UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE L
ENVIRONNEMENT B.P 190 KINSHASA XI
NATURE ET ANALYSE DES INDICATEURS DE LA QUALITE DE
L'ENVIRONNEMENT AU CAMPS LIEUTENANT COLONEL KOKOLO A KINSHASA
MANITU MANDANGI Germain
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences
Groupe: Environnement
Promoteur: Professeur Dr Constantin LUBINI
AYINGWEU
Toute reproduction du présent document, par quelque
procédé que ce soit, ne peut être réalisée
qu'avec l'autorisation de l'auteur et du promoteur.
Le présent document n'engage que son auteur.
germanitou@yahoo.fr
i
DEDICACE
Je dédie ce travail à:
A mon indéfectible épouse Annie DIAKANUA KIDIDI,
pour votre abnégation.
A vous mes enfants: Sephora MANITU KADINAVOKO
Jonathan MANITU MAKUMPI
J.PAULIN MANITU DIAKANUA
Joël MANITU LUKAU, que ce travail soit pour vous une preuve
d'une ferme volonté quelles qu'en soient les circonstances.
A vous tous partisans du développement durable de notre
pays
MANITU.M GERMAIN
ii
Remerciements
A chaque chose il faut considérer la fin, dit-on; nous
voici en fin arrivé à la fin de ce deuxième cycle, le
chemin pour y accéder a été certes difficile et
parsemé de beaucoup d'embiches.
Sans les interventions d'autres personnes, il aurait
été difficile à nous seul de le réaliser. C'est
à ce titre que nous nous faisons le devoir de remercier tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, de loin ou de prés, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
Nous exprimons notre gratitude à l'endroit du
professeur Dr Constantin LUBUNI AYINGWEU que nous tenons à remercier de
tout coeur qui, en dépit de ces occupations à bien voulu diriger
ce travail avec dévouement et rigueur.
Notre expression de profonde reconnaissance va
également droit au professeur D.MUSIBONO qui nous a
suggéré cette recherche.
Nous ne manquerions pas de remercier infiniment tous les
professeurs, chefs des travaux et assistants de l'université de Kinshasa
en général, en particulier ceux de la faculté des
sciences, et surtout du Département de l'environnement pour leur
compétence et savoir faire en nous transmettant les connaissances qui
constituent un outil efficace dans la quête d'un environnement où
il fait bon vivre.
A mon père Joseph MANITU M, c'est grace à vous
que nous avons pu tenir le coat de cette année académique. Mes
remerciements vont droit au Lieutenant Colonel JP GINIGUME WILIZILE et
Capitaine Dr vét YENGO KIBAVUNA, qui nous ont encouragés dans
cette voie, leurs aides ont été d'un apport
appréciable.
Nous adressons également nos remerciements à mes
chefs hiérarchiques de la Base Logistique Centrale.
Nous ne saurions oublier le Colonel Auguy MALOMBO (G3
Training-EMG FAC), Dr Vét BASHILUANGO B, Emmanuel KANYAMUKENGE,
LET'ALANKOY, MANGALE SAMY, Capitaines EBUTA, N BASIA, BOSINA M, MBOO BADJOKO,
Lieutenants : PANZU BOMA, MABELE, qu'ils trouvent l'expression de la meilleur
preuve de l'aide qu'ils ont apporté; nous n'oublierons pas le Major Gaby
BOSWANE, pour la traduction de la version de questionnaire en lingala et
l'Adjudant KUNIMA ILUNGA pour les enquêtes sur terrain.
A mes amies de tout coeur Cyrille KABENGELE ILUNGA,
Aurélie NGALULA K, Serge MUKADI MUBENGA, ASSOSOMELA BAIWE, Alex LENGO K,
Pelé KALAMBUTA, Baudouin MBUABANI KOBI, Tora NSAKU, Paul KANKONDE.
Aux collègues de l'auditoire qu'ils trouvent ici
l'expression de notre gratitude: pasteur Guy MUKUNGULU T, Théo MIFUBA,
Bienvenue NTINIE, DEM MBUMBA, Trésor MBAMBA, Francis MUMBANZA, servais
TOBELE etc.
Enfin, à tous ceux qui ont apporté leur aide de
tout genre, qu'ils daignent recevoir mes sentiments de
reconnaissance.
iii
TABLE DES MATIERES
Dédicace~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ i
Remerciements~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ii
Table des matières iv
Liste des tableaux~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ vi
Résumé 1
Abstract 2
I.PROBLEMATIQUE 3
II.OBJECTIF 4
II.1.Objectif général 4
II.2.Objectif spécifiques 5
III.HYPOTHESE DU TRAVAIL 5
IV.DELIMITATION DU SUJET 5
CHAPITRE I. GENERALITES 6
I.1. Présentation du milieu d'étude
6
I.1.1. Aspects historiques et géographiques 6
I.1.2. Aspects climatiques et géologiques 6
I.1.3. aspects administratifs et démographiques 7
I.1.4. Structure du camp 7
I.2. Définitions de quelques concepts
7
I.2.1. Environnement 8
I.2.2. Habitat 8
1.2.3. Hygiene de l'environnement 8
1.2.4. Qualité de l'environnement 8
I.2.5. Polluant 8
I.2.6. Assainissement 9
I.2.7. Normes de qualité de l'assainissement 9
I.2.8. Quartier 9
I.2.9. Camp militaire et bivouac 9
I.3. Conditions d'un habitat salubre 9
I.3.1. Besoins physiques 9
I.3.2. Besoins psychologiques 10
I.3.3. Protection contre la contagion 10
I.3.4. Besoins en matière de sécurité
10
I.4. Indicateurs des conditions d'habitat
11
I.4.1. Notion d'indicateurs 11
I.4.2. Quelques indicateurs des conditions d'habitat 11
CHAPITRE II. METHODES ET TECHNIQUES 12
II.1. Méthodes 12
II.2. Techniques 12
II.2.1. Sources documentaires 12
II.2.2. L'entrevue 12
II.2.3. Questionnaire d'enquête 12
II.2.4. Dépouillement des fiches d'enquête 13
II.2.5. Echantillonnage et échantillon 13
II.2.5.1. Echantillonnage 13
II.2.5.2. Taille de l'échantillon 13
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION 15
III.1. Présentation des résultats
15
III.1.1. Evolution démographique de la population du camp
Lieutenant Colonel KOKOLO 15
II.1.2. Caractéristiques de la population 16
III.1.3. Indicateurs de la qualité de l'habitat 17
III.1.3.1. Caractéristiques du logement 17
III.1.3.2. Analyse de quelques réalités de
l'habitat au camp 21
III.1.3.3. Modes de gestion d'excréta 22
III.1.3.4. Gestion des eaux et déchets ménagers
25
III.1.4. Considérations générales de
l'environnement 27
III.1.5. Impacts de la dégradation de l'environnement
28
III.2 DISCUSSION 32
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 35
BIBLIOGRAPHIE 37
ANNEXE1: Questionnaire d'enquête. 39
ANNEXE 2: Extrait de règlement sur le service
intérieur 42
vi
Liste des tableaux
TABLEAU 1:EFFECTIF DE L'ECHANTILLON DES MAISONS ET DES
APPARTEMENTS PAR QUARTIER PAR ECHELON
PROFESSIONNEL. 14
TABLEAU 2: EVOLUTION DE LA POPULATION DU CAMP 15
TABLEAU 3: REPARTITION DE L'ECHANTILLON SELON LE SEXE, L'ETAT
MATRIMONIAL ET LE NIVEAU DE
SCOLARITE. 16
TABLEAU 4: L'AGE DES ENQUETES. 17
TABLEAU 5: DIMENSIONS (M2), NOMBRE DE PIECES PAR
MAISON SUIVANT LES QUARTIERS. 18
TABLEAU 6: NOMBRE DE MENAGES DANS UNE HABITATION 19
TABLEAU 7: NOMBRE DE RESIDENTS PAR HABITATION DANS LES QUARTIERS
20
TABLEAU 8 : SENSATION D'ODEURS "GENANTES" PAR LES RESIDENTS.
21
TABLEAU 9: MODES DE VIDANGE DE LATRINES 23
TABLEAU 10: DESINFECTANTS UTILISES POUR L'HYGIENE DES LATRINES
24
TABLEAU 11: PRESENCE D'EXCRETA DANS L'ENVIRONNEMENT 24
TABLEAU 12:NOMBRE DE LATRINES AUX QUARTIERS TP17 25
TABLEAU 13: MODES D'EVACUATION DES DECHETS MENAGERS 26
TABLEAU 14:MODES D'EVACUATION DES EAUX MENAGERES. 26
TABLEAU 15: AVIS DES RESIDENTS DU CAMP KOKOLO 27
TABLEAU 17:TYPES DE SUGGESTIONS 28
TABLEAU 18:FREQUENCE DES CAS 2004 29
TABLEAU 19: FREQUENCE DES DECES 2004 29
TABLEAU 20:FREQUENCE DES CAS 2005 30
TABLEAU 21: FREQUENCE DES DECES 2005 30
Résumé
Cette étude sur la nature et analyse des indicateurs de la
qualité de l'habitat au camp Lieutenant Colonel KOKOLO a pour but
d'identifier, caractériser les problèmes de l'habitat afin de
disposer des informations susceptibles d'aider l'autorité
compétente
à envisager la résolution de cet épineux
problème de logement et d'assainissement
Pour ce faire, une enquête a été menée
sur terrain dont les résultats font état de l'insuffisance
quantitative et qualitative de l'habitat: les appartements et villas sont
généralement surpeuplés, les équipements sont
devenus vétustes et la gestion déficiente des déchets.
Comme conséquence à cette situation, la
recrudescence de plusieurs problèmes sociaux et sanitaires notamment,
les maladies des «mains sales», le paludisme et la rougeole entre
autres.
L'étude termine par des suggestions pouvant permette
à l'autorité d'améliorer les conditions de l'habitat pour
nos compatriotes qui servent le pays sous le drapeau au camp Lieutenant Colonel
KOKOLO.
Mots dlés: Camp LtCol KOKOLO,
qualité de l'habitat, problèmes sanitaires.
Abstract
«Nature and quality indicators of housing in camp Lt
Col KOKOLO military base in Kinshasa»
This study is an attempt to identify, and characterize factors
affecting housing quality in Lieutenant Colonel KOKOLO military base.
A survey of apartments was conducted and findings suggest that
there is both quantitative and qualitative deficiency of housing in the study
area.
Flats and houses were found to be generally overcrowded and most
of the internal facilities were dilapidated while waste management was totally
ineffective.
As consequence of this situation, it was noticed that the
population of the military base is faced with several social and sanitary
problems including the resurgence of diseases like: malaria, measles, or dirty
hands spreads.
Suggestions towards remedying these issues were made to the
relevant authorities in order to improve the quality of housing for the
military community living in the barracks.
Key words: Lt Col KOKOLO military base, housing
quality, sanitary problems.
