II. GENERALITES SUR LE POTASSIUM DANS LE SOL ET DANS LA
PLANTE
Le potassium est un élément chimique majeur
indispensable à la nutrition des plantes. Les restitutions organiques
aux sols permettent de satisfaire les besoins des cultures en K et d'assurer
l'entretien de la fertilité des sols.
La connaissance du statut potassique des sols constitue la
base de toute investigation sur le raisonnement d'une fertilisation
potassique.
2.1. Statut du potassium dans le sol
2.1.1. Origine du potassium dans le sol
L'écorce terrestre présente une teneur moyenne
en K2O estimée à 3,2% (Mhiri, 2002) Le potassium se rencontre
à l'état naturel dans de nombreux constituants minéraux
dont principalement les minéraux silicatés (feldspaths
potassiques, micas, argiles). Mhiri (2002) souligne que les minéraux
argileux constituent à la fois, le principal réservoir et le
piège à potassium dans les sols si bien que la teneur en
potassium est utilisée comme critère de distinction des
minéraux d'altération. Le tableau 1indique le degré
d'altération des argiles en fonction de la teneur en K2O.
Une autre source non négligeable de potassium est
l'humus du sol dont la teneur et le type déterminent le potentiel en
potassium (Mhiri, 2002).
Tableau 1. Teneur en KO et degré
d'altération des argiles.
Type d'argile
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Muscovite (micoblanc)
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Hydro- muscovite
|
Biotite
|
Illite
|
Vermiculite
|
Smectite
|
K2O (%)
|
9
|
8
|
6-10
|
6-8
|
0-2
|
0,5
|
Source: Mhiri (2002)
2.1.2. Teneur des sols en potassium total et réserves
potassiques du sol 2.1.2.1. Teneur des sols en potassium total
Pour ce qui est de la teneur des sols en potassium total, il
apparait que les sols à texture fine (texture argileuse,
argilo-limoneuse,...) sont potentiellement plus riches en K total que ceux
à texture grossière, à l'exception de certains sols
franchement sableux, riches en feldspaths potassiques. Cependant la teneur en K
total d'un sol n'indique pas le niveau de disponibilité de cet
élément pour la plante cultivée.
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2.1.2.2. Réserves potassiques du sol
Le potassium échangeable ne constitue qu'une partie du
potassium contenu dans le sol sauf dans les sols purement organiques où
il est à mesure de représenter la totalité du potassium
(Wicklander, 1954). Barbier (1962) précise qu'en pays
tempéré, le potassium échangeable ne fait que 1 à
2% du potassium total dans beaucoup de sols non humifères bien que cette
proportion puisse varier considérablement suivant les types de sols. En
région tropicale, la majorité des sols contiennent des
réserves potassiques beaucoup plus importantes que le potassium
échangeable analysé (Boyer, 1973).
Les réserves potassiques du sol sont diverses et
présentent une grande variabilité suivant les horizons et les
types de sol. En pays tempéré, le sol possède un certain
pouvoir tampon pour le potassium échangeable et après un
prélèvement le sol tend à recouvrer une valeur
d'équilibre avec les autres bases échangeables. Beckett (1970)
rapporte que cette valeur d'équilibre a été rarement
déterminée en milieu tropical. Toutefois de nombreux auteurs
soulignent que le potassium non échangeable peut intervenir dans la
nutrition des plantes (Middelburg, 1955; Aubert, 1958; Weir, 1966; Salmon,
1971; Coulter, 1972; Forster, 1972;). La question qui se pose est alors de
savoir comment la plante arrive à extraire le potassium des
réserves du sol. Barbier (1962) explique que les racines au contact d'un
minéral sont capables de dissoudre certains éléments
minéraux qui leur sont utiles. Néanmoins, cette hypothèse
n'explique que partiellement les prélèvements faits aux
dépends des formes non échangeables; Boyer (1973) pense
plutôt à une transformation dans le sol qui engendrerait du
potassium échangeable à partir des réserves, comme dans
les pays tempérés.
Dans le souci de mieux comprendre ce processus de
transformation, il est important d'avoir un aperçu sur la nature de la
répartition du potassium dans les sols.
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