Directrice de mémoire : Madame Christine B
La qualité du réveil
En salle de surveillance
post-interventionnelle
Christelle C
Mémoire de Fin d'études
UE 5.6. S6
Analyse de la qualité et traitement des données
scientifiques et professionnelles
Promotion 2009-2012
IFSI Saint Jacques les Flamants
Note aux lecteurs
Ce mémoire a été
réalisé au cours de la 361" année de formation
de l'Institut de Formation en Soins Infirmiers Saint Jacques.
Les opinions exprimées n'engagent que son
auteur.
Il s'agit d'un travail personnel et il ne peut faire
l'objet d'une publication en tout ou partie sans l'accord de son
auteur.
|
Je tiens à remercier ma directrice de mémoire, Mme
Christine B, pour son accompagnement et sa guidance dans ce
travail de recherche et sans qui ce travail n'aurait pas pu aboutir.
Je remercie toutes les personnes qui ont contribué
à l'élaboration de ce travail, notamment les formateurs de l'IFSI
et de l'IFAS pour les conseils mais aussi mes amis pour leurs
témoignages et leurs relectures.
Enfin je remercie ma famille et mon ami pour le soutien et la
patience dont ils ont fait preuve.
(c) Christelle C -- Marseille - 2012
« Le Code de la propriété intellectuelle
interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation
collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou
partielle faite par quelque procédé que se soit, sans le
consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une
contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la
propriété intellectuelle.
La qualité du réveil
En salle de surveillance post-interventionnelle
« Et vous voilà à guetter le moment de
son réveil » Pierre DE MARIVAUX
1
Introduction :
Depuis que je progresse dans le secteur paramédical,
j'ai constaté l'importance de la dimension relationnelle dans la prise
en soin. La relation instaurée par l'infirmier(e)1 à
la personne soignée lors du premier réveil en salle de
surveillance post interventionnelle (SSPI) est primordiale.
L'accueil en SSPI est un moment clé de la relation
soignant-soigné. Il peut favoriser un rétablissement plus serein.
Le réveil est une période qui peut être stressante pour la
personne qui vient de se faire opérer. Nous sommes ainsi amenés
à adapter notre dialogue et nos explications. Cette relation peut
être très variable et elle dépend d'une multitude de
facteurs environnementaux.
J'évolue dans le secteur paramédical depuis
2004. J'ai commencé à travailler en milieu hospitalier en
qualité d'agent de service hospitalier (ASH). Cet emploi me permettait
d'être très polyvalente et de pouvoir observer de nombreuses
situations. C'est ainsi que j'ai découvert les unités
d'hospitalisations et le bloc opératoire. J'ai éprouvé un
réel intérêt pour cet univers, l'envie d'en savoir toujours
plus sur les diverses pathologies, la prise en soin des patients, les
différentes techniques opératoires. Cela m'a poussé
à passer le concours infirmier...
Le questionnement sur la prise en soin du patient en S SPI est
présent depuis mes premières expériences d'ASH. Il n'a
fait qu'évoluer au cours de mes trois années de formation en
IFSI. J'ai choisi d'effectuer mon stage préprofessionnel en SSPI. Cela
m'a permis d'approfondir mes connaissances et mes acquis et d'étoffer ce
questionnement sur la qualité et l'importance du relationnel en SSPI.
J'ai eu l'occasion d'observer différents types de réveil,
paisibles ou très agités, de brancarder les patients
jusqu'à leur retour en chambre. J'ai pu constater que chaque patient vit
le postopératoire différemment du fait que chaque relation est
unique.
Avant d'intégrer l'école d'infirmière,
j'étais plus observatrice qu'actrice dans la prise en soin de la
personne soignée. Je pouvais seulement l'écouter sans intervenir.
Comment appréhender son anxiété et quelles informations
donner ?
1 Par infirmier, nous entendons infirmier ou
infirmière.
2
Aujourd'hui, les cours théoriques, l'expérience
et la dextérité acquise en stage m'ont permis de
développer un comportement mieux adapté afin de faciliter la
prise en soin. Ils ont favorisé un enrichissement personnel et
professionnel. Comment faire preuve d'empathie afin d'instaurer une relation
soignant-soigné efficace ? Comment développer des attitudes
positives et adapter mon discours et mon comportement dans chaque situation
?
I. Les constats de terrain :
Pour mieux approcher mon sujet, j'ai établi des
constats sur deux situations rencontrées en SSPI, me basant sur une
expérience personnelle et celle d'une patiente hospitalisée en
juillet 2011. Elles se sont déroulées dans une clinique
privée de Marseille dans le cadre de chirurgie programmée.
Constat n°1 : J'ai été
hospitalisée en décembre 2011. Admise la veille, à jeun
à minuit, j'ai été prémédiquée le
lendemain matin quelques heures avant l'opération prévue sous
anesthésie générale. L'accueil en bloc opératoire
s'est bien passé. Rassurée par l'infirmière de salle, je
n'ai pas connu de période de stress préopératoire. Et j'ai
le souvenir de mon premier réveil en SSPI. J'avais froid...
Même si je connais ce milieu, il est important de ne pas
oublier que la salle de réveil est pour beaucoup de patients un lieu
mystérieux et inconnu. Je me suis réveillée sur mon
brancard. Et quand j'ai ouvert les yeux dans cette grande salle peu lumineuse,
il n'y avait personne mais j'entendais des voix. J'ai découvert des
dispositifs médicaux que je ne m'attendais pas à voir et à
ressentir (un drain de redon et un sondage vésical). La douleur a
été correctement prise en charge, je n'avais pas mal. Mais il me
manquait quelque chose : j'aurais voulu entendre que tout s'était bien
passé et que j'allais remonter en chambre...
Constat n°2 : En juillet 2011, madame C. a
été hospitalisée en ambulatoire. L'opération est
prévue le matin sous anesthésie générale. La
patiente présente un stress pré-opératoire important. Elle
est prémédiquée avant l'intervention. Elle se rappelle
avoir eu froid au bloc opératoire mais également avoir
été rassurée par le brancardier. L'infirmière de
salle s'est présentée et lui a fourni toutes les explications
qu'elle attendait.
3
De la salle de réveil, elle a le souvenir d'avoir
été accueillie par une IDE qui a prononcé quelques phrases
simples : a je suis votre infirmière » « l'intervention
s'est bien passée » a je vais m'occuper de vous » a je vais
prendre en charge la douleur ». Madame C. n'a pas eu froid. La
douleur qui se réveille est presque immédiatement calmée.
Ses périodes de conscience sont courtes. Le fait que l'IDE pose la main
sur son bras l'aide à se réveiller. Elle ne se souvient pas de
son transfert en chambre mais elle m'affirme que la prise en soin en SSPI a
favorisé une sensation de mieux être au retour dans le service.
J'ai pu recueillir plusieurs témoignages de personnes
hospitalisées ayant un souvenir de leur passage en SSPI. Ces constats ne
font que relater des situations qui diffèrent. J'en viens à me
demander pourquoi la prise en soin en SSPI n'est pas la même pour tous
les patients ? Mais surtout comment l'information donnée en salle de
réveil peut-elle être interprétée ?
La plupart des patients se souviennent de leur admission en
bloc opératoire, mais beaucoup moins de leur prise en soin en SSPI. Ils
sont souvent désorientés et confus. L'IDE est amené
à occuper des fonctions très différentes mais
complémentaires : surveillance postopératoire immédiate,
prise en charge de la douleur, surveillance de l'état de conscience...
Comment pouvons-nous communiquer avec le patient à ce moment-là ?
De quelle façon devons-nous l'informer sur son état de
santé ? Où commence réellement la prise en soin ? Rassurer
et écouter le patient ; établir un dialogue, calmer la douleur
sont autant de facteurs qui favorisent un vécu de l'hospitalisation plus
paisible. Celle-ci est souvent associée à de
l'anxiété, à un bien être altéré ainsi
qu'à un déficit en soins personnels et un sentiment d'impuissance
face à un changement de l'état de son corps.
Toutes ces réflexions m'amènent à me poser
une question plus générale :
Pourquoi la posture de l'infirmier en salle de
surveillance post-interventionnelle ne peut-elle être «
protocolisée » ?
4
II. L'auto-questionnement : 2.1 L'annonce de la
chirurgie :
Le patient reçoit les informations en masse de la part
d'un médecin spécialiste de la pathologie. L'annonce de la
maladie et de la chirurgie vont l'atteindre dans son intégrité
physique et morale. Nous devons alors permettre au patient de garder ses
convictions et ses valeurs en le rendant acteur de son soin. Il est important
d'adapter notre discours à la pathologie et à l'état de
santé du patient. Mais que comprend le patient ? Qu'entend-il ?
2.2 Le parcours de soin :
Dès lors qu'il rentre en hospitalisation, le patient
peut être très surpris par la diversité des intervenants
médicaux et paramédicaux qui vont se succéder. Notre
rôle infirmier d'information et d'éducation thérapeutique
est de faciliter la prise en soin psychologique de la personne soignée,
d'atténuer la souffrance morale en faisant preuve d'empathie et de
considération dans le but de créer une relation de confiance
solide. Souvent l'anxiété prend une grande place au cours de
l'hospitalisation. Une prémédication s'avère alors
nécessaire et permet à la personne de se détendre et de
partir en intervention chirurgicale dans des conditions optimales.
2.3 La prémédication :
Administrée la veille et/ou le matin même, la
prémédication permet de diminuer l'angoisse et
l'anxiété, par le biais d'anxiolytiques. Elle est
quasi-systématique et prescrite selon plusieurs critères : le
protocole de l'établissement de santé, l'état
anxiogène du patient lors de la consultation
pré-anesthésie, les pratiques de l'anesthésiste. Elle a
pour objectif de faciliter la prise en soin pré, per et
post-opératoire. Cependant, la prémédication seule ne sera
pas suffisante pour diminuer l'anxiété du patient. Le rôle
du soignant est alors primordial par sa capacité à communiquer et
sa manière d'être. Une attitude paisible, calme et un simple
sourire peut parfois aider à atténuer le stress.
2.4 L'accueil au bloc opératoire :
L'accueil est un moment clé de la relation
soignant-soigné et un déterminant de l'expérience
vécue par le patient. Nous allons alors créer une relation
thérapeutique.
5
Son but est d'optimiser les conditions et de rassurer la
personne soignée avant l'intervention. «L'accueil est un soin
à part entière. Il permet d'assurer la sécurité, de
garantir le confort et le respect du patient. Il anticipe la prise en charge du
stress per-opératoire»2. Le contrat de confiance
qui lie le patient à l'équipe médicale et
paramédicale est primordial pour assurer le bon déroulement de
l'hospitalisation.
2.5 Le transfert en SSPI :
Dès que l'intervention au bloc opératoire est
terminée, le patient est suivi de prêt par l'équipe
soignante. C'est le médecin anesthésiste et/ou l'infirmier(e)
anesthésiste diplômé(e) d'état (IADE) avec l'aide
d'un IDE qui assurent le transfert en SSPL «Le patient est soumis
à une surveillance constante et adaptée à son état.
Elle concerne en particulier l'oxygénothérapie et la ventilation,
la circulation, l'état de conscience, la température, les effets
résiduels de la sédation... »3. La salle de
surveillance post interventionnelle, plus communément appelée
salle de réveil, est obligatoire dans les blocs opératoires
depuis le décret 94-1050 du 5 décembre 19944.
Elle doit permettre au patient d'être dans des conditions optimales
de surveillance et de pouvoir faire face à une éventuelle
complication anesthésique ou chirurgicale en postopératoire
immédiat.
La présence du soignant est donc indispensable au
moment du transfert et du réveil. La personne soignée va
séjourner en SSPI jusqu'à la récupération des
fonctions vitales stables.
2.6 Le réveil :
Le réveil est différent pour chaque patient.
Nous devons prendre en compte son histoire de vie, son âge et son sexe,
ses antécédents médicaux, son état psychique :
craintes exprimées en préopératoire ? Son état
psychologique : Est-il en mesure de comprendre ? Et son état
physiologique : A-t-il mal ? Cependant il est important de préciser que
les premiers signes de réveil ont lieu en salle d'intervention.
2 PARQUET, Virginie. L'accueil du patient au bloc
opératoire. Revue de l'infirmière, n° 172,
Juin/juillet 2011.
3 Société française
d'anesthésie-réanimation. Recommandations concernant la
surveillance et les soins post anesthésiques. 1990.
4 Annexe 2 - Décret rendant la SSPI
obligatoire.
6
Nous surveillons alors la conscience, la réponse ou non
aux ordres simples, la reprise spontanée de la respiration qui va
permettre l'extubation et le transfert en SSPI où le personnel utilise
des échelles d'évaluation du retour à la conscience.
Celles-ci permettent d'apprécier l'état du patient et de
déterminer la sortie de salle de réveil.
2.7 Les scores de sortie :
Nous sommes donc amenés à surveiller le patient
très souvent en collaboration avec un(e) IADE. Il existe plusieurs
protocoles5 qui aident à juger le niveau de réveil du
patient. Ils vont permettre de valider la sortie de SSPI. Ce sont des
échelles utilisées pour évaluer notamment le niveau de
conscience. Elles se nomment score d'Aldrete6, score de Stewart,
score de Kremlin-Bicêtre7, score de Glasgow8...
Juger l'état d'une personne en post-opératoire
nécessite connaissances et expériences.