INTRODUCTION I.PROBLEMATIQUE
L'Afrique subsaharienne dont fait partie la république
Démocratique du Congo connait une situation de dénuement
extrême: une croissance économique par habitant négligeable
ou insignifiante, une extrême pauvreté touchant plus de la moitie
de la population, une insécurité sociopolitique et
économique sans pareille dans le monde. Abandonnées à
elles mêmes, les populations cherchent des stratégies de
«vie» ou de «survie» pour se mettre à l'abri de la
misère programmée (LUKOKI, 2004).
La ville de Kinshasa, elle aussi, est confrontée
à de nombreux problèmes de divers ordres (démographique,
urbanistique, économique dont le transport,..) qui restent non
résolus. Sur le plan environnemental, cette ville est en proie à
des dégradations visibles, dues notamment à la mauvaise gestion
des déchets de toute nature et que l'on retrouve dans les cours d'eau
qui baignent la ville. En outre, on remarque tout un amalgame d'objets
éparpillés ça et là : épaves des
véhicules le long des avenues, des containers à usages divers
proximitant des tas d'immondices accumulés et abandonnés.
En plus, les égouts bouchés entraînant la
stagnation des eaux ou des ordures ménagères et autres
détritus de tout genre attirent des nuées d'insectes construisant
leurs nids ainsi que des animaux domestiques en divagation, en quête d'un
déchet consommable. Ajouté à cela l'absence
d'installations hygiéniques publiques, la présence des cables
électriques nus... Ce tableau qui est loin d'être exhaustif a
amené les Kinois à la qualifier sans humour de «ville
poubelle».
Le problème de l'habitat et de logement se pose aussi
bien en milieu urbain qu'en milieu rural. L'enquête ENAPSE,
(enquête National sur l'habitat et le profil socioéconomique 1999)
qui a couvert les grandes villes de la République Démocratique du
Congo révèle de mauvaises conditions de logement
(promiscuité, sous équipement, insalubrité, et.) et
d'assainissement (très peu de latrines reliées aux égouts
publics, inexistence des latrines publiques, évacuation des ordures
ménagères non organisée, etc.). En milieu rural, les
habitations construites en utilisant la technologie traditionnelle sont
fragiles et de dimensions très réduites. Elles présentent
de mauvaises conditions hygiéniques (Anonyme, 2004).
Le camp militaire Lieutenant Colonel KOKOLO qui abrite une
population estimée à 33.655 habitants (statistique 2005)
présente le même tableau ; on y constate un état
déficient d'hygiène et une contamination permanente de
l'environnement. Il n'échappe pas au diagnostic d'experts du
Ministère de l'environnement, Eaux et forêts publié dans un
document de synthèse (Anonyme 1997) qui dit que «les conditions
précaires d'hygiène du milieu qui prévalent dans les
agglomérations urbaines du Congo entraînent des
conséquences directes sur la morbidité et la mortalité des
populations». Selon un rapport de l'UNICEF(1991) cité par le
même
document, les maladies liées à l'insuffisance
d'assainissement du milieu tant en milieu urbain que rural représentent
74% de l'ensemble de cas de maladies. L'on peut citer les maladies
diarrhéiques, les parasitoses, les affections respiratoires aiguës
et les autres maladies transmissibles.
En effet, la plupart de camps militaire de la
République Démocratique du Congo ont été construits
avant l'indépendance. Ils se trouvent généralement tous
dans un état de dégradation qui laisse à désirer.
Cette situation résulte du fait que l'accroissement de la population
militaire n'a pas été accompagné d'une augmentation
correspondante des infrastructures. La capacité d'accueil de ces camps
est donc largement dépassée.
Dans le camp Lieutenant Colonel KOKOLO, milieu de notre
étude, les populations se sont évertuées à trouver
des solutions à ce problème criant d'insuffisance de logements
par la pratique de l'auto construction de taudis et la conversion anarchique
des bâtiments initialement prévus à d'autres fins: garage,
douche, cuisine publique, etc. en maisons d'habitation.
Cette situation de dégradation quantitative et
qualitative de l'habitat entraîne la prévalence de cas de maladies
dont celles liées à l'eau et au sol. La gravité de ce
problème nous incite à entreprendre la présente
étude intitulée «nature et analyse des indicateurs de la
qualité de l'habitat au camp Lieutenant Colonel KOKOLO» en vue
d'identifier, caractériser ces problèmes et d'en suggérer
des pistes de solutions éventuelles. Une conclusion, suivie de quelques
suggestions met fin à ce travail.
Hormis l'introduction, le présent travail se subdivise en
trois chapitres repartis comme suit :
Le premier est consacré à une brève
généralité sur le milieu d'étude, les
définitions de quelques concepts relatifs à l'hygiène de
l'habitat.
Au second chapitre, nous présentons la cadre
méthodologique et la troisième porte sur la présentation,
analyse et discussion des résultats de l'enquête.
Enfin, une conclusion suivie de quelques suggestions met fin
à ce travail.
II.OBJECTIF
II.1.Objectif général
Le but de cette étude est d'identifier et analyser les
principales caractéristiques de l'habitat au camp Lieutenant Colonel
KOKOLO à Kinshasa afin de mettre à la disposition des
gestionnaires un document de travail dont l'exploitation pourrait apporter des
améliorations qualitatives et quantitatives pour la qualité du
milieu de vie de la population de ce camp.
II.2.Objectif spécifiques
Pour attendre ce but, nous avons visé les objectifs
suivants:
· Identifier les problèmes environnementaux existant
dans le camp;
· Catégoriser et caractériser les divers
problèmes relatifs à la qualité du logement offert aux
militaires;
· Analyser les conséquences et impacts de la
dégradation de l'environnement du camp;
· Formuler des propositions susceptibles d'apporter des
améliorations.
III.HYPOTHESE DU TRAVAIL
La promiscuité, la précarité de
logement, la mégestion des déchets, et les problèmes
sanitaires qui en résultent constituent un véritable fléau
social et sont des causes prédisposant à la multiplication des
agents vecteurs des diverses maladies.
IV.DELIMITATION DU SUJET
Compte tenu de la complexité des aspects liés
à ce sujet, leur variation dans le temps et dans l'espace d'une part et
la similitude de ces situations dans tous les camps militaires d'autre part,
notre étude sera limitée au camp Lieutenant Colonel KOKOKLO,
précisément au quartier des officiers et aux quartiers troupe.
Quitte à généraliser les solutions aux
autres camps. Quant au facteur temps, nos investigations couvrent la
période allant du 02 Mai au 20Juillet 2006.
CHAPITRE I. GENERALITES
Nous allons dans ce chapitre, décrire
brièvement le milieu d'étude, définir quelques concepts
relatifs à l'hygiène de l'environnement ; rappeler les conditions
d'un habitat salubre et afin succinctement les indicateurs des conditions de
l'habitat.
I.1. Présentation du milieu d'étude
Il existe plusieurs façon de présenter un milieu
d'étude; mais pour ce qui nous concerne, nous nous limiterons
essentiellement aux;
· Aspects historiques et géographiques;
· Aspects climatiques et géologiques;
· Aspects administratifs et démographiques et, enfin
les structures du camp.
I.1.1. Aspects historiques et géographiques
Construit en 1924, le camp Léopold II ne sera
inauguré que le 08 juillet 1956. En 1960, après l'accession de
Congo Belge à l'indépendance, ce camp sera
débaptisé et appelé désormais camp Lieutenant
Colonel KOKOLO en mémoire de ce vaillant officier.
Géographiquement, le camp Lieutenant Colonel KOKOLO
est situé dans la commune de Bandalungua à Kinshasa et est
limité au nord par les avenues Sergent Moke et haumba, au sud par
l'avenue Kasa-vubu, à l'est le chemin public et quartier Makusa et
l'ouest par l'avenue Pierre Mulele. Sa superficie totale actuelle est de 161,39
hectares, hormis les quartiers Monganga, Kalicack, Ecole musique, base
logistique.
Quant au point de vue foncier, le camp se trouve à
cheval sur deux circonscriptions foncières à savoir: la Funa et
la Lukunga. La concession dite «camp Lieutenant Colonel KOKOLO » fut
crée suivant l'arrêté ministériel n°0035/90 DU
29 AOUT 1999.
I.1.2. Aspects climatiques et géologiques
Soulignons que le climat de camp Lieutenant Colonel KOKOLO
est celui de Kinshasa, caractérisé par un climat chaud
(température annuelle moyenne 25°C) et humide (pluviométrie
annuelle moyenne 1,400mm) avec deux saisons distinctes:
· Une saison des pluies de fin septembre à mai
avec de très fortes précipitations durant les deux mois d'avril
et novembre, représentent respectivement 16% et 18% des
précipitations annuelles moyennes;
· Une saison sèche de juin à septembre
(Anonyme, 1992).
Sur le plan géologique, «les terrains
superficiels» de la plaine Kinshasa n'offrent pas beaucoup de
diversité. Toute l'étendue du territoire est recouverte par de
sable ou limon avec quelques pointes ou affleurement de «grés
polymorphes» ou «grés tendres» (Anonyme, 1992).
I.1.3. aspects administratifs et démographiques
Le camp est une entité considéré comme
le 8éme quartier de la commune de Bandalungwa. Il compte 21
quartiers repartis entre Officiers d'une part, et sousofficiers de 1ère,
2éme et 3éme classe et la troupe d'autre
part. Il est sous l'autorité d'un commandant de groupement des camps
centre qui regroupe les extensions suivantes: quartiers Loano, prison-Ndolo,
Koweit, IEM (Institut d'Enseignement médical), Kalicack, Munganga et
Mbandaka.
Le recensement de la population effectué en 2005 a
révélé un effectif de 33.675 habitants.
I.1.4. Structure du camp
Le type de logement diffère au camp selon qu'il est
destiné aux officiers ou à la troupe; ainsi on y rencontre:
· Des maisons à 1, 2, 3 ou 4 chambres à
coucher avec salon, douche, toilette, magasin, garage, parfois une annexe au
quartier officiers;
· Des maisons préfabriquées à 2 ou 3
chambres avec salon, cuisine, etc.;
· Des bâtiments à maisons jumelées
à 2 ou 3chambres avec salon, cuisine pour les uns et d'autres
dépourvus de cuisines(Q.21);
· Des bâtiments bien réunis en blocs de
plusieurs appartements (10-13) à chambre avec salon; souvent avec un
appartement spécial dans chaque bloc muni d'une cuisine. A
côté de ces bâtiments d'habitation; chaque quartier troupe
comprend un certain nombre d'annexes dont les blocs sanitaires (toilette+
douche), cuisine collective et des hangars;
· Des bâtiments administratifs.
Le camp Lieutenant Colonel KOKOLO compte des installations
sanitaires, éducatives, sportives, les églises et, enfin les
ouvrages d'assainissement (drains, collecteurs) pour l'évacuation des
eaux usées. Fort malheureusement, ces derniers à cause de
l'irrégularité de leur entretien et de leur délabrement,
débordent lors de fortes pluies dans beaucoup de quartiers du camp.
