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Problématique de la lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans la communauté rurale de Fandène (département de Thiès)( Télécharger le fichier original )par Yankhoba Ba Université Cheikh Anta Diop Dakar - Maitrise 2010 |
I-II-2-2 Les précipitationsL'analyse des caractéristiques de la pluie de 1978 à 2007 (tableau 2) permet de noter que généralement la durée des saisons pluvieuses varie de 4 à 5 mois, avec respectivement 36,7 et 46,7% des années. Le mois d'août est le plus pluvieux, avec 60% des années. Septembre suit avec 26,7%. On note aussi que 60% des saisons ont un début normal qui correspond au mois de juin. La fin aussi adopte la même dynamique avec 86,7% des années qui coïncident avec le mois d'octobre. La moyenne des précipitations tourne autour de 439,4 mm. On note aussi une importante variabilité interannuelle. Tableau 2 Caractéristiques de l'hivernage dans la communauté rurale de Fandène de 1978 à 2007 (station de Thiès)
Figure 1 Variations interannuelles des précipitations de 1978 à 2007 (station de Thiès)
La figure 1 permet de mettre en évidence la variation interannuelle des précipitations de la station de Thiès. L'année ayant le plus grand total pluviométrique est 1979 avec 626,5 mm. Celle qui enregistre la plus faible valeur en termes de précipitations est 1983 avec 240,8 mm. La valeur moyenne de la série est 439,4 mm et on note beaucoup d'années excédentaires ou déficitaires par rapport à cette valeur. I-II-3 La températureFigure 2 Les températures moyennes mensuelles de 1977 à 2000 (station de Thiès)
Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sep Oct Nov Déc L'analyse de la figure n°2 permet de déduire que la courbe des températures moyennes de 1977 à 2000 adopte une allure unie modale. En effet, le minimum est obtenu au mois de janvier avec 24,1°C. Ainsi, les températures commencent à monter pour atteindre 28,6°C au mois d'octobre pour descendre à 25,1°C au mois de décembre. On note que, de juin à octobre, il n'y a pas une importante variation de la température qui tourne autour de 28°C. Cette période correspond à l'hivernage qui constitue un grand facteur de régulation de la hausse des températures. I-III Hydrographie :Le bas-fond de Fandène constitue le principal lieu de convergence des eaux de ruissellement de la ville de Thiès. Le bassin versant à l'origine de cet écoulement débute après le pont de la route nationale vers Saint-Louis, au niveau de Diassab et se prolonge vers Touba Toul (30 km plus loin) pour enfin se jeter dans le système du Saloum à 200 km au sud de Thiès (Desthieux, 2000). Selon le même auteur, ce bassin versant est alimenté par deux bras de rivière. L'un vient du Nord. L'autre qui a été canalisé dans les années 1970 pour limiter les inondations dans le quartier de Diakhao, vient de l'Ecole Supérieure Polytechnique. On note que les eaux de ruissellement sont stockées pendant plusieurs jours après une forte pluie au niveau des tronçons du bas-fond. L'un est situé entre Diassab et Ndiour et l'autre de Thiatié jusqu'aux limites de la CR. Entre ces deux tronçons, surtout au niveau du village de Ndiamdiorokh, le bas-fond est moins marqué. D'où un écoulement rapide qui fait que le stockage des eaux ne dure pas longtemps. La retenue aménagée à Keur Saïb Ndoye, à 2 km de la route de Saint-Louis, génère un lac temporaire qui peut demeurer des mois après la saison des pluies. Les travaux de Desthieux (2000) ont montré aussi qu'un affluent prenant sa source au Sud de la Communauté Rurale, au niveau du village de Kaïré Djender, draine une grande partie des eaux du bassin versant. I-IV Les sols :La Communauté Rurale de Fandène est marquée par la présence de cinq types de sols : I-IV- 1 Les sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés :Ce sont des sols peu ou pas lessivés. Ils se caractérisent par une forte teneur en sable et une vulnérabilité à l'érosion éolienne et hydrique mais aussi à l'altération chimique. On les appelle aussi les sols « Dior ». Selon Desthieux (2000), ces sols occupent toute la partie du bassin versant au Sud-est de l'axe Thiès-Fandène. La couverture végétale est assurée essentiellement par l'Acacia albida et le Guiera senegalensis. Ces sols sont propices à la culture de l'arachide, du mil, du sorgho et du niébé. I-IV-2 Les sols ferrugineux lessivés sur cuirasse :Ce sont des sols sableux en surface et sablo-argileux en profondeur. Ils se caractérisent aussi par la présence d'une cuirasse à 50 cm et à 1m de profondeur. Ils sont essentiellement localisés au Nord et à l'Ouest. Le couvert végétal est composé de Brossus flabellifer et d'Adansonia digitata. Les travaux de Desthieux (2000) ont montré que ces sols contiennent la même teneur en azote et en matière organique que les sols « Dior ». Il précise aussi qu'ils sont plus adaptés à la culture maraichère. Cela est dû à leur richesse en magnésium et une meilleure capacité d'échange. Les principales spéculations sont l'arachide, le manioc, et le mil. I-IV-3 Lithosols :Ce sont des sols sur cuirasse ferrugineuse. Ils proviennent de l'érosion sur les versants des collines de Thiès. Ces sols squelettiques érodés sont localisés à l'Ouest de la Communauté Rurale mais aussi dans une moindre mesure dans la partie Nord. Du fait de leur structure, ils ne favorisent pas l'activité agricole. I-IV-4 Les sols hydromorphes (« Deck »)Ils se caractérisent par une présence temporaire ou permanente d'une nappe peu profonde (2 à 5m) au niveau des vallées et dépressions. Ces sols sont sablo-limoneux et relativement plus profonds. Ils sont aussi connus sous le nom de sols « Deck » du fait de leur teneur en argile qui est supérieure à 10 % et sont caractérisés par un horizon sableux épais (vers 1m de profondeur). Sous cette formation, on note la présence d'un sable de granulométrie homogène renfermant la nappe aquifère (Desthieux, 2000). La végétation est essentiellement marquée par des plantations de manguiers. Ces sols sont à vocation maraichère très recherchée par les populations (agriculteurs). I-IV-5 Les sols hydromorphes (« Deck-Dior »)Ce sont des sols « Deck » au départ, mais ils ont été recouverts par des dépôts sableux et limoneux. Ils présentent un horizon sableux avec une épaisseur de 60cm. Ces types de sols sont localisés dans les bas-fonds surtout au niveau des affluents principaux venant du Sud du côté de Koundane et de Keur Demba Ngoye Diakhaté. Ils sont plus propices à l'arboriculture (manguiers, rôniers) et à la culture de bissap. Carte 1 Répartition des sols dans la communauté rurale de Fandène V- Végétation :La distribution du couvert végétal suit la logique de la répartition des sols. Il y a quelques décennies, la Communauté Rurale de Fandène était marquée par la présence d'une savane boisée qui était partie intégrante de la forêt classée de Pout et Thiès. Sous l'effet de la dégradation, celle-ci a laissé la place à une savane arbustive au niveau de laquelle la répartition des espèces obéit à l'organisation de la distribution des sols. C'est ainsi que l'on note la prédominance de l'Acacia albida et le Guiera senegalensis sur les sols ferrugineux tropicaux non lessivés au Sud-est de l'axe Thiès-Fandène. Au Nord et à l'Ouest, on retrouve une population de Brossus flabellifère et d'Adansonia digitata. Elle se localise sur les sols ferrugineux tropicaux lessivés sur cuirasse. Les plantations de manguiers occupent principalement les sols Deck et Deck-Dior qui sont localisés dans les bas-fonds et les parties situées tout autour. C'est là où se trouve aussi la plupart des rôniers. Le rônier a été vulgarisé dans la zone par les Sérères et il connait aujourd'hui un développement important. Ainsi, bien que le climat soit de type sahélien, la topographie permet à l'eau de ruisseler sur les pentes et de stagner au niveau des bas-fonds d'où l'existence d'un réseau hydrographique. La répartition des sols est aussi en étroite relation avec le relief et dicte la distribution de la végétation au niveau de la communauté rurale. Ceci aura une grande influence sur les aspects humains. Chapitre II : LE CADRE HUMAINLe cadre humain concerne l'histoire du peuplement, la structure de la population par âge et par sexe, la composition ethnique, religieuse, et les différentes activités surtout rurales qui sont pratiquées dans la zone. La connaissance de ces éléments est essentielle à la compréhension des facteurs anthropiques liés à la dégradation des ressources naturelles. II-I Historique du peuplementD'après l'étude réalisée par Enda Graf Sahel (1992) dans la communauté rurale de Fandène, les premiers habitants de la localité sont des Socés venus de l'est. Ils ont fini par progresser et occuper la zone de Mbour. Leur passage est matérialisé par des puits qu'ils avaient creusés dont quelques-uns sont toujours utilisés par les populations. Après le passage des Socés, ce sont les Sérères none qui ont investi la localité avec l'établissement du premier hameau (Ki Thiaw Thiaw). Ensuite, la deuxième vague a permis de créer les autres quartiers de Fandène dans le centre. « Les origines sont diverses mais tous s'accordent à reconnaître qu'ils sont partis des régions centrales du Sénégal : Baol, Touba Toul, et Ngoundiane. »(Ndione, 2007). Les Wolofs sont venus après les Sérères. Les premiers arrivés sont les Diop qui se sont installés avec les Sérères et ont fini par être assimilés. C'est la raison pour laquelle l'ethnie des Sérères none comporte des Diop qui représentent un nom typiquement Wolof. Ceux qui sont venus par la suite étaient plutôt attirés par la richesse des terres et notamment celles situées à proximité des bas-fonds. Il s'agit des populations de Keur Mamarame et de Keur Mory Mbaye. Les autres villages Wolofs comme Same Ndiaye, Keur Mor Ndiaye, Keur Demba Ngoye Diakhaté étaient à l'origine spécialisés dans l'enseignement coranique. Les bambaras viendraient du Mali. Selon Ndione (2007), les premiers ont quitté Diabigué pour des raisons religieuses. En effet, ils ont participé au conflit de Jobass. D'après le témoignage des populations, c'est à l'issue de ce conflit, qu'une portion de la communauté rurale fut donnée à Simbara Diawara pour son soutien qu'il apporta à l'un des protagonistes. C'est ainsi qu'il s'est installé avec sa famille dans la zone. Les peulhs se sont installés dans la localité par le biais de la transhumance. En effet, ils sont attirés par la richesse du couvert végétal de l'époque dans le Gol mais aussi dans la partie ouest de la communauté rurale. Ce qui explique la localisation des villages peulhs dans ces parties. II-II Structure de la populationElle permet de déterminer la répartition de la population selon l'âge et le sexe. II- II-1 Structure par sexeLa population de la communauté rurale de Fandène qui compte 22780 habitants est caractérisée par un sexe ratio déséquilibré. En effet, comme le montre le tableau numéro trois, les hommes représentent un effectif de 11622 soit 51,9% alors que les femmes ne font que 11158 soit 48,9%. Cette domination est plus marquée chez les plus jeunes où les garçons sont nettement plus nombreux que les filles. Cette situation peut s'expliquer par le fait que « La migration des jeunes qui se rendent en ville (Dakar, Thiès) à la recherche de travail touche plus les filles que les garçons.»(Enda Graf Sahel, 1992). Mais il faut noter que dans les tranches d'âge les plus élevées, la présence des femmes est beaucoup plus marquée. Tableau 3: Répartition par sexe de la population de la communauté rurale de Fandène
