SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ACRONYMES
INTRODUCTION
1. Cadre théorique de la
méthodologie.
2. Cadre pratique de la
méthodologie
PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES
DU MILIEU ET DESCRIPTION DES PRATIQUES AGRICOLES.
CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la
population cible.
CHAPITRE II : Description des pratiques agricoles.
PARTIE II : SITUATION ENVIRONNEMENTALE A
PRIKRO.
CHAPITRE I : Notion de changement climatique.
CHAPITRE II : Identification des effets du
changement climatique.
PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE
CHAPITREII : Adaptation des paysans au changement
climatique.
CHAPITRE IV : Propositions et recommandation.
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES.
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
Les impacts du changement climatique en Côte d'Ivoire
sont mal connus vu le manque de documentations réelles. Les climats
Baouléen et Soudanais sont les principaux climats qui sont le plus
influencés par le changement climatique. Ce sont des climats plus
vulnérables du fait de la composition de leurs végétations
mais le climat Attiéen aussi n'est pas épargné. Le
degré de pluviométrie en Côte d'Ivoire a diminué. Et
la victime première de ces modifications est l'agriculteur car ses
activités étant fortement liées à la
pluviométrie et à la fertilité des terres arables.
Face à cette raréfaction de pluie, les paysans
trouvent des stratégies d'adaptation pour essayer de résoudre
leurs difficultés.
Notre étude se propose ainsi, à l'aide d'analyse
de comprendre la manière d'adaptation des paysans face aux changements
incessants de pluies et surtout dans les périodes de cultures.
Pour réaliser cet exercice de recherche sociologique,
nous avons eu recours à des visites, des entretiens avec les paysans sur
le terrain. Sans avoir eu la prétention d'avoir répondu à
toutes les interrogations dérivées de cette étude, nous
espérons qu'elle pourrait fournir des éléments capables
d'être pris en compte pour une meilleure connaissance du
phénomène et un soutient réel de l'Etat et /ou organismes
nationaux et internationaux pour les paysans.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n'aurait pu être réalisé
sans le soutien de certaines personnes à qui nous voudrions exprimer
notre profonde gratitude.
Ainsi, nous remercions :
ü Professeur ISSAKA KONE d'avoir accepté d'assurer
la direction de ce travail. Nous sommes reconnaissants pour ses conseils, sa
disponibilité et son dévouement à notre travail. Tout au
long de notre chemin pour la réalisation de ce travail scientifique, il
nous a épaulé, guidé, soutenu et suivi avec de bonnes
intentions.
ü M. KRA Kouamé Chérubin, étudiant
doctorant, pour l'attachement qu'il a eu à l'endroit de notre travail.
Nous lui sommes reconnaissants pour ses conseils, ses guides et encouragements
sans faille dont il a fait preuve à notre égard.
ü Le Sous-préfet qui nous a ouvert les portes de
son administration pour nos travaux de recherche.
ü Le chef de village de Prikro qui n'a
aménagé aucun effort pour nous permettre de réaliser notre
étude.
ü Les paysans pour leurs accueils et leurs enthousiasmes
qui ont permis une atmosphère chaleureuse pour notre étude
ü Nos parents et M. Akpoué pour son soutien tant
financier que moral qu'il a eu à notre égard.
ü Pour finir, nous remercions aussi tous ceux qui de
près ou de loin, sans être cités ici, nous ont
témoigné leurs soutiens pour la réalisation de ce
mémoire.
SIGLE ET ACRONYMES
ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement
Rural
CCF : Centre Culturel Français
IES : Institut Ethno-Sociologique
IRD : Institut de Recherche et Développement
GES : Gaz à Effet de Serre
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture.
PVD : Pays en Voie de Développement
USA: United States of America
INTRODUCTION
En Afrique, les répercussions climatiques s'observent
au niveau de la raréfaction et la modification périodiques des
saisons de pluies. L'Afrique orientale a souffert des affres de la pluie dans
les mois comme Juillet, Août, Septembre faisant des milliers de morts, de
sans abris et de réfugiés. Une sécheresse très
marquée a engendré une famine générale
principalement en Somalie. Les pays d'Afrique comme la Côte d'Ivoire sont
victimes d'une exploitation abusive de leur couvert végétal. Or
l'économie de la plupart de ces pays est agricole. Le volume des coupes
en Côte d'Ivoire a atteint son niveau le plus élevé en 1977
(5 321 000 m3) (*) avant de
décroître à (2) deux millions de m3 aujourd'hui.
La forêt ivoirienne est aujourd'hui estimée
à 2,5 millions d'hectares au lieu de 16 millions en 1960. Depuis le
nord jusqu'au sud, la végétation ivoirienne est en transformation
continue. Kouakou (E) (1990) démontre dans son étude la
dégradation de la forêt caducifoliée du " V " baoulé
en terres nues. La SODEFOR tente de modérer tant bien que mal
l'exploitation de cette forêt. Elle initie des projets de sensibilisation
de reboisement afin de pallier cette disparition car la menace est grande.
Cette disparition progressive fait que la répartition
des saisons sur l'étendue du pays est aujourd'hui mal
maîtrisée en raison des perturbations que connaît la
Côte d'Ivoire depuis une vingtaine d'année et surtout en zone de
transit que constitue le centre du pays. Ces perturbations sont dues
essentiellement à la baisse du niveau des précipitations et
à leurs répartitions sur l'année. Ainsi, les pluies se
raréfient chaque année et de surcroît dans les
périodes où les paysans commencent les activités
champêtres. Ces périodes se situent généralement en
début Mars. Les précipitations de ces cinq dernières
années vacillent et elles tournent autour de 975,42 mm de pluie de 2006
à 2010. Les saisons de pluies en fonction des mois, ne sont plus
respectées. Cela témoigne de la perturbation et des
difficultés des paysans à s'organiser et à gérer
leur calendrier cultural. Afin d'éviter tout calcul cherchant les bonnes
périodes pour faire leurs champs, ceux-ci se contentent de suivre leur
calendrier habituel, quitte à ce que la récolte soit bonne ou
mauvaise.
Si l'agriculture nécessite une bonne et
régulière pluie, aussi les récoltes témoignent de
la régularité de la pluviométrie au cours de
l'année agricole. Ainsi, lorsque la pluie ne tombe pas, cela se
répercute sur les récoltes. Or les récoltes ont pour
fonction d'une part, de nourrir les paysans et de leur donner une
autosuffisance financière d'autre part. Les mauvaises récoltes
drainent une famine au sein des populations. Celle-ci s'accentue
particulièrement après les périodes culturales. Car, la
vente d'une grande partie du riz et des produits vivriers (l'arachide) sert
à la scolarisation des enfants, à l'achat des effets
vestimentaires de la famille et à faire les fêtes de fin
d'années. La partie restante sert à la consommation et à
faire les futurs champs. Souvent, ce stock se voit diminué
considérablement avant l'arrivée des périodes pour les
nouveaux champs. Dans la région du N'zi Comoé et dans la
Sous-préfecture de Prikro, il y a une irrégularité
incessante de pluie surtout au moment des périodes culturales où
s'apprêtent à faire les champs. Alors, comment ces paysans
font-ils ? Comment s'adaptent-ils face à ces changements non
habituels ? Ont-ils des stratégies d'adaptation ?
Ainsi, cette étude se propose d'analyser les
stratégies d'adaptation des paysans au changement au niveau de la
pluviométrie. Pour répondre à cette préoccupation,
notre travail va s'articuler autour de trois grandes parties :
ü La première partie est consacrée à
la présentation des caractéristiques du milieu et à la
description des pratiques agricoles. Il s'agira dans cette partie de faire
l'étude socio-anthropologique de la population cible et de montrer les
différents pratiques agricoles des enquêtés.
ü La deuxième partie servira à montrer la
situation du changement climatique vécue par les paysans. Le changement
climatique et ses effets sur la santé de l'homme et au plan
écologique.
ü La troisième partie nous permettra de montrer la
perception et les stratégies d'adaptation des paysans face au
changement climatique. Ce travail sera consacré à
présenter les explications données par les paysans de la nouvelle
situation climatique et les stratégies qu'ils adoptent pour se tirer des
affres du climat.
Tout travail scientifique requiert une méthodologie.
Celle-ci se définit comme la voie qui conduit à la
vérité scientifique. Dans ce travail, la méthodologie va
s'appuyer sur le cadre théorique et pratique de la méthodologie.
I. Cadre théorique de la
méthodologie.
1. Justification du sujet.
La pertinence d'une argumentation réside en sa
justification. Celle-ci doit se faire dans une certaine rigueur scientifique.
Dans cette logique, le choix du thème de l'étude est
motivé par deux raisons : l'une académique et l'autre
scientifique.
1.1. Justification académique.
Cette étude répond à une exigence
académique du département de Sociologie et d'Anthropologie de
l'Université de Bouaké. Il s'agit pour les Etudiants en
Maîtrise, de renforcer leurs initiations en termes de recherches
scientifiques. Elle permet à ceux-ci de mettre en exergue les
connaissances théoriques apprises durant les quatre (4) années
d'apprentissage sociologique. Ainsi, notre thème de recherche est :
« stratégies d'adaptation paysanne face au changement
climatique dans la Sous-préfecture de Prikro. »
1.2. Justification scientifique.
Depuis l'indépendance, le milieu agricole ivoirien est
le maillon principal de l'économie. Mais les acteurs de ce milieu
rencontrent bien des difficultés. Et surtout dans la région du
N'zi Comoé et en l'occurrence ceux de la Sous-préfecture de
Prikro qui sont sous le poids de problèmes d'ordre écologique,
économique et sociale. La pauvreté et la misère sont
présentes au sein de cette population vieillissante du fait de l'exode
rural des jeunes. Les filles au travail de fille de ménage (servante ou
bonne) et les garçons à celui de bascott au sud du pays. La
majorité de ceux-ci sont poussés par la raréfaction des
pluies dans la région. Alors que sans pluie, les rendements agricoles
sont médiocres et l'agriculture, pour beaucoup d'entre eux, est la seule
activité lucrative dans cette zone rurale.
La variabilité négative de la
pluviométrie à Prikro témoigne d'un changement progressif
et accentué du climat. Aussi, ce phénomène se
présente d'ordre mondial. Puisque les grandes puissances mondiales
s'accordent à la recherche de solutions adéquates pour le
pallier.
Ainsi, nous sommes guidés par le choix de ce
thème par un souci de compréhension de l'adaptation des paysans
à cette situation nouvelle.
Une recherche de solution à travers cette étude
pourra permettre d'avoir des remèdes adéquats.
2. Problématique
2.1. Question de recherche.
Toute recherche scientifique sous-tend des questionnements qui
aboutissent à des constats. Pour cette étude, la question de
recherche est : quelles stratégies les paysans de Prikro
mettent-ils en place pour s'adapter au changement climatique ?
2.2. Objectif de recherche.
L'objectif général de cette
étude est d'analyser la manière d'adaptation des paysans au
changement au changement climatique.
De façon spécifique, il s'agit
de :
ü identifier les changements climatiques à
Prikro ;
ü déterminer les stratégies d'adaptations
des paysans.
2.3. Hypothèses.
ü le phénomène du changement climatique est
en recrudescence dans la Sous-préfecture de Prikro.
ü aucun paysan n'adopte de stratégies d'adaptation
au changement climatique.
3. Revue critique de la
littérature.
Aucun travail d'étude et de recherche ne peut
s'avérer scientifique sans au préalable réviser les
ouvrages ayant déjà traité le thème en question. La
revue de littérature permet de s'informer des travaux effectués
et de se familiariser avec le thème. Elle consiste à faire la
récession des écrits (N'DA, 2006). Elle permet de définir,
de délimiter notre étude et de comprendre les concepts
clés de notre sujet de recherche.
Les impacts du changement climatique incluent des
considérations d'ordre technique, scientifique, social et
environnemental. Vu l'importance que revêt la problématique du
changement climatique, certains auteurs ont publié des ouvrages pour
attirer l'attention de tous. La majeure partie des écologistes et /ou
travaux effectués sur le phénomène laissent constater les
effets dramatiques d'un changement climatique en comparaison d'avec les normes
écologiques antérieures. La grande partie des ouvrages sont tous
unanimes sur le fait que les paysans sont ceux qui ressentent le plus les
changements induits. Les acteurs de ces modifications quantitatives sont les
hommes. Faucheux et al
(1990), énumèrent toutes les menaces
susceptibles de mettre à mal le déroulement normal de
l'environnement dans le monde entier. Les causes du développement des
facteurs qui causent le développement des conséquences
négatives du climat, de l'environnement sont les hommes. Les industries
humaines produisent les chlorofluorocarbones, substances chimiques qui
s'attaquent à l'ozone stratosphériques. Cette augmentation des
CFC a engendré la diminution de la couche d'ozone et l'accroissement de
l'effet de serre. Pour eux, les solutions pour résoudre le
problème environnemental doivent venir des grands pollueurs comme les
Etats Unis d'Amérique, la Chine, la Russie. Ce qui parait absoudre est
que la plupart ces pays sont moins favorables à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre. Les conventions et protocole
sont élaborés, votés. Mais l'application de ceux-ci pose
problème. Car le respect de ces protocoles comme celui de Kyoto pourrait
réduire l'économie de ces pays. Or le fait parler de
développement durable, c'est mettre en exergue la protection de
l'environnement.
