I. DISCUSSION GENERALE
1. Identification et dosage de la progestérone
dans les feuilles de
Holarrhena floribunda (G. Don) Durand et Schinz
Les résuLtats de L'identification et du dosage
confirment La présence de La progestérone dans Les
différentes préparations des extraits des feuiLLes de H.
floribunda récoLtés en 2000 et 2003. CeLa montre bien La
présence de cette phytohormone dans L'espèce Holarrhena
floribunda récoLtée au Burkina Faso. Ce résuLtat
conforte ceux de Leboeuf (1968, 1969) et Schmit (1950), qui ont mis en
évidence La présence de cette hormone dans des espèces
récoLtées en Inde et au SénégaL. La présence
de cette hormone d'origine animaLe dans une pLante a suscité beaucoup de
réfLexions. C'est ainsi Bennett et al. (1965), à L'aide
de techniques de marquages radioactifs ont montré que L'administration
de prégnénoLone marquée à des feuiLLes de H
floribunda conduisait à de La progestérone radioactive. CeLa
prouverait que Les reLations biogéniques existant entre La
progestérone et La pregnénoLone dans Le règne animaL sont
Les mêmes dans Le règne végétaL.
Les différents modes d'extraction présentent des
quantités de progestérones différentes. Que ce soit par
HPLC ou par radio-immunoLogie, La quantité de progestérone est
pLus importante dans La macération que dans La décoction ou
L'infusion. La présence de La progestérone serait donc
infLuencée par La température, car Les températures
respectives de La macération, de La décoction et de L'infusion
sont de 30°C (Température ambiante), 60°C et 100°C. CeLa
montre donc que La progestérone serait thermoLabiLe puisque sa
concentration dans Les feuiLLes varie considérabLement en fonction de
L'augmentation de La température. Une étude menée par
MerkLe et al. (1991), a montré une diminution
considérabLe des récepteurs oestrogéniques et
progestéroniques dans une biopsie de sein préLevée et
stockée à une température éLevée. En effet
après La biopsie, Les récepteurs oestrogéniques et
progestéroniques qui étaient respectivement de 43% et 50% sont
descendus respectivement à 35% et 37%. Ce résuLtat pourrait
expLiquer La forte utiLisation de La macération par Les tradipraticiens
Lors de La préparation de Leurs remèdes. Comme L'a montré
Bontemps (1993), La macération permet une meiLLeure conservation de
L'intégrité des substances actives dans une pLante.
Dans Les échantiLLons 2000 et 2003, La variabiLité
dans Le temps de La quantité de progestérone Lors d'une
macération est insignifiante. C'est égaLement Le cas quand iL
s'agit d'une décoction ou d'une infusion. IL est vrai
que L'écart de temps entre 2000 et 2003 est assez insignifiant pour
savoir s'iL y a une variation de La quantité de progestérone dans
Les feuiLLes de H floribunda en fonction du temps, cependant ceLa
confirme La présence de cette hormone dans La pLante au cours de ces
deux années. Cette faibLe variabiLité de La progestérone
dans Les différents modes d'extraction, pourrait s'expLiquer par Le fait
que Les échantiLLons des deux différentes années ont
été récoLtés dans La même LocaLité et
à La même période de L'année c'est à dire en
fin de saison pLuvieuse.
Les échantiLLons de H. floribunda
utiLisés par Leboeuf pour L'isoLement de La progestérone
étaient des échantiLLons en provenance de L'Inde. La
présence de La progestérone dans L'espèce
récoLtée au Burkina Faso, montrerait qu'iL existe très peu
de différence quant à La composition chimique de cette pLante en
progestérone. Cependant seLon Les travaux de Schmit (1950), 25,71
ìg de progestérone sont extraits par gramme de feuiLLe dans
L'espèce de Holarrhena, récoLté en Inde. Cette
quantité est trois pLus éLevée que La progestérone
extraite par gramme de feuiLLes dans une macération de
l'Holarrhena récoLtée au Burkina Faso. Cette
différence pourrait s'expLiquer par Les conditions d'anaLyse, car Les
différents soLvants utiLisés par Leboeuf (1969) sont des soLvants
aLcooLiques. La température, Le soL, Le cLimat, Le mode de
récoLte sont égaLement autant de facteurs qui infLuencent
fortement La teneur des substances bioactives dans une pLante.
|