REPUBLIQUE DU BENIN
FRATERNITE - JUSTICE - TRAVAIL
UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
MEMOIRE DE DEA/MASTER - NPTCI
Spécialité :
ECONOMIE MONETAIRE BANCAIRE ET FINANCIERE
Option : MACROECONOMIE APPLIQUEE
Thème :
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L'UEMOA
: UNE ETUDE EMPIRIQUE PAR LE CANAL DU TAUX D'INTERET
Présenté par : Sous la direction de
:
Théodore-Mennas H. YETONGNON Fulbert AMOUSSOUGA
GERO
Professeur Titulaire de Sciences Economiques, FASEG,
UAC
JURY :
Président : Fulbert AMOUSSOUGA GERO
Professeur Titulaire de Sciences Economiques, FASEG,
UAC.
Membres : - Magloire LANHA
Maître de Conférences Agrégé de
Sciences Economiques, FASEG, UAC.
- Charlemagne Babatoundé IGUE
Maître de Conférences Agrégé de
Sciences Economiques, FASEG, UAC.
- Dénis ACCLASSATO
Maître-Assistant à la FASEG, UAC.
- Augustin CHABOSSOU
Maître-Assistant à la FASEG, UAC.
Août 2010
La Faculté des Sciences
Economiques
et de Gestion de
|
l'Université
|
d'Abomey
|
- Calavi, et l'école
doctorale
|
des sciences économiques et de
gestion
n'entendent donner aucune
approbation
|
, ni improbation
aux
|
opinions émises dans ce mémoire.
Ces
opinions doivent être
considérées comme
propres à son
auteur.
A ma chère épouse,
Odile Y. MAHULIKPONTO, voici la raison de tes
souffrances. A ma très chère aimée et
défunte fille,
Joyce- Divine A. S. YETONGNON, ton
sacrifice suprême pour moi n'a
pas été vain.
A mon feu père,
Ignace Coovi YETONGNON, Pour ses innombrables conseils
et pour m'avoir inculqué un esprit
combatif.
A mon grand- frère,
Christopher C. YETONGNON, Pour ses incommensurables
aides et sa faculté à
toujours satisfaire d'abord l'autre.
A ma maman,
Joséphine N. GNAVI, Voici le fruit de l'arbre
dont tu as, du rant toute ta vie, pris grand
soin.
A mon oncle,
Dr Martin -
GBEDJI SOKPA, Pour m'être devenu un second
père, ainsi
que ses conseils utiles.
A tous mes frères et soeurs, cousins cousines,
notamment, Angèle, Davy, Jean, Jeanne
YETONGNON ; Stalis -
GBEDJI SOKPA,
Pour leur attachement et leur esprit de
fraternité.
Et
A tous ceux qui de près ou de loin m'ont
aidé d'une manière ou d'une autre, pour la
réalisation de ce mémoire, voici ici
concrétisé, le rêve pour lequel vous
vous êtes si tant battus.
Remerciements
Ce mémoire a été réalisé
avec le concours de nombreuses personnes. Nous tenons à témoigner
de leur bienveillance. A tous ceux qui ont manifesté de
l'intérêt et de l'attention pour notre formation et
particulièrement pour cette recherche, nous adressons un grand merci.
Une reconnaissance toute particulière s'adresse à tous ceux qui y
ont apporté leur collaboration.
Un collège de Professeurs, sous la direction du Pr
Fulbert AMOUSSOUGA GERO, a assuré le suivi de ce travail. Ces
professeurs nous ont guidés tout au long de la recherche. Ils nous ont
faits bénéficier de riches expériences de la pratique et
de l'enseignement des sciences économiques. Leurs observations et
recommandations ont contribué davantage à l'amélioration
de l'aspect théorique et empirique de l'étude. Voici ici
l'expression de notre profonde gratitude. Nous avons pu toujours compter sur
leur disponibilité, leurs encouragements et surtout, sur leur
maîtrise des sujets abordés. Nous leurs en remercions vivement.
Nous remercions également tous les Professeurs de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, l'administration du
Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (N.P.T.C.I.),
notamment, le Professeur Fulbert AMOUSSOUGA GERO, Directeur de l'Ecole
Doctorale, et le Professeur Bernadette KAMIGNA, la Responsable
académique. Ils ont contribué à notre formation, tout au
long de ce parcours universitaire ; que cet essai les comble de satisfaction.
Le Professeur Magloire LANHA, Doyen de la FASEG, n'a ménagé le
moindre effort pour l'aboutissement heureux de la formation ; qu'il en soit
remercié, pour ses observations pertinentes et ses incitations à
l'esprit de recherche. Le Maître Assistant Jean ADANGUIDI, Vice-Doyen,
qui m'a ouvert les portes du troisième cycle.
Le Professeur Charlemagne IGUE, les Maître-Assistant,
Denis ACCLASSATO, Augustin CHABOSSOU, les Docteurs, Jude C. EGGOH, Yves SOGLO,
Gilles SOSSOU, Venant QUENUM, ont contribué substantiellement, notamment
à l'occasion des présoutenances, à l'amélioration
qualitative aussi bien du protocole de recherche que de la recherche elle
même ; à tous, un témoignage de sincère
gratitude.
Aussi, que tous nos Amis et Auditeurs promotionnaires veuillent
bien croire en notre sincère reconnaissance.
Enfin, aux honorables membres du jury, qui ont accepté
discuter des résultats de cette recherche, pour la pertinence de leurs
observations, nous témoignons notre entière satisfaction et
gratitude.
`'TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L'UEMOA : une
analyse empirique par le canal du taux d'intérêt».
RESUME
Lorsque l'UEMOA met en exécution une politique
monétaire commune aux Etats membres, elle applique d'une façon
identique les outils et instruments de politique. On s'attend à ce que
cette politique ait des effets homogènes sur les économies de
l'Union. Cependant, des différences (économiques
financières ...) et surtout la multiplicité des canaux de
transmission font que les effets de ces politiques sont moins homogènes
que ceux anticipés.
Ce mémoire a eu pour objectif de montrer l'importance
du rôle du taux d'intérêt dans la transmission
monétaire dans l'UEMOA, au moyen d'une modélisation VAR et
grâce à des simulations sur trois outils de politique
monétaire.
Les résultats obtenus montrent que les variances de
prévision de la plupart des variables retenues sont influencées
par les innovations du taux d'intérêt. Donc le taux
d'intérêt réel est la principale variable instrument de la
politique monétaire dans l'UEMOA.
Mots clés : politique
monétaire, modèle VAR, UEMOA
`'TRANSMISSION OF THE MONETARY POLITICS IN THE WAEMU: an
empiric analysis by the channel of the interest rate».
ABSTRACT
When the WAEMU puts in execution a monetary politics common to
the member states, it applies an identical way the tools and instruments of
politics. One expects that this politics have homogeneous effects on economy of
the union. However, of the differences (economic financial...) and especially
the transmission channel multiplicity makes that the effects of these policies
are less homogeneous than those anticipated.
This paper had for objective to show the importance of the
role of the interest rate in the monetary transmission in the WAEMU, by means
of a VAR modelling and through simulations on three tools of monetary
politics.
The gotten results show that the variances of forecasting of
most retained variables are influenced by the innovations of the interest rate.
Therefore, the real interest rate is the main variable instrument of the
monetary politics in the WAEMU. Key words:
monetary politics, VAR model, WAEMU.
SIGLES ET ACRONYMES
ADF: Augmented Dickey Fuller
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de
la Démographie
BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO: Banque centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CRES : Consortium pour la Recherche Economique
et Sociale
CRIEF : Centre de Recherche sur
l'Intégration Economique et Financière
FMI : Fond Monétaire International
IFS : International Financial Statistic IMF :
International Monetary Fund OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economique
OFCE : Observatoire français des
conjonctures économiques
PECO : Pays d'Europe Centrale et Orientale
PIB: Produit Intérieur Brut
SVAR: Strucural Vectoriel Auto Regression
UCAD : Université Check Anta Diop
UE: Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
VAR: Vectoriel Auto Regression
WAEMU: West African Economic and Monetary
Union
SOMMAIRE
INTRODUCTION . 1
CHAPITRE I: Cadre théorique
de la recherche 4
SECTION 1: Contexte et
Problématique 5
SECTION 2: Revue de
littérature et bilan de la politique monétaire dans l'UEMOA
9
SECTION 3 : Résultats empiriques
fondés sur des modèles VAR 19
CHAPITRE II : Politique monétaire
dans l'UEMOA ..34
SECTION 1 : Historique de la politique
monétaire dans l'UEMOA . ....35
SECTION 2 : Fonctionnement du mécanisme
de transmission monétaire .44
CHAPITRE III : Analyse empirique
.53
SECTION 1 : La méthodologie
....54
SECTION 2 : Résultats des simulations
. .....59
IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS 67
CONCLUSION 70
INTRODUCTION
Le sujet le plus fréquemment abordé par les
économistes qui s'intéressent aux problèmes
monétaires, est celui relatif aux effets de la politique
monétaire sur la sphère réelle. Cette question est si
controversée que plusieurs écoles se sont formées autour
des différentes réponses, créant ainsi des corpus
théoriques différents au sein des mêmes courants de
pensée.
A ce premier problème vient s'ajouter un second, qui
tien compte de la nature de la réponse fournie à la
première question : Il s'agit de définir le mécanisme par
lequel la politique monétaire transmet ses impulsions au secteur
réel.
Ainsi, il est aisé d'admettre, à partir de ce
constat, que la politique monétaire n'est pas neutre, et qu'une
étude de sa transmission au secteur réel, revêt donc tout
son intérêt.
Le principe d'une transmission de la politique
monétaire au secteur réel est accepté par la plupart des
économistes. Mais le mécanisme par lequel cette politique
monétaire propage ses effets dans la sphère réelle
constitue une source de divergences. A ce niveau, la littérature fournit
des versions aussi riches que divergentes
En effet, pendant que certains économistes soulignent
le rôle prépondérant de la monnaie dans la transmission de
la politique monétaire, d'autres insistent sur celui du crédit,
et donc sur le rôle des banques ; leur faisant ainsi jouer un rôle
central dans la transmission monétaire. De plus en plus aussi, des
auteurs s'intéressent au rôle du taux de change dans le
mécanisme de transmission monétaire. D'autres enfin montrent que
la politique monétaire propage ses effets sur l'activité par le
biais du taux d'intérêt directeur de l'institution en charge de
l'exécution de la politique monétaire.
Ces différents mécanismes ne s'opposent pas
vraiment dans leur manifestation. Les canaux, précédemment
cités, peuvent fonctionner dans une même économie et sur la
même période dans un processus de melting pot. Leur
importance relative peut aussi varier dans le temps en fonction du comportement
des agents, des structures de l'économie et de l'environnement externe
à l'économie.
L'intérêt de la présente recherche est de
montrer l'importance du rôle du taux d'intérêt dans la
transmission de la politique monétaire. Elle cherche à montrer
que le taux d'intérêt, plus que les autres canaux, est le canal
dominant de transmission de la politique monétaire dans les pays de
l'UEMOA. Cet intérêt se justifie aussi par l'importance du taux
d'intérêt dans la conduite de la politique monétaire en
général, mais surtout de la place de plus en plus grande que le
taux d'intérêt occupe dans la formation et surtout la gestion des
unions économiques et monétaires ; imposée par la
mondialisation des économies.
De même, la tendance à long terme de la variation
des investissements et celle du crédit nous laisse penser qu'une
politique monétaire qui aurait un effet sur la variation du taux
d'intérêt pourrait également avoir un impact
sur l'activité réelle ; si tant est que la variation du taux
d'intérêt impacte celle des investissements et du
crédit.
Graphique 1 : UEMOA; Evolution des Investissements et du
crédit au secteur privé
1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005
INVESTISSEMENTS CREDIT REEL
|
Données en milliards de FCFA
Source : IMF, International Financial
Statistics
Notre recherche est menée à l'aide d'une
modélisation VAR, sur un échantillon de six pays membres de
l'UEMOA (à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo). Elle montre que la
politique monétaire a des effets sur la sphère réelle et
que le canal du taux d'intérêt peut être
considéré comme le canal le plus pertinent par lequel les
décisions de politique monétaire peuvent affecter le secteur
réel.
Nous posons tout d'abord dans le premier chapitre la
problématique, la revue de littérature, théorique et
empirique, ainsi quelques résultats empiriques fondés sur la
modélisation VAR. Le deuxième chapitre expose la politique
monétaire dans l'UEMOA ; et le dernier chapitre est celui
consacré à l'analyse empirique de nos données.
CHAPITRE I
Cadre théorique de la recherche
Les dimensions théoriques de la présente
recherche sur la transmission monétaire dans l'UEMOA, analysée
par le canal du taux d'intérêt sont explorées dans ce
premier chapitre qui pose aussi la problématique et le contexte qui la
justifie. Les fondements théoriques et empiriques des mécanismes
de transmission ainsi que les différents résultats fondés
sur la modélisation VAR viendront refermer ce premier chapitre.
SECTION 1: Contexte et Problématique de la
recherche
Dans cette section, nous allons aborder le contexte dans
lequel se justifie la présente recherche, ainsi que la
problématique des mécanismes de transmission de la politique
monétaire ; ensuite nous allons dire quels sont les objectifs que vise
ce mémoire.
1-1: Contexte et justification de l'étude
La volonté de certains pays ouest africains de
réaliser l'union économique, les a conduits à créer
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Elle est
créée à partir de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA)1 , et regroupe actuellement huit pays, à savoir le
Bénin, le Burkina Faso, la cote d'ivoire, la Guinée-Bissau, le
mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle se caractérise
par la reconnaissance d'une même unité monétaire, le franc
de la Communauté Financière d'Afrique (FCFA) dont
l'émission est confiée à un Institut monétaire
commun, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Elle
apparaît comme un espace monétaire homogène reposant sur un
ensemble de règles de base ayant trait notamment à la libre
circulation des signes monétaires et la liberté de transferts
entre les Etats membres, la centralisation des réserves de change et
l'harmonisation des législations financières, bancaires et des
changes.
La valeur de la monnaie (le franc CFA) est fondée sur
un ancrage fixe avec l'euro, constituant ainsi le pivot de l'action de la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Le dispositif de gestion de
la monnaie et du crédit, mis en oeuvre dans l'Union depuis la
1 Créée en 1962 (ANSD, Novembre 2007)
réforme des instruments de politique monétaire
en 1989, est basé sur des mécanismes indirects de
régulation de la liquidité, privilégiant les
procédures et instruments de marché, en liaison avec l'option
d'une libéralisation progressive de l'activité économique
et financière.
L'action de la Banque Centrale s'exerce à travers la
formulation d'un programme monétaire et le suivi de son
exécution. Autrefois, instrument normatif d'appui à la politique
d'encadrement du crédit, le programme monétaire constitue
aujourd'hui un cadre de détermination des objectifs
intermédiaires et de suivi de la mise en oeuvre de la politique
monétaire. En effet, il visait à l'origine (de 1975 à
1989) le contrôle de l'expansion des crédits en ajustant la
liquidité globale de l'économie en fonction de l'évolution
prévisible de la conjoncture économique, de la situation
monétaire et des objectifs d'avoirs extérieurs. Depuis la
réforme de 1975, la politique monétaire de la BCEAO a connu une
modification en octobre 1989, à travers le déplafonnement du
concours global qui est devenu ainsi un simple repère. Elle s'est
renforcée en octobre 1993. Le nouveau dispositif de gestion
monétaire de l'UEMOA se fonde sur un recours accru aux mécanismes
de marché, privilégiant ainsi les méthodes de
régulation indirecte de la liquidité.
La politique monétaire de la BCEAO repose sur
l'utilisation de taux d'intérêt directeur propres à
l'institut d'émission ; le marché monétaire
rénové et la libéralisation des conditions de banque. Des
innovations ont été adoptées et portent sur le remaniement
de la grille des taux directeurs de la BCEAO, avec l'instauration d'un taux de
prise en pension, dont l'évolution est adaptée à celle du
taux du marché monétaire. Le volume et la nature de ses
interventions sont déterminés en fonction des orientations
qu'elle se propose d'impulser au marché et au comportement des banques,
au regard de ses objectifs en matière de politique de la monnaie et du
crédit et de la situation conjoncturelle de liquidité.
1-2 : Problématique et Objectifs de
l'étude
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
met en exécution une politique monétaire commune aux huit Etats
membre depuis près de cinquante ans, avec une application identique des
instruments dans tous les pays membres. On s'attend à ce que cette
politique ait des effets proportionnellement homogènes sur les
économies de l'union. Mais, la multiplicité des canaux de
transmission et la forte hétérogénéité des
structures économiques
des pays de l'union, font que ces canaux ne fonctionnent pas
avec la même ampleur d'une économie à une autre.
En effet, les structures financières ne
présentent pas le même niveau de développement ; les
économies des pays membres de l'UEMOA sont limitées par
l'exportation d'un nombre limité de produits de base qui varient d'un
exportateur à un autre du point de vue de leur importance relative ou de
leur nature. Ces produits, principale source de recettes pour les budgets des
Etats membres, ont connu une évolution de leurs cours. Cette
évolution, caractérisée par une grande volatilité,
a deux effets sur l'économie de l'union (Boccara et Devarajan, 1993) :
Le premier est une hausse qui entraîne une augmentation des
dépenses publiques qui se poursuivra bien après le retournement
de conjoncture (provoqué par la chute de ces mêmes cours). Le
second, d'ordre monétaire, consiste en un afflux de devises difficile
à geler lorsque les réserves de change sont mises en commun, le
taux de change est maintenu fixe, et la liberté des mouvements de
capitaux garantie entre pays membres de l'Union et les autres pays de la Zone
Franc. Ainsi, une augmentation de la masse monétaire suivra toujours la
montée des cours des produits de base.
Toutefois, au sein de l'UEMOA quelques
différences2 ont été notées au niveau
des critères de différenciation sur les effets de la politique
monétaire:
D'abord une différenciation des taux d'inflation. En
effet, les pays de l'UEMOA ont des taux d'inflation plus faibles que ceux des
pays africains non membres de la Zone Franc ou à d'autres groupes de
pays en développement. Au cours des années 1960-1974, la moyenne
annuelle de l'inflation a été de 4,7 %. Elle a quasiment
doublé pendant la deuxième période (1975-1989). Cette
variabilité des taux d'inflation à plusieurs origines qui sont
elles-mêmes sources de divergences des effets de la politique
monétaire (UEMOA, 2000) : il s'agit des conjonctures économiques
des pays membre de l'UEMOA qui sont différenciées.
Ensuite, une hétérogénéité
liée aux systèmes financiers. L'appartenance à une
même union monétaire où la politique de la monnaie et du
crédit ainsi que la réglementation bancaire sont les mêmes,
devrait rapprocher considérablement les structures bancaires des
différents pays. En d'autres termes, les systèmes bancaires
devraient être homogènes, afin de garantir des réactions
analogues à d'éventuels chocs. Mais on remarque une
diversité des situations nationales. Ainsi, au Burkina et au Niger, la
part des banques de développement dans le capital bancaire a
été prépondérante dans les années 1960-1974.
Au cours de la même période, elle n'a été que de 39
%, 25 % et 33 % respectivement au Sénégal, en Côte
d'Ivoire
2 Diagne et Doucouré Consortium pour la Recherche
Economique et Sociale (CRES/UCAD)
et au Togo. Pendant les années 1980-1990, à la
suite des opérations de restructuration bancaire, la plupart des banques
de développement ont disparu. Leur part dans le capital social n'est
plus que de 20 % au Togo, 16 % au Burkina Faso et 4 % en Côte d'Ivoire
(UEMOA, 2000).
Enfin, la variabilité des taux d'intérêt
et taux de change réels. La variabilité des taux d'inflation a
pour conséquence une grande volatilité des taux
d'intérêt réels ; entrainant automatiquement une variation
du revenu des agents, proportionnelle à leurs différents stocks
d'actifs et de dettes ; et une grande diversité des taux de change
réels, renforcée par le fait que les pays membre n'exportent pas
les mêmes produits de base et diversifient de plus en plus leurs
importations. Ce qui se traduit par une variabilité des taux de change
effectifs nominaux et, par conséquent, des taux de change
réels.
Au total, la politique monétaire provoque des effets
différenciés sur les prix intérieurs et sur la
réallocation des ressources entre les secteurs producteurs de biens
échangeables et ceux de biens non échangeables. A partir de ce
constat, on est donc en mesure de penser que les canaux de transmission de la
politique monétaire au secteur réel diffèrent entre les
pays membre de l'UEMOA.
Au sein de l'UEMOA, plusieurs travaux récents montrent
que des canaux de transmission peuvent fonctionner en même temps et sur
une même période. Leur importance relative peut aussi varier dans
le temps en fonction du comportement des agents, des structures de
l'économie et de l'environnement externe. Aussi, compte tenu des
difficultés que la multiplicité des canaux de transmission cause
à l'économie de l'UEMOA, n'est il pas plus rationnel de trouver
un canal le plus dominant ?
Ces différents sujets de préoccupation constituent
les raisons qui motivent notre recherche et sur lesquelles nous voulons mener
des réflexions.
Ainsi, le présent mémoire se propose de
réfléchir sur les questions suivantes :
- quels sont les canaux de transmission, les plus actifs, de la
politique monétaire au secteur réel dans l'UEMOA ?
- quelle est l'importance du taux d'intérêt, par
rapport aux autres canaux, en tant que canal de transmission de la politique
monétaire dans l'UEMOA ?
- quel intérêt les économies de l'UEMOA
ont-elles à l'utiliser en tant que canal dominant ?
Ce mémoire cherche à montrer la prédominance
du canal du taux d'intérêt sur les autres canaux. Elle
s'intéresse donc exclusivement au canal du taux d'intérêt
et son importance en
tant qu'instrument de la politique monétaire sur les
économies de l'UEMOA au cours d'une période allant de 1975
à 2005.
