ABSTRACT
In the cotton growing areas of Burkina Faso, visual symptoms
of mineral deficiencies on cotton plant noticed for potassium, are limiting
factors of production. In order to assess the influence of potassium on yield
and fiber quality, a trial was conducted for two years (2009 and 2010) on
tropical ferruginous soils of research stations of Farako-ba and Kouaré.
Six doses of potassium treatments were studied. The seed cotton yields were
determined and the technological characteristics of the fiber analyzed to
access the inefficacy of treatments compared.
Results showed that the fertility of these soils is low with
potassium contents deficit which is more important at Farako-bâ than
Kouaré. The contribution of potassium associated with the mineral
recommended fertilizer improve cotton seed yield on the average of 9 to 25% at
Farako-ba and 5 to 10% at Kouaré. On these soils, the best efficiency is
obtained with additional doses of 50 to 75 kg/ha of KCl while the doses of 100
and 125 kg/ha of KCl do not seem to be justified by their inefficacy on the
cotton seed yield. The low efficacy of potassium intake was greater in
Farako-ba suggesting that the response to potassium is related to the poverty
of soil in this element. The addition of potassium did not influence the seed
index ranking between 7.13 and 8.19 g and the shelling yield by the roller but
nevertheless has improved the fiber characteristics such as tenacity,
elongation and the micronaire and yellow index.
The study recommends to combine the recommended fertilizer on
cotton with supplement of potassium of 50 kg/ha in order to improve in quantity
and quality cotton production.
Keys - words: ferruginous soil, deficiency,
potassium, cotton yield, fiber quality, Burkina Faso.
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INTRODUCTION
Le coton généralement appelé « or
blanc du Burkina Faso» est un moteur de développement important du
pays de par son rôle économique. De nos jours ce rôle semble
plus accentué à cause d'un marché mondial favorable et
compétitif. Pour être présent et toujours répondre
à la demande du marché mondial du coton, les pays producteurs
doivent être plus compétitifs par la qualité des
productions. Pour les pays producteurs de coton de l'Afrique, l'objectif est
d'assurer une production durable et adaptée aux conditions
socio-économiques des producteurs. Cette compétition impose une
forte réduction des coûts de production et une amélioration
des rendements au champ.
La mise en culture continue des sols, la réduction des
temps de jachère et l'extension des terres cultivées aux zones
marginales dues à la pression démographique, ont fragilisé
la durabilité des systèmes de culture en zone cotonnière
Ouest africaine (Sheldrick et al., 2002). Selon Poulisse (2007)
près de 83% des terres cultivables en zone de savanes africaines
souffrent de contraintes agronomiques en majorité liée à
la baisse de la fertilité des sols.
L'un des facteurs de l'intensification repose sur
l'utilisation des intrants notamment de la fumure minérale qui
améliore les rendements. Dans la zone cotonnière du Burkina Faso,
l'effet des engrais se traduisait par un accroissement des rendements de 50
à 80% sur le cotonnier (Dakouo, 1994).Dans les systèmes de
culture à base de cotonnier, la durabilité semble reposer
principalement à la fois sur la fertilisation et sur les techniques de
gestion rationnelle de la fertilité (Pieri, 1989). L'accroissement des
productions de façon durable n'est donc possible que si l'on
résout le problème de maintien de fertilité. L'une des
composantes de cette fertilité dont le rôle est mis en
évidence par l'intensification et la fixation de l'agriculture est la
fertilisation potassique (Obigbesan, 1973).
Le potassium influence considérablement les rendements
et la qualité de la fibre du coton (Cassman et al., 1990;
Mullins et al.,1997; Bauer et al., 1998; Girma et
al., 2007). Les travaux de Snyder et al.(2005) indiquent
l'importance du potassium et celle de l'azote qui sont déterminants dans
la culture cotonnière.
Dans les zones cotonnières, la dégradation de la
fertilité des sols se traduit par une généralisation des
symptômes visuels de déficience pour la plupart des
éléments minéraux.
Les symptômes de déficiences potassiques sont les
plus importants et se manifestent par un dessèchement précoce des
feuilles de cotonniers, affectant les rendements et la qualité du coton
(Dakouo, 1994). Les bilans minéraux déficitaires dans les
systèmes de culture coton céréales sont souvent
évoqués pour expliquer ce problème. Les mauvaises
pratiques de
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fertilisation des cultures notamment le sous-dosage des
engrais et l'absence ou les faibles restitutions organiques entrainent des
bilans pluriannuels très négatifs (Poss et al., 1997;
Fao, 2006).L'exportation ou le brûlis des résidus de
récolte riches en potassium aggravent les carences potassiques sur les
cotonniers tout en affectent leurs rendements (Bednarz et al., 1998).
L'intensification de la production sur les exploitations accélère
l'apparition des déficiences en potassium à cause des besoins
croissants des cultures en cet élément (Poulain et al.,
1976; Triboulot et Pritchard, 1997). Les carences potassiques sont
observées sur sols ferralitiques seulement après quatre
années de culture alors qu'elles n'apparaissent qu'au bout de 6 à
7 ans sur sols ferrugineux (Sédogo et al., 1991; Dakouo,
1994).
Dans ce contexte, il apparait nécessaire de mettre un
accent particulier sur la fertilisation potassique. La présente
étude dont le thème est «Influence du potassium sur
les rendements et les caractéristiques technologiques de la fibre du
cotonnier conventionnel dans les zones cotonnières Est et Ouest du
Burkina Faso» vise à améliorer les rendements et la
qualité de la fibre de coton.
La première partie de ce mémoire, traite des
généralités sur le cotonnier et sur le potassium dans
l'interface sol-plante, tout en évoquant les effets de la nutrition
potassique dans la plante. La deuxième partie, aborde la
méthodologie de l'expérimentation, et présente les
résultats avant la conclusion générale et les perspectives
de ce travail.
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PREMIERE PARTIE:
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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I. GENERALITES SUR LE COTONNIER
Le cotonnier est une plante vivace mais qui ne peut être
exploitée économiquement qu'en culture annuelle du fait d'une
part des contingences climatiques et d'autre part de la pullulation des
parasites qu'entrainerait sa pérennité (Kohel et Lewis, 1984).
Principalement cultivé pour ses fibres, le cotonnier produit des graines
qui sont aussi importantes pour leur valeur alimentaire (Lee, 1984).
1.1. Classification des cotonniers
Selon Parry (1982), le cotonnier est une dicotylédone
dialypétale appartenant à l'ordre des Malvales, la famille des
Malvacées, la sous-famille des Hibiscées et au genre
Gossypium L.
Le groupe des cotonniers cultivés, se
caractérisant par la présence sur les graines de poils
cellulosiques utilisés par l'industrie textile, se constitue de quatre
espèces appartenant toutes au genre Gossypium L. (Lee, 1984)
qui sont:
- Les espèces diploïdes (2n = 26 chromosomes)
comprenant G. herbaceum L. et G. arboreum L. qui donnent le
coton peu productif à fibres épaisses et courtes.
- Les espèces tétraploïdes (2n = 52
chromosomes) constituées par G.barbadense L. ou coton
égyptien à fibres longues et fines et G. hirsutum L.
à fibres intermédiaires fournissant plus de 95% de la production
mondiale actuelle. L'espèce cultivée au Burkina Faso est le
Gossypium hirsutum L.
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