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Pratiquer la psychologie clinique en institution hospitalière selon l'approche Lacanienne. Un à  un: cultiver la relation duelle pour favoriser l'expression de la singularité

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par Françoise Gady
Université Paris 8 - Master 2 professionnel psychologie clinique psychopathologie et psychothérapie 2007
  

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3. PARTICIPATION DU PSYCHOLOGUE AUX OBJECTIFS DE L'INSTITUTION

Les objectifs de ce service peuvent ,il me semble, se décliner en quatre grands points et la psychologue intervient à chacun de ces niveaux :

1. Evaluer les demandes et l'orientation des personnes dans une situation d'urgence afin de proposer à toute personne en relevant, un accès au traitement après exposition.

30 Citation extraite de l'article « Gros plan sur...le CISIH » de Patrick Goyon : Journal d'Information interne du CHU de Bordeaux N° 35- janvier2004-trimestriel.

Les missions du CISIH et la composition de l'équipe du CISIH figurent en Annexe x page x

31 Le texte fondamental dans ce cadre est le Décret n°91-129 du 31 Juillet 1991portant statut particulier des psychologues de la fonction hospitalière.

32 Ibid note de bas de page n°2 page x

Aucun marqueur ne permettant de déceler une contamination à un stade très précoce d'exposition, seule une analyse fine de l'exposition et une évaluation du risque peuvent permettre une prescription cohérente en terme de risque/bénéfice et dans les meilleures conditions possibles

La décision de traitement prophylactique repose donc sur la seule notion de risque de contamination. Cette décision doit être prise dans les plus brefs délais. En effet, , si un traitement s'avère nécessaire, il doit être débuté pour une efficacité maximale dans les 4 heures qui suivent l'exposition. Si le traitement prophylactique se discute encore dans le 48 premières heures; après ce délai, il n'est plus efficace..

Des grilles d'analyse de risques ont donc été élaborées pour les 3 types d'exposition (AES; exposition sexuelle; exposition intraveineuse).

Ces grilles interrogent les situations majorant le risque :

> la personne source est atteinte par le VIH

> le statut sérologique de la personne source est inconnu mais il existe des arguments qui peuvent suggérer une infection par le VIH(tableau clinique évocateur, comportements à risque, forte prévalence de l'infection parmi les patients de l'établissement hospitalière etc...)

> la pratique exposante comporte un risque de transmission du VIH(partage de seringue, viol...)

En vertu d'un principe de précaution, on sait que statistiquement, de nombreuses situations seront traitées alors même qu'elles n'auraient pas donné lieu à une contamination.

L'équipe médicale se réunit chaque mois pour discuter des prises en charge et harmoniser ses pratiques.

Même si l'équipe médicale tend à harmoniser ses pratiques, la psychologue accueille l'expression de la subjectivité des soignants et rappelle que chaque praticien est seul avec son patient lors de la consultation.

Cette position a des effets sur la prise en charge des patients : elle permet aux soignants de se positionner dans une relation authentique auprès des patients qui est un des garants de l' « humanisation de l'hôpital ».

L'appréciation du risque pour le patient (à laquelle sont subordonnées les prescriptions d'un traitement ou d'examens complémentaires) est individuelle, singulière et dépend étroitement même s'il n'en a pas toujours conscience, du propre rapport au risque du médecin...

2. Profiter du suivi régulier des patients pour les aider à renforcer ou rétablir des conduites préventives.

Il s'agit en particulier de promouvoir l'utilisation de préservatifs masculins ou féminins33.

33 Le préservatif est présenté comme « le seul moyen de se protéger contre le VIH et certaines infections sexuellement transmissibles ( Hépatites B et C en particulier) ».

Il est conseillé aux couples de faire un test de dépistage ensemble avant d`avoir des relations sexuelles non protégées. Il leur est alors rappelé que toute relation extraconjugale remet en question les résultats du test réalisé...

Dans le cas de relations avec plusieurs partenaires, l'usage du préservatif est fortement recommandé.

3. Evaluer l'observance, la tolérance et l'efficience des traitements. En effet, les traitement prescrits, doivent être pris le plus régulièrement possible pour éviter que ne se développe des phénomènes de résistance au traitement.

A l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement permettant de guérir du Sida mais grâce aux traitements actuels, l'espérance d'un jeune sujet infecté peut dépasser 35 ans.

Des traitements antirétroviraux, comme la Zidovudine (AZT), puis des composés de plusieurs médicaments, appelés tri thérapies, ont été développés avec une certaine efficacité, même s'ils ne sont pas dénués d'effets secondaires, voire d'une certaine toxicité.

Les multithérapies ont en effet de nombreux effets secondaires à court terme qui s'atténuent habituellement au cours du traitement. Il s'agit principalement de fatigue, de maux de tête et de troubles digestifs (diarrhées, nausées), parfois de fièvre ou de plaques rouges sur la peau.

Certains effets secondaires n'apparaissent qu'après plusieurs mois de traitement, comme :

> Des lipoatrophie 34 qui ont un impact important sur l'image de soi des personnes. La lipoatrophie faciale accentue les traits du visage. Les patients trouvent qu'ils sont « marqués », qu'ils ont « toujours l'air fatigué ». Un nouveau traitement à visée esthétique nommé New fill® 35 permet immédiatement après l'injection un comblement des dépressions cutanées.