Un tel choix se justifie par la place de plus en plus centrale
qu'occupe le taux d'intérêt, non seulement dans les
économies mondiales ; mais aussi et surtout dans les différentes
prises de décisions par les autorités en charge de la conduite de
la politique économique au sein de l'UEMOA. Cela est d'autant plus
marqué que la politique de taux d'intérêt directeur de la
BCEAO, à travers ses effets, entraine des divergences sur les
économies de l'union.
L'objectif principal de ce mémoire est d'évaluer
l'importance du canal du taux d'intérêt par rapport aux autres
canaux, dans la transmission de la politique monétaire aux
économies de l'UEMOA.
De façon spécifique, il s'agira :
1- d'analyser les canaux de propagation des impulsions
monétaires les plus actifs au sein de l'UEMOA ;
2- de montrer la dominance du canal spécifique du taux
d'intérêt, sur les autres canaux, dans la transmission des
impulsions monétaires au sein de l'UEMOA ;
3- de montrer l'intérêt dont dispose les
économies de l'UEMOA à utiliser le taux d'intérêt
comme canal dominant de transmission de la politique monétaire.
SECTION 2: Revue de littérature
Dans cette section, nous allons nous intéresser
essentiellement aux travaux récents qui consacrent le rôle du taux
d'intérêt dans la transmission de la politique monétaire.
La première partie décrit les fondements théoriques de la
transmission monétaire et la seconde partie est consacrée
à la revue empirique.
2-1 : Les fondements théoriques
Une des conditions essentielles pour que les canaux de
transmission de la politique monétaire agissent sur la sphère
réelle est que la monnaie ne soit pas neutre aux différentes
fluctuations de l'activité économique. Pour clarifier cela, nous
allons d'abord présenter les arguments qui fondent la non
neutralité de la monnaie (ou de ses autres déterminants tels que
le crédit, le taux d'intérêt...) dans l'activité
économique.
2-1-1 La non-neutralité de la monnaie
Il est aujourd'hui largement admis que si la politique
monétaire n'agit que sur l'inflation à long terme, elle affecte
les comportements réels à court terme. Cependant, les
mécanismes par lesquels la politique monétaire propage ses
impulsions sur les prix et l'économie réelle constituent une
source de controverse.
Dans les modèles d'anticipation rationnelle, les
variations anticipées de la monnaie ne produisent théoriquement
pas d'effet réel; elles sont neutres. La monnaie est alors non neutre si
ses variations ne sont pas anticipées ou si les prix sont rigides.
Kashyap et Stein (1994) citent comme troisième
condition nécessaire à l'existence d'un canal distinct du
crédit un ajustement imparfait des prix `'Si les prix s'ajustent sans
friction (...) à la fois le bilan des banques et des entreprises vont
rester inaltéré en terme réel. Dans ce cas, il ne peut y
avoir d'effets réels de la politique monétaire ni à
travers le canal du crédit ni à travers le canal conventionnel de
la monnaie.» (Page 226)
Les rigidités de prix constituent un premier fondement
microéconomique de l'effet de liquidité. Dans une perspective
dynamique, l'offre de monnaie suit un processus autorégressif, de sorte
qu'un choc monétaire persiste au cours du temps.
Si la production est déterminée par la demande,
et si la contrainte d'encaisses préalables est saturée, alors une
augmentation de la masse monétaire entraîne une diminution du taux
d'intérêt nominal (effet de liquidité). L'expansion
monétaire aura entraîné un desserrement de la contrainte
d'encaisses préalables permettant une consommation courante plus
importante.
La non-neutralité de la monnaie dans le canal
monétaire standard provient du fait que les variations des
réserves bancaires peuvent affecter les taux d'intérêt
réels.
La causalité entre les réserves bancaires (ou,
dans un sens plus large, agrégats monétaires) et les taux
d'intérêt à court terme est exploitée par les
banques centrales. Même si, parfois, elles utilisent (sur une
durée plus ou moins variable) les taux d'intérêt nominaux
comme instrument et non comme cible intermédiaire (fixation
administrative d'un taux directeur par exemple).
Une politique monétaire expansionniste, à un
instant donné, a des conséquences dynamiques, notamment si les
agents privés anticipent qu'elle se renouvelle. En supposant que
l'investissement est une fonction décroissante du taux
d'intérêt réel, une baisse du taux nominal entraîne
une hausse de la demande de biens.
Si les prix sont flexibles, le niveau général
des prix augmente et résorbe la demande excédentaire. La
production réelle reste inchangée. C'est l'effet Fisher, dont les
modèles de cycles réels soulignent le caractère
dominant.
Si les prix sont rigides en revanche, à
l'équilibre de court terme, le taux d'intérêt réel
diminue. Cette baisse stimule l'investissement et la production en termes
réels.
Cet effet est nommé « effet Mundell-Tobin ».
La non-neutralité de la monnaie passe également
par des effets encaisses réelles et de richesse, qui jouent sur la
consommation.
Alors que les modèles à prix rigides
révèlent un effet de liquidité à travers la
substitution optimale entre consommations présente et future en fonction
du taux d'intérêt réel ; les modèles à
participation limitée supposent une autre friction qui empêche
cette substitution d'une période sur l'autre.
De façon générale, ces modèles
imposent une participation limitée de certains agents à certains
marchés (Lucas (1990), Grossman et Weiss (1983). Si la banque centrale
décide d'une politique monétaire expansive, les encaisses
supplémentaires ne seront distribuées qu'aux agents visitant la
banque à cette période là.
Dès lors, l'injection monétaire a un
caractère asymétrique qui produit des effets réels. En
effet, l'injection monétaire provoque une anticipation de hausse des
prix. Pour les agents à la banque le niveau d'encaisses réelles
reste inchangé, de même que leur consommation réelle. Pour
les agents hors banque qui ne peuvent augmenter leurs encaisses nominales,
l'injection monétaire se traduit par une réduction de leurs
encaisses réelles, donc de leur consommation réelle.
Le surcroît d'épargne réelle ainsi
dégagée finance l'investissement réel, et l'ajustement
opère via une réduction du taux d'intérêt
réel. Cependant, le taux d'intérêt n'est pas le seul prix
relatif par lequel la politique monétaire transmet ses impulsions.
Considérons un monde à quatre actifs, la
monnaie, les obligations à court terme, les obligations à long
terme et les actions, définissant trois prix relatifs. Si la banque
centrale accroît la base monétaire, les agents disposent
d'encaisses supérieures au niveau désiré.
Cette richesse supplémentaire est
dépensée sur le marché des titres, mais surtout sur le
marché du capital pour les monétaristes.
Les prix des obligations et du capital augmentent. En faisant
appel au « ratio q de Tobin », une politique
monétaire expansive accroît la demande d'actions, ce qui augmente
leur prix, réduit le coût du capital, et partant augmente
l'investissement des entreprises.
Si une appréciation des actions accroît
l'investissement via le ratio q de Tobin, elle entraîne
également une revalorisation de la richesse privée, ce qui
entraîne une consommation croissante et une demande finale plus
importante.
De plus en plus, certaines études tentent de souligner
une participation importante des taux de change dans la transmission de la
politique monétaire. Comme pour le taux d'intérêt, la
distinction entre taux de change nominal et réel est cruciale.
En effet, des rigidités nominales, affectant des
variables internes (salaires, taux de change nominal, prix nationaux),
entraînent un sur-ajustement du taux de change réel (Taylor
(1993)). Dès lors, ces rigidités amplifient l'impulsion
monétaire initiale: l'effet de liquidité relançant la
demande interne est complété par un sur-ajustement du taux de
change réel tirant la demande étrangère.
Le canal du crédit peut aussi expliquer la
non-neutralité de la monnaie. Certes, il serait absurde de contester que
les prix relatifs des actifs propagent les impulsions monétaires, mais
de nombreux économistes ont souligné la discordance entre le
caractère modéré des chocs initiaux et l'ampleur parfois
démesurée des cycles réels (Christiano, Eichenbaum et
Evans (1998), Bernanke et Gertler (1992)).
Ces phénomènes appellent des explications
alternatives ou au moins complémentaires, qui reposent sur une
hypothèse commune: les imperfections constatées sur le
marché financier propagent et amplifient les effets des prix
relatifs.
D'une part, l'information asymétrique rend les
financements internes et externes imparfaitement substituables. D'autre part,
les différentes formes de finance externe, notamment le crédit
bancaire et l'endettement obligataire, ont une substituabilité
imparfaite, tant pour les emprunteurs que pour les prêteurs.
2-1-2 : Analyse théorique du taux
d'intérêt
Selon les monétaristes, la politique monétaire a
un rôle actif sur la conjoncture économique. De leur point de vue,
une politique monétaire restrictive par exemple entraîne une
diminution des prix relatifs des actifs monétaires, financiers et
réels dans le cas des pays développés. Cela se traduit par
une modification des demandes réelles que sont la consommation et
l'investissement mais également les stocks réels accumulés
(capital et richesse).
Principal mécanisme de transmission de la politique
monétaire dans la théorie keynésienne, le canal du taux
d'intérêt concerne l'ensemble des moyens par lesquels la variation
des taux directeurs est susceptible d'affecter la sphère réelle,
à travers les décisions d'investissement et de consommation des
entreprises et des ménages.
Selon la théorie néo-keynésienne
représentée par le modèle IS-LM, les
chocs monétaires sont transmis à la sphère réelle
à travers le taux d'intérêt qui est le canal
privilégié. Etant le loyer de l'argent, il peut s'analyser
à la fois comme le taux de rendement d'un actif composite (titre
financier ou capital physique) mais également comme un prix relatif ou
une charge financière. Lorsqu'il est considéré comme un
prix relatif, il influe sur la composition des portefeuilles des agents
économiques, la liquidité de l'économie ou sur le solde
des paiements courants. Analysé comme une charge financière, il
affecte le coût de production des entreprises et reste déterminant
dans le choix entre les différents modes de production intensifs en
capital ou en travail.
D'après Robinson (1965), une politique de taux
d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la
croissance économique. Renforçant ce point de vue, Chandavarkar
(1971) assure que la fixation des taux d'intérêt à des
niveaux appropriés, permet d'assurer l'investissement
désiré en volume et en composition. Selon lui, le taux
d'intérêt doit être maintenu à des niveaux bas pour
stimuler l'investissement.
Mc Kinnon et Shawn (1973), prenant le contre-pied de ce
raisonnement, ont montré que des niveaux de taux d'intérêt
bas ne favorisent pas l'accumulation du capital et la croissance
économique. En effet, des taux d'intérêt faibles peuvent
stimuler la demande d'investissement. Toutefois, du fait de leur niveau assez
bas, ils ne peuvent pas susciter l'épargne nécessaire en vue de
satisfaire cette nouvelle demande créée. Il en résulte,
par conséquent, une diminution de l'investissement. Pour ces raisons,
ces auteurs prônent la libéralisation financière. En
conséquence, développant la théorie de la
répression financière,
ils arrivent à montrer que des taux
d'intérêt maintenus à des niveaux bas pouvaient
entraîner des effets néfastes sur l'épargne.
Pour Catherine Bruno3, le canal du crédit
constitue le principal mécanisme de transmission de la politique
monétaire dans le modèle IS-LM. Ainsi, une
politique monétaire expansionniste conduit à une baisse du taux
d'intérêt réel, ce qui stimule l'investissement et
accroît par conséquent le produit. Le fait qu'une variation du
taux d'intérêt nominal à court terme conduise à une
variation du taux d'intérêt réel à court et long
terme s'explique par la rigidité des prix. Taylor (1995) montre, en
prenant appui sur des études récentes, que les taux
d'intérêt exercent un effet considérable sur les
dépenses de consommation et d'investissement. Cependant, ce point de vue
est contesté par Bernanke et Gertler (1995) qui souligne l'échec
de nombreuses études empiriques à mettre en évidence
l'incidence significative du taux d'intérêt sur l'activité
réelle.
Dans le cadre de leur étude sur les indicateurs
avancés du NBER, Stock et Watson (1989) ont montré que les
agrégats monétaires et le crédit peuvent être de
bons indicateurs avancés de l'activité dans une analyse
bi-variée, mais perdent leur pouvoir prédictif dès que
d'autres variables contenant davantage d'informations sur l'activité
future, notamment le taux d'intérêt (de long et de court terme ;
public et privé) sur les obligations publiques substituent les variables
telles que la monnaie, le crédit, ainsi que le prix des actions,
l'emploi, les ventes, les stocks... Ils retrouvent ainsi le résultat de
Sims (1980), qui montrait l'importance du taux d'intérêt dans la
prévision de l'activité.
D'autres contributions, Bernanke (1990), Bernanke et Blinder
(1992), Friedman et Kuttner (1989,1991 et 1992) trouvent également que
les taux d'intérêt et les spreads dominent les
agrégats monétaires dans les tests de causalité sur les
variables réelles.
Sims (1980) avait déjà mis en évidence le
fait que le taux d'intérêt dominait la masse monétaire dans
l'estimation de l'activité réelle. Il interprétait ce
résultat comme une preuve de la neutralité de la politique
monétaire. Bernanke-Blinder et Friedman-Kuttner s'opposent à
cette interprétation et reprennent la critique formulée par
MacCallum (1983) : le taux d'intérêt est un reflet de la politique
monétaire plus fidèle que les agrégats, le fait qu'il soit
un indicateur avancé de l'activité démontre la non
neutralité de la politique monétaire.
Le pouvoir prédictif des spreads n'a pas une
interprétation économique immédiate, puisque ce sont a
priori des variables artificielles qui n'équilibrent aucun
marché et ne sont pas maniées directement par les
autorités monétaires. Aux Etats-Unis la plupart des
études
3 « Transmission de la politique monétaire et
régime de changes : une comparaison France-Allemagne-Etats-Unis ».
In : Revue de l'OFCE. N°61, 1997. pp. 139-164.
empiriques ont montré que le spread entre taux
des papiers commerciaux et taux des bons du trésor était le plus
significatif. C'est notamment le cas de l'étude de Bernanke (1990), qui
fait une comparaison systématique des indicateurs avancés fournis
par 8 taux d'intérêt et de 5 spreads de taux.
Dans une étude ultérieure, Friedman et Kuttner
(1991) confirment le rôle prédictif des spreads de taux
d'intérêt entre marché des "commercial paper" et
marché des bons du Trésor. Ces spreads ont tendance
à augmenter avant les récessions.
Selon Nubukpo (2002), le canal de transmission du taux
d'intérêt directeur de la Banque Centrale est le suivant : une
modification du taux d'intérêt directeur engendre une variation
des taux bancaires qui influe sur la demande de biens. La modification du taux
directeur entraîne un changement des taux d'intérêt et de
rendement des nouveaux emprunts et des placements. Elle pèse aussi sur
le taux d'une partie des contrats existants et, en conséquence, sur les
flux de revenus et les possibilités de dépenses. La variation du
taux d'intérêt directeur induit également un effet de
valorisation des actifs financiers. Ces différents enchaînements
sont eux-mêmes fonction des structures financières de
l'économie. En outre, la modification du taux directeur a un impact sur
le taux de change (dans les régimes de changes flexibles) et, par suite,
sur les prix relatifs des biens et des actifs selon les devises.
2-2 : Fondements empiriques
La transmission de la politique monétaire a fait
l'objet d'une abondante littérature empirique. Alors que le débat
s'est longtemps porté sur le clivage :
keynésiens-monétaristes, il s'est maintenant clairement
déplacé sur le partage : ISLM-monétaristes d'un
côté, et défenseurs de la théorie du cycle
réel de l'autre. Schématiquement, pour les premiers, les
variations non anticipées de la monnaie peuvent produire un effet
réel à court terme ; pour les seconds, la politique
monétaire ne produit pas d'effet réel. Nous ne reviendrons pas
ici sur tout l'historique de ce débat, sur les liaisons entre masse
monétaire et activité réelle. Nous nous limiterons ici
à exposer les travaux récents, qui posent explicitement la
question de l'existence des canaux de transmission en général et
d'un canal de taux d'intérêt en particulier. Leurs
résultats sont souvent contradictoires ou ambigus car les séries
de monnaie, de taux d'intérêt ou de crédit étant
très corrélées, il est difficile d'isoler leurs effets
respectifs.
Les études empiriques ont été nombreuses.
Nous les décomposons ici en deux catégories : la première
concernant celles des pays développés et la seconde celles
réalisées sur les pays en développement
2-2-1 : Cas des pays développés
Dans le but d'évaluer la nature et l'efficacité
des canaux de transmission de la politique monétaire en France, la
Banque de France (1998, pp. 205-207) a effectué des simulations, en vue
d'évaluer les effets sur la croissance et l'inflation d'une baisse d'un
point de pourcentage pendant deux ans des taux d'intérêt
directeurs. L'hypothèse sous-jacente d'une parité
inchangée du franc français vis-à-vis des autres monnaies
du «noyau dur» (France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg,
Danemark) du mécanisme de change européen a été
faite.
Les simulations économétriques ont reposé
sur l'hypothèse de base que la baisse a bien été
intégrée par le marché, c'est-à-dire qu'elle s'est
traduite par un repli des taux d'intérêt de toutes les
échéances, y compris à long terme. Le surcroît de
croissance obtenu par référence au scénario où les
taux directeurs seraient restés au niveau initial est de 0,2% la
première année, de 0,4% la deuxième, puis diminue
régulièrement par la suite. Il est nul à partir de la
cinquième année.
En revanche, l'effet sur les prix est beaucoup plus durable :
le surcroît d'inflation, par rapport au scénario de
référence, est encore de 0,3% au bout de six ans.
Au total, il apparaît que si une baisse des taux
d'intérêt est de nature à faciliter la reprise de
l'activité, elle ne peut à elle seule la relancer de
manière durable. Ainsi, les effets sur la croissance liés au seul
canal du taux d'intérêt sont dans l'ensemble limités et
transitoires. Par contre, le risque d'aboutir à une inflation
persistante, du fait d'une détente monétaire inopportune est,
lui, bien réel.
Plus généralement, pour les pays les plus
industrialisés (regroupés au sein du G8), les délais
d'action de la politique monétaire ne sont pas sensiblement
différents d'un pays à l'autre (S. Gerlach et F. Smets 1995 ; C.
Cortet, 1998). Ces délais sont les suivants :
- l'impact d'une variation des taux directeurs sur
l'activité est perceptible au bout de six mois et maximal au bout de six
à sept trimestres ;
- l'impact sur les prix n'apparaît significatif qu'au bout
de dix-huit mois à deux ans et atteint son maximum au bout de trois ou
quatre ans.
De ce fait, les différences entre pays portent plus sur
l'ampleur de l'ajustement des économies à un choc
monétaire que sur la vitesse d'un tel ajustement.
Selon Nubukpo (2002), les deux principales limites à
l'efficacité de la transmission de la politique monétaire au
secteur réel de l'économie sont les références
utilisées dans les contrats financiers et la structure des bilans
financiers des agents économiques. Selon cet auteur, lorsque les
crédits aux ménages ou les actifs financiers sont libellés
à taux fixes, les modifications des taux débiteurs et
créditeurs ne se répercutent sur le revenu des agents qu'à
la faveur du renouvellement des actifs et n'exercent donc qu'un impact
limité à court terme.
De même, la structure spécifique des bilans
financiers des agents non financiers limite l'influence de la politique
monétaire sur l'activité. Si les ménages ont une
capacité de financement plutôt qu'un besoin en financement, les
effets de revenu, de richesse et de substitution se compensent ; une hausse des
taux d'intérêt accroît l'attractivité de
l'épargne (effet de substitution et effet de richesse) mais induit une
hausse du revenu disponible des ménages, ce qui exerce un effet
stimulant sur la consommation (effet de revenu).
B. Mojon (1998) a mis en évidence l'impact de
l'hétérogénéité des structures
financières sur la transmission des chocs monétaires. Il ressort
globalement de cette étude que la politique monétaire est plus
efficace dans les pays où les contrats financiers sont libellés
à taux d'intérêt variables (par exemple l'Angleterre) que
dans des pays comme la France où 85% des crédits aux
ménages sont libellés à taux fixes.
2-2-2 : Cas des pays en développement
Dans le contexte des programmes de stabilisation
macroéconomique dans les pays en développement, M. Kahn et M.
Knight (1991) ont élaboré un modèle
macroéconométrique à partir duquel les effets de la
politique monétaire sur le secteur réel peuvent être
appréhendés. Il ressort de leurs travaux qu'en ce qui concerne
l'inflation, c'est par le biais des déséquilibres sur le
marché de la monnaie et celui des biens et services, que les variations
du taux d'inflation sont expliquées.
Selon Nubukpo (2002), une augmentation de l'offre de monnaie,
consécutive à une baisse des taux d'intérêt
directeurs de la Banque Centrale, se traduit par une hausse du niveau
général des prix dans l'économie, toutes choses
égales par ailleurs. Ce résultat est conforme aux enseignements
de la théorie quantitative de la monnaie. De même, une
augmentation de l'écart de production (différence entre la
production effective et la production potentielle) se traduit par des tensions
à la hausse sur les prix des biens domestiques. Deux autres facteurs
sont susceptibles d'expliquer l'inflation : le taux
d'inflation anticipé par les agents économiques, fortement
lié aux taux d'inflation observés dans le passé et le
niveau des prix à l'étranger.
Ainsi, il souligne que le canal de transmission des impulsions
monétaires sur la croissance économique est le suivant : une
baisse des taux d'intérêt directeurs de la Banque Centrale
engendre une hausse de l'offre de monnaie, ce qui crée un
déséquilibre sur le marché de la monnaie, toutes choses
égales par ailleurs. Ce déséquilibre engendre une
expansion temporaire du revenu réel, issue de la hausse des
dépenses réelles de consommation et d'investissement,
consécutive à la hausse des crédits domestiques. Kahn et
Knight estiment que la détermination de l'impact de la politique
monétaire sur la croissance est une question purement empirique, dans la
mesure où il n'existe pas de consensus théorique sur le sujet ;
ils suggèrent cependant l'existence d'un faible impact.
Afin d'évaluer empiriquement les effets sur l'inflation
et la croissance des variations de l'offre de monnaie, les deux auteurs ont
effectué des estimations économétriques. Il ressort des
estimations effectuées qu'une hausse de l'offre de monnaie exerce un
effet positif significatif sur l'inflation ; la valeur de
l'élasticité de l'inflation au choc monétaire est de 0,33.
De même, une hausse de l'offre de monnaie a une influence positive
significative, mais de faible ampleur, sur la croissance économique :
l'élasticité de la croissance du PIB réel à l'offre
de monnaie n'est que de 0,043. De l'avis des auteurs, les effets d'une
variation de l'offre de monnaie sur l'inflation et la croissance sont
essentiellement de court terme.
Une politique monétaire expansionniste provoque
simultanément une hausse de l'inflation, du revenu réel et une
détérioration de la balance des paiements. Cependant, la hausse
des prix domestiques et la détérioration de la balance des
paiements auront tendance à réduire le stock réel de
monnaie, ce qui aura pour effet de ramener l'économie à son
niveau d'équilibre initial. De plus, du fait de la hausse du revenu
réel, la demande de monnaie croît, ce qui stimule le retour
à l'équilibre du marché de la monnaie et, partant, de
l'économie. Les délais et l'ampleur de l'ajustement
dépendent des valeurs des paramètres du modèle.
Mamadou Alhousseynou Sarr et Charles J. Dingui (2000) ont
aussi travaillé sur les mécanismes de transmission de la
politique monétaire en Côte d'Ivoire en utilisant un modèle
Vectoriel Auto Régressif (VAR) avec sept variables dont : le taux
d'escompte, le taux débiteur réel des banques, la masse
monétaire, le crédit à l'économie, le PIB
réel, l'indice des prix à la consommation et l'investissement
privé. L'approche qu'ils ont choisie dans leur étude est
similaire à celle de Diagne et de Doucouré (2000).
Les données utilisées dans leur étude
sont des statistiques monétaires et celles de l'activité
réelle sur base annuelle. Les tests d'intégration ont permis de
détecter des ruptures structurelles dans les données. Les
résultats obtenus font ressortir deux phénomènes
importants dans l'économie ivoirienne :
- le taux d'escompte n'est pas déterminant dans
l'évolution du PIB à prix constants ;
- les impulsions monétaires sont transmises à la
sphère réelle via le taux d'intérêt débiteur
des banques. Un relèvement du taux débiteur de 10% se traduit par
une baisse de la croissance réelle de 1,2%. Par ailleurs, un choc sur la
masse monétaire de 1% entraîne une augmentation de
l'activité réelle de 0,2%.
- un relèvement d'un point de croissance de
l'investissement privé se traduit par un accroissement de la croissance
réelle de 0,2%. En revanche, une hausse de l'inflation d'un point de
pourcentage entraîne une régression de l'activité
réelle de 0,01%.
SECTION 3: Résultats empiriques fondés
sur les modèles VAR
3-1 : Les performances des modèles VAR
La modélisation économétrique classique
à plusieurs équations structurelles connaît à la fin
des années 1970 beaucoup de critiques et de défaillances face
à un environnement économique très
perturbé4. Les deux plus célèbres critiques de
l'approche conventionnelle des modèles structurels sont l'oeuvre de
Granger (1969) et Sims (1980). Ces auteurs refusent d'introduire le concept de
variables exogènes dans leurs travaux. Ils réfutent aussi
l'idée selon laquelle les relations économiques sont
réellement gouvernées par la simultanéité. Selon
Sims, la représentation du comportement économique en termes de
modèles structurels entraîne trop de contraintes d'identification.
Le rejet de ces contraintes
4 Les crises pétrolières, la récession
mondiale, et autres perturbations économiques des années 70 ont
invalidé les prévisions délivrées par les
modèles macroéconométriques (Matei, 2006). Voir aussi
Granger (1969)
implique pour lui, l'inexistence de variables exogènes.
Cet auteur propose alors un modèle constitué d'un ensemble
d'équations de forme réduite à retards identiques pour les
variables. Cette modélisation, appelée processus VAR, est
simplement une généralisation vectorielle des modèles
autorégressifs (AR).
La représentation VAR, appliquée à la
politique monétaire à travers les modèles structuraux
(Blanchard et Watson, 1986 ; Sims, 1986), réunit un groupe de variables
réelles composé d'une variable de politique monétaire et
des variables macro-économiques reliées entre elles par des
équations autorégressives. Elle constitue le point de
départ pour de nombreuses études empiriques sur la transmission
de la politique monétaire. Ainsi, Christiano, Eichenbaum et Evans (1999)
et Leeper, Sims et Zha (1998) ont analysé les mécanismes de
transmission de la politique monétaire aux Etats Unis à partir de
cet article fondateur. A cet égard, la représentation VAR se
révèle particulièrement pertinente pour l'analyse des
chocs monétaires car elle permet de distinguer les différents
effets d'un choc monétaire spécifique.
Néanmoins, la modélisation VAR n'échappe
pas à la critique post hoc ergo propter hoc, ni aux
problèmes d'identification. Cependant, ses qualités en rendent
l'utilisation pertinente, notamment pour des économies en
développement. En outre, contrairement aux modèles
macroéconométriques, elle nécessite une quantité
limitée de données disponibles dans la plupart de ces
économies. Enfin, plusieurs hypothèses théoriques
relatives aux canaux de transmission ou aux chocs affectant l'économie
peuvent être testées simultanément.
Plusieurs auteurs, dont Bernanke et Blinder (1992), Blanchard
et Quah (1989), Christiano, Eichenbaum, et Evans (1997), Al-Mashat et Billmeier
(2008), ont ainsi travaillé sur les canaux de transmission en utilisant
la méthodologie VAR.
La méthodologie VAR structurel consiste à
transformer des résidus issus d'un
VAR canonique en des chocs structurels pouvant être
interprétés économiquement5. Pour
interpréter une réponse impulsionnelle, il faut que les chocs ne
soient pas corrélés instantanément entre eux6.
Ceci permet de mesurer la contribution de chaque impulsion à la
dynamique des différentes séries du système, et plus
précisément à la variance des erreurs de prévision
s'y rapportant. Si tel n'est pas le cas, l'analyse de la propagation des chocs
est rendue délicate, voire impossible. Il faut alors orthogonaliser les
chocs à l'aide d'une
5 Héricourt et Matei (2006)
6 Cette propriété, bien qu'utile techniquement
et préconisée par Blanchard et Quah (1989), a été
critiquée pour son manque de réalisme par Enders et Hurn (2005).
Quand une cible d'inflation explicite existe, un choc d'offre
agrégé négatif nécessite une baisse de la demande
agrégée pour respecter la cible d'inflation. Par ailleurs,
à un choc positif de demande, certaines entreprises répondent en
augmentant l'output plutôt que les prix. Il existe donc des situations
dans lesquelles les chocs d'offre et de demande sont corrélés.
transformation linéaire en multipliant le vecteur des
innovations canoniques par une matrice P préalablement
définie. Cette orthogonalisation peut être obtenue par une
décomposition de Choleski7 de la variance des innovations
canoniques. Cependant, hormis le fait que les résultats de la
décomposition de Choleski dépendent fortement de l'ordre dans
lequel les séries sont rangées dans le VAR, ce mode
d'orthogonalisation purement statistique ne permet pas une
interprétation économique des impulsions indépendantes
obtenues.
L'approche des VAR structurels répond à cette
critique en permettant d'identifier les chocs interprétables
économiquement puisque les matrices utilisées font explicitement
référence à la théorie économique. Shapiro
et Watson (1988) et Blanchard et Quah (1989) ont les premiers, proposé
d'identifier des chocs structurels qui soient interprétables
économiquement en imposant outre les contraintes d'orthogonalisation
usuelles, des contraintes structurelles identifiantes traduisant des relations
économiques. La matrice P d'orthogonalisation est choisie de
manière à pouvoir interpréter économiquement les
chocs transformés en choc d'offre de demande, de politique
monétaire ou budgétaire, dont on connaît à
priori les effets économiques. On parle alors d'identification des
chocs par imposition de contraintes structurelles identifiantes, c'est à
dire déduites de la théorie économique.
Dans la littérature en général, il y a
deux principales directions de recherche empiriques reposant sur des
modèles VARs : la première cherchant à identifier la
nature des chocs d'offre et de demande et à mesurer le degré
d'asymétrie de ces chocs entre pays ; et la seconde, s'appuyant sur
l'identification des asymétries potentielles dans la transmission des
chocs monétaires entre les membres d'une union monétaire.
Se situant à l'origine de la première approche,
le travail de Blanchard et Quah (1989) propose un procédé
d'autorégression vectorielle bivariée (VAR) afin de
séparer les chocs de réponses aux chocs et d'identifier les
origines de ceux-ci (les chocs d'offre et de demande). Bayoumi et Eichengreen
(1993, 1996) reprennent cet outil afin d'évaluer les similarités
des cycles économiques et d'identifier les pays
européens8 dont les coûts d'une politique
monétaire commune devraient être bas. Ultérieurement, la
problématique des asymétries entre
7 La décomposition de Choleski est une technique de
décomposition de la matrice de variance-covariance des innovations
canoniques qui ne requiert comme à priori que le choix de l'ordre des
séries dans le Var. Celles-ci doivent être rangées de la
plus exogène à la plus endogène. Ceci revient à
supposer une plus forte exogénéité de certaines variables
sur d'autres. La matrice P, triangulaire inférieure et définie de
manière unique pour un ordre donné des composantes du VAR, ceci
permet d'imposer une structure récursive au modèle. Cette
hypothèse revient à supposer que les innovations sur certaines
variables n'ont pas d'effets contemporains sur l'évolution des variables
qui les précèdent dans le VAR. De ce fait, par construction, la
première variable inclue dans le VAR ne réagit pas aux
innovations contemporaines des autres variables retenues dans le modèle
(elle réagit avec un décalage d'une période aux
innovations des autres variables), tandis que la variable rangée en
dernière position réagit de manière contemporaine aux
innovations structurelles des variables placées avant elle dans le
VAR.
8 Voir, Babetski (2004)
les anciens et les nouveaux membres de l'UE, a
été examinée dans d'autres articles tels que ceux de
Frenkel, Nickel et Schmidt (1999), Boone et Maurel (1999a),
Bénassy-Quéré et Lahrèche-Révil (2000),
Fidrmuc et Korhonen (2001), Frenkel et Nickel (2002), Babetski, Boone et Maurel
(2002, 2004), Horvath et Ratfai (2004) en s'appuyant sur les
méthodologies de Blanchard et Quah (1989) et de Bayoumi et Eichengreen
(1993, 1996). Les analyses économétriques de ces études
ont été réalisées sur une période
particulièrement courte (de moins de dix ans). Ce qui a rendu les
estimations économétriques plus difficiles (voir Héricourt
et Matei, 2006).
La seconde approche se fonde sur l'identification de
potentielles asymétries dans la transmission des chocs monétaires
entre les membres d'une union. Cette littérature distingue, à son
tour, deux groupes principaux de recherches : (i) les
modèles ayant une structure commune et (ii) les
modèles ne reposant pas sur la même structure9 pour
analyser les mécanismes de transmission de la politique monétaire
dans différentes économies.
Les incontestables réussites des formulations VARs
n'ont toutefois pas empêché l'émergence d'un certain nombre
de critiques. Les limitations de cette approche visent essentiellement le fait
qu'elle reste dénuée de bases théoriques, et que ses
coefficients sont dépourvus d'une véritable interprétation
économique. Même les plus récents modèles
structurels demeurent sujets à des limitations au plan statistique. A
cet égard, Amato et Gerlach (2001) et Elbourne et Haan (2005) notent que
les modèles structurels de taille réduite reposent sur des
hypothèses d'identification encore plus exigeantes que celles sur
lesquelles s'appuie le procédé d'autorégression
vectorielle bivariée classique. Par ailleurs, comme le souligne Ganev et
al. (2002), l'emploi des modèles théoriques bâtis sur des
hypothèses néoclassiques peut s'avérer assez hasardeux
dans le contexte des économies en transition.
3-2 : Résultats empiriques des modèles
VAR
Plusieurs travaux réalisés sur la
problématique des canaux de transmission de la politique
monétaire ont été empiriquement vérifiés
à l'aide d'une modélisation VAR. dans ce paragraphe, nous allons
exposer quelques uns d'entre eux.
9 Il s'agit de modèles
macroéconométriques traditionnels estimés pour les pays
industrialisés qui sont sujets à un certains nombres de critiques
: approche dénuée de bases théoriques consistantes rendant
difficile l'interprétation économique des résultats,
limitations au plan statistique etc. Voir, Guiso et al. (2000).
La modélisation VAR a été utilisée
par Héricourt et Matei (2006) dans leur article sur »Transmission
de la politique monétaire dans les pays d'Europe Centrale et Orientale :
que savon-nous vraiment ? `'.
Les modèles VAR qu'ils ont estimés concernent
chacun des huit PECO10 ayant adhéré à l'UE en
mai 2004 et s'inspirent de celui proposé par Peersman et Smets (2003)
pour la zone euro, par la suite repris par Mojon et Peersman (2003) pour chacun
des pays membres de la zone, et adaptés par Creel et Levasseur (2005)
pour la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque. Ils
prennent donc la forme générale suivante :
n
Yt = ? A Y + BX + u ,
t t t
t - 1
t -1
avec Yt le vecteur des variables endogènes, Xt celui des
variables exogènes, et ut le vecteur des erreurs, normalement
distribuées.
Yt consiste en des séries mensuelles, de production
industrielle (yt), de prix à la consommation (pt), de taux
d'intérêt (rt), de taux de change (et), d'agrégat
monétaire (mt) ou de crédit domestique (cdt), sur une
période s'étalant de janvier 1995 à septembre 2004.
Les deux dernières variables sont incluses alternativement dans
l'ensemble des variables endogènes du fait du rôle joué
par les ciblages quantitatifs dans la mise en place des stratégies de
politique monétaire de beaucoup de ces pays jusqu'à la fin des
années 1990. Leur introduction a permis de distinguer les chocs
d'offre de monnaie de ceux de demande de monnaie (ceci grâce à
mt, l'agrégat monétaire M2), et de rendre explicite le canal du
crédit dans la transmission de la politique monétaire
(à l'aide de cdt, l'agrégat de crédit domestique). Le
degré d'intégration des séries a été
étudié au moyen des tests conventionnels de Dickey-Fuller
« augmenté » (1979) et de Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin
(1992). A quelques rares exceptions, ils viennent souligner de
manière peu surprenante la non- stationnarité en niveau des
variables explicatives. En outre, un grand nombre de
séries (d'agrégat monétaire et de crédit
domestique, mais également de prix à la consommation et dans
certains cas, de production industrielle) présentent également
une racine unitaire ou sont faiblement stationnaires même en
différences logarithmiques annualisées, ce qui souligne
la présence de processus intégrés d'ordre 2. Les
séries de taux d'intérêt, enfin, sont pour la plupart
intégrées d'ordre 1 ou (très) faiblement stationnaires. La
solution la plus couramment retenue dans les recherches voisines (Creel et
Levasseur, 2005) consiste à mettre en avant l'existence de relations
de cointégration à l'aide de tests de Johansen (1996), permettant
alors
10 Il s'agit de : République Tchèque, Estonie,
Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie
de mener des régressions en niveau valides. Ces tests
standards révèlent systématiquement la présence
d'au moins une relation de cointégration au seuil de 5 %.
Néanmoins, un calcul récursif de la statistique de Johansen
(Sephton et Larsen, 1991) et la correction du biais de petit échantillon
(Barkoulas et Baum, 1997) réfutent ces conclusions, rejetant l'existence
d'une relation de cointégration statistiquement robuste pour sept pays
parmi les huit étudiés.
Par conséquent, ils choisissent d'effectuer les
estimations sur un ensemble de variables stationnaires, et décident pour
ce faire de retrancher à chaque variable en différence
annualisée leurs tendances, calculées à l'aide d'un filtre
de Hodrick-Prescott. La même procédure est appliquée aux
taux d'intérêt en niveau. Ils ont pu alors procéder
à des estimations fiables à partir de variables I(0), sans
craindre des régressions fallacieuses.
Enfin, s'agissant des chocs, l'arbitrage s'effectue entre une
identification récursive à la Cholesky et une factorisation
structurelle davantage fondée au plan théorique, à l'image
de celle employée par Kim et Roubini (2000). Cependant, ces derniers
étudient les pays du G7 hors Etats-Unis sur une période allant de
mi-1974 à fin-1992. Il leur à semblé alors très
discutable d'utiliser leur modélisation, conçue pour des pays
très développés et stables au plan macroéconomique,
dans un contexte caractérisé par une période sensiblement
plus courte, et des pays encore en phase de transition vers l'économie
de marché et un environnement macroéconomique stabilisé.
En d'autres termes, les hypothèses sous-jacentes semblent peu
pertinentes dans le cadre des PECO. Ils ont préféré donc
s'appuyer sur la décomposition usuelle de Cholesky, l'ordre suivant
étant retenu pour les variables endogènes :
Y t = [y t p t rt e
t m t /cd t ]
Proposé par Gunduz (2003) et repris par Creel et
Levasseur (2005), cet ordre reflète des hypothèses
traditionnelles s'agissant de l'impact de court terme des chocs
monétaires sur la sphère réelle. En quelques mots, les
chocs de taux d'intérêt, taux de change et de demande de monnaie
n'atteignent pas immédiatement la sphère réelle, en raison
de l'ajustement lent de la production yt et des prix pt.
Ils ont également déterminé le nombre
adéquat de retards pour les variables endogènes. La
démarche courante dans la littérature consiste à utiliser
les recommandations de critères d'information, parfois d'un seul
d'entre eux (Creel et Levasseur, 2005 ou Elbourne et de Haan, 2006, ont
recours au seul critère de Schwarz). Dans leur cas, les critères
de Schwarz, d'Hannan-Quinn et, de façon un peu moins
catégorique, d'Akaike, suggéraient un retard de
1. Economiquement, cela revient à supposer que l'économie
revient presque immédiatement à l'équilibre, ce qui
peut sembler peu vraisemblable. Ils ont préféré donc
retenir un nombre de retards un peu plus élevés,
permettant de faciliter l'obtention de la nonautocorrélation et de la
normalité jointe des résidus pour chaque modèle VAR
estimé. En accord avec le test du ratio de vraisemblance, qui
recommandait toujours un retard supérieur à 1, ce nombre
s'avère être systématiquement de deux ou trois, comme dans
l'étude de Mojon et Peersman (2003) concernant les pays membres de la
zone euro. Concernant le vecteur Xt,
ils ont repris à leur compte l'hypothèse de
transmission immédiate des chocs exogènes à
l'économie. Les variables exogènes entrent donc de façon
contemporaine dans le modèle, c'est-à-dire sans retard.
Ils ont finalement pratiqué des tests conventionnels de
rupture structurelle (test de Chow et test récursif sur les
résidus), qui ont révélé certains problèmes
de stabilité des estimations au seuil de 5%, concernant dans leur
très grande majorité la période d'ensemble. Ils ont alors
inclus avec parcimonie les variables muettes nécessaires au traitement
de ces problèmes. Plusieurs résultats importants se
dégagent de leur analyse.
En premier lieu, les problèmes de price
puzzle11 présents sur la période d'ensemble
disparaissent lorsque les estimations sont effectuées sur des
sous-périodes caractérisées par des régimes
monétaires plus averses à l'inflation, comme c'est le cas pour la
Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie. Au contraire, il
persiste et s'accompagne d'un exchange rate puzzle12 pour
la Hongrie. Ils montrent alors à l'instar de Castelnuovo et Surico
(2006) que les price puzzles pourraient être avant tout
liés à des régimes de politique monétaire «
faibles». En second lieu, l'examen des réactions du produit et des
prix aux chocs révèle un certain nombre de
caractéristiques communes avec les pays membres de l'actuelle zone euro
et plus généralement, les grands pays industrialisés.
Ainsi, les réactions faibles, tant quantitativement que qualitativement,
enregistrées face à un choc sur l'agrégat monétaire
rapprochent leurs résultats de ceux obtenus par Sims (1992) sur les pays
du G5. Ils étayent alors sur le cas des PECO la conclusion de ce
dernier, qui souligne que les chocs sur M2 ne donnent lieu qu'à des
réponses modestes et peut significatives, et ne sont donc pas vraiment
interprétables dans un cadre ISLM/monétariste. Les
réactions du taux d'intérêt à un choc de
liquidité sont également de faible ampleur, mais sont en
très grande majorité négatives, militant donc plutôt
en faveur d'un (très) léger effet de liquidité. En outre,
le produit répond pour la quasi-totalité des pays de la
façon attendue à un choc positif sur le taux
d'intérêt, c'est-à-dire par une décroissance
temporaire, dans des proportions et avec des délais
11 Lorsque les chocs de politique monétaire sont
identifiés comme des innovations dans les taux d'intérêt,
ces innovations ou chocs positifs de taux d'intérêt conduisent
plutôt à une augmentation des prix qu'à une diminution de
ceux-ci (Sims, 1992)
12 Lorsqu'un choc positif sur le taux d'intérêt est
associé plutôt à une dépréciation du taux de
change (Grilli et Roubini, 1995 ou Sims, 1992) qu'à une
appréciation de celui-ci (Eichenbaum et Evans, 1995).
comparables à ceux des pays de la zone euro. Il reste
le cas des prix, dont les estimations des auteurs soulignent l'absence de
réaction véritable à la contraction monétaire,
à une ou deux exceptions. Il semble que cette dernière ne devrait
pas être sur-interprétée comme une défaillance des
mécanismes de transmission de la politique monétaire dans ces
pays. Un certain nombre de raisons (rigidités nominales, impact sur
l'offre de la politique monétaire...) peuvent être
invoquées dans ce sens.
