SIGLES ET ABREVIETIONS
SIGLES
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LIBELLES
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ACP
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Pays d'Afrique des Caraïbes et du Pacifique
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APE
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Accords de Partenariat Economique
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APER
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Accords de Partenariat Economique Régional
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ALE
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Accord de Libre Echange
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CEE
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Communauté Economique Européenne
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CEEAC
|
Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale
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CEMAC
|
Communauté Economique et monétaire des Etats de
l'Afrique Centrale
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CETAC
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Compagnie d'Exploitation de Tabac Centrafricain
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DEES
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Direction des Etudes Economiques et Statistiques
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FIDA
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Fonds International de Développement Agricole
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FED
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Fonds Européen de Développement
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GATT ou AGTC
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General Agreement on Tariffs and Trade (Accord
Général sur les Tarifs et le Commerce)
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NPF
|
Nation la plus favorisée
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OMC
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Organisation Mondiale du Commerciale
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ORCCPA
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Office de Réglementation du Contrôle et
Conditionnent des Produits Agricoles
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PPTE
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Pays Pauvres Très Endettés
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PMA
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Pays moins avancés
|
PTOM
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Pays et Territoires d'Outre Mer
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SOCACIG
|
Société Centrafricaine des Cigarettes
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SOCADETEX
|
Société Centrafricaine de Développement
du Textile
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STABEX
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Système de Stabilisation des Recettes d'Exportation
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SPNR
|
Système de Préférence Non
Réciproque
|
SPR
|
Système de préférence
réciproque
|
SPG
|
Système des Préférences
Généralisé
|
SPS
|
Mesure Sanitaires et Phytosanitaires
|
SYSMIN
|
Système de Stabilisation des Recettes des Produits
Minerais
|
SUCAF
|
Sucre Afrique
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TSA
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Programme Tout Sauf Les Armes
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UE
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Union Européenne
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ZLE
|
Zone de Libre Echange
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IV
RESUME
Le point de départ de notre étude
débute avec l'analyse des relations de partenariat entre les pays ACP et
l'UE. Pour rappel, ces relations avaient été commencées
très précisément avec les conventions de Yaoundé en
1963, puis celles de Lomé (1975 à 2000) pour déboucher
enfin sur les accords de Cotonou qui cherchent à instaurer le libre
échange dans les relations commerciales ACP-UE à travers les
nouveaux accords de partenariat dits « Accords de Partenariat
Economique » qui ont pour objectif la libéralisation des
échanges entre les pays ACP et l'UE.
A titre de rappel, il convient de préciser
que les problématiques qui ont abouti à la négociation des
nouveaux accords de partenariat entre les pays ACP et l'UE ont pris naissance
sur le fait que les principes de base des accords de partenariat
précédemment conclus entre ces deux groupes régionaux
(conventions de Lomé) ne sont pas compatibles avec les règles de
l'OMC qui est l'organisme international qui s'occupe des règles
régissant le commerce entre les pays. Cette situation, selon l'Union
Européenne doit nécessairement faire l'objet d'une
révision des termes des accords de partenariat. En effet, les
conventions de Lomé avaient été conclues dès
l'origine dans l'objectif de favoriser le développement
économique des pays ACP par le biais de la diversification de leurs
produits d'exportation, de l'augmentation de leurs flux commerciaux et de la
promotion de leurs échanges extérieurs. C'est donc pour atteindre
ces objectifs que les conventions de Lomé accordaient aux pays ACP des
régimes des préférences commerciales non
réciproques selon lesquelles presque la quasi-totalité des
exportations de ces derniers doivent entrer en franchise de droit de douane sur
les marchés de l'UE.
Le régime des préférences
commerciales non réciproque accordé aux pays ACP analysé
dans le contexte de l'accord de Cotonou est incompatible au principe de non
réciprocité de l'OMC qui stipule que deux Etats signataires d'un
accord de partenariat doivent nécessairement libéraliser leurs
échanges. Ainsi, pour respect de ce principe, l'Union Européenne
envisage désormais le remplacement des régimes de
préférence commercial non réciproque par un régime
de préférence commercial réciproque
caractérisé notamment par l'insertion du libre échange
dans les relations commerciales ACP-UE.
C'est donc précisément da ns ce contexte
que notre présente étude cherche à évaluer les
impacts de cette perspective de la libéralisation des échanges
sur le système agricole des pays ACP et notamment sur celui de la
RCA.