Ils pensent que si aucune mesure n'est prise, certain
consensus scientifique existent pour avancer que ce seront les régions
subtropicales déjà le plus défavorisées qui
présenteront la plus grande sensibilité. Un approfondissement des
déséquilibres entre Nord et Sud risquent d'en résulter
avec, comme région menacées, l'Océanie, le sud-est
asiatique, une partie de l'Afrique et les pays du pourtour
méditerranéen.
C'est dire que le changement climatique pourrait faire
apporter des bouleversements climatiques, des horizons non vivables aujourd'hui
pourront être habités plus tard.
Dans l' agriculture par exemple, le changement global
risquerait d'avoir pour les riches terres à céréales de la
prairie canadienne un effet désastreux, mais la prolongation de la
saison de végétation pourrait s'avérer tout à fait
bénéfique pour l'agriculture irlandaise, finlandaise ou
soviétique.
Afin d'éviter ces bouleversements dont nul ignore les
conséquences, il serait bien de mettre des digues pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre. Le pollueur-payeur en est
une réalité mais reste que théorique. Les pays riches sont
ceux qui doivent faire des efforts afin de résoudre le problème
du changement climatique car les PVD sont mal placés pour gérer
une politique d'adaptation en raison de leurs endettements et de leurs
incapacités à mobiliser les capitaux nécessaires. Quelques
soient les stratégies passives, adaptatives ou préventives,
adoptés par ces Etats, voire leurs agricultures, pour remédier
à ces menaces sur l'environnement, ils sortiront perdants. La voie
évidente de ces pays est de trouver des stratégies adaptatives
certes inefficaces mais qui permettent plus ou moins d'avoir de bonnes
récoltes.
MONNIER (1990) lie la cause
principale du changement climatique aux feux de brousse et à la culture
sur brûlis effectués par les paysans. Ces comportements sont des
pratiques traditionnelles perpétuées de génération
en génération qui aujourd'hui constitue une menace pour le climat
forestier. C'est dire combien les pratiques traditionnelles aussi mettent en
difficultés les paysans qui les adoptent et les trouvent normales. La
recherche d'un gibier et le champ d'igname ou de riz à travers l'usage
du feu constitue un mode de vie à restreindre de la vie agricole. En
effet, il montre le rapport entre les pluies et la disponibilité
forestière. Là où existe la forêt, la pluie est
abondante. C'est dire qu'une forêt dense favorise une
pluviométrie abondante. Cela parait une évidence dans la mesure
où nous nous situons dans une loi de cause à effet. La
densité pluviométrique dans une végétation
témoigne du type de végétation elle-même. Le respect
du cycle de l'eau est de mise. Alors, ce dysfonctionnement climatique incombe
à l'homme acteur du milieu. Il devient son propre destructeur.
Dans cette optique d'énumération de cause,
PELT J. Marie
(2001) évoque les exactions subies par la
biodiversité. Il ressort que l'exploitation abusive de la faune et de la
flore ont contribué à la diminution du dispositif forestier et au
renforcement de l'aridité du climat. La détérioration de
la saison des pluies dans la durée comme dans son intensité se
manifeste par une dégradation progressive des paysages
végétaux. Alors, l'on constate les pertes en terres arables du
fait de l'érosion. Les sécheresses fréquentes, plus que
tout autre facteur, ont contribué à fragiliser davantage les
écosystèmes les rendant plus vulnérables à la
moindre perturbation et accélèrent le rythme de
dégradation des ressources biologiques. Pour lui, le destin de l'homme
est parfaitement inséparable de celui de la nature dont elle a besoin
pour subsister. Sans elle, point de nourritures, point de vie. La nature
à l'inverse, n'a pas besoin de l'homme : qu'il vient à
disparaître et elle rebondira aussitôt, dans sa diversité et
sa luxuriance que seul pourra interrompre un cataclysme cosmique majeure comme
par exemple l'ultime transformation du soleil. Donc, puisque l'homme a besoin
de la nature et la nature n'a apparemment pas besoin de lui, il convient de
revoir la distribution des rôles et des partitions : le fameux
principe de précaution exige que l'homme approche la nature avec respect
et humilité.
HAXAIRE C,
(2002) s'est plus intéressé aux perceptions des
paysans du changement. Il ressort de cette étude que les Gouro de
Côte d'Ivoire perçoivent la grande variabilité
saisonnière du réseau hydrographique comme le non respect
contemporain des pratiques ancestrales. L'incrédulité et/ou la
connaissance de nouvelles religions ont terni et sali l'image ancestrale.
Alors, la variabilité climatique est la manifestation colérique
des aïeux. Cette situation a pour corollaire sécheresse et
dégradation des ressources biologiques. Les pactes sellés ne sont
plus respectés comme jadis. Il appartient aussi aux hommes d'apaiser
leur colère afin d'avoir leurs faveurs. Le sous-entendu est que se sont
les ancêtres qui donnent la pluie. Leurs bonnes humeurs se
répercutent sur la vie sociale, climatique et traditionnelle des
êtres vivants. Les ancêtres représentent des dieux à
adorer, à vénérer afin d'être dans leurs bonnes
grâces.
Par ailleurs, HEMOND A. et
al (2002) ont mémé une
étude porté sur les Nahuas dans l'Etat de guerrero au Mexique.
Celle-ci laisse voir une liaison étroite entre ce peuple et la pluie.
Ces auteurs analysent l'importance de la pluie dans cette région. Cette
population donne à la venue de la pluie un pouvoir venant de Dieu et des
saints. En fait, ils attribuent à chaque période de leur
calendrier cultural un saint catholique. Ainsi, ils maîtrisent leur
calendrier cultural à la lettre, période par période. Pour
eux, la pluie est certes une oeuvre divine mais aussi associée aux
comportements humains. Car il ne pleut plus parce que les hommes agissent mal.
Ils sont sans ignorés que la forte démographie, la
déforestation, la mauvaise gestion des ressources naturelles sont
à la base du manque de pluie. Alors, ils essaient de s'adapter à
travers des stratégies. Cette adaptation s'effectue uniquement au
niveau du changement des anciens outils par de nouveaux.
En effet, les Nahuas dans l'Etat de Guerrero au Mexique
s'adonnent à l'usage d'autres types d'outils adaptés. Ce sont des
outils qui creusent plus le sol afin de mieux retenir le peu de pluie qui
tombe. Cette stratégie qui permet au sol de retenir plus d'eau donne
aussi la possibilité, aux grains mis en terre d'échapper aux
animaux ravageurs. Car du fait de la raréfaction des pluies, les animaux
trouvent de moins en moins à manger. Cette stratégie simple et
admissible à tous permet aux Nahuas d'avoir un peu de bonne
récolte.
Mais cette stratégie s'avère insuffisante face
aux pénuries aggravées de vivres et d'eau. Les paysans sont
obligés de migrer vers des surfaces plus prometteuses. Cette migration
s'avère conflictuelle du fait de la convoitise de la
propriété des zones d'accueil. Le nouveau venu se présente
comme un envahisseur potentiel. Cette situation favorise l'exode des jeunes
vers les villes à la recherche de travail.
Et selon DUPRE et al
(1999), ces difficultés sont dues à la forte
croissance démographique des populations paysannes. Car, la demande de
forêt est forte par rapport à la disponibilité. Les terres
arables sont les plus demandées or leurs superficies baissent de
cultures en cultures. Deux schémas résultent de cette baisse.
D'une part, des conflits s'installent entre populations d'accueil et les
nouvelles venues et des mesures et comportements d'adaptations des populations
d'autre part. Il faut retenir que pour les paysans la menace climatique semble
le problème crucial de l'agriculture et la forte démographie et
la migration des populations augmente le taux de croissance de l'espace
utilisé par l'agriculture. Ainsi, les stratégies qu'adoptent les
paysans en Aribinda sont plus organiques. Ils utilisent de nouveaux outils et
la fumure pour donner plus de force aux plants. Mais comme pour beaucoup de
paysans à la recherche de stratégies, les paysans à
Aribinda restent impuissants quand la pluie n'a pas arrosé la fumure et
les plants.
Pour ce qui concerne les mémoires et thèses, il
y a eu peu d'écrit sur le changement climatique : ses causes, ses
conséquences et ses prévisions. Dr
AMAN S. (2000) dans sa
thèse parle de l'exploitation abusive de la forêt ivoirienne.
Cette exploitation sauvage a diminué le couvert végétal.
Elle s'est faite et continue de se faire en grande partie industriellement. La
coupe des grumes pour l'usage industriel a permis de dégrader fortement
la densité de bois par hectare dans les forêts ivoiriennes. A
côté de cela, on a les populations rurales qui utilisent la
forêt pour se nourrir, se soigner et se distraire. Ces actions sont
considérées par eux comme normales car cela émane de leur
tradition. Ici, l'auteur dépeint le sabotage de la forêt
ivoirienne sans évoquer les conséquences d'une telle action sur
l'environnement et la vie des hommes. Parlant toujours de la forêt,
KOMENAN (2005), fait ressortir les
bénéfices engendrés par l'exploitation de cette
forêt ivoirienne en l'occurrence celle de la région de
l'indenié. Ces bénéfices se répercutent aussi bien
sur la population que sur les exploitants. L'exploitation a permis
l'acquisition d'infrastructures bénéficiant aux populations
locales. Mais la forêt est en train de disparaître car cette
gestion passe par le développement durable ayant un volet social,
écologique et environnemental. Alors s'installe des conflits et/ou des
mesures et comportements d'adaptations.
Plusieurs de ces ouvrages ont évoqué les causes,
les conséquences du phénomène climatique tant bien dans le
monde, en Afrique qu'en Côte d'Ivoire. Par contre certain abordent
l'adaptation des paysans face au changement climatique dans certaines
localités. Des paysans trouvent des mesures d'adaptation leur permettent
de réduire les conséquences du phénomène
climatique. Mais malheureusement ces stratégies se retrouvent
inefficaces faces au changement climatique. Nous déduisons une
conscience efficiente des paysans de l'effectivité du changement dans
leurs milieux. Dans la mesure où d'autres trouvent des mesures
d'adaptations, quels comportements ceux de Prikro adoptent-ils face à
ces changements ? Ont-ils les mêmes stratégies ou en
possèdent-ils davantage ? Aussi, les changements sont-ils effectifs
dans cette localité ?
Ainsi, les réponses à ces questions
constitueront l'essentiel de notre travail.
La méthodologie consiste à préciser
comment le problème à l'étude va être
« piégé » par les activités et les
instruments qui permettront d'arracher des parcelles de vérité.
En terme claire, la phase méthodologique concerne tout le plan de
travail qui dictera les activités à mener pour faire la recherche
(PAUL N'DA, 2000). Elle est la marche rationnelle pour arriver à la
connaissance ou à la démonstration de la vérité. On
considéra la méthode d'une recherche comme l'ensemble des
opérations intellectuelles permettant d'observer, de décrire,
d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité
étudiée.
Tout travail scientifique se base sur une méthodologie.
Celle-ci se définie comme la recherche ou la science de la voie en
Sociologie. Cette voie est l'indicateur qui conduit à la
vérité scientifique. Il s'agira ici de présenter
l'ensemble des outils techniques pour l'enquête proprement dite.
II. Cadre pratique de la méthodologie
Cette partie traite des procédés
méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre
les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la
présentation du cadre de l'étude, la population de l'étude
et la méthode d'échantillonnage, la présentation des
instruments de recherche, la collecte d'informations et
la méthode d'analyse.
1. Délimitation du champ
d'étude.
La problématique du changement climatique à
Prikro représente un sujet très important. Mais pour ne pas avoir
à étudier un champ trop vaste qui nécessiterait assez de
moyens, nous avons trouvé nécessaire de ne pas effectuer une
étude sur toute la sous-préfecture de Prikro, raison pour
laquelle, cette étude est circonscrite au seul village de Prikro.
1.1. Champ géographique.
La Sous-préfecture de Prikro est limitée par les
Sous-préfectures suivantes :
ü Au Nord, Famienkro ;
ü Au Sud, Koffi Amonkro ;
ü A l'Est, Anianou et Nafana et
ü A l'ouest, M'bahiakro.