En l'état, les résultats constituent un faisceau
de présomptions en faveur d'une certaine homogénéisation
des mécanismes de transmission de la politique monétaire avec les
standards des pays industrialisés.
Dans `'Transmission de la politique monétaire et
régime de changes : une comparaison France-Allemagne-Etats-Unis»,
Catherine Bruno13 (
http://www.persee.fr), a
analysé l'impact d'un choc monétaire sur le produit, le taux
d'intérêt, les prix et les encaisses réelles en France, en
Allemagne et aux Etats-Unis. Elle a utilisé un modèle structurel
autorégressif qui comporte quatre variables : le produit (yt),
le taux d'intérêt (it), la masse monétaire
(m) et les encaisses réelles (er). Elle a
estimé la représentation VAR structurelle suivante :
(1) A(L)Xt = ut
u est le vecteur des aléas structurels
orthogonaux et non corrélés entre eux :
(2) u = [u 1 , u 2, u 3, u
m ]
Le modèle VAR peut être réécrit sous
la forme moyenne mobile (avec C(0)=I)
(3) X t = B(L)u t
afin de calculer les fonctions de réponse aux chocs et
la décomposition de variance des erreurs de prévision. A partir
des données, elle estime la représentation vectorielle
autorégressive de la forme réduite :
(4) C(L)Xt = åt
ou sa représentation moyenne mobile :
(5) X t = D(L)å t
La matrice B(0) est égale à la matrice
identité I et å est le vecteur des
innovations.
13 Catherine Bruno, Transmission de la politique monétaire
et régime de changes : une comparaison France-Allemagne-EtatsUnis. In :
Revue de l'OFCE N°61, 1997. pp. 139-164.
Elle suppose que les innovations sont des combinaisons
linéaires des chocs structurels affectant le système. Ceci
revient à supposer qu'il existe une matrice S de plein rang de
dimension (4,4) telle que :
(6) å = Su
D'après les équations (2), (4) et (5) on peut
écrire :
(7) B (L ) = D
Ainsi, il est facile de retrouver la représentation VAR
structurelle à partir des équations (1), (3) et (5) grâce
à la relation suivante :
(8) A(L) = S -1 C(L)
Si on appelle ? la matrice de variance-covariance
des innovations, la représentation structurelle du modèle est
obtenue grâce au calcul des 16 éléments de la matrice
S.
L'hypothèse d'orthogonalité des chocs
structurels (E (uu')=I2) - qui permet de les distinguer
les uns des autres - et de linéarité des relations entre les
chocs structurels et les innovations permet d'écrire :
(9) S S' = ?
Comme ? est une matrice symétrique de
dimension (4,4), 10 éléments de la matrice S peuvent
être identifiés à partir de l'équation
précédente. Il est donc nécessaire d'introduire 6
contraintes supplémentaires pour que le modèle structurel soit
juste identifié.
Au terme de cette étude, elle a abouti à la
conclusion selon laquelle la politique monétaire en France et en
Allemagne est plus efficace en changes flexibles qu'en changes fixes, ce qui
est conforme aux prédictions stylisées du modèle de
Mundell-Fleming. Par contre aux Etats-Unis, la politique monétaire est
plus efficace en changes fixes qu'en changes flexibles.
Par contre, le profile de réponse du produit, des prix
des encaisses réelles et du taux d'intérêt à un choc
monétaire ne diffère pas sensiblement d'un régime de
changes à l'autre en France, en Allemagne et aux Etats-Unis sur la
période 1960-1994. Dans tous les pays, quel que soit le régime de
changes, le taux d'intérêt nominal baisse suite à un choc
monétaire expansionniste alors que les prix augmentent. Cependant, comme
la hausse des prix est en valeur absolue inférieure à la baisse
du taux d'intérêt nominal, le taux d'intérêt
réel baisse en France en Allemagne et aux Etats-Unis.
De même, les encaisses réelles constituent un
canal de transmission de la politique monétaire en Allemagne, aux
Etats-Unis et en France ; car suite à un choc monétaire, les
prix
augmentent relativement moins que l'agrégat
monétaire en Allemagne et aux Etats-Unis. La lenteur d'ajustement des
prix est en partie due à l'existence de rigidités nominales
liées notamment à des coûts d'ajustement sur les prix. Par
conséquent, les encaisses réelles augmentent entraînant un
surcroît d'activité. Ce résultat confirme les travaux de
recherche théoriques menés sur les fondements
microéconomiques des modèles macroéconomiques
d'inspiration keynésienne qui privilégient les
mouvements des encaisses réelles comme canal de transmission de la
politique monétaire (Blanchard, 1990).
Ainsi, les mécanismes de transmission du choc
monétaire à l'activité réelle sont semblables en
Allemagne, aux Etats-Unis et en France depuis l'instauration d'un régime
de changes flexibles en 1973. Par contre, les impulsions monétaires dans
ces trois pays ne comportent pas d'éléments communs quel que soit
le régime de changes en vigueur.
Diagne et Doucouré (CRES) dans leur article sur `' Les
canaux de transmission de la politique monétaire dans les pays de
l'UEMOA» ont mis en évidence les disparités en terme
d'effets de politiques monétaire au moyen d'un modèle VAR. Dans
ce modèle, la variable instrument de la politique
monétaire est le taux d'intérêt du marché
monétaire de la BCEAO ; les variables-clés de la transmission
monétaire sont l'agrégat monétaire, le crédit et le
taux de change réel ; et les variables objectifs sont le PIB,
l'investissement privé et le niveau général des prix.
Les variables retenues sont introduites dans l'ordre suivant :
taux d'intérêt du marché monétaire, crédit
à l'économie, masse monétaire (M2), taux d'inflation, taux
de change réel, investissement privé et PIB réel. La
période d'étude va de 1975 : 3 à 1996 : 4. Les estimations
sont faites sur la base de données trimestrielles, ce qui permet d'avoir
des séries couvrant une période significative du point de vue de
l'analyse. Toutes les séries sont disponibles en valeurs trimestrielles,
à l'exception du PIB réel et de l'investissement privé
pour lesquels ils ont recouru à la technique de la «
trimestrialisation », proposée par Goldstein et Khan (1976). Elle
présente l'avantage d'avoir une marge d'erreur faible. Celle-ci est,
selon les auteurs, inférieure à 2 %.
Les variations du taux d'intérêt directeur de la
BCEAO, qui représente la variable instrument, ont deux sources des
impulsions exogènes déclenchées par les autorités
monétaires elle-même et des dynamiques endogènes à
l'économie. C'est pourquoi ces auteurs ont recours à la
modélisation VAR pour faire une distinction entre ces deux types de
variation et la construction des chocs de politique monétaire.
Soit Yt le vecteur constitué des sept variables
endogènes (k=7) représentant l'économie. Le
modèle structurel d'une économie de l'UEMOA est
spécifié comme suit :
(1) B(L) Yt = u +
åt
(1') B Y = + + . . . +
u B Y B Y B p Y p å t
+
0 t 1 t - 1 2 t - 2 t -
Dans (1), les matrices Bj (j = 0, ..., p) sont de dimensions
(k, k), les vecteurs Yt, et Et de dimensions (k, 1) et
représentent respectivement les variables endogènes, un vecteur
de constante et le vecteur des chocs structurels. Le système (1),
communément appelé forme structurelle de la représentation
VAR, est noté SVAR (Structural Vector Auto Regressive). Dans ce
système, les variables Yt sont stationnaires, les perturbations Et des
bruits blancs homoscédastiques, non corrélés et de loi N
(0,Ik). Le modèle (1) peut se simplifier dans son
écriture en utilisant un opérateur retard L
défini par : LYt = Yt- 1 ou plus
généralement,
L i Yt = Yt-i Soit :
(2) B Y u B B L
= + ( + + . . . . + ) + = + Â ( ) +
+
B L Y å u
p -1 L Y å
0 t 1 2 p t - 1 t t -1 t
où B+(L) est un polynôme de
degré p-1, tel que :
- 1
B+ (L ) = B1 +
B2 L + ... + Bp L
p-1 =#177;BiLi
i
-
1
Pour obtenir un modèle VAR réduit, on multiplie de
part et d'autre dans (1) par B0-1. Le modèle
réduit s'écrit sous la forme matricielle suivante :
(3) Yt = Á0 Á
pYt -p + u
p
ou (3') ?
? =
Y t
|
Ai?Yt -i +u
|
t
|
i 1-
si Yt est intégré d'ordre 1 et où
ut B t
= 0 est une combinaison linéaire des chocs structurels
-1
ayant pour loi une N (0, B0-1 B0 -1')
Le modèle (3) peut aussi se simplifier sous la forme :
(4) Yt = A0 +
A( L ) Yt-1 + ut
Ainsi, on obtient les égalités suivantes :
(5) A 0 = B0-u
A0
(6) A i = B0 -1B ,
i= 1,..., p
Supposons que le modèle VAR structurel est identifiable,
c'est-à-dire que la matrice B0 de l'équation (1) est inversible.
L'estimation des paramètres se fait alors sur le modèle
réduit (3).
Chacune des équations du modèle (3) est
estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires,
indépendamment les unes des autres.
Ils se sont intéressés au problème du
nombre de retards optimal dans l'estimation du modèle VAR. Dans la
pratique, les critères d'Akaike (1979) et de Schwartz (1978) sont
utilisés pour déterminer le nombre de retards p du
modèle. Le retard p qui minimise ces critères est alors
choisi. Il existe une troisième représentation du modèle
structurel. Celle-ci consiste à écrire le SVAR sous forme de
moyenne mobile infinie. On obtient alors les fonctions «
impulsions-réponses ». Considérons le modèle
structurel (1) :
B ( L ) Y t = u+å
t
alors la représentation moyenne mobile (VMA) est
directement obtenue en inversant le modèle SVAR tel que :
8
ø i å t -1 avec
(8) ?
Y t ã ø L å t ã
= + ( ) = +
i = 0
8 8 p
( ) = ( ) -1 = i
ø L B L ?
øiL et ? ?
ã ø L u
= ( ) = ø i u = [
|
B i u ] -1
|
i = 0 i=0 i=0
Dans l'écriture ci-dessus, on suppose que le
polynôme B(L) est inversible. Le système (8) est
appelé représentation VMA du processus VAR. Sous cette forme, la
matrice ø apparaît comme un "multiplicateur d'impact",
c'est-à-dire que c'est au travers de cette matrice qu'un choc se
répercute tout au long du processus Yt. Une variation à
un instant t de åt affecte toutes les valeurs possibles de Yt, l'effet
d'un choc (ou d'une innovation) est donc permanent et va en s'affaiblissant.
Dans la pratique, l'analyse d'un choc consiste donc à mesurer l'impact
d'une innovation sur les variables d'intérêt. Ainsi, le
système (8) représente les fonctions de réponses à
une impulsion aux chocs structurels.
Il convient de rappeler que ces auteurs ont utilisé un
VAR réduit pour estimer les paramètres et éviter
d'étudier les conditions d'identification qui sont très lourdes
à établir (Sims, 1980). Ils ont surtout insisté sur
l'ordre des variables qui n'est pas indifférent pour les simulations des
chocs, étant donné que les interactions instantanées
suivent un système récursif dans un modèle VAR. L'ordre
retenu pour chacun des pays de l'Union est le suivant : le taux
d'intérêt réel du marché monétaire, les
crédits à l'économie, la masse monétaire M2, le
taux de change réel, l'indice des prix, l'investissement privé et
le PIB. L'hypothèse sousjacente à cet ordre est que la BCEAO fixe
le taux d'intérêt en tenant compte de l'évolution
simultanée de toutes les autres variables. Ceci n'est pas exact
s'agissant du taux de change réel, les autorités
monétaires, jusqu'à une date récente tout au moins,
n'accordaient pas une
importance à une telle variable. La fonction de
réaction du taux d'intérêt prend en compte toutes les
variables contemporaines. Etant donné que les données
utilisées sont trimestrielles, ce procédé est normal. Le
taux d'intérêt n'a pas, en revanche, un effet instantané
sur les autres variables. Des résultats auxquels ils aboutissent, on
peut sortir deux conclusions :
La première porte sur les chocs qui sont
différents selon les pays quant à leur amplitude initiale et
à leur inertie. Les variables-clés de la transmission
monétaire (agrégats monétaires et crédit, taux de
change réel) et les variables objectifs (PIB, investissement
privé et niveau des prix) sont affectées de façon
significative à la suite d'un choc sur le taux d'intérêt
réel dans tous les pays de l'Union. De même, un choc sur la masse
monétaire ou sur le crédit a un impact effectif sur le taux de
change réel et les variables objectifs d'un pays à un autre. En
somme, le canal de monnaie et le canal du crédit bancaire coexistent.
Mais ce dernier a des effets plus importants sur les variables cibles que le
canal de monnaie.
D'après la seconde conclusion, la simulation
d'innovations monétaires montre que la politique monétaire
provoque des effets différenciés d'un pays à un autre,
quel que soit l'instrument utilisé. Même si l'évolution des
variables économiques est semblable dans la plupart des pays, l'ampleur
des impacts diffère.
Cornel OROS14 dans son papier sur `'
Mécanismes de transmission de la politique monétaire en
Roumanie» a aussi utilisé une modélisation de type VAR pour
rendre compte de l'importance des trois canaux de transmission que sont le taux
d'intérêt, le taux de change et le crédit domestique dans
l'économie roumaine.
Le modèle VAR qu'il a utilisé s'écrit de la
manière suivante :
(1) Y t = A(L ) Y t -1
+B(L ) X t + å t
où Yt représente le vecteur des
variables endogènes, Xt celui des variables exogènes
etåt ?le vecteur des erreurs normalement
distribuées.
Le vecteur des variables endogènes (Yt) est
constitué de l'indice de production industrielle (yt), de l'indice des
prix à la consommation (pt), du taux d'intérêt
nominal du marché monétaire (it), du taux de change
nominal (et) et du crédit domestique (cdt). L'ordre de
ces variables est le suivant :
(2) Yt = [y t p t i t e
t cd t]
14 Université de Poitiers, Laboratoire CRIEF/MOFIB -
Faculté de Sciences Economiques de Poitiers. 93 avenue du Recteur Pineau
- 86022 Poitiers Cedex
Le vecteur des variables exogènes (Xt) est
composé des indices de production industrielle (yt UE) et des
prix à la consommation (pt UE) pour l'Union
Européenne à 25 et du taux d'intérêt nominal du
marché monétaire pour la zone euro (it
euro).
Les chocs structurels seront identifiés en utilisant la
méthode de Cholesky15. L'ordre des variables endogènes
qui conditionne les mécanismes d'identification des chocs est celui
décrit par l'équation (2) et correspond à celui
utilisé par Gunduz (2003) et Creel et Levasseur (2006). En faisant la
distinction entre les variables réelles (production industrielle et
prix) et monétaires (taux d'intérêt, taux de change et
crédit domestique), la structure du vecteur endogène signifie
implicitement que la sphère réelle n'est influencée
qu'avec retard par les chocs sur les variables monétaires, tandis que
celles-ci répondent simultanément aux chocs sur la production et
les prix.
L'estimation a été réalisée
à partir des données mensuelles portant sur des périodes
correspondant à des régimes monétaires stables. La
première estimation commence en 1998 qui représente la
première année de fonctionnement du régime de flottement
contrôlé adopté en 19975, tandis que la deuxième
estimation est entamée avec l'année 2000. Les deux estimations
vont jusqu'à l'année 2007.
Les données ont été
désaisonnalisées et exprimées en logarithme (sauf le taux
d'intérêt). L'ordre d'intégration des séries a
été étudié par l'intermédiaire du test ADF
ce qui a permis de constater que les variables sont intégrées
d'ordre 1. Les tests de cointégration de Johansen indiquent l'existence
de plusieurs relations de cointégration entre les variables
endogènes. Par conséquent, à l'instar de Sims et all
(1990) ou Coudert et Mojon (1997), il a choisi de mener les estimations sur les
variables en niveau.
Afin d'établir le nombre optimal de retards il a eu
recours principalement aux critères d'information d'Akaike et de
Schwartz. En cas d'indications divergentes, ces critères ont
été épaulés par le test de ratio de vraisemblance.
Ces tests lui ont permis de retenir un nombre de retards égal à
2. Les résultats auxquels il a aboutit sont les suivants :
Sur la période d'ensemble, 1998-2007, les
résultats se distinguent par l'existence des puzzles de production
industrielle, de prix et de taux de change. Ils révèlent les
incohérences dans le fonctionnement du taux d'intérêt en
tant que mécanisme de transmission de la
15 Une alternative à cette méthode serait
l'application d'une technique structurelle suggérée par Bernanke
(1986) et appliquée entre autres par Sims et Zha (1998), Kim et Roubini
(2000), Persman et Smets (2003). En permettant l'existence d'interactions
simultanées entre les variables monétaires, cette technique
suppose que la réaction immédiate du taux d'intérêt
concerne les chocs de taux de change et de crédit domestique et non pas
les chocs réels (chocs de production et de prix). L'utilisation de cette
méthode ne change pas qualitativement les résultats par rapport
à la technique de Cholesky.
politique monétaire dans un environnement
économique et financier particulièrement instable
structurellement.
En revanche, ces phénomènes contraires aux
attentes théoriques disparaissent lors des estimations sur la
période 2000-2007 qui se caractérise par une stabilité
structurelle nettement améliorée traduisant les avancées
considérables réalisées par la Roumanie dans le processus
de réforme. Par conséquent, le taux d'intérêt
devient fiable en tant que mécanisme de transmission de la politique
monétaire. De plus, l'importance relative du taux d'intérêt
à la fois comme vecteur de transmission de la politique monétaire
et comme amortisseur des chocs réels s'est renforcée dans la
période 2000-2007 tandis que, durant cette période, l'influence
exercée par le taux de change et le crédit domestique sur les
variables réelles est amoindrie par rapport à la période
d'ensemble.
Il a pu donc conclure que, parallèlement à
l'assainissement de l'environnement macroéconomique et financier, les
mécanismes de transmission de la politique monétaire roumaine se
rapprochent de ceux existant dans les pays de la zone euro.
CHAPITRE II
La politique monétaire dans l'UEMOA
SECTION 1 : Historique de la politique monétaire
dans l'UEMOA
Dans cette section, nous allons présenter le bilan de
la politique monétaire dans l'UEMOA. Il s'agit pour nous d'exposer la
manière dont la politique monétaire a été
menée depuis 1963. La première partie est consacrée
à la caractéristique monétaire de l'UEMOA, la
deuxième parle de l'évolution de la politique monétaire,
et la dernière partie décrit le comportement des autres
indicateurs de politique économique dans l'union.
1-1 : Caractéristique monétaire de
l'UEMOA
L'appartenance à une union monétaire
intégrale depuis plus de 50 ans constitue une source majeure de
convergence des effets de la transmission monétaire dans les pays de
l'UEMOA. Cette union est définie par un ensemble d'arrangements
institutionnels qui déterminent entièrement la politique
monétaire appliquée dans les différents pays membres. Les
caractéristiques principales de cette union monétaire sont les
suivantes16 :
- la parité entre le franc CFA et l'Euro (via le franc
français) est fixe - mais ajustable - afin de prévenir
l'inflation ;
- les avances de la BCEAO aux Trésors nationaux sont
limitées à 20 % des recettes fiscales de la dernière
année ;
- les réserves en devises étrangères sont
centralisées par la BCEAO, chaque pays membre étant tenu de
céder à celle-ci jusqu'à 65 % de ses devises
étrangères ;
- les réserves de change de la BCEAO sont
déposées dans un compte d'opérations ouvert auprès
du Trésor français ;
- le Trésor français s'engage à mettre
à la disposition de la BCEAO les quantités de devises dont elle
aurait besoin en cas de difficulté ;
- en contrepartie de la garantie accordée au franc CFA,
la France est membre du Conseil d'Administration et du Conseil des Ministres,
les deux instances qui définissent la politique de la BCEAO. Chaque pays
membre a une voix dans chacune de ces deux instances.
16 Consortium pour la recherche économique et sociale
(CRES)
Bien que ces arrangements institutionnels soient
demeurés immuables, des réformes ont néanmoins
été introduites afin d'adapter la politique monétaire
à un contexte sans cesse changeant. La mise en oeuvre de la politique
monétaire a été source de différences avec le temps
bien que celle-ci soit commune aux huit pays membre de l'union.
1-2 : Evolution de la politique monétaire dans
l'UEMOA
Depuis 1963, la politique monétaire dans les pays de
l'UEMOA n'a cessé d'évoluer. Ainsi, on peut distinguer trois
périodes au cours de l'évolution de la politique monétaire
appliquée par la BCEAO :
La première, qui prend fin en 1973, est
caractérisée par la poursuite de bonnes performances
économiques, un contrôle très étroit de l'Institut
d'Emission par une direction française et une politique monétaire
orthodoxe dont le principal objectif est la préservation de la valeur
interne et externe de la monnaie. Le Conseil d'Administration (CA)
décide des politiques de monnaie et de crédit en
déterminant notamment les plafonds de réescompte et les autres
facilités de crédit que la BCEAO peut accorder aux banques et aux
Trésors nationaux. C'est au Comité monétaire national,
créé dans chaque pays membre, de mettre en application les
décisions prises par le CA, en particulier de répartir les
concours globaux entre l'économie et le Trésor national. Cette
prérogative peut être une source de différenciation des
effets de la politique monétaire si certains pays recourent moins que
d'autres au financement monétaire de leur déficit
budgétaire, du fait de la bonne santé de leurs finances
publiques.
Comme l'écrit Honohan (1990 : 10), le refinancement de
la Banque Centrale dans un pays provoquera un accroissement du crédit
bancaire dans ce pays et non dans les autres pays. Ceci permet à la
Banque Centrale de poursuivre des objectifs de crédit
indépendants pour chaque pays membre.
