UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
Ecole doctorale de Sciences Economiques et de Gestion
Nouveau Programme de Troisième Cycle
Interuniversitaire en Economie
Première promotion du Master recherche en Economie
(2007-2009)
MEMOIRE PRESENTÉ POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDE
APPROFONDIE (DEA) -MASTER RECHERHCE
OPTION : Economie Industrielle
SPECIALITE : Economie Publique
Efficience des dépenses publiques
d'éducation, de santé et croissance économique dans
l'espace UEMOA
Par:
Damas HOUNSOUNON
Sous la direction de :
Magloire LANHA
Professeur agrégé des Sciences Economiques
avertissement
La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
de
l'Université d'Abomey-Calavi, n'entend donner
aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans
les mémoires. Ces opinions doivent être
considérées comme
propres à leurs auteurs.
A SENA AUDREY B. N'HANOU
pour ta compréhension et ton soutien et
HOUNSOUNON S. MARJORY EURIEL
Remerciements
Nous tenons à remercier tous ceux qui de près
ou de loin ont contribué à la réalisation de ce
travail.
De façon particulière, nos remerciements
s'adressent tout d'abord au Professeur AMouSSouGA GgRo FuLBERT, doyen
de la FASEG et Directeur de l'école doctorale de ladite faculté
pour son expertise, son dévouement et son encadrement ; au
Professeur MAGLoIRE LANHA, coordonnateur du NPTCI, aux Docteurs
IGug CHARLEMAGNE, AuGuSTIN CHABoSSou, VENANT CoSSI C. QuENuM, GILLES
SoSSou et YvES SoGLo et à tous les professeurs de la
FASEG.
Nos remerciements vont ensuite à l'endroit du
Nouveau Programme de Troisième Cycle interuniversitaire (NPTCI) qui a
mis à notre disposition tous les moyens matériels et financiers
nécessaires nous ayant permis de peaufiner nos études en DEA
/Master.
Nos remerciements s'adressent également à
nos parents et tous nos oncles, tantes, cousins, neveux et en particulier notre
oncle RoBERT HouNSouNoN pour son indéniable soutien financier
et moral et son désir ardent de me voir réussir. Puisse Dieu vous
accorder une longue vie afin que votre oeuvre soit continuelle.
Nous ne saurions terminer cette page sans exprimer nos
reconnaissances aux honorables membres du jury pour avoir accepté de
lire ce mémoire en si peu de temps et les remercions des critiques et
observations qu'ils voudront bien formuler à cet égard en vue de
son amélioration.
Efficience des dépenses publiques
d'éducatoion, de santé et croissance économique dans
l'espace uemoa
Résumé
Si en théorie, les dépenses socio-publicques
d'éducation et de santé sont de nature à
générer des gains de productivité pour une croissance
rapide comme le prédisent les modèles de croissance
endogène, ce peut ne pas être le cas en pratique dans certains
pays en raison de l'inefficience du financement de ces services publics ou de
la mauvaise gouvernance sous ces différentes formes (corruption,
détournement, le favoritisme, le clientélisme etc...).
Dans cette étude, nous avons tenté d'analyser
sur une période de 35 ans (1970-2004), les scores d'efficience des
dépenses publiques d'éducation et de santé à
l'échelle de l'UEMOA et rechercher si l'efficience de ces
dépenses permet un accroissement de la production plus vite que le
volume des dépenses engagées.
Pour y parvenir, nous avons d'abord procédé
à l'estimation des scores d'efficience par la méthode
DEA-Malmquist avant d'étudier l'impact de ces scores estimés sur
la croissance à travers un modèle de croissance
endogène.
Les résultats montrent d'une part que les
dépenses socio-publiques d'éducation et de santé sont peu
efficientes dans les pays de l'UEMOA durant la période
considérée et d'autre part que c'est une utilisation efficiente
des ressources consacrées à l'éducation et à la
santé qui est plus importante que le volume de ces dépenses en
tant que facteur contribuant à la croissance.
Mots clés Dépenses
socio-publiques, Efficience, Analyse d'enveloppement des données,
DEA-Malmquist, Croissance endogène.
Efficiency of public expenditure on education, health and
economic growth in << uemoa >>
Abstract
While in theory, the public spending on education and health
are likely to generate productivity gains for rapid growth as predicted by the
endogenous growth models, this may not be the case in practice in some
countries due to the inefficiency of financing of these public services or poor
governance in these different forms (bribery, embezzlement, favoritism,
cronyism etc ...).
In this study, we tried to analyze over a period of 35 years
(1970-2004), the scores of efficiency of public spending on education and
health in << UEMOA >> and to determine whether the efficiency of
these services allows increased production faster than the volume of
expenditure.
To achieve this, we first proceeded to the estimation of
efficiency scores by DEA-Malmquist approach before considering the impact of
these scores estimated on growth through a model of endogenous growth.
The results show both that the public spending on education
and health have little effect in << UEMOA >> during the period and
that it is an efficient use of resources devoted to education and health is
more important than the volume of such expenditure as a factor contributing to
growth.
Key words Public spending, Efficiency,
Data envelopment analysis, DEA-Malmquist, Endogenous growth.
Liste des sigles
BAD : Banque Africaine de
Développement
BM : Banque Mondiale
DEA : Data Envelopment Analysis
DMU : Decision Making Units
FDH : Free Disposable Hull
FMI : Fonds Monétaire International
INSAE : Institut National de Statistique et
d'Analyse Economique
OCDE : Organisation pour la Coopération
et le Développement Economique
PIB : Produit Intérieur Brut
PVD : Pays en Voie de Développement
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
Sommaire
Résumé iv
Introduction générale 2
Chapitre 1 Services publics et croissance
économique : une analyse théorique 5
1.1 Production de services socio-publics et croissance 5
1.2 Efficience économique et
généralités sur les modèles de frontière . .