Elle comprend deux (2) cantons :
ü Le canton Andoh ou Anoh
ü Le canton bradafouè
Le canton Anoh est organisé en tribus et comporte cinq
: Attoungbré, Bidjô, Famoro, Yengah, et N'guié. La tribu
Bidjô comprend : Abédeni, Babrasso, Bendessankro,
Bétié, Bofoimbo, Gbrakro, Katéman N'guessankro,
Languèsan et Prikro, le chef-lieu où nous avons mener notre
étude.
Prikro se trouve à 325 km d'Abidjan et 183 km de
Bouaké. Il se situe sur l'axe suivant : Daoukro- Ouellé-
Amankro- Koffi Amonkro- Prikro-Groumania- Dabakala.
1.2. Champ social.
Il s'agit ici de savoir qui interroger pour la collecte des
données. Nous avons identifié trois (3) groupes sociaux :
les paysans, les agents de la Sous-préfecture et un agent de
l'ANADER.
Au niveau des paysans, notre choix s'est porté sur le
chef de village, le secrétaire du chef et trois (3) notables pour leurs
connaissances ethnologiques. Nous nous sommes par la suite
intéressés au reste de la communauté à travers
trois (3) classes d'âge : les vieux, les adultes et les jeunes.
Ainsi, avons-nous interrogé dans chaque classe d'âge cinq (5)
personnes.
En ce qui concerne les agents préfectoraux, nous avons
interrogé le Sous-préfet et deux (2) de ses agents. Nous avons
opté pour cette catégorie de la population pour avoir la
situation écologique, le niveau d'exploitation des forêts et leurs
catégories, les limites administratives de la sous-préfecture et
les avis de ceux-ci de l'adaptation des paysans en fonction de la variation des
saisons pluviométriques.
Concernant l'agent de l'ANADER, nous nous sommes
intéressés à lui pour avoir les prélèvements
métrologiques et avoir l'apport de cette structure dans l'adaptation.
1.3. Champ sociologique.
Dans notre étude, l'intérêt s'est le plus
focalisé sur le ''comment '' de l'intérêt des comportements
des paysans à s'adapter à ce phénomène grandissant.
L'accessibilité aux paysans n'a pas posé problème. Les
visites dans les champs ont été riches de convivialité et
de joie. Car, ceux-ci manifestaient des sentiments de fierté et de
satisfaction pour l'intérêt porté à leur
égard.
1.4. Champ écologique.
La sous-préfecture de Prikro baigne dans un climat de
type baouléen de transition à sécheresse très
marqué avec une période d'harmattan. Il comporte quatre (4)
saisons :
ü Une grande saison de pluie allant de Août
à Novembre ;
ü Une grande saison sèche de Novembre à
Mars ;
ü Une petite saison de pluie de Mars à
Avril ;
ü Une petite saison sèche de Mai à
Juillet.
Elle dispose d'un climat Baouléen instable envoisinant
celui du soudanais. Elle est très pauvre en cours d'eau. A l'exception
du fleuve Comoé dans le département, les rares autres cours d'eau
sont saisonniers. Tout de même, elle a des bas-fonds dus à de
nombreux bassins versants favorables à la riziculture. Aussi, la nappe
phréatique est insuffisante rendant difficile le problème d'eau
en particulier en saison sèche. Alors, surviennent les nombreuses
coupures d'eau courante.
2. Les techniques de collectes de
données.
2.1. Etude documentaire.
Premier support par excellence, la recherche documentaire
occupe une place importante dans l'évolution d'un travail scientifique.
Aussi, est-elle la première démarche dans la réalisation
de notre travail.
Cette étude a concerné les ouvrages
méthodologiques, généraux, spécifiques et les
articles. Les données recueillies ont rendu possible d'une part, la
connaissance du phénomène du changement climatique et les
changements opérés au niveau de la pluviométrie sur le
terrain d'autre part.
De plus, ces documents ont permis le renforcement des
connaissances théoriques des approches permettant de décrire, de
comprendre et d'analyser un problème posé. Ces ouvrages
proviennent des bibliothèques des institutions suivantes : CCF,
IRD, IES et MINAGRA
2.2. Echantillonnage.
L'échantillonnage nous permet de comprendre ce qui se
passe dans la population sans avoir à interroger chacun des individus.
C'est l'opération par laquelle on sélectionne ou on choisit, les
individus qui constitueraient l'échantillon. Le but de
l'échantillonnage est de fournir suffisamment d'informations pour que
les inférences concernant la population puisent être faites. Pour
notre échantillonnage, les variables sont l'âge et le vécu
ou la durée d'expérience dans le métier d'agriculteur.
L'âge est comprise entre vingt ans et plus. Un enquêté
à être interrogé doit avoir vingt ans au minimum et au
moins cinq ans d'expérience à faire les champs.
Pour notre étude à caractère qualitatif,
il faut noter que nous avons utilisé l'échantillonnage
raisonné où le chercheur sélectionne un échantillon
qui semble représentatif de la population cible. Car, le vécu
représente un élément essentiel dans l'opinion des
enquêtés. La recherche qualitative se rapporte habituellement
à un petit échantillon sélectif en raison de la nature des
études approfondies et l'analyse des données necessaires.
Les individus pris en compte pour l'échantillon
témoignent d'une expérience d'au moins cinq ans dans les
activités champêtres et de vécu au village. Ainsi, vont
constituer l'échantillon les personnes suivantes.
La taille de l'échantillon
ü Le Sous-préfet ;
ü Trois (3) agents préfectoraux ;
ü Un agent de l'ANADER ;
ü Le chef de village ;
ü Trois (3) membres de la notabilité ;
ü Cinq (5) paysans vieux et/ou vieilles de 51 ans et
plus ;
ü Cinq (5) paysans adultes (hommes) de 36 à 50
ans ;
ü Cinq (5) paysans adultes (femmes) de 36 à 50
ans ;
ü Cinq (5) paysans jeunes (hommes) de 20 à 35
ans ;
ü Cinq (5) paysans jeunes (femmes) de 20 à 35
ans.
2.3. L'observation directe.
Cette technique de collecte de données est
utilisée pour cerner une situation précise. Elle est
l'opération qui consiste pour le chercheur à procéder
directement au recueil des informations par le simple fait d'observer. Pour
mieux s'imprégner de la réalité sociale vécue. Elle
nous a permis de constater le changement de la pluviométrie dans les
périodes de cultures. Les visites effectuées dans les champs ont
permis de voir les retards sur les périodes habituelles de cultures
depuis jadis. Elle nous a permis de voir certaines stratégies
d'adaptation des paysans et de les voir à l'oeuvre.
2.4. L'entretien semi-directif.
Cette technique a été utilisée du fait de
l'intérêt porté sur les comportements des acteurs face
à un phénomène. Elle nous a permis d'abord d'avoir
l'organisation sociale des sujets avec la chefferie. Ensuite, de mieux
appréhender les opinions des acteurs face au changement climatique et
enfin, de mieux constater les changements de la densité de la
pluviométrie surtout dans les périodes de cultures. Cette
technique assure la comparabilité des résultats.
3. Méthodes et théorie
d'analyse.
3.1. L'analyse qualitative des données :
l'approche phénoménologique.
La méthode qualitative vise à travailler sur de
petits nombres de cas. Elle s'appuie essentiellement sur les données
factuelles c'est-à-dire les faits souvent simples et ordinaires de la
vie quotidienne pour produire de la connaissance scientifique. La recherche
qualitative implique une large variété d'approches qui
sont : l'approche phénoménologie, l'approche de la
théorie ancrée ou « méthode d'analyse
systématique », l'approche biographique, l'étude de cas
et l'approche ethnologique. L'approche utilisée est la
phénoménologie. Elle s'intéresse à l'étude
des phénomènes sociaux comme expérience vécue par
les acteurs. Elle accorde l'importance à l'interprétation que le
sujet donne des évènements qu'il vit. Elle favorise l'intuition
synthétique et l'expérience vécue (N'DA, 2006). Cette
approche selon Husserl (1913) permet de comprendre la signification sociale
d'un phénomène. Les phénomènes sociaux nouveaux
engendrent des comportements nouveaux allant à des stratégies
d'adaptation. Les phénomènes apparaissent avec des comportements
d'adoption ou de refus et de combat. Ainsi, les comportements suscités
par le phénomène constituent eux-mêmes des objets à
réflexion. L'approche phénoménologique nous a permis de
comprendre et expliquer les comportements nés des conséquences
négatives du changement climatique. Les acteurs sont animés de
normes et logiques différentes. Il n'ya pas
d'homogénéité dans les prises de décisions et de
réactions face à un problème.
A travers cette analyse, il s'agit pour nous de classer et
d'interpréter les données recueillies avec les techniques de
l'observation et de l'entretien semi-directif selon leurs concordances.
3.2. L'analyse compréhensive.
L'analyse compréhensive considère l'individu
comme l'unité de base, il est l'unique porteur d'un comportement
significatif. Elle est la saisie intellectuelle ou affective du pourquoi et du
comment de ce que l'on observe (Grawitz, 1995). Ici, il s'agit pour nous de
chercher à connaître le comment de l'adaptation à une
situation nouvelle, un phénomène nouveau. Toute situation
nouvelle est sujette à réflexion et engendre des comportements
nouveaux qui permettent soit de dompter, soit d'être dompter.
3.3. La théorie de l'habitus de Pierre
Bourdieu.
Le concept d'habitus désigne l'ensemble des goûts
et aptitudes acquis par un individu dans la société au cours du
processus de socialisation. L'habitus est un système
générateur de pratique. L'individu vit dans la
société en fonction des expériences sociales. Elles sont
liées à une classe sociale et à une culture. Alors, les
individus auront les mêmes habitudes, les mêmes façons de
penser. Ils ont en commun un capital culturel.
GRAWITZ (1994) définit l'habitus comme un ensemble de
dispositions durables où sont intégrées les
expériences passées. Il fonctionne comme une grille de
perceptions, jugements, actions, capables d'inspirer les activités
différents, grâce à la possibilité offerte par le
système de résoudre des problèmes variés, mais
cependant analogues en profitant des expériences
précédents dont les résultats ont permis la correction.
Bourdieu a mis à travers ses recherches en Algérie un capital
théorique en grande partie constitué par l'anthropologie
structurale. L'habitus demande à être compris comme une grammaire
génératrice de pratiques conformes aux structures objective dont
il produit : la circularité qui préside à sa
formation et à son fonctionnement rend compte d'une part de la
production des régularités objectives de comportements et
d'autres part, de la modalité des pratiques reposant sur l'improvisation
et non sur une exécution de règles. Les paysans sont
culturellement liés par des activités champêtres et toutes
les pratiques relevant de ces activités. Les paysans ne jouissent pas de
règles établies leurs permettant de réagir aux
conséquences négatives du changement climatique. Les
comportements d'adaptation résultent de réflexion
d'expérience vécue par les acteurs. Ces stratégies
d'adaptation au fil de l'usage constituent à leur tour des habitudes
dans le quotidien des paysans.
Ainsi, la pratique des activités champêtres dans
les mêmes périodes chaque année devient un habitus des
paysans. La théorie de l'habitus nous permet de comprendre et analyser
les comportements des paysans face au changement climatique.
4. Difficultés et limites de
l'étude.
4.1. Difficultés de l'étude.
Le phénomène du changement climatique semble
nouveau dans les institutions universitaires et étatiques ivoiriennes
malgré l'existence d'un projet sur le phénomène. Des
études sur l'impact réel du phénomène en Côte
d'Ivoire n'ont pas été effectuées. Les simples
prélèvements de pluviométrie ne rendent pas
résolument compte de l'avancée du phénomène. C'est
dire combien il est difficile de trouver des écrits, mémoires et
thèses sur le phénomène en ce qui concerne la Côte
d'Ivoire. Et là où existent des données, l'accès
est difficile du fait de protocoles lourds. Car, la mystification du savoir
basée sur l'oralité intrinsèque à l'Afrique se
répercute dans la gestion de l'information dans certaines structures
privées et publiques. Il y règne une réticence de la mise
à disposition effective des informations.
4.2. Limite de l'étude.
Les informations recueillies sont soumises au temps car c'est
les opinions des acteurs qui ont été relevés. Les
informations peuvent changer du fait des acteurs car ils évoluent. Aussi
une bonne connaissance des impactes du phénomène permettra
d'avoir une information abondante. Et une évolution du
phénomène permettra une étude spécifique de
celui-ci.
Après avoir assis les bases méthodologiques,
nous allons entrer dans la phase active de notre travail. Cette première
phase consiste à la connaissance de la population cible et du milieu.
PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DU MILIEU
ET DESCRIPTIONS DES PRATIQUES AGRICOLES
CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la
population cible.
I. Histoire du peuplement.
Autrefois appelée Mongo, la région de Prikro,
située entre le 7eme et le 8eme degré de la latitude nord, a
été l'objet de plusieurs courants migratoires dont les plus
importants sont :
ü Les mandé, venus du Mali ;
ü Les Alluis, Agni et Ashantis du Ghana ;
ü Les N'guins dont l'origine n'est pas connue avec
certitude.
Ces populations, qui portent toutes le nom Anoh ou Andoh, ont
été regroupées en deux (2) cantons : le canton Anoh
avec chef-lieu Famienkro et le canton Badrafouè, dont le chef-lieu est
Anianou.
Les Anoh parlent tous la même langue qu'est l'Anoh.
Cependant, le Dioula est couramment parlé en raison de la forte
influence de l'Islam, la religion dominante. Quant aux N'guins, ils ont
conservé leur langue.
1.1. Période précoloniale.
Les premiers habitants du pays seraient les Senoufo-Guimini au
Nord et les Baoulé-Abbè au sud. Ensuite viennent les Alluis qui
se réclament du groupe Akan. En dernière position, arrive un
groupe de Mandé musulmans qui occupe le nord et le centre du pays
jusqu'à Nafana et Tétessi. Ces immigrants seraient originaires de
deux (2) régions distinctes : gbangan et Mango sansan situés
dans la vagbona. Leur migration se situerait vers la fin du 17eme
siècle. Conduit par Benye-Missa, ils seraient arrivés dans la
région avec des chevaux et une quantité importante de coran.
Leurs villages furent Benian et Anianou. Dans ce dernier village, un
célèbre marabout du nom de Karamoko Ouangara construit la
première mosquée du pays Mango. A sa mort, il fut remplacé
par un marabout de Kong du nom de Keremou Kamahaté qui
préféra s'installer à Groumania.
Au cours de la première moitié du 18eme
siècle (entre 1700 et 1750) un groupe d'origine Agni et Ashanti se
présenta sous le nom d'Annofouè. Ils étaient nombreux,
mais ils acceptèrent la souveraineté des Benyes. Ils
s'installèrent de la façon suivante :
ü Les Assahuéfouè fondèrent les
villages de Assouadiè, Attoumabo ;
ü Les denguira fondèrent les villages d'Ahouan
dans le Sud ;
ü Les Ashantis venus de Kumassi fondèrent Aka
Koumouékro, Samanzan et zanzansou.
Vers 1750, un autre groupe d'envahisseurs vint de l'Est,
c'étaient les N'guins. Ils s'installèrent entre Kamélesso
et Prikro avec l'accord du Roi Mango. Ils étaient regroupés en
deux (2) tribus :
ü Les Bidrossou (chef-lieu Prikro)
ü Les yengrassou (chef-lieu babakro).
Enfin un dernier groupe de migrants nommé Yfouè
seraient arrivés à une date non précisée. Il
semblerait que les Yfouè soient les mêmes que les N'zifouè
ou les Badrafouè mentionné par les sources récentes. Ils
seraient venus du Ghana actuel sous le commandement de Soma Adi et auraient
soumis les Alluis. Eux aussi reconnaissent la souveraineté du chef des
Attingbré (Anno). Leur chef-lieu était Anianou.
1.2. Période coloniale.
C'est en 1889 que le gouverneur Binger signa un traité
d'avec le Roi du Mango, plaçant son pays sous protectorat
français. Ce traité fut signé avec kouabenan Kpan, porte
canne du Roi Diangoli.
En 1903, les chefs réunis à Groumania sous la
présidence du commandant de cercle de Kong, couronnèrent AKOU
Morou, Roi du Mango. Les populations du Mango étaient regroupées
en deux cantons :
ü Anno ou Andoh
ü Badrafouès.
II. Organisation culturelle.
2.1. Organisation de la chefferie.
La chefferie de Prikro est organisée selon le model
Akan. On a :
ü Le chef du village ;
ü Le kamélémassa ou chef des jeunes (qui
n'est pas forcement jeune)
ü Les Notables
ü Les sujets.
Autour de chef, on a le porte canne, la reine mère et
le chef terrien. Prikro est le chef-lieu de la tribu Bidjô avec neuf (9)
villages sous son commandement. La chefferie de Prikro est assurée par
deux (2) cours de façon alternative. On a la cours de
Ewuébouè et de Adi Blé. La population de Prikro est
composée d'immigrés, d'allogènes et d'autochtones
composés de quatre quartiers :
ü Les gbagbossoufouè ;
ü Les clagbatin ;
ü Les sayussoufouè et
ü Les N'vali allouo.
2.2. Organisation du travail.
Le " fô " est le jour décrété
férié ou « mauvais jour » pour les
activités champêtres. C'est en fait le jour où l'on ne doit
pas aller au champ. En fonction de la situation géographique de votre
champ, un jour de la semaine est "fô ". On a les jours suivants :
ü A l'Est de Prikro, le vendredi ;
ü Au Sud, le lundi ;
ü Au Sud-ouest, le mercredi ;
ü Au Nord, le troisième jour du "fo" de la semaine
et est appelé "pi".
De plus, un lundi, " afô kisié " ou un vendredi,
« ananya« est désigné pour discuter de la vie du
village. Le jour ferié est institué dans le sens contraire des
jours de la semaine. En effet, si le dimanche est ferié, le prochain
sera le samedi suivant. Les sept (7) jours de la semaine se dénomment
comme suivent : lundi = "kisié", mardi = "djôrè",
mercredi = "mlan", jeudi = "ouwué", vendredi = "ya", samedi =
"foué" et dimanche = "monnin".
Il y a une division de travail entre femme et homme
même si tous deux font le défrisage des forêts. Aucune loi
ne stipule sur la division du travail. Tout de même, ce sont les hommes
qui ont en charge les buts et le tutorat des plants d'igname. Avec la
désertification, il n'y a plus d'arbre pour supporter les plants
d'igname. La place des enfants se situe à la surveillance des champs de
riz. Les cultures maraîchères reviennent principalement aux
femmes.
A l'exception du mil et du sorgho, toutes les cultures
vivrières se font à Prikro. Et les cultures saisonnières
ont besoin de pluie de façon périodique.
L'année agricole dure douze (12) mois. Elle est un
cycle qui commence avec la récolte et se termine avec elle. En effet,
c'est au cours des récoltes de l'igname que commence le
défrisage des forêts pour les nouveaux champs. Voici le
découpage de l'année agricole en fonction des saisons.
ü de Novembre à Février : une saison
sèche appelé "wawa ". C'est une période où il
ne pleut quasiment plus. Elle est propice pour les récoltes d`igname et
commencer les nouveaux champs. Les herbes et arbres coupés doivent
être bien séchés pour bien brûler. En effet,
l'igname est la dernière culture à récolter dans
l'année agricole ;
ü de mars à Avril : une saison pluvieuse
appelé " boké". C'est une période où les
premières pluies commencent. Elle est utilisée pour semer le riz,
le maïs et surtout l'arachide. C'est la grande période des paysans,
un moment de travail intense et de fatigue ;
ü de Mai à Juin : dénommé
"douhou" où on a les grandes pluies pour faire les buts ;
ü de Juin à Juillet : "mougou", la pluie
devient moins abondante, mais le ciel est généralement nuageux.
Cette période est considérée comme une saison
sèche ;
ü de Juillet à Août : " boké
kan", la pluie n'est pas abondante mais vient régulièrement.
C'est le moment où les cultures sont en pleine croissance et le riz
donne ses premiers fruits ;
ü de Août à Octobre : "boké
gli", on a une pluie régulière ;
ü de Novembre à Février : "wawa".
III. Interdits
Toute société africaine a des " us" et
"coutumes" transmises de génération en génération.
La transgression de celles-ci expose les fautifs à des sanctions. Elles
peuvent être pécuniaire et/ou en nature : béliers,
cabris, poulets. Il est interdit donc de :
ü piler la nuit ;
ü avoir des rapports sexuels en brousse ;
ü voler les biens d'autrui au village et/ ou en
champ ;
ü aller au champ les " fô", "afô
kisié"et "ananya" ;
ü aller au champ avant l'inhumation d'un défunt.
Car, il faut d'abord adorer la terre, ce qui ne se fait pas rigoureusement
maintenant.
ü se quereller en brousse et/ou au village ;
ü aller au champ en période de menstruations.
CHAPITRE II : Description des pratiques agricoles.
I. Les étapes du système de
production.
On entend par système de production agricole,
appelé aussi système d'exploitation agricole, l'ensemble des
moyens interdépendants mis en oeuvre par l'agriculteur pour produire. Il
semble constituer le centre d'une série de notions regroupées sur
le terme générique système agricole.
Les moyens habituellement mobilisés sont : la
terre, les instruments aratoires1(*), les machines, la force de travail et les
végétaux et /ou animaux. Ramené au niveau de la parcelle,
l'ensemble susdit forme le système de culture. Celui-ci est un
sous-ensemble du système de production, défini pour une surface
de terrain traitée de manière homogène par les cultures et
leur ordre de succession et itinéraires techniques.
1.1. La préparation du sol.
La préparation du sol est la première
étape du système de production. Elle commence juste après
la récolte des ignames tardives. Elle renferme plusieurs composantes
à commencer par le défrisage.
1.1.1. Le défrichage.
Il est la première étape dans la
préparation du sol. Tout part du défrichement d'une parcelle de
forêt pour le champ. Lorsque la végétation est
arborée ou arbustive, son élimination est quasi toujours
partielle, laissant en place des éléments susceptibles de servir
de tuteurs. Ce type d'élimination concerne principalement les champs
d'igname. Ce temps où les paysans se débarrassent de la
forêt est appelé bo sôlê nu. Le premier jour,
on défriche deux ou trois mètre carré de forêt. On y
place un signe pour indiquer son intention de créer à cet endroit
un champ. Autrefois, l'on parlait aux génies qui habitent les lieux pour
demander leur amitié et obtenir leurs faveurs. L'on prenait aussi
l'engagement de partager avec eux ce qui va sortir de ce champ. Les
différents champs dans la Sous-préfecture se font pratiquement de
la même manière.
Pour le défrisage des champs d'igname, les arbres sont
généralement tués en allumant un feu autour de leurs
collets, restent sur pieds pour servir de tuteurs. Ils fournissent du bois de
chauffe après la récolte.
Pour les champs de riz, la forêt utilisée est
plus ou moins arborée. Tous les arbres sont éliminés
permettant d'avoir une surface plane.
Pour les champs de maïs et les légumes, ils se
font en association avec les champs d'igname et de riz.
1.1.2. Le brûlis.
Caractéristique de l'agriculture itinérante,
partout où elle est pratiquée dans le monde, le brûlis
permet à l'agriculteur de se débarrasser d'une masse
végétale le plus souvent très encombrante. Il est aussi
perçu par les paysans comme pourvoyeur de cendres sans lesquelles leurs
cultures ne peuvent produire convenablement. Le passage du feu sur la parcelle
permet de débarrasser cette dernière des herbes qui se
réinstallent au cours de la période séparant le
début du défrisage de l'opération de semis. Ce moment est
appelé ngbê dilê nu.
Du point de vue agronomique, l'effet du brûlis sur les
rendements de différentes cultures ne semble pas avoir été
systématiquement établi. Son influence semble dépendre du
type écologie de la nature de la jachère défriché
et de l'espèce végétale cultivée. Dans le cas des
jachères forestières, la calcination sur place des abattus
résulte en une formation de tâches de stérilité pour
la plupart des cultures annuelles. Quant au simple brûlage de la biomasse
herbacée, il semble résulter en une évolution apparemment
favorable du statut chimique du sol. Cette pratique de l'usage du feu produit
souvent les feux de brousse. Le brûlage des champs d'igname, de riz, de
maïs se fait deux semaines à un mois après le
défrisage Selon le degré de séchage des herbes. Pour
brûler les champs, les paysans utilisent les palmes sèches des
palmiers. Ils attisent le feu autour du champ afin de limiter la
possibilité d'un feu de brousse. Le choix de la période de
brûlis dépend de la position du soleil et le degré de
chaleur de la journée. La période (noswa nu) est propice
au brûlis d'un champ. Le brûlis se fait avant ou juste pendant les
premières pluies.
1.2. Le buttage ou le semis.
En région Anoh, l'igname est la principale culture. Les
variétés cultivées sont le kponan, le gnan, le
sopère, le florido, le klêglè, le tabah, le koffikan.
