0. INTRODUCTION
0. I. PROBLEMATIQUE
Le développement est une question des ressources
financières. Telle est l'idée commune, du moins celle que les
économistes ont contribué à forger depuis près d'un
demi-siècle en ce qui concerne les pays du tiers monde et depuis des
lustres si l'on se réfère aux doctrines les plus anciennes
(ADDA et ASSIDON, 1990).
L'objectif principal de toute politique économique
d'un pays est d'améliorer le niveau de bien être de la population,
pour ne pas citer le développement, en tant que
« fruit » d'une distribution équitable des produits
de la croissance économique à travers toutes les couches de la
population.
Bien que le développement d'un pays, pour être
durable, s'enracine sur ses propres ressources, il n'y a rien d'aberrant que ce
développement soit financé à partir des ressources
extérieures lorsqu' il est nécessaire, surtout durant la
période de la mondialisation où « la convergence des
conjonctures » justifie les prêts et les emprunts mutuels.
Selon Gaudet MBUMBA(1997), les capitaux
extérieurs jouent un rôle important dans le processus de
croissance économique d'un pays et surtout des pays du tiers monde. En
d'autres termes, les capitaux extérieurs apparaissent comme
« un levier de progrès ». Son utilisation
appropriée permet de lever les difficultés auxquelles sont
confrontés les pays en développement.
Cependant, une des conditions sine qua none à ces
résultats est que ces apports extérieurs soient judicieusement
affectés de façon qu' ils ne servent pas seulement à des
fins de consommation simple mais également à
générer d' autres ressources qui contribueraient à
rembourser les services dus aux apports extérieurs de façon
à éviter l'enlisement du système qui conduirait à
la noyade collective aussi bien du prêteur que de l'emprunteur.
En effet, la convergence des conjonctures dans la
mondialisation constitue cette proximité des pays
développés ou en développement qui fera que par des
mécanismes des échanges mutuels, les pays concernés
s'influencent leurs destins mutuellement. Lorsqu'un pays appelé `'
locomotive `' connait une croissance économique, il tire les autres
appelés « wagons » vers cette croissance
économique positive, de même, lorsqu' un pays `'locomotive''
connait une récession, il plonge les autres appelés
« wagons » dans la récession. Ainsi, les pays ont
intérêt à s'observer et s'entraider mutuellement. L'exemple
de la crise économique courante(2008) et la recherche des voies et
moyens pour en sortir, en dit long.
La République Démocratique du Congo est un pays
en développement avec des potentialités énormes non
seulement dans le secteur minier mais aussi dans le secteur agricole, pouvant
être à même d'amener le pays vers le développement.
Malheureusement, ce pays est classé parmi les pays les plus pauvres de
la planète, selon les estimations de Central Intelligence Agency
(2007), près de 80% de sa population vit en dessous du seuil de
pauvreté, fixé à 2 dollars dépensés par
jour. Près de 44% de femmes et environs 22% d'hommes n'ont aucun revenu,
les disparités régionales sont très fortes, avec un taux
de chômage très élevé avoisinant les 40 %, des
salaires et des prestations sociales dérisoires dans le pays. Au
même moment, plus de 70% de la population vivent dans
l'insécurité alimentaire et meurent de faim.
Ces quelques indicateurs économiques ci-haut
identifiés traduisent la vulnérabilité de
l'économie congolaise sur tous les plans. Il est à noter que
cette réalité économique traduit une vérité
contradictoire au regard de ce que possède le pays en termes de
potentialités tant agricoles qu'humaines dont la mise en valeur pourrait
faire du Congo un pays développé de la planète.
Le développement est une notion aussi bien quantitative
que qualitative, mais apparemment plus qualitative ayant pour finalité
de relever le niveau de vie de la population.
Cependant, les théories soutiennent que ne peuvent se
développer que les pays qui possèdent des ressources naturelles
abondantes et variées, des ressources humaines de qualité ainsi
que des capitaux.
Par ailleurs, cette théorie est battue en brèche
en République Démocratique du Congo si bien qu'en ce qui concerne
les ressources naturelles, la République Démocratique du Congo
est un scandale agricole et géologique au regard de ces innombrables
ressources du sol, du sous sol et de la qualité de ses terres capable
d'accueillir toute sorte de culture agricole. S'agissant de la main d'oeuvre,
le pays compte plus de 60 millions d'habitants à majorité jeune.
Néanmoins, le stock de la dette extérieure publique
s'élevait, entre 1965 et 1990 à 10.274 millions de dollars, les
encours de la dette extérieure entre 1990 à 2004
s'élevaient à 10.943,3millions de dollars. En 2005, le stock de
la dette publique extérieure s'élevait à 12millards de
dollars et de l'aide publique au développement était
évaluée de 2.2 milliards en 2006. La République
démocratique Congo a sollicité la bienveillance de la
communauté internationale pour son effacement (CADTM,
2007).
Pour pallier à cette situation précaire, il
faut une vision globale de la part du gouvernement pour instaurer une
autosuffisance alimentaire, mais également une capacité
d'exporter les surplus. Une telle politique bien planifiée permettra aux
congolais de réaliser des recettes. Et le gouvernement, qui a comme
objectif global d'accélérer la croissance et de réduire la
pauvreté, pourrait disposer de moyens conséquents pour maximiser
ses chances de réussite.
Pour ce faire, le secteur agricole ne doit pas faire figure de
parent pauvre dans les prévisions budgétaires. Ainsi, tant qu'il
ne sera pas mis en place une politique et un budget conséquent au
secteur agricole, l'homme congolais restera toujours `'un mendiant'' et, c'est
son développement qui en pâtirait.
Cependant, nonobstant son endettement extérieur
excessif au regard de son PIB, évalué à 155% en 1991,208%
en 1993,307% en 2000 et 322% en 2001, La République Démocratique
du Congo fait face à une agriculture à un état
embryonnaire de production qui bloque les possibilités de son
développement. Cette baisse de production est due notamment
à :
- L'utilisation de semences
dégénérées ;
- La faiblesse de la recherche agronomique et
l'insuffisance de la vulgarisation ;
- L'énergie utilisée demeure principalement
musculaire ;
- L'usage des vieux outils de production et des
méthodes de productions traditionnelles ;
- Le manque de traitement des cultures ;
- L'investissement est très faible voire nul
(MOKONDA BONZA, 2006).
C'est ainsi que tout au long de cette dissertation, la
recherche de la réponse à l'interrogation ci-après sera de
rigueur :
§ Quel est l'impact de la dette extérieure de la
République Démocratique du Congo sur le développement du
secteur agricole ?
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