. 9
Chapitre 2 Méthodologies 21
2.1 Spécification des modèles 21
2.2 Spécification et choix des variables 28
Chapitre 3 Estimation, analyse des résultats et
recommandations 32
3.1 Estimation des modèles 32
3.2 Analyse des résultats et recommandations 40
Conclusion générale 53
Annexe 60
Liste des Figures 77
Liste des Tableaux 78
Introduction générale
Dans les Pays en Voie de Développement (PVD), la
réduction de la pauvreté est une préoccupation croissante
des responsables de la politique économique. A cet égard, la mise
en oeuvre de toute politique visant à éradiquer ce fléau
implique une connaissance préalable approfondie des états sociaux
liés au bien-être des individus et des ménages. En effet,
selon les experts de la Banque Mondiale, l'accès de la population aux
services publics, en particulier à l'éducation et à la
santé, permet d'améliorer les conditions de vie,
d'accroître le bien-être, d'accélérer la croissance
et de réduire l'incidence de la pauvreté. L'acquisition de ces
actifs de capital humain constituerait donc un moyen très efficace de
promotion de la croissance, de la réduction des inégalités
et de la pauvreté. Les résultats de ces études sont
conformes aux prédictions des modèles de croissance
endogène qui assignent à l'Etat un rôle actif dans la
prestation de ces services compte tenu des externalités positives qu'ils
génèrent ainsi que d'autres imperfections de marché qui
les caractérisent.
Dans ces perspectives, l'ensemble des pays membres de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s'est lancé,
à l'instar d'autres pays de la sous région, dans une logique de
restructuration et d'assainissement des finances publiques surtout dans les
domaines de l'éducation et de la santé.
Toutefois, si en théorie, ces services sociaux sont de
nature à générer des gains de productivité pour une
croissance rapide comme le prédisent les modèles de croissance
endogène, ce peut ne pas être le cas en pratique dans certains
pays en raison de l'inefficience du financement des services publics ou de la
mauvaise gouvernance sous ces différentes formes(corruption,
détournement, le favoritisme etc...).
En effet, il existe une vaste littérature sur les
effets de la corruption sur l'activité économique en
générale et sur la production de biens publics par l'Etat en
particulier. Les études récentes sur le sujet ont souligné
que la corruption freine la capacité d'action de l'État par
l'intermédiaire de plusieurs mécanismes. Elle réduit
l'efficacité des dépenses, induit des distorsions dans leur
répartition entre les différents postes budgétaires et
entrave l'équilibre budgétaire(CLARA DELAVALLADE,2007). Plus
particulièrement, la corruption atténue l'impact des
dépenses publiques d'éducation et de santé sur les
performances sociales (taux d'alphabétisation ou taux d'illettrisme,
taux de mortalité ou espérance de vie) et amoindrit la
qualité des services fournis (ABLO et REINIKKA, 1998). La corruption
peut donc altérer l'allocation efficiente des services publics,
réduire la quantité d'output fournie par l'État ainsi que
la qualité des projets dans lesquels l'État investit.
Réduire la corruption permettrait ainsi de
réaliser des améliorations significatives en termes de
mortalité infantile et de taux de scolarisation primaire (GUPTA ET AL.,
2001).
Dès lors, la question fondamentale qui se pose pour le
cas des pays de l'UEMOA est de savoir, si dans le contexte actuel où la
corruption rime avec le tissu « socio-politico-économique
, l'allocation des dépenses sociales est-elle optimale au point de
permettre une accumulation efficiente du capital humain. Autrement
dit, les dépenses publiques d'éducation et de santé
sont-elles efficientes dans l'espace UEMOA? .
C'est à cette interrogation que s'attelle cette
étude en vue d'y proposer des éléments de réponses
conséquents.
L'objectif général de la présente
étude est donc d'analyser l'efficience des dépenses sociales dans
la prestation des services d'éducation et de santé dans les pays
de l'UEMOA.
De façon spécifique, l'étude vise à
:
· calculer les scores d'efficience des dépenses
publiques d'éducation et de santé;
· Analyser l'impact de l'efficience sur la croissance
économique de l'union
Les deux principales hypothèses qu'il convient de
vérifier peuvent se formuler de la façon suivante :
· les dépenses publiques d'éducation et de
santé sont efficients dans l'espace UEMOA;
· le degré d'efficience de ces dépenses
permet une croissance du FIB plus rapide que le volume des dépenses
engagées.
Cette étude présente alors un double
intérêt : primo, la mesure des scores d'efficience des
dépenses publiques pour montrer la performance(ou la
médiocrité) du secteur public dans la production des biens
publics et secondo, la recherche du lien de causalité entre le
degré d'efficience et la croissance pour appréhender qu'une bonne
utilisation des ressources est source de croissance économique et donc
de réduction de la pauvreté.
La littérature économique offre un champ
particulièrement intéressant sur la question de l'efficience en
général et sur celle des dépenses publiques en
particulier. En effet plusieurs auteurs ont étudié l'efficience
des dépenses publiques sociales et analysé l'impact de cette
efficience sur la croissance économique d'un ensemble de pays (voir
infra). Mais deux points essentiels permettent de différencier le
présent travail de ceux déjà effectués :
· à notre connaissance, aucune étude n'est
encore réalisée sur l'efficience des
dépenses publiques d'éducation et de santé
dans l'espace UEMOA;
· la plupart des études réalisées dans
ce domaine sont statiques et ne prennent pas en compte l'évolution de
l'environnement économique et technologique.
Ainsi, contrairement à ces études, nous avons
non seulement étudié l'efficience de façon dynamique mais
aussi l'impact de cette efficience est recherché à partir d'un
modèle de panel.
Dans cette étude, nous nous sommes seulement
intéressés à la question de l'efficience et non à
l'efficacité même si dans la littérature ces deux notions
sont indifféremment utilisées. Il s'agit donc de voir si le peu
d'objectifs atteint en matière de politiques d'éducation et de
santé l'ont été dans un atmosphère de parfaite
rationalisation des dépenses engagées.
