UNIVERSITE ANTONINE
FACULTE DE GESTION DES AFFAIRES
Mémoire en vue de l'obtention de
La Licence en Gestion
Mention : Banque et Finance
TITRE DU MEMOIRE
La crise de la dette souveraine dans la zone Euro
(2009-2011)
Présenté par :
HATOUM E. Charbel
Sous la direction de :
Monsieur le professeur Dr. Hassan
AYOUB
Année universitaire 2011-2012
Zahlé
REMERCIEMENTS
J'exprime par ce travail mes remerciements à toute
la direction de l'université Antonine, spécialement à
celle de la faculté de la gestion des affaires et à son doyen Dr
NEHME Georges.
Ensuite, et par la même occasion, je remercie toute
l'équipe éducative de la faculté de gestion des affaires
à Zahlé. Je dois ne pas oublier de remercier
précisément le Directeur du centre universitaire Père
MSALLEM Fadi et le Directeur administratif du centre Dr FICANI
Abdallah.
Enfin, un grand merci à mon encadrant Dr AYOUB
Hassan, qui pour ses conseils et remarques qui m'ont permis d'achever ce
projet.
Résumé
Ce mémoire étudie la crise de la dette
souveraine en Europe entre les années 2009 et 2011. Il est divisé
en trois chapitres qui expliquent la nature de la crise dans les quatre
premiers pays affectés (Grèce, Irlande, Portugal et Espagne), ses
causes et ses conséquences. Ce travail met en lumière le
rôle de la Banque Centrale Européenne et celui des agences de
notation dans la crise. Il ressort de notre travail que cette crise avait des
causes communes aux pays touchés et aussi des causes spécifiques
liées à des facteurs économiques dans chaque pays. Les
conséquences sont néfastes et touchent, non seulement les
secteurs économiques, mais aussi la société.
Abstract
This dissertation examines the crisis of sovereign debt in
Europe during the years 2009 to 2011. The dissertation is
divided into three chapters that explain firstly the nature of the crisis in
the first four countries mainly affected by this crisis. Then, they explain the
causes and the consequences of this crisis. In addition, this dissertation
highlights the role of the European Central Bank and credit rating agency in
the crisis. And as a conclusion, it was clear that the crisis had a common
cause among the countries and causes related to economic factors in each
country and the consequences have affected some sectors such as financial
markets, the growth of the country and the unemployment etc.
Sommaire
Introduction 6
Chapitre 1 : Description de la crise
8
Introduction 9
1- Constitution et traités principaux de la zone Euro
9
2-
Situation de la Grece 11
3-
Situation irlandaise 15
4- Situation portugaise
19
4- Situation de l'Espagne
24
Conclusion 27
Chapitre 2 : Les causes de la crise.
28
Introduction
Erreur ! Signet non
défini.
1- Causes communes
Erreur ! Signet non
défini.
2- Causes spécifiques dans chaque
pays 34
Conclusion 38
Chapitre 3 : Les Concequences 39
Introduction 40
1- une recession qui s'aggrave et un
chômage qui augmente 40
2-
Fragilité du système Bancaire 43
3- Marchés financiers
affectés 44
Conclusion 47
_Toc329555052
Conclusion
Erreur ! Signet non
défini.
Agences de notations
Erreur ! Signet non
défini.
Bibliographie
3
Introduction
Après la crise de l'année 2008 qui a
éclaté dans les Etats Unies et qui avait pour origine la bulle
immobilière, on a commencé à entendre les termes de la
dette souveraine, des finances publiques, du déficit
budgétaire,... Ces termes sont les mots clés qui
caractérisent la crise touchant la zone euro pendant les années
2010 et 2011. La crise de la dette souveraine qui a mis le succès du
projet de la zone monétaire d'euro en lumière, a
débuté par la Grèce où l'économie est
affectée par un grand déséquilibre et où les
chiffres budgétaires étaient maquillés. Ensuite, elle a
touché l'économie irlandaise qui était auparavant l'une
des premières économies de la zone Euro qui a connu un
investissement étranger très élevé profitant d'une
main d'oeuvre efficace et d'une fiscalité attractive. Elle a
affecté le système bancaire local surdimensionné qui a
contribué largement à financer plusieurs projets de construction
au sein du pays.
Après l'Irlande, elle a attaqué
l'économie portugaise qui était caractérisée par
une grande faiblesse avant auparavant. En effet, le Portugal connaissait,
après l'adoption de la monnaie commune, un taux de croissance faible
(précisément entre 2001 et 2007). Force est de constater qu'un
problème économique structurel était à l'origine de
cette crise, sans oublier la responsabilité des troubles politiques et
sociales. La propagation de la crise a fini de toucher l'Espagne dont son
économie était tournée vers le secteur immobilier. Il est
à rappeler que l'Espagne n'a pas profité de sa participation
à la zone euro et du taux d'intérêt faible facilitant son
endettement. Cependant, l'importance du secteur immobilier dans
l'économie, qui s'est traduite par une offre de construction qui
dépasse la demande, a favorisé l'éclatement de la
crise.
La crise des dettes souveraines avait des causes communes et
spécifiques à ces pays. Elle engendrait des conséquences
néfastes, non seulement sur l'économie, mais aussi, sur la
société.
L'analyse de cette crise nous pousse à poser plusieurs
questions.
- Quelle est la nature de la crise de dettes souveraines dans
la zone d'euro et comment elle a touché les économies des pays
les plus risqués ?
- Quelles sont les causes et les conséquences de cette
crise ?
- Quelle est le rôle des agences de notation dans cette
crise ?
Pour répondre à ces questions, nous proposons un
plan qui se divise en 3 chapitres :
- Dans le premier chapitre, on présente la constitution
de la zone monétaire de l'euro par ces principaux traités
(traité de Maastricht et pacte de stabilité et de croissance),
puis on décrit la crise en Grèce, en Irlande, au Portugal et en
Espagne. On décrit également le changement des taux d'obligation,
l'augmentation de l'endettement, l'évolution des notes souveraines
attribuées par les agences de notation.
- Dans le deuxième chapitre, on étudie les
causes de la crise qui se divisent en deux parties: les causes communes et
spécifiques. Les premières concernent le manque
d'optimalité dans la zone d'euro, la crise financière de 2008 et
l'endettement excessif. Les secondes sont liées aux problèmes et
aux caractéristiques de chaque pays étudié.
- Le troisième chapitre évoque les
conséquences de la crise dans la zone monétaire sur les
marchés financières, sur la croissance des pays, sur le taux de
chômage dans la zone et sur d'autres facteurs.
- Enfin, on met en lumière les agences de notations et
leurs rôles dans la crise de la dette souveraine dans la zone d'euro.
Ensuite, et à la fin de notre travail, nous
dégageons une conclusion qui révèle des suggestions et des
recommandations en ce qui concerne la crise de la dette souveraine en
Europe.
Chapitre 1 : La description de la crise
Introduction
Dans ce chapitre, on parle d'abord de la constitution de la
zone d'euro, notamment du traité de Maastricht qui a défini les
critères de convergence permettant d'organiser l'intégration
entre les pays candidats, et du pacte de stabilité et de croissance qui
est déclarée en 1997.
Puis on décrit principalement et brièvement dans
ce chapitre, le début de la crise qui s'est éclatée dans
la Grèce puis sa propagation vers l'Irlande, le Portugal et l'Espagne,
tout en mettant en expliquant les indicateurs liés à cette crise
(les taux d'intérêt des obligations, le changement dans la
notation souveraine de chaque pays, le taux d'endettement. En mettant en
lumière les plans de sauvetage annoncés pour l'aide financier de
ces pays et les réformes adoptées par le gouvernement de chaque
pays.
1- Constitution et traités principaux de la zone
Euro
La zone monétaire de l'Euro a été
constituée en 1999, après plusieurs années de
négociation entres les pays membres. Le traité de Maastricht
(1992) était le point de départ théorique de cette union
avec certains principes constitutifs et critères appelés
critères de Maastricht. Ces derniers déterminent les conditions
économiques pour l'entrée des pays candidats dans cette union
monétaire.
Le principal objectif annoncé par le traité
(Titre I, article 2) consiste à « promouvoir un
progrès économique et social équilibré et durable,
notamment par la création d'un espace sans frontières
intérieures, par le renforcement de la cohésion économique
et sociale et par l'établissement d'une union économique et
monétaire comportant, à terme, une monnaie unique,
conformément aux dispositions du présent traité
»1(*).
L'adoption de ce traité a conduit à supprimer le
contrôle de change, à favoriser la liberté de mouvement de
capitaux dans la zone (phase 1). De plus, on trouve la constitution de la
Banque centrale européenne (phase 2) qui est chargée de
gérer la monnaie européenne et de mettre la politique
monétaire de la zone Euro. La dernière phase (phase 3) comportait
la création d'une nouvelle union monétaire sous l'angle de
l'Euro.
