INTRODUCTION GENERALE
Le Sénégal à l'image de la plupart des pays
sahéliens est un pays à vocation agropastorale et
l'élevage occupe une place de choix dans l'économie nationale.
Le cheptel du Sénégal est important et
varié, l'essentiel sur le plan économique étant
constitué par le cheptel bovin. Ce dernier est caractérisé
par une faible productivité, justifiée par des contraintes
d'ordre génétique, climatique et alimentaire.
En effet, les races bovines locales ont des faibles
potentialités génétiques, et leur production
laitière reste insuffisante pour les besoins de la population.
Cette situation contraint le Sénégal à
importer des grandes quantités de lait et produits laitiers afin de
couvrir les besoins de la population. En 2007, la facture laitière
s'élevait à 52 milliards de FCFA (SOLEIL,
2009).
A ces dépenses s'ajoutent les risques d'ordre
sanitaire, liés à l'importation du lait et des produits laitiers
frauduleusement enrichis par des substances dangereuses telle que la
mélamine, qui provoqua en 2008 des nombreux décès chez des
nourrissons (OMS, 2008).
C'est pour pallier ces problèmes que l'Etat du
Sénégal s'est engagé dans un vaste projet
d'amélioration génétique des races bovines autochtones,
afin d'augmenter leur production laitière, à travers des vastes
campagnes d'insémination artificielle. Le projet d'appui à
l'élevage (PAPEL), coordonne depuis lors, toutes les activités
liées à ces campagnes.
Bien que ces campagnes ont permis d'augmenter sensiblement la
production laitière chez des métisses nées de
l'insémination artificielle, le taux de réussite de
l'insémination reste faible : 38,1% dans les
régions de Saint Louis, Louga, Tambacounda et Kolda (KABERA,
2007), 46,91% dans les départements de Dakar
et de Mbour (MOUICHE, 2007), 44,3% dans la région de
Thiès (NISHIMWE, 2008).
Les facteurs mis en cause sont d'ordre nutritionnel,
zootechnique et environnemental, ainsi que l'insuffisance du personnel
compétent pour bien mener ce programme.
Selon un rapport des nations unies, la crise alimentaire
observée depuis 2007, notamment avec la flambée des prix des
denrées alimentaires, a fait monter le nombre des personnes
menacées par la faim à 923 millions dont une bonne partie en
Afrique (UN, 2008). Devant une telle situation, le
gouvernement du Sénégal a mis en place depuis l'hivernage 2008,
un grand projet visant à une autosuffisance alimentaire. Il s'agit de la
Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance
(GOANA) dont le volet élevage vient
renforcer le projet PAPEL.
La GOANA accorde une importance particulière au volet
élevage. En effet d'après la direction nationale de
l'élevage, la GOANA vise à augmenter la production
laitière locale (140 millions de litres en 2008) par
l'insémination de 50000 vaches, ce qui porterait la production
laitière à 400 millions de litres, et la production de viandes
à 435 milles tonnes à l'horizon de l'an 2012 (SOLEIL,
2008).
L'objectif général de notre travail est
d'évaluer les résultats de la campagne d'insémination
artificielle, réalisée dans le cadre du projet GOANA dans le
département de Mbour (région de Thiès) au cours de
période allant de Décembre 2008 à Avril 2009.
De façon spécifique, nous avons :
- déterminé le taux de réussite de
l'Insémination Artificielle ;
- identifié et analysé des facteurs
influençant l'Insémination Artificielle ;
- proposé des solutions d'amélioration du taux de
réussite de l'insémination artificielle au
Sénégal.
Cette étude comporte deux parties. La première
partie qui est une synthèse bibliographique porte sur l'élevage
bovin au Sénégal, la maîtrise de la reproduction chez la
vache, l'amélioration génétique bovine, et l'alimentation
de la vache. Quant à la seconde, elle est consacrée à la
présentation du cadre et du milieu de l'étude, de la
méthodologie, des résultats, de la discussion, et enfin des
contraintes et recommandations.
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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