IV. FÉCONDATION ET DIAGNOSTIC DE GESTATION
1. Fécondation
La fécondation correspond à une fusion de
gamètes mâle et femelle donnant naissance à l'embryon. Elle
a lieu dans les voies génitales femelles au niveau du tiers
supérieur de l'ampoule de l'oviducte.
Après ovulation, l'ovule demeure fécondable
pendant 8 à 12 heures. Les spermatozoïdes restent fécondants
pendant 24 à 48 heures dans les voies génitales femelles. La
migration des spermatozoïdes dure 8 heures. L'ovule atteint le lieu de
fécondation environ 6 heures après ovulation. Vu le temps de
survie des spermatozoïdes et de l'ovule, l'IA ou la monte se
réalise de façon à ce que les spermatozoïdes arrivent
les premiers au lieu de fécondation et attendent l'ovule.
La pénétration du spermatozoïde dans
l'ovule se fait par un mécanisme enzymatique au cours duquel le cumulus
oophorus est lysé par l'hyaluronidase, alors que la membrane est
lysée par la trypsine et l'acrosine.
L'oeuf ainsi fécondé, descend dans
l'utérus et y arrive au bout de 4 jours au stade de morula (8 à
16 cellules). Il mènera, à ce niveau, une vie libre pendant 19
à 20 jours ; puis, suivront les phases de nidation et de gestation
proprement dite.
2. Diagnostic de gestation
Compte tenu des enjeux économiques, l'éleveur ne
peut plus aujourd'hui se passer du diagnostic de gestation, dans le cadre d'une
parfaite conduite de son élevage. Il est très important de
détecter le plus tôt possible les vaches non gestantes. Connaitre
tôt et avec certitude l'état physiologique des femelles est
essentiel pour la gestion de la reproduction dans un troupeau. Le diagnostic de
gestation permet : - de prévoir les animaux à réformer;
- de réduire les périodes improductives ;
- de planifier la vente des animaux non gestants ;
- de remédier aux problèmes
d'infécondité ;
- de faire un bon choix des médicaments
administrés aux femelles ;
- d'alimenter les femelles en fonction du stade physiologique.
Il existe plusieurs méthodes de diagnostic de gestation
et le choix du moyen de diagnostic dépend du stade de la gestation.
2.1. Diagnostic précoce de gestation
Il peut utiliser les moyens cliniques ou paracliniques. Les
moyens cliniques reposent sur l'absence de retour de la vache en chaleur. Les
moyens paracliniques reposent sur l'échographie, le dosage de la
progestérone et des protéines associées à la
gestation.
v' L'absence de retour en chaleurs
Le retour en chaleurs des femelles trois semaines
après l'insémination est le signe le plus fréquent d'une
non gestation. Il consiste à observer les chaleurs entre le
18ème et le 23ème jour après IA.
Cependant, c'est un moyen peu fiable, étant donné que 2 à
5 % des chaleurs sont silencieuses chez de races bovines locales et que des
femelles gestantes peuvent aussi présenter des manifestations de
chaleurs. Par ailleurs, une persistance du corps jaune peut être
observée en absence de gestation chez la vache qui présente un
kyste ovarien.
v' L'échographie
C'est une méthode à partir de laquelle les
structures foetales sont visualisées grâce à un
écran. On peut ainsi apprécier la survie d'un embryon chez les
bovins par la détection des battements cardiaques, ceci dès la
4ème semaine après IA. C'est également un moyen
fiable qui donne 96% d'exactitude à 40 jours après IA. Cependant,
son coût élevé empêche son utilisation courante chez
les bovins.
v' Le dosage de la progestérone
Il s'agit d'un diagnostic précoce de non gestation. La
technique consiste à estimer les taux de progestérone dans le
sang ou dans le lait. Elle est utilisable entre le 21ème et
23ème jour après IA. Les vaches supposées
gestantes ont un taux de progestérone qui se maintient à un
niveau supérieur à 1 ng/ml dans le sang et 3,5 ng/ml dans le
lait. Un niveau inférieur à 1 ng/ml dans le sang ou 2 ng/ml dans
le lait indique l'absence du corps jaune et exclut par conséquent la
gestation (VANDEPLASSCHE, 1985). Ce diagnostic constitue une
technique de certitude
pour la non gestation et seulement une présomption de
gestation. Par conséquent, le diagnostic positif par dosage de
progestérone doit être confirmé par exploration rectale
vers la fin du 2ème mois de gestation.
v' Le dosage des protéines foetales
Il s'agit du BPAG (Bovine Pregnancy Associated Glucoprotein)
et de la PSPB (Pregnancy Specific Protein B). L'utilisation du BPAG est
controversée en raison de sa rémanence même après la
mise bas. Le dosage de la protéine B de SASSER (PSPB) est le
plus utilisé. La protéine B est un signal spécifique
produit par l'embryon et témoin de sa visibilité. Elle peut
être mise en évidence dès le 26ème jour
de la gestation à partir d'un prélèvement sanguin. Ce
signal de nature protéique permet le maintien du corps jaune de
gestation chez la mère.
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