, est comme on le voit sur la Figure III-8, nettement
supérieur à celui des ménages flamands et wallons ; les
ménages donateurs bruxellois donnent en moyenne 491€ par an contre
360€ pour les ménages flamands et 352€ pour les ménages
wallons.
Ces montants représentent la moyenne obtenue pour la
période qui s'étend de 1999 à 2010 mais ils fluctuent
d'une année à l'autre ; les écart-types y étant
associés sont particulièrement élevés et
différenciés - 173.24 (Bruxelles-Capitale), 44.93 (Flandre),
47.87 (Wallonie) -, il nous semble donc pertinent d'analyser l'évolution
de ces montants au fil des années.
1 Cf. Supra Figure III-4, p. 25.
29 | P a g e
1.3.4 EVOLUTION DU DON MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES
DONATEURS PAR RÉGION
FIGURE III-9
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE DONATEUR AUX ORGANISATIONS
PHILANTHROPIQUES ENTRE 1999 ET 2010 (PAR ANNÉE, RÉGION , EN
€- AUX PRIX DE 2012)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
La Figure III-9 montre que les ménages donateurs
bruxellois effectuent des dons moyens annuels supérieurs à ceux
des ménages donateurs flamands et wallons tout au long de la
période étudiée, sauf en 2000 et en 2004. Les
ménages donateurs flamands effectuent des dons moyens annuels
légèrement supérieurs à ceux des ménages
donateurs wallons sauf en 1999, 2002, 2003, 2007, et 2008.
La moyenne et l'écart-type élevés
observés à Bruxelles pour la période 1999-2010 dans le
graphique précédent (Figure III-8) sont surtout dus - comme on
peut le voir sur la Figure III-9 - à des maxima locaux très
importants par rapport à ceux des deux autres régions en 1999, en
2005 et en 2010. Ces 3 années correspondent à trois catastrophes
majeures - la guerre du Kosovo, le tsunami dans l'océan indien et le
séisme en Haïti -, ayant hypothétiquement entrainé -
comme nous l'avons vu précédemment dans notre analyse1
- un accroissement des dons sur le territoire belge.
Les ménages bruxellois auraient donc une propension
beaucoup plus élevée que les ménages flamands et wallons
à augmenter le montant annuel de leurs dons lors de catastrophes de
grande ampleur.
1 Cf. Supra Figure III-1, p. 20.
30 | P a g e
Une explication possible à cette tendance est le fait
que la majorité des bruxellois sont des citadins ; ils sont plus
exposés aux médias et aux campagnes de communication des
organisations en présence sur le territoire belge que les ménages
provinciaux et sont, par conséquent, conscientisés et
sollicités dans une plus grande mesure que ces derniers lors de la
survenance de catastrophes majeures dans le monde.
1.3.5 DON MOYEN DES MÉNAGES (NON-DONATEURS INCLUS)
PAR RÉGION
FIGURE III-10
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE (DONATEURS ET NON-DONATEURS)
AUX ORGANISATIONS PHILANTHROPIQUES ENTRE 1999 ET 2010 (PAR RÉGION , EN
€- AUX PRIX DE 2012)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
Après nous être intéressés à
la proportion de ménages donateurs et au don moyen de ces ménages
par région, intéressons-nous - à travers l'étude de
la Figure III-10 - à une variable qui combine ces deux indices : le don
moyen annuel par ménage ; cette variable tient compte aussi bien des
ménages donateurs que des non-donateurs.
Bruxelles-Capitale est la région qui compte la plus
faible proportion de ménages donateurs 1 mais le don moyen
annuel des ménages de cette région est beaucoup plus
élevé que celui des ménages issus des deux autres
régions du pays. 2 Par conséquent le don moyen annuel
par ménage (non-donateurs inclus) est - comme le montre la Figure III-10
- le plus élevé à Bruxelles avec une moyenne de 77€
pour la période qui court entre 1999 et 2010.
1 Cf. supra Figure III-4, p. 25.
2 Cf. supra Figure III-8, p. 29.
31 | Page
Chaque ménage flamand donne en moyenne 70€ par an
à des organisations philanthropiques. Les ménages flamands sont
proportionnellement plus nombreux à donner que les ménages
bruxellois, mais ils font des dons annuels qui sont en moyenne beaucoup moins
importants que ceux de ces derniers.
Enfin, la Wallonie est la région pour laquelle le don
moyen annuel par ménage est le plus faible ; les ménages wallons
donnent en moyenne 58€ par an aux organisations philanthropiques. C'est en
Wallonie qu'on a observé les montants les moins élevés
pour le don moyen annuel par ménage donateur ; 1 on a également
déterminé que proportion de ménages donateurs dans cette
même région était inférieure à la moyenne
nationale. 2
Les écart-types étant relativement
élevés - 28,4 pour Bruxelles ; 10,73 pour la Flandre ; 8,04 pour
la Wallonie - il est intéressant d'analyser l'évolution annuelle
du don moyen annuel par ménage.
1.3.6 EVOLUTION DU DON MOYEN DES MÉNAGES
(NON-DONATEURS INCLUS) PAR RÉGION
FIGURE III-11
140
120
100
40
80
60
20
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE AUX ORGANISATIONS
PHILANTHROPIQUES ENTRE 1999 ET 2010 (PAR ANNÉE, RÉGION , EN
€- AUX PRIX DE 2012)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ;Calculs: D. Mercier.
Les conclusions qui peuvent être tirées de la
Figure III-11 sont semblables à celles auxquelles nous sommes
arrivé lors de l'analyse de l'évolution du don moyen annuel des
ménages
1 Cf. supra Figure III-8, p. 29.
2 Cf. supra Figure III-4, p. 25.
32 | P a g e
donateurs aux organisations philanthropiques ; 1 à
savoir, l'hypothèse selon laquelle les ménages bruxellois
auraient une propension plus élevée que les ménages
flamands et wallons à augmenter le montant annuel de leurs dons lors de
catastrophes majeures.
