Directrice de mémoire : Madame Christine B
La qualité du réveil
En salle de surveillance
post-interventionnelle
Christelle C
Mémoire de Fin d'études
UE 5.6. S6
Analyse de la qualité et traitement des données
scientifiques et professionnelles
Promotion 2009-2012
IFSI Saint Jacques les Flamants
Note aux lecteurs
Ce mémoire a été
réalisé au cours de la 361" année de formation
de l'Institut de Formation en Soins Infirmiers Saint Jacques.
Les opinions exprimées n'engagent que son
auteur.
Il s'agit d'un travail personnel et il ne peut faire
l'objet d'une publication en tout ou partie sans l'accord de son
auteur.
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Je tiens à remercier ma directrice de mémoire, Mme
Christine B, pour son accompagnement et sa guidance dans ce
travail de recherche et sans qui ce travail n'aurait pas pu aboutir.
Je remercie toutes les personnes qui ont contribué
à l'élaboration de ce travail, notamment les formateurs de l'IFSI
et de l'IFAS pour les conseils mais aussi mes amis pour leurs
témoignages et leurs relectures.
Enfin je remercie ma famille et mon ami pour le soutien et la
patience dont ils ont fait preuve.
(c) Christelle C -- Marseille - 2012
« Le Code de la propriété intellectuelle
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La qualité du réveil
En salle de surveillance post-interventionnelle
« Et vous voilà à guetter le moment de
son réveil » Pierre DE MARIVAUX
1
Introduction :
Depuis que je progresse dans le secteur paramédical,
j'ai constaté l'importance de la dimension relationnelle dans la prise
en soin. La relation instaurée par l'infirmier(e)1 à
la personne soignée lors du premier réveil en salle de
surveillance post interventionnelle (SSPI) est primordiale.
L'accueil en SSPI est un moment clé de la relation
soignant-soigné. Il peut favoriser un rétablissement plus serein.
Le réveil est une période qui peut être stressante pour la
personne qui vient de se faire opérer. Nous sommes ainsi amenés
à adapter notre dialogue et nos explications. Cette relation peut
être très variable et elle dépend d'une multitude de
facteurs environnementaux.
J'évolue dans le secteur paramédical depuis
2004. J'ai commencé à travailler en milieu hospitalier en
qualité d'agent de service hospitalier (ASH). Cet emploi me permettait
d'être très polyvalente et de pouvoir observer de nombreuses
situations. C'est ainsi que j'ai découvert les unités
d'hospitalisations et le bloc opératoire. J'ai éprouvé un
réel intérêt pour cet univers, l'envie d'en savoir toujours
plus sur les diverses pathologies, la prise en soin des patients, les
différentes techniques opératoires. Cela m'a poussé
à passer le concours infirmier...
Le questionnement sur la prise en soin du patient en S SPI est
présent depuis mes premières expériences d'ASH. Il n'a
fait qu'évoluer au cours de mes trois années de formation en
IFSI. J'ai choisi d'effectuer mon stage préprofessionnel en SSPI. Cela
m'a permis d'approfondir mes connaissances et mes acquis et d'étoffer ce
questionnement sur la qualité et l'importance du relationnel en SSPI.
J'ai eu l'occasion d'observer différents types de réveil,
paisibles ou très agités, de brancarder les patients
jusqu'à leur retour en chambre. J'ai pu constater que chaque patient vit
le postopératoire différemment du fait que chaque relation est
unique.
Avant d'intégrer l'école d'infirmière,
j'étais plus observatrice qu'actrice dans la prise en soin de la
personne soignée. Je pouvais seulement l'écouter sans intervenir.
Comment appréhender son anxiété et quelles informations
donner ?
1 Par infirmier, nous entendons infirmier ou
infirmière.
2
Aujourd'hui, les cours théoriques, l'expérience
et la dextérité acquise en stage m'ont permis de
développer un comportement mieux adapté afin de faciliter la
prise en soin. Ils ont favorisé un enrichissement personnel et
professionnel. Comment faire preuve d'empathie afin d'instaurer une relation
soignant-soigné efficace ? Comment développer des attitudes
positives et adapter mon discours et mon comportement dans chaque situation
?