Pour faire cette évaluation nous avons
été conduit tout d'abord à faire le diagnostic du
système agricole centrafricain en vue notamment d'analyser son
degré de compétitivité dans la perspective de la
libéralisation, ensuite nous avons été amène aussi
à mesurer les impacts de la libéralisation des échanges
sur le système agricole centrafricain ; ceci, dans un souci de
connaître très précisément les enjeux et les
opportunités de cette libéralisation sur le système
agricole centrafricain.
A la suite de nos divers travaux de recherche en vue de
mesurer les impacts de cette libéralisation, il convient donc de
préciser qu'il ressort des principaux résultats du diagnostic que
nous avons fait que le système agricole centrafricain n'est pas un
système compétitif ; ceci, du fait notamment que le pays
continue depuis lors à utiliser comme principaux moyens de production
des outils traditionnels, archaïques et rudimentaires comme : la
houe, la daba, les machettes... qui ne peuvent accroître sensiblement le
rendement agricole. De même, le système des cultures reste lui
aussi un système extensif traditionnel et la plupart des cultures ne
sont même pas diversifiés ; ceci a donc fait que les
quantités des produits agricoles d'exportation restent depuis toujours
insuffisantes pour répondre à la demande des marchés
extérieurs. Malgré cette situation, il faut aussi savoir que les
quelques produits d'exportation agricoles centrafricains sont vendus à
l'extérieur à l'état brut. Toutes ces situations dont nous
venons respectivement d'évoquer ici constituent donc les principaux
facteurs de l'affaiblissement de la compétitivité du
système agricole centrafricain : la RCA n'est donc pas
compétitive pour faire face à une libéralisation des
échanges.
Si malgré cette situation, la RCA accepte la
libéralisation avec l'UE, les résultats de nos travaux de
recherche en ce qui concerne l'analyse des impacts de cette
libéralisation nous révèlent très
concrètement que l'insertion de la réciprocité dans les
échanges centrafricains va certainement favoriser le système de
production agricole par la baisse du prix de revient des intrants
importés ; mais elle affaiblira progressivement le système
de culture ainsi que le secteur agroalimentaire. En effet au terme de notre
analyse et à la suite des tests que nous avons fait sur les variables du
secteur agricole et agroalimentaire centrafricain nous avons pu constater
qu'avec la libéralisation des échanges centrafricains, le chiffre
d'affaire total des entreprises du secteur agroalimentaire passera de 25612,9
millions de FCFA à 9655,26 millions de FCFA soit une baisse sensible de
62,30% cela veut dire très concrètement que si la RCA
libéralise ses échanges avec l'UE, les entreprises du secteur
agroalimentaire vont perdre 62,30% de leurs chiffre d'affaire. De même,
le nombre des employés de ce secteur va diminuer très
sensiblement, passant de 1141 personnes de l'état initial à
199,15 personnes dans la situation de la libéralisation ; cette
situation nous montre très concrètement que 83,25% des personnels
du secteur agroalimentaire vont perdre leur emploi. L'effectif total des
employés du secteur agricole va connaître lui aussi une
réduction considérable. Cela passera en effet de 85% de la
population active à 76,05% soit 10,53% des cultivateurs centrafricains
vont donc abandonner le secteur agricole lorsque les Accords de Partenariat
Economique seront instaurées en RCA.
Le bilan de toutes les évaluations des impacts de
la libéralisation des échanges par l'entremise des APE nous
présente globalement des résultats négatifs pour le
système agricole centrafricain. Ainsi pour inverser ces tendances
négatives : raison d'être de notre travail, nous avons donc
proposé plusieurs mesures d'adaptation au système agricole
centrafricain. Ces mesures ont été formulées suivant les
propositions-ci après :
· Renforcer le capital humain au niveau du
système de culture ;
· Renforcer l'usage des facteurs, outils et techniques
modernes de production agricole au niveau du système de production
agricole ;
· Diversifier les productions
agricoles d'exportation et envisager dans le court terme l'exportation des
produits manufacturiers ;
· Orienter progressivement la plupart des exportations
centrafricaines sur les produits manufacturiers ;
· Réorienter la politique économique et
commerciale centrafricaine sur une politique d'offre et non de
demande ;
· Retarder la libéralisation des échanges
en de consolider d'abord les structures économiques et agricoles de
base.
Ainsi, ces mesures d'adaptation permettront donc à la
République Centrafricaine de minimiser les effets négatifs des
APE sur son système agricole et de maximiser leurs impacts positifs sur
l'ensemble du système économique.
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