Notons toutefois que l'écart entre le don moyen annuel
par ménage et nettement moins marqué entre les ménages
bruxellois et ceux des deux autre régions lorsqu'on considère le
don par ménage (non-donateurs compris) que lorsqu'on considère le
don par ménage donateur.
Ceci est dû au fait que la région bruxelloise
affiche une proportion de ménages donateurs inférieure à
celle des deux autres régions, ce qui réduit l'impact du don
moyen par ménage donateur sur l'indice étudié.
1.4 ANALYSE DU RAPPORT ENTRE LE REVENU ET LE COMPORTEMENT
DE DONATION DES MÉNAGES
Nous avons observé qu'il existait des
différences significatives au niveau des dons réalisés par
les ménages en fonction des régions dans lesquelles ils
résident. On sait également qu'il existe des différences
de revenus dans les différentes régions du royaume. Penchons-nous
donc dès à présent sur le lien potentiel entre le revenu
d'un individu ou d'un ménage et les dons qu'il réalise.
Cette analyse sera scindée en deux parties : une
analyse évolutive - dans laquelle nous analyserons l'évolution
des montants des dons réalisés par les individus et les
ménages en regard de l'évolution du revenu moyen des ceux-ci; et
une analyse par quartile, dans laquelle nous étudierons le lien
éventuel entre les quartiles de revenus des ménages en Belgique,
d'une part, et la proportion de ménages donateurs ainsi que le montant
des dons réalisés, d'autre part.
1 Cf. supra Figure III-9, p. 30.
33 | Page
1.4.1 ANALYSE ÉVOLUTIVE
1.4.1.1 COMPARAISON ENTRE L'ÉVOLUTION DU MONTANT
MOYEN DES LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES ET
L'ÉVOLUTION DU REVENU DISPONIBLE PAR HABITANT
FIGURE III-12
EVOLUTION DU MONTANT MOYEN DES LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES PAR HABITANT
(EN € - AUX PRIX
DE 2012, AXE GAUCHE)
& DU REVENU DISPONIBLE PAR HABITANT (EN €
- AUX PRIX DE 2012, AXE DROIT)
17
16
15
14
13
12
11
10
4
9
8
7
6
5
Libéralité moyenne par habitant (en
€ - aux prix de 2012) Revenu disponible par habitant (en
€, aux prix de 2012)
21.000
20.500
20.000
19.500
19.000
18.500
18.000
17.500
17.000
16.500
16.000
15.500
15.000
14.500
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Service Public Fédéral Finances;
Calculs: Denis Mercier.
TABLEAU III-3
COEFFICIENT DE CORRÉLATION DE PEARSON, N
= 25
|
|
LIBÉRALITÉS EN UNITÉS
|
REVENU DISPONIBLE PAR HABITANT (EN € - AUX PRIX DE 2012)
|
0.8539
|
P-VALEUR
|
<.0001
|
On observe, dans la Figure III-12, l'évolution du montant
moyen des libéralités déclarées par habitant
(non-donateurs compris) en regard de l'évolution du revenu disponible
par habitant.
La tendance générale des deux courbes est, entre
1985 et 2009, semblable ; on constate une croissance globale du revenu
disponible par habitant et une croissance globale du montant moyen des
libéralités déclarées par habitant.
Le calcul du coefficient de corrélation de Pearson,
relaté dans le tableau Tableau III-3, nous permet d'affirmer - avec un
risque de se tromper inférieur à 1% - qu'il existe un lien
linéaire
34 | P a g e
significatif entre les deux variables étudiées.
Le coefficient de corrélation commun aux deux variables
s'élève à 0,85396 ; ce qui est un indice
élevé.
Notons toutefois que les deux variables observées
n'évoluent pas, chaque année, de manière identique; alors
que le revenu disponible par tête affiche une croissance relativement
stable, la libéralité moyenne par habitant semble plus volatile
et en relative stagnation de 1992 à 2009. Cette stagnation est
perturbée par deux pics de croissance - en 1999 et 2005 - et un
déclin important - en 2009. Les pics de croissance sont, rappelons-le,
probablement dus à deux crise humanitaires graves : la guerre du Kosovo
(1999) et le tsunami dans l'océan indien (26 décembre 2004).
1.4.1.2 COMPARAISON ENTRE L'ÉVOLUTION DU DON MOYEN
ANNUEL ET DU REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES
FIGURE III-13
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE BELGE AUX ORGANISATIONS
PHILANTHROPIQUES (AXE GAUCHE, EN € - AUX PRIX DE 2012)
REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES BELGES HORS FICTIF
(AXE DROIT, EN € - AUX PRIX DE 2012)
90 80 70 60 50 40 30 20 10
|
|
42.000 41.000 40.000 39.000 38.000 37.000 36.000 35.000 34.000
|
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Don moyen annuel par ménage aux organisations
philanthropiques (en € - aux prix de 2012) Revenu moyen annuel des
ménages belges hors fictif (en € - aux prix de 2012)
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
TABLEAU III-4
COEFFICIENT DE CORRÉLATION DE PEARSON, N
= 12
|
|
DON MOYEN ANNUEL PAR MÉNAGE AUX
ORGANISATIONS PHILANTHROPIQUES (EN €, AUX PRIX DE 2012)
|
REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES BELGES HORS FICTIF
(EN €, AUX PRIX DE 2012)
|
0.19507
|
P-VALEUR
|
0,5435
|
35 | P age
Comparons maintenant - à travers l'étude de la
Figure III-13 - l'évolution du don moyen annuel par ménage belge
(non-donateurs compris), au profit d'organisations philanthropiques, à
l'évolution du revenu moyen annuel de ces ménages - hors revenu
fictif.
On entend ici par revenu fictif, le revenu qui serait produit
sur une année par un bien immobilier détenu par un ménage
si ce dernier décidait de mettre son bien sur le marché de la
location.