Depuis bien des années, la manière de faire les buttes se
perpétue de génération en génération. Une
parcelle bien brûlée permettra aux paysans de faire de bonnes
buttes. Entre le brûlis et le buttage une période
intermédiaire s'installe. C'est une période où les paysans
achèvent le brûlis en regroupant les bouts de bois, les buissons
non brûlés sur la parcelle. Ce moment est appelé
kofié bolê nu. L'édification des buttes est
toujours précédée du ratissage de végétaux
grossiers. C'est un travail typiquement féminin. Car comme la femme
balaie au village, elle est habileté à le faire aussi au champ.
Même si celle-ci sera absente le jour du buttage, elle se doit au
préalable de faire ce travail. Le houage du socle sur lequel doit
être édifié la butte est une préoccupation
indispensable lorsqu'elle est omise soit par négligence soit par
expérience, les boutures ou semences ainsi que les jeunes tubercules
sont souvent exposés aux risques de dégâts d'iules et
termites.
La butte édifiée est le plus souvent
coiffée d'un coussinet de paille destiné à maintenir la
fraicheur et à canaliser les eaux de pluies à l'intérieur
de la coupole.
Le volume des buttes est très variable. Il
dépend de la densité de la plantation recherchée, qui
elle-même dépend avant tout des objectifs du producteur. La
grosseur de la butte favorise celles des tubercules ainsi que la
précocité de la production. Selon les paysans, la production
d'un champ dépend en général de la durée du buttage
de ce champ. Car lorsque le buttage du champ s'est fait dans une période
courte ou même en seul jour, il est susceptible d'avoir une bonne
production. Les buttes peuvent avoir 20 à 45 centimètre de
hauteur et 1,2 à 1,5 centimètre de diamètre. L'utilisation
des buttes de grande taille (0,8-1 mètre de hauteur) favorise le
développement des tubercules mais, les gros tubercules du fait de leur
teneur en eau élevé se conservent difficilement. De même,
la confection de ces grandes buttes requiert plus de travail et de moyens. Les
semences ou les boutures sont des tubercules entier ou fragments de tubercules.
Ils sont faits durant ou après le buttage. Autrefois
réservé aux hommes, la confection des boutures se fait aussi
aujourd'hui par les femmes. La raison est que le phénomène
monoparental existe bien dans ce village. La femme se retrouve seule à
élever ses enfants, soit par faute de décès de son mari,
soit par faute de polygynie. Après la création des fragments, une
ou deux boutures sont placées sur chaque butte. Cette partie du travail
est faite par les enfants s'il y en a. Ainsi, la plantation se fait en
enfonçant à la main la semence ou bouture à une vingtaine
de centimètre à l'intérieur de la butte en veillant
à ce que la zone munie de peau soit de préférence
verticale ou légèrement penchée. Cette position facilite
la germination. La surface de coupure du morceau de tubercule est d'abord
exposée à l'air libre au sommet de la butte avant sa mise en
terre.
Pour le riz, le maïs et l'arachide, la mise ne terre se
fait juste après le brûlis. Les trous pour le riz et l'arachide ne
doivent pas être trop espacés en raison de 10 à 15
centimètres. Le nombre de grains de riz varie d'une
variété à l'autre. Par contre, l'arachide et le maïs
nécessite un nombre de grain limité de trois à quatre par
trou. Le maïs comme les autres cultures vivrières sont
espacés par plant soit 1 à 1,5 mètres de rayons. Ces
cultures sont semées à plat directement après le
défrichage et le brûlis.
1.3. L'entretien des champs.
Les activités d'entretien comportent le sarclage, le
tuteurage et la pulvérisation.
1.3.1. Le sarclage.
Le sarclage ou le désherbage est une période
où les paysans se débarrassent des mauvaises herbes dans les
champs. Il se fait en fonction du type de végétation du champ. En
générale, il se fait deux ou trois fois selon le paysan et le
type de sol utilisé. Pour les champs d'igname, les herbes coupées
sont mises autour des plants afin de conserver l'humidité et de l'eau de
pluie sur les buttes. Dans les champs de riz et autre, les herbes sont
entassées par endroit sans être brûlées. Car le feu
peut causer la mort des plants. Le premier sarclage nécessite
d'énormes efforts et doit être fait avec plus de soins. Il permet
au champ d'avoir la force à travers la bonne santé des plants. La
liberté donnée à ceux-ci leur donne de la force pour mieux
grandir et avoir de l'avantage sur les mauvaises herbes à l'avenir.
1.3.2. Le tuteurage.
En pays Akan et de surcroit baoulé, l'igname est la
principale culture. Dans l'échelle des valeurs esthétiques
gustative et culinaire, l'igname tient de très loin la première
place. Autrefois et encore aujourd'hui, en période de soudure,
même s'il y a du manioc, du riz ou du maïs, on dit c'est la famine
(awê dâ). Cette expression sert même à
désigner l'époque qui précède la nouvelle
récolte d'ignames lorsque celle de la dernière récolte a
été consommée. C'est ainsi, qu'on dira awê n a
kpê. Mais aujourd'hui, en ces périodes, aucune alimentation
n'est prisée au détriment de l'autre.
Le tuteurage concerne généralement la culture de
l'igname. A part quelques légumes à tiges longue, le riz, le
maïs n'ont besoin de tuteur. Selon les paysans, l'expérience a
montré que les feuilles des variétés précoces
meurent beaucoup plutôt si elles ne sont pas supportées par des
tuteurs, ce qui entraine une baisse des rendements. Cette opération est
laborieuse et onéreuse. La recherche de tuteurs étant une
opération très contraignante. Il s'est
généralisé une pratique consistant à effectuer un
seul support à un nombre de buttes variant de quatre à huit. La
recherche de bois dans les jachères constitue un cycle qui ne peut se
refermer. Chaque année, les paysans répètent les
mêmes habitudes. Les bois utilisés sont coupés à une
hauteur de trois à quatre mètres avec des fourches. Les bois
fourchés sont accrochés les uns aux autres en formant une sorte
de pyramide entre les buttes. Les plants d'igname sont accrochés sur
cette sorte de pyramide. Aussi, souvent les paysans creusent le sol et plantent
des bois pour des plants d'igname ayant poussé de longue tige. Les
plants d'igname sont attachés avec des cordes naturelles tissées
à partir d'écorces de quelque arbre.
1.3.3. La pulvérisation et /ou la
fertilisation.
L'igname est cultivée pour ses tubercules riches en
énergie. Elle est adaptée aux sols assez fertiles et est
compatible, avec l'inter-culture des légumineuses. Un sol bien
drainé et riche est le plus souvent favorable. L'igname a besoin d'un
climat chaud et humide. Cependant, la plante peut résister à des
sécheresses très importantes. Lorsque le sol s'appauvrit, il faut
un apport de matières minérales et organiques sous forme
d'engrais chimiques ou organiques. Mais les paysans n'utilisent aucun engrais.
Seule la fertilité naturelle du sol permet à l'igname et autres
cultures de donner des fruits. Aujourd'hui, les paysans utilisent des produits
phytosanitaires servant prioritairement à brûler les adventices.
Pour l'igname, ces produits ne sont pas beaucoup utilisés.
Ils utilisent plus les intrants dans la riziculture. Elle est
celle qui renforce plus d'adventices. Les adventices ou mauvaises herbes sont
des plantes qui poussent dans un milieu où l'homme et plus
particulièrement l'agriculteur ne l'a pas souhaité. La
connaissance des adventices peut être basée sur leur distribution
écologique sur le type de cultures auxquelles elles sont le plus
inféodées.
Ainsi, pour lutter contre celles-ci, les paysans utilisent des
phytosanitaires ayant pour fonction de neutraliser leurs croissance. Cette
stratégie provoque des souvenirs amers du fait de la faible formation
des paysans au niveau du dosage des produits.
1.4. La récolte.
La récolte des différentes cultures se fait en
fonction du calendrier cultural cité plus haut. Ce moment est
appelé duo tulê nu.
Pour l'igname, elle a lieu huit à dix mois après
la semis. Elle intervient lorsque la partie aérienne jaunit et se
dessèche. Les petits tubercules sont remis dans le sol et constitueront
des semences pour la prochaine campagne. La récolte se fait
généralement au moyen de bâtons, de plantoirs, de
machettes, de dabas ou de houes avec lesquelles on ouvre les buttes en prenant
soin de ne pas blesser les tubercules pour des raisons sanitaires et
commerciales. Le déterrement est beaucoup délicat avec la
première récolte des ignames précoces. Les premiers fruits
des ignames précoces sont données aux ancêtres et constitue
une fête. C'est la fête des ignames chez les Akan. Après ce
sacrifice, tout le monde a droit d'en consommer. A la veille de la fête,
le tam-tam parleur, klin gbli, annonce la nouvelle à tout le
village. Le chef de terre offre un canari de vin de palme ou une bouteille de
vin rouge au tambourineur et il verse lui-même de la boisson en invoquant
Dieu, les génies des forêts. Les ancêtres sont
invités à venir manger le lendemain le repas qu'il va leur
offrir. Il présente ensuite les victuailles et les animaux à
immoler (oeuf, poulets, cabris, moutons). Le jour de la fête, le chef de
terre goûte d'abord le repas à offrir, puis invoque Dieu, les
mânes des ancêtres, les génies des forêts. Il appelle
leur bénédiction sur la population. L'offrande est
constituée d'une boule de foufou blanc, d'une boule de foufou rouge, de
jaune et de blanc de l'oeuf, de poissons, de foie, de coeur, des pattes et des
parties blanches et rouge des animaux immolés. Après quoi
l'autorisation est donnée à la population de manger leurs
ignames. Cette pratique était respectée autrefois. Mais de nos
jours ; certains paysans commencent à manger leurs ignames avant la
cérémonie du sacrifice.
Beaucoup d'agriculteurs émettent des sentiments
d'amertume quant aux récoltes récentes. Dans les années 90
les récoltes étaient encore bonnes. Des ignames pouvaient avoir
une taille d'un mètre avec un diamètre de 25 centimètres.
Les variétés à seule récoltes appelées
tardives ont un rendement moins meilleur que les précoces. Pour preuve
de manque de pluie, elles ne sont pas mises en terre dans les périodes
indiquées. Et ce manque joue sur la croissance de celles-ci.
La récolte du riz ne nécessite pas une
cérémonie particulière. Aujourd'hui, cette culture est
faite dans le but de soutenir le manque d'igname en prélude et la
scolarité de la progéniture en second temps. L'igname
précoce ne donne pas bien et celle tardive se récolte vers
Décembre. Alors que le riz se récolte généralement
à partir de Août jusqu'à Octobre. C'est un moment où
il n'y a plus d'igname et la rentrée débute.
Exécutée habituellement à l'aide d'un
couteau, la récolte du riz pluvial est une opération des
opérations les plus contraignantes. Elle fait le plus souvent
intervenir de la main d'oeuvre extérieure, soit sous forme d'entraide
soit sous forme de prestation rémunérée. Ce travail est
fait par les femmes et les enfants. Ceux-ci se font en générale,
remettre un bottillon de riz pour trois récoltés.
La récolte du maïs commence au stade laiteux pour
l'auto consommation et la vente des épis frais. Le maïs frais
soutient la faim en attente de la récolte du riz. Ces deux cultures se
font en associations. La récolte se déroule au fur et à
mesure jusqu'à ce que les grains soient durs.
L'opération de la récolte de l'arachide est une
combinaison d'arrachage et d'extraction à, la daba, selon l'état
de dureté du sol. La récolte dépend de la maturité
des grains. Elle se reconnaît au dessèchement de la partie
aérienne et à la teinte brumât de l'intérieur des
coques.
II. Organisation sociale de production.
Les communautés villageoises sont dotées d'une
organisation sociale bien définie. Chaque agriculteur a ses propres
stratégies et logiques lui permettant de réguler sa vie
sociale.
Au niveau du travail champêtre qui meuble 80 % des
occupations quotidiennes des paysans, les organisations sont soit individuelles
soit collectives.
2.1. Organisation individuelle.
Elle consiste ici à l'activité d'une famille.
Certains paysans préfèrent faire leurs champs seuls avec leurs
familles. Le travail d'agriculteur nécessite une main d'oeuvre
abondante. C'est le moment où les paysans ayant de nombreux enfants sont
les plus heureux. Les paysans malgré que leurs tables soient maigres,
leurs lits sont féconds. Ainsi, certains se retrouvent avec plus de dix
enfants en charge. Que ceux-ci soient scolarisés ou pas, tous doivent
participer aux activités qui leur donne à manger, les soigne et
les habille. Le père de famille organise ses travaux en fonction des
jours disponibles.
2.2. Organisation collective.
Cette organisation prend en compte trois aspects.
