2.4- FACTEURS POLITIQUES ET
ADMINISTRATIFS
Les facteurs politiques et administratifs sont relevés
comme des obstacles à la participation des populations à la mise
en oeuvre du PDC. Ils concernent le parti d'obédience de l'élu
local, des influences des courtiers électoraux, les actes de
fidélisation de l'électorat et les comportements des responsables
des services déconcentrés de l'Etat.
2.4.1- Le parti politique
L'appartenance de l'élu local au parti politique
dominant du milieu couplé avec la notion du fils de terroir lui
confère plus une image du représentant du parti que de toute la
population. Beaucoup d'interlocuteurs ont tendance à assimilé les
actions du conseil communal au Parti Social Démocrate (PSD). Dans ce
contexte, toute action contraire venant d'un individu de la
société peut être interprétée comme une
attaque au groupe politique. Cette confusion des rôles du parti politique
avec ceux de l'autorité locale a été relevée comme
une difficulté pour des populations de réagir et de s'opposer
à l'élu local, même si l'on constate des dérives.
Certaines personnes ont pu confier que c'est cette confusion qui explique la
trêve de marches de protestation fréquemment constatées au
temps des sous-préfets dans la commune. En effet, les populations de
Dogbo ont à plusieurs reprises usé de la marche de protestation
pour dénoncer les abus, exprimé leur mécontentement face
à certaines décisions jugées par eux arbitraires. De 1994
à 2002, les populations ont été mobilisées autour
de plus de quatre marches de protestation. Ces actions ont, selon des
interviewés, été des indices de participation à la
bonne gestion de la commune. Il s'en suit, du fait de la non satisfaction de
mise en oeuvre du PDC, l'absence de telles actions de contre-pouvoir de
l'action communale est synonyme de soutien fraternel et donc de faible
participation.
Il serait important d'éviter la confusion entre les
actes de contre-pouvoir et ceux de contre le pouvoir. Cet
amalgame qu'entretiennent les élus locaux semble pousser de plus en plus
des populations à adopter des comportements de réserve et
même de méfiance au risque de se faire traiter comme des rebelles
vis-à-vis des élus et surtout du parti politique dominant dont
est issu le maire, organe exécutif du conseil communal.
La culture de leadership et de pression sociale n'est pas
toujours une mauvaise chose en soi. Elle est la manifestation d'un
mécontentement ou d'une insatisfaction de la population par rapport
à des manières de gestion par les autorités. C'est un
outil exploité pour obliger l'autorité à une remise en
cause de ses attitudes et de ses actions. Elle vise donc à conduire
à une bonne et transparente gestion du bien public communal, à
une répartition plus équitable des richesses et services sociaux
au niveau de la commune. Mais il semble que des courtiers
électoraux et des élus locaux constituent un obstacle
à la manifestation d'une telle volonté collective. Cette
disposition répond à des objectifs politiciens plutôt
qu'à des objectifs de développement communal. Il s'agit en clair,
de fidéliser et de maintenir l'électorat au niveau de la
commune.
|