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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES
HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE MAITRISE
Thème :
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Problématique de la lutte contre la
dégradation
des ressources naturelles dans la
communautérurale de Fandène (Département de
Thiès
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Présenté par : Sous la direction de M.
Guilgane Faye
Yankhoba BA Maître Assistant
ANNEE ACADEMIQUE 2009/2010
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Sommaire Sommaire .1
Liste des acronymes 2
Introduction générale .3
Problématique 6
Méthodologie 9
1ère Partie : Cadre physique et humain 11
Chapitre I : Cadre physique .12
Chapitre II : Cadre humain ..21
2ème Partie : 2ème Partie : Ressources naturelles
et dégradation .31
Chapitre I : Ressources naturelles et exploitation 32
Chapitre II : Dégradation des ressources naturelles .43
3ème Partie : Les stratégies de lutte contre la
dégradation, leurs efficiences et limites ..68
Chapitre I : La lutte contre la dégradation des ressources
naturelles 69
Chapitre II : L'efficience des techniques .89
Chapitre III : Les limites des techniques .94
Conclusion générale 102
Bibliographie .104
Liste des acronymes:
ASPAB : Association Sénégalaise pour la Promotion
de l'Agriculture Biologique BFP : Brigade des Forages et des Puits.
BU : bibliothèque Universitaire
CERP : Centre d'Expansion Rural Polyvalent
CR : Communauté Rurale
CSE : Centre de Suivi Ecologique
CT : Continental Terminal
ENDA GRAF : Environnement et développement -Groupe de
Recherche-Action-Formation ENDA GRAIM : Environnement et Développement
-Groupe -Action pour les Initiatives
Mutualistes.
ENSA : Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture
GREEN : GREEN SÉNÉGAL, Groupe de Recherche et
d'Etudes Environnementales INP : Institue Nationale de Pédologie
La SODEVA : Société de Développement et de
Valorisation Agricole
Le PNVA : Programme National de Vulgarisation Agricole MFR :
Maison Familiale et Rurale
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
OSD : Objectif Spécifique de Développement
PCR : Président du Conseil Rural
PDDF : Plan Directeur de Développement Forestier PLD :
Plan Local de Développement
PNAE : Plan National d'Action pour L'environnement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
POGV : Projet d'Organisation et de Gestion Villageoise. UCAD :
Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
INTRODUCTION GENERALE
Créée en 1972, la communauté rurale de
Fandène est située dans le département de Thiès
entre 14°30' et 14°55' de latitude Nord et 16°35' et 17°10'
de longitude Ouest. Elle est limitée à l'Est par le
département de Tivaoune et une partie de l'arrondissement de
Thiénaba, à l'Ouest par la commune de Pout et l'arrondissement de
Keur Moussa. Elle s'étend au Nord jusqu'à l'arrondissement de
Pambal et se heurte au Sud à celui de Noto.
Sa position géographique lui confère un
caractère sahélien. On note une courte saison des pluies suivie
d'une saison sèche qui dure presque neuf mois. La température
suit par ailleurs la logique du domaine sahélien.
La topographie est plus ou moins plane mais on note cependant
quelques irrégularités. La partie ouest est une zone relativement
élevée par rapport aux autres. Sa proximité avec le
plateau de Thiès n'est pas étrangère à ce
facteur.
Cette situation fait qu'au niveau de la communauté
rurale, on note des potentialités naturelles très importantes. En
effet, l'eau de ruissellement venant des pentes du plateau de Thiès
crée un important réseau hydrographique au niveau des bas-fonds
et aussi des mares temporaires mais également de bonnes conditions pour
la recharge des nappes souterraines. Ceci permet le développement de
beaucoup d'activités surtout rurales telles le maraîchage,
l'arboriculture...
On note aussi cinq types de sols et la
végétation est essentiellement constituée d'une savane
arbustive et la répartition obéit à celle des sols.
Les ressources naturelles connaissent une dégradation
importante. Sachant la place qu'elles occupent dans les activités des
populations, leur protection doit être une priorité.
Elle compte 36 villages répartis dans trois zones qui
sont : la zone Nord-est, la zone Centre et la zone Sud.
> La zone Nord-est
Celle-ci va de Lalane à Diemoye GAYE. Bien que les
Sérères y soient nombreux, les Wolofs restent dominants. Elle est
caractérisée par un développement important de
l'activité artisanale. En effet, l'exploitation des sous produits
notamment ceux du rônier permet la fabrication de nattes, de meuble,
etc.
> La zone centre
Elle englobe le village de Fandène qui est le chef-lieu
de la communauté rurale ; les Sérères None y sont
dominants. Cette sous-zone, correspondant à la partie la plus basse, est
parsemée de bas-fonds. Ceci permet sa mise en valeur surtout avec
l'activité maraîchère mais aussi l'arboriculture.
> La zone Sud
Cette autre sous-zone est caractérisée par une
forte population Wolof et intègre le village de Touba Peycouck. On y
note une importante présence de sols ferrugineux tropicaux
lessivés. L'agro-pastoralisme est aussi très
développé
La population est de 22780 habitants en 2006. Les jeunes sont
majoritaires avec plus de 50%. C'est une population où les
Sérères None dominent avec 55% suivis des Wolofs avec 35%,
ensuite viennent les peules (8%) et les bambaras (2%).
Les deux principales religions pratiquées sont le
Christianisme et l'Islam. Mais aussi on note certaines pratiques qui peuvent
être assimilées à l'animisme.
6
Problématique
Contexte
L'homme a toujours eu recours à l'environnement par la
prédation, la cueillette, la culture, par la construction, pour la
satisfaction de ses besoins, surtout alimentaires. C'est en croire Pierre
George, (1973) « L'action intuitive destinée à assurer la
couverture des besoins alimentaires ou à accroitre la production en
fonction de la croissance démographique». Le concept «
environnement » a plusieurs significations. Mais dans le cadre
précis des zones rurales, «Il s'identifie selon les cas à la
quantité de terres disponibles, à la quantité des sols,
à la beauté des paysages » F. Gendreau et al, (1996). Ainsi,
les populations et leurs activités influencent l'environnement, et par
delà les ressources naturelles. Selon le même auteur, « La
population agit sur l'environnement par son effectif, sa densité et sa
croissance ».
La prise de conscience de la place des ressources naturelles
dans la vie des populations justifie l'impératif de trouver un moyen
d'associer les préoccupations environnementales et le
développement économique. C'est ainsi que la gestion de ces
ressources naturelles a toujours été une préoccupation
pour les autorités. Ce qui veut dire, au moins, depuis la période
coloniale, elle fait partie des priorités et surtout dans les zones
sahéliennes marquées par les aléas climatiques.
Ainsi, dès la période coloniale, « les
écrits sur la déforestation, le surpâturage et la
pêche ont toujours appelé à une mise en place rapide
d'alternatives au risque d'une catastrophe écologique majeure pour le
continent » (Slaymaker et Blench, 2002).
Cette question est plus actuelle aujourd'hui surtout dans la
zone sahélienne où règne « Une péjoration
pluviométrique sans précédent par sa gravité et sa
durée. Elle s'est accompagnée de modifications climatiques graves
parmi lesquelles nous ne citerons que l'augmentation du rayonnement solaire et
l'augmentation généralisée des températures »
(Lake et al, 2000).
Or, parallèlement, la population de manière
générale ne cesse de croître. Par conséquent, pour
la satisfaction de leurs besoins, la pression sur l'environnement prend de plus
en plus d'ampleur. En effet « l'homme met ainsi en péril la
biodiversité pour s'alimenter soit par la prédation directe
d'espèces animales et végétales trouvées dans
l'environnement soit par la destruction des habitats naturels pour cultiver et
élever les espèces qu'il
domestique. » (Lamy, 2001). Ces activités humaines
associées à la péjoration des conditions climatiques
entrainent une déforestation qui aura comme corollaire la
dégradation des sols et l'amenuisement des ressources naturelles
disponibles.
Ainsi, n'est-il pas nécessaire de mieux cerner les
causes de la dégradation des ressources naturelles ? Mais aussi de se
demander comment cette dégradation se manifeste et les problèmes
qui sont inhérents à la protection des ces ressources ?
La zone choisie pour notre étude, la communauté
rurale de Fandène, est dans le département de Thiès. Elle
regorge de potentialités naturelles, entre autres des vallées et
des mares inondables. Ce qui permet d'exercer le maraîchage de type
familial. Il y a aussi comme activités l'agriculture sous pluie,
l'élevage. L'exploitation du rônier occupe aussi une place
privilégiée surtout dans la partie centrale de la zone.
La population assure son assise économique en
exploitant les ressources naturelles disponibles. Mais avec l'explosion
démographique, la pression devient de plus en plus importante sur ces
ressources dans une zone où le climat est de type sahélien. Selon
(Giri, 1983, cité par Lake et al, 2000), le Sahel regroupe un ensemble
de « Pays qui ne sont pas désertiques mais où les pluies
sont peu abondantes, irrégulières réparties sur une unique
saison humide à laquelle fait suite une saison sèche qui dure de
long mois pendant lesquels il ne tombe pratiquement pas de goutte d'eau
».
La situation est plus inquiétante lorsque depuis les
années 1970 nos pays sont confrontés à une
sécheresse pratiquement permanente. Aussi comprendra-t-on que cette
pression exercée sur l'environnement combinée à ces
facteurs climatiques induit des conséquences désastreuses sur.
D'autre part, sa proximité avec la ville de Thiès qui ne cesse de
s'étendre au détriment des terres arables ne constitue-t-elle pas
un facteur non négligeable de la dégradation des ressources
naturelles ?