I. Les constats de terrain :
Pour mieux approcher mon sujet, j'ai établi des
constats sur deux situations rencontrées en SSPI, me basant sur une
expérience personnelle et celle d'une patiente hospitalisée en
juillet 2011. Elles se sont déroulées dans une clinique
privée de Marseille dans le cadre de chirurgie programmée.
Constat n°1 : J'ai été
hospitalisée en décembre 2011. Admise la veille, à jeun
à minuit, j'ai été prémédiquée le
lendemain matin quelques heures avant l'opération prévue sous
anesthésie générale. L'accueil en bloc opératoire
s'est bien passé. Rassurée par l'infirmière de salle, je
n'ai pas connu de période de stress préopératoire. Et j'ai
le souvenir de mon premier réveil en SSPI. J'avais froid...
Même si je connais ce milieu, il est important de ne pas
oublier que la salle de réveil est pour beaucoup de patients un lieu
mystérieux et inconnu. Je me suis réveillée sur mon
brancard. Et quand j'ai ouvert les yeux dans cette grande salle peu lumineuse,
il n'y avait personne mais j'entendais des voix. J'ai découvert des
dispositifs médicaux que je ne m'attendais pas à voir et à
ressentir (un drain de redon et un sondage vésical). La douleur a
été correctement prise en charge, je n'avais pas mal. Mais il me
manquait quelque chose : j'aurais voulu entendre que tout s'était bien
passé et que j'allais remonter en chambre...
Constat n°2 : En juillet 2011, madame C. a
été hospitalisée en ambulatoire. L'opération est
prévue le matin sous anesthésie générale. La
patiente présente un stress pré-opératoire important. Elle
est prémédiquée avant l'intervention. Elle se rappelle
avoir eu froid au bloc opératoire mais également avoir
été rassurée par le brancardier. L'infirmière de
salle s'est présentée et lui a fourni toutes les explications
qu'elle attendait.
3
De la salle de réveil, elle a le souvenir d'avoir
été accueillie par une IDE qui a prononcé quelques phrases
simples : a je suis votre infirmière » « l'intervention
s'est bien passée » a je vais m'occuper de vous » a je vais
prendre en charge la douleur ». Madame C. n'a pas eu froid. La
douleur qui se réveille est presque immédiatement calmée.
Ses périodes de conscience sont courtes. Le fait que l'IDE pose la main
sur son bras l'aide à se réveiller. Elle ne se souvient pas de
son transfert en chambre mais elle m'affirme que la prise en soin en SSPI a
favorisé une sensation de mieux être au retour dans le service.
J'ai pu recueillir plusieurs témoignages de personnes
hospitalisées ayant un souvenir de leur passage en SSPI. Ces constats ne
font que relater des situations qui diffèrent. J'en viens à me
demander pourquoi la prise en soin en SSPI n'est pas la même pour tous
les patients ? Mais surtout comment l'information donnée en salle de
réveil peut-elle être interprétée ?
La plupart des patients se souviennent de leur admission en
bloc opératoire, mais beaucoup moins de leur prise en soin en SSPI. Ils
sont souvent désorientés et confus. L'IDE est amené
à occuper des fonctions très différentes mais
complémentaires : surveillance postopératoire immédiate,
prise en charge de la douleur, surveillance de l'état de conscience...
Comment pouvons-nous communiquer avec le patient à ce moment-là ?
De quelle façon devons-nous l'informer sur son état de
santé ? Où commence réellement la prise en soin ? Rassurer
et écouter le patient ; établir un dialogue, calmer la douleur
sont autant de facteurs qui favorisent un vécu de l'hospitalisation plus
paisible. Celle-ci est souvent associée à de
l'anxiété, à un bien être altéré ainsi
qu'à un déficit en soins personnels et un sentiment d'impuissance
face à un changement de l'état de son corps.
Toutes ces réflexions m'amènent à me poser
une question plus générale :
Pourquoi la posture de l'infirmier en salle de
surveillance post-interventionnelle ne peut-elle être «
protocolisée » ?
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