2.2.1. Les «zouzouté«.
Cette forme d'organisation est en faite un regroupement de
jeunes, de femmes et d'hommes. Le terme «zouzouté« vient du
mot société qui est le fait de se mettre ensemble, l'esprit
d'union, d'équipe. Ainsi, des groupes de personnes se forment dans le
but de travailler pour des personnes désireuses et être payer. Les
groupes des jeunes hommes est pour le défrisage et la confection des
buttes. Une butte coûte 10 francs et le défrichement d'un hectare
de forêt coûte vingt milles francs. Le rassemblement des femmes est
pour le semis du riz et de l'arachide. Le semis d'un hectare de parcelle
coûte seize milles ou vingt mille francs. D'autres par contre se
rassemble pour se donner un coup de main. C'est l'esprit d'entraide les uns
envers les autres.
2.2.2. Le djélà.
Dans ce système, les participants travaillent de
façon cyclique ou tournante dans le champ de chacun jusqu'à ce
que toutes les activités de semis, de buttage, se sarclage se terminent.
La récolte est au début individuel mais en fonction du rendement
agricole de l'année, les mêmes activités peuvent reprendre.
Cette forme d'organisation pose aujourd'hui problème du fait du manque
de pluies. Les activités de groupe deviennent hypothétiques dans
la mesure où le groupe ne peut être à la fois chez tout le
monde. Après une petite pluie, chacun cherche à travailler un peu
dans son champ.
Les deux formes d'organisation précitées sont
celles utilisées le plus. Mais en fonction des récoltes, une
autre forme se présente.
2.2.3. Le léli.
Il est utilisé pour ceux qui ont cultivé des
espaces de champ très vastes allant à plusieurs hectares. Cette
forme consiste à appeler des gens de bonne volonté ou des gens
à récompenser en nature. Ce sont des moments de joie, de
réjouissances et de travail.
Conclusion partielle
Ce chapitre nous a permis de mieux appréhender notre
population cible et voir les pratiques agricoles de cette population. Tout
de même, quelle est la situation environnementale qui
prévale dans cette localité ?
PARTIE II: SITUATION ENVIRONNEMENTALE A PRIKRO
CHAPITRE I : Notion de changement climatique.
I. Le changement climatique.
Depuis les millénaires, la vie sur terre a
été sauvegardée par une couche de l'atmosphère qui
la protège. Cette couche composée d'ozone agit comme un bouclier
et protège la terre contre les rayons ultraviolets nuisibles émis
par le soleil. Elle est unique à notre planète.
En effet, l'ozone est une forme d'oxygène
constituée de trois atomes au lieu de deux. Il n'est pas un gaz stable
et est particulièrement vulnérable aux attaques de
composés naturels contenant de l'hydrogène, de l'azote et di
chlore. Il forme un bouclier fragile autour de la terre mais efficace. La
destruction de la couche d'ozone est due en partie à l'action de
certains gaz comme le chlore, le dioxyde de carbone, le CFC, le méthane,
la vapeur d'eau.
Aussi, la température de la terre est maintenue par un
équilibre entre l'effet réchauffant émanant du rayonnement
solaire venant de l'espace, l'effet refroidissant des rayons infrarouges
émis par la surface chaude de l'écorce terrestre et
l'atmosphère qui remontent vers l'espace. Le soleil est la seule source
de chaleur externe de la terre. Si l'atmosphère est assez facilement
traversée par les rayonnements solaires, les rayons infrarouges de la
terre sont absorbés dans l'atmosphère par un grand nombre de gaz
moins abondants. Ces gaz agissent comme une couverture et empêchent une
grande partie des rayons infrarouges de s'échapper directement dans
l'espace. En ralentissant le dégagement des rayonnements refroidissant
ces gaz réchauffent la surface de la terre.
Dans une serre, le verre laisse entrer la lumière du
soleil mais empêche certains rayons infrarouges de s'échapper. Les
gaz présents dans l'atmosphère terrestre qui exercent un effet
semblable s'appellent des gaz à effet de serre (GES). Ces gaz sont la
vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, le méthane, l'oxyde nitreux et les
CFC. Le réchauffement engendré par ces gaz augmente
l'évaporation et permet à l'atmosphère de conserver
davantage de vapeur d'eau. Ce mécanisme favorise le réchauffement
du climat et ces éléments. Cette modification se manifeste par
les dysfonctionnements des éléments climatiques comme la
pluviométrie, la chaleur.
Mais, le changement climatique n'est pas seulement que
naturel, il est aussi provoqué par les actions des hommes à
travers la combustion de houille (les gaz d'échappement des
véhicules, des usines) qui fait augmenter la teneur en gaz carbonique.
Alors, l'on parle de réchauffement climatique.
L'élément fondamental que modifie ce
phénomène est le climat. Il est en fait l'ensemble des
circonstances atmosphériques et météorologiques propres
à une région du globe. C'est dire que chaque région
dispose de son climat. Les éléments qui le composent sont
l'aridité, la sécheresse, l'humidité, les
précipitations, la pression atmosphériques, les saisons, la
température. Chacun de ces éléments sont
étroitement liés les uns aux autres.
Ainsi, l'élément pris en compte dans cette
étude est la pluviométrie, l'ensemble des précipitations
d'une localité donnée.
II. Les conséquences du changement
climatique.
Du fait de l'amenuisement de l'écran protecteur des
rayons ultraviolets, les organismes vivants sont susceptibles de sérieux
dommages. La vie végétale et maritime pourrait être
touchée par l'exposition accrue aux rayons ultraviolets nés de
l'appauvrissement de la couche d'ozone. Les conséquences induites par le
changement climatique sont légions. Nous en citerons quelques unes
d'entre elles.
II.1.les effets sur la santé humaine.
Au niveau de la santé humaine, l'augmentation des cas
de cancer de la peau, de cataractes et de dépression du système
immunitaire sont les graves conséquences de l'appauvrissement de la
couche d'ozone et de l'augmentation des rayons ultraviolets. Les gens qui
vivent près de l'équateur sont davantage exposés aux
rayons directs du soleil.
II.1.1.Cancer de la peau.
Une exposition accrue aux rayons ultraviolets peut engendrer
trois types de cancer de la peau chez l'être humain. Les deux premiers
qui sont les plus courants sont le carcinome basocellulaire et le carcinome
squameux. Diagnostiquées à temps, ces maladies sont
guérissables et ne provoquent que très rarement le
décès prématuré du patient. Le mélanome
malin, s'il est moins courant, est le plus dangereux.
II.1.2.Cataractes
La cataracte est une sorte de voile qui se forme sur le
cristallin de l'oeil et limite la vision. Cette affectation oculaire peut venir
d'un certain nombre d'autres causes, des témoignages probants viennent
appuyer l'hypothèse qui considère une exposition accrue aux
rayons ultraviolets comme cause possible.
II.1.3. Système immunitaire
Les recherche actuelles suggèrent qu'une exposition
accrue aux rayons ultraviolets diminue l'aptitude du système immunitaire
de l'organisation a lutter contre certaines maladies. L'herpès simplex
et la leishmaniose sous les tropiques, semblent être en recrudescence de
fait de l'augmentation du rayonnement ultraviolet.
II.2. Conséquences écologiques
L'augmentation des rayons engendre des modifications dans la
composition chimique de plusieurs espèces végétales,
donnant lieu à des rendements agricoles moindres et à la
dégradation des forêts. Cette dégradation forestière
donne comme conséquence l'avancée du désert et
l'accroissance de la sécheresse. Les pluies se raréfient et les
saisons climatiques changent de période et de durée. Le
rayonnement solaire réchauffe l'eau des mers et des océans. Ce
réchauffement met en danger les petits organismes tels que le plantons,
les larves de poissons, les crevettes, les crabes, ainsi que les plantes
aquatiques. Les pays où le poisson constitue une source alimentaire
importante pourraient se trouver gravement touchés.
Conclusion partielle :
Le phénomène climatique est certes naturel mais
avec les activités humaines, il s'amplifie d'année en
année. Cette situation présente des conséquences
négatives accentuées sur la vie écologique et surtout
humaine. Il y va de la survie de l'espèce humaine.
CHAPITRE II : Identification des effets du
changement climatique.
1. Une modification saisonnière.
Notre zone d'étude comporte quatre (4) saisons :
deux (2) saisons sèches et deux saisons des pluies. Selon les
données météorologiques, chaque saison était
définie par une période bien déterminée. Mais
aujourd'hui, les saisons se chevauchent les unes sur les autres. Les
périodes définies préalablement ne sont plus
respectées. Et généralement actuellement, les saisons
sèches sont celles qui durent le plus. Il arrive qu'en pleine saison
sèche, il y a des pluies abondantes permettant de faire du semis. L'on
n'arrive plus à distinguer la séparation des saisons. La pluie
tombe lorsqu'on ne l'attend pas et devient rare en période où les
paysans en ont le plus besoin.
2. Une irrégularité des pluies dans les
périodes pluvieuses.
Selon le découpage des différentes saisons, la
saison pluvieuse comporte cinq (5) mois. Ces mois sont celles où les
pluies tombent abondamment. Malheureusement, on constate durant ces mois une
pluviométrie relativement supérieure à celle des mois
secs. Les prélèvements pluviométriques mensuels des cinq
(5) dernières années nous montrent que les pluies sont absentes
au moment des périodes auxquelles les paysans devraient faire les
champs.
Aussi, les prélèvements des mois secs sont
sensiblement égaux à ceux des mois des pluies. En effet, nous
avons en 2006, 387 mm de pluies en saison des sèches et 399 mm de pluies
en saison des pluies. En 2009, 587,4 mm de pluies en saison sèche et
507,1 mm en saisons pluvieuses.
Ainsi, pour la culture de l'arachide qui doit se f aire entre
Mars et Avril se voit souvent être suspendue du fait de
l'irrégularité pluviométrique. Et cela devient une
habitude car durant ces cinq dernières années, cette situation
engendre d'énormes difficultés au niveau des paysans.
Certes, il y a de la pluie au moment de faire les buts mais
ces pluies ne viennent pas régulièrement et abondamment. En 2010,
sur les trois (3) mois (mars, avril et mai), les prélèvements ont
donné 186,5 mm de pluie pour (15) quinze jours. Cela ne permet pas de
semer l'arachide et le riz. Or ces trois mois constitue la période
propice pour les semis et faire les buts
Conclusion partielle
Le constat est bien net. Le changement climatique a des effets
négatifs sur la pluviométrie dans cette localité. Il joue
directement sur la vie sociale des paysans. Cette situation les pousse à
chercher des stratégies d'adaptation.
PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE
CHAPITRE I : Adaptation des paysans au changement
climatique.
L'adaptation à une réalité
nécessite une perception de celle-ci. Car la considération
donnée à la réalité équivaut au degré
d'adaptation. Les paysans s'expliquent difficilement les caprices
pluviométriques engendrés dans leur localité.
I. Identification des perceptions des paysans du
changement climatique.
Les paysans sont certes conscients de la nouvelle
réalité qui s'impose à eux. Les explications sont tout de
même mitigées. Ils se donnent des raisons liées
majoritairement à leurs propres comportements. Ainsi, on a :
1.1. La désacralisation des pratiques
ancestrales.
La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, et
ce ci indépendamment des preuves éventuelles de son existence,
réalité ou possibilité.
De nos jours, la croyance des populations est diverse. Le
catholicisme et les nouveaux mouvements religieux et l'islam ont dilué
les hiérophanies des ancêtres. La croyance en des pierres, des
arbres, des rivières est en train de disparaître tant en ville
qu'au village. Or cette croyance était la seule qui animait la vie des
populations anciennes. De ce fait, les fondateurs des villages adoraient la
terre. Cette pratique devient une institution à perpétuer de
génération en génération. Alors, le non respect de
ces traditions constitue un dysfonctionnement au plan cosmogonique, une rupture
d'avec les ancêtres. Il s'avère ainsi difficile d'avoir leurs
faveurs dans la réalisation de projet, de travail de la terre. La terre
désacralisée ne répond plus aux aspirations des paysans
usagers d'elle. Puisque la divergence de croyance nourrit des comportements de
désobéissance des traditions. Certains paysans autochtones comme
allogènes n'observent pas les «fô« et les interdits
comme ne pas travailler au champ quand il y a décès, ne pas se
bagarrer en brousse, ne pas aller au champ en période de
menstruation.
1.2. Les feux de brousses.
L'utilisation du feu est une pratique traditionnelle pour la
préparation des terres agricoles, la chasse et le renouvellement des
pâturages. La culture sur brûlis constitue une menace
véritable pour les forêts car le feu se manipule difficilement par
les paysans. Aussi, certains mettent consciemment le feu à la brousse
à la recherche d'un quelconque gibier. Ce type de chasse cause
généralement la désolation au sein des propres
populations. Certains voient leurs stocks d'igname, de riz, de maïs
allé en fumée chaque année. Cette pratique réduit
la jachère en raccourcissant la période nécessaire aux
processus de régénération des forêts et en
augmentent la fragmentation des îlots de végétation
naturelle. Certaines espèces de mammifères, de reptiles et
d'oiseaux ont disparu des forêts arborées de Prikro.