Le traité de Maastricht comporte cinq critères,
(appelées critères de convergence ou critères de
Maastricht) qui doivent être respectés par les pays candidats pour
être admis à l'union monétaire de l'euro. Ces
critères sont les suivants (article 121 du traité)2(*) :
- La stabilité des prix : le taux d'inflation d'un
pays ne doit pas dépasser le taux moyen des trois pays les plus
performants de plus de 1.5% ;
- Le taux d'intérêt à long terme : ce
taux ne doit pas dépasser de plus de 2% la moyenne des taux de trois
pays les plus performants, ayant les taux d'inflation les plus bas ;
- Le déficit public : il doit être
inferieure à 3% de PIB ;
- La dette publique : elle doit être inferieure
à 60% du PIB ;
- La stabilité de change : le respect de marge
normale des fluctuations du taux de change prévue pendant les 2 ans
précédant au moins.
En 1997, un « pacte de stabilité et de
croissance » est adopté par le conseil européen
(conseil des premiers ministres européens) pour un objectif principal de
garantir la pérennisation des critères de Maastricht relatifs
à la politique budgétaire au delà du passage à
l'union monétaire.
Il est annoncé pour deux justifications :
- prévenir l'insolvabilité d'un état
membre, qui menace tout le système financier de la zone
monétaire, par le risque de marché qui augmente le taux
d'intérêt à long terme ou par l'instabilité des prix
due à la création de la monnaie par la BCE pour confronter
l'insolvabilité ;
- éviter la situation, où un pays qui
dépasse les critères de convergence soit sanctionné par la
hausse des taux d'intérêts, ce qui affecte les autre pays de la
zone.
Ensuite, le pacte de stabilité et de croissance est
basé sur les trois éléments principaux :
- éviter les déficits publics excessifs :
le déficit budgétaire doit être inferieure à 3% du
PIB et le taux d'endettement à 60%.
- la surveillance des politiques budgétaires :
ceci oblige chaque état membre de l'union monétaire de
présenter à la commission et au conseil européen un
« programme de stabilité » et aux autres Etats de
présenter un « programme de convergence »
comportant le programme budgétaire sur 4 ans, et après une
évaluation par la commission, le conseil donne son avis sur le cas de
chaque pays et peut donner par la majorité des membres des
recommandations à état pour modifier son programme.
- Lorsqu'un pays dépasse la limite de 3% de PIB au
niveau du déficit budgétaire, ou il risque de dépasser
cette limite, la commission européenne élabore un rapport
concernant ces deux cas. Ensuite, elle adresse une proposition au conseil
européen de donner des recommandations à ce pays.
Dans ce cas, le pays fautif doit adopter des mesures dans 4
mois, en vue de faire disparaitre les déficits excessifs dans
l'année suivante, ou il doit confronter des sanctions.
Après la création de la monnaie unique, l'Euro a
rapidement trouvé son statut dans l'économie mondiale. Elle est
devenue une devise de réserve, il est le plus échangé dans
le monde après le dollar. Son introduction a permis de supprimé
le risque de change et de réduire les coûts des transactions.
Au début de l'année 2010, la situation est
différente. La zone Euro traverse l'une des plus graves crises de son
histoire liée principalement à la dette souveraine. Les
déséquilibres économiques, budgétaires et
financiers excessives sont à l'origine de cette crise qui a
débuté en Grèce.
2- Situation de la Grèce
Dés l'année 2000, l'état grec a
profité de deux conditions pour augmenter les dépenses
publiques ; la croissance économique des années 2000 et la
faiblesse des taux d'intérêt liée a sa participation
à la zone d'Euro. La Grèce a accru les dépenses dans les
domaines de l'éducation, de la santé, et de la protection
sociale. Sous l'influence d'une croissance économique, l'état
grec a ignoré l'importance des réformes fiscales et structurelles
qui ont pour rôle de soutenir le système financier du pays. ca a
élargi le déficit budgétaire et commercial du pays.
L'année 2008 a marqué l'éclatement de la crise
financière aux Etats unis (la crise de Subprime). Cette crise a
impliqué des conséquences néfastes à la
Grèce. Ces derniers se sont traduits par une hausse de taux de
chômage, une baisse de l'investissement et une réduction forte de
dépenses publiques.
Taux de chômage de la Grèce entre 2008
et 2011 (pourcentage de la population active).
Source : Eurostat
En novembre 2009, le nouveau premier ministre George
Papandreou a déclaré que le déficit de la Grèce est
de l'ordre 12,7% du PIB pour l'année 2009 et non pas le chiffre
déclaré par le gouvernement précédent (6%), le
taux d'endettement de cette année dépasse de 130% du PIB.
En fait, depuis longtemps, la réalité
économique est camouflée par la déclaration de fausses
statistiques. Cet état de fait a poussé les spéculateurs
et les agences de notation à réagir
Cette situation a augmenté la demande sur les contrats
d'assurance sur le défaut du paiement (Credit Default Swaps). Les
spéculateurs ont acheté massivement les CDS engendrant une
augmentation de prix de ces derniers. Cette augmentation ajoutée
à des rendements sur le marché secondaire de la dette publique de
la Grèce a supporté la spéculation alors que les titres se
dégradent et les CDS s'évoluent en provoquant une augmentation
des primes sur les contrats d'assurance. Cette situation renforce la menace
d'un défaut du paiement.
D'autre part, la note souveraine de la Grèce est
dégradée depuis Décembre 2009 par les agences de
notation3(*).
Le risque de défaut de paiement implique une
augmentation du taux d'intérêt sur les obligations. En effet, ils
se situent à l'ordre de 7% sur les obligations à 10 ans en
février 2010.
Taux d'intérêt sur les obligations
grecques et de la zone Euro de 10 ans (Rapport d'OCDE)
Le 14 Janvier 2010, et sous la pression des autres Etats de la
zone Euro, la Grèce a présenté un premier plan pour
assainir les finances publiques dans le but de rendre le déficit public
dans les limites des critères de convergence. Alors qu'elle
prévoit un déficit de 2.8% du PIB en 2012. Ce plan est
basé sur une augmentation de recettes, prévues de 7 milliards
d'Euro et sur la réduction des dépenses, prévue de 3,6
milliards d'Euro. L'augmentation des recettes est planifiée par la lutte
contre l'évasion fiscale, des contrats de privatisation et par des taxes
sur les grandes fortunes, d'autre part, la réduction des dépenses
prévoit le gel des salaires élevés et des embauches et la
diminution des primes.
Le 3 Février 2010, la Grèce ajoute un
deuxième programme d'austérité qui recule l'âge
légal de la retraite de 65 à 63 pour les hommes et augmente les
taxes sur les carburants.
Le début de Mars 2010, l'Etat grec annonce de nouveau
un plan d'austérité qui augmente les taxes. La TVA a
augmenté de 19% à 21%. De plus, le gouvernement à
réduit 10% les salaires.
En Avril, et malgré les trois plans
d'austérité présentés par la Grèce, les
agences de notation abaissent la note de ce pays4(*). Le conseil des ministres des finances de la zone
Euro (Euro groupe), se réuni mensuellement pour organiser la politique
économique de la zone. Il approuve le plan d'aide pour la Grèce,
qui permet d'éviter les taux d'intérêts obligataires
prohibitifs, en le prêtant 45 Milliards d'Euros à un taux
préférentiel de l'ordre 5%.
De nouveau, la situation de la Grèce se dégrade
malgré ce plan. En effet, sa mise en place est tardive, les taux
obligataires à 10 ans ont réagi à la hausse. Le plan
approuvé n'a pas calmé les marchés, alors que les pays de
la zone monétaire se dirigent vers deux actions d'envergure.
Le 2 mai, un nouveau plan d'aide est entériné
par ces derniers, qui se base sur un prêt de 110 milliard d'euros pour la
Grèce (80 milliards par les pays de zone et 30 milliard par le FMI).
Le 10 mai, les pays de la zone Euro, en coordination avec le
FMI, s'accordent sur un autre plan, nommé historique, de 750 milliards
d'euros pour aider les pays en crise et pour minimiser les effets de cette
tempête financière. Les pays de la zone constituent un fond
appelé <<fond de stabilité de la zone euro>> qui
contient leur part.
La Banque Centrale Européenne (BCE), prend la
décision d'acheter des titres obligataires, cette action a
impliqué la baisse de taux d'intérêt des obligations
publiques grecques à 10 ans de plus de 400 points de base. Cette
intervention de la banque n'a pas permis de calmer la tempête5(*). Les taux d'obligations grecques
à 10 ans montent de nouveau vers une position au dessus de 10%.
L'année 2011, marque des grèves
générales annoncées par les syndicats pour protester
contre les plans d'austérité annoncés par le gouvernement
grec et de nouveau, un abaissement de la note souveraine grecque par les
agences de notation a eu lieu en juin 2011 (Standard and Poor's l'abaisse vers
CCC).
Le 27 octobre 2011, le sommet européen annonce un
accord constitué de 3 points principaux :
1- un effacement accepté par les banques privées
de 50% de la dette souveraine grecque (une somme de 100 milliards d'euros).
2- un renforcement d'un fond constitué en 10 mai 2010
(appelé fond de stabilité de la zone euro) de 440 milliards a
1000 milliards d'euros.
3- la recapitalisation des banques grecques, espagnoles et
italiennes et autres (70 établissements) a limite de 106 milliards
d'euros.
Après ce plan, les taux obligataires ont
continué à augmenter jusqu'à 45.59 % a la fin de
l'année 20116(*).