Enfin, nous avons dans le présent travail
utilisé différemment trois logiciels :
· le logiciel DEAF version 4.1 pour l'estimation des scores
d'efficience;
· le logiciel R version 2.9.1 pour certains tests non
programmés sur Stata;
· le logiciel Stata version 9.0 pour certains tests
pré-programmés et pour l'estimation des modèles de
croissance.
Le présent travail est subdivisé en trois
chapitres. Le premier fait une analyse théorique de la question de
l'efficience des dépenses publiques et de leur impact sur la croissance.
Le deuxième présente la méthodologie adoptée dans
cette étude et le dernier débouche sur les analyses et
principales recommandations qui en découlent.
Chapitre1
Services publics et croissance économique :
une analyse théorique
Depuis l'avènement des théories de la
croissance endogène, l'Etat est reconsidéré comme un
acteur principal de la vie économique. On assiste à une
réhabilitation du rôle de l'Etat dans l'économie à
travers la fourniture des biens publics indispensables à
l'amélioration de la productivité du secteur privé.
Plusieurs études empiriques ont tenté d'évaluer, à
la suite de l'article de BARRO (1990), l'mpact des dépenses publiques
sur la croissance économique. Le présent chapitre fait d'abord
une synthèse des principaux résultats de ces études avant
de déboucher sur l'analyse théorique de l'efficience des services
publics.
1.1 Production de services socio-publics et
croissance
Avant de passer en revue les principaux résultats de ces
études, il est important de comprendre la notion de dépenses
sociales et sa structure.
1.1.1 Définition et structures des dépenses
sociales
De façon générale, les dépenses
publiques sont les dépenses de fonctionnement de tous bureaux,
départements, établissements, gouvernement et d'autres organismes
constituant des institutions de l'autorité centrale (BM, 2000). Elles se
composent entre autres des dépenses sociales et des dépenses
productives.
Les dépenses productives sont des dépenses
allouées aux différents secteurs pu-
blics permettant de produire des biens et services. Il s'agit
des dépenses effectuées dans certains secteurs comme : rural,
industrie et artisanat, eau et électricité, infrastructure,
commerce, service et tourisme.
1.1.1.1 Définition des dépenses
sociales
Ce sont les dépenses effectuées par l'Etat en
direction des secteurs sociaux. Elles sont constituées de
dépenses de santé, d'éducation, de nutrition,
d'assainissement et d'infrastructures.
Dans cette étude, nous nous sommes
intéressés aux seules dépenses d'éducation et de
santé.
· Les dépenses publiques de santé sont les
dépenses effectuées par l'Etat dans le cadre du
développement des services sociaux sanitaires
en vue d'améliorer l'état de santé des
populations. Il s'agit essentiellement des salaires versés aux agents de
la santé, les dépenses qui ont servi à
rémunérer la main d'cuvre utilisée pour la construction et
l'entretien des centres et établissements socio-sanitaires, et les
subventions que l'Etat accorde aux différents centres privés de
santé pour les faire participer au développement du secteur.
· Les dépenses publiques de l'éducation
sont constituées des dépenses servant à
rémunérer la main d'cuvre utilisée pour la construction
des écoles et leur entretien; les dépenses pour l'achat du
matériel didactique, les bourses et autres récompenses, les
salaires et traitement des enseignants permanents et vacataires ainsi que les
subventions aux écoles privées par l'Etat.
1.1.1.2 Dépenses sociales dans l'UEMOA
Les dépenses publiques effectuées dans les
secteurs sociaux (santé et éducation) dans l'espace UEMOA,
prennent de plus en plus une part très importante dans le financement
des dépenses gouvernementales.
En effet, dans le domaine de l'éducation, les pays de
l'UEMOA dépensent en moyenne 4.8%1 du FIB dans le secteur de
l'éducation. Cette part se situe entre 2.5 et 9.5% du FIB. Le
Sénégal, est le pays qui dépense le plus, suivi du
Bénin, du Burkina et de la Côte d'Ivoire . On enregistre au Mali,
au Niger et au Togo les parts des dépenses les plus faibles.
Les dépenses publiques de santé quant à
elles représentent en moyenne, sur la période 1990-2002, environ
5.4 % du FIB. Ces pays dépensent entre 8.8 et 3.3% du
'Tous ces indicateurs sont tirés du <<Rapport sur
le développement dans le monde >>, Banque Mondiale 2004
PIB pour l'amélioration de l'état de
santé de leurs populations. Le Burkina détient la part la plus
importante et le Bénin la part la plus faible aux services de la
santé.
1.1.2 Dépenses sociales et croissance
économique
1.1.2.1 Le rôle de l'Etat dans l'économie
: Fondements théoriques de la croissance endogène
Dans le modèle de croissance à la Solow ,
l'Etat ne peut jouer aucun rôle particulier dans le processus de
croissance, puis que ce dernier relève de facteurs exogènes. Les
tenants de la croissance endogène vont montrer au contraire qu'une
intervention de l'Etat peut stimuler la croissance en incitant les agents
à investir d'avantage dans le progrès technique. L'Etat peut
être ainsi conduit à inciter les innovateurs à
accroître leurs efforts, en renforçant la législation sur
les brevets ou en encourageant la coopération entre firmes. Il s'agit
ici de favoriser non moins d'Etat mais mieux d'Etat. Pour inciter en outre
à investir en capital humain, l'Etat peut favoriser l'accès
à l'éducation, notamment par la mise en place d'un système
de bourses. On assiste à une réhabilitation des dépenses
publiques, non pas dans une perspective de régulation conjoncturelle,
mais dans une perspective structurelle de croissance à long terme. En
rendant le coût de l'information moins élevé, ces
interventions de l'Etat favorisent par là même la mise en place
des conditions de la concurrence pure et parfaite.
Ainsi, pour Barro (1990), parmi les facteurs qui augmentent le
rendement privé, on trouve les infrastructures publiques, mais
également les dépenses de santé, d'éducation et de
recherche. Ce qui différencie les modèles étudiés
ici des modèles traditionnels est le fait que ces facteurs soient
(considérés comme) des biens publics. Il ne serait pas rentable
pour les acteurs privés de produire en quantité optimale ou de
les accumuler individuellement. Cependant leur rendement social justifie leur
production publique (production faisant suite à l'intervention de
l'Etat). Leur logique d'accumulation est différente de celle qui
naîtrait de la décision d'agents privés.
1.1.2.2 Validations empiriques
Beaucoup d'études ont été
réalisées dans le but de montrer la portée de chacun des
modèles de la croissance endogène. Ces dernières ont
abouti à des résultats assez concluants mais quelques fois
controversés. Ces études estiment pour la plupart qu'en dehors de
la prise en compte des externalités, l'Etat exerce une influence directe
sur l'efficacité du secteur privé : les investissements publics
concourent à l'augmentation et à l'amélioration de la
productivité privée. On comprend alors tout le sens de
l'interrogation des défenseurs de cette thèse :
sans routes, quelle serait la productivité d'une entreprise de transport
?
Dans cette optique, SCHULTZ et DENISON2 avaient
montré dans les années 1960 que l'accroissement de
l'éducation contribuait à la croissance économique
Américaine de 15 à 20% environ. Mais l'élévation du
niveau de qualification a un impact plus immédiat dans les pays sous
développés que dans les pays développés compte tenu
de la situation de départ.
De meme, d'autres travaux sur séries temporelles, en
particulier ceux d'ASCHAUER (1989) sur données américaines de
1950 à 1985 , sont parvenus à confirmer l'existence d'une
corrélation positive entre dépenses publiques et croissance.
L'interprétation proposée par cet auteur consiste à
confirmer l'existence d'une externalité des dépenses publiques
induisant des rendements d'échelle croissants dans la fonction de
production des agents privés. Pour lui, une hausse de 1% du capital
public américain induirait une hausse supplémentaire de 0,4% de
la productivité privée.
De manière générale, les
évidences empiriques de la nature de la relation entre les
dépenses publiques et la croissance économique sont
controversées. BARRO (1990) a trouvé par exemple que les
dépenses publiques de consommation en pourcentage du PIB
(calculées en déduisant les dépenses de défense et
d'éducation) étaient corrélées négativement
à la croissance. Au contraire, DEVARAJAN, SWAROOP et ZOU (1996), ont mis
en évidence une relation positive entre les dépenses de
consommation publique (mesurée par les dépenses courantes en
pourcentage des dépenses totales) et la croissance économique.
CASELLI, ESQUIVEL et LEFORT (1996) ont aussi relevé l'existence d'un
effet positif des dépenses publiques en pourcentage du PIB (nettes des
dépenses militaires et d'éducation) sur la croissance. EASTERLY,
LOAYZA et MONTIEL (1997)3 n'ont trouvé aucun effet
significatif de la part des dépenses publiques de consommation dans le
PIB sur la croissance en Amérique Latine. Pour le cas du Bénin,
alors que GBAGUIDI T.(2001) et DAHOUI P.(2000) trouvent que le niveau des
dépenses publiques n'influence pas la production, HOUNSOUNON D. et ADIDO
K. (2005) relèvent un impact significatif et positif des services
publics sur la croissance économique. Pour leur part, OJO et OSHIKOYA
(1995) ont montré, dans le cas des pays subsahariens, qu'une hausse des
dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tete. Dans le
cas des pays de l'UEMOA, Ténou (1999)4 aboutit
2Cité par YVES ABESSOLO, ((
déterminants de la croissance économique en Afrique Subsaharienne
: une analyse empirique ». Document N°09, 2001
3cité par DE LA CROIX, D. et DELAVALLADE, C.
(2006). << Growth, Public Investment and Corruption with Failing
Institutions ». CORE Discussion Paper.
4cité par KAKO KOSSIVI N.(2003) ((
Dépenses publiques et Croissance des économies de l'UEMOA
»
également au même résultat.
Deux remarques importantes peuvent être faites à
partir de l'analyse des résultats de l'ensemble de ces études
empiriques. La première a trait à la diversité et à
l'hétérogénéité des résultats obtenus
et la seconde tient au fait que très peu de ces études
considèrent la manière plus ou moins efficace que les
dépenses publiques sont employées.
Selon, Kako Kossivi Nubukpo(2003), le manque de robustesse
des évidences empiriques relatives à la relation entre
dépenses publiques et croissance, peut être lié en partie
à la nature non-linéaire de la relation entre ces variables .
Mais il peut être aussi et surtout dû à la non prise en
compte de l'efficacité des services publics dans les analyses.
1.2 Efficience économique et
généralités sur les modèles de frontière
Si les dépenses sociales sont nécessaires pour
un accroissement potentiel du niveau de vie des populations, leur efficience en
est une autre non moins importante - si non plus importante- que les
autorités doivent promouvoir.
De façon générale, l'efficience
économique traduit la possibilité de produire une
quantité maximale à partir d'un input donné. Elle est
mesurée à partir de la relation entre la production
observée et la production maximale suite à l'utilisation de
l'input en question. On dira donc que les dépenses en services
socio-publics sont efficientes si la production de ces services est maximale.
Autrement dit, l'Etat ne peut produire, une fois que la
frontière d'efficience est atteinte, un niveau
d'output plus élevé que l'output efficient en réduisant
les dépenses engagées.
Il existe dans la littérature plusieurs techniques
d'estimation de cette frontière. Avant de passer en revue ces
différents modèles de frontière, nous allons d'abord
clarifié le concept d'efficience, un concept qui a fait l'objet de
beaucoup d'études théoriques et empiriques surtout dans le
domaine des dépenses publiques.
1.2.1 Clarification du concept d'efficience
La notion d'efficience productive ou économique est
différente de la notion d'efficacité sociale ou collective.
L'efficacité sociale ou collective est relative à l'ensemble
de l'économie qui inclut producteurs et consommateurs.
Elle est atteinte lorsqu'il est impossible d'accroître l'utilité
(ou la satisfaction) d'un consommateur sans détériorer celle d'un
autre. On parle alors d'optimum de Pareto ou optimum de premier rang
Pour définir ce concept d'efficience
économique, FARELL (1957) la décompose en une composante
allocative et une composante technique qui, selon DANIELA BORODAK (2007) se
décompose à son tour en efficience d'échelle et en
efficience technique pure.
1.2.1.1 Efficience technique et efficience
allocative
L'efficience allocative ou efficience des prix
provient de la capacité à combiner les inputs et les outputs
dans les proportions optimales, compte tenu des prix donnés sur le
marché. Elle évalue donc la façon dont la firme choisit
les proportions des différents inputs par rapport aux prix du
marché, supposé concurrentiel. Théoriquement, un processus
de production sera dit allocativement efficace si le taux marginal de
substitution (TMS) entre chaque paire de facteurs est égal à la
proportion des prix de ces derniers. Selon FARRELL (op.cit), l'inefficience
allocative stigmatise l'utilisation des inputs dans des proportions qui ne
correspondent pas à l'optimalité décrite par les prix
relatifs des inputs.
L'efficience technique ou efficience physique
concerne la capacité à éviter le gas-pillage (DANIELA
BORODAK, 2007). L'entreprise est donc déclarée techniquement
efficiente si, pour les niveaux d'inputs utilisés et d'outputs produits,
il lui est impossible d'augmenter la quantité d'un output sans augmenter
la quantité d'un ou plusieurs inputs ou de réduire la
quantité d'un autre output. L'efficience technique mesure la
manière dont une firme choisit les quantités d'inputs qui entrent
dans le processus de production, quand les proportions d'utilisation des
facteurs sont données.
Selon FARRELL l'inefficience technique correspond à
une production insuffisante par rapport à ce qui est techniquement
possible avec un niveau donné d'inputs.
Pour illustrer graphiquement ces concepts d'efficience,
FARRELL représente une fonction de production à deux facteurs de
la forme y = f(x1, x2), où y
représente l'output et (x1 , x2) les deux
facteurs considérés. Dans sa représentation, il suppose
que les rendements d'échelle sont constants, ce qui donne la forme
unitaire de la fonction (f(x' ,
x2 ) = 1) représentée à la
figure (1.1)
FIGURE 1.1 - Illustration de l'efficience technique et
allocative
SOURCE : Farrell,1957
Sur la figure (1.1), la courbe SS' désigne l'isoquant
et représente le lieu géométrique de l'ensemble des
possibilités de production. Cette courbe délimite, à sa
droite, l'ensemble des combinaisons d'inputs techniquement faisables. Selon
Farrell, l'efficience technique au point P est donnée par le
rapportOQ
OP . L'efficacité technique est
donc comprise entre 0 et 1 (OQ < OF). Tous les points situés
sur la frontière de production SS' sont techniquement efficients et ont
un score d'efficience technique égale à 1. Théoriquement,
pour être allocativement efficaces, les firmes doivent égaliser
leur taux marginal de substitution technique entre les deux inputs avec le
rapport des prix des inputs déterminés par le marché. La
droite (AA') représente graphiquement ce rapport des prix. Le point Q
correspond à la projection radiale de P sur la frontière SS'.
Ceci assure qu'il possède les mêmes proportions d'input que P.
Ainsi, pour FARRELL l'efficience allocative est déterminée par le
rapportOR
OQ. On voit donc, comme dans le cas de
l'efficience technique que l'efficience allocative est elle aussi comprise
entre 0 et 1 (OR < OQ). Tous les points situés sur
l'isocoût (AA') sont allocativement efficients mais ne sont pas tous
faisables. FARRELL, définit l'efficience économique comme une
combinaison de l'efficience technique (TE) et de l'efficience allocative (AE).
Cette efficience économique est obtenue au point Q' (Q' est à la
fois techniquement et allocativement efficace). L'efficience économique
au point P est égale au produit TE*AE = OQ/OP * OR/OQ = OR/OP. En
conséquence, le point P n'est ni techniquement ni allocativement
efficient. Le point Q, bien qu'il soit techniquement efficace, est
allocativement inefficace. Les points P et Q ont la même inefficience
allocative car ils utilisent leurs inputs dans les mêmes proportions.
Enfin le point E est allocativement efficient mais techniquement inefficient.
Cette inefficience technique peut être due à une inefficience
d'échelle ou à une inefficience technique pure.
1.2.1.2 Efficience d'échelle et efficience
technique pure
L'efficience d'échelle permet de rapporter la
mesure de l'efficience technique aux rendements d'échelle obtenus pour
les niveaux d'activité optimaux. Elle caractérise l'écart
existant entre les performances constatées et celles qui seraient
obtenues dans une situation d'équilibre concurrentiel de long terme oil
le profit est nul, c'est-à-dire par rapport à une situation oil
les rendements d'échelle sont constants. Ainsi, une entreprise est
inefficiente d'échelle si sa situation initiale est
caractérisée par des rendements d'échelle croissants ou
décroissants.
L'efficience technique pure reflète la
capacité d'une entreprise à optimiser sa production pour un
niveau donné d'intrants et, symétriquement, à minimiser
ses consommations en ressources pour un niveau donné de production. Elle
reflète l'organisation du travail à l'intérieur de
l'unité de production, l'habilité d'organiser, de motiver et de
surveiller efficacement les employés et les superviseurs ou encore
l'habilité d'éviter les erreurs et les mauvaises
décisions(DANIELA BORODAK, 2007). Ces aspects de l'efficience sont
souvent classés sous la rubrique « X-efficience >>. Par
conséquent, la mesure de l'efficience technique pure est
indépendante des prix des produits et des intrants et de la
disponibilité de ces derniers.