I.2. Définitions de quelques concepts
Il nous parait nécessaire de définir certains
termes utilisés dans le corps de ce travail pour faciliter la
compréhension de cette étude; certains d'entre eux couvrent une
acception qui diffère selon les auteurs.
I.2.1. Environnement
Selon NBINZANGI K.(2006); l'environnement englobe les aspects
ci-après:
· Celui de cadre de vie et de travail, d'habitat au sens
large;
· Celui de fournisseurs de ressources propices aux
activités humaines et de récepteurs de déchets. Cet
environnement doit avoir une dimension qualitative et quantitative.
D'après LUBINI(2006), l'environnement est un concept
qui englobe un système biophysique comprenant une communauté
vivante, et les caractéristiques climatiques et édaphiques d'une
part et d'autre part l'organisation socio-économique, culturelle,
politique et spirituelle qui influence quotidiennement la vie individuelle et
collective d'une espace géographique.
I.2.2. Habitat
Ce terme a plusieurs acceptions: par habitat, selon un
comité d'experts de l'OMS de la salubrité de l'habitat,(1974);
«on entend ici non seulement les habitations et leurs
dépendances, mais aussi l'environnement immédiat et les
équiements collectifs voisins: chemins, allées, espaces libres,
boutiques, sanitaires, écoles et services administratifs».
Quant à LUBINI, l'habitat est un site
écologique caractérisé par des facteurs climatiques et
édaphiques qui sont uniformes en tout point. Ainsi donc, SACHS1, (1981),
dit que l'habitat, c'est certes le toit, la maison mais aussi l'espace pour y
vivre et y exercer des activités nécessaires à l'ensemble
de besoins matériels et spirituels.
I.2.3. Hygiène de l'environnement
Pour l'OMS(1991), l'expression «hygiène de
l'environnement» désigne l'entretien de l'équilibre
écologique qui doit exister entre homme et son milieu pour assurer son
bien --être. Le bien être entre l'homme étant celui de
l'«l'homme total», c'est à-dire un état qui
comprend non seulement la santé physique mais aussi la santé
mentale et un ensemble optimale de relations sociales. Il est à
rapporter au «milieu local» qui, au-delà du logement de chaque
individu s'étend à l'atmosphère tout entière.
I.2.4. Qualité de l'environnement
C'est un état de l'environnement évalué en
fonction de ses effets sur les êtres vivants et les biens (CHOVIN P et
ROUSSEL A, 1973).
I.2.5. Polluant
Le polluant, comme défini par MORIATY (1983)
cité par (2006), MUSIBONO s'adresse aux substances qui sont
présentes dans l'environnement, au moins en partie, comme
résultant des activités humaines, et qui ont des effets
négatifs dans sur les organismes vivants. Les grands polluants ou
toxines ou toxiques actuels sont
les particules radiantes (UV, rayonnements radioactifs, etc.,
etc.), les métaux lourds, le pétrole(hydrocarbures), effluents
domestiques, industriels, les détritus (vieux papiers, plastiques,
etc.ect.), et pesticides, bruits, les germes microbiens.
I.2.6. Assainissement
LANOIX J.N et ROY M. (1976), l'assainissement a
été défini par un comité d'experts de
l'organisation mondiale de la santé comme (~l'action visant à
l'améioration de toutes les conditions qui, dans le milieu physique de
la vie humaine, influent ou sont susceptibles dinfluer défavorablement
sur le bien être physique, mental ou social».
I.2.7. Normes de qualité de l'assainissement
Ces sont des limites fixées par un gouvernement ou une
organisation qualifiée en matière d'altéramétrie
(CHOVIN et ROUSSL. Op.cit).
I.2.8. Quartier
D'après l'ordonnance loi n° 82-006 du 25
février 1982, portant organisation territoriale, politique et
administrative de la république du Zaïre, article 3, la ville est
divisée en zones (communes) et la zone urbaine en quartiers regroupant
en leur tour des localités.
Dans la terminologie du commandement du camp, la
localité est subdivisée par le « quartier».
Nous avons opté pour cette terminologie. Hormis les infrastructures
militaires, le camp est subdivisé en quartiers résidentiels dont
ceux des officiers et Sous-officiers de 1ére classe, d'une
part, et ceux des Sous-officieux de 2ème, 3ème classe, caporaux
et soldats (troupe), d'autre part. Ainsi, notre étude tiendra compte de
cette subdivision (quartier des officiers et quartiers des hommes de
troupe).
I.2.9. Camp militaire et bivouac
D'après le recueil sur le règlement de service
intérieur des forces armées zaïroises (Anonyme, sd), un camp
militaire est une installation permanente ou de longue durée de
plusieurs unités ou services sur un espace de terrain
clôturé ou délimité et qui leur est
expressément réservé, dont les limites sont
précises. Du dictionnaire Micro Robert (REY A, 1988); nous retiendrons
qu'un bivouac, est une installation provisoire en plein air des troupes. Et une
caserne, est un bâtiment destiné au logement des militaires.
I.3. Conditions d'un habitat salubre
D'après J.N.LANOIX et M.L. ROY(1976); la grande partie
des régions tropicales du monde est loin d'atteindre cet idéal.
Cependant, un habitat pour être salubre pour ces mêmes auteurs,
doit répondre à certains besoins humains qui sont les
suivants:
I.3.1. Besoins physiques
. Température adéquate propre à assurer le
confort et l'efficacité;
· Humidité, aération et ventilation
suffisantes pour une conversion continue d'air pur;
· Eclairage, protection contre les bruits excessifs:
· Espace suffisant pour les jeux d'enfants.
I.3.2. Besoins psychologiques
· Intimité, vie familiale normale;
· Commodités pour une vie communautaire normale;
· Possibilités d'assurer l'hygiène du
logement et la propreté personnelle afin d'éviter les fatigues
superflues; mentales et physiques;
· Satisfaction esthétique; aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison.
I.3.3. Protection contre la contagion
· Approvisionnement en eau potable et sa protection contre
la pollution à l'intérieur de la maison;
· Evacuation des déchets tant liquides que solides
de manière à réduire les risques de transmission des
maladies;
· Exclusion des insectes, rongeurs et autres animaux
nuisibles qui jouent un rôle dans la transmission des maladies;
· Protection des aliments contre la
décomposition;
· Espace suffisant dans les chambres à coucher afin
de réduire les dangers d'infection.
I.3.4. Besoins en matière de
sécurité
· Structure solide des méthodes et des
matériaux propres à prévenir tout effondrement;
· Protection contre les incendies et tous autres accidents
domestiques, y compris les chutes, l'électrocution, les empoisonnements
aux gaz;
· Protection contre l'intrusion des tiers; signalons
qu'un comité d'experts de l'OMS étudiant les rapports de
l'habitat avec la santé à traduit les besoins humains en ces
termes: chaque ménage doit disposer, s'il le désire d'une
unité d'habitation bien construite, en bon état et
indépendante; on doit prévoir au minimum pour chaque
habitation:
a. un nombre de pièces, une surface utile et un volume
clos suffisants ; les pièces de séjour ni les pièces de
repos ne devront être sur occupées;
b. le minimum d'intimité souhaitée pour
permettre aux divers membres du ménage; de s'isoler les uns des autres,
de ne pas être indûment de déranger par des facteurs
extérieurs;
c. une séparation: entre les pièces où
couchent des adolescents et des adultes de sexe différent, sauf en ce
qui concernent les époux; entre les pièces d'habitation et locaux
où sont logés des animaux domestiques;
d. un réseau d'approvisionnement en eau potable;
e. un bon système d'évacuation des eaux
usées, des ordures ménagères autres déchets;
f. un éclairage naturel et artificiel suffisant, etc.
Enfin, Albert Baez cité par BINZANGI K(2006), entend par
qualité de la vie :
· L'environnement où l'homme respecte un certain
nombre de règles (gestion de l'eau, sol, gestion de la
biodiversité biologique) et mise en place de système de
protection durable;
· La santé;
· L'alimentation;
· Les abris;
· Les ressources;
· L'emploi (rémunérateur);
· Les repos et la recréation;
· Les occasions de s'éduquer et les
accomplissements culturels;
· La réduction de la crainte et de
l'anxiété.
I.4. Indicateurs des conditions d'habitat
I.4.1. Notion d'indicateurs
MUSIBONO E. (2006), définit un indicateur comme un
paramètre qui permet de donner les informations sur l'état de
l'environnement, de la ressource exploitée, pour mieux apprécier
le progrès réalisé avec le mode de gestion mis en
place.
Ainsi; l'on distingue deux types d'indicateurs selon MUSIBONO;
op.cit à savoir:
· Indicateur de pression: qui détermine la
présence ou pas d'un paramètre donné;
· Indicateur d'état: qui donne une valeur
chiffré au paramètre. C'est cette valeur qui sera comparée
à la valeur légalement établie qu'on appelle norme ou
indicateur officiel ou légal.
I.4.2. Quelques indicateurs des conditions d'habitat
SACHS et al (1981), affirment qu'il n'est pas facile
d'identifier des indicateurs sur les conditions d'habitat. Certes, il existe
quelques indicateurs qui ont une portée universelle comme la
disponibilité en eau potable, l'existence d'un système
d'évacuation des déchets (pour l'habitat sédentaire); la
densité de la population en fonction de «normes»
locales.
CHAPITRE II. METHODES ET TECHNIQUES
Dans ce chapitre, nous présentons la méthodologie,
ainsi que les techniques qui nous ont permis de récolter nos
données pour y arriver à nos résultats.
II.1.Méthodes
GRAWITZ.M. (1974), définit la méthode comme
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit; les
démontre et les vérifie.
Ainsi, pour mener à bien notre étude, nous
avons recouru à la méthode d'observation directe sur le terrain,
l'approche systématique afin d'analyser les faits observés.
II.2.Techniques
GRAWITZ. M. op.cit; la technique est considérée
comme un moyen mis à la disposition de la recherche pour atteindre ses
objectifs.
Pour recueillir les informations relatives à notre
étude et tenant comte du temps et des caractéristiques de notre
échantillon, nous avons opté pour les techniques
complémentaires, à savoir:
· La connaissance des sources documentaires et
l'internet;
· L'entrevue;
· Le questionnaire d'enquête;
· L'échantillonnage.
II.2.1. Sources documentaires
Nous avons consulté un certain nombre de documents utiles
afin de rendre notre travail aisé et permettre d'en tirer les
résultats concrets.
II.2.2. L'entrevue
GOERDON M. (1997); dit que l'entrevue est un moyen par lequel
le chercheur tente d'obtenir des informations qui n'apparaissent nulle part;
auprès des personnes ayant été le plus souvent
témoins ou acteurs d'événements sur lesquels porte la
recherche. Dans notre étude, les renseignements ont été
recueillis auprès de certaines autorités de service de
génie militaire, chefs des quartiers, mères chefs ou des gens
ayant séjournés longtemps au camp Lieutenant Colonel KOKOLO.