3- Situation irlandaise
Durant une décennie avant l'année 2008,
l'économie Irlandaise été l'une des plus fortes
économies de la région européenne, avec une croissance
rapide du PIB et un niveau de vie permettant à l'Irlande d'occuper le
quatrième rang des pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et
de Développement Economiques)7(*). Cette situation résulte de la période
du <<tigre celtique8(*)>> entre 1990 et 2001, quand le pays a
profité des deux conditions principales pour construire une
économie spectaculaire :
- Une fiscalité attractive pour les investisseurs
étrangers, se traduit par un taux d'impôt sur le revenu au
début des années 1990 de l'ordre de12.5% contre un taux de 30%
comme moyenne dans les autres pays européens. Ceci transforme l'Irlande
en un centre industriel pour les marchés de l'union
européenne.
- Une main d'oeuvre jeune et bien formée et un
gouvernement qui a encouragé l'investissement dans certains domaines
comme la technologie informatique (production des ordinateurs) et l'industrie
pharmaceutique.
En 2008, l'Irlande a confronté une grande crise
bancaire reliée à la bulle immobilière qui a
éclaté dans les Etats Unis pendant cette année. Le secteur
bancaire irlandais surdimensionné par rapport à la taille de
l'économie réelle9(*) se trouve face à des difficultés
très graves, et à un risque de faillite. De cette manière
Anglo Irsh Bank, la première banque dans le pays a perdu milliard
d'euros en 2009.
Dans ce cas, l'Etat irlandais se trouve obligé de
supporter le système bancaire national. Il injecte 46 milliards d'euros
et rachète des actifs risqués d'un montant de 31 milliards
d'euros. Toutes ces actions ont contribué à élargir le
déficit du pays jusqu'à 31.2% du PIB en 2010. Le taux de
chômage a augmenté pendant cette année. La croissance est
ralentie d'une manière éclatante et la dette publique brute est
arrivée à 92.5% du PIB contre un taux de 24.8% en 200710(*). Le pays est entré dans
une grande récession.
Grâce à cette situation, les marchés
financiers ont réagi aux réalités irlandaises
négatives. La confiance des investisseurs commence à diminuer
fortement, alors que les taux d'intérêt sur les obligations
souveraines irlandaises à 10 ans ont augmenté en 2009 de 164
point en 30 décembre, pour atteindre 1151 Pb le 18 juillet 201111(*). Il convient de souligner la
dégradation rapide de la note souveraine irlandaise par les trois
agences de notation. Dans ce cas, le gouvernement se trouve dans une situation
qui nécessite la demande d'aide extérieure et l'adoption d'un
plan d'austérité. D'autre part, les autres pays de la zone euro
ont le souci que la contagion de méfiance menace d'autres pays comme
l'Espagne et le Portugal. Ils ont encouragé la mise en place des
solutions rapides pour éviter le risque.
L'Irlande a annoncé en avril 2010 un plan
d'austérité dure pour ramener le déficit à 3% du
PIB en 2014 (31.2% du PIB en 2010). Ce plan a réduit les salaires, les
allocations sociales (chômage et familiale). Il a supprimé 25000
postes dans les fonctions publiques et il a crée de nouvelles taxes. Le
gouvernement d'Irlande, refuse de relever le taux d'impôt sur les
bénéfices des sociétés, considéré le
plus bas dans la région européenne. Force est de constater qu'il
a attiré les investissements étrangères et qu'il a
constitué un levier principal pour l'économie irlandaise.
Après le plan d'austérité
présenté par l'Irlande, l'Union européenne en coordination
avec le FMI accepte une aide financière pour l'Irlande de l'ordre de 85
milliards d'euros. Cette aide est basée sur
un « programme négocié avec les autorités
irlandaises par la Commission et le Fonds monétaire international, en
liaison avec la Banque centrale européenne »12(*).
Le plan, adopté le 28 par une réunion informelle
des ministres, inclut :
- 10 milliards d'euros pour recapitaliser les banques
irlandaises ;
- Une réserve de 28 milliards d'euros ;
- 50 milliards pour financer le budget de l'Etat
irlandais ;
De plus, le plan englobe également les recommandations
du conseil européen suivantes : la restructuration de
système bancaire, des réformés pour une croissance plus
forte et la réduction du déficit budgétaire sous la limite
des critères de convergence dans une durée de 5 ans
(jusqu'à 2015, et non pas 2014 selon les objectifs du plan
d'austérité irlandais).
En comparaison entre la situation des deux pays, nous
constatons les points suivants :
- l'exportation est plus développée en Irlande
qu'en Grèce, elle dépasse 100% du PIB dans le premier contre 21%
dans le deuxième ;
- le peuple Irlandais est plus active et plus
qualifié ;
- un climat plus attractif en Irlande, pour les entreprises
estrangères (impôts plus faibles) ;
- un régime fiscal efficace en Irlande et des
marchés réglementés et plus flexibles.
PIB, Déficit/excédent et dette de
l'Irlande (en Euro)
Source : Eurostat
4- Situation portugaise
Après la Grèce et l'Irlande, le Portugal
à confronté a son tour la crise financière
européenne. La situation est différente par rapport aux autre
pays touchés par la crise. En effet, elle est caractérisée
par une fragilité du système économique, qui s'est
manifesté après l'adoption de l'euro (1999) par une croissance
faible du PIB (une moyenne de 1.1% entre 2001 et 2007, la plus faible moyenne
dans la zone euro dans cette période) ; une situation politique
dominée par deux forces équivalentes interdisant la mise en place
d'une majorité parlementaire dans les élections
législatives de 2009 et la définition d'une vision
économique commune.
En comparant la situation de la Grèce, de l'Irlande et
du Portugal, on trouve que les trois pays confrontent une crise similaire au
niveau de la forme, se manifestant par les mêmes indicateurs
économiques et financiers, le taux d'endettement, le déficit
budgétaire excessif et le taux de chômage élevé.
En 2010, le taux d'endettement dans le Portugal est
évalué à 82.1% du PIB13(*), soit 145.5 milliards d'euros; les obligations
publiques, qui sont pour diminuer le déficit budgétaire (-10.2%
du PIB en 2009 selon Eurostat), sont affectées par les mesures
gouvernementales visant à confronter les effets de la crise
financière mondiale de 2008. Elles constituent 70% de la dette publique
Portugaise.
Et si on additionne la dette publique et les dettes
privées (des entreprises et des ménages), le taux d'endettement
dépasse 300% du PIB au Portugal contre 240% en Grèce, cette
situation a affecté négativement la consommation et
l'investissement dans le pays.
De plus le taux de chômage au Portugal a
augmenté depuis 2008 de 8.5% à 12% en 2010 et à12.9% en
2011 selon les statistiques de la Banque Mondiale14(*). Cette image sombre de la
situation financière et économique du Portugal se manifeste dans
la notation des trois agences américaines et ensuite dans les
marchés financiers déjà troublés par la situation
grecque et irlandaise.
Le 30 novembre 2010, l'agence de notation Standard and Poor's
place la note souveraine du Portugal sous vigilance négative. Elle
prévoit une contraction du produit intérieure brut de 2%
l'année suivante (2011) en posant des questions sur la fiabilité
des mesures gouvernementales pour répondre a la crise.
En décembre 2010, Moody's place la situation
portugaise sous vigilance négative, en doutant que les mesures
portugaises soient satisfaisantes pour confronter la crise et en envisageant un
nouvel abaissement de la note qui pourrait atteindre A2 ou A3 en mars 2011.
En même temps, Fitch abaisse la note souveraine
portugaise en décembre 2010, en annonçant des perspectives
négatives et une crainte d'une récession dans l'économie
du pays.
Malgré la décision de la banque centrale
européenne consistant à acheter les obligations publiques des
pays en crise, le taux d'obligations publiques portugaises à 10 ans a
atteint 7.18% en janvier 2011. Le ministre des finances portugais a
annoncé fin 2010 que des taux obligataires supérieurs à 7%
rendent l'endettement dans son pays insoutenable. Par la suite, les taux
obligataires dans le Portugal qui ont été depuis 2003 sous la
limite de 5%, ont dépassé cette limite après la fin de
l'année 2010 sous la pression d'une crainte sur les marchés
financiers, émanant avec la détérioration de la note
souveraine portugaise par les agences de notation.
Taux des obligations portugaises a 10
ans
Source :
BCE
Le premier plan d'austérité a été
annoncé par le gouvernement en mars 2010 en vue du réduire le
déficit budgétaire. Ces mesures (prises par le gouvernement
minoritaire du socialiste José Socrate) ont trouvé une grande
opposition au Portugal. En novembre 2010, une grève
générale est annoncée dans le pays, affectant les services
publics et les grandes entreprises.
Dans cette période, le gouvernement de Socrate a
continué à refuser l'idée d'une demande d'aide du <<
Troïka>> : les pays européens, la BCE et le FMI (recourt
au Fond européen de stabilisation financière, FESF)
malgré une grande pression exercée par la majorité des
pays européens et par la BCE. Ce refus se base sur 4 idées du
gouvernement portugais :
- La spécifié de la crise du Portugal. Elle est
structurelle et elle demande des solutions stratégiques au niveau d'une
relance de la croissance et d'une diminution des dépenses publiques. Le
gouvernement du pays et la BCE estimaient que le pays confronte une crise de
liquidité et non pas une crise de solvabilité.
