III.3.2 Standardisation :
VSIA (Virtual Socket Interface Alliance) est une organisation
qui regroupe des vendeurs de CAO et des sociétés qui
développent des systèmes. Elle propose des recommandations sur
les points suivants :
- les standards permettant de définir, ce qu'est un
composant virtuel ;
- les méthodologies pour la conception et la
réutilisation d'IP ;
- les techniques de vérification et de test de ces IP ;
- la protection de la propriété intellectuelle pour
ces IP ;
- les méthodes de transfert de composants.
VSIA définit trois niveaux d'abstraction sous lesquels
un composant peut être délivré :
- Les composants virtuels durs (hard) sont livrés sous
forme de masques prêts à fondre. Ses performances et ses
propriétés physiques sont pleinement caractérisées.
En revanche, un jeu de masques est spécifique à une technologie
donnée et peut difficilement être porté d'une technologie
à une autre. Un tel composant n'est pas paramétrable et ne peut
pas être optimisé pour une application donnée.
- Un composant virtuel ferme (firm) se présente sous la
forme d'une netlist structurelle aux niveaux portes logiques. Elle est
généralement optimisée en vue d'une cible technologique
donnée, mais autorise des optimisations supplémentaires lors du
placement et du routage sur le support physique. La fonction
réalisée et les performances sont figées.
- Un composant virtuel mou (soft) est délivré
sous la forme d'une description de niveau transfert de registres dans un
langage de description de matériel. Cette description est portable d'une
technologie à une autre et pourra traverser différentes
étapes d'optimisation en lien étroit avec les besoins de
l'utilisateur. Elle peut également supporter un paramétrage au
niveau micro-architectural (par exemple de la largeur des bus).
Les composants soft sont plus facilement sujets aux violations
de la propriété intellectuelle. Généralement, un
composant annoncé comme soft est délivré sous forme firm,
le constructeur préférant réaliser la synthèse chez
lui en fonction des contraintes de l'utilisateur plutôt que de lui
délivrer son code source.
Les travaux du groupe VSIA visent également à
standardiser la notion de plate forme d'intégration qui fournit un cadre
de développement de SoC dont le coeur est réutilisable pour une
famille d'architectures donnée. Le terme plate-forme, assez vague,
regroupe en fait quatre niveaux :
- Les plates-formes «de niveau zéro» font
simplement référence à un ensemble de blocs de base utiles
pour une large famille d'applications.
- Les plates-formes «de niveau un» sont
constituées d'une architecture minimale basée sur un ou un
ensemble de processeurs, choisi pour une famille d'applications précises
(ex. ARM7/9 + RISC pour un produit utilisant la technologie sans-fil), et dont
l'utilisation est maîtrisée. Ces architectures font en
général apparaître un certains nombre de
différenciateurs qui permettent de particulariser la plate-forme pour un
produit spécifique (ex. DECT ou GSM).
- Les plates-formes «de niveau deux»,
appelées également «plates-formes d'intégration
système», visent un taux de réutilisation de l'ordre de 95
pourcent. Ce taux de réutilisation peut seulement être atteint car
la majorité de la plate forme est déjà
pré-validée, souvent cette validation a été
'prouvée' par la réalisation d'un ou plusieurs produits. Avec ce
type de plate-forme, le degré de liberté est très
réduit (i.e. on peut seulement choisir un certain nombre de
périphériques parmi un ensemble proposé, changer le
contenu des composants programmables ou rajouter des parties analogiques
spécifiques). Il est toutefois indispensable de valider les nouveaux
composants selon des critères fonctionnels, temporels et
matériels (encombrement, contraintes
électromagnétiques).
- Enfin le «niveau trois» représente les
«plates-formes de production» ou les aspects matériels sont
fixes et pré-validés ; seuls les composants programmables ou les
aspects logiciels peuvent être modifiés. Dans ce dernier type de
plate forme, la validation et la mise au point des applications et/ou du
système d'exploitation devient l'étape qui fait la
différence au niveau du produit final.
Cette approche par plates-formes d'IP fait partie des
avancées dans le domaine du matériel qui pourraient être
adaptées à la conception d'architecture embarquées.
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