La Figure III-13 dépeint l'absence de lien
linéaire significatif entre les deux variables précitées ;
l'évolution du don moyen annuel par ménage n'est pas
proportionnelle à l'évolution du revenu moyen annuel de ces
derniers. Le calcul du coefficient de corrélation de Pearson,
relaté dans le Tableau III-4, confirme cette assomption.
Il existe donc un lien linéaire significatif entre
l'évolution du montant moyen des libéralités
déclarées par habitant et l'évolution du revenu disponible
par habitant mais ce lien linéaire n'apparaît pas entre le don
moyen annuel par ménage aux organisations philanthropiques et le revenu
moyen annuel hors fictif de ces mêmes ménages. La forte
différence entre les coefficients de corrélation observés
provient du fait qu'on compare des variables très dissemblables.
Tout d'abord, le montant moyen des libéralités
déclarées par habitant ne représente - comme nous l'avons
vu plus tôt dans notre analyse - qu'une partie de l'ensemble des dons
réalisés sur le territoire alors que le don moyen par
ménage prend en compte le montant total des dons
réalisés.
Ensuite, le revenu disponible par habitant n'est pas
directement comparable au revenu moyen par ménage. En effet, le nombre
d'individus par ménage évolue constamment ; l'accroissement des
divorces et le phénomène des familles recomposées
influencent directement le revenu moyen des ménages sans que cela n'ait
d'impact sur le revenu disponible par habitant.
Enfin, nous n'avons pas pu comparer l'évolution des
deux paires de variables sur une même période. Le revenu
disponible par habitant et le montant moyen des libéralités
déclarées par habitant évoluent de manière
très semblable entre 1985 et 1999. A partir de 1999 le lien entre ces
deux variables semble plus volatile ; or, c'est précisément
à partir de cette année qu'on a étudié le
coefficient de corrélation entre le don moyen annuel par ménage
et leur revenu moyen annuel.
36 | P a g e
1.4.1.3 COMPARAISON PAR RÉGION ENTRE LE DON MOYEN
ANNUEL ET LE REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES
FIGURE III-14
REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES (HORS FICTIF) ENTRE 1999
ET 2010
(AXE GAUCHE, EN €- AUX PRIX DE 2012)
& RAPPORT ENTRE LE DON MOYEN ANNUEL DES
MÉNAGES ET LE REVENU
MOYEN ANNUEL HORS FICTIF ENTRE 1999 ET 2010 (AXE DROIT, EN %)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
Rapport entre le don moyen annuel par ménage et le revenu
moyen annuel par ménage
45.000
40.000
35.000
30.000
25.000
20.000
15.000
10.000
5.000
0
0,225%
0,200%
0,175%
0,150%
0,125%
0,100%
0,075%
0,050%
0,025%
0,000%
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
Intéressons-nous maintenant au rapport, dans chacune
des trois régions du pays, entre le don moyen annuel des ménages
- non-donateurs compris - et le revenu moyen annuel de ces derniers - hors
revenu fictif - pour la période qui s'étend de 1999 à
2010.
Nous avons déterminé, plus tôt dans cette
analyse, que les ménages bruxellois étaient ceux qui
réalisaient le don moyen par ménage le plus élevé
pour la période étudiée1. Or, la Figure III-14
montre que ces derniers disposaient d'un revenu moyen annuel plus faible que
les ménages flamands et wallons pour la même période. Par
conséquent la région de Bruxelles-Capitale est celle qui dispose
de l'indice le plus élevé - 0,214% - du rapport entre le don
moyen annuel et le revenu moyen annuel par ménage.
La Flandre, région dans laquelle le revenu moyen annuel
par ménage est le plus élevé entre 1999 et 2010, se place
en deuxième position avec une valeur du rapport précité
qui s'élève à 0,180%. Rappelons que le don moyen annuel
par ménage donateur en Flandre est plus élevé qu'en
Wallonie mais moins élevé qu'à Bruxelles2 et
que la Flandre est la région qui compte la
1 Cf. Supra Figure III-10, p. 31.
2 Cf. Supra Figure III-8, p. 29.
37 | P age
proportion la plus élevée de ménages
donateurs en Belgique1 ; ce sont ces deux variables qui - mises en
relation avec le revenu - influencent la valeur du rapport entre le don moyen
annuel et le revenu moyen annuel.
La Wallonie se classe en dernière position ; les
ménages wallons sont donc ceux qui, entre 1999 et 2010, consacrent la
part la moins importante de leur revenu à des dons au profit
d'organisations philanthropiques. La faible valeur du rapport n'est pas
surprenante en regard des résultats observés plus tôt au
cours de cette analyse ; le revenu moyen par ménage est plus
élevé en Wallonie qu'à Bruxelles mais le don moyen par
ménage donateur est nettement plus élevé dans la capitale
qu'en région wallonne.
Analysons, dès à présent, la
manière dont ce rapport évolue annuellement dans chacune des
trois régions au cours de la période étudiée.
1.4.1.4 EVOLUTION PAR RÉGION DU RAPPORT ENTRE LE DON
MOYEN ANNUEL ET LE REVENU MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES
FIGURE III-15
0,45%
0,40%
0,35%
0,30%
0,25%
0,20%
0,15%
0,10%
0,05%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
DON MOYEN ANNUEL DES MÉNAGES AUX ORGANISATIONS
PHILANTHROPIQUES EN POURCENT DU REVENU DISPONIBLE (PAR ANNÉE,
RÉGION)
Bruxelles-Capitale Flandre Wallonie
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
On remarque, en analysant - dans la Figure III-15 - la
trajectoire de la courbe relative à la région de
Bruxelles-Capitale, que le rapport moyen pour la période qui
s'étend entre 1999 et 2010 (Figure III-14) doit sa valeur
élevée en région bruxelloise principalement aux indices
atteints en 1999, en 2005 et en 2010.
1 Cf. Supra Figure III-4, p. 25.
38 | P age
Les valeurs élevées du rapport pour ces trois
années sont dues, comme nous l'avons vu plus tôt au cours de cette
analyse, aux augmentations importantes du don moyen annuel par ménage
donateur lors de ces trois années charnières - qui correspondent
à trois catastrophes humanitaires majeures ayant provoqué des
élans de générosité importants en région
bruxelloise1.