II.2.3. Questionnaire d'enquête
Un questionnaire d'enquête fut élaboré en
fonction des objectifs de notre étude; avant l'administration de ce
questionnaire. Un pré-test fut réalisé auprès de
quelques sujets, afin de déceler les lacunes. Ce qui nous a permis de
reformuler nos questionnaires et élaborer une version en langue lingala.
Des personnes majeurs
rencontrées dans une maison ou appartement devraient
répondre, au cas échéant rester avec le questionnaire et
nous le restituer selon le rendez-vous convenu.
II.2.4. Dépouillement des fiches
d'enquête
Il se fait question par question afin de déterminer
pour chacune d'elle; les fréquences de réponses reçues de
chaque répondant. Cette procédure concernait surtout les
questions fermées. Les questions ouvertes ont été
catégorisées après une lecture minutieuse et
répétée de toutes les réponses y afférentes.
Pour traiter nos données, nous avons utilisé la formule de
pourcentage.
II.2.5. Echantillonnage et échantillon II.2.5.1.
Echantillonnage
Selon LANDSHERE, cité par BOSINA (1996),
l'échantillonnage est le fait de choisir un nombre limité
d'individus, d'objets ou d'événements dont l'observation permet
de tirer des conclusions applicables à la population entière
à l'intérieure de laquelle le choix a été fait.
Pour notre étude, nous avons procédé au
dénombrement de tous les quartiers du camp puis à leur
séparation en deux (strates) suivant qu'ils sont habités par les
officiers ou les hommes de troupe. Nous avons exclu tous les quartiers
où cohabitent plus au moins légalement officiers et troupe.
Ensuite, nous avons dénombré, dans les quartiers retenus, les
maisons ou les appartements qui existent afin de trier ceux à
enquêter.
Après cette étape, l'effectif de ménages
(militaires) résidant dans les quartiers retenus a été
déterminé pour appliquer la pondération. De 21 quartiers
que compte le camp Lieutenant Colonel KOKOLO, 19 ont été
finalement retenus pour notre enquête.
II.2.5.2. Taille de l'échantillon
Selon RAMADHANI (2004), la taille de l'échantillon est
fonction du problème à analyser, de moyen ainsi que de
degré de précision qu'on veut obtenir.
Connaissant le nombre de maisons ou appartements par quartier
retenu qui est de 293 soit 10% de notre base de sondage s'élevant
à 2932 furent retenus comme échantillon. Enfin sur base de
données de recensement de l'année 2005 qui révèle
13% d'officiers et 87% de troupes résidant dans les quartiers retenus,
ceci nous a amené à enquêter sur 38 maisons au quartier
officiers et 255 appartements aux quartiers troupes. Ce choix s'est fait de
manière aléatoire.
Tableau 1:Effectif de l'échantillon des maisons
et des appartements par quartier par échelon professionnel.
Maisons et appartements
|
Effectifs
|
|
Pourcentage
|
|
Quartiers
|
|
|
38
|
|
13
|
Troupes
|
|
255
|
|
87
|
Total
|
|
293
|
|
100
|
|
Cet échantillon est stratifié parce qu'il est
tiré de strate (quartier), il est pondéré parce que le
poids de chaque strate est représenté proportionnellement dans
l'échantillon.
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
Comme le titre l'indique, ce chapitre présente,
analyse et interprète les résultats obtenus après
dépouillement faites. Nous voulons ainsi établir les relations ou
les conséquences entre les paramètres étudiés et la
qualité de l'habitat.
III.1. Présentation des résultats
Le modèle de présentation des résultats
selon LUBINI (2006), varie selon les techniques utilisées et le but
poursuivi. Ces résultats peuvent être présentés sous
formes littérales, des tableaux numériques, des diagrammes; des
courbes; etc. Cependant, dans cette présentation nous tenons à
informer le lecteur qu'au bas des tableaux, nous avons pris soins de donner une
légende pour une bonne compréhension.
III.1.1. Evolution démographique de la population
du camp Lieutenant Colonel KOKOLO
Dans le tableau ci-après, nous présentons
l'évolution de la population des années 2000 à 2005;
toutefois les données des années 2001 et 2002 ne sont pas
reprises par manque d'accès à la documentation.
Tableau 2: Evolution de la population du
camp
Années
|
Effectifs
|
2000
|
30.527
|
2001
|
_
|
2002
|
_
|
2003
|
42.303
|
2004
|
43.620
|
2005
|
33.675
|
|
Sources: archives zone de santé KOKOLO + commandement du
Camp.
En nous référant au tableau21, nous constatons
que la population du camp connait une croissance qui n'est pas exponentielle.
Elle varie d'une année à l'autre; l'effectif total de
l'année 2004 est le plus élevé; celui de 2000 étant
le moins élevé. Cette variation n'a rien d'anormal, car elle est
générale pour toute étude de population d'une
contrée donnée.
II.1.2. Caractéristiques de la population
Notre échantillon retenu de 293 maisons à
enquêter fut ramené à 220 soit 7,6%, la situation politique
qui prévaut au moment de l'enquête ne nous a pas permis de la
parachever. Ainsi, les résultats relatifs aux caractéristiques de
l'échantillon sont présentés dans le tableau 3.
Tableau 3: Répartition de l'échantillon
selon le sexe, l'état matrimonial et le niveau de
scolarité.
Quartiers Paramètres
|
Q20
|
QTP
|
Total
|
|
N
|
N
|
%
|
Sexe
|
|
|
|
|
Masculin
|
27
|
137
|
166
|
75,45
|
Féminin
|
O7
|
47
|
54
|
24,55
|
Total
|
34
|
186
|
220
|
100
|
Etat matrimonial
|
|
|
|
|
Marié(e)
|
18
|
138
|
157
|
74,76
|
Célibataire
|
16
|
18
|
34
|
16,19
|
Divorcé(e)
|
_
|
09
|
09
|
4,29
|
Veuf/veuve
|
_
|
10
|
10
|
4,76
|
Total
|
34
|
176
|
210
|
100
|
Niveau d'études
|
|
|
|
|
Non scolarisé
|
_
|
02
|
02
|
1,03
|
Primaire
|
_
|
54
|
54
|
27,89
|
Secondaire
|
10
|
95
|
105
|
54,12
|
Sup. et Universitaire
|
19
|
14
|
33
|
17,01
|
Total
|
29
|
165
|
194
|
100
|
|
Légende: Q20: Quartier Officiers (20)
QTP: Quartiers Troupes (tous)
QTP17: Quartiers Troupes excepté quartier 21 troupes
Q21: Quartier Troupe 21
N: Effectif de l'échantillon
%: Pourcentage
Ces données nous renseignent ce qui suit:
· 166 soit 75,4% de notre effectif représentent le
sexe masculin contre 54 soit 24,55% pour le sexe féminin:
· L'état matrimonial donne 157 mariés soit
74,7%, 34 célibataires soit 16,1%, 10 veufs soit 4,76% et 09
divorcés soit 4,2%
· Quant au niveau d'études, il apparait que 02
personnes sont non scolarisées, 54 ont fait les études primaires,
105 les études secondaires et 33 les études
supérieures et universitaires. Ce qui représente
respectivement 1%, 27,89%, 54,12% et 17,01%.
En ce qui concerne l'âge, le tableau 4 montre les tranches
d'âges de nos enquêtés.
Tableau 4: l'âge des
enquêtés.
Classe d'âges
|
Effectifs
|
58 - 68 ans
|
18
|
47 - 57 ans
|
51
|
36 - 46 ans
|
74
|
25 - 35 ans
|
70
|
14 - 24 ans
|
07
|
Total
|
220
|
Ce tableau permet de dire que la grande majorité
d'enquêtés se situe dans les tranches d'âges comprises
entre 25 et 57 ans, c'est-à-dire de personnes adultes
méritant une chambre individuelle pour les
célibataires ou une chambre pour un couple. La tranche d'âge
comprise entre 36 et 46 ans compte plus d'enquêtés. Les classes
extrêmes, c'est-à-dire 14 - 24 et 56 - 68 correspondent
respectivement aux
adolescents et vieux.
III.1.3. Indicateurs de la qualité de l'habitat
Pour vérifier notre hypothèse, il nous convient
d'analyser quelques paramètres qui ont une portée universelle
(approvisionnement en eau potable, évacuation des déchets: eaux
usées et excréta (urine, excrément), ainsi que ceux
concernant l'hygiène de l'habitat et de son environnement notamment les
dimensions des pièces, nombre de personnes dans une pièce,
présence des habitations de fortune, des animaux de compagnie et
d'élevage, d'insectes et bêtes nuisibles.
III.1.3.1. Caractéristiques du logement
Il s'agit des dimensions, de nombre de pièces, de
nombre de ménages dans une maison ou dans un appartement et les
conditions hygiéniques des logis que nous détaillent les tableaux
qui suivent.
Tableau 5: Dimensions (m2), nombre de
pièces par maison suivant les quartiers.
Types Pièces Quartiers
|
chambre
|
Salon
|
Cuisine
|
Magasin
|
Douche/Toilette
|
Surface
|
N
|
Surface
|
N
|
Surface
|
N
|
Surface
|
N
|
Surface
|
N
|
Q20
|
12-48
|
1-3
|
26-48
|
1
|
6-8
|
1
|
-
|
1
|
2-8
|
1
|
Q21
|
14-16
|
2-3
|
16-25
|
1
|
6
|
1
|
-
|
0
|
*
|
*
|
QTP
|
2,5-16
|
1-(2*)
|
14-16
|
1
|
-
|
-
|
-
|
0
|
*
|
*
|
Légende: surf: surface en m2
(2*): Deux blocs au quartier 17 ont des appartements avec
deux
chambres
*: pièces à usage collectives.
Nous remarquons que les maisons des officiers sont
généralement dotées de pièces plus nombreuses et
plus vastes que celles de troupes. Elles possèdent également des
installations sanitaires internes contrairement à celles des troupes
dont les installations sanitaires sont collectives à l'extérieur.
Ce contraste s'explique par le fait qu'à l'époque coloniale le
camp Lieutenant Colonel KOKOLO était conçu pour les Officiers
Belges, les seuls autorisées à résider en famille au
quartier Officiers. Par contre les soldats congolais étaient
régis par un statut qui ne leur permettait pas de signer un contrat
à durée déterminée. Ainsi, étaient-ils
astreints de ne résider que dans les maisons destinées aux
célibataires.
Aujourd'hui, la donne a tellement changé que les
soldats et les Officiers Congolais vivent avec leurs familles respectives au
camp. Ce qui n'est pas sans engendrer d'épineux problèmes au
point de vue de la qualité de logement offert. En effet, selon le
rapport d'experts de l'OMS sur l'hygiène de l'environnement (1991), le
logement insuffisant du point de vue structurel contribue à l'incidence
de la tuberculose, de la pneumonie, de la grippe, de la bronchite, de la
diarrhée, de la rougeole, de la rubéole, de la coqueluche et des
infections gastro-intestinales et à méningocoque. En construisant
des casernes confortables et plus spacieuses, on a réduit l'incidence de
la méningite dans de nombreuses armées du monde (OMS, 1991).