Source : S.S Ndione (2007), modifié II-II-2 Structure de la population par âgeLa répartition de la population selon l'âge au niveau de la communauté rurale reflète le schéma qui prévaut au niveau national et même continental. Elle est marquée par une grande domination des classes les plus jeunes. Il s'agit respectivement des tranches d'âge comprises entre 0 et 25 ans avec 54,9% et 25-60 avec 33,8%. Les 60 ans et plus ne représentent que 11,3%. Ceci témoigne de la forte présence de la population jeune au niveau de la zone. L'importance de cette frange de la population dans la communauté rurale est un atout considérable surtout pour les activités rurales qui y sont pratiquées. Toutefois des solutions doivent être apportées au phénomène migratoire qui la touche. Figure 3 Répartition par âge de la population de Fandène Effectifs(%) 60 50 40 30 Effectifs(%) 20 10 0 0-24 25-59 60 ans et plus II-III Composition ethniqueLa composition ethnique au niveau de la zone est hétérogène. Elle a aussi une influence sur la répartition spatiale de la population. On note principalement, la présence de quatre ethnies qui sont : les Sérères None, les Wolofs, les Bambaras et les Peulh II-III-1 Les Sérère noneLe Sérère none constitue l'ethnie la plus représentative avec 55% de la population. Ceci s'explique par le fait qu'ils ont été les premiers occupants de la communauté rurale de Fandène. Ils sont localisés à l'Est avec une représentativité de près de 90% et au Nord avec 29,8% de cette population. II- III-2 Les WolofLes Wolofs viennent en deuxième position avec 35% de la population. Le fait qu'ils se sont installés après les Sérère explique ce constat. Ils sont dominants au Nord et au Sud avec respectivement 64,4% et 63,7%. II-III-3 Les peuhlLes Peulhs suivent les Wolofs en termes de représentativité ethnique avec 8% de la population de la communauté rurale. Leur installation s'est faite en faveur de la transhumance et ils occupent le Gol avec les villages de Toutagol, Mbayène Peulh. Mais aussi, dans la partie Sud-ouest avec une représentativité de 17,4%. II-III-4 Les bambaraLes Bambaras qui sont originaires du Mali occupent la dernière place et sont au nombre de 563 habitants soit 2,5% de la population de Fandène ; ils se concentrent au Sud avec 4,5% de la population de cette partie au niveau des villages de Keur Karamoko et Keur Simbara. Figure 4 la répartition ethnique de la communauté rurale de Fandène Sérères wolofs Peulhs Bambaras Source : S. Ndione (2007), modifiée II-IV Configuration religieuseOn note essentiellement la présence de deux religions qui sont le Christianisme et l'Islam. La configuration religieuse est symétrique à la répartition ethnique. En effet, certains villages dans certaines parties sont exclusivement chrétiens. C'est le cas de ceux occupés par les Sérères None. Les exemples de Fandène, de Lalane ou de Ndiobène sont illustratifs. Il en est de même pour les villages occupés par les autres ethnies (Wolof, Peulh, Bambara) où on note une forte présence de l'Islam. L'animisme est présent dans la zone mais elle n'est pas aussi structuré que les autres religions. On relève cependant des pratiques ancestrales qui peuvent lui être assimilées surtout dans la partie Nord-est et centrale où la présence des Sérères none est dominante. La raison en est que les missionnaires en arrivant sur place ont trouvé des villageois avec des pratiques animistes. Ces pratiques persistent jusqu'à aujourd'hui. C'est ainsi que « le paysan dans ses activités, agriculture, commerce, élevage recourt à des pratiques culturelles qu'il pense utiles pour réussir ce qu'il entreprend. » (Enda Graf Sahel, 1992) II-V Les activités économiquesLes activités économiques pratiquées sans la zone sont surtout rurales et concernent essentiellement l'agriculture, l'élevage et l'artisanat. II-V- 1 L'agricultureCette activité occupe une place prépondérante dans la communauté rurale. Elle revêt trois formes qui sont : l'agriculture sous pluie, le maraîchage et l'arboriculture. II-V- 1-1 L'agriculture sous pluieC'est une activité qui se pratique exclusivement pendant l'hivernage. Elle est généralement extensive. C'est-à dire qu'elle repose sur une exploitation assez simple voire rudimentaire de superficies plus ou moins grandes. L'outillage est très souvent rudimentaire et est constitué de houes, de hilaires et de semoirs. La main d'oeuvre est généralement familiale. On note aussi une faible utilisation des procédés scientifiques et techniques destinés à améliorer la fertilité des sols pour une augmentation de la productivité. Cette forme de culture est très sensible au contexte sahélien qui est marqué par une irrégularité et une mauvaise répartition des précipitations. Tous ces aspects font que les rendements sont souvent faibles, (tableau 4). Tableau 4 la productivité des superficies emblavées de la communauté rurale de Fandène
Source : Rapport du CERP 2006 de Pout, modifié Cette activité connaît un certain nombre de problèmes qui constituent un obstacle à son développement. Il s'agit en l'occurrence de celui lié au déficit hydrique consécutif à la situation géographique de la zone. Ceci, conjugué à l'érosion des sols qui prend de plus en plus d'ampleur, fait que la production est généralement insuffisante et ne permet pas de satisfaire les besoins des populations. Ce qui justifie l'importance de l'exode rural. L'essentiel de la production agricole est destinée à l'alimentation des populations. Si une parte est vendue, c'est pour régler des problèmes circonstanciels. Les principaux types de spéculation sont : le mil, l'arachide, le niébé et le manioc. La culture du mil occupe une place importante dans la zone avec 60% des superficies cultivées. Il a fini par devancer la culture arachidière qui n'occupe que 20% de celles-ci. Ceci est dû à la conjoncture internationale qui fait que la filière arachidière rencontre beaucoup de difficultés. Mais aussi, le problème d'accès aux semences et celle d'ordre climatique ont joué un grand rôle dans le recul de la filière. Les autres cultures telles que le Niébé, le manioc, le bissap occupent le reste des superficies emblavées. II-V-1-2 Le maraîchageLe maraichage est une activité agricole qui dure toute l'année. Cependant, la saison sèche est la phase la plus dynamique. Elle est pratiquée au niveau de la communauté rurale dans les bas-fonds et dans les zones périurbaines (Touba Peycouck). Dans les bas-fonds, la stagnation des eaux de ruissellement assure la recharge des nappes superficielles. Ceci, combiné à une dépression de quelques mètres fait que la nappe se situe à une faible profondeur (inférieure à 10 mètres). Ainsi, les exploitants auront la possibilité de creuser des "céanes" ou de plus en plus des puits pour trouver de l'eau destinée à l'arrosage. Le système d'irrigation est rudimentaire. Elle se fait à l'aide d'arrosoirs et de seaux, ce qui justifie la taille réduite des périmètres cultivés. L'exploitation est assurée par les populations des villages alentour. Le bas-fond (Diassab, Keur Saïb Ndoye, Ndiour...). Parfois aussi, les terres peuvent faire l'objet d'un prêt. Les principaux bénéficiaires sont les habitants des quartiers de la ville de Thiès contigus à la zone (Madina Fall) mais aussi des autres villages de la communauté rurale. Outre les bas-fonds, le maraichage est pratiqué dans des périmètres villageois aménagés. Il s'agit par exemple de celui de Touba Peyckouk, de Keur Mor Ndiaye, de Ngoumsane). Ces périmètres maraîchers disposent généralement de forages motorisés qui assurent la fourniture d'eau servant à arroser les espaces aménagés. Les principales cultures maraîchères sont : > -Le jaxatu (Solanum aethiopum) : est cultivé durant toute l'année surtout dans la zone périurbaine. > La tomate (Lycopercium exulentus) dont sa culture est plus marquée -pendant les périodes fraîches au niveau des bas-fonds de même que dans les villages proches des villes. > l'aubergine (Solanum melongena) qui est cultivée toute l'année et partout dans la zone. > -Le piment, généralement cultivé en saison fraîche dans les bas-fonds ; > le chou pommé aussi est cultivé durant la même période que le piment (décembre à Mars) La production est vendue dans les marchés urbains. Contrairement aux récoltes de l'agriculture sous pluie, la consommation de ces productions est faible. II-V-1-3 Arboriculture :L'arboriculture est une activité qui consiste à planter des arbres, et essentiellement des arbres fruitiers. Elle se développe à côté du bas-fond où la nappe n'est pas très profonde. C'est ainsi que l'on relève l'importance de cette activité autour des deux bras constituant les affluents du bas-fond principal. L'un de ces bras est exploité par le village de Koundane où on note une forte présence de cette activité. L'autre, par les villages de Keur Mor, Keur Matar Aram et Keur Demba Ngoye, et Peyckouk Sérère. Les principaux arbres cultivés sont le manguier, le rônier, et dans une moindre mesure l'anacardier. Ils suivent la logique de la répartition ethnique. C'est ainsi que la culture du rônier est beaucoup plus pratiquée par les Sérères alors que le manguier est surtout l'affaire des Wolofs. > Le rônier (Borassus aethiopum) c'est un arbre cultivé en général par les Sérères none qui ont contribué à sa plus grande vulgarisation au niveau de la communauté rurale. En dehors des fruits récoltés, cette plante offre d'autres types d'applications. C'est ainsi que les populations y obtiennent du vin mais aussi, avec les feuilles, arrivent à fabriquer des objets ménagers et artistiques (ballets, paniers...). Cet arbre offre aussi l'avantage de ne pas gêner les autres activités agricoles. > Le manguier (Manguifera indica et l'anacardier (anacardium occidentale) Ils sont plus cultivés par les Wolofs ; c'est ainsi que l'on note leur plus grande concentration dans les villages de Touba Peycouck, Keur Demba Ngoye Diakhaté, Keur Mor Ndiaye ...Ils ne sont pas aussi bien exploités que le rônier. Ceci est lié au fait que leur développement est en étroite relation avec la réduction des surfaces cultivables. La production est vendue dans les marchés urbains surtout pour le manguier. S'agissant de l'anacardier, le produit est vendu au niveau local principalement sur la National III. II-V-2 L'élevageLa communauté rurale de Fandène constitue une zone de forte production animale surtout dans le domaine de l'élevage des ruminants et de plus en plus dans le secteur avicole. C'est «Une activité relativement importante dans la Communauté Rurale de Fandène où elle concerne environ 90% des ménages. » (Ismaël Ndjewe Ndomba, 2006). La communauté rurale, du fait de la pression foncière, ne dispose pas d'assez de zones de pâturage pour satisfaire les troupeaux. Cette situation favorise le développement de l'élevage semi-intensif et la transhumance. D'après les enquêtes menées, la plus importante zone de pâturage est le Gol qui est une interface entre la partie nord-est et centrale. Ainsi l'élevage des ruminants est très développé dans la partie nord-est de la zone, dans le territoire du Foutagol et au centre. Après la dernière campagne de vaccination, l'effectif des bovins était estimé à plus de 500 têtes. Le nombre des petits ruminants (ovins et caprins) n'est pas déterminé avec exactitude mais il est généralement de loin supérieur à celui des grands ruminants. La partie Ouest représente aussi une zone où l'élevage est important. Ceci est lié à la forte présence des peulhs. Les troupeaux s'abreuvent dans les mares qui retiennent l'eau jusque des semaines après l'hivernage. Mais aussi à travers les bornes fontaines installées dans les villages ou tout simplement au niveau des puits. La filière avicole prend de plus en plus d'ampleur surtout dans les zones périurbaines. Il est difficile de faire une bonne estimation du nombre de sujets concernés. Ceci est lié à son développement plus ou moins récent dans la communauté rurale. II-V-3 L'artisanatC'est une activité importante dans l'économie da la zone et qui est en étroite relation avec le développement de l'arboriculture. Cependant, ce développement de l'activité artisanale est plutôt localisé dans les zones centre et nord où l'on note la plus grande concentration des Sérères none qui sont très versés dans la plantation du rônier (Borassus aethipum) depuis plus d'un siècle. En effet, c'est une activité qui tire presque exclusivement sa matière première dans les sous-produits de cette espèce. Par conséquent, l'artisanat est une activité exercée la plupart du temps dans les villages Sérères. > Dans la zone nord-est on a Lalane et Ndiobène. Mais il y a une particularité pour ces deux villages. En effet, selon les populations, celui de Ndiobène était spécialisé dans les activités de menuiserie à base de sous-produits du rônier (tables, lits, chaises...) et Lalane s'occupait du tissage et de la vannerie (paniers, nattes, ustensiles...). A noter aussi que cette distinction a tendance à disparaître. De plus en plus, toutes les formes d'exploitation du rônier sont faites dans les deux villages. > Dans la partie centrale, on a les villages de Mbayène et de Thiatié qui développent bien cette activité. Cependant, dans les autres villages Sérères enquêtés, même si l'artisanat n'est pas très développé, chaque ménage le pratique, mais il n'a pas une aussi grande ampleur (Koussoune, Ndiamdiorokh, Diayane). > Pour les villages Wolofs situés surtout au sud, l'activité artisanale se résume à la confection de paniers "damba" (avec les feuilles de rônier) servant au transport des produits de l'arboriculture. Les villages de Keur Demba Ngoye Diakhaté et de Keur Mor Ndiaye sont réputés pour cette activité. Cette partie a permis d'avoir une vision claire des aspects physiques de la communauté rurale notamment le fonctionnement climatique, les types de sol et l'hydrographie. Elle nous a en outre donné l'occasion de voir que la localité a une population bien structurée avec une composition ethnique et une configuration religieuse variées. On note aussi que les populations mènent des activités essentiellement rurales. Toutefois, ce développement des activités rurales est étroitement lié à la présence d'importantes potentialités naturelles. Ressources naturelles et dégradation 2ème Partie Chapitre I : Ressources naturelles et exploitationCette partie constitue une occasion d'avoir un aperçu beaucoup plus global des ressources naturelles disponibles dans la zone, mais aussi leur utilisation par les populations. C'est aussi une occasion d'évaluer l'ampleur de la dégradation dont ces ressources naturelles sont victimes. Mais aussi, les différents facteurs qui sont à l'origine de ce phénomène de dégradation. Il s'agit ici dans ce chapitre d'énumérer les principales ressources naturelles disponibles dans la communauté rurale de Fandène, mais aussi leur mise en valeur par les populations locales. I-I Les ressources en eauIl s'agit ici d'évaluer la disponibilité des eaux de surface et souterraines. I-I-1 Les eaux de surfaceLeur existence est étroitement liée à la présence du Plateau de Thiès. Le Plateau de Thiès est considéré comme un ensemble éco-systémique d'environ 4000 km2 couvrant 17 collectivités locales dans la région de Dakar et de Thiès (Enda Graim, 2006). D'après le même article, au centre de cet ensemble s'étire sur plus de 30 km une crête culminant à 130 mètres. Ainsi, cet espace qui est considéré comme le point le plus élevé de cette zone exerce une influence directe sur l'environnement de trois