Notons par ailleurs que la primauté de la région
bruxelloise en regard des deux autres régions pour la valeur du rapport
n'est pas vérifiée chaque année ; la valeur du rapport
à Bruxelles est inférieure à la valeur du rapport en
Flandre en 2000, 2004, 2008 et 2009 et inférieure à la valeur du
rapport en Wallonie en 2003 et 2008.
Soulignons enfin que le rapport analysé n'évolue
pas - d'une année à l'autre - de la même manière
dans les trois régions ; ceci nous conforte dans l'idée selon
laquelle l'évolution des dons des ménages n'est pas directement
proportionnelle à l'évolution du revenu de ces derniers.
1.4.2 ANALYSE PAR QUARTILE
Entamons maintenant l'analyse du rapport entre les quartiles de
revenus et la proportion de ménages donateurs ainsi que les montants des
dons réalisés par ces derniers.
1.4.2.1 POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS PAR
QUARTILE DE REVENU
FIGURE III-16
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS EN BELGIQUE PAR QUARTILE
DE REVENU (1999-2010)
Q1 Q2 Q3 Q4
13%
Pourcentage de ménages donateurs par quartile
(1999-2010)
18%
22%
33%
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
11 Cfr supra Figure III-9, p. 30.
39 | P age
Les quartiles permettent d'analyser la distribution des
revenus par tranches de 25 % des ménages ; chaque groupe
représente donc 25% du nombre total des ménages en Belgique. Le
premier groupe (Q1) rassemble les 25% de ménages ayant les revenus les
plus faibles et le quatrième groupe (Q4) regroupe les 25% de
ménages ayant les revenus les plus élevés.
La valeur associée au premier quartile s'élevait
en 2010, comme on le voit sur la Figure III-16, à 18.505 euros; 25% des
ménages belges possédaient donc, au cours de cette année,
un revenu annuel inférieur à 18.505 euros. La médiane se
situait à 29.942 euros ; 50% des ménages avaient donc un revenu
inférieur à cette valeur, et l'autre moitié avait un
revenu y étant supérieur. Enfin, le dernier quartile enregistrait
une valeur de 45.703 euros ; ce qui signifie que 75% des ménages avaient
un revenu inférieur à 45.703 euros.
Il ressort - sans grande surprise - de l'analyse de la Figure
III-16, que la proportion de ménages donateurs augmente avec le niveau
de revenu. En effet, on retrouve la plus faible proportion de ménages
donateurs dans le premier quartile de revenus (Q1), et la plus importante
proportion au sein du quatrième quartile de revenus (Q4) - les 25% de
ménages qui disposent des revenus les plus élevés.
En moyenne, pour la période qui s'étend de 1999
à 2010, 33% des ménages faisant partie du quatrième
quartile de revenus ont fait au moins un don sur l'année. Ils sont
logiquement suivis, par ordre décroissant de représentation, par
les ménages des groupes Q3 - 22% de ménages donateurs -, Q2 - 18%
de ménages donateurs -, et Q1 - 13% de ménages donateurs.
Vérifions maintenant, à l'aide du graphique qui
suit (Figure III-17), que l'assertion selon laquelle la proportion de
ménage donateurs augmente lorsqu'on passe dans un quartile de revenus
supérieur est vérifiée pour chacune des années de
la période étudiée.
40 | P a g e
1.4.2.2 EVOLUTION DU POURCENTAGE DE MÉNAGES
DONATEURS PAR QUARTILE DE REVENU
FIGURE III-17
30%
28%
26%
24%
22%
20%
18%
16%
14%
12%
10%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Pourcentage de ménages donateurs Q1 Pourcentage de
ménages donateurs Q2
Pourcentage de ménages donateurs Q3 Pourcentage de
ménages donateurs Q4
EVOLUTION DE LA PROPORTION DE MÉNAGES DONATEURS EN
BELGIQUE PAR QUARTILE DE REVENU
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
La tendance globale, observée dans l'histogramme
précédent (Figure III-16), selon laquelle la proportion de
ménages donateurs augmente lorsqu'on passe dans un groupe de revenus
supérieur se confirme - comme le montre la Figure III-17 - à
l'échelle annuelle pour la période étudiée,
1999-2010.
Le pourcentage de ménages donateurs au sein du
quatrième quartile est, chaque année, supérieur au
pourcentage de ménages donateurs au sein du troisième quartile,
lui-même supérieur au pourcentage observé dans le
deuxième quartile ; et le premier quartile compte chaque année la
proportion de ménage donateurs la moins élevée.
Notons que la proportion de ménages donateurs dans le
premier quartile de revenus suit, pour la période qui court de 2000
à 2010, une tendance identique à la proportion de ménages
donateurs dans le troisième quartile ; les deux courbes évoluent
de manière similaire, elles croissent et décroissent
simultanément. On peut émettre l'hypothèse selon laquelle
la proportion de ménages donateurs dans chacun de ces deux quartile est
impactée de manière semblable par les stimuli qui proviennent de
l'environnement extérieur.
La proportion de ménages donateurs dans le
deuxième quartile évolue de manière semblable à la
proportion de ménages donateurs dans le troisième quartile entre
1999 et 2005 : ensuite, les 2 courbes prennent des trajectoires
différentes.
41 | Page
La proportion de ménages donateurs dans le dernier
quartile de revenus évolue de manière plus aléatoire ; la
trajectoire de la courbe associée à ce quartile diffère
fortement de celle des trois autres quartiles. Cette trajectoire
différente peut hypothétiquement être expliquée par
le fait que les ménages belges les plus riches réagissent
différemment par rapport aux autres ménages, dans leur
comportement de dons, aux stimuli externes.
Vérifions maintenant si les tendances observées
au niveau national se confirment au niveau régional.