- Le coût de l'emprunt (de l'aide) est estimé
élevé, les taux d'intérêt des crédits d'aide
par le Fond Européen de Stabilisation Financière ont
marqué 5.2% pour la Grèce et 5.8 pour Irlande. Le gouvernement
portugais préfère une diversification de la dette souveraine et
de la source de financement. Ceci permet de diminuer les pressions des
marchés et éviter les mesures économiques de la BCE et du
FMI pour obtenir un aide.
- L'intervention constitue un risque politique et
social : pour le gouvernement portugais, une intervention du Fond
monétaire international indique une politique de rigueur
sévère, qui ne trouve pas de grâce dans la
société portugaise. D'autre part, le seul avantage d'une
intervention du FMI, selon la majorité de la population, s'explique par
les mesures obligatoires qui peuvent lutter contre la corruption dans le
pays.
- L'aide européenne n'a pas permis d'empêcher la
contagion. Le gouvernement annonce qu'une aide extérieure n'est pas
efficace et il ne peut pas éviter la contagion de la crise à
l'Italie et à l'Espagne. Notons que l'intervention extérieure n'a
pas évité que la crise de la Grèce affecte l'Irlande et le
Portugal.
Donc, le gouvernement continu à refuser la demande de
l'aide extérieure et prendre les mesures d'austérités pour
diminuer le déficit.
Le principal objectif de la loi des finances pour
l'année 2011 a été la réduction du déficit
jusqu'à 4.6% du PIB au cours de l'année 2011. Cette tendance
s'obtient par la réduction des dépenses et l'augmentation des
recettes publiques. La loi a annoncé une réduction des salaires
dans le secteur publique, un gel de recrutement, une baisse des allocations
familiales (25%). L'évolution des recettes passe principalement par une
augmentation de la TVA de 21% à 23% et une création des nouvelles
taxes sur les crédits.
De plus, cette loi encourage la privatisation de quelques
entreprises durant deux années prochaines.
Un autre programme qui encourage la
compétitivité est présenté au parlement, il a pour
objectifs :
- le soutien des sociétés
exportatrices ;
- encourager les entreprises locaux par la diminution des
charges administratives ;
- stimuler les marchés locatifs ;
En mars 2011, un quatrième programme
d'austérité est présenté par le gouvernement de
Socrate devant le parlement. Il peut éviter le recours à l'aide
financière extérieure, mais le parlement a rejeté ce
programme en 23 mars. Monsieur Socrate annonce sa démission le
même jour. Après ces événements, le président
de la République dissout le parlement et convoque à des
élections législatives anticipées dans 50 jours.
Le pays est entré dans une période critique ou
la crise est transformée a une crise économique et politique. La
méfiance des marchés financiers se manifeste par une hausse des
taux obligataires et le pays doit faire face à un remboursement de sa
dette de 9 milliards d'euros d'ici jusqu'à 15 juin de l'année
2011.
Ensuite, la note souveraine portugaise été
dégradé de nouveau par les agences de notation, Moody's a
abaissé en avril cette note de A3 a Baa1 devant « l'augmentation
des incertitudes politiques, budgétaires et
économiques ».
Par la suite, le gouvernement portugais du premier ministre
démissionnaire a officiellement demandé l'aide financière
de la commission européenne et du FMI en 6 avril 2011.
Le 16 mai, les ministres de finances européens ont
entériné un plan de sauvetage pour le Portugal (discuté
par la BCE, le FMI et la commission européenne) qui consiste a lui
prêter 78 milliards d'euros pour 3 ans avec un taux
d'intérêt de 5.5% (environ), dont 2/3 du montant est
présenté par les européens et 1/3 est
présenté par le FMI.
Ce plan nécessite des mesures pour arriver à
diminuer le déficit budgétaire en 2011 de 5.9% du PIB et à
3% en 2013, les principales mesures sont :
- Prendre de nouvelles mesures de rigueur ;
- Renforcer le capital des banques portugaises ;
- Passer a des privatisations ;
- Prendre des actions pour reformer le système de
l'administration et de sante.
Après l'annonce du plan de sauvetage, les taux
d'intérêt sur les obligations portugaises à 10 ans ont
diminué pour quelques jours (9.16% en 17 mai 2011)15(*), puis ils ont augmenté
grâce à des doutes diffusés sur l'efficacité du
plan.
A la fin de l'année 2011, les taux d'obligation
à 10 ans du Portugal enregistre un taux de 13.71% le 30 décembre
2011. Au début de l'année 2012, la note souveraine
attribuée au pays se présente aussi :
- Moody's : Ba2
- Standard and Poor's : BBB-
- Fitch : BB+
PIB, déficit/excédent, dette dans le
Portugal (en Euro)
Source : Eurostat
5- Situation de l'Espagne
Le prolongement de la crise affecte ensuite l'Espagne.
L'économie de l'Espagne reposait sur le secteur immobilier tout en
occupant le cinquième rang parmi les pays européens.
Malgré les taux d'intérêts faibles
après la constitution de la zone, l'Espagne n'a pas confronté un
endettement excessif. En 2007, la dette publique représente 36,2% du
PIB, le solde budgétaire 1,9% du PIB. Le pays enregistre un taux de
croissance qui évolue à la hausse.
Source : Eurostat
Une croissance démographique rapide, une politique
fiscale favorable, une culture nationale et un taux d'intérêt
faible, sont les conditions qui ont permis un grand développement dans
le secteur immobilier de pays. L'Espagne a construit 800000 logements par an
entre 2005 et 2007, tandis que la demande porte sur 350000 logements par an
durant la même période.
Après l'année 2008, l'économie espagnole
entre dans une période de récession, une augmentation du taux de
chômage et une chute de la consommation domestique.
De plus, le secteur bancaire qui a accordé 60% de ses
crédits pour financer le secteur immobilier, est affecté encore
dans cette crise
La dette souveraine de l'Espagne a passé de 40,2% du
PIB en 2008 à 53,9% du PIB en 2009 à 61,2% en 2010. La note
souveraine de l'Espagne avec la note des principaux banques dans le pays ont
été dégradé par les agences de notation (entre
avril et octobre 2010 les trois agences de notation ont abaissé la note
souveraine de l'Espagne) et les taux obligataire à 10 ans ont
augmenté depuis l'année 2009 (fin 2009 ce taux a marqué
3,96% et a la fin de l'année 2010 il a marqué 5,45%).
Le gouvernement espagnol a annoncé entre 2008 et 2010,
plusieurs plans de rigueur (abaissement des salaires et des allocations
sociales et augmentation du TVA...) et des plans pour relancer
l'économie du pays et pour faire diminuer le taux de chômage (3.5
millions de personne au chômage en 2009).
PIB, Déficit/excédent, Dette en
Espagne (en Euro)
Source : Eurostat
L'année 2011 a porté une continuité dans
la politique d'austérité appliqué par le gouvernement
espagnol. Les taux d'intérêt d'obligations à 10 ans, ont
resté autour de 5% dans les six premiers mois de cette
année ; le plus haut taux dans cette année été
en aout (6,23%) alors qu'a la fin de 2011, ce taux a reculé a 5.26% en
30 décembre.
D'autre part, durant l'année 2011, la note souveraine
de l'Espagne baisse. Cette note été à la fin de
2011 :
- Moody's : A1
- Standard and Poor's : AA-
- Fitch : AA-
Par rapport à la note souveraine des trois pays de
crise, la Grèce et l'Irlande et le Portugal, la note souveraine
de l'Espagne été la plus petite a la fin de l'année
2011 :
Pays
|
Moody's
|
Standard and Poor's
|
Fitch
|
Espagne
|
A1
|
AA-
|
AA-
|
Grèce
|
Ca
|
CC
|
CCC
|
Irlande
|
Ba1
|
BB+
|
BB+
|
Portugal
|
Ba2
|
BBB-
|
BB-
|
Source : Wikipedia
Conclusion
Donc, la crise de la dette souveraine a touché
plusieurs pays dans la zone monétaire de l'euro, cette zone a
été constituée en 1999, par la conclusion de plusieurs
traités qui organisent l'intégration des pays participants. Elle
a touché principalement et premièrement la Grèce puis,
elle s'est propagée vers l'Irlande, le Portugal et l'Espagne.
Pour confronter cette crise, les gouvernements ont
appliqué plusieurs séries de reforme et plans de sauvetage. Ces
mesures ont contribué à influencer l'évolution du taux des
obligations des pays. Les agences de notation on joué un rôle
aggravant la dégradation des notes souveraines des pays. La BCE et le
FMI ont tenté par leurs interventions de réduire la
méfiance des agents et d'empêcher les effets de contagion.
Chapitre2 : les causes de la crise
Chapitre 2 : les causes de la crise
Introduction
Le chapitre aura pour objectif d'analyser les causes de la
crise de la dette souveraine qui s'est éclatée et propagée
dans la zone d'euro. Dans un premier temps, les causes communes seront
analysées. Dans un second temps, nous mettons en évidence les
causes spécifiques liées a chaque cas de ces pays
touchés.
1- Causes communes :
A- la zone d'euro n'est pas optimale ?
En 1961, Robert Mundell, a développé sa
théorie de << la zone monétaire optimale >>.
Selon Mundell, deux critères principales doivent
être trouvées pour que plusieurs pays ou entités soient
capables de bénéficier de l'adoption d'une monnaie
commune :
- L'absence des chocs asymétriques
fréquents ;
- La mobilité des facteurs de production (capitaux et
main d'oeuvre).
