II. Organisation sociale de production.
Les communautés villageoises sont dotées d'une
organisation sociale bien définie. Chaque agriculteur a ses propres
stratégies et logiques lui permettant de réguler sa vie
sociale.
Au niveau du travail champêtre qui meuble 80 % des
occupations quotidiennes des paysans, les organisations sont soit individuelles
soit collectives.
2.1. Organisation individuelle.
Elle consiste ici à l'activité d'une famille.
Certains paysans préfèrent faire leurs champs seuls avec leurs
familles. Le travail d'agriculteur nécessite une main d'oeuvre
abondante. C'est le moment où les paysans ayant de nombreux enfants sont
les plus heureux. Les paysans malgré que leurs tables soient maigres,
leurs lits sont féconds. Ainsi, certains se retrouvent avec plus de dix
enfants en charge. Que ceux-ci soient scolarisés ou pas, tous doivent
participer aux activités qui leur donne à manger, les soigne et
les habille. Le père de famille organise ses travaux en fonction des
jours disponibles.
2.2. Organisation collective.
Cette organisation prend en compte trois aspects.
2.2.1. Les «zouzouté«.
Cette forme d'organisation est en faite un regroupement de
jeunes, de femmes et d'hommes. Le terme «zouzouté« vient du
mot société qui est le fait de se mettre ensemble, l'esprit
d'union, d'équipe. Ainsi, des groupes de personnes se forment dans le
but de travailler pour des personnes désireuses et être payer. Les
groupes des jeunes hommes est pour le défrisage et la confection des
buttes. Une butte coûte 10 francs et le défrichement d'un hectare
de forêt coûte vingt milles francs. Le rassemblement des femmes est
pour le semis du riz et de l'arachide. Le semis d'un hectare de parcelle
coûte seize milles ou vingt mille francs. D'autres par contre se
rassemble pour se donner un coup de main. C'est l'esprit d'entraide les uns
envers les autres.
2.2.2. Le djélà.
Dans ce système, les participants travaillent de
façon cyclique ou tournante dans le champ de chacun jusqu'à ce
que toutes les activités de semis, de buttage, se sarclage se terminent.
La récolte est au début individuel mais en fonction du rendement
agricole de l'année, les mêmes activités peuvent reprendre.
Cette forme d'organisation pose aujourd'hui problème du fait du manque
de pluies. Les activités de groupe deviennent hypothétiques dans
la mesure où le groupe ne peut être à la fois chez tout le
monde. Après une petite pluie, chacun cherche à travailler un peu
dans son champ.
Les deux formes d'organisation précitées sont
celles utilisées le plus. Mais en fonction des récoltes, une
autre forme se présente.
2.2.3. Le léli.
Il est utilisé pour ceux qui ont cultivé des
espaces de champ très vastes allant à plusieurs hectares. Cette
forme consiste à appeler des gens de bonne volonté ou des gens
à récompenser en nature. Ce sont des moments de joie, de
réjouissances et de travail.
|