2.8 La formation des infirmiers :
Dans l'ancien programme de formation en soins infirmiers,
ale module soins infirmiers aux urgences et en réanimation abordait
les soins en SSPI et la prise en charge de personnes sédatées,
curarisées et en phase de réveil»9. Dans le
programme de la nouvelle réforme IDE de 2009, il n'y a pas
d'enseignement théorique sur ce sujet. De même qu'il n'y a pas de
formation spécifique pour travailler en SSPI. En effet, aujourd'hui il
n'existe aucune spécialisation. Néanmoins, certains
établissements proposent des formations internes en service de
réanimation polyvalente. Il existe également des formations
externes moyennant un forfait monétaire relativement
élevé.
Nous savons à présent qu'une formation
adéquate est nécessaire pour travailler dans de bonnes conditions
en salle de réveil. Actuellement, celle-ci est-elle suffisante dans
notre rôle propre infirmier ?
5 Annexe 3 -- Scores de sortie de SSPI.
6 Score d'Aldrete.
Evaluation du degré du réveil anesthésique.
2005. Disponible sur :
www.infiweb.org.
7 CASSANAS, Emmanuel. Le guide de l'infirmier en
salle de réveil, 2004, pp.80-81.
8 MASO, Evelyne, PAYEN, Jean-François. Les
retards de réveil. Revue OXYMAG, n°91,
Novembre/déc. 2006.
9 REDON, Laurent. Le tutorat ou
l'intégration de nouveaux IDE en SSPI ? Page 25. TIP. 2008.
7
2.9 Le soin relationnel :
Notre disposition à être dans le soin relationnel
doit nous permettre de donner du sens et des explications sur ce que l'on fait
ou pas. Le soignant doit s'investir dans la relation avec la personne
soignée avec adaptabilité, efficacité et souplesse. Il
doit avoir une bonne capacité d'observation, d'écoute et
d'analyse pour déceler la moindre incompréhension venant du
patient. Notre capacité à être dans le relationnel est
propre à chaque situation.
Nous prenons en compte certains critères à
savoir le vécu du patient mais également ses expériences,
ses capacités intellectuelles... Le temps passé dans le
relationnel est variable d'une personne à une autre suivant sa
compréhension mais il s'adapte également à notre charge de
travail.
2.10 La charge de travail :
Au bloc opératoire, la charge de travail est un facteur
à prendre en considération. En effet, il arrive souvent que le
patient y soit emmené alors que l'intervention précédente
n'est pas terminée Les chirurgiens demandent aux IDE de le
«préparer» afin de gagner du temps sur le programme de la
journée. Ainsi il se retrouve à attendre alors qu'il a
déjà accumulé un stress pathogène et qu'il se
trouve dans «un état de désarroi psychique en face d'un
danger indéterminé, s'accompagnant d'un sentiment
d'insécurité»10. Cette situation a
très souvent un impact sur la qualité du réveil en
post-opératoire. Nous devons alors faire preuve d'une
adaptabilité à toute épreuve.
La charge de travail au bloc opératoire se
répercute forcément en SSPI. Le patient demande forcément
une attention particulière. Comme nous l'avons déjà
abordé dans le § 2.9 «soin relationnel», chaque personne
doit bénéficier d'une prise en soin alliant patience et tact. Le
relationnel est très important mais à cela s'ajoute toutes les
surveillances des risques de complications post-opératoires, du
«réveil de la douleur» et de l'agitation que celle-ci peut
engendrer.
1° DALSTEIN, Graziella. L'expérience du bloc
opératoire vécu du patient. RSI, n°41, Juin
1995.
8
2.11 La douleur post-opératoire :
La prise en charge de la douleur post-opératoire est
considérée comme un élément primordial s'inscrivant
dans une démarche de santé publique. «La qualité
de l'analgésie postopératoire est directement liée
à une meilleure compréhension des besoins exprimés par les
patients, associée à une organisation performante des
différents acteurs de soins»11.
Les textes de référence sur la prise en soin de la
douleur post-opératoire sont les suivants :
· Recommandations de la société
française d'anesthésie et de réanimation (SFAR) en 1997
sous l'égide de l'agence nationale d'accréditation et
d'évaluation de la santé (Anaes) sur les différentes
modalités d'analgésies post opératoires.
· Circulaire n°99-84 du 11/02/1999, programme
national de lutte contre la douleur.
En SSPI, les soignants sont confrontés à
l'agitation postopératoire qui se définit comme «un
état d'hyperactivité psychomotrice quasi permanente,
spontanée ou réactionnelle»12. Elle est
souvent due à des complications ventilatoires, une curarisation
résiduelle, un globe vésical ou une douleur. Nous sommes
amenés à adapter la démarche thérapeutique pour
prévenir ces états chez le patient en post-opératoire
immédiat.
Notre manière de prendre en soin est importante mais
n'oublions pas que le patient est avant tout un être humain. Il doit
comprendre sa pathologie et savoir à son tour se prendre en charge.
2.12 Le patient acteur de son soin :
Le patient doit être acteur de son soin. Nous devons
l'intéresser et l'interpeller en adaptant notre attitude, notre position
et notre distance. Le choix des mots est très important.
«Améliorer ses compétences en relation c'est : utiliser
les mots de sécurité et de confort ; éviter les
négations, préférer des affirmations ; être attentif
au contenu des questions»13. Les cinq sens de la personne
soignée sont mobilisés. Le port du masque (qui n'est pas
obligatoire en SSPI mais utilisé pour le confort du soignant) peut-il
être une barrière à la communication ? Le toucher peut-il
avoir un impact positif sur le patient ?
n COUAILLET, Maryse. PEC de la douleur postopératoire de
l'adulte. Revue de l'infirmière, n° 136, 12.2007.
12 PLUMEREAU, Christelle, DEBAENE, Bertrand.
Troubles du comportement en SSPI. Revue OXYMAG,
Novembre/décembre 2006.
13 BESSON, Gilles. L'accueil en 10 secondes et 4
phrases. Revue Interbloc, n°3, Juillet/sept. 2010.
9
Une étude menée à l'Institut
Médical Edith Cavell a permis de mettre en évidence le souhait
des patients d'être informés avant leur opération.
Concernant la salle de réveil, ce sont ales raisons de
l'installation en SSPI, les types de surveillance, la durée de passage
du patient et la gestion de la douleur»14 qui sont les
sujets les plus souvent abordés.
Dans les services d'hospitalisations, j'ai pu constater une
question récurrente des patients après leur intervention : «
Quelle est la date de sortie prévue ? ». Je me suis demandé
si cet empressement à quitter le milieu hospitalier avait un lien avec
leur vécu en bloc opératoire. J'ai continué à
développer mes recherches et je me suis aperçue qu'en fonction de
notre implication en tant que soignant, la prise en soin peut être mieux
adaptée. Cependant, nous avons parfois des attitudes très
différentes pour une même activité de soin.
Afm d'étayer mon questionnement, j'ai sollicité
des IDE en activité ou ayant exercé en SSPI. J'ai remis un
questionnaire15 de cinq questions à cinq IDE avec des
anciennetés allant de 3 mois à 3 ans. Celles-ci sont axées
sur le choix professionnel, la détection de la souffrance psychique, les
premières phrases du soignant au réveil du patient, la charge de
travail et la prise en soin d'un réveil `violent'. Voici la
synthèse des réponses obtenues :
La SSPI est vue comme un service où le travail en
pluridisciplinarité est très présent. Un des objectifs de
ce choix professionnel est de ne pas tomber dans la routine. C'est le
côté technique et l'autonomie de l'IDE qui sont mis en avant. Ce
travail permet une autre approche du patient avec une grande diversité
dans les pathologies et les prises en charge.
La souffrance psychique est plus difficile à
détecter que la douleur physique. Les IDE en SSPI utilisent la
communication non-verbale. Ils observent les expressions du visage, les gestes,
les mouvements et les attitudes pour la mettre en évidence. Un
réveil agité est souvent révélateur d'un
mal-être. Le patient se confie beaucoup au réveil. Si la
période pré-opératoire a été difficile, le
réveil le sera aussi. De plus, chaque personne est différente
lors de la phase de réveil donc l'évaluation est d'autant plus
difficile.
14 HESPEL, Diane. L'information
préopératoire du futur opéré. Bulletin
d'Education du Patient, Volume 17, n°4, Décembre 1998.
15 Annexe 5 -- Les questionnaires de
pré-enquête.
10
Pour un IDE, la souffrance psychique n'est pas flagrante au
réveil, il dit : « Nous gérons plus la douleur physique
et l'agitation ». Cependant, il arrive que le patient manifeste son
inquiétude avant l'intervention. Cette information sera transmise par
l'IDE de bloc au personnel de la salle de réveil.
En général, les premières phrases du
soignant envers la personne soignée en SSPI sont : «
L'intervention est terminée, vous êtes en salle de réveil
» « tout s'est bien passé » « est-ce que vous avez
mal ? ». Les IDE précisent que leurs paroles sont souvent
oubliées dans les secondes qui suivent la prise de conscience du
patient.
Parfois, la charge de travail semble modifier le discours et
le ton de la voix. L'essentiel est de rassurer le patient et de lui donner des
repères spatiaux-temporaux.
Plus il y a de travail, plus la prise en soin est difficile.
En SSPI, le soin doit être rapide dès le réveil pour
optimiser la prise en soin. La charge de travail peut également influer
sur le comportement du soignant qui ne peut pas prendre de temps
nécessaire à rassurer le patient. La gestion du temps est donc
très importante. Un manque de ponctualité du chirurgien ou des
équipes soignantes va se répercuter sur l'état
psychologique du patient. Il y a une diminution des effets de
prémédication et une augmentation du stress. Les retards
d'entrée en salle d'intervention ont un effet indéniable sur la
gestion des patients en SSPI.
La mise en place de l'action en réponse à un
réveil mouvementé dépend du degré d'agitation.
« Les conditions dans lesquelles le patient a été
endormi influent également sur le réveil : induction dans le
bruit, personne stressée ... sont des raisons possibles d'un
réveil agité ». Certaines IDE affirment que la
discussion ne permet pas de calmer le patient et d'autres qu'il faut simplement
parler calmement pour apaiser la personne. Cependant, quatre IDE sur cinq
mettent en évidence qu'il est essentiel d'utiliser les protocoles
médicamenteux et/ou de prévenir l'anesthésiste qui
prescrira un traitement pour tranquilliser le patient. Tout cela dans le but
d'un maintien et d'une mise en sécurité de ce dernier.
La synthèse de mon questionnaire a confirmé mon
raisonnement. Cela m'a permis de cibler ma question de recherche
définitive : En quoi la qualité du réveil
dépend-t-elle de la posture du soignant dans sa relation à la
personne soignée en salle de réveil ?
11
Afin de répondre à cette problématique,
j'ai choisi de développer les concepts suivants :
La posture professionnelle ;
La relation soignant-soigné ;
La qualité du soin ;
Le réveil ;
La souffrance et la douleur.
III. Les concepts :
3.1 La posture professionnelle :
Le mot posture signifie « position du corps, attitude
». Nous retrouvons la notion de posture professionnelle dans la nouvelle
réforme infirmière avec l'arrêté du 31 juillet
200916, dans l'unité d'enseignement 5 : Intégration
des savoirs et posture professionnelle infirmière.
Cette unité est composée de cinq
sous-unités : «L'accompagnement de la personne dans la
réalisation de ses soins quotidiens ; l'évaluation d'une
situation clinique ; la communication et la conduite de projet ; les soins
éducatifs et la formation des professionnels et des stagiaires ; la mise
en oeuvre des thérapeutiques et la coordination des soins ; l'analyse de
la qualité et le traitement des données scientifiques et
professionnelles»17.
Comme son nom l'indique, la posture professionnelle regroupe
les savoirs professionnels (connaissances, concepts, valeurs,
expériences...), les pratiques professionnelles (comportements,
rôles...) et la posture (attitude, opinions...). Pour la définir
autrement, la posture professionnelle est l'acquisition de nombreuses valeurs,
associant savoir, savoir être et savoir faire. Le soignant est dans un
processus d'évolution constant et ininterrompu qui lui permet de se
construire et de progresser dans sa relation avec la personne
soignée.
16 Arrêté du 31 juillet 2009 relatif
au diplôme d'Etat d'infirmier. Version consolidée au 9 août
2009. Disponible sur :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020961044
17
http://www.infirmiers.com/component/option,com
izeoscours/Itemid,84/id,5/view,themes/
12
3.2 La relation soignant-soigné :
La relation se définit comme «une rencontre entre
deux personnes au moins, c'est-à-dire deux caractères, deux
psychologies particulières et deux histoires»18.
Dans le cas de figure qui nous intéresse ici, le soignant est l'IDE
et la personne soignée est nommée patient ou malade. Le soignant
est celui qui tente de guérir ou de soulager des souffrances physiques
ou psychologiques en étant dans une relation d'aide.
La relation nécessite donc trois attitudes:
«Un engagement personnel de l'IDE, une objectivité et un
minimum de disponibilité, le malade étant accepté sans
jugement de valeur.
La relation soignante a pour but l'aide et le soutien de
la personne soignée jusqu'à son retour vers l'autonomie. Elle
permet d'identifier les demandes de la personne et d'analyser les
interactions»19. Elle
peut être verbale ou non verbale. Elle ne peut pas se limiter à un
acte ou à un geste technique. La relation est également une
présence, une aide et une humanité.
Afin d'assurer une prise en soin optimale et d'établir
une relation de confiance avec le patient, le soignant doit respecter sa
volonté et s'adapter à son état psychique et
physiologique. Il doit aussi être capable d'analyser toute situation de
santé afin d'assurer une qualité du soin pratiqué, que ce
soit de son rôle propre ou en collaboration avec l'ensemble du personnel
médical et paramédical.