D'après le Plan Local de Développement(PLD) de
la zone réalisé entre 2002-2006, on note une baisse
généralisée de la production, une dégradation des
sols, la coupe abusive des baobabs, un manque d'eau pour l'irrigation et une
insuffisance des terres. Or, selon Tolba Moustapha Kamal, (1984) « Tout
stratégie visant à accroitre la production alimentaire doit [...]
tenir compte explicitement de la réalité du
phénomène de complémentarité entre environnement et
développement ». Autrement dit, les préoccupations
environnementales sont étroitement liées à celles du
développement. Ainsi, assurer une bonne protection des ressources
naturelles contribue à impulser un développement
économique. Pour ces raisons,
cette étude est menée pour comprendre les
problèmes liés à la protection des ressources naturelles
dans la communauté rurale de Fandène.
Objectifs
Notre objectif principal est de comprendre les
problèmes liés à la protection des ressources naturelles
dans la communauté rurale de Fandène. Cet objectif principal sera
réalisé à travers les objectifs secondaires suivants :
- Connaître l'état de la
dégradation des ressources naturelles et comprendre les facteurs
physiques et anthropiques liés à cette dégradation ;
- Répertorier les types d'actions
menées pour résoudre le problème ; -
Analyser leurs efficacités et limites ;
Hypothèses
- Les facteurs physiques et humains sont
à la fois responsables de la dégradation des ressources
naturelles.
- Les populations, conscientes de la
dégradation des ressources naturelles, développent sous
l'assistance des ONG des stratégies de protection.
- Ces stratégies de protection ne sont
pas efficaces.
Méthodologie
La méthodologie consiste à décliner les
voies et moyens qui nous ont permis de réaliser cette étude et de
présenter les résultats. Elle se structure en trois étapes
à savoir : la recherche bibliographique, les enquêtes de terrain
et le traitement des données résultant des enquêtes.
La recherche documentaire
La conception de ce document a nécessité un
passage au niveau de plusieurs centres de documentation. La première est
la BU de l'UCAD. Ensuite, nous sommes passé au centre de documentation
de la CSE de Dakar, à la bibliothèque de L'ENSA et à celle
de l'INP.
Nous avons aussi obtenu des documents du Conseil Rural de
Fandène (le PLD 2002-
2006).
En outre, nous avons obtenu des cartes par le biais de l'INP,
de la CSE et de la D.A.T (Direction de l'Aménagement du territoire).
Les documents collectés au niveau des centres de
documentation nous ont permis de mieux cerner notre sujet et les cartes ont
servi à une meilleure localisation de la zone d'étude. Ceci a
beaucoup contribué à la relative facilité des
enquêtes de terrain
Les enquêtes de terrain
Elles se sont déroulées du 04/09/2010 au
15/10/2010 et réalisées sur la base d'un questionnaire
établi à la suite de discussions avec le responsable du volet
environnement de la communauté rurale, les responsables des organismes
intervenant dans la zone (ENDA GRAIM). Ces entretiens ont facilité le
choix des villages à enquêter.
On a choisi l'enquête ménage. Ainsi, sur les 36
villages que compte la communauté rurale, 12 sont retenus, soit le tiers
dont 4 dans chaque zone. Le nombre de ménages est estimé à
935. Nous avons choisi un échantillon de 10% soit environ 94
ménages à enquêter Ces villages sont choisis par rapport
à leur exploitation des ressources naturelles, l'ampleur de leur
dégradation, mais aussi à la proximité et
l'éloignement du centre urbain (ville de Thiès).
Ensuite, étant dans l'impossibilité
d'accéder à un laboratoire pour vérifier certains
résultats de l'enquête, on a procédé à une
topo séquence. Nous sommes parti des hautes terres de la zone nord dans
les villages de Same Ndiaye et de Keur Mamarame, puis nous avons
traversé le bas-fond dans la zone centre et remonté
vers le sud. Cela nous a permis de confronter le témoignage des
populations et les réalités du terrain.
Le nombre relativement petit de ménages
enquêtés et le temps important mis pour le faire sont liés
à plusieurs facteurs.
D'abord, il y a l'effet contraignant de l'hivernage. De plus,
pendant cette période, les paysans s'adonnent aux travaux
champêtres presque durant toute la journée. De ce fait, nous ne
disposons que d'un temps limité (entre 13h et 15h) pour mener notre
enquête.
Il y a aussi le fait que les ménages ne sont pas
toujours disposés à répondre aux questions. Ils
soutiennent que « les gens viennent toujours pour poser des questions mais
après on ne les voit plus ».
Le traitement des données
Cela concerne le traitement statistique des données
quantitatives obtenues durant les enquêtes de terrain. Ces données
avec l'aide du logiciel office 2007 ont permis de réaliser des
tableaux et des graphiques.
Enfin, l'exploitation de ces résultats d'enquêtes
conjuguée avec les éléments de la recherche
bibliographique ont contribué à la réalisation
complète de ce présent document.
LE CADRE PHYSIQUE ET
HUMAIN
1ère Partie :
Il s'agit ici de définir le cadre physique de la
communauté rurale de Fandène, mais aussi, les aspects humains qui
regroupent les informations relatives à la population et à
l'ensemble des activités pratiquées dans la zone.
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