Pour illustrer ces deux types d'efficience, COELLI et AL.,
(1998) représente dans un repère, une fonction de production
à un seul facteur (figure 1.2)
FIGURE 1.2 - Efficience technique pure et efficience
d'échelle
Source : COELLI et AL., (1998)
La firme N (figure 1.2) est techniquement inefficiente
étant donné qu'il est possible de produire la même
quantité d'output avec moins d'intrant. Cette inefficience technique
provient de deux sources : inefficience d'échelle et inefficience
technique pure. L'efficience technique pure correspond au rapport
XXMN et l'efficience d'échelle
est égale à XXM H . Le produit de
ces deux efficiences correspond à l'efficience technique totale au point
N, soit XXHN .
L'efficience d'échelle caractérise
l'écart existant entre les performances constatées et celles qui
seraient obtenues dans une situation de rendements d'échelle constants.
Le rendement d'échelle constant correspond à un équilibre
concurrentiel de long terme où le profit est nul. A long terme, tous les
facteurs de production peuvent etre ajustés par le producteur pour
réduire son inefficacité.
La courbe en trait discontinu sur la figure 1.2 traduit l'effet
du progrès technique correspondant au déplacement de la courbe
(frontière) vers le haut.
Le manque d'efficience est surtout attribué selon
BAcHTA et CHESiL (2002) au manque de concurrence qui fait que les firmes
peuvent se permettre d'opérer en dessous de leur frontière si
elles sont protégées sur le marché. L'asymétrie de
l'information ou l'accès à l'information sur les prix de
marché des facteurs et des produits peut expliquer l'inefficience
allocative des producteurs. La mesure de l'efficience technique
(économique) commence par l'estimation de la frontière de
production (coût ou profit). Les méthodes d'estimation des
frontières et de l'efficience sont multiples.
1.2.2 Généralités sur les
modèles de frontière
Les définitions et les méthodologies de
quantification des scores d'efficience ont connu une certaine évolution
en passant de mesures directes, qui sont relativement
pauvres, à des mesures indirectes
établies à partir de techniques plus élaborées.
· S'agissant de la première catégorie de
mesures (mesures directes), deux types de mesures ont
été identifiés, au niveau de l'input ou de l'output. Selon
le premier type, l'efficience est mesurée par le montant des ressources
allouées au domaine d'intervention concerné, tel que
l'éducation et la santé. Ainsi, on considère qu'un
pays est plus efficient s'il consacre une part de son PIB plus
élevée au secteur en question qu'un autre pays. L'approche
-output considère que ce sont les réalisations d'objectifs et non
les inputs qui mesurent le mieux l'efficience et l'effort fourni par les
pouvoirs publics. Selon cette approche, les pays qui atteignent les niveaux
d'éducation et de santé les plus élevés sont
jugés etre les plus performants ; abstraction faite de l'importance
des ressources qu'ils consacrent à ces fins.
· Selon SAouSSEN BEN RoMDHANE (2006), ces deux approches
ne sont pas satisfaisantes pour éclairer la question d'efficience
puisque ni l'une ni l'autre ne rend compte du phénomène de
gaspillage de ressources publiques. En effet, SAouSSEN BEN RoMDHANE justifie
cela par le fait qu'un gouvernement peut consacrer une
part très importante de son budget à
l'éducation ou à la santé sans que les performances ne
soient bonnes en raison d'une mauvaise gouvernance se caractérisant
notamment par une corruption très répandue. Inversement, des
niveaux élevés d'indicateurs sociaux pourraient être le
résultat de dépenses publiques excessives et donc de beaucoup de
gaspillage de ressources qui auraient pu être utilisées dans le
secteur productif.
Compte tenu de ces limites, plusieurs autres techniques de
mesures dites indirectes sont développées par
différents auteurs, qui mettent en rapport les inputs et les outputs et
rendent compte de l'écart entre l'output potentiel permis par des
quantités d'inputs données et le niveau d'output effectivement
atteint avec ces mêmes quantités.
Deux différentes grandes méthodes permettent
dans la littérature économique d'évaluer l'efficience des
services publics : les méthodes paramétriques et les
méthodes non paramétriques.
1.2.2.1 Les méthodes paramétriques
Les spécifications stochastiques
(paramétriques) de la frontière de production tiennent compte des
éventuelles aberrances et des erreurs de mesure soit en supposant que le
terme d'erreur a deux composantes, l'une représentant les erreurs
aléatoires et l'autre l'inefficience technique (modèle à
effets individuels aléatoires, AIGNER, LOVELL et SCHMIDT
1977)5, soit en admettant des interceptions variables (modèle
à effets fixes, EVANS et AL. 2000)6.
La méthode stochastique la plus courante pour estimer
les frontières de production remonte à AIGNER, LOVELL et SCHMIDT
(1977). Dans cette méthode, on évalue une fonction de production
paramétrique et la spécification de cette fonction explicite le
fait que les écarts par rapport à la variable de sortie maximum
observée peuvent également être causés par des
facteurs non liés à l'inefficience. Pour traiter ce
problème, on suppose que le terme d'erreur a deux composantes : l'une
représentant les erreurs aléatoires et l'autre l'inefficience
technique.
De façon formelle, Le modèle à effets
individuels aléatoires peut être représenté
5Cité par GUPTA, HONJO et VERHOEVEN (1997),
« The efficiency of Government Expenditure: Experience from Africa»
IMF Working Paper WP/97/153.
6Cité par GUPTA, HONJO et VERHOEVEN (1997),
op.cit
mathématiquement ainsi :
Yit = a + X' it/3 + vit
-- ui (1.1)
Dans l'équation (1.1), Yit
désigne la variable de sortie de l'unité i au temps
t, Xit un vecteur d'entrées, vit
est un terme d'erreur de moyenne nulle et ui une variable
aléatoire représentant l'inefficience (technique)
spécifique à une unité. Il est supposé que le terme
d'erreur ui est non négatif (ui ~ 0)
L'efficience technique (ET) peut être calculée
comme le ratio de la valeur attendue de la variable de sortie observée
pour le pays i par rapport à la valeur attendue de la variable
de sortie lorsque ui = 0.