bassins versants dont celui du Sine Saloum qui abrite la communauté rurale de Fandène. En effet, le bassin versant occupe un grand espace. Selon Desthieux (2000), « le tracé sur une carte de 1/50000ème donne une superficie de 260 km2 pour un périmètre de 67 km ». Comme il a était dit ci-dessus, ce bassin englobe la communauté rurale ce qui fait de la zone un grand réservoir de réception des eaux de ruissellement. Photo 1 Mare semi permanente dans le Gol du côté de Mbayène En effet, l'existence de ce bassin versant fait que les eaux de ruissellement empruntent des défluents qui assurent leur canalisation jusqu'au niveau du bas-fond situé dans le centre(Fandène). Dans cette partie, les eaux de ruissellement sont stockées et elles peuvent rester des semaines après l'hivernage avant leur tarissement. C'est ainsi que les eaux de ruissellement stagnent dans les tronçons des bas-fonds situés l'un entre Diassab et Ndiour et l'autre de Thialé jusqu'au-delà des limites de la communauté rurale. Il en est de même de l'étang temporaire situé à côté du village de Mbayène Peulh (photo 1). De plus, l'écoulement imposé par la topographie permet de faire des aménagements. La retenue de Keur Saïb Ndoye est un exemple illustratif. En effet, cet ouvrage est réalisé à environ deux kilomètres de la route de Saint-Louis et permet d'avoir une mare temporaire qui peut demeurer quelques mois après l'hivernage. Il est important de préciser que cette retenue est construite dans les années 1990. Elle est à cheval entre les villages de Keur Saïb Ndoye, Diassab, Ndiour, Keur Mamarame, Keur Lika qui en assurent l'exploitation. Ces trois derniers villages font partie de la communauté rurale tandis que les deux autres sont de la commune de Thiès. Photo 2 Retenue de Keur Saïb Ndoye La mare située du côté de Mbayène (photo 2) permet aux populations de cette partie de pratiquer le maraîchage. En effet, elle peut demeurer près de quatre mois durant la saison sèche permettant l'irrigation des parcelles de piments pour la plupart. De même, la retenue de Keur Saïb Ndoye permet à l'eau de stagner pendant quelques mois après l'hivernage. Cela a rendu possible un grand développement de l'activité maraîchère pour les villages environnants. Les villages de la communauté rurale de Fandène participant à l'exploitation de la retenue sont : Keur Mamarame, Keur Lika et Ndiour. Photo 3 Pratique du maraîchage dans la retenue de Keur Saïb Ndoye I-I-2 Les eaux souterrainesElles représentent la potentialité hydrique contenue dans les nappes. Ces nappes qui intéressent principalement la communauté rurale sont le Maestrichtien, le Paléocène, l'Eocène et le Continental Terminal. En effet, comme le montre les travaux de Desthieux (2000), les nappes citées ci-dessus recouvrent intégralement la zone d'étude. > Le Maestrichtien : Il couvre les 4/5ème du Sénégal et peut fournir des débits ponctuels de 150 à 200 m3/h. Avec une capacité de 500.000 m3/j, elle est exploitée en milieu rurale avec des forages qui font parfois plus de 400 m de profondeur (CSE, 2005). > L'Eocène correspond à la couche marno-calcaire. Elle est caractérisée par des réservoirs multiples dont les principaux sont liés à des phénomènes de karstification des calcaires. De plus, elle est marquée par une productivité conséquente et la qualité chimique de l'eau est assez bonne à l'exception des zones de Mbour, Diourbel et Mbacké où on observe des quantités de sel importantes (Slaymaker et Blench, 2000) > Le Paléocène Le Paléocène est partie intégrante du système aquifère intermédiaire. Il est relativement profond par rapport au continental terminal. Sa potentialité est de 68.000 m3/jour (CSE, 2005). > Les aquifères superficiels (le CT) Le Continental terminal fait partie du système aquifère superficiel et occupe les parties sud et Est du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Sa profondeur est très variable. Elle peut être de moins d'une dizaine de mètres au bord des marigots ou précisément là où les eaux stagnent longtemps, correspondant à des zone basses. Par contre, dans les parties où l'altitude est plus élevée, sous les plateaux avec plus de 40m de haut, cette profondeur peut atteindre 100 m. Elle a un potentiel estimé à 450.000 m3/jour (CSE, 2005). De manière générale, au niveau de la communauté rurale de Fandène, la nappe est peu profonde, surtout dans la partie centrale. La présence du bas-fond en ce lieu peut expliquer ce fait. Mais ce niveau varie selon que l'on est proche ou loin du bas-fond ou des vallées qui constituent ses défluents. Tableau 5 Niveau de la nappe dans les différents villages enquêtés
Source : Enquêtes de Ba, Y. I-3 L'exploitation des ressources en eauxLes eaux souterraines constituent une potentialité naturelle soumise à plusieurs formes d'exploitation. Il s'agit généralement de l'exploitation traditionnelle qui concerne les aquifères les moins profonds et l'exploitation moderne qui s'intéresse aux aquifères plus profonds. I-I-3-1 L'exploitation traditionnelle :En fait, le niveau relativement peu profond des nappes dans la communauté rurale de Fandène et surtout au niveau du bas-fond (tableau 5) offre des possibilités d'exploitation énormes. Ainsi, le continental terminal joue un rôle très important dans la localité. Dans la plupart des villages ne disposant pas de forage ou de bornes fontaines, l'approvisionnement se fait à travers les puits. D'après Desthieux (2000) « l'ensemble des puits de la zone d'étude prélève sur le continental terminal ». Ainsi, il est primordial car permettant à un frange importante de la population de satisfaire leurs besoins en eau. En outre, ce niveau de la nappe permet aux populations de creuser des puits de diamètre plus ou moins grand. Elles peuvent ainsi trouver de l'eau à de faibles profondeurs pour l'irrigation des champs (Koussoune, Diayane). Le mode d'exploitation est basé sur « Un système d'exhaure non motorisé (puisettes et/ou des pompes mues par la traction animale et l'énergie humaine). C'est [un] système [assez] répandu et on le retrouve pratiquement dans toutes les régions où des nappes peu profondes sont exploitées à l'aide de puits filtrants à grand diamètre construits par des artisans locaux. » Sow Mamadou A. (1998) Mais, de plus en plus, des puits cimentés de coûts d'environ 200.000 f CFA sont réalisés par les populations pour une plus grande solidité des ouvrages. En effet, les "céanes" présentent un certain nombre de problèmes. En saison sèche, le niveau des nappes baisse ; par conséquent, il faut procéder à l'excavation continuelle de ces "céanes". Ce qui constitue un travail éprouvant. De même, avec le remplissage par les sables charriés par les eaux de ruissellement, l'ouvrage nécessite un curage au début de chaque campagne maraîchère. Mais aussi, la surface occupée par ces "céanes" est relativement important (environ cinq mètres de diamètre) alors que les champs destinés à l'activité de maraîchage sont généralement de petite taille. Les "céane" sont exclusivement réservés aux maraîchages et ne sont réalisés que dans les zones où la nappe est vraiment peu profonde. C'est pourquoi ces ouvrages sont beaucoup plus répandus dans les villages qui se trouvent tout au tour du bas-fond comme Diayane. I-I-3-2 l'exploitation de type moderneL'exploitation moderne se fait à travers des forages qui alimentent des réservoirs tampon en béton armé en élévation sur plus d'une dizaine de mètres (photo 4). Photo 4 Le forage de Touba Peycouck Ces forages sont au nombre de quatre dans la localité et captent les aquifères les plus profonds. Leur rôle principal est d'assurer la fourniture en eau potable aux populations. Toutefois, trois des quatre forages (celui de Touba Peycouck, keur Mor Ndiaye et de Tawa Fall) assurent l'irrigation des périmètres maraîchers de ces villages. Ces quatre ouvrages sont : > le forage de Touba Peycouck Il a été financé à l'origine par une ONG Suisse et l'installation était assurée par Caritas. Le réservoir était alors d'une capacité de 19 m3. Mais, avec la croissance démographique, un autre réservoir de 100 m3 a été construit en 2000 avec la coopération Sénégalo-japonaise. Le forage, avec une profondeur de 171 mètres, capte le Paléocène. Il fonctionne à l'énergie électrique et a un débit d'exploitation de 25 m3/h. En plus du village de Touba Peycouck, il assure l'alimentation d'un périmètre maraîcher de 9,5 hectares et deux autres villages de la communauté rurale (Lélo et Koundane). > Le forage de Tawa Fall C'est un forage de 186 m de profondeur captant la couche marno-calcaire (Eocène). Le niveau statique est 69,02 m avec un débit d'exploitation de 45 m3/h et un réservoir d'une capacité de 100 m3. Le fonctionnement est assuré par un groupe électrogène. Il est financé par le POGVII en 2005. Ce forage desserve d'autres villages de la communauté rurale (Keur Simbara, Keur Daouda Cissé, Léona Thiaw, Keur Sarra Badiane) et un village de la communauté rurale de Jobass (Keur Ibra Fall). > Le forage de Koussoune Il a fini d'être équipé en 2000 ; c'est un projet qui a été piloté à la fois par BFP et Caritas. Il a un débit d'exploitation de 30 m3/h et le niveau statique est à 90 m. il puise sur le Paléocène et assure la fourniture en eau de neuf villages qui sont : Koussoune, Ki Thiaw Thiaw, Ki Yoba, Mbayène, Diayane, Keur Ndiour, Keur Lika, Fouth, Diamdiorokh. > Le forage de Keur Mor Ndiaye C'est une infrastructure réalisée en 2007 par le POGVII. Ce forage, avec une profondeur de 152 m capte la couche marno-calcaire correspondant à l'Eocène. Il a un débit d'exploitation de 23m3/h et un réservoir d'une capacité de 100m3. Il assure la fourniture en eau des trois villages que sont : Keur Mor, Keur Matar Ararame, Mbambara Keur Karamokho. La communauté rurale de Fandène est bien fournie en ressources hydriques. Celles-ci font l'objet d'une exploitation particulière à traves le maraîchage mais aussi la consommation par les populations. Cependant, on voit que pour les eaux souterraines, seuls le Paléocène, l'Eocène et le Continental Terminal sont exploités. Ces nappes sont relativement plus accessibles. I-II Les ressources pédologiquesLe sol résulte de l'association d'une fraction minérale issue de l'altération des roches et d'une fraction organique assurée par la couverture végétale. Il a des fonctions multiples qui sont : Des fonctions biologiques ; Des fonctions alimentaires ; Des fonctions d'échanges et de filtres ; Des fonctions de matériaux et de supports. (Ruellan, 1994) Il constitue donc une ressource naturelle renouvelable essentielle aux hommes qui peuvent en faire des usages multiples. Ceci pousse Ruellan (1994) à dire qu' « il n'y a pas de développement des sociétés sans utilisation des terres. ». Ainsi, la communauté rurale de Fandène a des potentialités énormes en matière de ressources pédologiques. Ces terres sont exploitées par des populations qui les ont acquises par des droits coutumiers bien avant l'entrée en vigueur de la loi de 1964 sur le Domaine National. Mais avec cette loi, la propriété familiale n'a plus de statut légal. Toutefois, la persistance de la coutume fait que la propriété familiale est tacitement tolérée par les autorités étatiques. De manière générale, trois types de sols qui offrent de réelles possibilités surtout en matière d'agriculture. > Les sols Deck Ces terres se localisent au centre et plus particulièrement dans le bas-fond. Ce sont des sols fertiles et faciles à travailler eu égard à leur richesse en bases échangeables et leur texture relativement équilibrée. La nappe étant peu profonde en cet endroit, ils sont très recherchés par les populations surtout pour les activités maraîchères. En effet, elles se localisent dans le bas-fond. Ainsi, comme il a été signalé ci-dessus, la fertilité de ces sols conjuguée à la nappe presque affleurant (5-10m) permet un grand développement de cette culture dans cette partie. > Les sols Deck-Dior Ils occupent les zones qui auréolent le bas-fond principal et les bas-fonds secondaires. Mais aussi, leur présence est beaucoup plus marquée au Nord-est. C'est un mélange de sol Deck et de sol Dior qui résulte du ruissellement partant des terres hautes vers les zones basses. Ils sont favorables au développement de l'arboriculture fruitière. Au niveau de ces sols, la nappe est plus profonde et l'importante portion de sable qu'ils contiennent fait que l'activité maraîchère n'est pas très développée. Les populations se tournent alors vers l'arboriculture fruitière d'où l'importance des plantations de manguiers. Il importe de noter du reste que le maraîchage et l'arboriculture sont en passe de devenir les principales formes de cultures dans la zone grâce aux importants revenus qu'ils procurent aux populations locales > Les sols Dior Ils occupent la plus grande partie de la communauté rurale surtout dans la partie sue et sont pauvres en matière organique et en bases échangeables. Ils sont en effet caractérisés par une extrême pauvreté et la nappe est généralement profonde. Par conséquent, ils ne sont pas très favorables au développement de l'activité maraîchère et de l'arboriculture fruitière. Mais, malgré cela, ils accueillent la plus grande partie des cultures arachidières, céréalières et de manioc. I-III Les ressources végétalesLa communauté rurale de Fandène a d'énormes potentialités en termes de ressources végétales qui d'une part contribuent à l'amélioration des conditions environnementales et d'autre part à créer des conditions d'épanouissement économique pour les populations qui