IX-MÉTHODOLOGIE
Notre travail se veut historique. Il résulte d'une
enquête rigoureuse, axée sur la consultation des sources
écrites et orales. À ce propos, nous avons consulté des
écoles de pensée diverses. La première école est
historique. En plus, nous avons fait recours à la vision socialiste, car
la radiodiffusion est rattachée à la société
orientée selon les idéaux des dirigeants du cadre
géopolitique au sein duquel elle s'intègre. Parce que
destinée à l'éducation des masses, la radiodiffusion se
rapporte au socialisme. Les idées capitalistes qui dominent le monde
actuel font partie des supports scientifiques sur lesquelles s'appuie ce
travail, dans la mesure où, dès 1990, le Cameroun, dans le
contexte de la « démocratisation », avait
consacré la vulgarisation, en son sein, de l'idéologie
libérale. L'éducation des masses populaires, ainsi que le
divertissement des auditeurs incombant à la radiodiffusion, sont
présentés ici comme un principe relevant de la pédagogie
et de l'enseignement, car la radio contribue à l'instruction des
peuples.
Les médias constituent le « quatrième
pouvoir », pensent les spécialistes de la question. De ce
fait, les médias contribuent à la construction de l'opinion
politique, et influencent les modes de gestion des États. D'où le
rapprochement de ce travail avec la pensée politiste qui se rapporte
notamment à l'étude des institutions politiques et à leur
portée socio-économique. Les difficultés auxquelles est
confrontée la radio, à savoir les déficits de financements
et le traitement subjectif des idées et des informations, lient ce
travail à la pensée économiste et au système de
management des entreprises. L'attitude des populations camerounaises
vis-à-vis de la radio nationale (leur désenchantement) est
certainement liée à leurs origines, à leur environnement,
et à leur histoire, qui les rendent réfractaires à
l'écoute systématique des émissions à
caractère purement instructif (débats et informations). Ce
travail est ainsi relatif à l'anthropologie qui traite notamment de
l'Homme et de sa culture. Parce que se rapportant à l'une des
institutions de presse, à savoir la radio, ce travail à trait au
journalisme et la communication.
Pour pouvoir produire ce travail, nous avons eu recours aux
historiens et aux spécialistes des médias. Nous avons fait
recours au Pr. Léonard Israël Sah qui, en tant qu'historien des
médias, nous a encouragé à réaliser ce travail, en
soulignant qu'il s'inscrit dans la continuité de l'approche
développée par Marie Ester Ngo Bila, dont le mémoire de
Maîtrise porte sur la radiodiffusion au Cameroun entre 1941 et 1962. Par
la suite, nous avons fait recours au Pr. Albert Mbida, enseignant à
l'E.S.S.T.I.C. Le Pr. Albert Mbida nous a instruit de commencer l'étude
de la radiodiffusion à l'époque coloniale. Par ailleurs, nous
avons abordé le Pr. Michel Tjiadé Eonè, spécialiste
des questions de la radiodiffusion. Ce dernier a approuvé et
affirmé l'originalité du thème, et s'est porté
garant de mettre à notre disposition les documents dont il disposait.
Au terme des consultations réalisées
auprès des spécialistes des médias, nous nous sommes rendu
dans des centres de documentation, en vue de la recherche des données
écrites sur le thème. De prime abord, nous nous sommes rendu aux
Archives nationales, où nous avons pu avoir une documentation
intéressante sur la naissance et l'évolution de la radiodiffusion
au Cameroun entre 1941 et 1960. Par la suite, nous avons consulté la
bibliothèque de la maison de la radio nationale qui nous a fourni une
littérature édifiante sur la question de la radiodiffusion au
Cameroun depuis l'indépendance et la réunification.
Nous avons également consulté la
bibliothèque de l'E.S.S.T.I.C. Ici, nous avons eu droit à une
riche documentation concernant la radiodiffusion au Cameroun, plus
particulièrement des essais, des thèses de doctorat, des
mémoires de licence en journalisme et des rapports d'enquêtes. La
bibliothèque de l'Université de Yaoundé I nous a fourni
des ouvrages traitant de la période coloniale au Cameroun. Elle nous a
ainsi donné des outils essentiels permettant une meilleure
compréhension de l'évolution de la radiodiffusion, ses sources
de financement, sa mission fondamentale qui était de conforter
l'autorité coloniale sur le Cameroun.
Le travail de terrain a consisté aux interviews
auprès des spécialistes des médias et de la
radiodiffusion, des journalistes de radio, de télévision et de
presse écrite, tant publiques que privées, ainsi que des
personnes neutres. L'objectif, au cours de cette phase du travail, était
d'obtenir une version synthétisée et objective des
caractéristiques de la radio nationale de 1941 à 1990.
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