Soit :
E(Yit/ui, Xit)
ETi = (1.2)
E(Yit/ui = 0, Xit)
Le dénominateur de l'équation (1.2)
représente la frontière de production, puisque le terme
d'inefficience ui est zéro.
Les coefficients du modèle (1.1) peuvent être
estimés en utilisant des méthodes du maximum de vraisemblance. On
suppose en outre que v et u peuvent être
séparés. Pour l'estimation soit robuste, il faut également
faire certaines hypothèses quant à la distribution de u.
Étant donné que les u doivent être non
négatifs, on suppose généralement qu'ils sont
distribués selon une loi semi-normale et normale tronquée.
Mais la frontière de production estimée de cette
façon n'englobe pas forcément toutes les observations. Alors que
la valeur de la variable de sortie attendue doit se situer sur ou sous
l'enveloppe, la valeur réelle de la variable de sortie peut se situer
bien au-dessus si l'erreur aléatoire pour cette observation est
suffisamment grande.
De plus, si cette approche traite les distorsions
potentielles introduites par les observations extrêmes, elle introduit
potentiellement d'autres distorsions en imposant une forme fonctionnelle
particulière sur la frontière.
Dans la littérature, les deux approches sont
communément utilisées et la pratique des méthodes non
paramétriques semble prendre le dessus.
1.2.2.2 Les méthodes non
paramétriques
L'analyse de la productivité et de l'efficience est
généralement effectuée en utilisant des approches non
paramétriques tel que la Free Disposable Hull FDH ou la
Data Envelopment Analysis DEA (Cf. infra).
i-) L'approche q Free Disposable Hull »
L'analyse « Free Disposable Hull >> est une approche non
paramétrique d'estimation des scores d'efficience
développée principalement par DEpRiNS, SiMAR, et TuLkENS (1984).
Dans cette méthode, on construit une « enveloppe >>
linéaire par morceaux qui relie les points extremes sur la surface de
telle sorte que toutes les données observées se situent soit sur
la frontière soit en dessous. Pour mieux comprendre cette approche, nous
allons d'abord expliquer ce que l'on entend par « frontière
d'efficience >>.
Soit yt le niveau d'éducation ou de
santé atteint par la population d'un pays à une date
quelconque t. Nous appelons cet indicateur « yt >>
l'output ou un vecteur d'output qui est obtenu à
partir d'un minimum de dépenses publiques engagées dans les
secteurs de l'éducation et de la santé, noté xt
que nous appelons l'input ou un vecteur d'input. On appelle
frontière d'efficience, la fonction F des possibilités
de production de l'output y par combinaison des différents
niveaux d'input $x$ telle que : yt = F(xt) (AFoNso
et ST. AuByN, 2004)
A partir de cette définition, on peut définir de
façon concrète la notion d'efficience à une date
t.
Soit yt* le niveau d'output
observé (obtenu) avec un niveau d'input xt à la date t. Si
yt* = F(xt) < ypt , avec
ypt le niveau potentiel d'output, on dira qu'à la date t les
dépenses publiques sont inefficientes (AFoNso et ST. AuByN,
2004)
Sous cette condition d'inefficience, le niveau actuel d'output
est inférieur au niveau d'output potentiellement souhaité.
En reprenant ANTONio AFoNSo et MiGuEL St. AuByN(2004), on peut
prendre un exemple concret.
TABLEAu 1.1 --- Un exemple pour illustrer la notion
d'efficience
Source : ANTONio AFoNSo et MiGuEL St. AuByN(2004),
op.cit
D'après ce tableau, le plus bas niveau de
dépenses est réalisé par le pays A correspondant
également au plus bas niveau d'output. Par contre, le plus haut niveau
de dépenses (1300) consenti par le pays D n'a pas donné le plus
haut niveau d'output
(75) qui est obtenu par le pays C qui n'a dépensé
que 1000.
Selon l'approche FDH, les pays A, B et C seront
considérés comme efficients et vont être de ce fait
situés sur la courbe de la frontière d'efficience alors que le
pays D sera le seul pays considéré comme pays inefficient et
gaspilleur de ressources. C'est ce que visualise la figure (1.3)
FiGurE 1.3 - Représentation de la frontière
d'efficience par l'approche FDH
Source: António Afonso et MiGuEl St. Aubyn,
2004
À la différence de la procédure DEA
mentionnée ci-après, la technique FDH n'impose pas de nombreuses
restrictions à la technologie de production. C'est son principal
avantage. Mais elle présente aussi plusieurs inconvénients.
Premièrement, dans la mesure où plusieurs observations se situent
sur la frontière, la technique FDH ne permet qu'un classement partiel;
puisque les observations situées sur la frontière sont tout aussi
efficientes. Deuxièmement, aucune distinction n'est faite entre les
facteurs aléatoires qui pourraient affecter la production (comme la
pluviométrie dans la production agricole) et l'inefficience
réelle. L'analyse n'est donc pas robuste vis-à-vis des aberrances
ou des données extrêmes.
Comme nous le verrons plus loin, cette approche ne donne pas
toute la précision possible sur les scores d'efficience. D'autres
auteurs ont développé d'autres approches telles que la Data
Envelopment Analysis.
ii-) Data Envelopment Analysis
(DEA)7 La DEA est également une approche non
paramétrique d'estimation des scores d'efficience
développée au départ par Far- rEll (1957) et
popularisée par la suite par CHarnEs, CoopEr et RHoDEs (1978).
L'analyse de l'enveloppement des données (DEA, Data
Envelopment Analysis)
7Cf. Méthodologie pour les procédures
d'estimation
est en effet une autre approche déterministe
non-paramétrique courante pour évaluer les frontières de
production. Dans cette approche, on utilise des méthodes de
programmation linéaire pour élaborer une enveloppe
linéaire qui relie les données par rapport auxquelles il est
possible de calculer les mesures d'efficience.