en assurent l'exploitation. Ces ressources sont nombreuses et parmi les plus importantes, on peut citer : > Le rônier (Borassus aethiopum) qui est une espèce plantée et qui a fini par occuper une place importante dans le paysage de la localité. Sa présence est plus marquée dans la partie centrale et nord-est où les Sérères none dominent. C'est une espèce dont l'exploitation joue un rôle primordial dans le fonctionnement économique de la communauté rurale de Fandène notamment dans la zone centre et nord. En effet, toutes les parties de la plante sont utilisées par les populations1 et surtout pour les besoins artisanaux. Elle apporte des revenus économiques considérables qui contribuent à pallier l'insuffisance des rendements agricoles. > Le manguier, qui est aussi planté ; il vient après le rônier en terme de représentativité. Sa présence est notée partout à travers la zone mais surtout dans les parties proches du bas-fond principal et des bas-fonds affluents. Bien qu'il ne soit pas plus important que le rônier en termes de mise en valeur, le manguier connaît une exploitation plus partagée par les trois zones. Cette exploitation se fait à travers les fruits qui servent à la consommation locale mais aussi à la vente au niveau des marchés urbains. Le baobab (Adansonia digitata) est une espèce qui a une longue présence dans la collectivité locale. Avant l'accentuation des phénomènes de dégradation, il était caractérisé par une forte population. C'est un arbre qui connaît une grande exploitation. En effet, les feuilles sont cueillies et séchées. Après les avoir moulues, les femmes utilisent la poudre pour l'amélioration de la préparation du couscous et/ou pour la commercialisation dans les marchés urbains de Thiès ou dans les marchés hebdomadaires (les "loumas") comme Touba Toul. Les fruits aussi sont récoltés et vendus dans les mêmes lieux. Le tamarinier (Tamarindus indica) a suivi la même évolution que celle du baobab. Malgré son importance, il ne subsiste que quelques individus localisés particulièrement dans la zone centre et dans une moindre mesure la partie sud. Avec cette espèce, la mise en valeur est plus tournée vers la récolte des fruits. Signalons aussi que ses rameaux sont coupés et transformés en cure-dents ; produits commercialisés dans les marchés cités ci-dessus. 1 Cf. Annexe 3 Le Combretum micranthum (séxaw) aussi ; bien que sa population soit très entamée, il est très présent et est partie intégrante du paysage surtout dans le Gol. C'est les feuilles qui sont récoltées généralement par les femmes. Une partie est utilisée pour la préparation du petit-déjeuner et l'autre est destinée à la commercialisation. Il importe de noter que la liste est loin d'être exhaustive. Beaucoup d'espèces répertoriées dans la localité comme l'Eucalyptus, le jujubier (Zysufus mautiana) font aussi l'objet d'une exploitation. On le voit bien, la communauté rurale de Fandène a de grands atouts par rapport aux ressources végétales. Toutefois, ces ressources végétales sont sujettes à plusieurs types d'exploitations générant des revenus essentiels à la survie des populations. En définitive, la communauté rurale de Fandène possède d'énormes potentialités naturelles. Ces ressources naturelles sont exploitées par les populations locales. Ce qui permet d'assurer plus ou moins une assise économique nécessaire à leur bien-être. Toutefois, cette exploitation des ressources naturelles peut, si elle n'est pas rationnelle, contribuer à accentuer les phénomènes de dégradation. Chapitre II : Dégradation des ressources naturellesLes ressources naturelles jouent un rôle de premier ordre dans le fonctionnement économique de la communauté rurale de Fandène. Ainsi, cette exploitation des ressources naturelles conjuguée à des facteurs physiques va être à l'origine de phénomènes de dégradation. II-I Les ressources hydriquesLes ressources hydriques sont sujettes à plusieurs formes de dégradation. Ces phénomènes de dégradation sont dus à des facteurs. II-I-1 Les facteurs de la dégradationCes facteurs sont d'ordre physique mais aussi anthropique. II-I-1-1 Facteurs physiquesLa recharge des aquifères est assurée par une bonne pluviométrie qui garantie l'écoulement dans les bas-fonds et par conséquent une bonne infiltration. Or, la communauté rurale de Fandène, comme toutes les autres localités du domaine sahélien, a traversé une longue période caractérisée par un grand déficit pluviométrique2. Ceci est en phase avec les propos de M. Abdoulaye Faye professeur en hydrologie à l'UCAD cité par Desthieux (2000). Selon lui, « L'abaissement du niveau statique de ces dernières années est lié à la sécheresse et non pas à la surconsommation » et il ajoute que « ceci devra être confirmé par des études de recharge de la nappe ». Cela nous permet de comprendre au moins que le facteur de la baisse des nappes est moins fonction de son exploitation par les populations que le résultat d'une baisse généralisée de la pluviométrie. Cette baisse des précipitations va induire une réduction de l'écoulement, ce qui favorise l'ensablement des marigots et des bas-fonds. En fait, avec le déficit pluviométrique, la quantité d'eau mobilisée pour l'écoulement au niveau des bas-fonds est faible. Or le charriage des particules et de sable issues des sols Dior depuis des terres hautes est permanent. Ainsi, si l'écoulement n'est pas assez fort pour emporter ces particules qui se déposent, elles finissent par s'y accumuler. Cette accumulation constitue un blocage à la stagnation des eaux dans les marigots mais aussi réduit la capacité d'infiltration. 2 Cf. pp. 17-19 II-I-1-2 Facteurs anthropiquesLes facteurs anthropiques se lisent à travers les ouvrages réalisés et qui ont conduit à la diminution de l'écoulement et la stagnation des eaux dans les bas-fonds. La retenue de Keur Saïb Ndoye est un exemple pertinent. En effet, son installation a permis d'avoir une mare temporaire mais aussi a entrainé du même coup une diminution d'une grande partie du ruissellement qui alimentait le bas-fond de Fandène. De plus, concernant le rabattement de la nappe au niveau des puits, dans la plupart des cas, le facteur technique (Desthieux, 2000) est mis en cause. En effet, lors du creusement, un puits bien conçu doit être busé (les parois sont stabilisées en profondeur jusqu'à la nappe par du ciment ou des blocs de pierre) pour éviter un ensablement. Ainsi, beaucoup de villages étant dans l'incapacité de financer de tels ouvrages, les puits réalisés ont tendance à sécher. II-I-2 La dégradation des ressources hydriquesCette dégradation se voit à travers la baisse des nappes mais aussi l'ensablement des bas-fonds et des marigots. II-I-2-1 La baisse des nappesEn fait, les enquêtes que nous avons menées ont montré qu'il y a effectivement une relative baisse du niveau de la nappe. Les populations interrogées prennent repère sur les premiers puits qui ont été creusés dans les villages mais aussi les "céanes" pour quantifier cette baisse. Ainsi, dans les villages cités ci-dessous, les populations ont pu avoir des repères pour quantifier cette baisse des nappes. Pour les autres villages, cette baisse a bien été notée mais les personnes enquêtées n'ont pas donné de repères. > Keur Mor Ndiaye, qui a eu son premier puits en 1962 avec 5-6m mais qui est actuellement à plus de 15m. > Touba Peycouck qui a obtenu un puits de 6m en 1968 et qui est maintenant entre 14-15m. > Diayane avec une profondeur comprise entre 2 et 3m pour les "céanes" en 1976 et qui est descendue jusqu'à 7-10m. par ailleurs, le puits du village était à 9m en 1974 contre 13 à 14m aujourd'hui. > Mbayène dont le puits du village qui avait une profondeur de 8m en 1975 dépasse les 15 m maintenant. II-I-2-2 L'ensablementC'est un phénomène assez répandu et qui a atteint le bas-fond principal et les tronçons de bas-fond. Au niveau du tronçon qui traverse la zone sud, l'ampleur du phénomène a fait que la profondeur de la vallée a drastiquement diminué selon le témoignage des populations. Cela a occasionné la disparition du marigot presque permanente du côté de Keur Demba Ngoye Diakhaté. D'après ces populations, la disparition remonte dans les années 1980, de l'arrêt définitif des activités maraîchères dont l'irrigation était assurée par l'eau de la vallée et surtout d'un. Ainsi d'après le témoignage des populations, ce marigot a disparu et avec lui le maraîchage. De même, au niveau du bas-fond principal, on note des problèmes similaires. Là aussi, le phénomène d'ensablement est important. Comme il est déjà expliqué, sa position fait qu'il est le réceptacle des eaux de ruissellement qui charrient en même temps les particules de sable. Il est beaucoup plus accentué du côté de Diamdiorokh, à Diayane et dans une moindre mesure à Koussoune. II-I-3 Impact de la dégradationLa dégradation des ressources hydriques et particulièrement la baisse des nappes fait que beaucoup de puits tarissent en cours de saison sèche (mai, juin). Ainsi, les villageois sont confrontés durant cette période à des problèmes d'approvisionnement en eau. Il en est ainsi à Keur Mamarame, Keur Mory Mbaye, Same Ndiaye. Il faut noter que ces villages sont alimentés par le canal du lac de Guère. Mais, chaque village ne dispose que d'une seule borne fontaine qui est loin de satisfaire la population sans cesse croissante. Elle se tourne alors vers les puits qui finissent par subir la même pression. De plus, le phénomène d'ensablement réduit la capacité de rétention des eaux. Cette situation a conduit à l'assèchement de beaucoup de mares et marigots qui ne peuvent plus garder l'eau jusqu'à un mois dans la saison sèche réduisant ainsi la disponibilité des eaux de surface. On peut citer l'exemple du marigot de Keur Demba Ngoye Diakhaté, de Tawa Fall. Mais aussi beaucoup dans la zone centre comme le marigot Kondiassi à Keur Ndiour (qui veut dire : qui est là 12mois/12mois) qui s'est asséché, et Maha du côté de Mbayène qui était quasi permanent et qui ne fait plus qu'environ quatre mois dans la saison sèche. Ces phénomènes de dégradation ont eu une influence négative sur l'activité des populations et surtout le maraîchage. En effet, l'apport du sable au niveau du bas-fond fait que les sols Deck qui sont très favorables à l'activité maraîchère évoluent lentement en Deck-Dior. Or ce sol est défavorable à ce type de culture. L'ensablement est plus marqué vers le village de Niamdiorokh où tous les ménages enquêtés ont abandonné cette activité et, dans une moindre mesure, celui de Koussoune. II-II Les terres agricolesLe sol est une ressource naturelle essentielle aux hommes surtout aux sociétés rurales. Elles en font plusieurs usages dont les plus importants sont l'agriculture et la foresterie. Ces deux activités occupent une place centrale dans la Communauté Rurale de Fandène. Ce qui veut dire que le sol est une ressource essentielle dans le développement économique de la zone. Cependant, suite à leur mise en valeur, ces sols sont gravement modifiés. Ceci favorise l'apparition de phénomènes de dégradation tels que l'appauvrissement en matière organique qui conduit à un tassement superficiel et l'érosion. Toutes ces formes de dégradation débouchent sur la baisse de la fertilité. II-II-1 Les causes de la dégradationLa dégradation des sols dans la communauté rurale de Fandène est due à des facteurs multiples. Cependant, le système d'exploitation et la pression sur les terres sont les plus mis en cause. Ils sont responsables de la baisse du taux de matière organique contenues dans le sol, ce qui conduit à un tassement superficiel. Cette forme de dégradation facilite l'action des facteurs physiques tels que l'érosion. II-1-1 Les causes physiquesII-1-1-1 L'érosion« L'érosion est un phénomène naturel compensé par la formation de sols » (Lamy, 2001). En effet, le sol se forme naturellement à partir de l'altération de la roche mère. « C'est grâce à un bon équilibre entre la formation du sol, à partir de la roche, et l'érosion que de nombreux sols du monde ne s'épaississent pas trop » (Ruellan, 1994). Autrement dit, puisque les sols se forment continuellement, pour garder un équilibre, il faut que les horizons supérieurs soient érodés. En effet, les sols épais sont généralement pauvres d'un point de vue chimique. « Il y a dégradation quand l'érosion va plus vite que la formation du sol à partir de la roche (le sol perd ses couches superficielles les plus fertiles et s'amincit) ou quand les propriétés biologiques et physico-chimiques des sols, utilisées par les besoins des hommes, n'ont plus le temps de se renouveler naturellement ou ne sont pas renouvelées artificiellement par l'homme : les sols s'épuisent ». (Ruellan, 1994). Autrement dit, ce phénomène érosif devient dangereux quand il est plus important que l'épaississement du sol et la reconstitution des horizons organiques et biologiques de surface. Cette érosion est en étroite relation avec la diminution de la couverture végétale. En effet, comme il a été déjà expliqué, le paysage de la Communauté Rurale de Fandène a connu de très fortes modifications au fil du temps. La diminution de la végétation et le tassement des sols sont les corollaires de ces modifications. Ainsi l'érosion agit de manière beaucoup plus rapide et efficace sur ces terres dénudées et qui ont subi un tassement superficiel. En fait, dans la zone sahélienne, le ruissellement joue un rôle important dans ce processus d'érosion. La pluviométrie qui est comprise entre 400mm et 500mm est faible (relativement) mais « La fréquence