La deuxième période, qui part de 1975 à
1989, est marquée par la première réforme d'après
indépendance (1973-75) et le transfert à Dakar
(Sénégal) du siège de l'Institut d'Emission (1978). Elle
est clôturée par la deuxième réforme intervenue en
1989. La première réforme a redéfini les objectifs de la
politique monétaire. Désormais, on a par ordre de
priorité, la monnaie au service du développement, la promotion et
la mobilisation de l'épargne et la stabilité monétaire.
L'africanisation complète de la gestion de l'Institut d'Emission est
intervenue au cours des années 1970 et 1980. On enregistre aussi la
forte montée et la chute
des cours des produits de base, la
généralisation d'une crise profonde des économies et des
systèmes bancaires des pays de l'Union et la mise en oeuvre, par tous
les pays membres, de programmes d'ajustement structurel conclus avec la Banque
mondiale et le FMI.
Lorsque les cours des matières premières ont
brutalement augmenté entre 1974 et 1978, les rentrées de devises
ont connu une forte pression haussière dans certains pays. La Côte
d'Ivoire a dû mettre en oeuvre une politique de stérilisation de
ses réserves pour contenir les pressions inflationnistes. Lorsque les
cours ont chuté, les Trésors nationaux ont été
confrontés à d'importants déficits. Les Comités
monétaires nationaux de Crédit ont alors changé
radicalement de politique. Certains Trésors nationaux absorbent
désormais une part maximale des concours globaux, tandis que certains
pays - Bénin et Niger - sont dispensés du respect de la limite
des 20 % fixée aux avances de la BCEAO aux Trésors nationaux.
Le recours inégal au financement monétaire
indirect des déficits budgétaires des pays de l'union constitue
une autre source de différenciation (Stasavage, 1997). Les
Trésors nationaux ont contourné la règle des avances
inférieures ou égales à 20 % des recettes fiscales
à travers les crédits des banques commerciales et de
développement aux entreprises publiques qui accumulaient
elles-mêmes des créances sur leurs Etats respectifs. La BCEAO a
refinancé à son tour une grande partie de ces créances
bancaires à des taux préférentiels et avec diverses
facilités de remboursement. La Côte d'Ivoire, le Bénin et
le Sénégal ont le plus bénéficié de cette
modalité de financement. Lorsque les systèmes bancaires ont
été restructurés dans les différents pays, les
dettes dues à la BCEAO par les banques liquidées ont
été reprises par les gouvernements sous forme de crédits
consolidés à des taux fortement subventionnés (3%).
Cette situation a entraîné des effets
différenciés dans les pays membres. Parmi ces effets, citons les
avances aux Trésors nationaux qui ont alimenté une
création monétaire excessive dans certains pays membres ou encore
la répartition des droits de seigneuriage favorisant les pays les plus
endettés auprès de la BCEAO, mais aussi les plus importants du
point de vue économique.
La réforme de 1989 qui inaugure la troisième
période, a consacré un réaménagement complet du
dispositif de gestion de la monnaie et du crédit. Appliqué
progressivement depuis octobre 1989, ce nouveau dispositif s'articule autour de
trois principales exigences qui sont :
-la réduction du rôle de la monnaie centrale au
profit d'une mobilisation accrue de l'épargne intérieure,
- l'abandon graduel des mécanismes administratifs au
profit de moyens d'action plus simples et plus incitatifs, et enfin,
- le renforcement de la surveillance bancaire avec notamment
l'institution d'une structure supranationale de contrôle, la Commission
bancaire de l'UEMOA.
C'est à partir d'octobre 1993 que les autorités
monétaires ont décidé l'application du nouveau dispositif
de gestion monétaire qui marque l'abandon total, par la Banque Centrale,
des instruments de contrôle administratif. Désormais, on met en
oeuvre les mécanismes de marché qui comportent trois volets : le
marché monétaire par adjudications d'enchères
régionales, le système des réserves obligatoires, le
régime des accords de classement. Face à l'accentuation de la
crise économique dans tous les pays membres, les politiques mises en
oeuvre sont passées d'un ajustement réel à un ajustement
monétaire. La dévaluation du franc CFA en 1994 est
l'événement majeur de la troisième période tant la
fixité du taux de change du franc CFA par rapport au franc
français semblait être un trait institutionnel de la Zone Franc et
de l'UEMOA.
La mise en oeuvre du nouveau dispositif monétaire
continue de se heurter à l'absence de coordination des politiques
budgétaires. Les concours à l'Etat sont demeurés à
des niveaux élevés. Mais la situation varie d'un pays à un
autre. L'analyse par pays révèle que l'essentiel de la
dégradation de la position nette des Gouvernements est imputable aux
Etats ivoirien et togolais, tandis que l'Etat béninois s'est fortement
désendetté et que l'Etat sénégalais a encore
amélioré sa position. Le Bénin et le Mali ont, quant
à eux, une position nette créditrice à l'égard du
secteur bancaire. Leurs partenaires ivoirien, nigérien, togolais et,
dans une moindre mesure, sénégalais restent très
endettés auprès du système bancaire. Par exemple,
l'encours de la dette ivoirienne vis à vis de ce dernier est
équivalent à sept mois des recettes fiscales en 1998 (Rapport
annuel de la Zone Franc, 1998 : 107). Dans les pays à déficit
budgétaire élevé, on a fait reposer sur la politique
monétaire un poids excessif en matière d'ajustement au cours des
dernières années. En revanche, dans les pays qui ont pu maintenir
une position créditrice auprès du système bancaire, le
financement de l'économie peut aller au-delà du concours global
prévu par l'Institut d'Emission.
1-3 : Evolution des autres indicateurs de politique
économiques
1-3-1 : Evolution de l'inflation
Les pays de l'UEMOA ont des taux d'inflation plus faibles que
ceux des pays africains non membres de la Zone Franc ou à d'autres
groupes de pays en développement. Au
cours des années 1960-197417, la moyenne
annuelle de l'inflation a été de 4,7 %. Elle a quasiment
doublé pendant la deuxième période (1975-1989). Cependant,
à l'intérieur de l'Union, il existe des différentiels
d'inflation malgré l'application d'une politique monétaire
commune.
Au cours des années 1975-1989, on a assisté
à une variabilité plus importante de ces taux comparativement
à la période 1960-1974. La Côte d'Ivoire, le Mali et le
Sénégal se situent dans la moyenne supérieure avec
respectivement des taux de 9,7 % ; 8,1 % et 8,4 %. Pour le Bénin, le
Niger et le Togo, la hausse de leurs prix, en moyenne annuelle est
chiffrée, respectivement à 6,3% ; 7,6 % et 7,3 %. La
déflation des années 1990-1993, qui s'est fait sentir dans tous
les pays de l'Union, n'a pas eu la même ampleur d'un pays membre à
un autre. La baisse des prix a été de l'ordre de 3,5 % au Niger,
tandis qu'au Mali on a connu une hausse de 2,4 % en moyenne annuelle. Au cours
des années qui ont suivi la dévaluation du franc CFA, les pays
ont réagi différemment à ce changement de parité.
En 1994, si le Togo, le Niger, le Mali et le Bénin ont connu les hausses
les plus fortes (respectivement 38 % ; 36 % et 34,5 %), le
Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont
enregistré des taux d'inflation plus modérés
(respectivement 32 %, 26 % et 25 %), en moyenne annuelle. Pour 1994 et 1995, le
Togo a connu la hausse la plus importante avec 14,3 %, il est suivi du Niger
(12 %), du
Mali et du Bénin (10,7 %).
La variabilité des taux d'inflation dans le cours terme
au sein de l'Union peut avoir plusieurs origines qui sont elles-mêmes
sources de divergences des effets de la politique monétaire (UEMOA,
2000). Nous en retenons deux. En premier lieu, les conjonctures
économiques des membres de l'UEMOA sont différenciées. Ces
pays dépendent principalement de l'exportation d'un nombre limité
de produits de base qui varient d'un exportateur à un autre du point de
vue de leur importance relative ou de leur nature. Ces produits, principale
source de recettes pour les budgets des Etats membres, ont connu une
évolution de leurs cours. Celle-ci, caractérisée par une
grande volatilité, a deux effets
(Boccara et Devarajan, 1993). Le premier est une hausse qui
entraîne une augmentation des dépenses publiques qui se poursuivra
bien après le retournement de conjoncture provoqué par la chute
de ces mêmes cours. Le second, d'ordre monétaire, consiste en un
afflux de devises difficile à geler lorsque les réserves de
change sont mises en commun, le taux de change est
17 Les calculs sont faits par le CRES à partir des
données de la BCEAO, World Bank, World Tables (1994), I.F.S (1998),
OCEDE (98)
maintenu fixe, et la liberté des mouvements de capitaux
garantie entre pays membres de l'Union et les autres pays de la Zone Franc. Une
augmentation de la masse monétaire suivra toujours la montée des
cours des produits de base.
Au total, l'accroissement des dépenses publiques, des
revenus des producteurs des biens primaires exportés et des
intermédiaires intervenant dans leur commercialisation, provoque une
hausse des prix des biens non échangeables, ce qui pousse à
l'accroissement des prix. Les conjonctures étant différentes et
l'importance relative des biens non échangeables variant d'un pays
à un autre, les taux d'inflation diffèrent aussi d'un pays
à un autre. En ce qui concerne le second exemple d'origine, on retiendra
qu'en dépit d'une longue période de politique monétaire
commune, la mobilité des facteurs de production, notamment celle de la
main d'oeuvre est encore limitée, même si elle existe dans une
certaine mesure entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Cette
faible mobilité rend les conjonctures peu synchrones, et donc,
accroît la probabilité que la politique monétaire ait des
effets différenciés dans les différents pays membres.
40
25
20
35
30
15
10
-5
5
0
Graphique 2: INFLATION DANS L'UEMOA
Source: IMF, International Financial
Statistics
1-3-2 : Evolution du système financier
L'appartenance à une même union monétaire
où la politique de la monnaie et du crédit ainsi que la
réglementation bancaire sont les mêmes, devrait rapprocher
considérablement les structures bancaires des différents pays. En
d'autres termes, les systèmes bancaires devraient être
homogènes, afin de garantir des réactions analogues à
d'éventuels chocs. Le fait que tous les systèmes bancaires
nationaux soient entrés en crise dans la même période
tendrait à conforter cette hypothèse. Autrement, une même
politique appliquée à tous les pays aurait des
conséquences différenciées d'un pays à un autre et
ne serait pas, par conséquent, appropriée pour faire face
à des situations dissemblables. Les systèmes financiers nationaux
dans l'Union présentent des caractéristiques communes qui ne
sauraient cacher cependant les différences.
Tout d'abord, les banques commerciales y prédominent.
En effet, leur part dans le capital social global a régulièrement
augmenté au fur et à mesure de l'effritement de la part des
banques de développement. L'évolution d'ensemble masque pourtant
une diversité des situations nationales. Au Burkina et au Niger, la part
des banques de développement dans le capital bancaire a
été prépondérante dans les années 1960-1974.
Au cours de la même période, elle n'a été que de 39
% ; 25 % et 33 % respectivement au Sénégal, en Côte
d'Ivoire et au Togo. Pendant les années 1980-1990, à la suite des
opérations de restructuration bancaire, la plupart des banques de
développement ont disparu. Leur part dans le capital social n'est plus
que de 20 % au Togo, 16 % au Burkina Faso et 4 % en Côte d'Ivoire
(UEMOA, 2000).
Ensuite, l'examen de la composition du capital social fait
apparaître des tendances communes et une diversité de situations.
Les changements majeurs intervenus dans la politique économique des
Etats membres, notamment le passage d'un interventionnisme poussé au
désengagement de l'Etat dans le cadre de l'ajustement structurel, ont
augmenté la part du secteur privé dans le capital social. Cette
évolution a profité en plus grande part à l'actionnariat
étranger (UEMOA, 2000).
Une troisième caractéristique de l'UEMOA est le
faible nombre d'institutions financières implantées. Peut-on
alors prétendre que l'ensemble de ses membres connaît aussi un
développement financier insuffisant ? Sous cet angle, on constate une
forte disparité d'un pays à un autre. Ainsi au cours des
années 1990, la Côte d'Ivoire a la plus forte couverture bancaire
avec 5 % de la population titulaire d'un compte, tandis qu'au Togo et au
Sénégal, le taux varie entre 0,16% et 3,69%. Dans les autres
pays, il demeure inférieur à 2 % (UEMOA,
2000). De plus, l'activité bancaire est toujours
marquée par une forte concentration. En 1975, dans tous les pays de
l'Union, à l'exception du Bénin18 où deux
banques octroyaient la totalité des crédits, la distribution des
crédits était assurée par plus de cinq banques. Quinze
années plus tard, une seule banque distribue plus de 40 % du
crédit au Bénin et au Togo, alors que dans les autres pays 70 %
sont imputables aux trois premières banques.
Enfin, l'intensité de la transmission de la politique
monétaire dépend, dans une large mesure, de la vitesse et de
l'ampleur avec lesquelles les taux directeurs de la BCEAO sont
répercutés sur les taux débiteurs et créditeurs
appliqués aux agents non financiers. C'est pourquoi on doit se demander
si les banques, principales institutions financières dans l'Union,
appliquent à ces derniers le même coût de
l'intermédiation financière. Ce dernier se décompose en
frais d'exploitation, charges nettes (comprenant essentiellement les provisions
nettes pour créances douteuses et les charges d'amortissement) et
impôts sur les bénéfices nets. Les emprunteurs paient ces
coûts et naturellement plus les coûts sont élevés,
moins le système bancaire est performant. Les coûts de
l'intermédiation rapportés à l'actif total sur la
période 1988-94 sont restés à un niveau relativement
faible (UEMOA, 2000). Les systèmes bancaires n'imputent pas à
leurs emprunteurs la même charge. L'intermédiation coûte
plus chère au Burkina, au Mali et au Togo où le taux varie entre
4,9 % et 5,4 %, le Bénin et le Niger ont les charges les plus
faibles.
4000
2000
6000
5000
3000
1000
0
1975
Graphique 3: UEMOA; EVOLUTION DE LA
MASSE MONETAIRE
1978
1931
19?4
1937
1990
1993
19
1999
2702
2705
Source : IMF, International Financial
Statistics
18 .La situation a changé cependant ces dernières
années pour le Bénin où de nombreuses banques se sont
implantées.
1-3-3 : Evolution des taux d'intérêt et
des taux de changes réels
Les taux d'intérêt créditeurs ont
été fixés par la BCEAO jusqu'à la réforme de
1989. A partir de cette date, les institutions bancaires sont libres de fixer
le niveau de la rémunération, lorsque les dépôts
dépassent un montant fixé à 2.000.000 FCFA. Quant aux taux
d'intérêt débiteurs, on vient de montrer que les banques ne
répercutent pas de façon uniforme les taux directeurs de la
BCEAO. Compte tenu de la variabilité des taux d'inflation, on a aussi
une grande volatilité des taux d'intérêts réels
entraînant automatiquement une variation, du revenu des agents,
proportionnelle à leurs différents stocks d'actifs et de dettes.
Les intérêts reçus ou versés par ces ménages
en sont modifiés. D'un pays à l'autre, les agents ne
présentent pas la même structure d'endettement vis-à-vis
des institutions financières, ni la même répartition de
leur patrimoine entre actifs réels et actifs financiers et, pour ces
derniers, entre monnaie centrale et dépôts à vue d'une
part, et dépôts à terme et titres d'autre part. Par
ailleurs, les variations des taux d'intérêt provoquent celles de
la valeur du patrimoine des agents détenu en titres. Ceci
génère alors des effets de richesse qui s'ajoutent aux effets de
revenus. En raison du faible niveau de bancarisation dans les pays membres de
l'Union, on peut considérer que le jeu de ces effets sera limité
et donc ne constitue pas une source majeure de différenciation.
La variabilité des taux d'inflation a pour
conséquence directe une grande diversité des taux de change
réels ; celle-ci est renforcée par le fait que les pays membres
n'exportent pas les mêmes produits de base et diversifient de plus en
plus leurs importations. Il en résulte une variabilité des taux
de change effectifs nominaux et, par conséquent, des taux de change
réels.
16
14
12
10
4
2
8
6
0
Graphique 4: UEMOA; EVOLUTION DU TAUX D'INTERET
REEL
Source : IMF, International Financial
Statistics
SECTION 2 : Fonctionnement du mécanisme de
transmission monétaire dans l'UEMOA
Dans cette section, nous allons exposer les
éléments théoriques sur le fonctionnement des
mécanismes de transmission d'une part, et d'autre part décrire
les canaux de transmission de la politique monétaire au sein de l'UEMOA.
Enfin, nous décrirons comment fonctionne les mécanismes de
transmission monétaire tels que le conçoit la littérature
existante à ce propos.
2-1 : Les éléments théoriques
Sur le plan théorique, le fonctionnement du
mécanisme de transmission de la politique monétaire suit un
schéma de base qui se traduit par : les instruments qui
conduisent aux objectifs intermédiaires ou
cibles, qui conduisent à leur tour aux
objectifs finals. Ce schéma de base montre les liens
spécifiques par lesquels les impulsions de la politique monétaire
se répercutent sur l'activité économique et, plus
particulièrement, sur le niveau des prix. Il s'agit ici de
décrire comment les modifications de taux d'intérêt
directeurs décidées par les autorités monétaires
affectent l'ensemble du secteur financier et du secteur réel de
l'économie.
Les banques centrales essayent de percevoir au mieux
l'environnement, c'est-à-dire tous les signes annonçant
l'émergence de tensions à venir, afin de prendre des mesures
avant la survenance de ces tensions dans l'économie. Mais elles savent
qu'il faut un certain délai avant que les effets des actions
monétaires ne se fassent ressentir. Elles s'interrogent par
conséquent sur les délais de réaction mais aussi sur leur
ampleur. L'ajustement de l'économie ne s'effectue pas de manière
instantanée. D'un point de vue théorique, il s'agit de
s'interroger sur l'intégration de la monnaie.
Pour les monétaristes, l'action des autorités
monétaires modifie les prix relatifs (actifs monétaires,
financiers et réels) ensuite la consommation et l'investissement. Nous
sommes dans le cadre des relations réelles de court terme avec
transmission par les prix. A long terme, la politique monétaire n'a
aucune influence sur l'activité réelle. Les prix relatifs des
actifs diffusent les actions des autorités. Le modèle IS/LM de
base développe une transmission par le taux d'intérêt
réel. La courbe décroissante IS décrit l'équilibre
sur le marché des biens, avec le couple production - taux
d'intérêt tandis que la courbe croissante LM, l'équilibre
sur le
marché de la monnaie. L'équilibre
macroéconomique est donné par le couple production et taux
d'intérêt assurant simultanément l'équilibre sur les
deux marchés. La transmission de la politique monétaire va donc
passer par le taux. Le mécanisme retenu se traduit par des ajustements
de portefeuille des agents, c'est-à-dire des ajustements entre monnaie
et titres financiers (les crédits bancaires sont
considérés comme de parfaits substituts aux titres). Cet
ajustement va provoquer une modification de l'ensemble des taux
d'intérêt.
Ainsi, le taux de rendement du capital physique (le coût
du capital) varie et les entreprises sont incitées à le
renouveler, d'où une stimulation du secteur des biens de production avec
diffusion à l'ensemble de l'économie. Dans le cadre d'une
politique monétaire expansionniste, le taux d'intérêt
baissera ; il y a donc une réduction du coût du capital, une
croissance des dépenses d'investissement et, avec le mécanisme du
multiplicateur d'investissement, un accroissement de la demande globale et de
la production. Dans ce modèle, seule la courbe LM évolue puisque
le taux d'intérêt influence la demande de monnaie pour le biais du
motif de spéculation. L'augmentation de l'offre de monnaie
entraîne une baisse du taux et une croissance de la production.
Certains théoriciens sortent du cadre de l'information
symétrique et développent une analyse des canaux dans le cadre
d'informations asymétriques sur les marchés des capitaux et des
crédits. Les imperfections sur les marchés propagent et
amplifient les effets des prix relatifs.
Sur les marchés, les phénomènes
d'anti-sélection (l'une des parties a plus d'informations que l'autre,
le risque du prêteur va donc s'élever) ou d'aléa moral
(risque pour le prêteur sur l'engagement temporel de l'emprunteur)
conduisent les banques à rationner les crédits (le canal du
crédit). La littérature théorique identifie trois canaux
essentiels de la politique monétaire : le canal du taux
d'intérêt, le canal du crédit et le canal des prix d'autres
actifs19.
19 F. S. Mishkin (1996), « Les canaux de transmission
monétaire : leçons pour la politique monétaire »,
Bulletin de la Banque de France, mars. C. Bordes, « La politique
monétaire » chapitre II de « Politique économique
» ellipse.
2-2 : Les canaux de transmission de la politique
monétaire dans l'UEMOA
2-2-1 : Le canal du taux d'intérêt
Les effets des modifications de taux d'intérêt
directeurs sont généralement étudiés dans le cadre
d'une analyse des comportements de dépenses des agents (ménages,
entreprises et Etat). Dans une perspective de court terme et en supposant une
baisse non anticipée des taux d'intérêt, trois effets
peuvent être mis en évidence sur les comportements de
dépenses des ménages :
4 L'effet de substitution : les modifications de taux
d'intérêt conduisent les agents à revoir l'arbitrage entre
consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux diminue la
valeur de la consommation future et incite à consommer aujourd'hui
puisque l'épargne devient moins intéressante et le crédit
moins cher.
4 L'effet de revenu : une baisse de taux
entraîne une hausse de la valeur actualisée des dépenses de
consommation anticipées pour des périodes futures. Dès
lors, la consommation future est plus coûteuse, toutes choses
égales par ailleurs. Les ménages préfèrent par
conséquent épargner davantage et réduire leur consommation
immédiate pour faire face à cette situation.
4 L'effet de richesse : une baisse de taux
d'intérêt entraîne une hausse de la valeur actualisée
des revenus futurs des ménages. Cette augmentation s'applique au capital
humain, au capital physique et au capital financier. Ainsi, pour ce dernier,
les agents peuvent décider de vendre une partie du portefeuille de
titres pour obtenir davantage de biens et services. Ils consomment plus de
biens et services.
En ce qui concerne les effets sur l'investissement, une baisse
de taux entraîne un coût d'usage du capital plus faible et donc une
augmentation de la profitabilité de la production et une offre
supérieure de biens ; une substitution du capital au travail. Ces deux
effets impliquent une hausse de l'investissement.
2-2-2 : Le Canal du crédit20
Dans le cadre du canal du taux (ou canal monétaire), le
rôle des banques se limite à la création de monnaie.
L'offre de monnaie est proportionnelle à la base monétaire. Les
variations de taux entraînent des substitutions au sein des portefeuilles
d'actifs (monnaie et titres) détenus par les agents non financiers.
Ainsi, les interventions de politique monétaire modifient les conditions
monétaires et s'observent par l'intermédiaire du passif du bilan
des banques. L'actif du bilan des banques n'intervient pas dans l'analyse. Il
n'existe d'ailleurs pas de différences entre les titres et les
crédits pour le financement de l'activité économique.
En revanche, dans le cadre du canal strict du crédit,
les banques jouent un rôle déterminant dans le processus de
financement par l'intermédiaire de l'octroi de crédits.
Désormais, le système bancaire n'est plus neutre dans la
transmission de la politique monétaire. L'actif et le passif du bilan
des banques doivent être considérés de façon
symétrique.
En cas de durcissement de la politique monétaire, les
banques vont ajuster leurs conditions débitrices : augmentation du taux
des nouveaux crédits et/ou une diminution des crédits offerts. De
plus, les crédits bancaires ne sont pas parfaitement substituables aux
émissions de titres pour financer les projets d'investissement. Cette
substituabilité imparfaite résulte des imperfections
constatées sur le marché du crédit. En effet, les
emprunteurs disposent d'une meilleure information que les prêteurs sur
les caractéristiques de leurs projets d'investissement et sur leurs
situations financières (asymétrie d'information). Les prêts
bancaires sont considérés comme spécifiques puisqu'ils
constituent la principale source de financement en cas d'asymétrie
d'informations. Les agents économiques les plus fréquemment
touchés sont les ménages et les petites et moyennes
entreprises.
Le canal strict du crédit met en avant l'offre de
crédit des banques au lieu de la demande de monnaie des agents non
financiers (canal monétaire). La transmission à la sphère
réelle s'opère par les variations de l'offre de crédit.
L'action monétaire aura des effets sur les décisions
d'investissement.
La littérature a également
développé le canal large du crédit (ou canal du bilan).
Elle repose sur le fait que tous les financements externes sont des substituts
imparfaits au
20 Bulletin de la Banque de France, F. Rosenwald (1995),
« L'influence de la sphère financière sur la sphère
réelle : les canaux du crédit », 1er trimestre,
supplément Etudes. Bulletin de la Banque de France, L. Clerc (2001),
« Le cycle du crédit, une revue de la littérature :
intermédiation, prime de financement externe et politique
monétaire », n°94, octobre. N. Payelle (1994), « Le canal
du crédit dans les mécanismes de transmission de la politique
monétaire en France », GDR Monnaie et Financement.
financement interne. Elle développe l'hypothèse
d'imperfections sur le marché des crédits et, plus
généralement, sur les marchés des capitaux en raison des
coûts de transaction, des coûts d'acquisition de l'information et
des problèmes d'asymétrie de l'information. L'existence de ces
imperfections pèse sur les structures financières des
entreprises, sur leurs possibilités et décisions de financement
et sur leurs comportements de stockage. Généralement, le
financement externe est plus cher que le financement interne. Cet écart
de coût décroît avec la richesse nette de l'emprunteur
(ressources internes et celles admises en garantie). Un choc affectant la
richesse nette de l'emprunteur augmente le coût du financement externe et
pèse donc sur ses décisions (dépenses d'équipement,
de personnel). La généralisation du choc global à
l'ensemble des entreprises déclenche un mécanisme de propagation
des cycles (accélérateur financier21).
2-2-3 : Les autres canaux de transmission
L'étude des canaux peut être
complétée par d'autres développements sur les prix de
différents actifs (devises et actions) et sur les effets d'annonce. Les
monétaristes examinent les mécanismes de transmission dans
lesquels les prix relatifs d'autres actifs et la richesse réelle
transmettent des effets monétaires dans l'économie.
2-2-3-1 : Canal du taux de change
Il joue un rôle non négligeable dans le cadre de
l'internationalisation croissante des économies. Dans un régime
de change flexible, les variations des taux directeurs sont susceptibles
d'induire des fluctuations des taux de change. En agissant sur les prix et la
compétitivité des entreprises nationales, cette modification de
change exerce alors un impact sur l'économie réelle. Toutes
choses égales par ailleurs, une baisse des taux entraîne une
dépréciation du cours de la monnaie, ce qui stimule les
exportations nettes et la production nationale. Cet effet ne se fait ressentir
qu'au bout de quelques années. La diminution des taux rend la monnaie
nationale moins attractive et provoque une sortie de capitaux. La
dépréciation augmente le prix des produits importés et
améliore le commerce extérieur en volume.
L'efficacité de ce canal dépend aussi du
degré d'ouverture des économies au commerce international. Les
effets du taux de change sont moins importants pour une grande zone
21 L'accélérateur financier représente des
mécanismes amplificateurs des cycles qui proviennent de la
présence d'imperfections financières.
monétaire relativement fermée telle que la zone
euro que pour une petite économie largement ouverte.
2-2-3-2 : Canal du cours des actions
Ce canal s'exerce par l'intermédiaire de la théorie
de l'investissement de Tobin (1969)22 et par les effets de richesse
sur la consommation.
D'après l'approche du ratio « q » de Tobin,
la politique monétaire affecte l'économie par le biais de ses
effets sur la valorisation des actions. Une politique monétaire
expansionniste (baisse des taux directeurs) entraîne une hausse du cours
des actions (valeur actualisée) ce qui conduit à une augmentation
du coefficient q et donc des dépenses d'investissement et donc de la
croissance de la production. Le coefficient « q » se définit
comme le rapport entre la valeur boursière des entreprises et le
coût de renouvellement du capital. Un ratio élevé signifie
que la valeur boursière est élevée par rapport au
coût de renouvellement et les nouveaux investissements productifs sont
donc peu onéreux par rapport à la valeur boursière. Les
entreprises peuvent ainsi émettre des actions et en obtenir un prix
élevé. Ainsi, les dépenses d'investissement augmentent
puisque les entreprises peuvent acquérir de nombreux biens
d'équipement en émettant peu d'actions nouvelles. Dans le cas
inverse, quand le coefficient « q » est faible, les entreprises
réalisent peu de dépenses d'investissement.
Un autre canal de transmission du cours des actions agit par
le biais des effets de richesse sur la consommation. Ce canal a
été mis en évidence par F. Modigliani23 dans
son modèle MPS. Les actions constituent une composante majeure
du patrimoine financier. Ainsi, l'augmentation de leur cours accroît ce
patrimoine, donc les ressources globales des consommateurs pendant leur
durée de vie s'accroissent, ce qui entraîne une augmentation de la
consommation et donc de la production.
D'après une étude de la BCE, l'ampleur de
l'incidence sur la consommation dépend de trois facteurs : l'ampleur de
l'exposition directe ou indirecte des ménages aux risques liés
à la détention d'actions par rapport à leur revenu
disponible, leur propension marginale à consommer via les effets de
richesse liés aux actions et la façon dont ils intègrent
les
22 J. Tobin (1969), « A general equilibrium approach to
monetary theory », Journal of Money, Credit and Banking,
feb. N°1, p. 15-29.
23 F. Modigliani (1971), « Monetary policy and consumption
» dans Consumer spending and monetary policy: the linkages, Boston,
Federal Reserve Bank of Boston, p. 9-84
variations des cours de bourse dans leur revenu
permanent24. Il est aussi possible d'intégrer dans l'analyse
le mécanisme de transmission de la politique monétaire agissant
par le biais des canaux des prix des terrains et des logements.
2-2-3-3 : Canal de l'information
Depuis le début des années 90, les banques
centrales prennent en compte un autre canal, celui de l'information. Elles
diffusent des informations que les agents vont ensuite traiter. Dans le cadre
de leurs décisions, les agents y intègrent de nombreuses
anticipations sur la consommation future, les capacités de production
futures, les rémunérations futures... Ils vont faire de la
projection à partir d'indicateurs anticipés comme
l'évolution du PIB estimé, le taux d'inflation estimé. Les
banques centrales vont utiliser des effets d'annonce. Par cette action, la
banque concernée indique aux agents par avance ses intentions. Il s'agit
d'un signal envoyé en direction des agents financiers, et surtout des
agents non financiers. Le message, avant tout effet quantité et/ou prix,
essaye d'influencer le comportement des acteurs économiques. Cette
action permet aussi de rendre plus crédible les actions de la banque
centrale ; elle doit permettre de la renforcer. Il faut noter que la perception
des effets d'annonce est complexe.
Par exemple, comment isoler l'effet de « feed back
», c'est-à-dire l'effet en retour des actions par rapport aux
autres variables ? Un phénomène « d'overshooting effect
» traduit-il une action délibérée des
opérateurs (par exemple, sur les taux longs) avec amplification plus ou
moins fort des résultats attendus ou bien une action propre due à
des facteurs internes (ajustements de portefeuille) ?
Actuellement, nous pouvons dire que l'impulsion des taux
directeurs ne peut plus s'étudier sans intégrer dans l'analyse
les taux longs. Comme le dit M. Aglietta, ils sont devenus
directeurs25, « Ces taux directeurs sont mus par des
anticipations qui n'obéissent pas simplement aux intentions des
autorités monétaires. Lorsque les autorités
infléchissent leur politique, (...), l'incidence sur les taux longs
dépend du jugement des marchés sur le mouvement futur des taux
courts ». Le taux long représente une moyenne des
prévisions relatives aux taux d'intérêt futurs à
court terme (théorie des anticipations). Les agents peuvent très
bien juger l'action à court terme de la banque centrale insuffisante,
donc considérer qu'il n'y aura pas d'effets à moyen et long terme
de cette action et ne pas modifier leurs
24 Bulletin Mensuel de la BCE, « L'importance des effets des
mouvements boursiers sur l'activité économique de la zone euro
», septembre 2002.
25 M. Aglietta, Macroéconomie financière, op.
cit.
anticipations (pas de baisse des taux longs). Les agents peuvent
aussi sanctionner une politique de baisse des taux courts par une augmentation
de la prime sur les taux longs.
2-2-3-4 : Canal du prix des logements
L'effet de richesse et la théorie du q de
Tobin s'appliquent également au marché de l'immobilier. En effet,
selon la théorie de Tobin, une hausse du prix des logements
accroît leur valeur par rapport au coût du renouvellement,
d'où hausse du q de Tobin et augmentation des dépenses
d'investissement sur le marché de l'immobilier. Pour ce qui concerne
l'effet de richesse, une hausse des prix de logement accroît la valeur du
patrimoine d'où hausse de la consommation. En effet, et comme le font
remarquer McLennan et al. (1998), le patrimoine immobilier
représente une part très important dans le patrimoine total net
des ménages : la fluctuation des taux d'intérêt produit
donc des effets notables sur les dépenses des consommateurs, à
travers les changements dans le patrimoine immobilier. Si l'on s'en tient
à une théorie simple en termes de cycle de vie, une augmentation
continue du prix réel des habitations a à la fois un effet de
richesse positif (pour les propriétaires qui occupent euxmêmes
leur logement) sur la consommation de biens non immobiliers, et des effets de
revenu et de substitution négatifs (pour les locataires).
2-3 : Les mécanismes de transmission
monétaire dans l'UEMOA
Les mécanismes par lesquels la politique
monétaire se transmet dans les pays de l'UEMOA sont en phase avec les
objectifs de politique économique et monétaire mis en oeuvre dans
ces pays. Comme pour la plupart des pays en développement en
général, les mécanismes de transmission de la politique
monétaire dans l'UEMOA se font à travers un certain nombre de
voies qui ne diffèrent pas fondamentalement d'un pays à un
autre.
Dans l'UEMOA, la gestion de la politique monétaire repose
sur les conditions ci-après26 :
Une grande sensibilité du coût de refinancement des
banques aux taux d'intérêt directeurs de la BCEAO ;
Une forte élasticité de la demande de
crédits primaires et de placements par rapport aux taux
d'intérêt.
Suite à une évaluation empirique du premier de ces
deux facteurs, DIOP (1998) a abouti à la conclusion selon laquelle :
le taux d'intérêt du marché monétaire
exerce, à court terme, une influence significative sur les taux
débiteurs des banques. A long terme, son impact est faible ;
26 (BCEAO 2000)
le taux de prise en pension de la Banque Centrale semble
être l'instrument de politique monétaire qui, à long terme,
influe sur l'évolution des conditions débitrices des
établissements de crédit.
En effet, selon NUBUKPO (2002), la politique monétaire
dans l'UEMOA s'appuie essentiellement sur les taux d'intérêt de la
BCEAO. Ainsi l'influence de cette politique monétaire sur le secteur
réel passe par la bonne transmission des variations des taux directeurs
pratiqués par la banque centrale. Ainsi, le canal de transmission du
taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale est le suivant :
une modification du taux d'intérêt directeur engendre une
variation des taux bancaires qui influe sur la demande de biens. La
modification du taux directeur entraîne un changement des taux
d'intérêt et de rendement des nouveaux emprunts et des placements.
Elle pèse aussi sur le taux d'une partie des contrats existants et, en
conséquence, sur les flux de revenus et les possibilités de
dépenses.
La variation du taux d'intérêt directeur induit
également un effet de valorisation des actifs financiers. Ces
différents enchaînements sont eux-mêmes fonction des
structures financières de l'économie. En outre, la modification
du taux directeur a un impact sur le taux de change (dans les régimes de
changes flexibles) et, par suite, sur les prix relatifs des biens et des actifs
selon les devises.
D'après les conclusions de Diagne et Doucouré
(CRES), il ressort que les variables-clés de la transmission
monétaire dans l'UEMOA que sont l'agrégat monétaire, le
crédit et le taux de change réel, sont affectées de
façon significative à la suite d'un choc sur le taux
d'intérêt réel dans tous les pays de l'Union. De
même, un choc sur la masse monétaire ou sur le crédit a un
impact effectif sur le taux de change réel et les variables objectifs
(PIB, investissement privé et niveau des prix) d'un pays à un
autre. En somme, le canal de monnaie et le canal de crédit bancaire
coexistent ; mais ce dernier a des effets plus importants sur les variables
cibles que le canal de monnaie.
Ainsi, on peut résumer la transmission de la politique
monétaire au secteur réel dans l'UEMOA de la façon
suivante : « les autorités monétaires (la BCEAO) exercent un
choc sur leur taux d'intérêt directeur (le taux directeur de la
BCEAO) ; ce choc influe sur le taux d'intérêt réel des
banques secondaires, qui à son tour impacte la masse monétaire et
l'offre de crédit bancaire dans les pays de l'Union. » Pour ce qui
concerne l'effet sur le taux de change réel, il est d'importance
relative. En effet, peu de pays de l'Union ont des relations économiques
importantes avec des pays avec lesquels le franc CFA est en situation de change
variable.
CHAPITRE III
Analyse empirique
SECTION 1 : La méthodologie
Les canaux par lesquels la politique monétaire de la
BCEAO exerce ses effets sur la sphère réelle peuvent être
différents d'une économie à une autre. Pour les identifier
et mettre en évidence les spécificités nationales, nous
allons utiliser un modèle VAR. Il contient la variable instrument de la
politique monétaire, (le taux d'intérêt du marché
monétaire de la BCEAO), les variables-clés de la transmission
monétaire (agrégats monétaires, et crédit) et les
variables objectifs (PIB, investissement privé et niveau
général des prix).
1-1 : Spécification du modèle
La variable instrument de la politique monétaire est
représentée par le taux d'intérêt directeur de la
BCEAO. Les variations de ces taux ont deux sources des impulsions
exogènes déclenchées par les autorités
monétaires elles-mêmes et des dynamiques endogènes à
l'économie. Pour évaluer donc la distinction entre ces deux types
de variations et la construction des chocs exogènes de politique
monétaire, nous recourons à une modélisation VAR,
Soit Yt le vecteur constitué de quatre variables
endogènes représentant l'économie que sont : le taux
d'intérêt du marché monétaire, la masse
monétaire M2, le crédit à l'économie, le taux
d'inflation, l'investissement privé, et le PIB réel ; donc (k=6).
Le modèle structurel de l'économie de l'UEMOA que nous
spécifions est le suivant:
(1) B(L) Y t = u + åt
(1') B Y = + + + . . . +
u B Y B Y B p Y p å t
+
0 t 1 t -1 2 t -2 t -
Dans (1), les matrices Bj (j = 0, ..., p) sont de dimensions
(k, k), les vecteurs Yt, u et åt de dimensions (k, 1)
et représentent respectivement les variables endogènes, un
vecteur de constante et le vecteur des chocs structurels.
Dans le système (1), les variables Yt sont
stationnaires, les perturbations Et des bruits blancs homoscédastiques,
non corrélés et de loi N (0, Ik). Le modèle (1) peut se
simplifier dans son écriture en utilisant un opérateur retard
L défini par : LYt = Yt- 1 ou plus
généralement,
L i Yt = Yt-i Soit :
(2) B 0 Y t = + (
B1 + B2 L+... . +Bp
LP-1)Yt-1 + Et =u +
Â+ ( L) + åt
où +
 (L) est un polynôme de degré
p-1, tel que :
1
-
p
B + + B2 L + ... + B L
p-1 =BiLi
(
i
1
=
Pour obtenir un modèle VAR réduit, on multiplie de
part et d'autre dans (1) par B0-1. Le modèle
réduit s'écrit sous la forme matricielle suivante :
(3) Y = Á + Á Y t + . +
Á p Y t p + u
t 0 1 -1 -
p
ou (3') ?
? =
Y t
|
Ai?Yt -i +u
|
t
|
i=1
Si Yt est intégré d'ordre 1 et où
ut B t
= 0 est une combinaison linéaire des chocs structurels
-1
ayant pour loi une N (0, B0-1 B0 -1')
Le modèle (3) peut aussi se simplifier sous la forme :
(4) Yt = A0 +
A( L ) Yt-1 + ut
Ainsi, on obtient les égalités suivantes :
(5) A 0 = B01u
A0
(6) Ai = B0 -1B
i, i= 1,..., p
1-2 : Hypothèse d'intégration et de
cointégration
Il est bien connu que l'estimation d'un modèle VAR
suppose que, les variables endogènes sont a priori
stationnaires (sans saisonnalité et sans tendance) afin
d'éviter le risque des régressions fallacieuses. L'étude
des propriétés statistiques des données se
révèle donc essentielle pour notre méthodologie
économétrique. En effet, les tests traditionnels de
racine unitaire (Dickey-Fuller Augmenté et Kwiatovski -
Phillips - Schmidt - Shin27) sont appliqués afin
d'étudier les propriétés de nos séries. Le test de
Dickey Fuller Augmenté (1981) (test ADF) effectués sur les
séries de chacun des six pays de notre échantillon nous a
donné les résultats qui se trouvent dans les tableaux 5 à
10 de l'annexe
Ainsi selon ces tableaux, les séries ont été
stationnarisées en différence au seuil critique de 5%.
Pour ce qui concerne l'UEMOA, les variables correspondent aux
séries agrégées du PIB, de l'Investissement, du
Crédit et de la Masse Monétaire. Les séries de l'Inflation
sont la moyenne géométrique du taux de chacun des pays
considérés. Les séries du taux d'intérêt du
marché monétaire sont celles communes à tous les pays de
l'union.
Ainsi, les tests de racine unitaire sont aussi effectués
sur les variables agrégées de l'UEMOA. Les résultats sont
consignés dans le tableau suivant :
Tableau 1 : UEMOA, test de racine
unitaire
|
ADF Test Statistic
|
1% Critical
Value*
|
5% Critical
Value
|
10% Critical Value
|
D(PIB,2)
|
-5.927933
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(INT,2)
|
-4.355590
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(INF,2)
|
-7.488190
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(INV,2)
|
-6.695328
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(MM,2)
|
-5.999681
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(CRDT,2)
|
-5.927933
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
Ainsi, toutes les variables sont stationnaires au seuil critique
de 1% en différence seconde
27 Le test de Dickey - Fuller Augmenté (ADF) est le
plus fréquemment utilisé dans les études empiriques afin
de tester la stationnarité des séries (il postule d'ailleurs la
non- stationnarité de la série temporelle sous l'hypothèse
nulle H0). Par ailleurs, le KPSS test qui postule, contrairement à l'ADF
test, la stationnarité de la série sous l'hypothèse nulle,
est utilisé afin de confirmer où d'infirmer les résultats
du test ADF.
Ordre d'intégration et
cointégration
Si le nombre de relation de cointégration est
différent de zéro, le modèle VAR devient un modèle
à correction d'erreur vectoriel qui sera utilisé pour stimuler
les effets de chocs monétaires. Alors, pour déterminer le
degré de stationnarité (l'ordre d'intégration), nous avons
fait le test de Dickey Fuller Augmenté pour les six variables retenues
pour chacun des pays.
Tableau 2 : Test de racine unitaire (ADF
Test, seuil 5%), tableau récapitulatif
Variables
Pays
|
Taux d'intérêt
|
Masse Monétaire
|
Taux D'inflation
|
PIB réel
|
Crédit à l'économie
|
Investis- sement
|
Bénin
|
I(1)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Burkina
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Côte d'Ivoire
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(0)
|
Niger
|
I(1)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Sénégal
|
I(1)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Togo
|
I(1)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Il ressort de ce tableau que le taux d'intérêt,
la masse monétaire, le crédit et le pib réel sont
stationnaires en différence première (ou intégré
d'ordre 1) pour tous les pays. En ce qui concerne le taux d'inflation et
l'investissement, l'ordre d'intégration n'est pas homogène : ces
séries sont stationnaires en niveau ou en différence
première. Ainsi, toutes les variables retenues sont
intégrées d'un ordre inférieur ou égal à 1.
Il est donc possible de chercher si elles sont cointégrées
grâce au test de Johansen (1988).
Tableau 3 : Test de relations de
cointégration
Pays
|
Bénin
|
Burkina
|
Côte d'Ivoire
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Relation de Cointégration
|
2
|
1
|
1
|
2
|
2
|
2
|
La dimension de l'espace de cointégration des variables
est de deux pour tous les pays à l'exception du Burkina et de la
Côte d'Ivoire pour lesquels elle est de un. Dans la mesure
oüle nombre de relations de cointégration n'est pas nul,
nous avons utilisé une représentation
vectorielle à correction d'erreur. Dans l'étape
suivante, nous avons cherché le nombre de retards optimal. Le tableau
suivant résume les résultats obtenus :
Tableau 4 Test du nombre de retards
optimal
Nbr de retards
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
1
|
7.45
|
7.60
|
6.67
|
6.82
|
6.57
|
6.72
|
7.52
|
7.66
|
7.12
|
7.22
|
8.21
|
8.30
|
2
|
7.51
|
7.71
|
6.76
|
6.96
|
6.62
|
6.81
|
7.58
|
7.77
|
7.17
|
7.31
|
8.22
|
8.37
|
3
|
7.63
|
7.87
|
6.84
|
7.08
|
6.70
|
6.94
|
7.68
|
7.93
|
7.27
|
7.46
|
8.32
|
8.52
|
4
|
7.74
|
8.03
|
6.94
|
7.23
|
6.70
|
6.99
|
7.81
|
8.11
|
7.40
|
7.64
|
8.45
|
8.69
|
5
|
7.85
|
8.20
|
7.08
|
7.42
|
6.80
|
7.15
|
7.88
|
8.22
|
7.49
|
7.78
|
8.56
|
8.85
|
AIC: Akaike information criterion; SC: Schwarz criterion
Nous avons utilise les critères de Akaike (1974) et de
Schwarz (1978) pour déterminer le nombre de retards optimal (p*) du
modèle VAR. Dans ce contexte, il doit être égal à la
valeur qui minimise ces critères. On a constaté que les valeurs
AIC et SC deviennent de plus en plus grande au fur et à mesure que le
nombre de retards augmente28. Finalement, les données
utilisées étant annuelles, nous avons décidé de
prendre p*=1 pour chaque pays, ce qui permet d'harmoniser les simulations.
1-3 : Description et source des données
Notre analyse se déroule sur une période allant
de 1975 à 2005. Les données proviennent de la base de
données du FMI (IFS - International Financial Statistics), de
la BCEAO et de la banque mondiale (World Bank tables).
Le modèle VAR a été construit en
utilisant des séries annuelles du PIB, de l'inflation, du taux
d'intérêt, du crédit, de l'investissement privé et
de l'agrégat monétaire. Les données utilisées du
taux d'intérêt sont celles du taux du marché
monétaire qui est le seul taux disponible pour la plupart des pays de
l'UEMOA.
28 Nous nous sommes arrêtés à cinq retards,
car au-delà, le nombre de paramètres à estimer est trop
important, étant donné notre échantillon.
Par ailleurs, le choix de 1975 comme année de
départ, présente l'avantage de réaliser des estimations
qui ne prennent pas en compte les périodes de début
hésitants et les années instables de la pratique de la politique
monétaire dans l'UEMOA.
SECTION 2 : Résultats des simulations et
Analyse
2-1 : Estimation des paramètres du VAR(1)
Les paramètres d'un modèle VAR ne peuvent
être estimés que sur des séries chronologiques
stationnaires (sans saisonnalité et sans tendance). C'est pour cela que
les tests de stationnarité ont été effectués plus
haut. L'ordre des variables dans le VAR n'est pas indifférent pour les
simulations, puisque par hypothèse, les interactions instantanées
suivent un système récursif. Pour ce qui nous concerne, nous
avons adopté l'ordre suivant : Taux d'intérêt (INT), Masse
Monétaire (MM), Crédit à l'économie (CRDT),
Inflation (INF), Investissement privé (INV), Produit Intérieur
Brut (PIB). En plaçant le taux d'intérêt en tête,
nous supposons que les autorités monétaires fixent le taux
d'intérêt en ne tenant pas compte de l'évolution
simultanée des autres variables. Cependant, les principaux
résultats sont le plus souvent indifférents à l'ordre
retenu29.
Les résultats des estimations des paramètres du VAR
sont dans le Tableau 11 en annexe.
2-2 : Fonctions de réponse et Commentaires
A partir de la représentation VAR(1), nous allons
interpréter les fonctions de réponses impulsionnelles et la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision.
29 A. Diagne et F. B. Doucouré, 2000
En dehors du taux d'intérêt qui constitue
l'instrument de la politique monétaire de la BCEAO, nous avons choisi
également de simuler des chocs sur la masse monétaire et le
crédit à l'économie qui constituent des
variables-clés de la transmission monétaire. En effet,
étant donné l'objectif de ce mémoire, cette
démarche nous permettra de comparer l'impact sur les autres variables
d'un choc sur le d'intérêt, à celui de ces deux autres
(masse monétaire et crédit). Aussi, nous avons montré dans
la revue de littérature qu'en dehors du taux d'intérêt, ce
sont la masse monétaire et le crédit à l'économie
qui sont considérés comme les autres plus actifs canaux de
transmission de la politique monétaire dans l'UEMOA.
Les graphiques suivants représentent les
réponses à des chocs sur les résidus structurels des 6
variables du modèle. Pour chaque variable, le choc est égal
à l'écart-type de ses résidus. L'horizon temporel des
réponses est fixé 10 ans. Cet horizon représente le
délai nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux
de long terme.
2-2-1 : Choc sur le taux d'intérêt
· Un choc positif sur le taux d'intérêt se
traduit par une baisse de ce dernier durant les sept premières
années. Cet effet devient ensuite avant de retrouver son niveau de long
terme. Les effets d'une augmentation du taux d'intérêt réel
sur les autres variables se produisent instantanément
· L'effet obtenu sur la masse monétaire est
fortement négatif. On note néanmoins une légère
reprise de la masse monétaire avant qu'elle ne retrouve son niveau de
long terme.
· Un positif sur le taux d'intérêt
réel se traduit par un effet positif sur le crédit à
l'économie au cours des deux premières années. Cet effet
devient négatif à partir de la sixième année avant
de retrouver son niveau de long terme.
· L'inflation réagit instantanément
à une augmentation du taux d'intérêt réel. Cette
réaction est négative. En effet, les prix baissent lorsque le
choc est opéré. On note une augmentation des prix à partir
de la quatrième année jusqu'au niveau de long terme.
· L'investissement réagit négativement
suite à choc positif sur le taux d'intérêt réel. Il
diminue fortement dès le choc jusqu'à la cinquième
année. Ensuite, il augmente à partir de la sixième
année avant de retrouver son niveau de long terme.
· Le PIB aussi diminue pendant cinq ans suite à
un choc positif sur le taux d'intérêt réel. Il commence par
augmenter à partir de la sixième année avant de retrouver
son niveau de long terme.
Graphique 5 : Fonction de
réponse suite à un choc sur le taux d'intérêt
Response of INT to One S.D. INT Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of CRDT to One S.D. INT Innov ation
80000
60000
40000
20000
0
-20000
-40000
-60000
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of INV to One S.D. INT Innov ation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of MM to One S.D. INT Innov ation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of IN F to One S.D. INT Innov ation
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
-0.6
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of PIB to One S.D. INT Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-40
-80
-120
-160
-200
-240
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
0
-20
-40
-60
-80
-100
2-2-2 : Choc sur la masse monétaire
L'impact d'un choc sur la masse monétaire est
également simulé (Graphique 6)
Le choc positif sur la masse monétaire peut être
considéré comme une politique monétaire expansive.
? L'effet de ce choc sur la masse monétaire est positif
durant les quatre premières années avant de disparaître par
la suite.
? Sur le taux d'intérêt réel,
l'augmentation du stock de monnaie a des effets négatifs au cours des
cinq premières années. Ces effets deviennent par la suite
positifs à partir de la cinquième année, avant qu'il ne
retrouve son niveau de long terme.
? Un choc positif sur la masse monétaire produit un
effet positif sur le crédit à l'économie durant toute la
période.
? L'inflation augmente fortement suite à un choc
positif sur la masse monétaire pendant plus de deux ans. Ensuite,
l'inflation devient négative à partir de la troisième
année avant de retrouver son niveau de long terme.
? L'investissement augmente sur trois années suite
à un choc positif sur la masse monétaire. Ensuite, il baisse et
retrouve son niveau de long terme.
? Sur le PIB, l'effet est aussi positif. Il augmente fortement
dès le choc pendant trois ans avant de commencer par diminuer
légèrement.
Response of INT to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of CRDT to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of IN V to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of MM to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of INF to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of PIB to One S.D. MM Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
PRESENTE ET SOUTENU PAR THEODORE-MENNAS H. YETONGNON, AOUT
2010
0.3
0.2
0.1
0.0
-0.1
-0.2
-0.3
-0.4
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
100
90
80
70
60
50
40
30
185
180
175
170
165
160
155
6
4
2
0
-2
600
550
500
450
400
350
300
250
62
Graphique 6 : Fonction de réponse
suite à un choc sur la masse monétaire
2-2-3 : Choc sur le crédit à
l'économie
La troisième simulation concerne le choc sur le
crédit à l'économie (Graphique 7).
· L'effet sur le crédit lui-même est positif :
le crédit augmente durablement jusqu'à atteindre son niveau de
long terme.
· L'effet sur le taux d'intérêt ne devient
effectif qu'à parti de la deuxième année. Cet effet est
négatif sur le taux d'intérêt sur toute la période.
On note néanmoins une légère augmentation à partir
de la septième année.
· La masse monétaire réagit positivement
suite à un choc sur le crédit à l'économie. Ceci
peut s'expliquer par une hausse de sa composante interne imputable à
l'augmentation du volume des crédits accordés
· Les prix baissent fortement durant les deux ans qui
suivent le choc ; avant de commencer par augmenter jusqu'à converger
vers leur niveau de long terme
· L'effet sur les investissements est négatif sur
les six premières années avant de devenir par la suite
positif.
· Pour ce qui est du PIB, il est positivement
impacté. En effet, il augmente dès la première
année jusqu'au niveau de long terme.
Response of INT to One S.D. C RDT Innovation
0.05
0.00
-0.05
-0.10
-0.15
-0.20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of CRDT to One S.D. CRDT Innovation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of INV to One S.D . C RDT Innovation
20
10
0
-10
-20
-30
-40
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of MM to One S.D. C RDT Innov ation
80
60
40
20
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of INF to One S.D. C RDT Innov ation
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
1.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Response of PIB to One S.D. CRDT Innov ation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
PRESENTE ET SOUTENU PAR THEODORE-MENNAS H. YETONGNON, AOUT
2010
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
280
240
200
160
120
80
63
Graphique 7 : Fonction de réponse
suite à un choc sur le crédit à l'économie
2-2-4 : Décomposition de la variance
La décomposition de la variance de l'erreur de
prévision a pour objectif de calculer pour chacune des innovations sa
contribution à la variance de l'erreur en pourcentage. Quand une
innovation explique une part importante de la variance de l'erreur de
prévision, on en déduit que l'économie
étudiée est très sensible aux chocs affectant cette
série.
La décomposition de la variance est donnée dans le
Tableau 12 (en annexe). Elle indique que:
4 La variance de l'erreur de prévision du taux
d'intérêt réel est due à 91% à ses propres
innovations, et à moins de 5% à celles de la masse
monétaire. Les autres variables participent très faiblement
à la variance de l'erreur de prévision du taux
d'intérêt.
4 La variance de l'erreur de prévision de la masse
monétaire est due à 90% à ses propres innovations,
à 5% à celles du crédit, et 2% pour l'inflation et le taux
d'intérêt. Les fonctions de réponse suite à un choc
sur la masse monétaire confirment ces résultats. Le
crédit, l'inflation et le taux d'intérêt influencent donc
la masse monétaire.
4 La variance de l'erreur de prévision du
crédit à l'économie est due à 67% à ses
propres innovations, 18% à celles du taux d'intérêt, 12%
à celles de la masse monétaire. Le taux d'intérêt et
la masse monétaire influencent donc fortement le crédit à
l'économie. Néanmoins, on constate qu'à horizon de 10 ans,
l'influence de l'inflation devient grande.
4 La variance de l'erreur de prévision de l'inflation est
due à 65% aux innovations de la masse monétaire, et 7% à
celles du crédit.
4 L'investissement est fortement influencé par la masse
monétaire, le taux d'intérêt et le crédit à
l'économie.
4 La masse monétaire, l'inflation, le crédit
à l'économie et le taux d'intérêt influencent
fortement le PIB au sein de l'UEMOA.
2-3 : Analyse détaillée des effets sur
l'ensemble de l'union
Sur l'ensemble de l'union, on constate que le taux
d'intérêt et la masse monétaire produisent une
réaction instantanée sur les autres variables. En effet, le choc
positif sur le taux d'intérêt fait immédiatement
réagir toutes les variables dans une grande proportion, comme le montre
les graphiques de la fonction de réponse. Quant à la masse
monétaire, un choc positif produit aussi des effets instantanés
sur toutes les variables à l'exception du taux d'intérêt
réel dont la réaction n'intervient qu'à partir de la
deuxième année après le choc. Un choc sur le crédit
à l'économie ne fait réagir le taux d'intérêt
réel de l'économie qu'au bout de deux. La réaction de
l'investissement est instantanée mais très faible dans la
première année. En dehors de ces deux variables, le crédit
exerce un effet immédiat sur les autres variables de notre
échantillon.
Au total, on peut dire que le crédit à
l'économie de l'UEMOA est sensible aux variations de la masse
monétaire ; et que la masse monétaire est sensible aux chocs sur
le taux d'intérêt réel de l'union. Les autres variables, le
PIB, l'Investissement et l'Inflation réagissent toutes aux chocs sur le
taux d'intérêt, la masse monétaire et le crédit
à l'économie : ces trois variables semble donc constituer des
instruments de transmission de choc de politique monétaire dans
l'UEMOA.
La réaction du crédit à l'économie
suite à un choc sur la masse monétaire est proportionnelle
à celle de la masse monétaire suite à un choc sur le
crédit à l'économie : la masse monétaire et le
crédit à l'économie constituent donc des instruments de
transmission monétaire qui semble avoir une importance
équivalente dans les canaux de transmission au sein de l'UEMOA.
Le choc sur le taux d'intérêt réel a non
seulement un effet instantané mais très net sur les variables
telles que la masse monétaire et le crédit à
l'économie. Par contre, les chocs sur ces deux variables font
réagir le taux d'intérêt, mais dans des proportions moindre
et surtout avec un retard (environ un an). On peut donc dire que transmet ses
impulsions à ces deux variables ; mais réagit timidement aux
variations de ces deux variables.
2-4 : Limites de la recherche
Le présent mémoire a pour objectif de montrer
l'importance du rôle du taux d'intérêt réel du
marché monétaire dans le processus de transmission
monétaire au sein de l'UEMOA. Etant donné que cette union compte
huit pays que sont le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la
Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo ;
nous devrions effectuer nos analyses sur l'ensemble de ces huit pays. Mais,
nous nous étions limités seulement à six de ces huit pays
c'est-à-dire Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, le
Niger, le Sénégal et le Togo. Ceci a conduit à la
conclusion selon laquelle les résultats auxquels nous sommes parvenus
sont limités dans l'espace puisque ne concernant pas la totalité
des pays membre de l'UEMOA.
La deuxième limite de ce mémoire concerne les
restrictions faites sur les données. En effet, les estimations ont
porté sur une période allant de 1975 à 2005. La limite de
2005 est due au manque de données suffisantes sur l'ensemble des pays
retenus dans notre échantillon. Aussi, ce manque de données
suffisantes nous a conduits à élargir notre source de
données. Cet élargissement de source de données peut avoir
pour conséquence une variété et une diversité de
séries. Ce qui ne concourt pas à une uniformité de
résultats.
Pour ce qui concerne la partie empirique, il faut
reconnaître que les analyses sur les impacts de choc sur les grandeurs se
font avec de la méthodologie VAR. Néanmoins, un VAR structurel
est encore mieux adapté dans ces cas. En effets, les
développements actuels sur les analyses d'impact montrent que les
modélisations VARs montrent bien mieux (dans le temps et sur un grand
ensemble) les effets et impacts de politique monétaire sur une
économie.
Enfin, la plupart des articles et ouvrages utilisés dans
ce mémoire datent relativement. Aussi, bon nombre d'entre eux ne sont
disponibles qu'en ligne.
SECTION 3 : Implications et Recommandation
Le constat d'une instantanéité des effets d'une
hausse du taux d'intérêt réel, qui n'est rien d'autre ici
que le taux d'intérêt réel du marché
monétaire, nécessite sans doute des commentaires
supplémentaires. Seulement, les modèles VAR étant «
athéoriques », il est difficile de retracer les
caractéristiques du canal effectif de transmission monétaire, au
risque d'abuser de rationalisation `'ex post». Une autre explication
pourrait être donnée, celle d'un effet sur l'activité
réelle des économies de l'UEMOA, d'une variation des taux du
marché monétaire. Le fait que seulement 18% de la variance de
l'erreur de prévision du PIB soient dues à ses propres
innovations, 28% pour l'Inflation et 54% pour l'Investissement, corrobore
assurément une telle explication. Aussi, le taux du marché
monétaire est la seule variable, parmi toutes les autres, dont la
variance de l'erreur de prévision est la plus élevée en
termes d'explication de ses propres innovations. Cela voudra montrer
l'exogénéité du taux du marché monétaire par
rapport aux autres variables.
Pour ce qui concerne l'impact sur l'activité
économique, on a constaté une liaison inverse suite à un
choc positif sur le taux du marché monétaire. Ceci semble
conforme aux prédictions théoriques :
En effet, la hausse des taux directeurs se répercute
sur les taux débiteurs des banques, ce qui induit, toutes choses
égales par ailleurs, une baisse de la demande de crédit bancaire
et un ralentissement des investissements et de la consommation
En ce qui concerne l'impact sur l'inflation, les
réponses des économies de l'UEMOA semblent conduire à un
constat mitigé : l'effet est aussi rapide que celui exercé sur la
croissance économique ; or, c'est par le biais des réponses
données par la croissance économique suite aux variations des
taux d'intérêt directeurs, qu'il est généralement
convenu d'interpréter le sens de l'évolution du taux d'inflation.
Dans un contexte d'expansion économique, la hausse de la demande
engendre une hausse de l'inflation et au contraire, dans les périodes de
récession économique, la faiblesse de la demande exerce un effet
déflationniste. Ce canal de transmission de la politique
monétaire explique l'antériorité de la réponse de
la croissance sur celle de l'inflation dans les pays développés
à économie de marché, suite à une variation des
taux d'intérêt directeurs.
Cependant, dans le cas de l'UEMOA comme dans celui des autres
pays en développement, l'explication de KAHN et KNIGHT (1991, P. 82)
pourrait contribuer à éclairer le paradoxe du délai
très court (c'est-à-dire la réponse instantanée) de
réaction de l'inflation aux variations des taux du marché
monétaire: en effet, ces auteurs privilégient la piste d'une
inflation d'origine monétaire, plus qu'une inflation issue de tensions
sur le marché des biens et services (inflation par la demande). Ils
estiment qu'une augmentation de l'offre nominale de monnaie engendre, pour un
niveau donné de demande réelle de monnaie, un ajustement
(augmentation) rapide des prix, de manière à retrouver le niveau
initial de l'offre réelle de monnaie et donc, l'équilibre sur le
marché de la monnaie. Cette explication, quantitativiste, est d'autant
plus convaincante que l'impact de la politique monétaire sur la
croissance du PIB réel est faible.
De manière générale, l'importance des
effets d'une politique des taux directeurs de la BCEAO, à travers le
taux de marché monétaire, sur l'activité économique
de l'UEMOA, fait ressortir la nécessité d'envisager des actions
susceptibles de lui accorder plus d'importance en vue d'accroître
l'efficacité de la politique monétaire.
Ainsi, une amélioration des mécanismes de
transmission de la politique monétaire au secteur réel dans le
cadre de l'UEMOA s'avère indispensable. Elle est conditionnée par
un certain nombre de facteurs que met en évidence la présente
recherche. En effet, les résultats auxquels nous avons aboutit plaident
pour :
- la nécessité d'évaluer l'impact de la
structure financière des économies de l'Union sur leurs
réponses aux chocs monétaires, ceci dans le souci d'aboutir
à terme à une homogénéité et une convergence
des réponses des différentes économies aux
décisions de politique monétaire ;
- une utilisation active du taux du marché
monétaire comme instrument de régulation à court terme de
la liquidité au sein de l'Union ;
- la nécessité d'envisager des leviers
complémentaires de politique monétaire susceptibles
d'accroître l'efficacité du réglage de l'activité
économique effectué à travers l'utilisation des taux
directeurs ;
- la poursuite de l'approfondissement du marché
financier, devant se traduire par l'essor des placements financiers des
ménages, condition d'une meilleure efficacité des
mécanismes de transmission de la politique monétaire au sein de
l'UMOA.
Alors, une utilisation active du taux d'intérêt
réel du marché monétaire semble donc être
indiquée pour un réglage de l'activité et de l'inflation
au sein de l'union, dans la mesure où il
ressort de cette étude que ce taux constitue la variable
dont la variation influe le plus sur les réponses des
économies.
CONCLUSION
Les mécanismes de transmission de la politique
monétaire, sont le processus par lequel les décisions de
politique monétaire affectent l'activité réelle. Plusieurs
visions existent, évidemment sur ces mécanismes ; mais concourent
toutes dans leur tentative d'explication, à montrer l'importance des
canaux de transmission dans les sujets économiques en
général, et monétaire en particulier. Ces visions
diffèrent également selon le rôle qu'elles font jouer aux
banques commerciales et autres institutions financières dans la
régulation de l'activité économique.
Dans se mémoire, nous avons essentiellement
focalisé notre attention sur la transmission monétaire par le
canal du taux d'intérêt réel du marché
monétaire. Ce canal, dont les manifestations s'apparentent plus à
un fonctionnement tenant compte des lois du marché, soutient que les
impositions de taux (observées dans le cas de l'utilisation du taux
d'intérêt directeur) sont à l'origine de frictions sur
plusieurs marchés et dans le secteur réel30.
L'intérêt des résultats empiriques que
nous avons obtenus, à l'aide d'une modélisation VAR,
réside dans le fait qu'ils sont affranchis d'à priori
théoriques. Ils doivent néanmoins être
interprétés avec une prudence. Pour des raisons
évoquées dans la partie limites de l'étude.
Ainsi, nous avons effectué la décomposition de
la variance de l'erreur de prévision des variables retenues dans
l'estimation, suite à un choc sur le taux d'intérêt. Cette
décomposition montre que la variance de l'erreur de prévision du
taux d'intérêt réel du marché monétaire est
expliquée à plus de 90% par ses propres innovations. Pour ce qui
est des autres variables, à l'exception de la masse monétaire M2,
ce pourcentage est relativement faible. Ceci montre combien de fois le taux
d'intérêt réel du marché monétaire explique
les variations des variables telles que le crédit au secteur
privé, l'inflation, l'investissement et le pib réel au sein de
l'UEMOA.
La fonction de réaction obtenue grâce à la
modélisation VAR vient confirmer les conclusions
précédentes. En effet, le choc sur le taux d'intérêt
réel se traduit par une réaction instantanée de la part
des autres variables du modèle. Le délai court de leurs
réactions montre la sensibilité de ces variables aux variations
du taux d'intérêt réel du marché
monétaire.
30 Nubukpo (2002)
Dans un contexte économique international de plus en
plus concurrentiel, aucune place n'est donnée aux politiques de gestion
monétaire hésitante, ainsi qu'à l'utilisation de
méthodes et instruments inappropriés à un environnement
économique de plus en plus rude et exigent. Ainsi, la formation des
unions aussi bien économique que monétaire, doit se faire
à travers des prises de décisions crédibles, rationnelles
et en phase avec les normes et exigences mondiales. L'utilisation arbitraire et
autoritaire des instruments de politiques monétaire telle que le taux
d'intérêt directeur, conduit l'économie dans un processus
de défaillance en terme de résultat et donc fait engranger des
surcoûts dommageables pour la réalisation des unions
économiques.
Pour cela, les autorités monétaires doivent
opter plus pour une utilisation d'instruments, issus d'arbitrage entre les
forces du marché comme le taux d'intérêt réel du
marché monétaire. Ceci permettra non seulement d'éliminer
ces surcoûts, mais aussi de rendre leurs économies plus
compétitives ; gage d'un développement certain et donc de la
réalisation des objectifs assignés à ces
autorités.
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ANNEXES
Tableau 5 : Bénin, test de racine
unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value*
|
5% Critical Value
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-2.285655
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB, 2)
|
-4.717219
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(CRDT)
|
-2.155337
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INF)
|
-5.679783
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INV)
|
-5.243686
|
-2.6369
|
-1.9517
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root Tableau 6 : Burkina, test de racine unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value*
|
5% Critical Value
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-3.369272
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB, 2)
|
-6.178946
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(CRDT,2)
|
-6.501227
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(INF)
|
-6.949676
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INV)
|
-3.798090
|
-2.6369
|
-1.9517
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root Tableau 7 : Cote d'Ivoire, test de racine unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value*
|
5% Critical Value
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-4.323754
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB, 2)
|
-6.317275
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(CRDT)
|
-3.892103
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INF)
|
-6.148062
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INV)
|
-5.696397
|
-2.6395
|
-1.9521
|
-1.6214
|
Tableau 8 : Niger, test de racine unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value
|
5% Critical Value*
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-5.372875
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB)
|
-1.958909
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(CRDT)
|
-2.418803
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INF)
|
-2.677758
|
-2.6453
|
-1.9530
|
-1.6218
|
D(INV)
|
-4.325433
|
-2.6369
|
-1.9517
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root Tableau 9 : Sénégal, test de racine
unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value*
|
5% Critical Value
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-5.372875
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB, 2)
|
-5.926936
|
-2.6522
|
-1.9540
|
-1.6223
|
D(CRDT)
|
-2.344497
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INF)
|
-2.677758
|
-2.6453
|
-1.9530
|
-1.6218
|
D(INV)
|
-3.440777
|
-2.6369
|
-1.9715
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root
Tableau 10 : Togo, test de racine unitaire
|
ADF Test statistic
|
1% Critical Value
|
5% Critical Value*
|
10% Critical Value
|
D(MM)
|
-3.365385
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D (PIB)
|
-2.496799
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(CRDT)
|
-3.755077
|
-2.6486
|
-1.9535
|
-1.6221
|
D(INF)
|
-2.662363
|
-2.6453
|
-1.9530
|
-1.6218
|
D(INV)
|
-4.469186
|
-2.6395
|
-1.9521
|
-1.6214
|
Tableau 11: Estimation des paramètres du
modèle VAR(1)
Sample(adjusted): 1976 2005
Included observations: 30 after adjusting endpoints Standard
errors & t-statistics in parentheses
INT
|
CRDT
|
MM
|
INF
|
INV
|
PIB
|
INT (-1) 0.812201
|
51912.55
|
-27.21923
|
0.041016
|
-18.18776
|
-47.83397
|
(0.16015)
|
(21441.1)
|
(27.0213)
|
(1.02292)
|
(16.7976)
|
(81.6380)
|
(5.07159)
|
(2.42117)
|
(-1.00733)
|
(0.04010)
|
(-1.08276)
|
(-0.58593)
|
CRDT (-1) 5.81E-07
|
0.428417
|
0.000312
|
-8.43E-06
|
-0.000204
|
-0.000137
|
(1.4E-06)
|
(0.19145)
|
(0.00024)
|
(9.1E-06)
|
(0.00015)
|
(0.00073)
|
(0.40599)
|
(2.23774)
|
(1.29319)
|
(-0.92270)
|
(-1.36123)
|
(-0.18742)
|
MM (-1) -0.001170
|
175.2740
|
0.656538
|
-0.000812
|
0.319761
|
0.645652
|
(0.00127)
|
(169.954)
|
(0.21419)
|
(0.00811)
|
(0.13315)
|
(0.64711)
|
(-0.92163)
|
(1.03130)
|
(3.06527)
|
(-0.10012)
|
(2.40155)
|
(0.99775)
|
INF (-1) -0.044560
|
2144.016
|
7.775522
|
0.104824
|
1.800070
|
33.89561
|
(0.03188)
|
(4267.75)
|
(5.37845)
|
(0.20361)
|
(3.34349)
|
(16.2496)
|
(-1.39790)
|
(0.50238)
|
(1.44568)
|
(0.51483)
|
(0.53838)
|
(2.08593)
|
INV (-1) 0.002383
|
67.76355
|
0.087100
|
-0.000319
|
0.744951
|
-0.664635
|
(0.00096)
|
(128.350)
|
(0.16175)
|
(0.00612)
|
(0.10055)
|
(0.48870)
|
(2.48621)
|
(0.52796)
|
(0.53847)
|
(-0.05202)
|
(7.40853)
|
(-1.36001)
|
PIB (-1) 4.47E-05
|
44.80954
|
0.048459
|
0.000676
|
-0.041987
|
0.922692
|
(0.00029)
|
(38.2435)
|
(0.04820)
|
(0.00182)
|
(0.02996)
|
(0.14561)
|
(0.15643)
|
(1.17169)
|
(1.00544)
|
(0.37077)
|
(-1.40138)
|
(6.33655)
|
C -0.151960
|
113565.4
|
-150.0482
|
20.48842
|
597.5561
|
1176.195
|
(2.02460)
|
(271061.)
|
(341.606)
|
(12.9318)
|
(212.358)
|
(1032.08)
|
(-0.07506)
|
(0.41897)
|
(-0.43924)
|
(1.58434)
|
(2.81391)
|
(1.13964)
|
R-squared 0.875094
|
0.958542
|
0.983222
|
0.247701
|
0.890253
|
0.991963
|
Adj. R-squared 0.842509
|
0.947727
|
0.978845
|
0.051449
|
0.861623
|
0.989866
|
Sum sq. resids 31.86750
|
5.71E+11
|
907239.1
|
1300.144
|
350595.9
|
8281234.
|
S.E. equation 1.177091
|
157593.5
|
198.6081
|
7.518510
|
123.4638
|
600.0447
|
F-statistic 26.85630
|
88.63045
|
224.6362
|
1.262160
|
31.09549
|
473.1289
|
Log likelihood -43.47399
|
-397.6158
|
-197.3226
|
-99.10365
|
-183.0610
|
-230.4927
|
Akaike AIC 3.364933
|
26.97439
|
13.62151
|
7.073576
|
12.67074
|
15.83285
|
Schwarz SC 3.691879
|
27.30133
|
13.94845
|
7.400523
|
12.99768
|
16.15979
|
Mean 8.106333
dependent
|
2411060.
|
2390.860
|
5.755472
|
1185.657
|
9542.673
|
S.D. dependent 2.966078
|
689287.9
|
1365.487
|
7.719720
|
331.9007
|
5960.768
|
Determinant Residual
|
5.23E+24
|
|
|
|
|
Covariance
|
|
|
|
|
|
Log Likelihood
|
-1109.166
|
|
|
|
|
Akaike Information Criteria
|
76.74438
|
|
|
|
|
Schwarz Criteria
|
78.70606
|
|
|
|
|
Tableau 12 : Décomposition de la
variance
Variance Decomposition of INT:
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
1.030655
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
1.403570
|
91.38160
|
4.988108
|
2.91E-05
|
0.916251
|
2.705778
|
0.008233
|
3
|
1.628628
|
85.89325
|
5.566646
|
0.154467
|
1.676045
|
6.682183
|
0.027405
|
4
|
1.775191
|
80.44983
|
4.969718
|
0.628752
|
2.546129
|
11.21361
|
0.191960
|
5
|
1.882262
|
74.45741
|
4.431493
|
1.310786
|
3.561982
|
15.64181
|
0.596517
|
6
|
1.972490
|
68.37106
|
4.355203
|
2.018507
|
4.649545
|
19.34964
|
1.256052
|
7
|
2.057026
|
62.86718
|
4.749811
|
2.609314
|
5.701512
|
21.96902
|
2.103163
|
8
|
2.138935
|
58.41789
|
5.433028
|
3.019062
|
6.632668
|
23.46907
|
3.028279
|
9
|
2.216730
|
55.15707
|
6.188500
|
3.253038
|
7.404635
|
24.06714
|
3.929625
|
10
|
2.287392
|
52.95839
|
6.857438
|
3.353434
|
8.020041
|
24.06989
|
4.740804
|
Variance Decomposition of MM:
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
173.9003
|
0.531172
|
99.46883
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
260.2365
|
1.543597
|
90.56385
|
4.885489
|
2.621027
|
0.104362
|
0.281674
|
3
|
330.6233
|
2.016939
|
86.30930
|
5.764156
|
5.040547
|
0.080568
|
0.788490
|
4
|
391.4510
|
2.505765
|
83.12613
|
5.766843
|
7.141836
|
0.063570
|
1.395853
|
5
|
446.8304
|
3.046300
|
80.11471
|
5.624607
|
9.045719
|
0.125321
|
2.043345
|
6
|
498.7872
|
3.576518
|
77.06772
|
5.508084
|
10.82103
|
0.314445
|
2.712210
|
7
|
548.3381
|
4.025772
|
73.94726
|
5.458120
|
12.51067
|
0.655143
|
3.403039
|
8
|
596.0615
|
4.344341
|
70.76724
|
5.477285
|
14.14167
|
1.147674
|
4.121798
|
9
|
642.3508
|
4.511617
|
67.55984
|
5.554686
|
15.72792
|
1.773112
|
4.872822
|
10
|
687.5179
|
4.533045
|
64.36366
|
5.674765
|
17.27252
|
2.499997
|
5.656006
|
Variance Decomposition of CRDT:
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
137988.0
|
7.948218
|
0.375838
|
91.67594
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
178414.3
|
17.77755
|
12.34158
|
67.82090
|
1.413356
|
0.134205
|
0.512407
|
3
|
208843.1
|
20.88734
|
21.02345
|
53.10647
|
2.842070
|
0.855105
|
1.285568
|
4
|
234988.2
|
19.77723
|
29.04244
|
43.24900
|
4.183072
|
1.805960
|
1.942295
|
5
|
259710.9
|
16.95062
|
36.80609
|
35.96924
|
5.371107
|
2.522786
|
2.380148
|
6
|
284592.0
|
14.12499
|
43.78523
|
30.27299
|
6.391893
|
2.795874
|
2.629024
|
7
|
310226.8
|
12.12405
|
49.42483
|
25.72847
|
7.284698
|
2.675237
|
2.762719
|
8
|
336519.2
|
11.06337
|
53.48777
|
22.12547
|
8.118163
|
2.349366
|
2.855860
|
9
|
363043.1
|
10.68951
|
56.04379
|
19.31777
|
8.962786
|
2.018711
|
2.967430
|
10
|
389341.2
|
10.66607
|
57.32458
|
17.17055
|
9.873093
|
1.826891
|
3.138817
|
Variance Decomposition of INF:
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
6.583170
|
0.175862
|
66.37634
|
5.050601
|
28.39719
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
6.699282
|
0.419471
|
64.74149
|
6.609807
|
28.14422
|
0.002182
|
0.082829
|
3
|
6.757751
|
1.153435
|
63.80502
|
7.224660
|
27.68508
|
0.035100
|
0.096706
|
4
|
6.809857
|
1.880338
|
63.23809
|
7.353758
|
27.26304
|
0.169530
|
0.095249
|
5
|
6.857770
|
2.322914
|
62.95529
|
7.326421
|
26.88818
|
0.411197
|
0.095996
|
6
|
6.904742
|
2.476843
|
62.93648
|
7.247827
|
26.53632
|
0.704884
|
0.097645
|
7
|
6.954416
|
2.467226
|
63.12192
|
7.150108
|
26.18003
|
0.982290
|
0.098425
|
8
|
7.009248
|
2.436750
|
63.42633
|
7.041006
|
25.80429
|
1.193263
|
0.098361
|
9
|
7.069745
|
2.482519
|
63.76560
|
6.924002
|
25.41174
|
1.317956
|
0.098185
|
10
|
7.134723
|
2.638240
|
64.07361
|
6.805205
|
25.01923
|
1.364613
|
0.099105
|
Variance Decomposition of INV:
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
108.1043
|
0.980910
|
18.26154
|
0.336375
|
0.110442
|
80.31073
|
0.000000
|
2
|
163.7687
|
5.561934
|
35.02037
|
4.358083
|
0.096654
|
54.42901
|
0.533952
|
3
|
207.2997
|
12.37471
|
41.27922
|
4.436720
|
0.161527
|
40.65791
|
1.089908
|
4
|
242.7485
|
18.80845
|
44.02446
|
3.722094
|
0.167273
|
31.82365
|
1.454074
|
5
|
270.9733
|
23.93508
|
45.20679
|
3.060904
|
0.139377
|
26.04883
|
1.609024
|
6
|
292.6252
|
27.64804
|
45.62351
|
2.625520
|
0.128403
|
22.36601
|
1.608514
|
7
|
308.7012
|
30.09597
|
45.63478
|
2.418128
|
0.182886
|
20.14567
|
1.522561
|
8
|
320.4292
|
31.49012
|
45.40134
|
2.398848
|
0.343058
|
18.94728
|
1.419349
|
9
|
329.0582
|
32.05346
|
44.99130
|
2.518306
|
0.636455
|
18.44276
|
1.357715
|
10
|
335.6899
|
32.00613
|
44.43433
|
2.727139
|
1.074208
|
18.37670
|
1.381482
|
Variance Decomposition of PIB:
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
INT
|
MM
|
CRDT
|
INF
|
INV
|
PIB
|
1
|
525.3962
|
0.910105
|
32.64574
|
4.397805
|
32.61828
|
0.000150
|
29.42792
|
2
|
908.8471
|
1.803520
|
46.06900
|
3.772830
|
29.63620
|
0.511275
|
18.20717
|
3
|
1210.089
|
2.732079
|
48.92199
|
3.624664
|
28.50229
|
1.199633
|
15.01934
|
4
|
1468.761
|
3.491130
|
48.92846
|
3.769388
|
28.10845
|
2.045934
|
13.65664
|
5
|
1701.984
|
3.966874
|
47.77168
|
4.051557
|
28.14099
|
3.019007
|
13.04989
|
6
|
1917.824
|
4.157772
|
46.05603
|
4.394952
|
28.45566
|
4.069055
|
12.86652
|
7
|
2120.959
|
4.118230
|
44.07160
|
4.756410
|
28.95749
|
5.141778
|
12.95449
|
8
|
2314.551
|
3.920012
|
41.98523
|
5.108416
|
29.57463
|
6.187779
|
13.22394
|
9
|
2500.866
|
3.631050
|
39.90294
|
5.433291
|
30.25179
|
7.167956
|
13.61298
|
10
|
2681.545
|
3.305490
|
37.89454
|
5.720808
|
30.94776
|
8.055779
|
14.07563
|
Ordering: INT MM CRDT INF INV PIB
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : UEMOA ; test de racine
unitaire 56
Tableau 2 : Test de racine unitaire (ADF
Test, seuil 5%), tableau récapitulatif ..57
Tableau 3 : Test de relations de
cointégration ....57
Tableau 4 : Test du nombre de retard
optimal .58
TABLE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : UEMOA ; Evolution des
Investissements et du Crédit au secteur
privé........3 Graphique 2 : Inflation dans
l'UEMOA . 40
Graphique 3 : UEMOA ; Evolution de la
masse monétaire 42
Graphique 4 : UEMOA ; Evolution du taux
d'intérêt réel 43
Graphique 5 : Fonction de réponse
suite à un choc sur le taux d'intérêt .61
Graphique 6 : Fonction de réponse
suite à un choc sur la masse monétaire 62
Graphique 7 : Fonction de réponse
suite à un choc sur le crédit à l'économie 63
TABLE DES MATIERES
PAGE DE GARDE i
AVERTISSEMENT . ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENT . iv
RESUME . v
SIGLES ET ACRONYMES vi
SOMMAIRE vii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE DE LA
RECHERCHE 4
SECTION 1: CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 5
1-1: Contexte et justification ..5
1-2: Problématique et Objectifs 6
SECTION 2: REVUE DE LITTERATURE 9
2-1 : Fondements théoriques 10
2-1-1 : La non neutralité de la monnaie . 10
2-1-2 : Analyse théorique du taux d'intérêt
.13
2-2 : Les études empiriques 15
2-2-1 : Cas des pays développés .16
2-2-2 : Cas des pays en développement .17
SECTION 3 : RESULTATS EMPIRIQUES FONDES SUR DES
MODELES VAR . ..19
3-1: Les performances des modèles VAR
19
3-2 : Résultats empiriques des
modèles VAR 22
CHAPITRE II : POLITIQUE MONETAIRE DANS L'UEMOA
34
SECTION 1 : HISTORIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
DANS L'UEMOA 35
1-1 : Caractéristique monétaire de
l'UEMOA .35
1-2 : Evolution de la politique monétaire
36
1-3 : Evolution des autres indicateurs
économiques 38
1-3-1 : Evolution de l'inflation 38
1-3-2 : Evolution du système financier 41
1-3-3 : Evolution des taux d'intérêt 42
SECTION 2 : FONCTIONNEMENT DU MECANISME DE
TRANSMISSION MONETAIRE 44
2-1 : Les éléments
théoriques . 44
2-2 : Les canaux de transmission de la politique
monétaire 46
2-2-1 : Le canal du taux d'intérêt .46
2-2-2 : Le canal du crédit .47
2-2-3 : Les autres canaux .48
2-2-3-1 : Canal du taux de change 48
2-2-3-2 : Canal du cours des actions 49
2-2-3-3 : Canal de l'information .50
2-2-3-4 : Canal du prix des logements .51
2-3 : Les mécanismes de transmission
51
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE 53
SECTION 1 : LA METHODOLOGIE 54
1-1 : Spécification du modèle
..54
1-2 : hypothèse d'intégration et
de cointégration 55
1-3 : Description et source des données .
58
SECTION 2 : RESULTATS DES SIMULATIONS ET ANALYSE
59
2-1 : Estimation des paramètres . 59
2-2 : Fonction de réponse et Commentaires
59
2-2-1 : Choc sur le taux d'intérêt 60
2-2-2 : Choc sur la masse monétaire 61
2-2-3 : Choc sur le crédit à l'économie
63
2-2-4 : Décomposition de la variance d'erreur 64
2-3 : Analyse détaillée des effets
sur l'ensemble de l'union 65
2-4 : Limites de la recherche 66
IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS ....67
CONCLUSION 70
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .73
ANNEXES
TABLE DES TABLEAUX
TABLES DES GRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
|