1.4.2.3 POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS PAR
QUARTILE DE REVENU ET PAR RÉGION
FIGURE III-18
POURCENTAGE DE MÉNAGES DONATEURS PAR QUARTILE DE REVENU
ET PAR RÉGION
(1999-2010)
30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
|
|
|
Q1 Q2 Q3 Q4
|
Bruxelles Wallonie Flandre
Données brutes: Direction
générale Statistique et Information économique ;
Calculs: Denis Mercier.
Nous sommes en mesure d'affirmer, en nous basant sur la Figure
III-18, que l'assertion selon laquelle la proportion de ménage donateurs
augmente lorsqu'on passe dans un quartile de revenu supérieur est
vérifiée au niveau régional, pour la période qui
s'étend de 1999 à 2010.
Notons également qu'une observation faite plus
tôt dans cette analyse1 est confirmée sur le
présent histogramme : la proportion de ménages donateurs est la
plus élevée en Flandre, puis en Wallonie, puis à
Bruxelles.
1 Cf. supra Figure III-4, p. 25.
42 | P a g e
Cette observation est également vérifiée
au sein des trois premiers quartiles de revenus, mais elle ne se confirme pas
dans le quatrième quartile ; parmi les 25% des ménages les plus
riches à Bruxelles, on retrouve une proportion plus importante de
ménages donateurs - 23,4% - que parmi les 25% de ménages les plus
riches en Wallonie - 22,4%.
1.4.2.4 DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS PAR QUARTILE
DE REVENU
FIGURE III-19
450
400
500
350
300
250
200
150
100
50
0
DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS BELGES (1999-2010) PAR
QUARTILE DE REVENU (EN € - AUX PRIX DE 2012)
Q1 Q2 Q3 Q4
316
Don moyen des ménages qui font un don (en €,
aux prix de 2012)
354
328
441
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
Nous venons d'établir que le pourcentage de
ménages donateurs est une fonction croissante du quartile de revenu dans
lequel se trouvent lesdits ménages. La Figure III-19 nous montre qu'il
n'en est pas de même pour le montant du don moyen annuel des
ménages donateurs entre 1999 et 2010.
On constate en effet que le montant du don moyen annuel par
ménage est plus élevé dans le deuxième quartile de
revenu que dans le troisième. Les ménages du deuxième
quartile ont un revenu inférieur à ceux du troisième
quartile mais ils donnent un montant moyen annuel plus élevé que
ces derniers ; le montant du don moyen annuel des ménages du
deuxième quartile de revenu s'élève à 354€,
alors qu'il ne vaut que 328€ dans le troisième quartile.
Notons tout de même que le montant le plus faible du don
moyen annuel est observé dans le premier quartile de revenu alors que le
montant le plus élevé s'observe dans le dernier quartile.
43 | P a g e
1.4.2.5 EVOLUTION DU DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS
PAR QUARTILE DE REVENU
FIGURE III-20
700
600
500
400
300
200
100
0
Q1 Q2 Q3 Q4
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS BELGES (1999-2010) PAR
ANNÉE ET PAR GROUPE DE REVENU (EN € -AUX PRIX DE
2012)
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
En analysant, à travers la Figure III-20,
l'évolution du don moyen annuel des ménages donateurs par
quartile de revenu, on atteint la même conclusion que celle à
laquelle nous sommes arrivés en observant la Figure III-19: il n'y a pas
de lien direct entre le quartile de revenu et le montant moyen annuel du don
opéré par les ménages donateurs de ce quartile.
On observe même un don moyen annuel des ménages
du premier quartile de revenu supérieur au don moyen annuel des
ménages de tous les autres quartiles pour les années 1999, 2002
et 2008 ; au cours de ces trois années, les ménages donateurs
faisant partie du premier quartile de revenus ont donc fait des dons moyens
supérieurs aux ménages jouissant de revenus plus
élevés.
Les seules années au cours desquelles on observe un
lien direct entre le quartile de revenu et le don moyen annuel des
ménages donateurs sont les années 2003, 2006 et 2010 ; au cours
de ces années, le don moyen annuel des ménages donateurs est une
fonction croissante du quartile de revenu dans lequel ils se trouvent.
44 | P a g e
1.4.2.6 DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS PAR QUARTILE
DE REVENU ET PAR RÉGION
FIGURE III-21
DON MOYEN DES MÉNAGES DONATEURS BELGES (1999-2010) PAR
GROUPE DE REVENU & PAR RÉGION (EN € - AUX PRIX
DE 2012)
|
|
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735
|
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|
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|
419
|
403
|
|
|
355
|
322 304
|
331 343
|
361
|
|
|
354
|
316 319
|
|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
|
Q1 Q2 Q3 Q4
Bruxelles Flandre Wallonie
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan, Direction générale Statistique et
Information économique ; Calculs: D. Mercier.
Les conclusions tirées de l'analyse des deux diagrammes
précédents (Figure III-19 & Figure III-20) sont applicables,
comme le montre la Figure III-21, aussi bien au niveau national qu'au niveau
régional : il n'existe pas de lien linéaire significatif entre le
don moyen annuel des ménages donateurs et le quartile de revenu dans
lequel ils se trouvent.
Nous avons pu déterminer - plus tôt au cours de
cette analyse - que Bruxelles-Capitale est la région dans laquelle le
don moyen annuel des ménages donateurs est le plus élevé
pour la période étudiée (1999-2010).1 Cette
assertion est confirmée par la Figure III-21 et elle se vérifie
dans chacun des quartiles de revenus, à l'exception du second quartile -
dans lequel les ménages donateurs bruxellois sont moins
généreux que les ménages flamands et wallons.
Notons également que les ménages donateurs
bruxellois du quatrième quartile de revenu sont ceux qui contribuent le
plus nettement à l'indice élevé du don moyen annuel des
ménages donateurs de cette région ; leur don moyen annuel pour la
période 1999-2010 est 1,75 fois plus élevé que le don
moyen annuel des ménages flamands et 1,82 fois plus élevé
que celui des ménages wallons. Ils sont par ailleurs, dans ce quartile,
proportionnellement plus nombreux à
1 Cf. Supra Figure III-8, p. 29.
45 | P a g e
donner que les ménages wallons mais proportionnellement
moins nombreux que les ménages flamands.1
1.5 CONCLUSION DE LA 1ÈR E PARTIE
En conclusion de cette première partie de notre
étude exploratoire du marché du don en Belgique, nous allons
résumer les principaux enseignements que nous avons pu tirer de
l'analyse des données dont nous disposions.
1ER ENSEIGNEMENT
Il y a en Belgique, depuis 1985, une tendance à
l'augmentation du nombre de libéralités déclarées
par les citoyens ; cette augmentation en nombre entraîne une augmentation
du montant total des dons fiscalement déclarés - les deux
variables sont fortement corrélées.
2ÈM E ENSEIGNEMENT
On observe, par contre, une tendance à la diminution du
montant moyen des dons déclarés fiscalement par les citoyens du
royaume. Les donateurs auraient donc tendance à multiplier leurs dons
mais en versant des sommes plus modestes. Le montant moyen du don annuel -
déclaré ou non-déclaré - des ménages
donateurs belges suit également une tendance décroissante entre
1999 et 2010.
Les évolutions des libéralités
déclarées et des dons des ménages sont par ailleurs
perturbées par des pics de croissance importants lorsque surviennent des
catastrophes majeures fortement médiatisées, comme le Tsunami
dans l'océan indien.
3ÈM E ENSEIGNEMENT
La proportion de ménages donateurs à
l'intérieur des frontières est relativement stable ; elle a
oscillé, de 1999 à 2010, entre 15 et 20% ; et cette variable
semble influencer - sur cette même période - le nombre de
libéralités déclarées. C'est en Flandre qu'on
retrouve la proportion moyenne de ménages donateurs la plus importante,
la Wallonie se place en deuxième position et la région de
Bruxelles-Capitale ferme la marche.
1 Cf. Supra Figure III-18, p. 42.
46 | P a g e
4ÈM E ENSEIGNEMENT
Le pourcentage de ménages donateurs est une fonction
croissante du niveau de revenu ; plus le quartile de revenu observé est
élevé, plus la proportion de ménage donateurs à
l'intérieur du quartile est importante. Le don moyen des ménages
donateurs n'est, par contre, pas directement proportionnel au revenu. Le don
moyen annuel des ménages donateurs d'un quartile de revenu donné
n'est pas forcément plus élevé lorsqu'on passe à un
quartile supérieur.
5ÈM E ENSEIGNEMENT
Par contre, le don moyen des ménages donateurs
diffère d'une région à une autre ; il est le plus
élevé à Bruxelles, puis en Flandre, et la Wallonie ferme
la marche. Les indices observés à Bruxelles sont nettement
supérieurs à ceux observés en Flandre et en Wallonie ;
particulièrement lors de la survenance de crises humanitaires graves. Ce
sont le ménages donateurs bruxellois du dernier quartile de revenu - les
25% de ménages bruxellois les plus aisés - qui poussent l'indice
vers le haut ; leur don moyen annuel est, entre 1999 et 2010, 1.75 fois plus
élevé que celui des ménages donateurs flamands et 1,82
fois plus élevé que celui des ménages donateurs
wallons.
On a émis l'hypothèse selon laquelle les
ménages donateurs bruxellois du dernier quartile de revenu - instruits,
citadins, fortement exposés aux médias et aux campagnes de
communication des organisations caritatives - sont conscientisés et
sollicités dans une plus grande mesure que les ménages wallons et
flamands lors de la survenance de catastrophes majeures dans le monde.
C'est aussi les ménages Bruxellois qui consacrent la
part la plus importante de leur revenu à la donation ; ils sont suivis
par les ménages flamands et les ménages wallons.
6ÈM E ENSEIGNEMENT
Enfin, le don moyen annuel par ménage (ménages
non-donateurs compris) - indice dépendant de la proportion de
ménages donateurs, d'une part, et du don moyen des ménages
donateurs d'autre part - est le plus élevé à Bruxelles ;
la Flandre se classe deuxième, et la Wallonie dernière. L'indice
est influencé à Bruxelles par les montants très
élevés du don moyen par ménage donateur du dernier
quartile de revenu lors de survenance de catastrophes majeures.
47 | P a g e
2. ANALYSE DES PROFILS COMPORTEMENTAL ET PSYCHOGRAPHIQUE
DES CITOYENS BELGES
Dans cette dernière partie, nous allons examiner le
comportement des Belges vis-à-vis de la donation et les raisons qui les
poussent à faire des dons à des organisations philanthropiques.
Les données que nous allons analyser proviennent du Baromètre de
la Philanthropie, enquête réalisée par l'Ipsos Social
Research Institute à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin. Cette
enquête a été menée par
téléphone, auprès de 1000 Belges âgés de 18
ans et plus, entre le 9 et le 31 mars 2011.
2.1 PROFIL COMPORTEMENTAL
Le baromètre de la philanthropie s'est tout d'abord
intéressé à la proportion de donateurs dans son
échantillon, et au montant des dons réalisés par ces
derniers au cours des 12 mois précédant l'enquête.
FIGURE III-22
PROPORTION DE CITOYENS DONATEURS EN BELGIQUE ENTRE MARS
2010 ET MARS 2011 (N=1000)
44% 56%
Donateurs Non-donateurs
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.1
Comme le montre la Figure III-22, 56% des belges de plus de 18
ans auraient fait au moins un don entre mars 2010 et mars 2011. Cette
proportion de donateurs dans le pays semble élevée, au vu du
pourcentage de ménages donateurs observé dans la première
partie de notre analyse ; nous avions déterminé que la proportion
de ménages donateurs en 2010 s'élevait à 20,3%.
Etant donné qu'un ménage privé moyen se
composait en 2009 de 2,31 personnes, 1 l'indice du baromètre
de la philanthropie semble, à première vue,
surévalué.
1 IPSOS SOCIAL RESEARCH INSTITUTE, FONDATION ROI BAUDOUIN,
Baromètre de la Philanthropie - Mesure de zérotage,
http://www.kbs-frb.be/uploadedFiles/KBS-FRB/Files/Verslag/Tendances-Indice-de-la-philanthropie-présentation-des-résulats-Enquête-IPSOS.pdf.
(page consultée le 10 juillet 2012).
48 | P a g e
Le biais peut, selon nous, être imputé à deux
causes principales :
Tout d'abord, L'indice de 2,31 personnes par ménage
s'applique aux ménages privés ; cependant, l'ensemble de la
population ne vit pas dans des ménages privés, une partie des
citoyens belges vit dans des ménages collectifs - des communautés
religieuses, des maisons de repos, des orphelinats, des logements pour
étudiants ou travailleurs, des institutions hospitalières et des
prisons- qui rassemblent un nombre important de personnes.
Ensuite, les deux études peuvent avoir des
définitions différentes du don ; il est possible, que l'achat
d'un produit au profit d'une organisation ait été
considéré comme un don dans le baromètre de la
philanthropie alors que l'Enquête sur le Budget des Ménages ne
considère que les dons sous forme de versement d'argent de la part du
donateur.
Il est par ailleurs important de souligner que la
période considérée dans le baromètre de la
philanthropie est particulière ; le séisme en Haïti a
provoqué un élan important de générosité en
Belgique, la proportion de ménages donateurs a augmenté dans les
trois régions du pays2 et cette catastrophe a eu lieu en
janvier 2010 - 2 mois avant la période devant être
considérée par les personnes interrogées pour
déterminer si elles avaient ou non fait un don. Il est donc possible
qu'une partie des personnes interrogées ait uniquement fait un don en
réaction à cette catastrophe.
Notons également que les personnes qui déclarent
avoir fait un don sont - d'après Ipsos - plutôt
âgées, font parties des classes sociales supérieures et
considèrent la philanthropie comme essentielle. Le profil des
non-donateurs est résolument plus jeune, il s'agit de personnes qui se
situent globalement dans des classes sociales inférieures et qui
considèrent la philanthropie comme secondaire.
Le fait qu'il y ait plus de donateurs parmi les classes
sociales les plus élevées confirme les observations
réalisées précédemment dans notre analyse ; nous
avons en effet déterminé que la proportion de ménage
donateurs augmentait avec le niveau de revenu. 3
1 PORTAIL BELGIUM INFORMATIONS ET SERVICES OFFICIELS,
Actualités concernant les ménages,
http://www.belgium.be/fr/actualites/2011/news_statistiques_menages.jsp.
(page consultée le 10 juillet 2012).
2 Cf. supra Figure III-1, p. 20.
3 Cf. supra Figure III-16, p. 39.
49 | P a g e
FIGURE III-23
6%
MONTANT CUMULÉ DES DONS RÉALISÉS PAR LES
DONATEURS ENTRE MARS 2010 ET MARS 2011 (N=516)
5%
17%
15%
29%
28%
Moins de 50€ De 50 à 99€ De 100 à
249€ de 250 à 499€ plus de 500€ Pas de réponse
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
Comme on peut le voir sur la Figure III-23, La majeure partie
des donateurs interrogés a, entre mars 2010 et mars 2011, donné
moins de 99€ sur une année ; presqu'un donateur sur cinq a
donné entre 100 et 249€ ; et un peu plus d'un donateur sur dix a
donné plus de 250€. Notons, à nouveau, que le don moyen
annuel par ménage donateur était exceptionnellement
élevé pour l'année 2010 étant donné la
catastrophe qui a pris place en Haïti1. De ce fait, il est
possible que les résultats obtenus sur ce pie chart soient
biaisés par cet évènement et qu'ils ne reflètent
pas le comportement usuel - hors situation de crise - des donateurs belges.
1 Cf. supra Figure III-1, p. 20.
50 | P a g e
2.2 PROFIL PSYCHOGRAPHIQUE
FIGURE III-24
23%
21%
PERCEPTION DE LA PHILANTHROPIE (N=1000)
5%
51%
Importante mais pas essentielle Essentielle Secondaire Ne se
prononcent pas
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
Intéressons-nous maintenant à la manière
dont la philanthropie est généralement perçue par les
citoyens belges. Comme nous l'observons sur la Figure III-24, la philanthropie
revêt un caractère important pour 74% des Belges ; et parmi eux,
23% la considèrent même comme essentielle. Ce constat est
plutôt une bonne nouvelle pour les ONG actives à
l'intérieur de nos frontières ; elles peuvent a priori
espérer être reconnues et encouragées par la
majorité de nos concitoyens. On peut également émettre
l'hypothèse selon laquelle les 23% de Belges de plus de 18 ans qui
considèrent la philanthropie comme essentielle sont, eux-mêmes,
donateurs.
FIGURE III-25
La culture et la protection du patrimoine culturel
L'action humanitaire et l'aide aux pays pauvres
Une autre cause que celles proposées
L'aide aux personnes défavorisées
La protection de l'environnement
La santé et la recherche médicale
CAUSES POUR LESQUELLES LE BELGE EST LE PLUS ENCLIN À
ACCORDER UN DON
(N=1000)
Ne sait pas / Pas de réponse
L'accès à l'éducation
1%
2%
2%
7%
9%
19%
20%
39%
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
51 | Page
On constate, grâce à la Figure III-25, que les
trois premières causes qui sont favorisées par les Belges sont la
santé et la recherche médicale, l'aide aux personnes
défavorisées, et l'action humanitaire et l'aide aux pays
pauvres.
FIGURE III-26
CRITÈRES DE CHOIX POUR FAIRE UN DON À UNE
ORGANISATION (N=1000)
44% 52%
4%
La cause défendue Les résultats obtenus Ne se
prononcent pas
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
On note, en observant la Figure III-26, qu'un peu plus de la
moitié des Belges de plus de 18 ans - 52% d'entre eux - estime que la
cause défendue par l'organisation est un critère de choix plus
important que les résultats obtenus par celle-ci quand il s'agit de
faire un don. Par ailleurs, 44% des Belges accordent plus d'importance aux
résultats obtenus qu'à la cause défendue.