et l'intensité des pluies lui confèrent un effet érosif important » (Enda Graf, 1992). Ces pluies, souvent intenses en tombant sur le sol, désagrègent les particules et les projettent assez loin. L'entraînement des matériaux désagrégés est assuré par le ruissellement. De même, «Lorsque les précipitations sont très intenses, le débit de la pluie par unité de surface devient supérieur à la capacité d'infiltration de la terre ; il se constitue alors à la surface une nappe d'eau plus ou moins épaisse qui va s'écouler vers l'affluent le plus voisin. » Fournier Frédéric et Hénin Stéphane, (2008). Cette érosion en nappe est responsable de l'emportement des particules fines et les substances nutritives nécessaires à la bonne fertilité des sols. Cette forme d'érosion est aussi responsable de la couleur des sols, qui est blanchâtre au niveau des zones proches des bas-fonds, situées sur les terres hautes. On les rencontre dans le Nord-est entre Keur Mamarame et Sam Ndiaye et le village de Thialé. Mais aussi dans toutes les zones où passent le bas-fond et ses affluents. (Ces zones étant caractérisées par des pentes douces et peu boisées). Au niveau des bas-fonds, l'érosion se manifeste « sous forme de croûte de battance » (Desthieux, 2000). En effet, ces parties sont caractérisées par des sols sablo-limoneux, pauvres en matière organique et argile. Après, les fortes pluies de l'hivernage provoquent une désagrégation des particules du sol. Cette déstructuration se produit avec une ségrégation des particules. Les éléments les plus grossiers se trouvant en bas et les plus fines en surface. Ceux-ci colmatent les pores. Ils forment ainsi une couche cimentée d'une cohésion très forte, perturbant énormément la porosité du sol. Cela rend très difficile l'exploitation agricole dans cette partie et, en outre, accélère les actions de l'érosion éolienne et hydrique du fait de l'imperméabilité du sol. L'érosion éolienne aussi est un facteur non négligeable eu égard à l'importance de la vitesse du vent. En effet, l'harmattan avec une forte composante Est souffle de janvier à avril avec des vitesses atteignant plus de 17 km/h (voir tableau n°1) sur des terres dépourvues de l'essentiel de la protection végétale. Ainsi l'essentiel de la partie arable des terres est emporté par le vannage. II-II-1-2 L'ingérence anthropiquesII-II- 1-2-1 Le système d'exploitation des terres II-II- 1-2-1-1 Bouleversement du système traditionnel En fait, avec ce système, la gestion coutumière du foncier prévalait. Les terres étaient gérées par le chef de carré. En ce temps, « C'était le ndiel (champ collectif) qu'on connaissait. Tout le carré sans exception se rencontrait dans un seul champ et travaillait. Ceci se faisait en hivernage. C'est le chef de carré qui gérait directement ses greniers. » (Enda Graf Sahel, 1992). C'est dire qu'il n'y avait pas de pression sur les sols. Les populations se contentaient de peu pour vivre. L'argent des récoltes permettait essentiellement d'acheter des vaches pour accroître le cheptel. Ce cheptel était laissé dans les champs en saison sèche. Ce qui assurait une fertilisation de ces terres. Mais, d'après le témoignage des populations recueilli par Enda Graf Sahel (1992), «C'est la loi sur le domaine national qui a tout bousculé. Peut-être qu'elle est venue pour faire du bien mais elle a eu comme effet qu'un chef de carré ne peut plus gérer sa terre comme avant ». Ainsi, cette loi a rompu le travail collectif et a poussé les populations à se partager les terres. Dès lors, pour satisfaire ses besoins individuels, le paysan est obligé de travailler la terre même si celle-ci est fatiguée. Dans le même temps, avec la scolarisation des enfants, les vaches dont ils s'occupaient sont confiées aux peulhs, et la fertilisation des champs par les animaux ne se fait plus. Ce bouleversement du système traditionnel est un facteur explicatif de la baisse de la fertilité. Mais il est aussi responsable des méthodes actuelles de mise en valeur agricole qui contribuent beaucoup à la dégradation des sols. II-II- 1-2-1-2 Les méthodes de culture :L'exploitation agricole joue un grand rôle dans la dégradation des ressources pédologiques. Beaucoup de personnes interrogées soutiennent que le mode de mise en valeur actuelle des sols basé sur l'utilisation des machines telles que les semoirs, houes occidentales... est un facteur non négligeable de la dégradation des sols. En effet, pour que leurs actions de sarclage ou semis soient efficaces, il faut bien défricher le champ. Il faut veiller à ce qu'il n'ait aucun obstacle qui puisse gêner. De ce fait, la couverture ligneuse est enlevée complètement, de même que les mauvaises herbes qui doivent en se décomposant servir d'humus. De plus, les principales spéculations sont le mil, l'arachide et le niébé. Ces cultures sont saisonnières et après les récoltes, tout est enlevé. Pour le mil, les tiges serviront à l'entretient des concessions; les feuilles d'arachide et de niébé seront données en fourrage au bétail. Ainsi il reste un champ dénudé, dépourvu de matière organique. II-II- 1-2-1-3 L'abus de la monocultureLa monoculture est la culture unique ou largement prépondérante d'une espèce unique. Elle est aussi un facteur important de la de la dégradation des sols. En effet, avec le bouleversement du système traditionnel, les populations ont abandonné les cultures vivrières au profit des cultures de rente et surtout l'arachide. Mais, avec la conjoncture internationale, la filière arachidière a connu beaucoup de problèmes dans les années 1980. En conséquence, les paysans se sont tournés vers la culture du manioc. Ceci concorde avec l'affirmation des populations interrogées qui soutiennent qu'avec la crise de l'arachide, elles ont adopté le manioc. Parce que permettant aux populations rurales de disposer de revenus substantiels servant à subvenir à leurs besoins, le manioc est mis en culture de manière continue parfois sur une durée de 7 ans. Ceci contribue à fatiguer les terres avec comme conséquence la baisse de fertilité. II-II-1- 2-2 La pression sur les solsII-II- 1-2-2-1 La croissance démographiqueElle est en étroite relation avec la pression sur les terres. D'après le témoignage des populations enquêtées et qui concorde avec l'étude d'Enda Graf Sahel (1992), le chef de carré qui était responsable des terres ciblait les champs fertiles pour l'exploitation agricole. Celles qui montraient des signes d'épuisement étaient reposées. Ce système permettait de maintenir une relative stabilité des sols. Mais actuellement avec l'agrandissement de la famille, la pression devient de plus en plus importante. . En effet, la population de la communauté rurale était de 9337 habitants en 1981. En 2006 elle est estimée à 22780 habitants soit une augmentation de plus de 59% (figure 8). Cette augmentation de la population va forcément avoir des répercussions sur l'espace cultivé. Ainsi il a fallu procéder à la redistribution des terres. D'où la réduction des surfaces cultivables pour chaque membre de famille. Ce phénomène est exacerbé par la proximité avec la ville de Thiès. Figure 5 L'évolution de la population de la communauté rurale de Fandène de 1981 à 2006 25000 20000 15000 Série1 10000 5000 0 1981 1988 2003 2006 Source : S. Ndione (2007), modifié II-1- 2-2-2 L'avancée du front urbainLa pression sur les terres est aussi liée à la position de la commune de Thiès qui est presque auréolée par la communauté rurale de Fandène. De ce fait, la croissance urbaine se fait au détriment de cette dernière. De même, les citadins de plus en plus viennent acheter de grands espaces au niveau de la zone soit pour en faire des habitations, soit pour développer des activités économiques surtout dans la filière avicole. Ainsi, pour ne pas perdre leurs terres, les populations préfèrent les vendre à ces citadins ou procéder à leur lotissement. Ceci est très fréquent dans les zones périurbaines surtout au sud où on note dans beaucoup de champs la présence de bornes indiquant qu'ils ont été déjà lotis. D'où la diminution notable des terres disponibles pour les activités agricoles accentuant la pression sur celles disponibles. Ainsi, la croissance démographique et l'avancée du front urbain constituent des facteurs essentiels de dégradation des sols. En effet, elles provoquent une étroitesse des terres qui pousse les populations à exercer une plus grande pression sur celles-ci. La lecture des tableaux ci-dessous (n°7 et n°8) concernant la pratique de la jachère dans la communauté rurale nous permet de mieux comprendre ce fait. Dans la zone centre, 75% des ménages enquêtés pratiquent la jachère. Ainsi les terres qui montrent des signes de fatigue sont généralement reposées. Leur relatif éloignement par rapport à la ville de Thiès peut en être l'explication. Mais, il faut aussi prendre en compte le fait que ces populations soient les premiers habitants de la communauté rurale. De ce fait, elles disposent naturellement de plus de terres que les autres. Par contre, dans la zone sud, 3 des 4 villages enquêtés sont périurbains et le taux de ménages pratiquant la jachère est faible. Il s'agit de Touba Peycouck (13,3%), de Tawa Fall (16,7%) et de Keur Mor Ndiaye (14,3%). Cette pression sur les terres est liée à l'avancée du front urbain. La zone nord-est présente une particularité. Sur tous les ménages enquêtés, aucun ne pratique la jachère (tableau n°14). Pour le village de Lalane, c'est dans une moindre mesure sa proximité avec la commune. Mais pour les autres (Same Ndiaye, Keur Mamarame, Keur Mory Mbaye), ils en sont relativement éloignés. La cause est moins la proximité avec le centre urbain qu'un rapprochement de ces villages les uns par rapport aux autres. De ce fait, chacun dispose de peu de terres et n'a que de minces possibilités d'extension. Ainsi, avec la l'explosion démographique, la pression s'accentue sur les sols. Tableau 6 pratique de la jachère dans la zone centre
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 Tableau 7 Pratique de la jachère dans la zone Sud
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 Le système d'exploitation et la pression sur les sols sont deux facteurs essentiels puisqu'ils ont comme corollaire : > L'appauvrissement du sol en matière organique Cette matière organique est un élément indispensable au bon fonctionnement des terres et de leur fertilité vis-à-vis des activités agricoles. Selon Ruellan (1994), « La matière organique est également source d'une bonne agrégation, fine, poreuse, stable et d'une bonne porosité indispensable à la circulation des eaux et des gaz, à la pénétration des racines et à l'activité biologique ; en outre, elle est source de réservoir de nombre d'éléments nutritifs (azote, phosphore, potassium, calcium...)». Or, les méthodes de culture, surtout le sarclage qui fait qu'après les récoltes, les champs restent trop longtemps dénudés (durant toute la saison sèche) et la pression exercée sur les sols due au manque de terres font que cette matière organique n'a plus le temps de se renouveler correctement. Ainsi elle diminue et peut conduire à un tassement superficiel. > Le tassement superficiel : Il est en étroite relation avec cette diminution du taux de matière organique consécutif à la disparition de la couverture végétale. Ainsi, « Après le défrichement des terres que l'on met en culture : la suppression de la végétation naturelle provoque des baisses d'activités biologiques ; il s'en suit que les tubulures et les cavités créées et recréées en permanence par les racines, par les vers de terre, par les fourmis...et autres termites se font moins souvent ; de même les taux de matière organique, qui facilitent la formation des agrégats, des mottes, diminuent fortement : les structures donc les porosités s'effondrent. (Ruellan, 1994)». Or, le sol possède une porosité naturelle qui est le résultat de ses constituants (argiles, limons, sables), de ses agrégations et de ses activités biologiques. Cette porosité est essentiellement responsable des fonctions nutritives des sols. Avec le phénomène de tassement, la porosité se perd ou diminue. Cependant, d'après Ruellan (1994), «La porosité exprime la richesse biologique et organique du sol ; elle exprime l'accessibilité des éléments nutritifs présents dans le sol. Le tassement rend inutilisable par les plantes une bonne partie des éléments nutritifs du sol, y compris ceux apportés par l'homme sous forme d'engrais minéraux ». Cela exercera une grande influence sur la fertilité des sols qui aura tendance à baisser, puisque même les amendements apportés de manière artificielle ne pourront pas être utilisés par les plantes. Ainsi, dans la communauté rurale de Fandène, la plupart des personnes interrogées reconnaissent avoir constaté une baisse des rendements due à la compaction des sols. En effet, ce tassement est responsable de la mauvaise germination des graines. Même ceux qui ont pu germer ont une croissance ralentie du fait de cette compaction du sol. II-II-2 Les formes de dégradation des sols:Les enquêtes menées ont montré qu'il y a une dégradation de la couverture pédologique de la Communauté Rurale de Fandène. En effet, toutes les personnes interrogées ont relevé des problèmes liés à la dégradation des sols. Mais, la forme et l'intensité de cette dégradation varient d'une zone à une autre (tableau 7) et sont en étroite relation avec le type de sol qui est mis en cause. Ainsi, le tableau n°9 montre qu'au niveau de la zone Sud oüdominent les sols Dior, plus de 70% des ménages enquêtés affirment être confrontés à la pauvreté des sols en matière organique. Ce qui favorise un tassement qui débouche sur une baisse de la fertilité. Ceci est en phase avec les écrits de Desthieux (2000) qui évalue ce taux à 0,2% dans la zone. Cette forme de dégradation est aussi présente dans les autres zones mais n'a pas une aussi grande ampleur. Elle est très souvent liée à la surexploitation c'est-à-dire à la pression sur les sols. De même il ya aussi au niveau des sols Dior le vent qui agit surtout en saison sèche. En effet, avec la diminution de la couverture sylvestre, la couverture pédologique est à la merci du vent qui peut atteindre une vitesse de plus de 19 km/h entre les mois de février, mars avril et mai (annexe 5). Durant cette période, le vent s'exerce sur des surfaces nues et emporte parfois l'essentiel de la partie arable, ne laissant que des parties très dures et souvent difficiles à exploiter. Tableau 8 la dégradation des sols de la zone sud de la communauté rurale de Fandène
Source : Les enquêtes de Bâ, Y. 2010 Dans la partie centrale et Nord-est de la Communauté Rurale, les sols ferrugineux lessivés sur cuirasse sont dominants. Ils sont caractérisés par la présence d'une cuirasse ferralitique située entre 50cm et 1m de profondeur. Ces sols connaissent une dégradation très avancée. Les tableaux n°10 et n°11 montrent que même si la première forme de dégradation citée ci-dessus est très présente dans cette partie avec plus de 70%, l'affleurement de la cuirasse ferralitique est caractéristique de la dégradation. En effet, plus da la moitié des ménages enquêtés dans la partie centrale soit 70% et 42,1% dans la zone nord-est sont confrontés à ce type de dégradation. On note aussi l'importance de l'érosion hydrique qui concerne cette fois-ci les zones se situant à proximité du bas-fond au centre de la communauté rurale mais aussi des tronçons qui constituent ses affluents. Beaucoup de personnes interrogées dans cette partie reconnaissent être confrontées à cette forme de dégradation. En effet, après des pluies de forte intensité, les eaux ruissellent des hautes terres vers le bas-fond. Ainsi les particules et les éléments nutritifs du sol sont emportés. Ceci contribue énormément à la baisse de fertilité des sols. L'érosion éolienne est aussi relativement importante et est liée à l'action du vent sur les sols Dior surtout en saison sèche. Ce phénomène d'érosion entraine les particules de sable qui proviennent des terres hautes et qui viennent se déposer au niveau du bas-fond. Par conséquent, toutes les terres qui se situent tout autour sont affectées par le phénomène d'ensablement. Ainsi, 27,6% des ménages interrogés dans la zone centre sont confrontés à ce problème. La localisation de cette forme de dégradation dans la partie centrale est liée à la présence du bas-fond en cet endroit. Tableau 9 : la dégradation des sols de la zone centre de la communauté rurale de Fandène
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 Tableau 10 La dégradation des sols dans la zone Nord-est de la communauté rurale de Fandène
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 II-II- 3 L'impact de la dégradationL'évaluation de la dégradation des sols dans la communauté rurale de Fandène permet de constater qu'elle est très importante. Elle va avoir un impact sur les activités des populations. Cet impact va de pair avec l'intensité et la forme de dégradation mise en cause. > Au sud par exemple, la forme de dégradation la plus significative est l'appauvrissement du sol en matière organique qui a comme corollaire une baisse de la fertilité. Ainsi, les récoltes sont généralement faibles mais tout de même, les populations continuent à l'exploiter. Il n'y a pas eu par conséquent d'abandon de terres. C'est peut-être aussi lié au manque de terres dû à sa proximité avec la commune. > Par contre, au nord-est et au centre, respectivement 28,6% et 32,2% des ménages enquêtés (tableau 13 et 14) ont déjà abandonné des terres. La forme de dégradation mise en cause est l'affleurement de la cuirasse. Comme il a été déjà expliqué, la zone Nord-est et Ouest de la Communauté Rurale de Fandène est marquée par la prédominance des sols ferrugineux tropicaux lessivés sur cuirasse. De même, cette partie présentait une végétation dense qui a presque disparu. Ainsi, avec la diminution de la couverture végétale, l'érosion des horizons supérieurs se fait de manière efficace. La cuirasse qui en résulte est une « cuirasse de dégagement » puisqu'elle résulte du balayage de l'horizon superficiel A et de l'affleurement de l'horizon B du sol. Ceci concorde avec l'explication de J. Demangeot (1976). Selon lui, « L'horizon A du sol évolue d'une part en s'appauvrissant en silice et en base sous l'action du lessivage, d'autre part en s'enrichissant par l'afflux des oxydes métalliques, il devient cuirasse ». Ce balayage des horizons superficiels est assuré en hivernage par la pluie. En effet, cette zone est le prolongement des plateaux de Thiès. Par conséquent, l'érosion hydrique à travers le ruissellement sur ces pentes est très importante. Tableau 11 l'abandon de terres dans la zone Nord-est
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 Tableau 12 l'abandon des terres dans la zone Centre
Source : Les enquêtes de Bâ Y. 2010 Ainsi, dans ces parties de la Communauté Rurale, les sols sont devenus inutilisables par les agriculteurs (photo 5). Ce sont des sols stériles qui ne se prêtent plus à l'agriculture. Ce qui constitue une perte énorme en terres arables. Photo 5 Affleurement de la cuirasse dans le Gol Ainsi, des solutions durables s'imposent pour la maîtrise de l'affleurement de la cuirasse. Il faut noter que, même le couloir étroit comportant des terres cultivables, au Nordest renfermant les villages de Thialé Keur Mory Mbaye, de Keur Assane Ndiaye, de Keur Mamarame et Sam Ndiaye qui fait quelques kilomètres est en train d'être touché par ce phénomène. En effet, le ruissellement y est assez important et des petits blocs de pierres ont commencé à apparaître. Les personnes enquêtées dans ces villages soulignent l'existence de ces blocs de pierres et les considèrent comme de grands obstacles au bon déroulement de leurs activités agricoles. En effet, ils contribuent à la détérioration du matériel agricole. II-III Le couvert végétal :La communauté rurale de Fandène est caractérisait par une dégradation avancée des ressources végétales. Les facteurs physiques et anthropiques sont considérés comme principaux responsables de ce phénomène. II-III-1 Les facteurs de la dégradationII-III-1-1 Les facteurs physiquesIl s'agit d'expliquer les facteurs physiques ayant contribué à la dégradation des espèces végétales. Pour cela nous allons prendre en compte l'évolution de la pluviométrie de 1961 à 2000. II-III-1-2-1 Méthode :C'est la station de synoptique de Thiès qui est choisie pour la base de données puisque la communauté rurale de Fandène se trouve dans son rayon d'action. Les données pluviométriques notamment les totaux annuels vont de 1960 à 2000, soit un espace temporel de 40 ans. Pour l'analyse de la pluviométrie, nous avons calculé l'Ecart Moyen annuel et la Normale 1961-1990 est prise comme référence. Elle est de 490.9mm.
Où E.M= Ecart Moyen en %, P la moyenne pluviométrique de la série (ici il s'agit de la normale, et Pi le total pluviométrique de l'année i). (Dacosta, cité par Lake et al, 2000). Figure 6 Evolution de l'Ecart Moyen annuelle de 1961 à 2000 (station de Thiès) -100 -20 -40 -60 -80 80 40 60 20 0 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 EM EM Linéaire (EM) Cet Ecart Moyen nous permet d'individualiser des années excédentaires et déficitaires. Leur classification fait ressortir l'intensité de la déficience mais aussi de l'excédent. Il s'agit de 5 classes d'amplitude égale. Puisque la série comporte une donnée qui risque de perturber son homogénéité, on préfère l'isoler. Il s'agit de l'année 1979 avec -86,5% L'amplitude est obtenue en faisant une soustraction entre la valeur la plus élevée (66,9%) et la plus faible de la série (-53,6%). On aura : 66,9-(-53,6) = 120,5. Le résultat de cette soustraction est divisé par le nombre de classes (5). 21 représente l'amplitude de classe. Tableau 13 : Classification de l'Ecart Moyen annuel de 1961 à 2000
II-I-1-2-2 RésultatsLa comparaison des totaux pluviométriques annuels par rapport à la Normale 1961- 1990 permet de mettre en évidence 5 classes (tableau 16). Comme le montre ce tableau, on a des classes très déficitaire, moyennement déficitaire, moyenne, moyennement excédentaire, et très excédentaire. Figure 7 L'écart moyen annuel 1961-2000 Fréquences
très déficitaire moyennement moyenne moyennement très déficitaire excédentaire excédentaire La figure n°7 montre que la plus grande partie de la série (plus de 50%) est occupé par les classes très déficitaire et moyennement déficitaire avec 26% pour chacune. La classe moyenne vient en deuxième position avec 23%. Par contre, celles moyennement excédentaire et très excédentaire sont faiblement représentées avec respectivement 18 et 8%. Ceci permet de conclure que dans la communauté rurale de Fandène, la période 1960- 2000 est caractérisée de manière générale par un déficit pluviométrique. Mais ce déficit connaît des phases d'intensification et d'atténuation beaucoup plus mise en évidence parla figure n°6. De même, la figure n°6 décrit l'allure générale de la série mais aussi la manière dont les années excédentaires et déficitaires se succèdent. En effet, l'analyse de la figure n°6 fait ressortir que la période 1961-1969 est humide avec une succession d'années excédentaires. Iiy a même trois années très excédentaires à savoir : 1962 ; 1964 ; 1969. C'est seule 1968 qui constitue une année très déficitaire ; 1968 et 1971 forment des années déficitaires plus ou moins isolées. De plus, on a une période déficitaire (1972-1973) interrompue par deux années excédentaires (1974-1975). Ensuite débute une longue période sèche qui va de 1976 à 1998 qui n'est perturbée que par quelques années humides (1988-1989 et 1995). Cette période est aussi marquée par des années très déficitaires qui se succèdent parfois. Il s'agit de 1983-1984 et 1991-1993. II-III-1-2-3 Impact de la pluviométrieIl est possible d'établir un lien entre la baisse de la pluviométrie et la dégradation des espèces végétales. Les problèmes liés au déficit pluviométrique ont commencé à être remarqués depuis 1968 et ont persisté jusqu'en 1998. Ceci est en phase avec le témoignage des populations enquêtées. En effet, les années 1970 sont prises comme repère pour le début de l'apparition de ces phénomènes. Ces populations les appellent "les années de békor" c'està-dire la sécheresse. Ainsi cette sécheresse a beaucoup influé sur l'évolution du paysage de la Communauté rurale de Fandène. À cause du déficit hydrique, la recharge des nappes n'est plus assurée de manière régulière et beaucoup d'arbres ne pouvant pas s'adapter à ces conditions ont séché sur pied et ont fini par disparaître. Ce qui explique qu'un nombre important d'espèces ait complètement disparu ou bien que leur effectif ait diminué considérablement. On le voit bien, la dégradation de la végétation dans la communauté rurale de Fandène est très avancée. Mais aussi, les facteurs mis en cause sont surtout d'ordre anthropique. Les facteurs physiques n'ont contribué qu'à accentuer le phénomène puisque le processus de dégradation a été enclenché bien avant la péjoration des conditions climatiques. Il faut noter aussi que cette dégradation du couvert végétal a une influence sur l'état des sols. II-III-1-2 Facteurs anthropiques :Il est clair que le paysage da la communauté rurale a connu de fortes modifications au cours du temps. Ces modifications sont liées à beaucoup de facteurs dont l'exploitation agricole et des espèces végétales, mais aussi à l'élevage. II-III-1-2-1 La mise en valeur agricole :La dégradation de la végétation de la communauté rurale de Fandène a débuté il y a longtemps (70-80 ans) avec la stabilisation de la zone par les Français et la fixation définitive de ces premiers habitants. Cette dégradation est en droite ligne avec l'augmentation des superficies cultivées. Ainsi, «dans les pays en voie de développement, [...] La première cause de déforestation est l'extension des terres agricoles». (Lamy, 2001) De plus avec la sédentarisation, on assiste à un développement plus fulgurent de l'activité agricole. En effet, selon Enda Graf Sahel (1992), «La population s'est lentement accrue, et avec elle les surfaces cultivées. C'est d'abord le Dior qui a été le plus intensément exploité ensuite le Gol dont le défrichement remonte à 70-80 ans. La forêt comme barrière naturelle ne se justifiait plus, elle pouvait largement être ouverte ». Cette dynamique va se poursuivre de manière progressive et aura une plus grande ampleur surtout avec la croissance démographique. Après l'exploitation du Dior conduisant à sa dégradation, les populations se sont rabattues sur la vallée qui a fini par connaître le même sort. Ensuite les elles se sont sédentarisées petit-à-petit autour des bas-fonds en remplaçant la forêt dense par des vergers et des terres agricoles. De même, l'exemple du village de Touba Peycouck est aussi très illustratif. En 2000, un grand nombre de manguiers a été littéralement coupé au profit d'un aménagement agricole de 9,5 hectares destiné aux activités maraîchères. II-III-1-2-2 Les activités de cueilletteLes enquêtes ont montré que les populations