Ce traitement apporte beaucoup aux patients et témoigne des liens ténus qui existent entre image du corps , image de soi et estime de soi ...

Ce traitement est également très gratifiant pour le médecin ,confortant en particulier son désir de réparation et lui restaurant une certaine toute puissance souvent mise à mal lors de la prise en charge de malades du Sida que la médecine soigne mais ne guérit pas...

> problèmes cardio-vasculaires liés à une augmentation des graisses dans le sang(cholestérol, triglycérides).Pour éviter de potentialiser ces risques cardiovasculaires par une consommation de tabac ou d'alcool ou de graisses des consultations d'arrêt du tabagisme et /ou de la consommation d'alcool ou de diététique sont proposées aux patients.

> perturbations de la glycémie avec risque de diabète, complications hépatiques(d'autant plus si les patients sont co-infectés par le virus de l'hépatite B ou C...) ou osseuse (ostéoporose)...

Le préservatif permet d'éviter la contamination mais aussi la surinfection c'est à dire une infection par un virus ayant développé des résistances différentes de celle du virus infectant actuellement la personne. Les surinfections rendent très difficile la gestion de la thérapie médicamenteuse du fait même de la multiplication des résistances. Pour cette raison, il est fortement recommandé à deux personnes infectées du VIH de d'avoir tout de même des relations protégées.

34 Lipoatrophies : modification de la répartition des graisses qui vont disparaître au niveau des membres ,des fesses et du visage (lipoatrophie faciale) et s'accumuler au niveau du ventre pour les hommes et des cuisses pour les femmes.

35 New fill® : gel implanté par injections sous-cutanées ou intradermiques profondes d'une durée d'action d'environ deux ans. Ce traitement à visée esthétique onéreux est pris en charge à 100% par la sécurité sociale dans ce cadre thérapeutique.

De la régularité de la prise des traitements vont dépendre l'efficacité thérapeutique et la résistance aux traitements.

En effet, si le patient cesse de prendre son traitement, une résistance aux molécules du médicament va se produire entraînant par la suite l'impossibilité de redonner le même traitement avec efficacité...

Des consultations d'éducation thérapeutique, dites « consultation d'observance » ont donc été instaurées dans ce service avec pour objectif de favoriser : « une bonne observance, bonne tolérance, et bons résultats immuno-virologiques pour le clinicien qui envoie son patient ; une bonne écoute, des réponses à ses questions pour le patient avec qui l'on doit définir le contenu de ses consultations d'éducation thérapeutique »

Elles sont réalisées par 3 infirmier(e)s formés à l'observance dans le cadre d'un diplôme universitaire(DU).Les 2 nouvelles infirmièr(e)s du service seront également formées en mai 2008 ce qui permettra d'augmenter le nombre des consultations (ceci permettra également d'éviter un clivage entre les professionnels infirmiers).

La consultation entre l'infirmièr(e) et le patient dure une heure et a lieu sur rendez-vous, soit de façon spécifique, soit suite à la consultation médicale.

Ces consultations s'adressent à tous les patients suivis à l'hôpital de jour et aux patients suivis dans les services d'hospitalisation de l'hôpital.

Elles sont prescrites par le médecin référent du patient, parfois sur l'avis d'un des membres de l'équipe pluridisciplinaire(infirmier(e) ; psychiatre ; psychologue ; diététicienne...)ou à la demande du patient.

Elles permettent, lors de la découverte de la séropositivité d'expliquer avec des outils spécifiques les différentes étapes de la maladie VIH, les règles de prévention et les thérapeutiques possibles quand un traitement devra être mis en place.

Lors de l'initiation ou du changement d'un traitement, elles permettent de préparer le patient à la surveillance de l'efficacité et de l'innocuité de la thérapie.

Ces consultations permettent d'aider le patient face à des difficultés d'observance exprimées ou suspectées.

Le calendrier des consultations fait l'objet d'un protocole ainsi que les thèmes abordés au cours de ces consultations par l'éducateur(connaissance de la maladie VIH ; notions de sur(contamination)/prévention ; objectifs du traitement anti-rétroviral; contraintes horaires et prise quotidienne des traitements ; effets secondaires et « leur » traitement, traitements autorisés et automédication)

Cette situation privilégiée d'accès au traitement ne concerne que les pays développés qui peuvent assurer la prise en charge financière de ces thérapeutiques.

Les soins et les traitements liés au Sida qui est reconnu comme une affection de longue durée sont en effet pris en charge à 100% par l'assurance maladie dans ces pays.

Dans les pays en voie de développement, plus de 95% des patients (soit environ 40 millions de personnes)ne bénéficient aujourd'hui d'aucun traitement efficace. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'ONU à travers son programme ONUSIDA a fait de la lutte contre le sida une de ses priorités.

A l'hôpital de jour, de nombreuses personnes viennent d'Afrique sub-saharienne. Parfois en situation irrégulière, elles ne souhaitent pas retourner dans leur pays car elles savent qu'elles ne pourront pas y être soignées...

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand