IV. 1. 4. Diagnostic du laboratoire
Les diagnostics précédemment
cités sont difficiles et peu fiables. Le recours aux méthodes de
laboratoire pour confirmer les suspicions est souvent effectué.
- Examen coprologique
Il est uniquement réalisé chez le chat, ce
dernier étant le seul animal domestique excrétant les oocystes de
toxoplasme. Cet examen est facile mais en même temps peu fiable car la
période patente dure environ une quinzaine de jours seulement. En effet,
le chat ne devient évacuateur d'oocystes que lorsqu'il atteint
l'âge auquel il commence à se nourrir d'aliments carnés, un
mois et demi, et ces oocystes ne deviennent infectant qu'au terme de leur
sporulation dans le milieu extérieur. Les oocystes sont souvent de forme
globuleuse de diamètre 13 à 15 microns. Ils sont semblables aux
oocystes de genre Hammondiaet Besnoïtia. ²°
- Examen histologique
Cet examen est basé sur l'observation au microscope des
toxoplasmes, soient sous formes libres, soient sous forme de pseudo-kystes dans
de nombreux prélèvements de tissus, organes ou exsudats. Ces
éléments peuvent être prélevés directement
sur des animaux vivants (biopsie) ou morts. Elle nécessite une
infestation parasitaire importante pour faciliter l'observation. Le travail se
fait sur des étalements ou frottis de pulpe d'organes (cerveau, foie,
rein, poumons, coeur, muscle) ou de placenta fixés dans le formol 10% et
colorés à l'hématoxyline éosine pour rechercher les
foyers de nécrose et les kystes parasitaires. ²°
- Inoculation aux souris
C'est la méthode la plus fiable. Elle nécessite
l'usage des matières infectantes notamment les fragments d'organes, le
liquide céphalo-rachidien, du sang ou la pulpe ganglionnaire.
L'apparition de kyste est lente et nécessite environ 4 jours.
²°
- Inoculation à des cultures cellulaires
Elle nécessite des laboratoires
spécialisés et la marge d'échec est très vaste.
²°
- Examen sérologique
Les épreuves sérologiques sont les
méthodes de diagnostic les plus utilisés et permettent la mise en
évidence d'anticorps circulants. Le test de lyse de Sabin-Feldman (Dye
Test) a été fondé sur le fait de perte d'affinité
des cellules parasitées, et par suite leurs lyses. Il est
délaissé à cause de nombreux inconvénients qui
limitent son utilisation : la nécessité d'utiliser des
souches vivantes de la toxoplasmose ce qui expose le personnel a des risques de
contamination. ²°
ELISA (Enzyme LinkedImmuno-SorbentAssay) est la
réaction de référence universellement acceptée en
médecine humaine. Elle est difficile et délicate mais
possède une bonne spécificité et une bonne
sensibilité. Dans cette méthode, l'antigène (cytoplasmique
et membranaire) est fixé au fond des cupules des plaques en
polystyrène utilisés en microtitration. Le sérum suspect
est ajouté, puis l'excès est éliminé par lavage. Un
sérum anti-immunoglobuline spécifique marqué à la
phosphatase est ensuite introduit dans la réaction. Les anticorps
anti-immunoglobuline se fixeront sur les anticorps spécifiques
éventuellement retenus par l'antigène. L'enzyme est alors
révélé par un substrat qui donne à l'ensemble, une
coloration dont l'intensité est fonction de la positivité du
sérum étudié.²°
D'autres techniques immuno-enzymologiques peuvent être
associées à l'ELISA ce qui permettrait d'aboutir à de
meilleurs résultats. Il s'agit d'ELIFA et de SAGA. ²°
- Examen moléculaire
Enfin, des techniques moléculaires (PCR)
récentes ont été mises au point pour le diagnostic de la
toxoplasmose. Grace à cette technique (Polymerase Chain Reaction),
l'identification de la présence de l'ADN de Toxoplasmagondii a
pu avoir lieu chez les chiens et dans des échantillons biologiques de
félins. ²°
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