1.3. L'exploitation abusive de la flore.
La flore et la faune des forêts ivoiriennes sont
extrêmement variées. Le maintien de vastes étendus de
forêts représentatives de tous les écosystèmes reste
une préoccupation du gouvernement ivoirien.
D'une manière générale, la demande des
produits forestiers est très importante, tant sur le marché local
qu'au niveau mondial. Cette forte demande s'est traduite par une pression sur
les forêts qui a décru en superficie et s'est appauvrie en
essences de bois d'oeuvres. Aujourd'hui, la structure de l'offre a
été bouleversée et profondément modifiée. La
principale utilisation de la forêt par les populations rurales est
l'extraction de combustibles ligneux pour satisfaire leurs besoins en bois
d'énergie. La consommation de bois de feu et de charbon de bois est
difficile à évaluer. Les besoins en bois de feu augmentent avec
l'accroissement des populations et constituent une cause majeure de
reboisement. La vente du bois en grume a manifestement appauvri la
région en forêt dense. Aujourd'hui, le fromager constitue l'arbre
dominant dans la plupart des forêts
régénérées. La principale activité
étant l'exploitation de la forêt à travers les champs,
celle-ci devient une denrée rare dans la région. Cela constitue
des mésententes au sein des populations chaque début
d'année agricole. L'espoir d'avoir une bonne récolte
dépend d'une bonne et fertile terre. Or les terres fertiles, les
populations ne disposent pas en grande quantité.
1.4. C'est un moment.
Les saisons de pluies sont des moments qui arrivent et qui
passent. Ainsi, la raréfaction des pluies constitue un moment qui est
arrivé. Les périodes de la vie ne paraissent pas les mêmes.
« Bien que les hommes soient différents, les moments le sont
aussi » (vieux Kanga). A en croire cet enquêté, rien ne
justifie la variabilité en baisse de la pluviométrie en
Côte d' Ivoire et à Prikro en l'occurrence. Le monde ne change
pas, il y a un retournement à une situation initiale et ainsi de suite.
Le vieux Kanga est tout simplement relatif quand à un changement du
monde climatique. Cette opinion rejoint l'ouvrage d'Yves Lenoir (1992) qui bat
en brèche toutes les recommandations faites relatives au changement
climatique. Car pour lui, la terre est une entité capable de
résoudre elle-même les incohérences dues aux comportements
des hommes. C'est dire que le climat terrestre ne change pas comme l'on laisse
à croire. La terre ne se réchauffe pas mais subit quelques
légères modifications climatiques qu'elle gère
elle-même.
II. Détermination des stratégies
d'adaptation des paysans.
Toute nouvelle situation humaine appelle à une
réflexion allant à trouver des solutions idoines ou partielles.
Ainsi, les populations rurales font face au changement des stratégies
leur permettant de faire face.
2.1. Aucune stratégie.
La modification saisonnière des pluies étant
très complexe, certains paysans n'adoptent aucunes stratégies
d'adaptation. Car pour eux ces comportements des « embrouilles«. Ils
se basent sur leurs croyances en leurs dieux. La bonne récolte provient
de la liaison spirituelle d'avec dieu.
Comme le dit le vieux Kouadio : " l'on qui dirige la
pluie peut travailler beaucoup mais s'il n'a pas confié son travail
à dieu, cela sera en vain, c'est dieu "
Par contre, d'autres adoptent des stratégies plus ou
moins particulières.
2.2. Le double champ.
Mme Ali : " la pluie est certes capricieuse,
mais elle ne peut pas être même chose partout, à deux
endroits différents ". Cette conception pousse certains
paysans à faire deux champs pour chaque culture à deux endroits.
Si l'un n'a pas obtenu les grâces de la pluie, l'autre l'aura et la
réunion des deux récoltes donne nécessairement une bonne
récolte. Cette pratique s'avère souvent difficile à
réaliser pour les paysans et souvent la couverture du double champ
devient hypothétique.
2.3. Le rendement des boutures ou
semences.
Avec la raréfaction des pluies et les exactions des
animaux à extraire les semences et boutures, certains paysans ont eu
l'intelligence de renforcer les boutures ou semences dans la terre.
" Même si les animaux en mangent et la chaleur de la terre en
fait pourrir, aussi va rester et va pousser" (vieux Kouamé). Ils
utilisent plus alors plus de semences ou boutures pour un champ. Avec cette
pratique, un champ est sensiblement égal à deux champs. Et si la
pluie tombe«, la récolte sera bonne. Cette technique est souvent
difficile à réaliser du fait de la famine qui sévit par
moment dans la région.
2.4. Une semence résistante.
De plus en plus, les paysans sont à la recherche de
semences pouvant duré le sol avant de pousser et produire en une courte
période. Puisqu'ils ne sont pas sûrs qu'il puisse avoir la pluie
continuellement. Cette recherche de semence se situe au niveau du riz, du
maïs et de l'arachide. L'arachide est la semence la plus compliquée
de toue. Elle a besoin de pluie pour germer et grandir. Les champs d'arachide
ressentent facilement les aléas climatiques. Le semis de l'arachide doit
se faire de mars à mi-mai. Au-delà de cette période, elle
devient hypothétique. Donc, c'est une période où la pluie
doit nécessairement venir. Le non respect de ce calendrier
pluviométrique pose d'énormes difficultés aux paysans.
Car, d'autres préfèrent ne plus faire de champ d'arachide
après cette période.
2.5. L'usage de produits toxiques.
Les aléas climatiques font que les animaux sont devenus
atroces à la recherche de nourriture. Les perdrix, les rats palmistes et
pintades se ruilent dans les champ à la recherche de nourriture. Ils
creusent pour enlever les semences enfouillent en terre par les paysans. Pour
pallier ces exactions animales, les paysans utilisent des produits toxiques
pour semer et empoisonnent les animaux. Cette pratique semble dangereuse pour
la faune. Ce sont des milliers d'insectes, d'oiseaux et reptiles qui meurent
en brousse. Cette pratique permet aux semences de germer tranquillement.
2.6. L'usage des produits phytosanitaires.
Plusieurs types de produits s'offrent aux paysans du
début des champs jusqu'à la croissance des plants. Après
le défrisage des forêts, ils utilisent un produit un produit
appelé communément « tout
brûlé ». Comme son nom l'indique, ce produit a la
fonction de neutraliser tout là où il a été
appliqué. La raison de l'usage consiste à affaiblir et/tuer toute
herbe sur le champ. Les plants auront la force nécessaire pour grandir
et produire en qualité.
Aussi, après les semis et les grains ayant
poussés, les paysans utilisent un autre type de produit qui ralentit la
croissance des mauvaises herbes et donnent la force aux plants. Chaque type de
champ dispose de son produit. Ainsi, les produits comme Elvextra, Erbextra, et
Herbextra de la société GOLDEN sont utilisés par les
paysans. Ces produits cités sont généralement
utilisés pour les champs de riz. En plus de ceux-ci, nous avons Adraz,
Kalah, Glyphader 360 SL et Dutagri pour le maïs, l'igname et les
légumes.
2.7. Le commerce.
Les difficultés liées à la vie
champêtre obligent les paysans à se reconvertirent peu à
peu dans le commerce. Le commerce de l'attiéké devient la seconde
activité lucrative. Le manioc du champ est transformé en
attiéké, en «placali« et vendu au marché. De
plus en plus, des points de vente s'érigent dans le village et certaines
filles de paysans se spécialisent dans cette fonction.
L'attiéké devient la nourriture de recours en période de
famine dans le village. Des paysannes, mariées ou pas font de petits
commerces de vente de chaussures, de mèches, de pagnes, de bijoux.
D'autres par contre font la coiffure et la couture.
Malgré ces stratégies adoptées par les
paysans, les difficultés subsistent et persistent au sein ce cette
population vulnérable aux affres du changement climatique. L'usage de
produits toxiques, de produits phytosanitaires, le renforcement des boutures et
/ou des semences nécessitent de l'argent, or certains paysans meurent
pour faute d'ordonnance impayées s'élevant à (2000 f)
deux milles francs. Les produits phytosanitaires au plus bas prix coûtent
(3000 f) trois mille francs.
L'adaptation semble difficile chez les paysans. Car ne
maîtrisant pas plus le calendrier pluviométrique. Celle d'avant
était bien meilleure. Aussi, la non maîtrise de la
pluviométrie les empêchent de changer les périodes de
cultures ou calendrier agricole. Même si cela devrait, pour les paysans
il y a plusieurs catégories de pluie. Il y a celles qui font germer les
plants, celles qui font grandir et faire produire les plants d'igname, de riz,
d'arachide.
Le rêve est pour nous de trouver des solutions idoines
aux difficultés des paysans. Car, l'agriculture reste jusqu'aujourd'hui
la boussole de l'économie ivoirienne. Il devient impérieux que
les paysans s'épanouissent. Ils constituent le moteur de
développement de notre pays.
Se nourrir, se soigner et se vêtir sont pour eux une
satisfaction sociale.
Les paysans ont bien des explications à ces
changements et la grande majorité d'eux se donnent des stratégies
d'adaptation plus ou moins efficaces même si elles ont des
insuffisances.
Conclusion partielle
Bien que cette opinion soit mitigée, la grande
majorité des paysans voient le changement du climat comme une
conséquence des pratiques anthropiques. Seuls les hommes sont à
la base de leurs malheurs. Toutefois, ceux-ci trouvent des mesures pour essayer
de pallier le phénomène. Les paysans à travers des
expériences vécues et l'appui de l'ANADER trouve des
stratégies leurs permettant de s'adapter au changement de climat.
Malheureusement, ces stratégies semblent inefficaces face aux
changements qui ne cessent d'augmenter négativement.
CHAPITRE II : Propositions et recommandation.
I. Proposition de solutions pour lutter contre le
changement climatique.
Pour permettre aux paysans d'avoir une visibilité nette
des variations climatiques, l'Etat ivoirien doit s'investir davantage à
l'étude du phénomène. Cela va permettre de freiner l'exode
rurale, de réduire la pauvreté au sein de cette population et
même au plan national. L'épanouissement des paysans donnera
à l'économie un bouffé d'oxygène. A cet effet, il
faut :
ü une formation des paysans en langue locale en prenant
en compte les connaissances traditionnelles. Une étude participative est
nécessaire. En effet, les paysans, malgré qu'ils utilisent
produits phytosanitaires, n'ont pas grandes notions de l'usage de ces produits.
Le dosage n'est pas respecté du fait que certains soient
analphabètes. Après avoir pulvérisé son champ, un
paysan était devenu malheureux car le produit n'était pas
approprié au champ et à la période.
ü le recensement des besoins des paysans. l'Etat ou les
ONG, afin de mieux avoir un impact de qualité sur le vécu des
paysans se doivent en prélude d'avoir une idée des besoins des
paysans afin de mieux les aider.
ü la production et la diffusion des produits agro
météorologiques. Le projet sur le changement climatique
institué en Côte d'Ivoire doit faire des études de
prospection des zones à risque afin faire des prélèvements
climatiques se basant sur la pluviométrie, la température et
l'évapotranspiration. Après quoi ces études doivent
être publiées au plan national.
ü la collecte et la transmission des données
météorologiques, hydrologiques, agronomiques et phytosanitaires
afin d'équilibrer les tendances climatiques. une symbiose d'étude
de comportements doit se faire. et il appartient à l'Etat et /ou
organisme en charge de l'agriculture de s'investir a fond.
ü l'élaboration de calendrier prévisionnel
de semis. Les périodes culturales que connaissent les paysans sont
aujourd'hui en déphasage vis-à-vis des aléas climatiques.
Ainsi, les guider dans ce sens pourra leur donner un soulagement.
ü l'identification des organes de presses notamment les
radios de proximité présentes sur le territoire et
évaluation de leurs capacités. Les études et
données météorologiques, agronomiques te hydrologiques ont
besoin d'un canal de transmission afin d'être connues des populations.
Alors, en passant par elles, les messages passeront mieux. Et là
où il en existe, il faut en créer.
II. Recommandation.
La lutte contre le changement climatique devrait être
une préoccupation de tous et surtout pour les gouvernant et ONG. Car il
y va de la survie de toute une population et du pays dans la mesure où
l'économie est principalement agricole. L'Etat ivoirien gagnerait
à s'impliquer davantage dans une étude approfondie du
phénomène afin d'évaluer le degré d'impact
causés et faire des prévisions.