Nous proposons au tableau 6 qui suit le nombre de
ménages.
Tableau 6: Nombre de ménages dans une
habitation
Nbre
d'habitation
Nbre
ménage
|
Q20
|
Q21
|
QTP17
|
Total
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
01
|
6
|
2,72
|
-
|
-
|
175
|
79,66
|
181
|
82,32
|
02
|
10
|
4,55
|
1
|
0,45
|
-
|
-
|
11
|
5
|
03
|
10
|
4,55
|
2
|
0,91
|
-
|
-
|
12
|
5,46
|
04
|
7
|
3,18
|
8
|
3,64
|
-
|
-
|
15
|
6,82
|
Plus de 4
|
1
|
0,45
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
0,45
|
Total
|
34
|
15,45
|
11
|
5
|
175
|
79,66
|
220
|
100
|
Sur base des résultats ci-haut, les appartements du Q17
destinées aux troupes sont occupés par un ménage normal de
couple (deux personnes plus enfants) et quelques maisons au quartier officiers.
La majorité dans ce dernier quartier cohabite, de même au quartier
21. Il est malheureusement déploré la résurgence des
conflits sociaux entre les familles ainsi que les risques des maladies.
Contrairement aux conditions sociales normales, il y a
surpeuplement des appartements et de même des maisons de sorte que
l'habitat perd tout son sens. D'après une étude sur l'influence
de surpeuplement sur l'incidence de la pneumonie à Cincinnati
réalisée par BENJAMIN et al cités par MARTIN AE,
KALAYOMOVA et MAZIARKA, (1977), on est arrivé à la conclusion
selon laquelle le surpeuplement est un facteur important de la propagation de
la maladie.
Le tableau 7 qui suit nous détermine le nombre de
résidents par maison dans les quartiers.
Tableau 7: Nombre de résidents par habitation dans
les quartiers
Eff.Maison
Nbre
Résidents
|
Q20
|
Q21
|
QTP17
|
TOTAL
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
0 - 5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
76
|
36,72
|
76
|
36,72
|
6 - 11
|
7
|
3,38
|
1
|
0,48
|
82
|
39,61
|
90
|
43,47
|
12 - 17
|
7
|
3,38
|
4
|
1,98
|
4
|
1,93
|
15
|
7,24
|
18 - 23
|
10
|
4,83
|
5
|
2,42
|
-
|
-
|
15
|
7,25
|
24 - 29
|
6
|
2,9
|
1
|
0,48
|
-
|
-
|
7
|
3,38
|
30 -35
|
4
|
1,93
|
-
|
-
|
-
|
-
|
4
|
1,93
|
Total
|
34
|
16,42
|
11
|
5,31
|
162
|
78,23
|
207
|
100
|
D'une manière globale, ce tableau indique que le nombre
de personnes dans une maison ou appartement est élevé, les
extrêmes étant de 6 et 35 personnes par habitation; la moyenne est
de 20 personnes par cohabitation de ménages institué sans tenir
compte de la capacité du logis et par phénomène des
enfants adultes devenus aussi parents sous le toit de leurs parents.
Selon VAN RIEL (1958), la surface disponible par occupant ne
peut donc être inférieure à 4m2; c'est le
minimum légal pour les cités ouvrières. En outre, pour
diminuer les risques de propagation par contact au sens strict et au sens
large, il est recommandé de réduire à trois le nombre
maximum de ceux qui logent dans une pièce pour les cités
ouvrières, pensionnats, prisons. L'ONU, quant à elle, souligne
que «l'indice de surpeuplement de 3 personnes au plus par pièce est
idéal signale SACHS (1981).
III.1.3.2. Analyse de quelques réalités
de l'habitat au camp
a. Phénomène d'auto
construction
L'auto construction des maisonnettes ou transformation des
pièces d'habitations à d'autres usages dans un camp compromet
l'esthétique de l'habitat.
Certains habitants s'illustrent (27,91%) dans la
transformation des garages en maisons d'habitation au quartier 20 (des
officiers) et dans l'érection des constructions de fortune à
côté des bâtisses à ceux de troupes pour
suppléer au problème crucial de logement. Ce comportement
enlaidit le milieu.
b. Présence de toiles moustiquaires dans les
habitations (fenêtre)
Les résultats montrent que, plus de la moitié
(95,85%) des maisons sont dépourvues de ce dispositif de protection
contre certains vecteurs. Cela s'explique par le manque d'intérêt
et les moyens limités.
c. Enquête sur l'ouverture des fenêtres
d'habitations
D'après nos investigations, 22 appartements soit 11,52%
n'ont pas de fenêtres ou bien celles-ci sont bloquées. Or, nous
savons que certains problèmes sanitaires surviennent dans des
habitations où la ventilation n'est pas correctement assurée. Les
experts de l'OMS (1991) indiquent que l'incidence de nombre de maladies
respiratoires, d'intoxications et de cancers peut être réduite par
une ventilation efficace éliminant les polluants
atmosphériques.
La présence d'odeurs corporelles
désagréables et d'odeurs dues aux travaux ménagers peut
être considérée comme l'indice d'une mauvaise
qualité hygiénique de l'air (GOROMOSOV, 1968). Le tableau 8
analyse cet aspect.
Tableau 8 : Sensation d'odeurs "gênantes" par les
résidents.
Types odeurs
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Ordures (décharge sauvage)
|
-
|
-
|
12
|
7,5
|
12
|
7,5
|
Odeur d'installation sanitaire
|
1
|
0,62
|
16
|
10
|
17
|
20,62
|
Odeur cuisine
|
13
|
8,12
|
15
|
9,37
|
28
|
17,49
|
Activités d'élevage
|
2
|
1,25
|
23
|
14,37
|
25
|
15,62
|
Eaux usées
|
-
|
-
|
78
|
48,99
|
78
|
48,75
|
Total
|
16
|
9,99
|
144
|
89,99
|
160
|
100
|
En analysant ces résultats, il se dégage que
l'odeur des eaux usées prédomine aux quartiers TP. Ce
phénomène est dû au dépôt des ordures de toute
nature dans les canalisations (drains) qui traversent les différents
blocs d'habitations; les latrines pleines sont sources des mauvaises odeurs.
Ces dernières peuvent engendrer des réactions
physiologiques telles que la nausée, la migraine, etc. LANOIX J N et ROY
M, (1976) signalent qu'elles peuvent aussi réduire l'appétit et
provoquer des vomissements.
d. Présence des animaux de compagnie dans les
habitations
La présence des animaux domestiques dans les camps
militaires peut favoriser des maladies en sens qu'ils jouent le double
rôle de réservoir et de vecteurs de certains agents
pathogènes.
IL est signalé que 62 ménages soit 28,14%
hébergent les animaux de compagnie. Parmi les espèces
rencontrées, le chien vient en tête suivie du chat. Ces deux
espèces prédominent respectivement à cause de leur
rôle comme gardien d'habitation et d'ennemi naturel des rongeurs.
L'encombrement déjà très prononcé entre les humains
ne permet pas l'hébergement des animaux de compagnie. Ceux-ci ne font
qu'accentuer les risques liés aux maladies.
e. Types d'insectes et bêtes nuisibles dans les
maisons
La présence d'insectes dénote parfois d'un
environnement insalubre (GOROMOSOV, 1968).
Il ressort de nos enquêtes que les moustiques (28,87%),
les cancrelats (28%), les souris (23,9%), les mouches (13,57), et les punaises
(5,56%) envahissent les maisons. Ils sont attirés par les immondices,
les excréments, les eaux polluées et les latrines hors d'usage.
Le recours aux raticides et insecticides appropriés n'est pas de mise
dans ce camp.
f. Opinions des résidents sur la pratique
d'élevage
Les enquêtes renseignent que 53,76% pratiquent
l'élevage surtout celui de la basse cour. La plupart d'habitation du
camp (91,54%) pratique le maraichage en dehors de métier des armes. Ceci
est une source de revenu supplémentaire qui leur permet de faire face
à la dure conjoncture que connait notre pays. Ils méritent un
encadrement de la part des autorités.
III.1.3.3. Modes de gestion d'excréta
Selon un rapport de groupe d'étude de l'OMS (1987), une
évacuation hygiénique des excréta a pour but
d'éviter que ceux-ci:
· n'entrent en contact avec l'homme;
· ne contaminent les eaux souterraines ou de surface;
· ne soient accessibles aux animaux ou insectes;
· n'entrent en contact avec les aliments et;
· ne créent de nuisances publiques ou
privées.
Les tableaux qui suivent déterminent le type des
latrines aménagées par les occupants, le mode de vidange
utilisé au camp, le type des désinfectants utilisés ainsi
que la présence d'excréta à proximité
immédiate des familles militaires. Il est constaté que les
latrines aménagées soit 57 sont à fosses arabe pour la
plupart non couvertes clôturées par les rameaux ou des sacs
à moitie découverte. Des telles fosses créent des
nuisances considérables à cause des mouches et des moustiques qui
s'y reproduisent. Le tableau 9 ci-dessous présente les modes de vidange
utilisés au camp.
Tableau 9: Modes de vidange de latrines
Modes
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
On loue les services spécialisés
|
03
|
2,21
|
-
|
-
|
3
|
2,21
|
On loue les services des jeunes ou voisins
(vidange manuelle)
|
19
|
13,97
|
-
|
-
|
19
|
13,97
|
Attente de l'état
|
04
|
2,94
|
80
|
58,82
|
84
|
61,76
|
Abandon
|
-
|
-
|
30
|
22,06
|
30
|
22,06
|
Total
|
26
|
19,12
|
110
|
80,88
|
136
|
100
|
|
Il est observé malheureusement une sorte de
démission de la par des militaires qui croient à un état
providence qui doit faire presque tout à leur place. La vidange manuelle
est moins hygiénique et constitue une source de pollution du sol, de
l'eau que de l'air. Bref, de dégradation de l'environnement. Le tableau
10 montre les types des désinfectants utilisés dans les latrines
du camp.
Tableau 10: Désinfectants utilisés pour
l'hygiène des latrines
Catégorie
|
Q20
|
Q21
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Produits à base de pétrole
|
04
|
2,35
|
24
|
14,47
|
28
|
16,46
|
Créoline
|
16
|
9,41
|
44
|
25,88
|
6à
|
35,29
|
Aucun
|
05
|
2,94
|
73
|
42,94
|
78
|
45,88
|
Rafles de palmier
|
-
|
-
|
4
|
2,35
|
4
|
2,35
|
Total
|
25
|
14,7
|
145
|
85,64
|
170
|
100
|
|
Il n'y a presque pas de désinfectants mais les
nettoyages à l'eau de façon quotidienne ou hebdomadaire
organisés par les mères chefs de quartier se font. Le recours aux
désinfectants appropriés permet d'éviter les odeurs et
limites les germes pathogènes.