de la Communauté Rurale font plusieurs usages de la végétation pour satisfaire leurs besoins. Parmi ces usages les activités de cueillette regroupant l'énergie domestique, la récolte foliaire et la pharmacopée traditionnelle. > L'énergie domestique La production d'énergie domestique se révèle être la plus significative et la plus sensible à la dégradation. C'est sans doute pour cette raison qu'elle est considérée par Lamy (2001) comme le deuxième facteur lié à la dégradation. En effet, 90% des ménages enquêtés utilisent, pour les deux repas de la journée (le déjeuner et le dîner), le bois comme combustible. Les autres, soit 10% utilisent, exclusivement cette source d'énergie pour la cuisson. L'utilisation d'une autre source d'énergie comme le gaz butane est réservée à la préparation de petits repas tels que le petit-déjeuner. Ceci est dû au fait que, pendant l'année scolaire, ce moyen demeure le plus rapide pour ne pas retarder les écoliers. De même, pendant la saison des pluies, avec l'effet de l'humidité, l'utilisation du bois devient très difficile au petit matin. Or, les gens doivent se rendre très tôt aux champs. Ce qui justifie à ce niveau l'utilisation de ce combustible. Par ailleurs, certaines études faites au niveau de la zone, particulièrement dans la partie centrale et Nord et surtout dans le Gol ont montré que sa proximité avec la ville de Thiès est un facteur non négligeable ayant contribué à la disparition de l'essentiel du couvert végétal. En effet, la croissance de cette ville s'est accompagnée d'une forte demande en combustible ligneux. Ainsi, après l'arrêt des activités agricoles dans cette partie, « les arbres n'étant plus aussi bien entretenus, entrèrent des charbonniers guinéens » (Enda Graf Sahel, 1992). Cette zone est restée pendant un certain temps pourvoyeuse de combustible ligneux. Ainsi, la sécheresse qui a été très souvent indexée n'a joué qu'un rôle mineur au regard des coupes sauvages qui étaient destinées à la vente. C'est ainsi que « cette zone fut donc [...] mise à nu par les bûcherons pour prendre l'aspect de terrain dégradé qu'il a aujourd'hui » (Desthieux, 2000). > L'exploitation foliaire Elle concerne l'exploitation directe des ressources végétales à travers les feuilles des arbres. Cette activité a toujours existé dans la communauté rurale de Fandène mais elle a pris une ampleur considérable suite aux difficultés rencontrées dans le domaine agricole. En effet, la succession d'années où la pluviométrie est largement déficitaire dans les années 1970 a porté un coup énorme à l'agriculture. Les rendements obtenus sont pour la plupart très faibles et ne permettent pas de régler les problèmes des populations. Ainsi, pour subvenir à leurs besoins, la récolte des feuilles a été pratiquée à des fins mercantiles. Ce qui justifie par exemple l'exploitation abusive des feuilles du baobab (Adansonia digitata), du Combretum micranthum et beaucoup d'autre espèces. > La pharmacopée traditionnelle : Elle concerne l'ensemble des remèdes obtenus de manière traditionnelle. En effet, comme il a été dit plus haut, la communauté rurale regorge d'espèces très rares ayant des vertus curatives. De la sorte, une forte pression est exercée sur ces arbres. Les personnes s'adonnant à cette activité sont intéressées par : l'écorce, les feuilles et les racines. En somme, toutes les parties de la plante sont utilisées. Ce qui la conduit à une mort certaine. C'est dans ce contexte que la plupart des grands arbres ont presque ou complètement disparu. II-III-1-2-3 L'élevageLa plupart des personnes interrogées soutiennent que l'élevage est une activité qui contribue beaucoup à la dégradation de la végétation. En effet, pendant la saison sèche, la raréfaction du fourrage pousse les éleveurs à couper les branches terminales des arbres pour le donner en alimentation au bétail. Avec la sécheresse, la bonne régénération des branches coupées est souvent compromise. De ce fait, la plupart des arbres sèchent sur pied et finissent par mourir ou être abattus. Ceci est beaucoup plus fréquent dans les zones de pâturage intensif (la partie ouest du village de Lalane, dans le Gol...). C'est pourquoi, Desthieux (2000) affirme que : « l'élevage a une responsabilité importante dans le processus de déboisement » II-II-2 L'évolution du paysage de la communauté ruraleLes écrits portant sur la zone décrivent une forte couverture végétale surtout avant l'arrivée des Européens. A l'origine, la Communauté Rurale était caractérisée par trois zones abritant des paysages différents (Enda Graf, Sahel, 1992). Mais ces paysages ont été fortement transformés. En effet, le Gol était une vraie forêt impénétrable avec de grands arbres et des lianes. Les animaux sauvages y vivaient en grand nombre. La vallée aussi abritait une forêt dense avec des terres en permanence humides. Les marigots étaient presque permanents et les zones basses n'étaient pas aussi cultivées ni habitées qu'aujourd'hui. Le Dior servait d'habitation, de zone de culture, mais aussi de pâturage. Il abritait une savane fortement boisée dans les parties où l'on ne cultivait pas (Enda Graf, Sahel, 1999) De même, le témoignage de la plupart des personnes interrogées concorde avec cette description. Dans toutes les zones enquêtées, les populations ont noté une dégradation très avancée des espèces végétales. Près de 90% de la population enquêtée soutient que jusque dans les années 1970, la zone disposait d'une végétation riche et variée. Elles témoignent en outre qu'avant cette période, la zone présentait une végétation très dense avec beaucoup d'espèces. Les arbres appelés "thiossanes" qui sont très souvent de grande taille et ayant beaucoup de vertus, surtout curatives, y étaient très présents. L'exemple du village de Diayane est révélateur. Ce village est composé de deux hameaux séparés par un terrain vide qui fait environ 100 m. Les populations affirment qu'à l'origine, pour aller d'un hameau à un autre, il fallait se frayer un chemin à travers de grandes broussailles et des lianes. Il en est de même pour le village de Tawa Fall localisé au Sud de la Communauté Rurale. Il est séparé de celui de Keur Daouda par le tronçon de bas-fond qui part du sud de la CR et qui rejoint celui de Fandène dans le centre. Les populations soutiennent qu'avant l'accentuation de la dégradation, les deux villages ne pouvaient pas s'apercevoir. Mais maintenant ceci est possible. La zone présentait des potentialités naturelles qui la prédisposaient à une végétation très dense. En effet, l'existence de mares quasi permanentes surtout dans la zone centre et des vallées où l'écoulement était continu, permettaient le développement d'une savane boisée avec beaucoup d'espèces. Cette eau stagnante permettait de maintenir le niveau des nappes favorisant ainsi un grand développement des arbres. Certains ménages interrogés ont soutenu avoir même pratiqué de la riziculture au niveau de la vallée. Or, cette culture demande une grande disponibilité en eau. Ceci nous donne une idée de l'humidité qui caractérisait la zone. Ceci concorde avec les écrits de Desthieux (2000) qui affirme que « Le paysage de la zone a beaucoup évolué au cours du temps. Avant que les Français ne colonisent la région, le territoire était recouvert d'une forêt très dense particulièrement dans le Gol et la vallée était en permanence humide ». Par ailleurs, la zone centre de la Communauté Rurale est un prolongement du plateau de Thiès. Selon Desthieux (2000), il y a 50 ans, « le plateau de Thiès et les collines étaient couverts par une savane arborée assez dense et constituaient les forêts classées de Pout et de Thiès ». A l'heure actuelle, les ressources végétales sont affectées par une dégradation avancée. La plupart des personnes enquêtées appréhendent cette dégradation à travers la disparition de la plus grande partie du couvert végétal. C'est ainsi que la population a constaté des arbres qui ont complètement disparu de la zone. Il s'agissait de grands arbres dont l'importance n'est plus à démonter (fonctions alimentaires, médicinales,...). Pour la plupart, ils n'ont pas pu s'adapter aux conditions climatiques qui prévalent actuellement. Ainsi, le témoignage des populations locales a permis de noter que beaucoup d'espèces qui étaient alors très présentes dans la zone ont vu leur nombre diminuer considérablement. On peur en citer : le Diospyros mespiliformis (Alome), le Spondias monbin (Sob), Ostrioderris stuhlmanii (Bèr), l'Acacia albida (Kad), Ceiba pentandra (benténier), le Parinari macrophyla (Nèw), l'Alphania senegalensis (xéwar), le Gordila pinnata (Dimbe), le Ficus glumosa (Gang). Il faut noter aussi que, hormis l'Acacia albida, l'Adansonia digitata et le Tamarindus indica dont la présence est plus importante, toutes les autres espèces citées cidessus ne dépassent pas cinq individus dans la communauté rurale. De plus, il y a un autre groupe d'espèces qui sont complètement rayées de la carte. Il s'agit : du Ximelia américana (Ngologne), du Sterculia setigera (Mbèp), du Gardenia ternifolia (Dibuton bu gôr), du Anogeissus leiocarpus (Gédiane), du Gardenia erubescens (Dibuton bu djigène), du Securidaca longipedunculata (Fûf), de l'Acacia radiana (Seung), du Terminalia avicennoides (Reub-Reub), de l'Annona senegalensis (Dugor), du Heeria insignis (Woswosor), du Detarium microcarpum (Dank) et du Prosopis africana (Ir). Cette dégradation est beaucoup plus sensible dans le Gol. Comme il a été signalé cidessus, cette zone était partie intégrante de la forêt classée de Thiès. Mais actuellement, à cause de nombreux facteurs, elle est dénudée et ne représente plus qu'un « désert classé » (Desthieux, 2000). II-II-3 L'impact de la déforestationLa déforestation entraine le phénomène de désertification. Ce terme désigne selon Baumer Michel, (1997) « La diminution ou la destruction du potentiel biologique de la terre, qui conduit finalement à l'apparition de conditions désertiques. Elle est l'un des aspects de la dégradation généralisée des écosystèmes sous pression combinés des conditions climatiques adverses et capricieuses et d'une exploitation excessive ». Avec la domination de la couverture végétale, l'action des facteurs physiques devient de plus en plus efficace sur l'environnement. Son corollaire direct est la perte de la capacité de production. En effet, d'après l'auteur cité ci-dessus, cette perte de capacité productive se voit à travers :
Chapitre I : La lutte contre la dégradation des ressources naturelles
I-I La lutte contre la dégradation des ressources hydriques
I-I-1 Le rôle de la population locale.
I-I-2 L'intervention de l'Etat
I-I-3 Les ONG
I-II La lutte contre la dégradation des sols
I-II-1 Les méthodes traditionnelles
I-II-1-1 La fumure organique
I-II-1-2 Les haies vives
I-II-1-3 Pratique de la jachère
I-II-1-4 La rotation des cultures
I-II-1-5 La culture contre la pente
I-II-1-6 Le « Paillage »
I-II-2 L'intervention de l'Etat
I-II-3 L'intervention des Organisations Non Gouvernementales (ONG)
I-II-4 Les techniques modernes
I-II-4-1 Le compostage
I-II-2-3-2 Les cordons pierreux
I-II-4-2 Les diguettes de sable
I-III La protection des ressources végétales
I-III-1 Méthodes traditionnelles de lutte contre la dégradation des végétaux
I-III-2 L'intervention de l'Etat
I-III-2-1 Cadre juridique
I-III-2-2 Cadre institutionnel
I-III-2-3 La foresterie rurale
I-III-3 Le rôle des ONG
Chapitre II : L'efficience des techniques
II-I Les effets de la protection des ressources hydriques
II-II L'efficience des techniques de lutte contre la dégradation des sols
II-II-1 L'efficience des savoir-faire locaux
II-II-2 L'efficience des techniques introduites
II-III Les végétaux
III-1 les techniques de lutte traditionnelles
II-III-2 Les effets de l'intervention de l'Etat et des organismes
Chapitre III : Les limites des techniques
III-I Les limites de la lutte contre la dégradation des ressourceshydriques
III-II Les insuffisances inhérentes à la lutte contre la dégradation des sols
III-II-1 Les limites des savoir-faire locaux
II-2 Les insuffisances des systèmes introduits
70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Des problèmes économiques Difficulté de réalisation par rapport à l'âge 65% 35% Série1
III-II-3 Les limites de l'intervention des ONG
III-III-Les insuffisances de la protection des ressources végétales
III-III-1 Les limites des techniques traditionnelles
III-III-2 Les limites de l'intervention de l'EtatIII-III-2-1 Cadre législatif
III-III-2-2 Cadre institutionnel
III-III-3 Les limites de la foresterie rurale
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des figures
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Tableau 22 La température de la communauté rurale de Fandène de 1991 à 2000
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Tableau 23 Vitesse (m/s) et direction du vent dominant de la communauté rurale de Fandène
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Tableau 24 Utilisation des divers sous-produits du rônier
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Source : Enda Graf Sahel
Annexe 3: La gestion des ressources naturelles
LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES :
DEMARCHE PARTICIPATIVE ET LOGIQUE DES ACTEURSLe model actuel en matière de gestion des ressources cherche à faire entrer dans une démarche de partenariat des acteurs dont les logiques ne sont pas convergentes au départ. D'un côté, se trouve une composante que nous pourrons désigner par le terme Pôle Assistant en opposition au Pôle Assisté.