Conclusion partielle
Toute situation nouvelle mérite une réflexion
profonde et approfondie afin d'y remédier. Les propositions
sus-citées semblent ne pas être la panacée au
phénomène mais contribueront à le pallier dans
l'avenir.
CONCLUSION GENERALE
A travers cette étude qui a pour thème :
« Stratégies d'Adaptation paysanne face au changement
climatique dans la Sous-préfecture de Prikro », notre
préoccupation a été de savoir la manière
d'adaptation des paysans face au changement de la pluviométrie.
Ainsi, cette étude a été guidée
par la question principale suivante : quelles stratégies les
paysans de Prikro mettent en place pour s'adapter au changement
climatique ?
Pour répondrez à cette question, nous avons
élaboré deux hypothèses :
ü Le comportement agricole des paysans est
provoqué par le changement climatique.
ü Les paysans n'adoptent aucune stratégie
d'adaptation à la nouvelle situation climatique.
Pour rendre les résultats de cette étude plus
objectifs, nous avons eu recours à des outils de collectes de
données et des méthodes d'analyse.
Au niveau des outils, un guide d'entretien et une observation
directe ont été utilisés pour l'obtention des
données.
Pour l'analyse des données, nous avons opté pour
l'analyse qualitative et la méthode phénoménologie de
l'analyse qualitative, l'analyse compréhensive et les théories de
l'habitus de Bourdieu.
Ainsi, il ressort après analyse des informations
recueillies que nos hypothèses émises sont partiellement
confirmées.
Les raisons sont les suivantes :
Nous avons constaté une modification des saisons et une
variation négative de la pluviométrie dans les périodes
culturales.
En effet, la pluviométrie de ces cinq dernières
années est inférieure à la moyenne nationale. Aussi, le
nombre des mois considérés comme des mois de la saison pluvieuse
est en baisse et les plies ne sont pas régulières dans les mois
de saison pluvieuse. Cette situation présente des conséquences
négatives accentuées sur la vie écologique et surtout
humaine. Or les pratiques agricoles et le calendrier agricole n'ont pas
changés. Les mauvaises récoltes entrainent l'exode rural de la
jeunesse, la famine et la pauvreté dans cette localité.
Mais, ces paysans ne s'avouent pas vaincus. Bien que certains
s'accordent à la providence de Dieu, d'autres adoptent des
stratégies leurs permettant de réduire les conséquences
négatives du changement climatique.
Pour la majorité des paysans, les pratiques
anthropiques sont principalement à la base des modifications
climatiques. Alors, il appartient à celui-ci de trouver les solutions au
problème créé.
Ainsi, à travers des expériences vécues,
les paysans trouvent des stratégies leurs permettant de s'adapter au
changement climatique. Fort malheureusement ces stratégies semblent
inefficaces face au changement du climat qui ne cesse d'augmenter
négativement. Ces stratégies bien que incapables d'arriver
à bout des changements permettent partiellement aux paysans d'avoir
souvent de bonnes récoltes.
Toute situation nouvelle mérite une réflexion
profonde et approfondie afin d'y remédier.
Nous n'avons pas la prétention de donner la
panacée au phénomène mais il apparait nécessaire de
donner quelques exhortations.
La lutte contre le changement climatique doit être
gérer localement en prenant plus en compte les savoirs et pratique
locales. Les études de sondage à grande échelle permettent
pas cerner les vrais réalités locales voire les changements
réels. Plus, les paysans sont bien formés à la
connaissance du phénomène, mieux ils pourront réagir aux
changements. Alors, la formation des paysans par des comités locaux sur
les données météorologiques, hydrologiques et agronomiques
permettra à ceux-ci de mieux cerner la majorité des contours du
phénomène. Toutes ces actions doivent être à la base
suscitées par l'Etat car l'économie est agricole. L'on n'exclut
pas l'apport des organismes en charge de l'agriculture ivoirienne.
BIBLIOGRAPHIE
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Pratique de la rédaction scientifique, Abidjan :
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soutien des ministères de la coopération (France), comité
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nature et l'homme (France), Office national des forêts (France), centre
pour la recherche internationale (Indonésie), chapitre 17, P. 153.
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thèse de Doctorat de 3e cycle, Abidjan : IES, 404p.
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de l'environnement de la forestier en Côte d'Ivoire. Le projet
d'aménagement de la forêt classée e
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d'Ivoire : cas périmètre de San-Pédro »,
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conditions de productions et de vie des populations rurales : cas du
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Maîtrise, Abidjan : IES, 132p.
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Abidjan : IES, 68p.
WEBGRAPHIE
ü
www.fao.org/DOCREP/003/X6780F/X6780F03.htm.
TABLE DES MATIERES
|
|
SOMMAIRE........................................................................................................
|
01
|
AVANT-PROPOS..........................................................................................................
|
02
|
REMERCIEMENTS.............................................................................................
|
03
|
SIGLE ET ACRONYMES
......................................................................................
|
04
|
INTRODUCTION GENERALE
..............................................................................
|
05
|
I. Cadre théorique de la
méthodologie.
.................................................................
|
07
|
1. Justification du
sujet............................................................................
|
07
|
2.
Problématique....................................................................................
|
07
|
2.4. Question de
recherche.......................................................................
|
07
|
2.5. Objectif de
recherche.......................................................................
|
08
|
2.6.
Hypothèses.....................................................................................
|
08
|
3. Revue de la
littérature...........................................................................
|
08
|
II. Cadre pratique de la méthodologie
...................................................................
|
13
|
1. Délimitation du champ
d'étude...............................................................
|
13
|
1.1. Champ
géographique.........................................................................
|
13
|
1.2. Champ
social....................................................................................
|
14
|
1.3. Champ
sociologique............................................................................
|
14
|
1.4. Champ écologique.
............................................................................
|
14
|
2. Les techniques de collectes de
données......................................................
2.1. Etude
documentaire.........................................................................
|
15
15
|
2.2.
Echantillonnage..............................................................................
|
15
|
2.3. L'observation
directe.......................................................................
|
14
|
2.4. L'entretien
semi-directif....................................................................
|
14
|
3. Méthodes et théorie
d'analyse.................................................................
|
15
|
3.1. L'analyse qualitative des données :
l'approche phénoménologique...............
|
15
|
3.2. L'analyse
compréhensive...................................................................
|
15
|
3.3. La théorie de l'habitus de Pierre
Bourdieu.............................................
|
15
|
4. Difficultés et limites de
l'étude.................................................................
|
16
|
4.1. Difficultés de
l'étude.........................................................................
|
16
|
4.2. Limite de
l'étude..............................................................................
|
17
|
PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES
DU MILIEU ET DESCRIPTION DES PRATIQUES
AGRICOLES.......................................................
|
20
|
CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la
sous-préfecture population cible..............
|
21
|
I. Histoire du
peuplement..................................................................................
|
21
|
1.1. Période
précoloniale...................................................................................
|
21
|
1.2. Période
coloniale........................................................................................
|
22
|
II. Organisation
culturelle..................................................................................
|
22
|
2.1. Organisation de la
chefferie..........................................................................
|
22
|
2.2. Organisation du
travail...............................................................................
|
23
|
III.
Interdits....................................................................................................
|
22
|
CHAPITRE II : Description des pratiques
agricoles.
.....................................................
|
23
|
I. Les étapes du système de
production................................................................
|
25
|
1.1. La préparation du
sol..................................................................................
|
25
|
1.1.1. Le
défrichage...............................................................................
|
25
|
1.1.2. Le
brûlis......................................................................................
|
26
|
1.2. Le buttage ou le
semis..................................................................................
|
26
|
1.3. L'entretien des
champs...............................................................................
|
28
|
1.3.1. Le
sarclage...................................................................................
|
28
|
1.3.2. Le
tuteurage..................................................................................
|
28
|
1.3.3. La pulvérisation et /ou la
fertilisation...................................................
|
29
|
1.4. La
récolte.................................................................................................
|
29
|
II. Organisation sociale de
production...................................................................
|
31
|
2.1. Organisation
individuelle.............................................................................
|
31
|
2.2. Organisation
collective................................................................................
|
31
|
2.2.1. Les
«zouzouté«...............................................................................
|
31
|
2.2.2. Le
djélà........................................................................................
|
31
|
2.2.3. Le
léli..........................................................................................
|
32
|
PARTIE II : SITUATION ENVIRONNEMENTALE A
PRIKRO.....................................
|
33
|
CHAPITRE I : Notion de changement
climatique..........................................................
|
34
|
I. Le changement
climatique..............................................................................
|
34
|
II. Les conséquences du changement
climatique.......................................................
|
35
|
2.1. Les effets sur la santé
humaine......................................................................
|
35
|
I.1.1. Cancer de la
peau......................................................
|
35
|
I.1.2.
Cataractes............................................................
|
35
|
I.1.3. Systèmes
immunitaires..............................................
|
36
|
2.2. Conséquences
écologiques..........................................................................
|
36
|
CHAPITRE II : Identification des effets du
changement climatique..................................
|
37
|
I. Une modification
saisonnière..........................................................................
|
35
|
II. Une irrégularité des pluies dans les
périodes pluvieuses.........................................
|
35
|
PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION
PAYSANNE.......................................
|
39
|
CHAPITREI : Adaptation des paysans au
changement climatique.....................................
|
40
|
I. Identification des perceptions des paysans du
changement climatique............................
|
40
|
1.1. La désacralisation des pratiques
ancestrales.................................................
|
40
|
1.2. Les feux de
brousses.............................................................
.................
|
40
|
1.3. L'exploitation abusive de la
flore................................................................
|
41
|
1.4. C'est un
moment.....................................................................................
|
41
|
II. Détermination des stratégies
d'adaptation des
paysans...............................................
|
42
|
II.1. Aucune
stratégie.........................................................................................
|
42
|
II.2. Le double
champ.........................................................................................
|
42
|
II.3. Le rendement des boutures ou
semences............................................................
|
42
|
II.4. Une semence
résistante...............................................................................
|
43
|
II.5. L'usage de produits
toxiques.........................................................................
|
43
|
II.6. L'usage des produits
phytosanitaires................................................................
|
43
|
II.7. Le
commerce..............................................................................................
|
44
|
CHAPITRE II : Propositions et
recommandation..........................................................
|
46
|
I. Proposition de solutions pour lutter contre le
changement climatique......................
|
46
|
II.
Recommandation........................................................................................
|
47
|
CONCLUSION
GENERALE.................................................................................
|
48
|
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................
|
50
|
ANNEXE.........................................................................................................
|
54
|
Table des
matières.................................................................................................
|
57
|
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU
SOUS-PREFET
1. Quelle est la délimitation de la
Sous-préfecture de Prikro ?
2. Quelles sont les saisons dans la
Sous-préfecture ?
3. Quelle est l'histoire du village ?
4. Quelle est l'organisation sociale ?
5. Quels sont les moments où les paysans font leurs
champs ?
6. Y a t-il encore dans la Sous-préfecture de la
forêt ?
7. Quels sont les types de forêts dans la
Sous-préfecture ?
8. Quels sont les effets du changement climatique dans la
sous-préfecture ?
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU CHEF DE VILLAGE ET
NOTABLES.
9. Quelle est la composition de la chefferie ?
10. Combien de notables y a-t-il ?
11. Quelles sont les fonctions de la chefferie ?
12. Quels sont les attributs de la chefferie ?
13. Quelles sont les catégorisations de la
population ?
14. Quelle est l'organisation sociale à
Prikro ?
15. Quelles sont les saisons de pluie à
Prikro ?
16. Quelles sont les périodes de cultures ?
17. Quels sont les changements au niveau de la
pluviométrie ?
18. Pourquoi ne pleut-il pas comme avant ?
19. Que fait-on quand il ne pleut pas ?
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE A
L'ECHANTILLON
1. Les effets du changement climatique.
20. D'après vos observations, quels sont les mois
où la pluie tombe t-elle ?
21. Quels sont les mois où vous commencez à
travailler ?
22. La pluie tombe t-elle en ces moments ?
23. Selon vos observations, quelles sont les modifications au
niveau de la pluviométrie ?
24. Pouvez-vous comparer la pluie de maintenant à la
pluie d'avant ?
25. Selon vous, pourquoi il ne pleut plus comme
avant ?
26. Avez-vous des solutions pour qu'il pleuve ?
2. adaptation au changement de saison de
pluie.
27. Que devait faire la chefferie pour qu'il pleuve ?
28. On constate qu'il ne pleut plus comme avant, qu'est ce que
les paysans font pour que leurs récoltes soient bonnes ?
29. Puisqu'il ne pleut plus comme avant, qui devrait aider les
paysans dans ce sens ?
*
www.fao.org/DOCREP/003/X6780F/X6780F03.htm.
* 1 Les instruments
aratoires : dabas, râteaux, houes