Par ailleurs, le tableau 11 présente la manière
selon laquelle les résidents apprécient la présence
d'excréta dans leur environnement.
Tableau 11: Présence d'excréta dans
l'environnement
Variables
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Très souvent
|
-
|
-
|
8
|
`,23
|
8
|
2,23
|
Souvent
|
-
|
-
|
32
|
16,93
|
32
|
16,99
|
Quelque fois
|
09
|
4,76
|
29
|
15,34
|
38
|
20,10
|
Jamais
|
24
|
12,7
|
87
|
46,03
|
111
|
58,73
|
Total
|
33
|
17,46
|
156
|
82,53
|
189
|
100
|
|
La présence d'excréta à des endroits non
indiquée est due au fait que les latrines sont hors d'usage et les
enfants ne disposent pas des pots appropriés. La
défécation à l'air libre entraine la dégradation de
l'environnement.
L'installation sanitaire est un élément
important des conditions de logement. Son absence ou insuffisance favorise la
propagation des maladies. Dans le tableau suivant, nous présentons les
résultats obtenus sur le nombre de latrines, nombre d'appartements et de
personnes qui les utilisent.
Tableau 12:Nombre de latrines aux quartiers
TP17
Nombre
|
Effectif
|
Observation
|
Latrine
|
238
|
|
Appartement
|
379
|
|
Personne
|
20.924
|
|
|
Au regard des effectifs, il se pose un sérieux
problème de l'environnement, de l'hygiène et de la santé.
Il y'a surpeuplement des quartiers au point que le nombre d'habitations
dépasse largement la capacité d'accueil de latrines si l'on s'en
tient aux normes de l'ONU/habitat cité par KIPELA, (2005), de 5 à
10 personnes.
Dans de telles conditions, il y'a risque de contagion par les
habitations, des eaux souterraines ou de surface ainsi que de
prolifération de vecteurs des maladies. Certains auteurs recommandent au
moins une lunette pour dix habitations et distance d'au moins 15 mètres
des habitations (DUREN H et GILLET A, 1951à. Or, les habitants des
quartiers TP17 utilisent en moyenne une latrine pour 88 personnes ou 14
ménages (3.419 ménages résident dans ces quartiers). Les
valeurs extrêmes citées par KAPELA, op.cit sont de 3 au minimum et
35 au maximum par latrine. A ce propos, CLAUDE DEJOUX, (1988), signale que
l'épidémie du cholera ayant sévi dans l'ouest de Kenya
soit en relation avec une pollution des cours d'eaux par des germes
pathogènes issus d'effluent urbain.
III.1.3.4. Gestion des eaux et déchets
ménagers
Nous analysons les problèmes liés à
l'approvisionnement en eau, mode de conservation, lieu d'approvisionnement
ainsi qu'à ceux concernant l'évacuation des déchets
ménagers. En général, nos enquêtés
s'approvisionnent en eau de la REGIDESO (régie national de distribution
des eaux) pour la boisson. Les puits disséminés ça et
là servent à l'arrosage.
La distance du point d'approvisionnement ne doit pas
provoquer ni une perte de temps ni une perte d'énergie excessive, sinon
la collecte de l'eau devient une corvée. Ainsi, nous remarquons que 61
maisons soit 29,33% s'approvisionnent sur place en eau de boisson, et que
seulement 127 maisons soit 61,06% puisent cette dernière à plus
de 100 mètres. L'insuffisance de robinet pour 200 - 250 personnes et
repartit ces robinets par groupe de 6 à 8 maximums. En ce qui concerne
la conservation de l'eau de boisson, peu d'habitants (environ 8,01%) conservent
de façon non hygiénique l'eau à boire.
L'hygiène des récipients contenant l'eau ainsi
que celle des mains signale KIYOMBO M, op.cit, est primordiale pour maintenir
la bonne qualité de l'eau à domicile et prévenir les
maladies diarrhéiques surtout chez les enfants de moins de cinq ans.
En effet l'évacuation des déchets est
nécessaire pour des raisons d'hygiène et d'esthétique
(KIYOMBO, 2006). Les tableaux 13 et 14 ci-dessous montrent la façon dont
ces habitants se débarrassent des ordures et eaux
ménagères.
Tableau 13: Modes d'évacuation des
déchets ménagers
Modes
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Par terre (cours)
|
02
|
0,97
|
34
|
16,5
|
36
|
17,47
|
Jardin
|
03
|
1,46
|
19
|
9,22
|
22
|
10,68
|
Trou creusé
|
02
|
0,97
|
30
|
14,56
|
32
|
15,53
|
Décharge sauvage
|
25
|
12,13
|
80
|
38,83
|
105
|
50,96
|
Canalisations
|
-
|
-
|
11
|
5,34
|
11
|
5,34
|
Total
|
32
|
15,35
|
174
|
84,45
|
206
|
100
|
|
A la lumière du tableau 13, nous nous apercevons que
les résidents dans la majorité jettent ça et là
leurs déchets par décharge sauvage. La culture des poubelles doit
être de mise pour les populations de camp. KIYOMBO op.cit; ajoute qu'une
bonne gestion des déchets solides améliore la santé
humaine et favorise le développement économique.
Tableau 14 ci-dessous donne le mode d'évacuation des eaux
ménagères.
Tableau 14:Modes d'évacuation des eaux
ménagères.
Modes
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Dans un trou creusé
|
09
|
4,92
|
37
|
20,23
|
46
|
25,15
|
Par terre
|
12
|
6,97
|
89
|
48,62
|
101
|
55,15
|
Dans un puits perdu
|
06
|
3,28
|
-
|
-
|
06
|
3,28
|
Canalisations
|
-
|
-
|
30
|
16,39
|
30
|
16,39
|
Total
|
27
|
14,77
|
156
|
85,24
|
183
|
100
|
|
En analysant ce tableau, il apparait clairement que les
habitants du camp se comportent de la même manière quant à
la gestion des eaux et déchets ménagères, car 101
habitants soit 55,19% laissent couler les eaux ménagères par
terre. Absence de notions d'assainissement.
Un rejet dans la rue des eaux ménagères pose un
problème important, en particulier là où sévissent
à l'état endémique la filariose et d'autres maladies
transmises par des vecteurs (document de l'OMS n°742, 1987).
FODHA H M et SYMOENS (1951) affirment que les problèmes
posés par l'évacuation des eaux usées et les
déchets ont des répercussions en matière de
santé.
Ainsi, une meilleure hygiène aux alentours de logement
permet de lutter contre les maladies.
III.1.4. Considérations générales de
l'environnement
L'habitat, qui outre la maison, est aussi un espace pour
exercer des activités. C'est à ce titre que nous avons recueilli
et analysé les opinions des enquêtés quant à
l'état de leur environnement: pratique de jardinage et assainissement de
leur milieu de vie. Les avis des résidents quant à la
manière dont ils perçoivent leur environnement sont
reportés au tableau 15.
Tableau 15: Avis des résidents du camp KOKOLO
Avis
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Mauvais
|
08
|
3,81
|
85
|
40,47
|
93
|
44,28
|
Assez bon
|
08
|
3,81
|
42
|
20
|
50
|
23,81
|
Bon
|
15
|
7,14
|
51
|
24,29
|
66
|
31,43
|
Très bon
|
01
|
-
|
-
|
0,48
|
01
|
0,48
|
Total
|
32
|
14,76
|
178
|
85,24
|
210
|
100
|
|
Nous avons constaté que les opinions sont divergentes
sur la salubrité et qu'il existe un besoin réel des compagnes de
sensibilisation des habitants sur l'assainissement. Nonobstant ce constant, la
majorité juge que leur environnement est de mauvaise qualité. Les
raisons évoquées par ces derniers sont mentionnées au
tableau 16. A ce sujet, DURE H et GILLET (1951), disent que l'entretien du camp
exige un certain personnel estimé suivant les circonstances à 3 -
5% de la population masculine de ce camp (quartier ouvrier).
16:Evaluation de l'état de l'habitat par les
résidents
Raisons évoquées
|
Q20
|
QTP
|
TOTAL
|
|
N
|
N
|
%
|
Refus de répondre à la corvée
|
-
|
17
|
17
|
11,11
|
Manque d électricité
|
-
|
05
|
05
|
3,27
|
Point d'approvisionnement d'eau éloigné
|
-
|
12
|
12
|
7,84
|
Présence des champs partout +hautes
herbes
|
02
|
04
|
06
|
3,92
|
Insalubrité des sanitaires
|
-
|
67
|
67
|
43,79
|
Encombrement dans la maison
|
16
|
19
|
35
|
22,88
|
Maison trop étroite
|
02
|
08
|
10
|
6,53
|
Raisons mal évoquées
|
01
|
-
|
01
|
0,65
|
Total
|
21
|
131
|
153
|
100
|
|
D'une manière générale, les
résidents sont conscients que les conditions de leur environnement
laisse à désire actuellement. Ils suggèrent les
propositions suivantes consignées au tableau 17 pour
l'assainissement.
Tableau 17:Types de suggestions
Suggestions
|
Q20
|
QTP
|
|
TOTAL
|
|
N
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Eclairage
|
-
|
-
|
10
|
5,52
|
10
|
5,32
|
Décharge contrôlée
|
-
|
-
|
39
|
21,74
|
39
|
20,74
|
Infrastructure d'évacuation des eaux
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Salongo(travail manuel collectif)
|
07
|
3,72
|
132
|
70,21
|
137
|
73,93
|
Total
|
O7
|
3,72
|
181
|
96,27
|
188
|
100
|
Fréquence salongo à exécuter par PEC
|
06
|
5,36
|
02
|
1,79
|
08
|
7,15
|
A chaque fois organisé
|
-
|
-
|
32
|
27,68
|
31
|
27,68
|
Une fois la semaine
|
-
|
-
|
73
|
65,18
|
73
|
65,18
|
Deux fois la semaine
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Total
|
06
|
5,36
|
106
|
14,65
|
112
|
100
|
|
Concernant les suggestions recueillies, plus de la
moitié de résidents sollicitent le «salongo» et
très peu suggèrent la décharge contrôlée et
l'éclairage. Beaucoup d'officiers estiment que le salongo (travaux
manuels collectifs) doit être exécuté par le personnel
d'entretien du camp (PEC); qui malheureusement ne rempli pas convenablement sa
mission.
III.1.5. Impacts de la dégradation de
l'environnement
Sous cette partie de notre travail, nous analysons les
conséquences résultant de surpeuplement, de la présence
des animaux, de l'état des latrines ainsi que de la gestion des
déchets et eaux ménagers dans de telles conditions d'habitat.
Les conséquences sont de plusieurs ordres, ainsi compte
tenu de cette dégradation, on signale au point de vue social certains
faits comme:
· Les conflits et mésententes entre familles
cohabitantes dans une même maison (vols des biens matériels,
bruits de musique et visiteurs de voisin qui gênent...);
· L'émergence de la prostitution et
l'accentuation du phénomène fille mère.
