4.2.2. Connaissance de la population locale sur les
activités du système suivi écologique
Cette connaissance de la communauté locale sur les
influences du système de suivi écologique dans les
décisions de gestion a été mesurée sur quatre axes
spécifiques à savoir l'évolution des activités
anthropiques dans le parc, le degré de perturbation de l'habitat, les
dégâts de la faune et la gestion des conflits et le traitement des
gardes. Pour chacun des axes, les informations ont été
groupées en quatre périodes. La période avant le suivi
écologique (avant 2000), la période du démarrage des
activités (2000 et 2003), la période de mise en oeuvre effective
du suivi écologique (2003 et 2005), et enfin la période
d'intensification des activités (2005-2008).
4.2.2.1. Evolution des activités anthropiques au
parc
Les personnes impliquées dans l'activité du
suivi écologique nous ont données leur appréciation sur
les activités anthropiques au PNB. Ces activités regroupent les
coupes de bois, la fragmentation de l'habitat, la fréquence des feux et
la pêche par empoisonnement. Les informations obtenues sont
présentées sur la figure 10
coupe de bois
fragmentation de l'habitat
fréquence des feux
Pêche par empoisonnement
rsinteaU Cb 13ethrbetial
1 0
Période
avant 2000 2000-2003 2003-2005 2005-2008
NB : 0 = nul, 1= très faible, 2= faible, 3= moyen, 4
= élevé, 5= très
élevéFigure 10 : Evolution des
activités humaines au Parc National de la
BénouéIl ressort de ce graphique et selon les
activités rencontrées qu'aucune activité anthropique
n'est en régression dans le Parc National de la Bénoué.
Les courbes de bois et la
pêche par empoisonnement sont confondues entre «
avant 2000 » et « 2003-2005 ». Ceci laisse à penser que
ces 2 activités ont le même niveau de perturbation pendant les
périodes indiquées. Cette superposition est également
valable pour les activités telles que la fragmentation de l'habitat et
la fréquence des feux. Les coupes de bois initialement faible,
connaissent une augmentation. Selon les personnes enquêtées, cette
activité s'est élevée avec l'intensification de
l'activité de suivi écologique. La fragmentation de l'habitat et
la fréquence des feux au parc n'ont pas connu un réel changement.
Ces dernières sont restées assez faibles jusqu'à la mise
en oeuvre effective de l'activité de suivi, où elles deviennent
élevées peu après. La pêche par empoisonnement est
la seule activité anthropique qui n'a pas connu de variation
après le démarrage de l'activité. Après une
légère augmentation avant la mise en oeuvre des activités
du suivi, elle est restée constante au fil du temps.
Ces augmentations des perturbations seraient dues aux
immigrants qui abondent dans la zone. Le rythme croissant des immigrations du
Tchad et de l'Extrême Nord vers la périphérie du parc a
entraîné les coupes de bois pour des fins d'énergie et de
construction des habitations. Les immigrants Tchadiens de la région
coupent le bois pour la production du charbon de bois. La fragmentation de
l'habitat et l'intensification des feux de brousse aurait pour fin de
rechercher les sites d'installation humaine. La pêche par empoisonnement
(grâce aux pesticides de la SODECOTON) s'est accrue jusqu'en 2000,
période à laquelle les gardes du parc sont formé, peu
après, en raison de la permanence de ces gardes au parc, elle se
stabilise.
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