La population semble partagée quant à ces deux
critères de choix ; ils ont tous deux une importance relative
très proche. Les organisations doivent donc aussi bien communiquer sur
les actions qu'elles s'apprêtent à mener que sur les
résultats atteints précédemment.
52 | P a g e
FIGURE III-27
SOUTIEN STRUCTUREL OU EN RÉACTION À UNE CATASTROPHE
? (N=1000)
39% 54%
7%
Soutien structurel, sur le long terme
Soutien en réaction à une catastrophe
Ne sait pas / Pas de réponse
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
On constate, à travers la Figure III-27, que la
majorité des Belges - 54% d'entre eux -, préfère donner
dans le cadre d'un soutien structurel, sur le long terme plutôt qu'en
réaction à une catastrophe ; 39% des interrogés
déclarent par contre qu'ils sont plus enclins à donner lors d'une
catastrophe.
C'est cette dernière proportion de la population qui
explique très certainement les pics observés lors de catastrophes
majeures sur les graphiques analysés précédemment dans
cette étude.
FIGURE III-28
On préfère donner son temps que son argent
Manque d'information sur les organisations
Manque d'information sur la philanthropie
On estime que son don ne sera pas utile
Pas d'intérêt pour la philanthropie
Démarche trop compliquée
Manque de moyens
LES RAISONS ÉVOQUÉES POUR NE PAS FAIRE DE DON
(N=1000)
9%
20%
23%
28%
30%
42%
65%
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
53 | P age
Le manque de moyens est, comme le montre la Figure III-28, la
raison la plus souvent évoquée par les Belges pour ne pas faire
de don. Ensuite, sont évoqués dans l'ordre : l'inutilité
perçue du don, le manque d'intérêt pour la philanthropie,
et le manque d'informations sur la philanthropie ; ces trois dernières
raisons sont majoritairement évoquées par des jeunes. Les jeunes
sont, en effet, moins enclins à la philanthropie que les adultes ou les
personnes âgées; le baromètre dépeint le
philanthrope belge type comme âgé de 65 ans et plus, appartenant
à des classes sociales supérieures et bénéficiant
d'une éducation de l'enseignement supérieur.
Notons que les organisations caritatives ont, avant tout, un
travail d'information et de communication à entreprendre
vis-à-vis de la population belge pour la motiver à donner. En
effet 48% des personnes interrogées disent ne pas faire de don par
manque d'informations et 42% estiment que leur don ne sera pas utile. Les
organisations doivent donc insister sur l'utilisation faite des dons et
communiquer un maximum pour que le donateur dispose de suffisamment
d'informations et soit, par conséquent, mis en confiance.
FIGURE III-29
23%
COMMUNICATION ATTENDUE DES CITOYENS BELGES
DE LA PART DES ORGANISATIONS PHILANTHROPIQUES (N=1000)
10% 4%
63%
Des informations claires et précises
Des images fortes
Les deux Sans avis
Source : IPSOS Social Research
Institute, Fondation Roi Baudouin, Baromètre de la Philanthropie, Mesure
de zérotage.
Pour terminer notre analyse du profil psychographique des
citoyens belges vis-à-vis de la donation, intéressons-nous, via
l'observation de la Figure III-29, à la manière dont les Belges
désireraient voir les organisations caritatives communiquer.
La majorité des Belges attend des informations claires
et précises de la part des organisations ; un peu plus d'un belge sur
cinq réclame des images fortes ; et un belge sur dix souhaite une
communication qui combine les deux types précédents. Ceux qui
sont demandeurs d'informations claires et précises sont majoritairement
des donateurs, relativement âgés ; ceux qui attendent des images
fortes sont principalement des non-donateurs, relativement jeunes.
54 | P a g e
Les organisations caritatives doivent donc fournir des
informations claires et précises à leurs donateurs
âgés pour les encourager à maintenir ou à augmenter
leur niveau de donation et elles doivent produire des images fortes pour
motiver les plus jeunes à devenir donateurs. La communication des
organisations philanthropiques doit donc être ciblée et
spécifique aux profils sollicités.
2.3 CONCLUSION DE LA 2ÈME PARTIE
Les Belges de plus de 18 ans perçoivent majoritairement
la philanthropie comme quelque chose d'important ; c'est une bonne nouvelle
pour les organisations caritatives du pays. Les donateurs belges -
principalement des personnes âgées, éduquées et
faisant partie de classes sociales élevées - considèrent
même, pour la plupart, la philanthropie comme essentielle.
56% des individus belges de plus de 18 ans auraient fait des
dons entre mars 2010 et mars 2011 ; cet indice est élevé par
rapport au pourcentage de ménages donateurs - de 20,3% en 2010 -
observé dans la première partie de notre analyse. Le biais peut
notamment être expliqué par une définition
différente du don dans les deux études.
Les Belges sont plutôt sensibilisés par les
projets liés à la recherche médicale et, dans une moindre
mesure, par des organisations actives dans les domaines de l'aide aux personnes
défavorisées et de l'action humanitaire dans les pays pauvres.
Ils accordent tout autant d'importance aux causes défendues par les
organisations qui les sollicitent, qu'aux résultats obtenus par ces
dernières sur le terrain. Ils préfèrent majoritairement
soutenir des organisations qui agissent sur le long terme ; cependant, ils
restent nombreux à privilégier le soutien en réaction
à des catastrophes.
Ceux qui ne donnent pas l'expliquent principalement par le
manque de moyens dont ils disposent ; ils évoquent aussi le manque
d'information, le manque d'intérêt et la perception que leur don
ne sera pas utile.
Enfin, les donateurs belges attendent des organisations
qu'elles communiquent des informations claires et précises. Les jeunes -
majoritairement non-donateurs - réclament, en plus des informations, des
images fortes.
55 | P age
BIBLIOGRAPHIE
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