· Les abus sexuels avec les filles ou femmes de voisin et
les naissances non désirables;
· Le manque de pudeur parent-filles, d'où
l'échec de l'éducation;
· La détérioration des infrastructures
collectives...
En outre, la présence des odeurs
désagréables, des ordures, des eaux usées à ciel
ouvert compromettent l'esthétique de l'habitat et conduisent à
son enlaidissement. Les études ultérieures peuvent être
menées pour élucider tous ces problèmes.
Pour ce qui est de la santé de cette population qui
nous préoccupe plus dans notre travail, un rapport de l'OMS sur la
salubrité de l'habitat (1974), dit que les gens qui vivent dans de
mauvaises conditions de logement et d'habitat ont un taux de mortalité
plus élevé et sont généralement en moins bonne
santé que ceux qui habitent des quartiers où ces conditions sont
satisfaisantes. Les tableaux 18, 19,20, 21 donnent les détails sur les
maladies déclarées dans la zone de santé militaire du camp
Lieutenant Colonel KOKOLO dues à la dégradation de
l'environnement.
Il en est de même pour le nombre de décès
et des cas enregistrés par tranche d'âge de 0 - 5 ans et plus de 5
ans au cours des années 2004 - 2005. A l'issue de ces
présentations, un commentaire est fait pour élucider nos
tableaux.
Tableau 18:Fréquence des cas 2004
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
90
|
1,22
|
322
|
4,38
|
412
|
5,6
|
Diarrhée simple
|
570
|
7,75
|
845
|
11,49
|
1415
|
19,36
|
F. Typhoïde
|
15
|
0,20
|
29
|
0,39
|
44
|
0,6
|
Gastro-entérite
|
17
|
0,23
|
17
|
0,23
|
34
|
0,46
|
Paludisme
|
2514
|
34,17
|
2905
|
39,49
|
5419
|
73,66
|
Rougeole
|
31
|
0,42
|
02
|
0,04
|
33
|
0,45
|
Total
|
3237
|
43,99
|
4120
|
56,007
|
7357
|
100
|
|
Tableau 19: Fréquence des décès
2004
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Diarrhée simple
|
04
|
21,5
|
0
|
0
|
04
|
21,05
|
F. Typhoïde
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Gastro-entérite
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Paludisme
|
13
|
68,42
|
02
|
10,53
|
15
|
78,95
|
Rougeole
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
17
|
89,92
|
02
|
10,53
|
19
|
100
|
|
Tableau 20:Fréquence des cas 2005
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
Total
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
96
|
2,02
|
217
|
4,56
|
313
|
6,58
|
Diarrhée simple
|
525
|
11,03
|
429
|
9,02
|
954
|
20,05
|
F. Typhoïde
|
20
|
0,42
|
37
|
0,78
|
57
|
1,2
|
Gastro-entérite
|
53
|
1,11
|
44
|
0,92
|
97
|
1,2
|
Paludisme
|
1722
|
36,19
|
1522
|
31,99
|
3244
|
68,18
|
Rougeole
|
91
|
1,91
|
2
|
0,04
|
93
|
1,95
|
Total
|
2507
|
52,68
|
2251
|
47,31
|
4758
|
100
|
|
Tableau 21: Fréquence des décès
2005
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
Total
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Diarrhée simple
|
01
|
2,7
|
0
|
0
|
01
|
2,70
|
F. Typhoïde
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Gastro-entérite
|
05
|
13,51
|
0
|
0
|
05
|
13,51
|
Paludisme
|
21
|
56,76
|
03
|
8,11
|
24
|
64,87
|
Rougeole
|
07
|
18,92
|
0
|
0
|
07
|
18,92
|
Total
|
34
|
91,9
|
03
|
8,11
|
37
|
100
|
|
Après examen de ces tableaux, c'est le non
amélioration de l'environnement du camp Lieutenant Colonel KOKOLO.
En ce qui concerne les maladies telles que l'amibiase et la
typhoïde, aucun cas enregistré n'a conduit au décès
mais le taux est resté constant. Cependant la diarrhée a
provoquée plus des morts en 2004 qu'en 2005 d'une part, et d'autre part
la gastro-entérite a occasionné plus de décès en
2005. Quant au taux du paludisme, il est resté élevé (plus
de 50% de cas et décès) pour les deux années
consécutives. Ce dernier (paludisme) se justifie car selon les
informations de l'OMS; ces dix dernières années, la
prévalence du paludisme s'est accrue de manière alarmante, en
particulier en Afrique. On estime que chaque année, de 300 à 500
millions de cas sont à l'origine de 1,5 à 2,7 millions de
décès et que cette maladie est la cause de 90% de
décès d'enfants de moins de cinq ans en Afrique
(http/www.who.inter/ctd, 22Nov 2006).
· On sait d'autres parts que certaines
caractéristiques de logement et de comportement des occupants favorisent
la transmission de personne à personne; le plus souvent, on rencontre
plus de deux ménages de taille élevée par habitation, dans
ces conditions on ne peut sauvegarder la santé des occupants,
d'où facilité de propagation de maladie telle que la rougeole. A
ce propos, le démographe GILLES PISON et l'épidémiologiste
PETER AABY ont observé pour la rougeole que la natalité
élevée et les traditions polygames,
qui favorisent la promiscuité jouent donc un
rôle dans la propagation du virus (http/www.who.inter.wer le 06 Nov.
2006).
· L'élimination d'excréta (en plein air),
les latrines déversant sur des rigoles à ciel ouvert aggravent
cette situation; les cas d'amibiase, diarrhée, fièvre
typhoïde et gastro-entérite sont régulières.
· L'inefficacité de drainage des canalisations
des eaux de pluies stagnants surtout pendant la saison pluvieuse jusqu'à
la porte de certains blocs d'habitation, favorise la reproduction de
moustiques: par conséquent compromet la qualité de cadre de vie
de ces habitants, qui doit être préservée.
· Aux environs des habitations, dans plusieurs
quartiers, il y'a une décharge sauvage et des eaux, constituant ainsi
des gîtes larvaires où les vecteurs se reproduisent et
dégagent des odeurs nauséabondes.
· On estime que, chaque année 1, 6 millions
d'enfants de moins de 5ans meurent de diarrhée due principalement
à la mauvaise qualité de l'eau et au manque d'assainissement.
Pour améliorer considérablement sa qualité microbienne et
réduire ainsi les risques des maladies diarrhéiques à peu
de frais; la conservation de l'eau de boisson dans les habitations revêt
une importance capitale.
III.2 DISCUSSION
Les résultats de nos enquêtes sur la nature et
analyse des indicateurs de la qualité de l'habitat au camp Lieutenant
Colonel KOKOLO présentés dans ce travail sont limités dans
le temps; ils montrent que la grande majorité des habitants se
situé dans les tranches d'âges comprises entre 25 et 57 ans
c'est-à-dire des personnes adultes méritant une chambre
individuelle pour les célibataires ou une chambre pour un couple.
Quant aux pièces des maisons, elles sont plus vastes et
leur nombre plus élevé au quartier Officiers qu'aux quartiers
troupes. Par rapport aux normes proposées par DURENH et GILLET.H (1951)
qui donnent une surface habitable (espace vital) de 3 m 2 au moins et au mieux
4 m2 par habitant pour les habitations des travailleurs, il apparaît
clairement que les dimensions des pièces des maisons des quartiers
troupes ne répondent pas à ces normes et donc ne conviennent pas
aux familles nombreuses. Ces constats confirment les résultats de
Léon DE SAINT DE MOULIN et DUCREUX M (1968), qui stipulaient que dans
l'ensemble de la ville de Kinshasa, les maisons n'ont qu'une ou deux
pièces, la zone résidentielle et celles planifiées en
comptent prés de 20%.
En ce qui concerne la qualité des logements, le nombre
de personnes par maison est en moyenne de 20 aux quartiers Officiers (Q20) et
21 (Q21), et 8 personnes aux quartiers troupes (QTP17). Or, VAN RIEL, (1958)
fixe le minimum de la surface disponible légal (espace vital) par
occupant à 4 m2 pour les cités ouvrières, ce qui revient
à réduire à 3 le nombre maximum d'habitants par
pièce pour les pensionnats et les prisons. Selon SAHS, (1981), l'ONU
donne aussi l'indice de surpeuplement de 3 personnes au plus par pièce.
Donc à cet égard, les dimensions et surtout le nombre de
pièces misent à la disposition des habitants du camp Lieutenant
Colonel KOKOLO sont largement insuffisantes.
Considérant la gestion sanitaire du camp, plusieurs
enquêtés sont indisposés par les odeurs: des eaux
usées (20,62) et installations sanitaires (48,75%). Les drains
reçoivent les déchets de toute nature, restés non
curés, défectueux. En plus de sanitaires mal entretenus et hors
d'usage. Les fosses arabes sont des lieux propices au développement des
vecteurs des maladies. Ces résidents : (16,99%) observent souvent la
présence d'excréta dans leur environnement et ils évacuent
les déchets ménagers de façon non écologique. Cette
façon d'expulser les excréments à l'air libre et de se
débarrasser des déchets, entraîne la contamination de
l'air, du sol, des sources d'eau.
Le nombre de latrines collectives aux quartiers troupe est
insuffisant au regard de la densité de la population de ces
quartiers, soit une moyenne de 88personnes par latrine ; comparé au
résultat de KIPELA, 2005 qui a trouvé une moyenne de 15 au
quartier NSANGA dans la commune de Kimbanseke. Ces
insuffisances de la propreté, affectent la dignité humaine,
présentent en définitive des conditions de vie
désastreuses et dégradantes au regard des normes universelles en
la matière et prédisposant à l'éclosion des
maladies.
En effet, on remarque dans les tableaux 18 et 20, la
recrudescence des maladies des mains sales; le paludisme qui présente un
taux élevé pour les deux années consécutives.
Il est à noter d'une manière
générale, les habitants sont attentifs à leur milieu de
vie qu'ils jugent malsain et dégradant et s'en plaignent ouvertement,
aspirant à des conditions meilleures, plus normatives et plus humaines.
Ces aspirations légitimes révèlent que le soldat congolais
n'est plus cet abruti insouciant et ignorant qu'on pouvait soumettre dans
n'importe quelles conditions, mais un véritable citoyen et patriote
connaissant ses droits et ses devoirs d'homme comme tout humain aspirant au
mieux être.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La présente étude a porté sur la nature
et analyse des indicateurs de la qualité de l'habitat au camp Lieutenant
Colonel KOKOLO; elle avait pour but d'identifier et catégoriser les
principales caractéristiques de l'habitat, afin de mettre à la
portée des autorités compétentes, un document leur
permettant de prendre des mesures adéquates afin d'améliorer la
qualité du milieu de vie de la population militaire.