Le Pôle Assistant regroupe l'Etat et ses démembrements (les Services administratifs), les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les Bailleurs de fonds. Ce pôle s'attribue les principales fonctions dans le cadre du partenariat :
- identification des besoins des populations
- identification des problèmes environnementaux - élaboration des stratégies
- mobilisation des moyens techniques et financiers - distribution des rôles
- planification des activités
- évaluation des résultats
Le Pôle Assisté est formé par les communautés de base. Il offre le cadre où se réalise le programme d'action environnemental. Il fournit les moyens humains (pour ne pas dire la main-d'oeuvre) nécessaires à l'exécution des activités physiques du programme (aménagements de pépinières, plantations, etc.).
Mais, de façon générale, les communautés de base sont considérées par le Pôle Assistant comme insuffisamment outillées pour gérer leur environnement d'où le volet "renforcement des capacités" que l'on retrouve au coeur du dispositif stratégique des programmes et projets d'action environnementale.
Les principales mesures qui permettent de réaliser ce volet ont pour noms :
- mobilisation d'un financement extérieur pour satisfaire la demande en formation - importation de technologie (et parfois d'experts)
- recours à la pédagogie de la motivation par des mesures incitatives pour encourager les populations à animer le partenariat (facilité d'accès à de petits crédits, à des équipements collectifs comme les moulins à mil, les cases de santé, les banques céréalières, etc.).
Source :
Serigne Modou FALL, cité par Ba Ibrahima (1999)
O.S-D. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET GESTION RATIONNELLE DES
RESSOURCES NATURELLLES
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auxiliaires par village |
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- Séminaires locaux de formation |
Sources : Plan d'orientation pour le développement économique et social de la communauté rurale de Fandène 2002-2006
QUESTIONNAIRE
I) Identification sociologique
Communauté rurale de Fandène
Zone : Village : Ancienneté :
Prénom :
Nom :Age :
Sexe :
Profession :II) Le système d'exploitation des ressources naturelles
1) Quel est le mode d'acquisition des terres ?
2) Qui assure la gestion des terres ?
3) Rencontrez-vous des problèmes relatifs au foncier ?
L'agriculture
1) Quelles sont les cultures que vous pratiquez ?
2) Quelles sont vos méthodes de cultures ?
3) Quels sont les outils que vous utilisés ?
4) Pratiquez-vous la jachère ?
5) Disposez-vous d'aménagements agricoles ?
L'élevage
1) Qui pratiquent ce type d'activité ?
2) Quels sont les animaux concernés ?
3) Disposez-vous de parcours pour le bétail ?
4) Comment satisfaire la demande en alimentation du bétail ?
5) Avez-vous des problèmes entres agriculteurs et éleveurs ?
III) Dégradation des ressources naturelles L'eau
1) Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau ?
2) L'eau est-elle suffisante ?
3) Avez-vous remarqué la baisse des nappes ?
4) L'eau est-elle de bonne qualité ?
5) Y a-t-il des marigots d'eau douce ?
6) Remarquez-vous un ensablement de ces marigots ?
7) Existe-t-il des vallées fossiles ?
8) Quels sont les villages reliés par ces vallées fossiles ?
9) Qu'est-ce qui particularise ces vallées (salées, douces, profondes ou ensablées) ?
Sols
1) Avez-vous des problèmes liés à la dégradation des sols ?
2) Comment avez-vous remarqué cette dégradation (baisse de la fertilité, apparition de cuirasse) ?
3) Depuis quand avez-vous remarqué cette dégradation ?
4) Avez-vous abandonné des champs pour cause de dégradation (ensablement, érosion...) ?
La végétation
1) Y a-t-il des forêts classées ?
2) Disposez-vous d'aires protégées ? De quand datent-elles ?
3) Y a-t-il des vergers dans le village ?
4) Quels usages faites-vous de la végétation ?
5) Comment appréhendez-vous la dégradation des espèces végétales ?
6) Y a-t-il des espèces d'arbres qui ont disparu ?
7) A quand remonte cette disparition ?
IV) Stratégies de lutte contres la dégradation des ressources naturelles Les sols
1) Quels sont les moyens de lutte contre la dégradation des sols ?
2) Etes-vous assistés dans cette lutte contre la dégradation des sols ? Par qui ?
3) Ces méthodes sont-elles efficaces ?
4) Quelles sont les limites de ces méthodes ?
L'eau
1) Comment luttez-vous contre le ruissellement ?
2) Que faites-vous pour lutter contre l'ensablement ?
3) Que faites-vous pour régler le problème de la surexploitation de l'eau
4) Des actions sont-elles entreprises pour régler le problème de la baisse des nappes ?
La végétation
1) Disposez-vous d'aires protégées?
2) Des reboisements ont-ils été effectués ?
3) Depuis quand remonte ces reboisements ?
4) Les autorités étatiques et locales ont-elles joué un rôle dans la protection de la végétation ?
5) Cette protection a-t-elle eu les effets escomptés ?
Sommaire 1
Liste des acronymes 2
Introduction générale 3
Problématique 6
Méthodologie 9
La recherche documentaire 10
Les enquêtes de terrain 10
Le traitement des données 11
1ère Partie: Le cadre physique et humain 11
Chapitre I: CADRE PHYSIQUE 13
I-I Le relief 13
I-I-1 Le bas plateau cuirassé : 13
I-I-2 La zone basse ou vallée fossile 13
I-I-3 Le système dunaire ogolien 14
I-II Climat : 14
I-II-1 Les facteurs généraux 14
I-II-2 Les éléments du climat 15
I-II-2-1 Les vents 15
I-II-2-1-1 l'Alizé maritime 15
I-II-2-1-2 l'Harmattan 15
I-II-2-1-3 La Mousson 15
I-II-2-2 Les précipitations 16
I-II-3 La température 17
I-III Hydrographie : 18
I-IV Les sols : 18
I-IV- 1 Les sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés : 18
I-IV-2 Les sols ferrugineux lessivés sur cuirasse : 19
I-IV-3 Lithosols : 19
I-IV-4 Les sols hydromorphes (« Deck ») 19
I-IV-5 Les sols hydromorphes (« Deck-Dior ») 20
V- Végétation : 21
Chapitre II : LE CADRE HUMAIN 22
II-I Historique du peuplement 22
II-II Structure de la population 23
II- II-1 Structure par sexe 23
II-II-2 Structure de la population par âge 23
II-III Composition ethnique 24
II-III-1 Les Sérère none 24
II- III-2 Les Wolof 24
II-III-3 Les peuhl 25
II-III-4 Les bambara 25
II-IV Configuration religieuse 25
II-V Les activités économiques 26
II-V- 1 L'agriculture 26
II-V- 1-1 L'agriculture sous pluie 26
II-V-1-2 Le maraîchage 27
II-V-1-3 Arboriculture 28
II-V-2 L'élevage 29
II-V-3 L'artisanat 30
2ème Partie: Ressources naturelles et dégradation 31
Chapitre I : Ressources naturelles et exploitation 32
I-I Les ressources en eau 32
I-I-1 Les eaux de surface 32
I-I-2 Les eaux souterraines 35
I-3 L'exploitation des ressources en eaux 36
I-I-3-1 L'exploitation traditionnelle : 36
I-I-3-2 l'exploitation de type moderne 37
I-II Les ressources pédologiques 39
I-III Les ressources végétales 40
Chapitre II : Dégradation des ressources naturelles 43
II-I Les ressources hydriques 43
II-I-1 Les facteurs de la dégradation 43
II-I-1-1 Facteurs physiques 43
II-I-1-2 Facteurs anthropiques 44
II-I-2 La dégradation des ressources hydriques 44
Cette dégradation se voit à travers la baisse des nappes mais aussi l'ensablement des bas-fonds
et des marigots. 44
II-I-2-1 La baisse des nappes 44
II-I-2-2 L'ensablement 45
II-I-3 Impact de la dégradation 45
II-II Les terres agricoles 46
II-II-1 Les causes de la dégradation 46
II-1-1 Les causes physiques 46
II-1-1-1 L'érosion 46
II-II-1-2 L'ingérence anthropiques 48
II-II- 1-2-1 Le système d'exploitation des terres 48
II-II- 1-2-1-1 Bouleversement du système traditionnel 48
II-II- 1-2-1-2 Les méthodes de culture : 49
II-II- 1-2-1-3 L'abus de la monoculture 49
II-II-1- 2-2 La pression sur les sols 50
II-II- 1-2-2-1 La croissance démographique 50
II-1-2-2-2 L'avancée du front urbain 50
II-II-2 Les formes de dégradation des sols: 53
II-II- 3 L'impact de la dégradation 55
II-III Le couvert végétal : 58
II-III-1 Les facteurs de la dégradation 58
II-III-1-1 Les facteurs physiques 58
II-III-1-2-1 Méthode : 58
II-I-1-2-2 Résultats 60
II-III-1-2-3 Impact de la pluviométrie 61
II-III-1-2 Facteurs anthropiques : 61
II-III-1-2-1 La mise en valeur agricole : 62
II-III-1-2-2 Les activités de cueillette 62
II-III-1-2-3 L'élevage 64
II-II-2 L'évolution du paysage de la communauté rurale 64
II-II-3 L'impact de la déforestation 66
3ème Partie : Les stratégies de lutte contre la dégradation, leurs efficiences et limites 68
Chapitre I : La lutte contre la dégradation des ressources naturelles 69
I-I La lutte contre la dégradation des ressources hydriques 69
I-I-1 Le rôle de la population locale. 69
I-I-2 L'intervention de l'Etat 70
I-I-3 Les ONG 70
I-II La lutte contre la dégradation des sols 70
I-II-1 Les méthodes traditionnelles 71
I-II-1-1 La fumure organique 71
I-II-1-2 Les haies vives 72
I-II-1-3 Pratique de la jachère 72
I-II-1-4 La rotation des cultures 73
I-II-1-5 La culture contre la pente 73
I-II-1-6 Le « Paillage » 74
I-II-2 L'intervention de l'Etat 75
I-II-3 L'intervention des Organisations Non Gouvernementales (ONG) 76
I-II-4 Les techniques modernes 78
I-II-4-1 Le compostage 79
I-II-2-3-2 Les cordons pierreux 80
I-II-4-2 Les diguettes de sable 81
I-III La protection des ressources végétales 81
I-III-1 Méthodes traditionnelles de lutte contre la dégradation des végétaux 81
I-III-2 L'intervention de l'Etat 83
I-III-2-1 Cadre juridique 83
I-III-2-2 Cadre institutionnel 84
I-III-2-3 La foresterie rurale 85
I-III-3 Le rôle des ONG 87
Chapitre II : L'efficience des techniques 89
II-I Les effets de la protection des ressources hydriques 89
II-II L'efficience des techniques de lutte contre la dégradation des sols 89
II-III Les végétaux 92
III-1 les techniques de lutte traditionnelles 92
II-III-2 Les effets de l'intervention de l'Etat et des organismes 92
Chapitre III : Les limites des techniques 94
III-I Les limites de la lutte contre la dégradation des ressources hydriques 94
III-II Les insuffisances inhérentes à la lutte contre la dégradation des sols 95
III-II-1 Les limites des savoir-faire locaux 95
II-2 Les insuffisances des systèmes introduits 96
III-II-3 Les limites de l'intervention des ONG 98
III-III-Les insuffisances de la protection des ressources végétales 99
III-III-1 Les limites des techniques traditionnelles 99
III-III-2 Les limites de l'intervention de l'Etat 100
III-III-2-1 Cadre législatif 100
III-III-2-2 Cadre institutionnel 100
III-III-3 Les limites de la foresterie rurale 101
Conclusion générale 102
Bibliographie 104
Liste des tableaux 107
Liste des figures 108
Liste des photos 108
Liste des cartes 108
Liste des schémas 108
Annexes 109
Table des matières 119