I.1.2. La propagande dans l'effort de guerre aux
côtés de la France et de l'Angleterre
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, la
France est affaiblie. Le gouvernement de la France libre mobilise son empire
colonial. Le 18 juin 1940, le Général de Gaulle lance un appel
à l'effort de guerre à la B.B.C. En plus, pour la France, il est
question de rompre le mouvement germanophile qui se profile dans les anciens
territoires allemands.
Suite aux défaites
répétées de la France, face à l'ennemi nazi, le
Général de Gaulle fait appel à son empire colonial.
L'Empire colonial anglais, tout comme celui français, répond
favorablement à l'appel du Général de Gaulle. Par le
truchement de la radio, les messages relatifs à la guerre parviennent
aux administrateurs coloniaux. Quelques indigènes instruits et quelques
ressortissants européens, disposant d'un poste récepteur,
peuvent accéder aux informations de la métropole, avant leur
transmission, en tant que de besoin, au reste de la population. Ainsi, les
soldats camerounais sont embauchés, pour participer à la guerre,
aux côtés des Alliés. Des provisions sont prévues,
à la demande du gouvernement métropolitain, pour alimenter les
soldats en guerre.
En bref, la radiodiffusion du Cameroun, en tant que moyen de
transmission rapide des informations de guerre, avait servi à la
mobilisation des indigènes, au travers du profond travail de
sensibilisation mené par l'administration coloniale, dans le sens du
renforcement de la force anti-nazie.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale,
l'Allemagne vaincue se voit retirer toutes ses possessions territoriales. Elle
est sommée de payer de lourdes réparations, car accusée
d'incitation à la guerre. Ces décisions sont prises durant la
conférence de paix de Versailles de 1919, en l'absence de l'Allemagne.
Ainsi, un esprit de rancoeur s'installe chez les Allemands. La crise
économique mondiale de 1929 accentue cette rancoeur allemande, dans la
mesure où elle facilite l'accès au pouvoir du radical Hitler, qui
promet aux Allemands le renversement de la tendance. L'Allemagne entame un
processus de regermanisation de ses anciens territoires. Elle encourage des
regroupements des Camerounais autour de l'idéal de réunification,
car le pays, après l'implantation des Français et des Anglais,
avait été divisé : ce fut le mouvement germanophile,
celui des personnes d'origine locale ou non, souhaitant le retour au
« Kamerun » allemand. Mais la France entend
préserver les acquis afin de consolider sa puissance. L'un de ses
défis majeurs est alors de compromettre toute idée de
regermanisation du Cameroun. Moyen de communication orale moderne, le plus
accessible aux indigènes, la radio devait permettre à la France
de combattre le retour au Cameroun allemand.
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