3.3 La qualité du soin :
Le soin se définit comme «un acte par lequel
on veille au bien être de quelqu'un»20. Soigner
signifie réaliser des actes courants pour le bien être et la vie
de chacun en apportant une réponse satisfaisante aux besoins.
Les soins infirmiers ont pour objectif de rétablir la
santé (visée curative), de réaliser des soins de nursing,
de prévenir la maladie (visée préventive) et
d'éduquer les patients (visée éducative). C'est une prise
en charge de la personne soignée dans sa globalité.
18 MANOUKIAN, Alexandre, MASSEBOEUF Anne.
Soigner et accompagner- La relation soignant-soigné. France :
La marre. 2008. Page 9.
19 POTIER, Marguerite. Dictionnaire
encyclopédique des soins infirmiers. France : Lamarre. 2002.
20 Dictionnaire le Petit Larousse grand format.
France : Larousse. 1995.
13
La qualité des soins se définit donc comme
«la capacité des services de santé, destinés aux
individus et aux populations, permettant d'augmenter la probabilité
d'atteindre les résultats de santé souhaités, en
conformité avec les connaissances professionnelles du
moment»21.
Elle est étroitement liée à une bonne
connaissance générale du patient et de sa pathologie, mais
également à la maîtrise du geste technique.
En SSPI, la prise en soin débute dès l'admission
du patient. Elle nécessite d'une part une bonne connaissance de
l'organisation et du matériel spécifique à ce service,
d'autre part des acquis théoriques sur les pathologies, les
procédés opératoires, les traitements médicamenteux
ainsi que les différentes techniques et produits d'anesthésie.
L'adaptation est le maitre mot car même si certains actes sont
régis par des protocoles, le réveil est spécifique
à chaque patient.
3.4 Le réveil :
Dans le langage courant, le réveil est définit
comme le passage du sommeil à l'état de veille. En
anesthésie, il est le résultat de l'élimination partielle
ou totale des agents anesthésiques administrés. «Le
réveil post-anesthésique peut être divisé en trois
stades : immédiat, intermédiaire et complet. Le réveil
immédiat sous-entend la récupération de la conscience et
des réflexes vitaux. Il est évalué par le score d'Aldrete
et il vise la sortie de la SSPI»22.
Selon l'intervention et le type d'anesthésiques
utilisés, le réveil est vécu différemment. Il faut
mettre en évidence qu'une anesthésie est très souvent
associée à une analgésie en per-opératoire qui
permet d'atténuer voir d'éliminer la douleur en
post-opératoire immédiat.
3.5 La douleur physique et la souffrance psychique :
Les mots « douleur » et « souffrance »
peuvent prêter à confusion : ils peuvent être synonymes et
interchangeables mais parfois ils sont aussi utilisés en opposition l'un
à l'autre. Par exemple, la souffrance psychique peut
générer de la douleur physique. Ou bien, la douleur est physique,
la souffrance est mentale.
21 OR, Zeynep, COM-RUELLE, Laure. La
qualité des soins en France : comment la mesurer pour l'améliorer
? Institut de recherche en documentation et en économie de la
santé. Document de travail. 2008. Page 3.
22
Soins-Infirmiers.com. Le
réveil post-anesthésique. Consultation du 04.05.2012.
Disponible sur :
http://www.soins-infirmiers.com/reveiljost
anesthesique.php
14
La souffrance est dite physique ou mentale, selon qu'elle se
rattache principalement à un processus somatique ou psychique dans un
organisme. La douleur, la nausée, la détresse respiratoire sont
des exemples de souffrance physique. Ces signes sont très
présents en SSPI.
Dans la douleur physique, il existe une lésion
anatomique. Dans la «douleur» morale, la lésion est au niveau
mental, au niveau de l'équilibre psychique du patient qui est
endommagé par des perturbations endogènes ou exogènes. Le
patient qui a connu un stress pré-opératoire important est plus
difficile à «calmer» et à rassurer car à la
douleur physique s'ajoute une souffrance psychologique.
Dans le langage courant, nous disons «un esprit sain
dans un corps sain»23. Cependant il est évident
qu'une déchéance physique est ressentie lors d'une
hospitalisation programmée.
Le plus souvent, la personne soignée assiste
impuissante à l'altération de son état de santé.
L'écoute et le soutien sont fondamentaux. La posture du soignant
s'adapte donc aux besoins du patient, ce qui fait l'unicité de chaque
relation. Il construit son identité professionnelle en assimilant
connaissances et expériences.
IV. Prendre en soin en post-opératoire
immédiat :
Après avoir développé les concepts
relatifs au questionnement suivant : En quoi la qualité du réveil
dépend-t-elle de la posture du soignant dans sa relation à la
personne soignée en salle de réveil ? Il me semble
nécessaire de développer les points suivants :
- Quelles sont les origines, la législation de la salle
de réveil et les modalités de surveillance ? - Pourquoi la prise
en soin du patient dépend-t-elle du type d'anesthésie ?
- Comment mener à bien l'accueil, la surveillance et la
sortie de SSPI ? Quels sont les savoirs spécifiques de l'IDE sur le
matériel, l'organisation et le fonctionnement du service ?
- De quelle manière les protocoles visant à
prévenir la douleur et les moyens de l'évaluer et d'y
remédier sont-ils utilisés ?
- Quels sont les types de complications possibles en
postopératoire à surveiller ?
- Quel est le rôle de l'IDE en SSPI ?
23 JUVENAL, poète satirique latin, environ
65-128 après JC. Mens sana in corpore sano. 106'
satire, 356.
15
4.1 La législation en salle de réveil :
4.1.1 L'historique :
En France, le 30 avril 1974, le ministre de la santé
publique et de la sécurité sociale annonce la
nécessité de rassembler les patients ayant subi une
anesthésie dans «un local spécial équipé
d'un poste d'eau, d'une paillasse, des fluides, d'appareillages et de prises de
courant nécessaires à la surveillance de l'opéré et
aux gestes de sauvegarde»24.
La surveillance post-interventionnelle débute
auprès de patients ayant subi un acte effectué sous
anesthésie générale, locorégionale et/ou une
sédation. Ils restent en SSPI jusqu'à la
récupération de fonctions vitales stables.
Le réveil fait partie intégrante de
l'anesthésie. C'est une période à risque
élevé de complications. Elle requiert une qualité optimale
de prise en soin des patients. Des enquêtes menées
révèlent que la moitié des accidents en relation avec
l'anesthésie surviennent dans les quelques heures qui la suivent. La
nécessité de créer des salles de réveil est
rappelée dans la circulaire du 23 mars 198225. En 1985 sont
définis des points essentiels au bon fonctionnement de la SSPI : il faut
«au moins un JADE aidé si nécessaire par des
infirmières, dont le nombre doit varier en fonction de l'activité
chirurgicale ...»26.
Le référentiel de recommandations sur les soins
post-anesthésiques en 1990 aborde l'organisation de la
sécurité anesthésique et définit les
modalités de surveillance des patients, le personnel soignant, la
structure et les équipements. «En salle de réveil, le
patient est soumis à une surveillance constante et adaptée
à son état. Elle concerne en particulier
l'oxygénothérapie et la ventilation, la circulation,
l'état de conscience, la température, les effets résiduels
de l'anesthésie ... L'état neurologique est surveillé et
noté régulièrement...
»27.
24 Circulaire n°394 du 30 avril 1974 relative
à la sécurité des malades anesthésiés.
Bulletin officiel du ministère chargé de la santé n°
74/20, texte n° 6741.
25 Circulaire n° 340 du 23 mars 1982
complétant la circulaire du 30 avril 1974 relative à la
sécurité des malades anesthésiés. Bulletin officiel
du ministère chargé de la santé n° 82/15, texte
n° 22768.
26 Circulaire n°3A/431/4B du 27 juin 1985
relative à la sécurité des malades
anesthésiés. Bulletin officiel du ministère de la
santé n° 85/31.
27 SFAR. Recommandations sur les soins
post-anesthésiques. Septembre 1990, 2ème
édition. 1994.
16
En 1993, le Haut Comité de la santé publique
(HCSP) met en évidence un problème récurrent qui stipule
que «l'évolution accomplie depuis 1982 est insuffisante puisque
près d'un patient sur deux ne bénéficie pas encore d'une
surveillance infirmière dans une salle de
réveil»28. C'est suite à ce rapport que va
naître le Décret du 5 décembre 1994 qui renforce et
précise les recommandations de la Société Française
d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR).
Ce décret du 5 décembre 1994 du Code de la
santé publique et de la sécurité sociale (articles
D.712-40 à D.712-51) va rendre obligatoire la création de salles
de réveil au sein des établissements de santé dans un
délai de trois ans29. Dès la parution
du texte, certaines mesures sont appliquées comme la consultation
pré-anesthésique, la programmation des interventions et la
surveillance continue post-interventionnelle.
4.1.2 Les modalités de surveillance :
Les modalités de surveillance de la SSPI sont
précisées dans l'article D.712-40: «La surveillance
continue post-interventionnelle a pour objet de contrôler les effets
résiduels et l'élimination des anesthésiants, et de faire
face aux complications éventuelles».
Les transmissions orales et écrites sont
effectuées par le personnel du bloc pour celui de la SSPI qui les
transcrit puis les adresse au service d'hospitalisation. Tous ces documents
doivent être classés dans le dossier de soin du patient (article
D.712-50).
L'article D.712-48, sur les équipements de la SSPI,
mentionne que «toute nouvelle salle doit comporter une capacité
minimale de 4 postes...». A chaque poste doivent se trouver les
équipements suivants : des fluides médicaux et le vide, des
scopes avec alarme, une surveillance automatique de la pression
artérielle, un oxymètre de pouls et des moyens nécessaires
pour réguler la température corporelle. «Tout patient
doit pouvoir bénéficier d'une surveillance par moniteur ECG et
oxymètre de pouls si son état le
requiert»30
28 HCSP. Rapport sur la sécurité
anesthésique. Novembre 1993. France : Ecole nationale de la
santé publique.
29 Décret 94-1050 du 5 décembre 1994
rendant la SSPI obligatoire. N°284 du 8 décembre 1994.
30 SFAR. Recommandations sur les soins
post-anesthésiques. Septembre 1990, 2ème
édition. 1994.
17
La SSPI doit être obligatoirement équipée
d'un dispositif d'alerte (si urgence), de dispositifs d'assistance
ventilatoire, d'un défibrillateur, d'un moniteur de curarisation et d'un
chariot d'urgence avec tout le matériel de réanimation.
La salle de réveil est sous la responsabilité
d'un médecin anesthésiste-réanimateur qui dirige la
surveillance et prescrit les analgésies post-opératoires en
collaboration avec le personnel paramédical. La SSPI est composée
d'au moins un IDE formé pour une gestion de maximum cinq postes et de
deux à partir de six postes occupés, néanmoins la
présence d'un IADE est fortement recommandée (article D712-49).
«La sortie du patient de la SSPI ne peut être
décidée que par le médecin
anesthésiste-réanimateur, après un examen de l'état
de conscience et des fonctions vitales de
l'opéré»31.
Nous parlons alors de gestion de la qualité et des
risques. Chaque établissement de santé a le devoir d'appliquer
ces différents textes, en tenant compte de son activité,
permettant d'établir des garanties et la sécurité dans la
prise en soin anesthésique de la personne soignée.
4.2 Les types d'anesthésie :
L'anesthésie est définie comme l'ensemble des
techniques qui permettent la réalisation d'un acte chirurgical,
obstétrical, médical ou diagnostic en protégeant le
patient dans le maintien et le respect de ses fonctions vitales.
Il y a trois catégories d'anesthésie :
générale, locorégionale / locale et la sédation.
C'est lors de la consultation pré-anesthésique que le choix de la
technique sera envisagé en fonction de l'acte prévu et des
antécédents de la personne soignée. C'est le
médecin anesthésiste qui pratique l'anesthésie.
Les anesthésies générales (AG) et
locorégionales (ALR) sont réalisées en conformité
avec le Décret du 5 Décembre 1994 et l'Arrêté du 3
Octobre 1995. Les anesthésies locales (AL) ne font pas l'objet de textes
spécifiques. Les accidents dus à l'anesthésie sont en
baisse grâce à l'application de la réglementation et
à l'utilisation de matériels et de médicaments plus
sûrs. Quelque soit la technique choisie, le consentement du patient est
obligatoire.
31 Conseil national de l'Ordre des médecins.
Recommandations concernant les relations entre anesthésistes,
chirurgiens et autres professionnels de santé. Décembre
2001.
18
4.2.1 L'anesthésie générale :
C'est une injection ou une inhalation de produits
anesthésiques dont l'objectif est de créer un sommeil artificiel
qui sera associé à une analgésie et à une
curarisation si nécessaire.
L'AG requiert très souvent l'association d'hypnotiques
(intraveineux ou inhalés), d'analgésiques (morphiniques) et de
myorelaxants (curares). Elle nécessite le contrôle des voies
aériennes par intubation trachéale ou masque laryngé et le
plus souvent une ventilation mécanique.
Il existe donc quatre grandes catégories de drogues
anesthésiques : les anesthésiques intraveineux (W), les
morphiniques, les halogénés et les curares.
C'est le propofol (Diprivan®), appartenant à la
famille des non-barbituriques, qui est l'anesthésique intraveineux le
plus utilisé pour ses qualités d'induction et de
réveil.
Quant au choix du morphinique, il se fera en fonction de
l'intervention et de sa durée, du type d'anesthésie et du
patient. C'est le fentanyl (Fentanyl®) qui est le plus utilisé en
anesthésie car il a une puissance analgésique cent fois
supérieure à celle de la morphine. Il induit une bonne
stabilité hémodynamique.
L'activité des curares peut être
surveillée par monitorage continu afin de déterminer le moment de
l'intubation et de l'extubation. Ils permettent un relâchement
musculaire. Les curares sont les agents anesthésiques responsables le
plus souvent de réactions allergiques.
L'AG se compose de trois étapes :
- L'induction (ou l'endormissement) est réalisée
par voie W ou par inhalation. Elle implique un contrôle des voies
aériennes du patient. L'induction au masque, utilisée pour
l'anesthésie pédiatrique, se fera par le biais
d'anesthésiques volatils : les halogénés. Ils sont souvent
utilisés pour l'entretien.
- L'entretien est pratiqué en utilisant des agents
gazeux et/ou des agents injectés par voie W.
Le réveil correspond à la
récupération progressive des différentes fonctions, de
façon plus ou moins rapide en fonction de l'intervention chirurgicale,
des médicaments utilisés et de leur pharmacocinétique.
Cette phase va permettre le transfert du patient en SSPI pour une surveillance
des risques de complications postopératoires et
post-anesthésiques.
19
4.2.2 Les anesthésies locales et
locorégionales :
Il existe principalement trois techniques d'AL : la topique,
l'anesthésie par infiltration, l'ALR. L'anesthésie topique (ou de
surface) consiste à bloquer les terminaisons nerveuses sensitives. Elle
s'applique sur la peau et les muqueuses et montre de nombreux avantages comme
une diminution de la douleur liée à l'aiguille.
L'anesthésie par infiltration consiste à
introduire l'AL dans le tissu sous-cutané et les plans plus profonds sur
une surface définie. Si la surface opératoire est étendue,
l'anesthésiste préférera une technique ALR plutôt
qu'une AL par infiltration afin de limiter la toxicité.
L'ALR est une injection d'AL par voie
périphérique (blocs des membres inférieurs ou
supérieurs), par voie centrale (péridurale,
rachianesthésie). C'est une abolition transitoire de la conduction
nerveuse qui va cibler la partie du corps concernée, tout en
préservant l'état de conscience de la personne soignée.
Elle procure une meilleure analgésie et une confusion
postopératoire moins importante. L'ALR est parfaitement adaptée
aux patients insuffisants respiratoires, aux patients ayant l'estomac plein et
à la chirurgie ambulatoire.
Il existe différents types d'anesthésiques
locaux de durée d'action plus ou moins longue dont l'effet est
intéressant en post-opératoire. Par exemple, en chirurgie
orthopédique, la réalisation d'un bloc périphérique
permet au patient de passer la première nuit qui suit l'intervention
sans douleur.
4.2.3 La sédation :
Une sédation est la suppression de ce qu'il y a
d'excessif dans les réactions d'un organisme vivant. C'est une
anesthésie W sous forme d'apaisement par des sédatifs
anxiolytiques, avec la conservation des fonctions respiratoires. Elle permet de
réduire l'anxiété en induisant un état de
relaxation intense. Le patient est conscient et capable de répondre aux
instructions du chirurgien. En général, il n'a qu'un souvenir
très vague de l'intervention et de sa durée.
20
4.3 La prise en soin en salle de réveil :
Le temps de passage en SSPI est variable d'un patient à un
autre. Il est lié à de nombreux facteurs comme le type
d'anesthésie, le type d'intervention et l'état de la personne
soignée. Le réveil est la période qui s'étend de la
fin de l'intervention à l'évaluation du retour à une
autonomie complète des fonctions respiratoire, circulatoire et d'une
activité motrice ainsi que le retour à la conscience (le patient
doit pouvoir se situer dans le temps et dans l'espace). C'est au cours de cette
période que le risque de complications est le plus présent. Le
soignant doit s'assurer que le patient récupère des fonctions
vitales et un état de conscience stables. C'est un travail rigoureux.
L'IDE doit avoir une bonne connaissance des risques liés aux
interventions afin d'assurer une surveillance efficace et adaptée
à sa pathologie.
4.3.1 L'accueil et la surveillance :
Lors du transfert de la salle d'intervention à la SSPI,
le patient doit être accompagné d'une personne qualifiée
pour le surveiller de manière continue.
À l'arrivée en SSPI, il est pris en charge par
l'IDE qui l'inscrit sur le registre comprenant les horaires, le type
d'anesthésie et l'acte chirurgical. Le soignant reçoit les
transmissions du médecin anesthésiste, de l'IADE ou de l'IDE du
bloc opératoire (renseignements nécessaires et
complémentaires pour compléter la feuille d'anesthésie.)
Ensuite le monitorage standard est mis en place.
La surveillance concerne plus particulièrement les
constantes vitales, l'état de conscience, la ventilation, la douleur, la
température, les nausées, la surveillance locale de la zone
opérée et la coloration cutanée, la vascularisation et la
glycémie (si besoin, pour un patient diabétique). Toutes ces
données sont notées sur la feuille de surveillance. Elle comporte
également l'évaluation des critères de réveil. Elle
reflète le suivi et l'évolution de l'état du patient.
Enfin, les prescriptions médicales
post-opératoires sont mises en place avec l'oxygénation
complémentaire, une éventuelle antagonisation, l'extubation (cet
acte ne fait pas partie du décret infirmier du 29 juillet 2004), un
bilan sanguin et/ou un examen radiographique.
21
Après une anesthésie générale, la
période du réveil est une phase pendant laquelle les drogues
utilisées disparaissent. Des effets résiduels peuvent se
manifester. Il est important que l'IDE les détecte afin de maintenir une
ventilation contrôlée, une normothermie et une stabilité
hémodynamique.
Il doit être capable de régler le monitorage pour
une surveillance cardiovasculaire et de détecter toute modification
sensible afin d'alerter le médecin anesthésiste. Il doit avoir de
très bonnes connaissances en pharmacologie (posologie des antalgiques,
indications et contre-indications, voies d'administration, utilisation de PCA
`Patient Control Analgesia').
4.3.2 Le matériel :
Le matériel de surveillance doit avoir
été vérifié à l'aide d'une
check-list32 avant l'arrivée des patients. L'IDE a un
rôle de matériovigilance important. «La salle de
surveillance post-interventionnelle est dotée de dispositifs
médicaux pour chaque poste installé...»33.
Il doit vérifier la présence et le bon fonctionnement d'une
aspiration, d'une source d'oxygène, d'un monitorage minimal (tension
artérielle `PNI', saturation en oxygène,
électrocardiogramme) et éventuellement spécifique
(moniteur de curarisation, capnographie), ainsi que le bon fonctionnement des
alarmes et de leur paramétrage...
Pour l'ensemble de la salle de réveil, il doit y avoir
plusieurs respirateurs fonctionnels, un défibrillateur fonctionnel, un
électrocardiographe, un chariot d'urgence avec le matériel
nécessaire à la réintubation, les sondes d'intubation, les
drogues de secours, la présence et la conformité du stock
d'urgence, les solutés de remplissages, les antalgiques et les
antidotes.
4.3.3 Les critères de sortie :
L'IDE est formé à détecter tout signe de
complications par le biais d'une surveillance attentive. Il va devoir juger du
degré de réveil anesthésique en fonction de quatre
principaux facteurs : l'élimination des drogues, le type d'intervention,
la durée et l'état général du patient.
32 Décret 94-1050 du 5 décembre 1994.
Check-list d'ouverture de SSPI.
33 Décret 94-1050 du 5 décembre 1994, article
D.712-47.
22
La durée du séjour en SSPI dépend de
l'appréciation du degré de réveil. Il y a une durée
minimale de 30 minutes pour les anesthésies générales mais
pas de durée maximale. Elle va dépendre du type
d'anesthésie, du type d'opération et de l'évolution du
patient. Dans tous les cas, la sortie est décidée, assumée
et contresignée par l'anesthésiste, si le patient a
récupéré ses réflexes, si le risque de survenue de
complications est quasi nul et quand la douleur et les éventuelles
nausées sont traitées.
Les critères doivent être fiables et des tests
sont proposés pour évaluer le degré de
récupération des fonctions vitales. Le score
d'Aldrete34, dont les principaux critères sont
l'activité, la respiration, la circulation, l'état de conscience
et la coloration cutanée, est l'échelle d'évaluation la
plus utilisée pour valider la sortie de la SSPI. Cette dernière
reste une décision médicale.
La sortie peut alors être qualifiée
«`d'acte chirurgical dépendant' et de `score
dépendant'»35 Le patient peut quitter le service
quand ses fonctions vitales sont stables, que tout risque de complications est
écarté et que la douleur a été calmée.
4.4 Prévenir et évaluer la souffrance :
La prise en compte de la dimension douloureuse et du
soulagement de la souffrance est au centre des préoccupations dans
chaque établissement de soins par le biais de la Charte du malade
hospitalisé36. Afin de maintenir nos compétences en la
matière, il est important de nous informer et de nous former.
4.4.1 La douleur :
La prise en soin de la douleur est un domaine important en
soins infirmiers. «Les soins infirmiers ont pour objet de
prévenir et évaluer la souffrance et la détresse des
personnes et de participer à leur
soulagement»37.
34 Annexe 3 - Evaluation de l'état clinique du
patient validant la sortie de SSPI.
35 Classeur des étudiants en SSPI -- Clinique
Chantecler.
36 Annexe 6 - Charte de la personne
hospitalisée. Circulaire du 6 mai 1995.
37 Décret du 11 février n°2002-194
relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession
d'infirmier.
23
L'association internationale de l'étude de la douleur
(1979) la définit comme aune expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable, associée à un
dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en terme d'un
tel dommage». La notion de douleur ne peut pas être
réduite seulement aux causes lésionnelles. Il y a de multiples
composantes (cognitive, comportementale, socio-économique, ...)
4.4.2 L'évaluation de la douleur :
Nous sommes quotidiennement confrontés à des
patients dont nous devons évaluer l'intensité de la douleur. La
quantifier est l'étape indispensable d'une prise en soin efficace.
En SSPI, l'évaluation de la douleur est principalement
axée sur l'examen clinique et l'appréciation du comportement. Il
est important de connaitre le type, le mécanisme
générateur et l'intensité de la douleur.
Lors du réveil post-anesthésique, nous utilisons
des échelles pour l'évaluer : Auto-évaluation
(échelle verbale simple `EVS', échelle numérique `EN',
échelle visuelle analogique TVA') ou
Hétéro-évaluation (observation du patient par le
soignant). Cette dernière est une échelle comportementale qui
permet d'observer les comportements douloureux38. Voici quelques
échelles d'hétéro-évaluation qui permettent de
mettre en évidence la présence de douleur chez l'enfant ou la
personne non-communicante : l'échelle d'Amiel-Tison39,
l'échelle CHEOPS4o, la grille DEGR41
Nous devons également prendre en compte le risque de
syndrome dépressif et l'anxiété car ces facteurs aggravent
et renforcent la symptomatologie douloureuse. L'anxiété est
définie dans le Carpénito L. en 1990 comme «un
état de l'individu qui éprouve une sensation de malaise
(appréhension) et une activation du système nerveux autonome en
réaction à une menace vague, non spécifique».
38 DEYMIER, Valérie, WROBEL Jacques (sous la
coordination de). L'infirmière et la douleur. Manifestations
comportementales de douleurs provoquées. 5ème
édition. France : Aubin. 2000.
39 - 49 CASSANAS, Emmanuel. Le guide de l'infirmier en
salle de réveil. France: Lamarre. 2004. Pages 152-153. Echelle
CHEOPS = Children's Hospital of Eastern Ontario Pain Scale.
41 Annexe 4 - Grille DEGR = Douleur Enfant Gustave
Roussy - Classeur des étudiants en SSPI. Clinique Chantecler.
Consultation du 21 avril au 06 mai 2012.
24
4.4.3 La douleur post-opératoire :
La douleur post-opératoire est la principale raison
d'appréhension du patient après une
intervention chirurgicale. De nombreux facteurs vont l'influencer
:
L'état psychologique préopératoire et son
état physiologique ;
La qualité de la préparation psychique
(informations) et pharmacologique
(prémédication) ;
Le type d'incision et la durée de l'intervention ;
Le type d'anesthésie et le protocole d'analgésie
per opératoire ;
La qualité des soins post-opératoires.
Tout cela peut laisser des traces sur le psychisme et le
comportement de la personne soignée ;
entraînant parfois un état d'agitation et
d'agressivité au moment du réveil en salle de réveil.
La douleur peut être prévenue par des
explications précises ainsi que des informations
détaillées et adaptées à la pathologie. Des
protocoles sont mis en place dans le but de la traiter ou de la prévenir
dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions de
sécurité. L'objectif est de soulager le patient et
d'éviter les complications post-opératoires qui peuvent
être majorées par la douleur. Selon l'article L.1110-5 du Code de
la Santé Publique : «Toute personne a le droit de recevoir des
soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute
circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et
traitée...».
4.4.4 Les moyens physiques et psychologiques :
Le choix de la technique est évalué pour chaque
patient. L'effet antalgique est immédiat, limité dans le temps et
peut être répété. En effet, les stimulations
thermiques trouvent leur place dans la prise en soin en SSPI. Elles sont
associées à des thérapeutiques antalgiques.
Le «froid», au moyen de compresses froides, de
vessie de glace, de spray réfrigérant, a un effet physiologique
sur la circulation locale et induit une hypoalgésie. Cependant, le temps
d'application est limité et certaines précautions sont à
prendre selon la pathologie (troubles sensitifs, troubles circulatoires).
25
Le «chaud» permet une augmentation de la circulation
locale aux moyens de couvertures chauffantes, coussins, lampes chauffantes. Il
entraine une augmentation de la température cutanée, une
augmentation de la détente musculaire et une baisse de la douleur. Cette
technique est contre-indiquée dans le cas de saignements ou
d'oedèmes.
Les techniques comportementales ont une place importante dans
la prise en soin de la souffrance psychique du patient. Nous devons l'aider
à éliminer les discordances cognitives qui sont factrices de
comportements mal adaptés.
De part son unicité, il faut prendre en
considération sa personnalité. Dès l'hospitalisation la
personne soignée doit faire face à son appréhension et
nous confier son intégrité physique. Grâce au travail d'une
équipe pluridisciplinaire, les symptômes somatiques sont connus.
La prise en soin psychologique, dont fait partie l'anxiété, est
à traiter. Nous pouvons associer la souffrance morale a une atteinte de
l'image que la personne se fait de son propre corps.
La prise en soin de la douleur physique et de la souffrance
psychique dépend essentiellement de la volonté de chaque
soignant. Des moyens reposant sur le respect des protocoles42
élaborés par les équipes médicales permettent une
prise en charge efficace.
4.5 Le risque de complications post-opératoires
:
Les études épidémiologiques ont
montré que les complications opératoires ont une incidence plus
élevée en phase de réveil qu'en salle d'intervention. Ce
sont majoritairement des accidents d'origine cardiaque ou respiratoire. Ces
complications concernent également tout type d'anesthésie.
La prise en soin d'un patient en SSPI est immédiate.
Elle dépend directement du bilan de sortie de salle d'intervention. Elle
porte sur une surveillance des paramètres cliniques et paracliniques
(état de conscience, ventilation et circulation).
42 Circulaire n°99-84 du 11 février
1999 relative à la mise en place de protocoles de prise en charge de la
douleur aigüe par les équipes pluridisciplinaires médicales
et soignantes des établissements de santé et institutions
médico-sociales.
26
Par exemple, une des complications post-anesthésiques
est l'état de choc. Celui-ci correspond à une inadéquation
entre les besoins et les apports en oxygène des différents tissus
de l'organisme. Il s'agit d'une hypoperfusion cellulaire.
Nous devons donc connaitre la conduite à tenir. Le
patient devra être mis dans une position adaptée.
L'oxygénothérapie à fort débit doit être
rapidement administrée, suivie par la pose d'un cathéter et d'un
glucosé à 5%. Les examens cliniques et paracliniques sont ensuite
pratiqués pour mettre en place le traitement médical.
L'étape indispensable est la surveillance.
Les autres complications possibles survenant en SSPI sont :
Respiratoires :
o Une hypoxémie due à un surdosage des
anesthésiants ou un retard d'élimination pouvant être
majoré par le terrain du patient.
o Une obstruction des voies aériennes due à des
sécrétions, la chute de la langue en arrière, des spasmes
mais aussi une compresse ou un a packing
»43 oublié lors d'une intervention
en stomatologie par exemple.
Cardiaques et vasculaires :
o Un troubles du rythme : Tachycardie due à la douleur
/ à l'hypovolémie ou bradycardie due à
l'imprégnation des morphiniques, ...
o Une hypotension artérielle due aux produits
anesthésiques ou à une hypovolémie, ...
o Une hypertension artérielle due à des
antécédents d'HTA, une hypoxie, une
hypercapnie, la douleur, ...
Neurologiques : principalement des retards de réveil.
Digestives : des nausées, une dilatation gastrique.
Thermiques... urinaires... médicamenteuses... et le risque
hémorragique.
Les complications en SSPI sont plus fréquentes dans le
cas d'une AG plutôt qu'une ALR, d'une chirurgie abdominale ou
orthopédique, d'une chirurgie d'urgence, d'un stade ASA (classification
de la société américaine d'anesthésie)
élevé ou de complications per-opératoires.
43 Méchage antérieur ou
postérieur. Schéma sur les complications des avulsions dentaires.
Disponible sur :
http://www.belbachadental.
com/upload/pdf/patho/Complications%20des%20avulsions%20dentaires.pdf
Une prise en soin adaptée à la personne
soignée, des connaissances relatives à la réanimation et
à l'anesthésie et certaines qualités sont indispensables
pour évoluer dans ce service spécifique. Les gestes du soignant
doivent être précis, rapides et organisés.
Suite à cette argumentation, il en ressort
l'hypothèse suivante : Une formation spécialisée
d'IDE en SSPI permettrait peut-être une prise en soin du patient plus
complète ou mieux adaptée à chaque
réveil.
Afin d'exploiter mon hypothèse, j'ai crée un
outil afin d'observer la posture des professionnels de santé en SSPI.
Nous entendons par «posture » l'ensemble des compétences
acquises et l'expérience du soignant. Ce travail d'observation sera
complété par des entretiens individuels.
Enfin, un « questionnaire de satisfaction » sera
proposé aux patients dont l'état de conscience est acceptable, en
post-opératoire immédiat. Cela dans le but d'avoir leur ressenti
sur leur prise en soin au sein de la salle de réveil.
V. Le choix de l'outil :
J'ai choisi d'utiliser la grille d'observation (outil
privilégié de la méthode expérimentale). C'est une
collecte d'informations qualitatives et quantitatives.
Cette grille d'observation sera composée de
critères et d'indicateurs. C'est un outil de recueil de données
à vérifier sur le terrain. Elle est focalisée sur des
soignants en SSPI : c'est-à-dire que le champ d'observation est
rétréci dans le but de cibler les actions.
Les critères (ou catégories) sont des comportements
observables et ayant un sens identique.
Ils porteront sur les éléments de
compétences de l'IDE dans leur rôle propre et leur rôle
prescrit spécifiques à ce service.
Observation de la posture des professionnels de
santé en SSPI 44
Catégorie
|
Sous catégorie /
|
Indicateurs
|
Observation
|
|
Critère
|
|
|
27
44 Annexe 7 - Grille d'observation sur la posture des
professionnels en SSPI.
28
Les critères de compétences du soignant en SSPI
sont axés sur : l'organisation, l'adaptation, la technicité, la
collaboration, le relationnel, la responsabilité et la gestion des
risques.
L'objectif de la grille est d'observer des différentes
postures professionnelles de soignants qui ont bénéficié
ou pas d'une formation spécifique en SSPI.
5.1 Le personnel ciblé :
Je vais observer des IDE travaillant au sein de
différentes salles de réveil.
S'il possède déjà un
référentiel de compétences de part sa formation en IFSI,
il me parait indispensable que l'IDE ait accès à une formation
spécifique afin d'approfondir ses connaissances et de développer
ses acquis.
5.2 Les unités de lieu et de durée :
L'outil est exploité sur plusieurs salles de
réveil afin d'observer une plus grande diversité dans les prises
en soin par un nombre de soignant plus important, avec l'accord du cadre de
santé4s
Plusieurs demi-journées doivent être
programmées. La durée d'exploitation de l'outil dépend des
possibilités d'accueil par le personnel soignant de la salle de
réveil.
Il s'agit d'observer sur le terrain les soignants dans leur
activité. Puis dans un second temps, je souhaiterais m'entretenir avec
eux afin de mettre en évidence une similitude entre leurs propos et
leurs actes de soins.
5.3 Les limites de la grille d'observation
:
La grille d'observation a bien entendu ses limites. Elles sont
fonction de l'activité de la salle de réveil sur la durée
observée. Chaque établissement de santé a des
spécificités et un fonctionnement qui lui est propre.
45 Annexe 8 - Lettre de demande d'autorisation
d'assister aux soins en SSPI.
29
L'enquête étant réalisée sur
plusieurs SSPI, il faut mettre en évidence plusieurs points qui
vont influencer les résultats de l'observation :
L'ancienneté et l'expérience du soignant ;
L'activité chirurgicale et les pathologies traitées
;
Les spécialités et les techniques des chirurgiens
;
La formation ou pas des IDE de la SSPI ;
Les protocoles liés à l'établissement.
Je pense qu'il est nécessaire de mettre en place un
entretien en complément à la grille d'observation. Cela dans le
but de mettre en évidence que le savoir-être du soignant est
complémentaire à son savoir-faire. L'observation des
compétences, suivie de l'entretien avec le soignant me permettraient de
mettre en avant son identité professionnelle, au travers
également de son expérience professionnelle.
Conclusion :
Ce travail de fin d'études a permis de mettre en
évidence l'importance du rôle IDE en SSPI. La posture
professionnelle dépend d'une multitude de facteurs.
Un enseignement théorique en pharmacologie,
thermorégulation, réanimation et soins d'urgence, surveillance
spécifique par spécialités chirurgicales et physiologie du
réveil sont les éléments indispensables d'une bonne prise
en soin en salle de réveil. Ils favorisent un réveil de
qualité. Les notions de gestion du matériel et de
pharmacopée sont très souvent employées.
L'expérience dans ce service est appréciée.
Il apparait qu'il n'existe pas de formation universelle pour
l'IDE en SSPI. L'encadrement d'un nouvel effectif est le plus souvent
assuré sur le terrain par un IADE ou un IDE expérimenté.
Le travail en SSPI est un travail d'équipe. La présence d'un IADE
ou d'un médecin anesthésiste est sollicitée afin de
répondre à nos interrogations, pour aider l'infirmier
débutant et pour le corriger si besoin.
30
L'IDE va appliquer les prescriptions médicales
(rôle prescrit). Il est important de rappeler son rôle propre dans
la prise en charge de la douleur post-opératoire. Son intensité
est évaluée à l'aide de moyens validés et
standardisés mais aussi grâce au comportement ou à la
gestuelle du patient.
Il ne faut pas perdre de vue les objectifs principaux de l'IDE en
SSPI qui consistent en :
L'accueil et l'installation du patient, en sécurité
et selon les prescriptions,
La surveillance et le maintien des fonctions vitales,
La prévention et le traitement de toutes complications
possibles,
L'évaluation et la prise en charge de la douleur.
Il doit également avoir des connaissances sur
l'anesthésie et la réanimation. Il doit faire preuve de rigueur
et d'organisation, de réactivité et de maîtrise de soi. Un
esprit d'analyse, d'aptitude technique et de sens des responsabilités
sont des qualités nécessaires.
Le soin relationnel a aussi toute son importance. Il demande
du temps et des compétences. La relation d'aide constitue une
compétence reconnue46 et elle nécessite un travail sur
soi. Aujourd'hui, l'information et l'éducation prennent une place de
plus en plus importante dans la société. Le soignant se doit de
s'informer sur le niveau d'anxiété de la personne soignée
mais également de l'informer.
Il doit avoir acquis des compétences techniques et
relationnelles spécifiques comme ·
La gestion d'un flux important de patients,
Le repérage de patients nécessitant une
surveillance particulière, sans délaisser les
autres,
L'information et l'apaisement du patient à son
réveil,
La coopération avec les autres services et le travail en
équipe.
Toutes ces connaissances permettent d'adapter notre posture
professionnelle et d'améliorer la relation soignant-soigné, la
qualité du soin et par conséquent la surveillance en phase de
réveil.
46 Décret du 11 février n°2002-194
relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession
d'infirmier.
1
Table des matières
Introduction pp 1-2
I. Les constats de terrain pp 2-3
Question de départ générale
II. L'auto-questionnement :
2.1 L'annonce de la chirurgie p 4
2.2 Le parcours de soin p 4
2.3 La prémédication p 4
2.3 L'accueil au bloc opératoire pp 4-5
2.4 Le transfert en SSPI p 5
2.5 Le réveil pp 5-6
2.6 Les scores de sortie p 6
2.7 La formation des IDE p 6
2.8 Le soin relationnel p 7
2.9 La charge de travail p 7
2.10 La douleur en post-opératoire p 8
2.11 Le patient acteur de son soin pp 8-9
La synthèse de l'enquête exploratoire pp 9-10
Question de départ définitive
III. Les concepts :
3.1 La posture professionnelle p 11
3.2 La relation soignant-soigné p 12
3.3 La qualité du soin pp 12-13
3.4 Le réveil p 13
3.5 La souffrance / la douleur pp 13-14
IV. Prendre en soin en post-opératoire
immédiat en S SPI :
Introduction générale, p 14
4.1 La législation en salle de réveil :
4.1.1 L'historique pp 15-16
4.1.2 Les modalités de surveillance pp 16-17
4.2 Les types d'anesthésie :
Introduction p 17
4.2.1 L'anesthésie générale. p 18
4.2.2 Les anesthésies locales et locorégionales p
19
4.2.3 La sédation p 19
4.3 La prise en soin en SSPI :
Introduction p 20
4.3.1 L'accueil et la surveillance pp 20-21
4.3.2 Le matériel p 21
4.3.3 Les critères de sortie pp 21-22
4.4 Prévenir et évaluer la souffrance :
Introduction p 22
4.4.1 La douleur pp 22-23
4.4.2 L'évaluation de la douleur p 23
4.4.3 La douleur postopératoire p 24
4.4.4 Les moyens physiques et psychologiques pp 24-25
4.5 Le risque de complications postopératoires, pp
25-27
Hypothèse
V. Le choix de l'outil pp 27-28
5.1 Le personnel ciblé p 28
5.2 Les unités de lieu et de durée p 28
5.3 Les limites de la grille d'observation pp 28-29
Conclusion pp 29-30
2
Bibliographie - Annexes
Références et bibliographie
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secondes 4 phrases. Revue Interbloc, Tome XXIX, n°3,
Juillet/septembre 2010, pages 197-198.
CASSANAS, Emmanuel. Le guide de l'infirmier en salle de
réveil. France : Lamarre. 2004. 373 pages. (Action
Santé).
COUAILLET, Maryse. Prise en charge de la douleur
postopératoire de l'adulte. Revue de l'infirmière,
n° 136, Décembre 2007, pages 35-37.
DALSTEIN, Graziella. L'expérience du bloc
opératoire vécu du patient. Revue de recherche en soins
infirmiers, n°41, Juin 1995, pages 65-75.
DE BOUVET, Armelle, SAUVAIGE, Monique (sous la direction de).
Penser autrement la pratique infirmière. Bruxelles : De Boeck
& Larcier S.A. 2005. 153 pages. (Pour une créativité
éthique).
DEYMIER, Valérie, WROBEL Jacques (sous la coordination
de). L'infirmière et la douleur. 5ème édition.
France : Aubin. 2000. 176 pages. (Institut UPSA de la douleur).
DICTIONNAIRE le Petit Larousse grand format. France :
Larousse. 1995. 1873 pages.
FREUD, Sigmund. Essais de psychanalyse. France :
Petite bibliothèque Payot. 1990. 308 pages.
HESPEL, Diane. L'information préopératoire du
futur opéré. Bulletin d'Education du Patient, Volume 17,
n°4, Décembre 1998, pages 103-112.
MANOUKIAN, Alexandre, MASSEBOEUF Anne. Soigner et
accompagner- La relation soignant-soigné. France : Lamarre. 2008.
223 pages.
MASO, Evelyne, PAYEN, Jean-François. Les retards de
réveil. Revue OXYMAG, n°91, Novembre/décembre 2006,
pages 8-11.
MAWARD, Lina, AZAR, Nazek. Etude comparative de
l'anxiété, entre patients informés et non informés
en période préopératoire. Revue de recherche en soins
infirmiers, n°78, Septembre 2004, pages 35-58.
OR, Zeynep, COM-RUELLE, Laure. La qualité des soins
en France : comment la mesurer pour l'améliorer ? Institut de
recherche en documentation et en économie de la santé (IRDES).
Document de travail. 2008. 20 pages.
PARQUET, Virginie. L'accueil du patient au bloc
opératoire. Revue de l'infirmière, n° 172,
Juin/juillet 2011, pages 37-38.
PLUMEREAU, Christelle, DEBAENE, Bertrand. Les troubles du
comportement en SSPI. Revue OXYMAG, n°91,
Novembre/décembre 2006, pages 4-7.
POTIER, Marguerite. Dictionnaire encyclopédique des
soins infirmiers. France : Lamarre. 2002. 363 pages. (Les
Fondamentaux).
SITBON, Philippe. SSPI: Prévention, surveillance
des complications postopératoires immédiates. 2011. 83
pages. Chu Bicêtre.
Travaux d'intérêt
professionnel
ISOARD, Jacques. L'accueil du patient au bloc
opératoire par l'infirmier anesthésiste. 50 pages. Travail
d'intérêt professionnel en anesthésie. Ecole d'infirmiers
anesthésistes - Chu de Clermont-Ferrand : 2005.
REDON, Laurent. Le tutorat ou l'intégration de
nouveaux IDE en SSPI ?126 pages. Travail d'intérêt
professionnel en anesthésie. Ecole d'infirmiers anesthésistes -
Chu de Clermont-Ferrand : 2008.
Divers
Classeur des étudiants en SSPI. Clinique Chantecler.
Consultation du 21 avril au 06 mai 2012
Sources internet
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http://www.etudiantinfirmier.com/urgrea/ride
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Société française
d'anesthésie-réanimation (SFAR). Recommandations concernant
la surveillance et les soins post anesthésiques. Septembre 1990, 5
pages.
Disponible sur :
http://www.urgences-serveur.fr/IMG/pdf/surveillance
soins postanesthesique.pdf
Score d'Aldrete. Evaluation du degré du
réveil anesthésique datant de 1970. 2005. 1 page. Consultation du
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Soins-Infirmiers.com. Le
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http://www.soins-infirmiers.com/reveiljost
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DE MARIVAUX, Pierre. Journaliste, romancier et auteur dramatique
français. 1688-1763. Citations disponible sur :
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Cours pour les étudiants IDE: Intégration des
savoirs et posture professionnelle infirmière. Consultation du 03 mai
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http://www.infirmiers.com/component/option,com
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Législatif
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Version consolidée du 08 août 2004. Disponible sur : http :
//
www.legifrance.gouv.
fr/affichTexte. do?cidTexte=JORF TEXT0000004103 5 5
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Arrêté du 31 Juillet 2009 relatif au diplôme
d'Etat d'infirmier. Version consolidée au 9 août 2009,
publié au Bulletin Officiel Santé. Solidarités
n°2009/7 du 15.08.2009. Consultation du 03.05.2012. Disponible sur :
http: //
www.legifrance. gouv.
fr/affichTexte. do?cidTexte=JORFTEXT000020961044
Décret 94-1050 du 5 décembre 1994 rendant la SSPI
obligatoire. N°284 du 8 décembre 1994. Consultation du 30
décembre 2011. Disponible sur :
http: //
www.legifrance. gouv.
fr/affichTexte. do?cidTexte=JORFTEXT000000549 818&categori
eLien=id#
Circulaire n° 340 du 23 mars 1982 complétant la
circulaire du 30 avril 1974 relative à la sécurité des
malades anesthésiés. Bulletin officiel du ministère
chargé de la santé n° 82/15, texte n° 22768. Disponible
sur :
http://www.
sfar.org/article/8/recommandations-concernant-l-equipement-d-un-site-ou-d-un-ensemble-de-sites-d-anesthesie
Circulaire n°394 du 30 avril 1974 relative à la
sécurité des malades anesthésiés. Bulletin officiel
du ministère chargé de la santé n° 74/20, texte
n° 6741.
Circulaire n°3A/431/4B du 27 juin 1985 relative à
la sécurité des malades anesthésiés dans les
établissements sanitaires. Bulletin officiel du ministère
chargé de la santé n° 85/31. Pages 8388 (Complément
aux circulaires des 30 avril 1974 et 23 mars 1982).
Disponibles sur :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichSarde.do?reprise=true&page=1
&idSarde=SARDOBJT00 0007105 974&ordre=CROIS SANT&nature=&g=ls
Circulaire n°99-84 du 11 février 1999 relative
à la mise en place de protocoles de prise en charge de la douleur
aigüe par les équipes pluridisciplinaires médicales et
soignantes des établissements de santé et institutions
médico-sociales. 5 pages.
Disponible sur :
http://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/circulaire
dgs sq2 dh das n 9984 du 11 fevrier 1999 proto.pdf
SFAR. Recommandations sur les soins
post-anesthésiques. Septembre 1990, 2ème
édition. 1994. Disponible sur :
http://www.
sfar.org/article/13/recommandations-concernant-la-surveillance-post-anesthesique
HCSP. Rapport sur la sécurité
anesthésique. Novembre 1993. France : Ecole nationale de la
santé publique, 1994. 122 pages.
Disponible sur :
http://www.hcsp.fr/docspdf/hcsp/hc001040.pdf
Conseil national de l'Ordre des médecins.
Recommandations concernant les relations entre anesthésistes,
chirurgiens et autres professionnels de santé. Décembre
2001. 18 pages. Disponible sur :
http://www.smarnu.org/images/para/Recommandations-AR-CNOM.pdf
Charte de la personne hospitalisée actualise la
circulaire du 6 mai 1995 n°95-22 relative aux droits des patients
hospitalisés. 26 pages. Disponible sur :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte
a4 couleur.pdf
ANNEXES
Annexe I : Les sigles
Annexe II : Décret n° 94-1050 du 5
décembre 1994
Annexe III : Les scores de sortie de SSPI
Annexe IV : Grille
d'hétéro-évaluation de la douleur -- Grille DEGR
Annexe V : Questionnaires de
pré-enquête
Annexe VI : Charte de la personne
hospitalisée
Annexe VII : Grille d'observation sur la posture des
professionnels
Annexe VIII : Demande d'autorisation d'assister aux
soins en SSPI
Annexe IX : Questionnaire de satisfaction des patients
en SSPI
Annexe I : Les sigles
AG: anesthésie
générale
AL: anesthésie locale
ALR: anesthésie
loco-régionale
Anaes: Agence nationale
d'accréditation et d'évaluation de la santé
Echelle CHEOPS: Children's Hospital of
Eastern Ontario Pain Scale
Grille DEGR: Douleur Enfant Gustave Roussy
HCSP: Haut comité de la santé
publique
IADE: Infirmier/infirmière
Anesthésiste Diplômé(e) d'Etat
IBODE: Infirmier/infirmière de Bloc
Opératoire Diplômé(e) d'Etat
IDE: Infirmier/ infirmière
Diplômé(e) d'Etat
IFSI: Institut de Formation en Soins
Infirmiers
IV: intraveineux
SFAR: Société française
d'anesthésie et de réanimation
SSPI: salle de surveillance
post-interventionnell
« Paragraphe 2
Annexe II : Décret n° 94-1050 du 5
décembre 1994
PH AR SYNDICAT
NATIONAL des PRATICIENS HOSPITALIERS D'ANESTHÉSIE
RÉANIMATION 75 avenue Parmentier 75011
PARIS oe TEXTE OFFICIEL s Décret n° 94-1050 du 5
décembre 1994 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des
établissements de santé en ce qui concerne la pratique de
l'anesthésie et modifiant le code de la santé
publique (troisième partie : Décrets)
[Journal Officiel du 08 décembre 1994,
p.17383-17385]
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre d'Etat, ministre des affaires
sociales, de la santé et de la ville, et du ministre
délégué à la santé,
Vu le code de la santé publique, notamment ses articles
L. 665-3, L. 712-8, L. 712-9 (3°) et R. 712-2-1 ;
Vu le décret n° 82-634 du 8 juillet 1982 relatif
à la prise en compte des rémunérations des praticiens,
à la tarification des consultations externes et au contrôle de
l'activité médicale hospitalière dans les hôpitaux
publics autres que les hôpitaux locaux et dans les établissements
privés à but non lucratif participant au service public
hospitalier;
Vu l'avis du Conseil supérieur des hôpitaux en date
du 27 juin 1994 ;
Vu l'avis du comité national de l'organisation sanitaire
et sociale en date du 20 juillet 1994; Vu l'avis de la Caisse nationale
d'assurance maladie des travailleurs salariés en date du 27 septembre
1994 ;
Après avis du Conseil d'Etat (section sociale),
Décrète
Art. ler. -
Il est inséré à la section
III du chapitre II du titre Ier du livre VII du code de la santé
publique
(troisième partie : Décrets) une sous-section II
ainsi rédigée :
« Sous-section II
« Conditions de fonctionnement relatives à la
pratique de l'anesthésie
«Paragraphe 1
« Dispositions générales
« Article D. 712-40
« Pour tout patient dont l'état nécessite une
anesthésie générale ou loco-régionale, les
établissements de santé, y compris les structures
de soins alternatives à l'hospitalisation,
doivent assurer les garanties suivantes :
« I° Une consultation pré-anesthésique,
lorsqu'il s'agit d'une intervention programmée ;
« 2° Les moyens nécessaires à la
réalisation de cette anesthésie ;
« 3° Une surveillance continue après
l'intervention ;
« 4° Une organisation permettant de faire face à
tout moment à une complication liée à
l'intervention ou à l'anesthésie
effectuées.
« De la consultation pré-anesthésique
« Article D. 712-41
« La consultation pré-anesthésique
mentionnée au 1° de l'article D. 712-40 a lieu plusieurs jours
avant l'intervention.
« Si le patient n'est pas encore hospitalisé, elle
est effectuée :
« a) Pour les établissements de santé
assurant le service public hospitalier: dans le cadre des consultations
externes relevant des dispositions du décret n° 82-634 du 8 juillet
1982 ;
« b) Pour les établissements de santé
privés relevant des dispositions de l'article L. 162-22 du code de la
sécurité sociale: soit au cabinet du médecin
anesthésiste-réanimateur, soit dans les locaux de
l'établissement.
« Cette consultation est faite par un médecin
anesthésiste-réanimateur. Ses résultats sont
consignés dans un document écrit, incluant les résultats
des examens complémentaires et des éventuelles consultations
spécialisées. Ce document est inséré dans le
dossier médical du patient.
« La consultation pré-anesthésique ne se
substitue pas à la visite pré-anesthésique qui doit
être effectuée par un médecin
anesthésiste-réanimateur dans les heures précédant
le moment prévu pour l'intervention.
« Paragraphe 3
« De l'anesthésie
« Article D. 712-42
« Le tableau fixant la programmation des interventions
est établi conjointement par les médecins réalisant ces
interventions, les médecins anesthésistes-réanimateurs
concernés et le responsable de l'organisation du secteur
opératoire, en tenant compte notamment des impératifs
d'hygiène, de sécurité et d'organisation du fonctionnement
du secteur opératoire ainsi que des possibilités d'accueil en
surveillance post-interventionnelle.
« Article D. 712-43
« L'anesthésie est réalisée sur la
base d'un protocole établi et mis en oeuvre sous la
responsabilité d'un médecin
anesthésiste-réanimateur, en tenant compte des résultats
de la consultation et de la visite pré-anesthésiques
mentionnées à l'article D. 712-41.
« Les moyens prévus au 2° de l'article D.
712-40 doivent permettre de faire bénéficier le
patient :
« I° D'une surveillance clinique continue ;
« 2° D'un matériel d'anesthésie et de
suppléance adapté au protocole anesthésique retenu.
« Article D. 712-44
«I. - Les moyens mentionnés au
1° de l'article D. 712-43 doivent permettre d'assurer, pour chaque
patient, les fonctions suivantes :
« I° Le contrôle continu du rythme cardiaque et
du tracé électrocardioscopique ;
« 2° La surveillance de la pression
artérielle, soit non invasive soit invasive, si l'état du patient
l'exige.
«II. - Les moyens mentionnés au 2° de
l'article D. 712-43 doivent permettre d'assurer, pour chaque patient, les
fonctions ou actes suivants :
« a) L'arrivée de fluides médicaux et
l'aspiration par le vide ;
« b) L'administration de gaz et de vapeurs
anesthésiques ;
« c) L'anesthésie et son entretien ;
« d) L'intubation trachéale ;
« e) La ventilation artificielle ;
« f) Le contrôle continu :
« - du débit de l'oxygène administré et
de la teneur en oxygène du mélange gazeux inhalé ; «
- de la saturation du sang en oxygène ;
« - des pressions et des débits ventilatoires
ainsi que de la concentration en gaz carbonique expiré, lorsque le
patient est intubé.
« Paragraphe 4
« De la surveillance continue post-interventionnelle
« Article D. 712-45
« La surveillance continue post-interventionnelle
mentionnée au 3° de l'article D. 712-40 a pour objet de
contrôler les effets résiduels des médicaments
anesthésiques et leur élimination et de faire face, en tenant
compte de l'état de santé du patient, aux complications
éventuelles liées à l'intervention ou à
l'anesthésie.
« Cette surveillance commence en salle, dès la fin
de l'intervention et de l'anesthésie.
« Elle ne s'interrompt pas pendant le transfert du
patient.
« Elle se poursuit jusqu'au retour et au maintien de
l'autonomie respiratoire du patient, de son équilibre circulatoire et de
sa récupération neurologique.
« Article D. 712-46
« Sauf pour les patients dont l'état de
santé nécessite une admission directe dans une unité de
soins intensifs ou de réanimation, la surveillance qui suit le transfert
du patient est mise en oeuvre dans une salle de surveillance
post-interventionnelle.
« Sous réserve que les patients puissent
bénéficier des conditions de surveillance mentionnées
à l'article D. 712-45, peuvent tenir lieu de salle de surveillance
post-interventionnelle:
« a) La salle de travail située dans une
unité d'obstétrique, en cas d'anesthésie
générale ou loco-régionale pour des accouchements par voie
basse ;
« b) La salle où sont pratiquées des
activités de sismothérapie.
« Article D. 712-47
« La salle de surveillance post-interventionnelle est
dotée de dispositifs médicaux permettant pour chaque poste
installé :
« a) L'arrivée de fluides médicaux et
l'aspiration par le vide ;
« b) Le contrôle continu du rythme cardiaque et
l'affichage du tracé électrocardioscopique, par des appareils
munis d'alarme, et le contrôle de la saturation du sang en
oxygène
« c) La surveillance périodique de la pression
artérielle ;
« d) Les moyens nécessaires au retour à un
équilibre thermique normal pour le patient. « La salle de
surveillance post-interventionnelle est en outre équipée :
« I° D'un dispositif d'alerte permettant de faire appel
aux personnels nécessaires en cas de survenance de complications dans
l'état d'un patient ;
« 2° D'un dispositif d'assistance ventilatoire,
muni d'alarmes de surpression et de débranchement ainsi que
d'arrêt de fonctionnement.
« Les personnels exerçant dans cette salle
doivent pouvoir accéder sans délai au matériel
approprié permettant la défibrillation cardiaque des patients
ainsi que l'appréciation du degré de leur éventuelle
curarisation.
« Article D. 712-48
« La salle de surveillance post-interventionnelle doit
être située à proximité d'un ou plusieurs sites
où sont pratiquées les anesthésies et dont le regroupement
doit être favorisé, notamment des secteurs opératoires et
des secteurs où sont pratiqués les actes d'endoscopie ou de
radiologie interventionnelle.
« Ses horaires d'ouverture doivent tenir compte du
tableau fixant la programmation des interventions, mentionné à
l'article D.712-42, et de l'activité de l'établissement au titre
de l'accueil et du traitement des urgences.
« Article D. 712-49
« Les patients admis dans une salle de surveillance
post-interventionnelle sont pris en charge par un ou plusieurs agents
paramédicaux, ou sages-femmes pour les interventions prévues au
a de l'article D. 712-46, affectés exclusivement à
ladite salle pendant sa durée d'utilisation et dont le nombre est
fonction du nombre de patients présents.
« Pendant sa durée d'utilisation, toute salle de
surveillance post-interventionnelle doit comporter en permanence au moins un
infirmier diplômé d'Etat formé à ce type de
surveillance, si possible infirmier anesthésiste diplômé
d'Etat.
« Lorsque la salle dispose d'une capacité
égale ou supérieure à six postes occupés,
l'équipe paramédicale doit comporter au moins deux agents
présents dont l'un est obligatoirement un infirmier diplômé
d'Etat formé à ce type de surveillance, si possible infirmier
anesthésiste diplômé d'Etat.
« Le personnel paramédical est placé sous
la responsabilité médicale d'un médecin
anesthésiste réanimateur qui doit pouvoir intervenir sans
délai. Ce médecin :
« a) Décide du transfert du patient dans le
secteur d'hospitalisation et des modalités dudit transfert ;
« b) Autorise, en accord avec le médecin
ayant pratiqué l'intervention, la sortie du patient de
l'établissement dans le cas d'une intervention effectuée dans une
structure de soins alternative à l'hospitalisation pratiquant
l'anesthésie ou la chirurgie ambulatoire mentionnée au b
de l'article R. 712-2-1.
« Article D. 712-50
« Le protocole d'anesthésie ainsi que
l'intégralité des informations recueillies lors de l'intervention
et lors de la surveillance continue post-interventionnelle sont transcrits dans
un document classé au dossier médical du patient.
« Il en est de même des consignes données
au personnel qui accueille le patient dans le secteur d'hospitalisation. Elles
font également l'objet d'une transmission écrite.
Le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la
santé et de la ville, le ministre de l'agriculture et de la pêche
et le ministre délégué à la santé sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du
présent décret, qui sera publié au Journal officiel
de la République française.
Fait à Paris, le 5 décembre 1994. EDOUARD
BALLADUR Par le Premier ministre : Le ministre d'Etat, ministre des
affaires sociales, de la santé et de la ville, SIMONE
VEIL Le ministre de l'agriculture et de la pêche JEAN
PUECH Le ministre délégué à la
santé, PHILIPPE DOUSTE-BLAZY
Annexe IV : Grille
d'hétéro-évaluation de la douleur -- Grille DEGR
ECHELLE DOULEUR ENFANT GUSTAVE ROUSSY®
ITEM 1 : POSITION ANTALGIQUE AU REPOS
Spontanément l'enfant évite une position ou bien
s'installe dans une posture particulière, malgré une certaine
gêne, pour soulager la tension d'une zone douloureuse. A évaluer
lorsque l'enfant est SANS ACTIVITE PHYSIQUE, allongé ou assis. A NE PAS
CONFONDRE avec l'attitude antalgique dans le mouvement.
COTATION :
0 : Absence de position antalgique : l'enfant
peut se mettre n'importe comment.
1 : L'enfant semble éviter certaines positions.
2 : L'enfant EVITE certaines positions mais n'en paraît pas
gêné.
3 : L'enfant CHOISIT une position antalgique évidente qui
lui apporte un certain soulagement.
4 : L'enfant recherche sans succès une position antalgique
et n'arrive pas à être bien installé.
ITEM 2 : MANQUE D'EXPRESSIVITE
Concerne la capacité de l'enfant à ressentir et
à exprimer sentiments et émotions, par son visage, son regard et
les inflexions de sa voix. A étudier alors que l'enfant aurait des
raisons de s'animer (jeux, repas, discussion).
COTATION :
0 : L'enfant est vif, dynamique, avec un visage
animé.
1 : L'enfant parait un peu terne, éteint.
2 : Au moins un des signes suivants : traits du visage peu
expressifs, regard morne, voix marmonnée et monotone, débit
verbal lent.
3 : Plusieurs des signes ci-dessus sont nets.
4 : Visage figé, comme agrandi. Regard vide. Parle avec
effort.
ITEM 3 : PROTECTION SPONTANEE DES ZONES DOULOUREUSES
En permanence l'enfant est attentif à éviter un contact
sur la zone douloureuse. COTATION
0 : L'enfant ne montre aucun souci de se
protéger.
1 : L'enfant évite les heurts violents.
2 : L'enfant protège son corps, en évitant et en
écartant ce qui pourrait le toucher.
3 : L'enfant se préoccupe visiblement de limiter tout
attouchement d'une région de son corps.
4 : Toute l'attention de l'enfant est requise pour
protéger la zone atteinte.
ITEM 4 : PLAINTES SOMATIQUES
Cet item concerne la façon dont l'enfant a dit qu'il avait
mal, spontanément ou à l'interrogatoire,
pendant le temps d'observation.
COTATION :
0 : Pas de plainte : l'enfant n'a pas dit qu'il
a mal.
1 : Plaintes "neutres" : sans expression affective (dit en
passant "j'ai mal") et sans effort pour le dire
(ne se dérange pas exprès).
2 : Au moins un des signes suivants : a suscité la
question "qu'est-ce que tu as, tu as mal ?", voix geignarde pour dire qu'il a
mal, mimique expressive accompagnant la plainte.
3 : En plus de la COTATION 2, l'enfant : a attiré
l'attention pour dire qu'il a mal, a demandé un médicament.
4 : C'est au milieu de gémissements, sanglots ou
supplications que l'enfant dit qu'il a mal.
ITEM 5 : ATTITUDE ANTALGIQUE DANS LE
MOUVEMENT
Spontanément, l'enfant évite la mobilisation, ou
l'utilisation d'une partie de son corps. A rechercher au cours d'ENCHAINEMENTS
DE MOUVEMENTS (ex : la marche) éventuellement sollicités. A NE
PAS CONFONDRE avec la lenteur et rareté des mouvements.
COTATION :
0 : L'enfant ne présente aucune gêne à bouger
tout son corps. Ses mouvements sont souples et aisés.
1 : L'enfant montre une gêne, un manque de naturel dans
certains de ses mouvements.
2 : L'enfant prend des précautions pour certains
gestes.
3 : L'enfant évite nettement de faire certains gestes. H
se mobilise avec prudence et attention.
4 : L'enfant doit être aidé, pour lui éviter
des mouvements trop pénibles.
ITEM 6 : DESINTERET POUR LE MONDE EXTERIEUR
Concerne l'énergie disponible pour entrer en relation avec
le monde environnant.
COTATION :
0 : L'enfant est plein d'énergie, s'intéresse
à son environnement, peut fixer son attention et est capable
de se distraire.
1 : L'enfant s'intéresse à son environnement, mais
sans enthousiasme.
2 : L'enfant s'ennuie facilement, mais peut être
stimulé.
3 : L'enfant se traîne, incapable de jouer. H regarde
passivement.
4 : L'enfant est apathique et indifférent à
tout.
ITEM 7 : CONTROLE EXERCE PAR L'ENFANT QUAND ON LE
MOBILISE (mobilisation passive).
L'enfant que l'on doit remuer pour une raison banale (bain,
repas) surveille le geste, donne un conseil, arrête la main ou la
tient).
COTATION :
0 : L'enfant se laisse mobiliser sans y accorder d'attention
particulière.
1 : L'enfant a un regard attentif quand on le mobilise.
2 : En plus de la COTATION 1, l'enfant montre qu'il faut faire
attention en le remuant.
3 : En plus de la COTATION 2, l'enfant retient de la main ou
guide les gestes du soignant.
4 : L'enfant s'oppose à toute initiative du soignant ou
obtient qu'aucun geste ne soit fait sans son accord.
ITEM 8 : LOCALISATION DE ZONES DOULOUREUSES PAR
L'ENFANT
Spontanément ou à l'interrogatoire, l'enfant
localise sa douleur.
COTATION :
0 : Pas de localisation : à aucun moment l'enfant ne
désigne une partie de son corps comme gênante.
1 : L'enfant signale, UNIQUEMENT VERBALEMENT, une sensation
pénible dans une région VAGUE sans autre précision.
2 : En plus de la COTATION 1, L'enfant montre avec un geste vague
cette région.
3 : L'enfant désigne avec la main une région
douloureuse précise.
4 : En plus de la COTATION 3, l'enfant décrit, d'une
manière assurée et précise, le siège de sa
douleur.
ITEM 9 : REACTIONS A L'EXAMEN DES ZONES
DOULOUREUSES.
L'examen de la zone douloureuse déclenche chez l'enfant un
mouvement de défense, ou de retrait, et des réactions
émotionnelles. Ne noter que les réactions provoquées par
l'examen, et NON CELLES PREEXISTANTES A L'EXAMEN.
COTATION :
0 : Aucune réaction
déclenchée par l'examen.
1 : L'enfant manifeste, juste au moment où on l'examine,
une certaine réticence.
2 : Lors de l'examen, on note au moins un de ces signes : raideur
de la zone examinée, crispation du visage, pleurs brusques, blocage
respiratoire.
3 : En plus de la COTATION 2, l'enfant change de couleur,
transpire, geint ou cherche à arrêter l'examen.
4 : L'examen de la région douloureuse est quasiment
impossible, en raison des réactions de l'enfant.
ITEM 10 : LENTEUR ET RARETE DES MOUVEMENTS
Les mouvements de l'enfant sont lents, peu amples et un peu
rigides, même à distance de la zone douloureuse. Le tronc et les
grosses articulations sont particulièrement immobiles. A comparer avec
l'activité gestuelle habituelle d'un enfant de cet âge.
COTATION :
0 : Les mouvements de l'enfant sont larges,
vifs, rapides, variés, et lui apportent un certain plaisir.
1 : L'enfant est un peu lent, et bouge sans entrain.
2 : Un des signes suivants : latence du geste, mouvements
restreint, gestes lents, initiatives motrices rares.
3 : Plusieurs des signes ci-dessus sont nets.
4 : L'enfant est comme figé, alors que rien ne
l'empêche de bouger.
SCORE = /40
Sous-score :
Signes Directs de Douleur : 1 + 3 + 5 + 7 + 9 = Expression
Volontaire de Douleur : 4 + 8 = Atonie Psycho Motrice : 2 + 6 + 10 =
Gauvain-Piquard A., Rodary C., Lemerle J.
Une échelle dévaluation de la douleur du jeune
enfant. Journées parisiennes de pédiatrie, 1991:
95-100
Gauvain-Piquard A., Rodary C., Rezvani A., Serbouti
S.
Development of the DEGR: a scale to assess pain in young children
with cancer. Eur JPain, 1999, 3 : 165-176
Annexe V : Questionnaires de
pré-enquête
Questionnaire de pré-enquête n°1 :
Afin d'étayer mon travail de fin d'études, vous
trouverez ci-dessous cinq questions. Vos réponses me permettront
d'argumenter mon auto-questionnement dont la question de départ est :
Pourquoi la posture de l'IDE en SSPI ne peut-elle être «
protocolisée » ?
1. Pourquoi avez-vous choisi de travailler en SSPI ?
Depuis combien de temps ?
J'ai travaillé plus de trois ans en salle de
réveil pour le coté technique du métier, l'autonomie dans
le travail et pour avoir une autre approche du patient.
2. Etes-vous en mesure de détecter la
souffrance psychique en SSPI ?
Le réveil peut être parfois très
agité et c'est souvent révélateur d'un mal être. Le
patient se confie souvent beaucoup à son réveil. Si la
période pré-opératoire a été difficile, cela
va se ressentir sur le réveil aussi.
3. Pensez-vous que la charge de travail en SSPI
influe sur la prise en soin du patient ?
Sans aucun doute. Une importante charge de travail va
influencer notre comportement, peut-être notre façon de nous
adresser aux patients. Nous n'avons pas toujours le temps de les rassurer
convenablement.
4. En SSPI, au réveil, quelles sont les
premières phrases du soignant envers la personne soignée ?
Sont-elles toujours les mêmes ?
Généralement nous essayons de les resituer en
leur disant qu'ils sont en salle de réveil. Nous les rassurons en leur
disant que tout s'est bien passé. Parfois la charge de travail modifie
notre discours et surement le ton de notre voix.
5. Face au réveil «violent» d'un
patient, que mettez-vous en place ?
Tout dépend du niveau de violence. L'essentiel
étant de maintenir la patient afin qu'il ne se mette pas en danger, lui
parler calmement et prévenir l'anesthésiste qui prescrira
peut-être un traitement permettant de tranquilliser le patient.
Questionnaire de pré-enquête n°2 :
Afm d'étayer mon travail de fin d'études, vous
trouverez ci-dessous cinq questions. Vos réponses me permettront
d'argumenter mon auto-questionnement dont la question de départ est :
Pourquoi la posture de l'IDE en SSPI ne peut-elle être «
protocolisée » ?
1. Pourquoi avez-vous choisi de travailler en SSPI ?
Depuis combien de temps ?
Cela fait trois ans que je travaille en SSPI. C'est un
service pluridisciplinaire qui évite de tomber dans la routine d'ou ce
choix professionnel.
2. Etes-vous en mesure de détecter la souffrance
psychique en SSPI ?
Même si la douleur physique est plus simple à
détecter que la souffrance psychologique, il nous reste la communication
non verbale telle que le faciès ou la gestuelle pour la mettre en
évidence.
3. Pensez-vous que la charge de travail en SSPI influe
sur la prise en soin du patient ?
Bien entendu comme dans n'importe quel service. Au plus il y
a de travail, au plus la prise en charge est difficile. La difficulté,
qui est un peu plus spécifique dans ce service, est le fait que le soin
doit être rapide dès le réveil du patient si l'on souhaite
une bonne prise en charge par la suite.
4. En SSPI, au réveil, quelles sont les
premières phrases du soignant envers la personne soignée ?
Sont-elles toujours les mêmes ?
En général, ce sont des phrases types telles
que « l'intervention est terminée » « vous êtes en
salle de réveil » « tout s'est bien passé » «
est-ce que vous avez mal ? » .... En sachant qu'en général
tout ce que nous dirons sera oublié dans les secondes qui suivent
à cause de l'anesthésie.
5. Face au réveil «violent» d'un
patient, que mettez-vous en place ?
Un patient violent après une anesthésie
générale peut difficilement être calmé par la
discussion. Il existe des protocoles médicamenteux pour cela. On revient
néanmoins sur cette phase avec le patient lorsqu'il est bien
réveillé pour essayer de comprendre son comportement et
éviter que ça se reproduise dans d'autres interventions.
Questionnaire de pré-enquête n°3 :
Afin d'étayer mon travail de fin d'études, vous
trouverez ci-dessous cinq questions. Vos réponses me permettront
d'argumenter mon auto-questionnement dont la question de départ est :
Pourquoi la posture de l'IDE en SSPI ne peut-elle être «
protocolisée » ?
1. Pourquoi avez-vous choisi de travailler en SSPI ?
Depuis combien de temps ?
Pour les échanges certes brefs mais
personnalisés et individualisés au patient, pour les urgences
potentielles, pour le déchiffrage des signes cliniques, pour la PEC
« urgente » des patients inconscients à leur arrivée.
Depuis 1 an.
2. Etes-vous en mesure de détecter la
souffrance psychique en SSPI ? Ce n'est pas flagrant au réveil.
On gère plus la souffrance physique et l'agitation.
3. Pensez-vous que la charge de travail en SSPI
influe sur la prise en soin du patient ?
Oui forcément. Un IDE ne peut pas gérer
plusieurs arrivées ou urgences en même temps. En sous effectif, on
fait plus confiance aux scopes et on peut donc passer à coté de
signes cliniques précurseurs de détresse qu'un scope peut mettre
plusieurs minutes à détecter.
4. En SSPI, au réveil, quelles sont les
premières phrases du soignant envers la personne soignée ?
Sont-elles toujours les mêmes ?
La plupart du temps, elles ciblent la douleur et la
conscience. On donne au patient des repères temporo-spatiaux.
5. Face au réveil «violent» d'un
patient, que mettez-vous en place ?
Il faut absolument le sécuriser, les barrières
des brancards ne sont jamais baissées. Un blocage physique peut
être nécessaire mais il sera inutile s'il n'est pas
immédiatement associé à une explication et
l'entière consilience du patient.
Questionnaire de pré-enquête n°4 :
Afm d'étayer mon travail de fin d'études, vous
trouverez ci-dessous cinq questions. Vos réponses me permettront
d'argumenter mon auto-questionnement dont la question de départ est :
Pourquoi la posture de l'IDE en SSPI ne peut-elle être «
protocolisée » ?
1. Pourquoi avez-vous choisi de travailler en SSPI ?
Depuis combien de temps ?
J'ai choisi la SSPI pour les soins que l'on y pratique, les
suivis du malade à son réveil, la gestion de la souffrance.
Depuis 1 an.
2. Etes-vous en mesure de détecter la
souffrance psychique en SSPI ?
Cela peut arriver selon certains patients ou certains
comportements qu'ils peuvent avoir au réveil. Souvent ils transmettent
leur inquiétude avant l'intervention qui nous est transmise par l'IDE de
bloc.
3. Pensez-vous que la charge de travail en SSPI
influe sur la prise en soin du patient ? Cela peut arriver.
4. En SSPI, au réveil, quelles sont les
premières phrases du soignant envers la personne soignée ?
Sont-elles toujours les mêmes ?
Rassurer le patient, l'informer du lieu où il se
trouve, lui dire que l'intervention est terminée et qu'elle s'est bien
passée, évaluer sa douleur. Ce sont toujours les mêmes
phrases.
5. Face au réveil «violent» d'un
patient, que mettez-vous en place ?
Tout d'abord le rassurer. Si l'information a été
bien faite, normalement il n'y a pas de raison sinon il faut chercher
d'où vient l'agitation qui peut être due à une douleur
physique ou une souffrance psychique car souvent au réveil le patient ne
sait pas où il se trouve.
Questionnaire de pré-enquête n°5 :
Afin d'étayer mon travail de fin d'études, vous
trouverez ci-dessous cinq questions. Vos réponses me permettront
d'argumenter mon auto-questionnement dont la question de départ est :
Pourquoi la posture de l'IDE en SSPI ne peut-elle être «
protocolisée » ?
1. Pourquoi avez-vous choisi de travailler en SSPI ?
Depuis combien de temps ? Pour la diversité des pathologies et
les différentes PEC. Depuis 3 mois.
2. Etes-vous en mesure de détecter la
souffrance psychique en SSPI ?
C'est très difficile suivant les sédations
reçues et la charge de travail. De plus, chaque personne est
différente lors de la phase du réveil, l'évaluation est
donc difficile.
3. Pensez-vous que la charge de travail en SSPI
influe sur la prise en soin du patient ?
Enormément. Si la charge de travail est importante, on
privilégiera les patients instables et les urgences vitales tout en
gardant un oeil sur les autres.
4. En SSPI, au réveil, quelles sont les
premières phrases du soignant envers la personne soignée ?
Sont-elles toujours les mêmes ?
Généralement on lui demande si elle a mal. Les
phrases sont souvent les mêmes mais il faut s'adapter à la
personne et à la pathologie.
5. Face au réveil «violent» d'un
patient, que mettez-vous en place ? Pas de protocole.
Personnellement, je reste la plus calme possible. Je parle
doucement pour apaiser la personne. Je recherche la source de la violence
à savoir : réveil difficile ? Trop de douleur ?
Désorientée ?
Je recadre beaucoup la personne aussi en lui expliquant
où elle est, que le bloc est terminé, que tout s'est bien
passé, et qu'on la garde en salle de réveil pour la surveiller un
peu avant son retour en service. Si la personne ne se calme pas, j'appelle le
médecin.
4ème de couverture : Résumé
français / anglais
La qualité du réveil en salle de
surveillance post-interventionnelle
L'accueil de la personne soignée est une
préoccupation quotidienne en salle de surveillance
post-interventionnelle. Les soignants sont régulièrement
confrontés à des patients anxieux. Cela se répercute
forcément sur la qualité de leur réveil. C'est une
période à risque élevé de complications où
l'infirmier doit maîtriser la théorie et les techniques
spécifiques.
Il doit assurer la meilleure prise en soin somatique et
psychique du patient. L'identité professionnelle est au centre de cette
argumentation. Il est important de mettre en évidence les
différentes postures et les compétences du soignant en salle de
réveil.
L'étude montre que la qualité du réveil
est fonction de la posture du soignant dans sa relation à la personne
soignée. Ses objectifs concernent l'accueil du patient, la surveillance
post-opératoire, la prévention et le traitement de toutes les
complications possibles et la prise en charge de la douleur.
Il me semble important de rappeler qu'une prise en soin
optimale dépend autant de la technicité que du degré
d'humanisation des soins. Actuellement, la majorité des soins
donnés ne sont pas dispensés par des infirmiers formés
dans cette spécialité, ce qui affecte la qualité du soin
reçu par le patient.
Dans l'avenir, il serait idéal que chaque patient
reçoive une prise en soin optimale par un soignant formé en salle
de réveil.
Mots clés : qualité du soin, relation
soignant-soigné, posture professionnelle, compétences.
Quality post-operative care in the recovery
room
The welcome of the patient is a daily concern in the recovery
room. The care givers are regularly confronted with anxious patients. This is
related to the quality of initial post-operative care given. It's a period of
high risk complications where the nurse has to master the theory and the
specific techniques.
The care giver must insure the best somatic and psychic care
for the patient. The professional nature is at the heat of this view. It's
important to bring to light the different attitudes and the skills of the care
giver in the recovery room.
The study shows that the quality of the recovery is dependent
on the nursing care in relation to the patient. His objectives concern the
welcome, the post-operative supervision, the prevention and the treatment of
all the possible complications and the care of the pain.
It's important to remember that the optimal care of a
post-operative patient depends as much on the technicality as on the degree of
humanization of the care. At present, the majority of the care given is not by
nurses trained in this field, which affects the quality of care received by the
patient.
In the future, it would be ideal if each patient received a
best possible care by a highly trained nurse in the recovery room.
Keywords: quality of the care, nurse-patient relationship,
professional posture, skills.
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