Le choc asymétrique est expliqué par Mundell
d'une manière explicite. Il suppose qu'un pays X produit des produits A
et un pays Y produit des produits B. Les deux pays ont une monnaie commune. Si
un changement dans le goût des consommateurs affecte différemment
la demande des produits dans les deux pays, on parle ici d'un choc
asymétrique. Le choc asymétrique expose la banque centrale
à un dilemme : doit-elle lutter contre le chômage qui menace
le pays Y ou lutter contre l'inflation qui menace X ?
Ce problème peut être résolut par une
mobilité des facteurs de production et surtout le facteur du
travail16(*).
Le transfert des capitaux ou mouvement des capitaux,
« permet aux citoyens d'effectuer de nombreuses opérations
à l'étranger, par exemple d'ouvrir un compte bancaire, d'acheter
des parts dans des entreprises d'autres États membres, d'investir
là où le rendement est le meilleur ou d'acquérir un bien
immobilier »17(*), tandis que la mobilité de travailleurs
signifie le déplacement de la main d'oeuvre d'une région
affectée par un choc économique à une autre région
possédant des bonnes conditions économiques. Par exemple lorsque
la Grèce est affectée par une crise économique
(chômage), les chômeurs grecs doivent se déplacer vers un
autre pays de l'Union pour rétablir l'équilibre.
En ce qui concerne l'union monétaire européen,
la plupart des analystes ont conclu que les pays de l'Europe ne constituent
pas une zone monétaire optimale, elle ne répond que partiellement
aux critères de Mundell car la mobilité des travailleurs est
très faible en Europe. Le marché du travail n'est pas flexible
dans cette zone pour plusieurs causes : citons la barrière de
langue et de culture, plus la différence entre les pays européens
dans le régime de sécurité sociale et l'absence de
diversification sectorielle.
Après Mundell, Johnson par ses travaux (Further Essays
in Monetery Theory, 1970), a ajouté un nouveau critère pour la
réussite d'un projet d'union monétaire, c'est la présence
d'un budget fédéral. Il annonce qu'une intégration
budgétaire et fiscale peut confronter les chocs par le transfert
budgétaire entre les régions18(*).
En l'Europe, la structure actuelle du budget
est à l'inverse exact d'une structure fédérale, un budget
fédéral implique une coordination budgétaire comme dans un
état fédéral (Etats unies), pour jouer un rôle de
stabilisation économique en confrontant les fluctuations conjoncturelles
et les chocs dans un état membre. En Europe, la situation est
différente ; en 2001 le budget européen représente
1,11% du PIB communautaire. Cette part n'est pas suffisante pour jouer le
rôle de stabilisation et effectuer les transferts budgétaires
entre les membres.
D'autre part, il y a des obstacles dans le chemin de
fédéralisme budgétaire en Europe comme le dit Jacques Le
Cacheux, cet auteur révèle que les barrières sont de
nature politique. les gouvernements nationaux ne préfèrent pas
transférer une partie de leurs compétences à d'autres
pays19(*).
Ensuite, l'absence d'une intégration fiscale entre les
pays européens (comme la présence d'un impôt
européen commun) est une grande barrière devant le budget
fédéral qui est une condition importante pour la réussite
d'une zone monétaire.
B - La crise financière 2008
Cette crise a touché plusieurs pays du monde. Elle a
influé le système bancaire et financier mondial à cause de
la circulation des dettes sous forme des produits pourris.
L'origine de cette crise monte à l'année 2000,
lorsque les valeurs boursières ont chuté de manière
importante. A partir de cette année, les investisseurs se sont
dirigés vers d'autres placements à la recherche d'une meilleure
rentabilité. La situation du marché immobilier
s'améliore.
Dans un contexte d'exigence de rentabilité chez les
investisseurs ajouté a une forte concurrence entre les
intermédiaires financiers et la présence d'une grande
liquidité chez les banques, l'attribution des prêts bancaires en
Etats Unies, même aux familles modestes est devenu facile. Cette tendance
cause l'augmentation de demande et des prix des biens immobiliers.
Vers la fin de l'année 2006, un grand nombre
d'emprunteurs n'était pas capable de remboursé leurs prêts.
La méfiance des investisseurs se propagent au niveau des marchés.
Les valeurs des titres chutent. Une crise bancaire s'éclate aux Etats
Unis et se propage vers d'autres pays du monde.
La première conséquence de cette crise
était la paralysie des nombreuses banques et entreprises d'assurance aux
Etats Unis (comme Lehman Brother). Nous avons constaté aussi la fusion,
la nationalisation et le sauvetage de certaines banques dans autres pays (
Northen Rock Banque en Royaume-Uni, Indy Mac et Merrill Lynch dans les Etats
Unis...).
A partir de cette situation, le sauvetage des banques de la
faillite et le refinancement d'économie de certain Etats ont
obligé ces derniers à dépenser des sommes très
élevées.
Cette situation est l'une des causes de surendettement des
Etats où les autorités financières sont incapables de
payer le service de la dette publique.
C - l'endettement excessif des états
Selon les critères de Maastricht, l'endettement doit
être limité à 60% du PIB. Le déficit
budgétaire ne doit pas dépasser 3% du PIB dans tous les pays. En
réalité ces critères n'ont pas été
respectés par la plupart des pays européens. L'endettement a
augmenté progressivement dans la zone d'euro en dépassant la
limite de 60% du PIB dans presque la plupart des pays. Le déficit
budgétaire général dans la zone a augmenté depuis
2008 pour dépasser la limite de 3% du PIB en 200920(*). Force est de constater que
certain pays ont dépassé cette limite depuis longtemps, comme la
Grèce, le Portugal, l'Italie et autres.
Dette publiques, déficit budgétaire,
dépenses et recettes publiques dans la zone Euro (17 pays), % du
PIB.
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Dettes publiques
|
69.2
|
69.6
|
70.2
|
68.6
|
66.3
|
70.1
|
79.9
|
85.3
|
87.2
|
Déficit budgétaire
|
-3.1
|
-2.9
|
-2.5
|
-1.3
|
-0.7
|
-2.1
|
-6.4
|
-6.2
|
-4.1
|
Dépenses publiques
|
48.0
|
47.4
|
47.3
|
46.7
|
46.0
|
47.1
|
51.2
|
51.0
|
49.4
|
Recettes publiques
|
44.8
|
44.5
|
44.8
|
45.3
|
45.3
|
45.0
|
44.8
|
44.7
|
45.3
|
Source : Eurostat
Nous constatons que l'endettement est non seulement excessif
en Europe mais aussi est complexe. Il est lié à la crise
financière de 2008. Cette dernière a épuisé le
secteur bancaire des pays périphériques21(*) en Europe (Grèce,
Portugal, Italie...), d'une part, et a provoqué une hausse des
dépenses publiques. En plus la hausse des taux d'intérêt,
la méfiance sur les marchés et le taux de croissance faible
affecté par la récession de 2008 ont été à
l' origine de ce problème.
2- Causes spécifiques dans chaque pays
A - La Grèce
En Grèce, les origines de la crise économique et
financière se divisent en deux ; les origines structurelles et
internes et celles externes.
Les facteurs internes, sont importants en Grèce. Ce
pays a dépensé, à l'instar de la majorité des pays
européens, massivement sans que ses recettes publiques couvrent les
dépenses. En 2007, les dépenses des administrations publiques en
Grèce se situent à l'ordre de 47,6% du PIB. En Allemagne elles
représentent 43,5% du PIB. En même temps, les recettes totales des
administrations publiques en Grèce représentent de 40,8% du PIB.
En l'Allemagne elles représentent 43.7% du PIB22(*).
Ce déficit est une cause principale du problème
structurel de la Grèce. La baisse des recettes s'explique par
l'évasion fiscale des entreprises, de travailleurs indépendants,
des privilèges fiscaux accordés aux banques, aux armateurs,
à l'église, etc.23(*)
Les recettes fiscales en pourcentage du PIB ont diminué
de 2,25% entre 2000 et 200724(*).
En plus, le taux d'endettement a augmenté grâce
à la croissance des dépenses militaires en Grèce, le
sauvetage des entreprises privées suite à la crise de
l'année 1980 et des banques suite à la crise de l'année
2008, le déficit de la sécurité sociale après
l'année 1990 et la corruption dans le secteur public grecque. Encore, et
dans les origines internes, l'entrée de la Grèce dans la zone
monétaire européenne en 2001, a encouragé l'état
grecque à s'endetter massivement grâce aux taux
d'intérêt très bas. En même temps la croissance des
taux de rendement ont encouragé les investisseurs à financer
l'endettement des Etats.
Parmi les origines externes, c'est la crise économique
de l'année 2008 qui a augmenté le risque de dette publique en
Grèce. Cette crise a poussé les investisseurs internationaux
à quitter les titres émis par les Etats les plus endettés
et à préférer ceux les plus sure, ceci explique la hausse
des taux des obligations.
De plus, la décision de la banque centrale
européenne de pas accepter les titres publics grecs comme garantie pour
les prêts des banques privées a aggravé la crise en
augmentant les taux des obligations. Il ne faut pas oublier le rôle des
agences de notations américaines qui ont évalué la note
grecque, en contribuant à l'augmentation des taux des obligations encore
et ensuite la croissance de l'endettement public.