A l'issue de nos enquêtes, nous sommes arrivés aux
conclusions ci-après:
1. Le nombre de logements (maisons) actuellement mis à la
disposition de la population du camp Lieutenant colonel KOKOLO est largement
insuffisant;
2. La promiscuité due à l'étroitesse des
pièces et au surpeuplement résultent du non respect des normes en
matières de logement et ont des conséquences tant sociologiques
que sanitaires néfastes. En effet, plusieurs comportements sociaux
(manque de pudeur, conflits entre différents ménagers) et la
recrudescence de plusieurs maladies ne sont en fait que les conséquences
de contraintes subies dans un milieu de vie dégradant et quasi
inhumains;
3. Sur le plan environnemental, il n'est pas
exagéré de dire que l'air du camp Lieutenant Colonel KOKOLO est
complètement vicié et ce n'est que grace au
phénomène bien connu d'adaptation olfactive aux odeurs que la
grande partie de sa population continue à y vivre. L'abandon des
sanitaires, des drains à eux-mêmes, l'inexistence de la gestion
des déchets ménagers, présence d'excréta à
l'air libre (en dehors des sanitaires) sont autant de pratique qui ne peuvent
qu'empirer la situation environnementale déjà catastrophique.
Est-il étonnant que dans ces conditions, les taux de morbidité et
de mortalité des maladies «des mains sales» soient si
élevés.
4. L'habitude évolue souvent en une seconde nature dit
un adage mais, il est important de constater que c'est à son coeur
défendant que les résidents du camp Lieutenant Colonel KOKOLO
continuent à vivre dans ces conditions, car parfois un sursaut d'orgueil
légitime le pousse à s'en plaindre quoique dans la discipline
chaque fois que l'occasion se présente.
Tous ces éléments confirment notre
hypothèse de départ et prouvent bien que la promiscuité,
la précarité des logements, l'absence de gestion des
déchets ainsi que les problèmes sanitaires constituent bel et
bien un fléau social.
Devant cette situation alarmante, nous formulons les suggestions
suivantes:
· Le gouvernement devrait FAIRE APPLIQUER les textes
légaux qui organisent la salubrité où l'assainissement
dans les agglomérations et des camps en particulier. Il doit mettre sur
pied une politique en matière d'habitat, visant à supprimer
progressivement l'inadéquation existant entre la croissance de plus en
plus élevée de la population militaire et le statu quo quant
à la construction des infrastructures de casernement de celle-ci.
La hiérarchie militaire, par l'entremise du commandement
du groupement des camps, DEVRAIT remettre sur pied les pelotons PEC
(personnel d'entretien du camp) et les rendre opérationnel et
efficient, en leur dotant un budget conséquent. En
outre, elle DEVRAIT aussi, par la même voie, veiller
à l'application du règlement sur le service intérieur dans
sa section 7 relative à l'hygiène (annexe2).
· De manière pratique recourir au système de
«SALONGO» obligatoire et régulière serait efficace.
· Aux résidents, de bannir les pratiques
anti-écologiques et dégradantes et de veiller scrupuleusement
à la sauvegarde et à l'assainissement de leur milieu de vie car
ils en seront les premiers affectés en cas de laisser aller; d'où
la sensibilisation est nécessaire.
Ce travail n'a nullement la prétention d'exploiter de
manière systématique tous les indicateurs relatifs à la
qualité de l'habitat. Certains tels que l'hygiène corporelle,
l'alimentation, le confort tout aussi importants pourtant, qui n'ont pas
été étudiés ici, peuvent faire l'objet des travaux
ultérieurs, de recherche.
Dans l'état actuel des choses, le camp Lieutenant
Colonel KOKOLO, comme beaucoup d'autres camps de la RDC, nécessite des
solutions urgentes et énergiques.
Enfin, plusieurs autres études sur les
écosystèmes urbains (marché, espace libre; cités,
hôpitaux...) devraient être entreprises en vue d'aider à
constituer des banques de données utiles à la
caractérisation, la catégorisation des problèmes touchant
la qualité environnementale des populations.
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38. VAN RIEL (1958), Hygiène tropicale, 212p, éd.
Desoer, Liège.
ANNEXE1: Questionnaire d'enquête.
FACULTE DES SCIENCES Département de l'environnement
Fiche d'enquête destinée aux occupants d'une
villa/ appartement
Nom
d'enquête................................................
Date..................................................................
O. Généralités
Dans le cadre de la réalisation de notre
mémoire, nous menons une étude sur la «nature et analyse des
indicateurs de qualité de l'habitat au camp Lieutenant Colonel
KOKOLO» dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa. Nous vous prions
de répondre de manière correcte et précise à ce
questionnaire.
I. Localisation
100. Commune:............................ 101. Quartier: 102.
bloc/Rue: ..............................
104. Maison/Appartement
n°:..............................
II. Identité de
l'enquêté
200. Sexe:.............201. Âge:...... 202. Etat
matrimonial: 1. Marié(e),2. Célibataire, 3. Divorcé(e), 4.
Veuf(e).
203. profession:........................... 204. Grade
(catégorie):....................................... 205. Niveau
d'instruction: 1. Non scolarisé 2. Secondaire 3. Sup&Univ
III. Aspect relatifs au logement
300. Nombre de ménages dans la
maison:...................
301. Nombre de personnes dans la maison:..................
302. a. Combien de pièces y a-t-il?
302. b. Sont -elles électrifiées? 1. Oui 2. Non
303. a. Quelles sont les dimensions de vos
chambres?(observation)............
303. b. Quelles les dimensions de salon?
303.c. Quelles sont les dimensions de cuisine?
303. d. Quelles sont les dimensions de la douche?
304. a. Avez-vous une annexe (maisonnette) particulière
aménagée? 1. Oui 2. Non 304.b. Pour quel usage? 1. Logement 2.
Commercial 3. Elevage. 4. Autres
305. a. Avez-vous des animaux domestiques de compagnie? 1. Oui
2. Nom
305. b. si oui, lesquels? 1. Chien 2. Chat
3. Perroquet 4. Singe
306. a. Pratiquez-vous l'élevage familial1. Oui 2. Nom
306.b. si oui, lesquels? 1. Poules 2.
Canards 3. Pigeons 4. Cochons 5. Autres
307. a. Y a-t-il des insectes ou bêtes nuisibles dans la
maison? 1. Oui 2. Non 307.b. Si oui, lesquels 1. Moustiques 2. Cancrelats 3.
Mouches 4. Souris 5.punaises 308.a. Vous arrive-t-il de sentir des odeurs
gênantes dans la maison?1. Oui 2. Non 308.b. Si oui, lesquels? 1. Odeurs
de cuisine 2. Odeurs des ordures ou poubelles 3. Odeurs des installations
sanitaires 4. Odeurs d'activité d'élevage. 5. Odeurs des eaux
usées.
309.a. Ouvrez-vous les fenêtres des chambres à
coucher ou du salon pendant la journée. 1. Oui 2. Non
309.b. Pourquoi?
310.a. Il y `a-t-il de toile moustiquaire? 1. Oui 2. Non
IV. Aspects relatifs aux latrines
400.a. Où se trouvent vos latrines? 1. Dans la maison 2.
Hors de la maison 400.b. Quel type? 1. Latrine avec fosses septiques 2. La
fosse arabe 3. Autres....
401.a. avez-vous des latrines particulières pour votre
ménage (en dehors des latrines publiques)? 1. Oui 2. Non
401.b. Quel type? 1. Latrine avec septique 2. La fosse arabe 3.
Autres...
402. Lorsque la fosse est remplie, que faites-vous pour la
vider?1. On loue le service des voisins ou des jeunes gens 2. On loue les
sociétés spécialisées 3. Attente de l'intervention
de l'Etat 4. Abandon 5. Autres......
403. constatez-vous la présence des excréta
(nieyi) en plein air autour de la maison?
1. Très souvent 2. Souvent 3.Quelques fois 4. Jamais
404. Quels types de désinfectants utilisés-vous
pour la latrine. 1. Pétrole 2. Créoline
3. Mazout 4. Huile de vidange 6. Autres...
V. Aspects subsidiaires relatifs à l'eau,
déchets...
500.a. D'où provient l'eau de boisson?1. Robinet
(Régideso) 2.Puits 3.Source 4. Pluie 500.b. A quelle distance? 1. Sur
place 2. 1 moins de 100m 3. Plus de 100m 4.Plus de 400m (observation).
501. Comment conservez-vous l'eau à boire? 1. Dans un
bidon 2. Dans un récipient couvert 3. Dans un récipient
découvert 4. Dans un fut (tonnelet) 5. Autres...
502.a. avez-vous un puits? 1. Oui 2. Non
502.b. De combien de mètres est-il séparé de
latrine?
502.c. Si oui, il vous st pour quels usages? 1. Eau de boisson 2.
Arrosage 3. Vaisselle 4. Lessive 5. Vaisselle et lessive 6. Les
dernières (2, 3, 4, et 5)
503.a. comment évacuez-vous vos déchets
ménagers? 1. Dans la cours (par terre)
2. Dans la poubelle 3. Dans le jardin 4. Dans les canalisations
5. Décharge sauvage (ordinaire) 6. Trou creusé
503.b. Et vos eaux ménagères? 1. Par terre 2. Dans
un trou creusé 3. Dans un puits perdu 4. Dans la rue 5. Dans les
canalisations
504.a. Pratiquez-vous le jardinage? 1. Oui 2. Non
504.b. Quels types de
légumes ?
505. Quelles sont les maladies dont souffrent souvent votre
ménage ?
506. a. comment jugez-vous l'état de l'environnement dans
votre quartier? 1. Mauvais 2. Assez-bon 3. Bon 4. Très bon
506.b. si c'est bon ou mauvais, pourquoi?
507. Que pouvez-vous proposer pour une bonne gestion de votre
quartier?
a. Salongo (assainissement), quelle fréquence?
b. Eclairage?
c. Poubelle (décharge contrôlée)?
d. Infrastructures d'évacuation des eaux?
Merci de votre collaboration
ANNEXE 2: Extrait de règlement sur le service
intérieur
HYGIENE ET LE SERVICE MEDICAL
Tous les occupants du camp sont concernés par
l'hygiène de l'ensemble des installations où ils vivent:
1. Les locaux et les habitations doivent être propres.
2. Les abords de ces locaux doivent être soigneusement
débroussaillés et parfaitement entretenus: il faut de plus
veiller à ce qu'il ne traîne aucun déchet ou immondice.
3. Il faut veiller à ce que qu'aucun endroit ne
retienne l'eau stagnante; en effet, l'eau stagnante est le milieu idéal
de proliféferation des mouches, des moustiques et autres insectes
nuisibles.
4. N'employer que le W.C ou latrine: tout militaire qui
satisfait ses besoins, en dehors des installations prévues doit se
rendre compte qu'il met en danger la santé de tout le camp.
5. Les déchets de cuisine et autres immondices doivent
être incinérés ou enterrés; ils ne peuvent en aucun
cas être jetés à même le sol.
6. De plus, chacun doit veiller à sa propre
hygiène.
Extrait de règlement sur le service intérieur,
éd Fév. 2001, Force Terrestre
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