B - Irlande
Avec une croissance du PIB, de moyenne de 7% par an et un
niveau de vie qui occupe le quatrième rang parmi les pays de l'OCDE,
l'économie irlandaise s'est développé fortement dans la
région européenne. Par la suite, elle a confronté une
crise financière qui a touché principalement son secteur bancaire
en engendrant un taux d'endettement privé très haut.
Les causes de cette crise sont nombreuses :
- Une économie liée fortement au secteur de
construction : les banques ont facilité l'octroi des prêts
pour financer la construction de logement. Ceci a conduit à une
évolution rapide du secteur de construction d'une part et une
réduction de taux d'épargne et une augmentation de l'endettement
chez les ménages d'autre part. Après que les prix de logement ont
atteint un pic dans l'année 2007, une baisse apparait après
l'année 2008 avant que les prix ont diminué de 43% en juillet
2011, sans oublier les dettes massives du secteur privé.
- Un déficit budgétaire basé sur quatre
facteurs : après que le solde budgétaire a marqué
2.9% du PIB en 2006 ce dernier est arrivé a -7.3% en 2008, -14.0% en
2009 et -31.2% du PIB en 2010, ce déficit budgétaire a comme
causes quatre facteurs importants :
1- La base d'imposition en Irlande durant la période
d'expansion est liée aux logements, alors qu'elle est devenue
vulnérable aux chocs économiques ;
2- L'effondrement du marché immobilier ;
3- la diminution du PIB de 5.2% en 2007 à -7.0% en
2009 ;
4- le coût très grand du sauvetage du secteur
bancaire après l'année 2008.
- Le manque de la surveillance et du contrôle financier
dans l'Irlande : il ya beaucoup de nuances au niveau de surveillance et du
contrôle financier a l'Irlande qui ont précipité la crise
dans ce pays, parmi ces nuances figurent le manque des critères de
communication d'informations, de système d'analyse de risque, de
mécanisme de vérification et de contrôle de gestion et les
procédure d'évaluation des prêts.
C- Le Portugal
Les causes de la crise au Portugal s'expliquent par les
facteurs suivants :
- Une fragilité économique : Après
l'année 2001, l'économie portugaise a confronté de
nombreux problèmes structurels qui se manifestent par :
1. une faible croissance du PIB. Ce taux se situe à
l'ordre de 1.1% entre 2001 et 2007.
2. un taux de chômage très important qui a
augmenté de 5.1% en 2002 à 10.9% en 2010.
3. un déficit budgétaire qui a augmente de -3.4
% du PIB en 2002 à -6.5% en 2005 jusqu'à -10.2% en 2010.
4. un pouvoir d'achat le plus bas de la zone Euro et un
salaire moyen de 800 euros.
De plus, ce pays confronte un problème au niveau de sa
compétitivité et de la productivité de son
économie, lié au niveau pauvre de formation dans ce pays existe
une compétitivité et une productivité de l'économie
très faible, cette faiblesse est liée au niveau pauvre de
formation dans le Portugal. L'OCDE annonce que 20% des portugais entre 25 et 64
ans possèdent de diplômes d'enseignement secondaire, tandis que
70% est la moyenne dans les autres pays de l'OCDE25(*).
- Une manque d'une convergence réelle après
l'adoption de l'euro : après la convergence nominale
(l'adoption de l'Euro), le Portugal n'a pas connu une convergence
réelle. La convergence nominale a facilité au Portugal son
endettement à des taux d'intérêts faibles. L'absence
de la convergence réelle a interdit l'ajustement de la politique
économique du pays à la réalité des
marchés.
- Un endettement privé énorme : en
additionnant les dettes privées (ménages et entreprises) avec la
dette publique, la dette du Portugal dépasse 300% du PIB contre 240% du
PIB en Grèce. Ensuite la dette privée atteint 238% de la richesse
nationale contre un taux de 120% en Grèce et 210% en Espagne. Ces
charges ont une influence négative sur la consommation et sur
l'investissement.
- Une crise politique grave : l'élection
législative de l'année 2009 n'a pas conduit à la formation
d'une majorité parlementaire réelle qui peut définir une
vision économique précise. Ce cas a permis de mettre des
barrières devant les reformes économiques dans le pays, et
ensuite cette situation à obstruer l'aide du FMI et de la BCE pour
confronter la crise.
D- L'Espagne
Après 15 ans de croissance, l'économie espagnole
est touchée par la crise d'euro en 2010, après la Grèce,
l'Irlande et le Portugal.
La population a augmenté dans ce pays grâce
à une croissance démographique rapide et à l'immigration.
Ceci a conduit à une augmentation dans la demande des logements. En
plus, les conditions pour obtenir des crédits bancaires dans l'Espagne
sont très faciles, ces deux facteurs ont provoqué une expansion
dans le secteur immobilier et une grande hausse dans l'offre de logement par
rapport à la demande. L'Espagne a construit 800000 logements par an
entre 2005 et 2007, tandis que la demande se situe à un niveau de 350000
logements par an dans cette période. Cette expansion explique en partie
la crise, notamment quand les prix de logement ont chuté grâce
à la bulle immobilière qui a provoqué la crise
financière de l'année 2008.
Ensuite le model économique de l'Espagne est
caractérisé par une faible capacité d'amélioration
de la productivité dans le domaine de l'industrie26(*).
A coté de ces facteurs, la jeunesse espagnole est mal
formée. Nombreux sont les jeunes qui sont attirés par le travail
dans le secteur de construction ou les salaires sont élevés
pendant les années d'expansion. Ils ont alors quitté le
système scolaire. Force est de rappeler que le taux d'échec
scolaire en l'Espagne est le plus élevé en Europe. On note qu'un
tiers des jeunes qui quittent l'école dans l'Espagne sans diplôme.
La plupart des diplômés en l'Espagne occupent des emploie sans
relation avec leurs diplômes.
Il est important de savoir que la crise de l'Espagne est un
résultat direct de la dépendance de l'économie de secteur
immobilier mal organisé, et de la main d'oeuvre non professionnelle et
mal formée.
Conclusion
La crise de la dette souveraine en Europe avait des causes
communes dans les quatre pays, la théorie de la zone monétaire
optimale de Mundell est pertinente pour appréhender la zone d'euro sur
la base des critères qui manquent l'optimalité. Ensuite, cette
crise a pour origine principal la crise financière de 2008 qui explique
l'endettement excessif en Europe. Il convient de ne pas oublier les causes
spécifiques à chacun de ces pays qui sont liées à
leurs caractéristiques socioéconomiques.
Chapitre 3 : les conséquences de la
crise
Chapitre 3 : les conséquences de la
crise
Introduction
Dans ce chapitre on analyse les conséquences de la
crise de la dette souveraine sur certains domaines économiques et
financiers. De plus, on décrit la récession économique en
expliquant l'évolution des indices macroéconomiques comme le
chômage, la croissance économique, l'épargne brute et biens
d'autre. Puis on étudie les conséquences de la crise sur le
secteur bancaire en montrant le changement dans les échanges
interbancaires, au niveau des actions bancaires et des créances
douteuses par rapport aux dépôts bancaire. Enfin, on décrit
la situation des marchés financiers pendant cette période de
crise.
1- Une récession qui s'aggrave et un chômage
qui augmente
La crise financière de la zone d'euro, qui est la plus
grave depuis la seconde guerre mondiale, a eu des conséquences sur le
continent européen. L'observation des chiffres macroéconomiques
de la zone monétaire, permet de conclure qu'une grande récession
économique affecte la zone.
Après que la croissance du PIB27(*) réel dans la zone
d'euro (17 pays) avait marqué 0.4% en 2008, cette croissance est
arrivée à un taux de -4.4% en 2009. Après cette datte, et
en 2010, elle a augmenté de 2% grâce aux plans
d'austérité et au rôle de la BCE et du FMI dans la gestion
de cette crise. En 2011 la croissance du PIB a diminué de nouveau
à 1.5%.
Taux de croissance du PIB réelle - variation
par rapport a l'année précédente (%)
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Taux
|
0.7
|
2.2
|
1.7
|
3.2
|
3.0
|
0.4
|
-4.4
|
2.0
|
1.4
|
Source : Eurostat
L'économie allemande, la plus importante dans la zone
d'euro, n'a pas connu une bonne situation économique en 2009. La
croissance du PIB est arrivée a -5.1% et après 2010, il a
diminué. La chute des marchés asiatiques et les plans
d'austérité dans certain pays européens ont exposé
ce pays à des nombreuses difficultés en raison de la baisse des
exportations ce qui a provoqué la faillite de certaines grandes
entreprises.
En France, la deuxième économie dans la zone
d'euro n'a pas trouvé une croissance réelle jusqu'à 2011,
les mesures gouvernementales visant à diminuer le déficit
budgétaire ont ralenti le rythme de la croissance dans ce pays.
En plus, la zone d'euro en générale, et les pays
qui ont annoncé des plans d'austérité (pays de la crise,
Grèce, Irlande, Portugal et l'Espagne) ont enregistré une baisse
dans leur production industrielle. La variation en pourcentage a montré
que cette production a diminué d'un taux de -19% en 2009.
La variation en pourcentage de la production
industrielle dans la zone d'euro.
Source : L'Équipe Gecodia.fr
En 2009, l'investissement a chuté dans certains pays de
la zone d'euro. Selon le forum mondial sur l'investissement (World Investment
Forum, WIF) en juin 2010 à La Baule, les projets des secteurs lourds
comme l'automobile, les mines et le transport, qui traditionnellement sont
attirés vers l'Europe centrale et de l'est, ont chuté, de
même les projets de logiciels. Les économies de l'Espagne et de
l'Irlande, qui ont été au passé très attractives
grâce à la croissance, à l'infrastructure et au
système fiscal attractif, ont connu une chute dans l'investissement
grâce à la crise financière de l'euro.
Ensuite, l'impact le plus grave est trouvé en Pologne,
Hongrie, Romanie et la république tchèque, ou les nombre des
projets ont diminué de 40% en 2009 et ou les investisseurs
étrangers ont cherché la stabilité dans d'autres
économies.
Mais, il y a des pays dans la zone d'euro où la crise
n'a pas menacé le domaine de l'investissement comme dans l'Allemagne, la
France et autre pays.
Selon les statistiques du Banque mondiale, les exportations
dans la zone d'euro ont diminué à 36.6% du PIB en 2009,
après que ce taux a représenté 41.9% du PIB en 2008.
Après 2009, le taux d'exportation a augmenté lentement. Les
importations aussi et comme les exportations, ont diminué mais de 130%
du PIB en 2008 a 120% dans l'année 2009 selon Eurostat.
En ce qui concerne l'épargne brute dans la zone d'euro,
son pourcentage du PIB a diminué pendant cette crise. On remarque
encore, selon les donnés de la banque mondiale, que depuis 2009
l'épargne a diminué à 19.2% du PIB (le tableau ci-dessous
retrace son évolution).
Epargne Brute En % du PIB dans la zone d'euro (17
pays)
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Epargne brut en % du PIB
|
21.6%
|
22.7%
|
23.4%
|
21.9%
|
19.2%
|
19.7%
|
20.4%
|
Source : Banque Mondiale
Le taux de chômage a augmenté depuis 2008 (7.5%
de la population active) jusqu'à 2010 (10% de la population active). Il
atteint en 2011 10.3% de la population active.
Dans l'Espagne, le taux de chômage a enregistre 23%, 19%
en Grèce, 14% en Irlande et 13% de la population active en Portugal.
(Données de l'Eurostat).
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution du
chômage dans la zone Euro.
Chômage dans la Zone d'euro - pourcentage de
la population
Source : Banque Mondiale
En somme, la crise a affecté tous les indicateurs
macroéconomiques dans la zone pendant cette période.
2- Fragilité du système bancaire
Durant la crise, se posaient des questions sur la
capacité de quelque pays de la zone à financer son endettement
sur les marchés. Cette perturbation au niveau de la confiance a eu des
répercutions sur la solvabilité des banques qui étaient
exposés à des risques élevés en souscrivant les
obligations souveraines comme garantie, elles sont fragilisées et ont
besoin du soutien des Etats. Cette chaine a contribué à une
dégradation des conditions des prêts interbancaires et à
une hausse des primes de risque au second semestre 2011 selon une étude
économique de l'OCDE sur la zone Euro en mars 2012. Les cours des
actions bancaires européens ont chuté après 2009 par
rapport à la période 2000 - 2007.
Grace à cette situation, plusieurs banques dans la zone
monétaire ont rédigé des plans pour réduire la
taille, les travaux et les bilans. Dans ce cas, la banque centrale
européenne a annoncé que les conditions des prêts bancaires
pour les ménages et les entreprises non financières sont devenues
plus dures dans la zone après 2009.
Un autre rapport publié en août 2012, par le
groupe Price Waterhouse a annoncé que les banques de l'Europe ont
cumulé un grand nombre des créances douteuses, qui est
arrivé fin 2011 à 1.05 milliers de milliards d'euros. Cette
tendance est le résultat de la politique de la BCE qui les a
encouragé, depuis 2010 à racheter les créances douteuses
des économie en défaillance. Le taux de croissance de
créances douteuses a progressé depuis 2008 jusqu'à 2011
dans les dépôts des banques européennes, cette situation a
impliqué une diminution importante des prêts interbancaires.
3- Marchés financiers affectés
A- Marchés obligataires
L'obligation est un titre permettant a un Etat de s'endetter.
Leur émission donne lieu à un taux d'intérêt pour
les créanciers. Ce taux réagisse avec le degré de risque
perçu par les investisseurs.
L'impact direct de la crise de la dette souveraine a
été une hausse rapide des taux obligataires. Dans cette
période, un régime de différenciation des obligations
souveraines s'est trouvé dans la zone monétaire
européenne, les obligations souveraines grecques ont cessé
d'être considéré sûres comme celles d'autres pays
(l'Allemagne et la France). Ce régime a été
différent avant la crise, quand les obligations des pays de la zone ont
été comparables.
En Grèce, la hausse des taux d'obligations a
commencé en novembre 2009. Le 31 décembre 2008 les taux des
obligations à 10 ans ont enregistré 5.08% ; la fin de
l'année 2009, 5.49% ; la fin de 2010, 12.01% et au 31
décembre 2011 ce taux a marqué 21.14%.
Ensuite, l'anticipation d'un effet de contagion dans la zone
d'euro par les investisseurs a provoqué la hausse des taux obligataires
en Irlande et au Portugal depuis mai 2010. Dans ce cas, les investisseurs ont
commencé a cherché les actifs de qualité, et leur
demande porte sur les obligations allemandes. Cet état de fait
s'explique par la diminution des taux obligataires allemands à 10 ans de
3.05% en fin 2008 à 1.93% fin 2011.
En ce qui concerne les autres pays sous tension, on remarque
que les taux obligataires à 10 ans ont aussi augmenté comme le
graphe suivant le montre :
Taux des obligations a 10 ans dans l'Espagne, le
Portugal et Irlande
Source : Site de la Banque centrale
Européenne
B- Marchés des actions
En ce qui concerne la performance des bourses durant, les
cours des actions ont connu une chute importante après l'année
2009. Plusieurs conditions ont contribué à cette chute ; la
récession économique, la peur de la contagion de la crise vers
d'autres pays après la Grèce et la fragilité du
système bancaire de la zone.
Selon l'étude de l'indice boursier EUROSTOXX 50, un
indice au niveau européen, regroupant cinquante sociétés
dans le continent comme France Telecom, Deutsch Bank, Nokia et autres grandes
entreprises, ce dernier a enregistré sa plus basse valeur depuis la
constitution de la zone d'euro dans l'année 2009. Sa tendance à
la baisse était marquante jusqu'à la fin de 2011.
Indice EUROSTOXX 50 entre 1987 et 2011 (Euro
Price)
Source :
www.STOXX.com
En plus l'indice STOXX 600, qui couvre la région
européenne et regroupe 600 sociétés de différente
taille a chuté grâce à la crise en 2009 :
Indice EUROSTOXX 600 entre 2008 et 2011 (Euro
Price)
Source : www.STOXX.com
Conclusion
La crise de la dette souveraine dans la zone d'euro a
porté des conséquences sur plusieurs domaines. Une grande
récession a frappée l'économie européenne, la
croissance a contracté, le chômage a augmenté,
l'épargne brute a chuté et les investisseurs ont diminué
leurs projets dans certains pays de la zone. Ensuite, les créances
douteuses ont fragilisé les banques et ont conduit à la
diminution des prêts interbancaires et des titres bancaires. Enfin, la
crise n'a pas épargné les marchés financiers. En effet,
les taux des obligations ont augmenté, et les investisseurs ont
cherché les titres sûrs en Allemagne et dans d'autre pays. Encore,
les indices boursiers en Europe ont chuté en 2009 grâce à
la crise de la zone monétaire.
Conclusion générale
La zone d'euro qui a été crée en 1999, a
traversé une grande crise financière après l'année
2009. On peut dire qu'elle avait des différentes causes qui se divisent
entre causes communes et causes liées aux conditions des pays
affectés. La zone monétaire de l'euro n'a pas constitué
une zone monétaire optimale et n'a pas respecté les deux
critères d'une zone monétaire optimale : la mobilité
des facteurs de travail et le manque d'intégralité
budgétaire. En plus, la crise financière de 2008 a poussé
les dépenses publiques à augmenter lorsque les états ont
aidé le secteur bancaire touché par la bulle immobilière
Les taux d'endettement ont augmenté aussi en raison de la même
crise.
Les causes propres aux pays touchés par la crise
peuvent se résumer de la manière suivante :
- La Grèce a négligé les critères
de convergence et a dépensé plus que ses recettes. De plus, ce
pays est frappé par la corruption.
- L'Irlande a été touchée par la crise
grâce aux projets d'investissements immobiliers financés par les
crédits bancaires. Ceci a effondré le secteur bancaire et a
poussé le gouvernement à dépenser pour aider les
banques.
- Dans le Portugal, la crise a été plus
structurelle, ce pays a soufré des problèmes économiques
après son intégration à la zone.
- En Espagne, la crise a été liée
à la dépendance de ce pays au secteur immobilier avec un
excès d'offre.
D'autre part, on conclut que la crise de dette souveraine a
porté des conséquences néfastes, elle a causée une
récession grâce à l'augmentation du taux de chômage,
la baisse de l'épargne brute et la croissance faible. En plus, elle a
affecté le secteur bancaire tout en le fragilisant. Les marchés
des obligations et des titres ont été affectés par la
crise. Le cours d'actions a baissé et les taux des obligations ont
augmenté dans les pays à risque quand les investisseurs ont
cherché les titres sûrs (de l'Allemagne) ou les taux ont
diminué grâce à la demande élevée.
Nous proposons quelques recommandations permettant
d'éviter les crises financières dans la zone d'euro :
- L'intégrité économique,
financière et budgétaire dans la zone ;
- le respect des critères de convergence, qui peuvent
être obligatoires et sous une direction de la BCE avec des
procédures de sanctions contre les pays qui ne les respectent pas ;
- Créer un système d'alerte des crises
financières ;
- Etablir des programmes de fiscalité efficaces pour
augmenter les recettes et encourager la privatisation dans certains pays comme
la Grèce et le Portugal ;
- Enfin, nous recommandons avec l'économiste Christian
Saint-Etienne, par son article « la solution des deux
euros » (2010, les Echos), de diviser la zone d'euro en deux zones
différentes, l'une constitué de l'Allemagne, l'Autriche et les
Pays bas, centré sur l'exportation et l'autre constitué de
la France et les pays de sud d'Europe centré sur la consommation,
où on trouve un excédent dans les premiers et des déficits
dans les secondes.
Agences de notation
Les agences de notation financières ont le rôle
d'évaluer le risque de solvabilité des emprunteurs qui peuvent
être des Etats, des entreprises, des collectivités locales etc.,
en anglais, on utilise le mot « Rating » pour
décrire la mission de ces agences. Dans notre monde financier, trois
agences sont importantes dans le domaine de notation ; Fitch, Moody's et
Standard and Poor's.
Chaque agence possède un système de notation
spécifique, le « Rating » commence par une note de
fiabilité complète ou le risque est quasi nul, et ensuite se
dégrade pour arriver à une notation d'une situation de faillite
de l'emprunteur.
La notation d'une entreprise ou d'un Etat, joue un rôle
dans les conditions de financement. Plus la note est élevée, plus
le financement peut être par des taux d'intérêts faibles, et
a l'inverse, lorsque la note est faible, les taux d'intérêts sur
le financement augmentent.
En Europe, les agences de notation ont joué un
rôle dans la crise, la dégradation des notes souveraines des pays
comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne et autres pays, a aidé les
taux sur les obligations à augmenter.
Les observateurs de la crise financière de l'Euro on
critiqué ces agences pour différentes causes28(*) :
- les méthodologies utilisées par les agences
(la prise par les facteurs politiques) ;
- Le manque de transparence dans les
décisions ;
- Les moments choisis pour annoncer les
décisions ;
- Le déficit d'explication lors de changement de
notation.
Tableau des notes de notations a long terme selon
les trois agences de notation
Source : www.Banque-France.f
Bibliographie
- Artus, P. Betbeze, J. De Boissier, J. et
Capelle-Blancard, G. (2008). La crise Des subprimes. Rapport. Conseil d'Analyse
Economique PQA, Paris.
- Barnes, S. Moerer, C. Pareliussem, J. (2012). Etudes
économiques de l'OCDE Zone Euro. Etudes économiques.
Département des affaires économiques de l'OCDE, France.
- Antonin, C. (2010). La fragilité grecque : un
scenario Prévisible ? Etude économique de l'OFCE. Centre de
recherche en économie de science Po, France.
- Haugh, D. Pina, A. Mcgorwan, A. (2011). Études
économiques de l'OCDE Irlande. Etude économique.
Département des affaires économiques de l'OCDE, France.
- Humbert, J.F (2011). La crise économique et
financière au Portugal. Rapport d'information. SENAT, France.
- Banque de France. (2012). l'impact de la crise de
l'endettement public sur le marché obligataire. Document financier.
Document et Débats, France.
- Karamessini, M. (2010). Crise de la dette publique et
thérapie de choc. Étude économique. IRES, France.
- Toulemet, R. (2011). Crise irlandaise, crise de l'euro,
crise de l'Europe. Étude économique. L'Idéal
Fédéral, Canada.
- Rocfort Giovanie, B. (2010). Irlande : du Tigre
celtique a l'effondrement. Le nouvel observateur, OBSN 2496
- Fournier, A. (2010). Irlande un plan de sauvetage pour
contre la défiance des marchés, le monde.
- Steinberg, S. (2012) la récession s'aggrave en
Europe et le chômage augmente. Document économique.
Comité international de la quatrième international CIQI, Etats
Unies.
- Rouillot, N. (2010). La théorie des zones
monétaires optimales. Études économiques. Science -
Economique, France.
- Scammell, D. (2011). La dette souveraine européenne
en 2011. Document financier. Schroders, London
- www.Gecodia.com
- www.banquemondial.org
- www.STOXX.com
- www.ECB.int
-
www.epp.eurostat.ec.europe.eu
Table des matières
Introduction 6
Chapitre 1 : Description de la crise
8
Introduction 9
1- Constitution et traités principaux de la zone Euro
9
2-
Situation de la Grece 11
3-
Situation irlandaise 15
4- Situation portugaise
19
4- Situation de l'Espagne
22
Conclusion 25
Chapitre 2 : Les causes de la crise.
27
Introduction
Erreur ! Signet non
défini.
1- Causes communes
Erreur ! Signet non
défini.
A- la zone d'euro n'est pas optimale?
28
B- la crise de l'année 2008
30
C- l'endettement excessif des états
31
2- Causes spécifiques dans chaque
pays 32
A- la Grèce
32
B- l'Irlande
33
C- Le Portugal
34
C- L'Espagne
36
Conclusion 36
Chapitre 3 : Les Concequences 37
Introduction 38
1- une recession qui s'aggrave et un
chômage qui augmente 38
2-
Fragilité du système Bancaire 41
3- Marchés financiers
affectés 42
A-
Marchés obligataires 42
B- Marchés des actions 43
Conclusion 43
_Toc329555052
Conclusion générale
46
Agences de notations 48
Bibliographie 50
* 1 Journal officiel de l'union
européenne, C 321 E/1, 29/12/2006.
* 2 Journal officiel de l'union
européenne, C 321 E/1, 29/12/2006.
* 3 Premièrement Fitch
puis Standard and Poor's dégrade la note de la Grèce de A- a
BBB+, ensuit Moody's abaisse la note de ce pays de A1 a A2.
* 4 Le 22 Avril, Moody's
dégrade cette note de A2 a A3, et après cinq jours Standard and
Poor's l'abaisse de BBB+ a BB+
* 5 Moody's abaisse la note
souveraine grecque en juin 2010 de A3 a Ba1
* 6 www.Banquemondiale.org
* 7 Organisation qui regroupe 34
pays les plus développés, qui représentent 80% des PNB du
monde (2009).
* 8 Rocfort Giovanie, B. (2010).
Irlande : du Tigre celtique a l'effondrement. Le nouvel observateur, OBSN
2496.
* 9 Fournier, A. (2010). Irlande
un plan de sauvetage pour contre la défiance des marchés, le
monde.
* 10 Eurostat.
* 11 www.Gecodia.fr
* 12 Conseil de l'union
européenne, Bruxelles, le 9 Décembre 2010. Presse335, 17525/10
* 13
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/
* 14 www.banquemondiale.org
* 15 www.ECB.int
* 16 Une mobilité des
facteurs de productions de Y qui soufre d'une baisse de demande vers X qui
bénéfice d'une demande excédentaire, peut
rendre l'équilibre et la stabilité dans les prix et
l'emploie car le mouvement des capitaux de Y a X sert à augmenter
l'investissement et l'offre ce qui limite l'évolution des prix dans X
et le mouvement de main d'oeuvre de Y a X sert à résoudre le
problème du chômage dans le premier.
* 17 Ec.europa.eu (site de la
commission européenne)
* 18
Rouillot, N. (2010). La théorie des zones monétaires
optimales. Études économiques. Science - Economique, France.
* 19 Loury, A. (2012). Pour un budget
européen fédéral : reformons son financement
actuel ! Le Taurillon, N. de 19 février 2012.
* 20 -6.4% selon Eurostat
* 21 Scammell, D. (2011). La
dette souveraine européenne en 2011. Document financier. Schroders,
London
* 22 Eurostat
* 23 Karamessini, M. (2010).
Crise de la dette publique et thérapie de choc. Étude
économique. IRES, France.
* 24 Antonin, C. (2010). La
fragilité grecque : un scenario Prévisible ? Etude
économique de l'OFCE. Centre de recherche en économie de science
Po, France.
* 25 Pasquet, J.M. (2011).
Lisbonne : la crise est-elle moins pénible au soleil ? Les
Echos, N. de 29/11/2011.
* 26 Etude économiques
de Matilde Perez, Elies Furio Blasco et Christel Camarasa (professeures a
l'université Lyon 2 et 3), publiée en 31/05/2011. Sur le site
www.lejournaldunet.com/economie.
* 27 Selon Eurostat, Le
produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l'activité
économique. Il est défini comme la valeur de tous les biens et
services produits, moins la valeur des biens et services utilisés dans
leur création.
* 28 Banque de France, (2012).
Le rôle des agences de notation dans la crise de l'endettement souverain,
Document et Débats, Numéro 4. France.
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