Par opposition à la méthode FDH, l'analyse DEA
suppose que la possibilité de production (frontière d'efficience)
est convexe, ce qui implique que les combinaisons linéaires des
résultats de production les mieux observés se situent sur ou sous
la frontière des possibilités de production. En
conséquence, une technologie qui est efficiente selon la méthode
FDH, peut ne pas l'être selon la méthode DEA. Comme moins de
données d'observations se situent sur la frontière, on
améliore le nombre d'observations qui peuvent être
classées.
António Afonso et MiGuEl St. Aubyn (2004) ont
montré, en reprenant l'exemple du Tab.1.1,que du fait de la
convexité de la frontière imposée dans l'approche DEA,
cette méthode se révèle plus efficace et plus
contraignante que la FDH (cf. Fig.1.4). L'estimation de la frontière
d'efficience DEA révèle que le pays B qui était efficient
selon la FDH ne l'est plus sous la DEA et donc seuls les pays A et C continuent
d'être efficients.
FiGuRE 1.4 - Estimation de la frontière DEA
Source: António Afonso et MiGuEl St. Aubyn,
2004
La Fig 1.4 montre donc qu' un pays qui est jugé efficient
sous la FDH ne l'est pas toujours sous la DEA, alors qu'un pays efficient sous
la DEA le sera sous la FDH.
Par construction, l'ensemble de production défini par FDH
est donc inclus dans l'ensemble de production DEA. Ainsi, il est possible de
déduire la frontière FDH à
partir de la frontière DEA.
Pourtant cette méthode reste déterministe et on ne
peut toujours pas séparer la véritable efficience de la variation
aléatoire.
Dans leur étude sur 24 pays de l'OCDE, ANTONio AFoNSo
et MiGuEL St. AuByN (2004) ont appliqué simultanément les deux
approches et ont montré par l'estimation des deux frontières que
tout estimateur DEA est un FDH (cf. Fig1.5 )
FiGuRE 1.5 - Comparaison des deux approches :DEA et
FDH
AFoNSo et ALL (2003) ont montré, sur la base de la
méthode DEA, que les pays européens dépensent en moyenne
30% plus que les autres pays de l'OCDE les plus performants pour obtenir la
meme performance.
Dans une étude sur les dépenses
d'éducation et de santé, AFoNSo et ST. AuByN (2004) ont
utilisé ces deux approches non paramétriques pour évaluer
l'efficience de l'éducation secondaire et de la santé dans les
pays de l'OCDE en 2000. Pour l'éducation, ils ont retenu les indicateurs
PISA comme Output et deux mesures quantitatives sont utilisées en tant
qu'input : le nombre d'heures par année passé à
l'école et le nombre d'enseignants par étudiant. Pour la
santé, la mesure quantitative de l'input est le nombre de docteurs,
d'infirmières et de lits d'hôpitaux, les outputs sont le taux de
mortalité infantile et l'espérance de vie.
En ce qui concerne les pays africains, GupTA, HoNjo et
VERHoEvEN (1997)
ont cherche à determiner la relation entre les
depenses publiques d'education et de sante et les indicateurs sociaux
(scolarisation primaire, secondaire, taux d'alphabetisation, esperance de vie,
taux de mortalite infantile, etc.... ). Ensuite ils ont estime des scores
d'efficience des depenses publiques, pour un echantillon de 38 pays africains,
sur la periode 1984- 1995, en se basant sur l'approche FDH. Ces indicateurs
d'efficience ont ete enfin compares entre eux et avec ceux des pays de l'Asie
et de l'Hemisphère occidental. Les resultats de ces travaux montrent que
les depenses du gouvernement n'ont pas le meme effet sur la production des
services d'education et de sante. En effet, les comparaisons entre les pays
africains et les pays de l'Asie indiquent que les depenses publiques en Gambie,
Guinee, Ethiopie et Lesotho sont plus efficientes que dans d'autres pays tel
que la Botswana, le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Kenya. Ces resultats
montrent en outre que les pays asiatiques sont les plus efficients et que les
pays africains sont les moins performants dans la production des services
d'education et de sante. Ceci s'explique par les salaires relativement eleves,
en particulier pour le secteur de l'education, et la mauvaise allocation
intrasectorielle des ressources dans les pays africains (ANTONio AFoNSo and
MiGuEL ST. AuByN, 2004).
SAouSSEN BEN RoMDHANE (2006) a montre que la Tunisie et le
Togo sont les pays les plus efficients dans la prestation des services publics
d'education et que le Niger, le Lesotho et le Rwanda ont les scores
d'efficience les plus faibles. Il a egalement montre dans la meme etude qu'une
allocation efficiente des ressources publiques est un garant d'une croissance
plus elevee beaucoup plus que leur niveau au delà d'un certain seuil
minimum.
Chapitre2
Méthodologies
Nous présentons ici les modèles empiriques qui
nous ont servi à : - estimer les scores d'efficience ;
- évaluer l'impact des scores d'efficience sur la
croissance. Nous présentons aussi les données utilisées
ainsi que leurs sources.
2.1 Spécification des modèles
2.1.1 Services publics et efficience technique
Afin de pouvoir estimer les scores d'efficience, nous avons
utilisé la méthode DEA qui est plus générale et
plus contraignante.
Plusieurs raisons motivent ce choix :
· la méthode DEA est plus générale et
plus contraignante que la FDH.
· elle a connu ces dernières années un
grand succès à travers son utilisation, surtout après le
développement et les modifications effectuées au niveau de cette
technique par SEiFoRD et THRALL(1990) , MiLLER et NouLAS (1996) , et plus
récemment par SEMNick (2001) 1 ;
· elle est particulièrement convenable avec un
échantillon de petite taille ;
· elle n'impose pas de spécification de
coûts à priori ;
· elle permet la gestion simultanée d'inputs et
outputs et ceci grâce à sa capacité de maximiser la
relation entre eux ;
· elle est capable de distinguer entre l'inefficience
technique et l'inefficience d'échelle et d'envergure.
1Tous ces auteurs sont cités dans ANTONio
AFoNSo and MiGuEL St. AuByN (July 2007) << Assessing health efficiency
across countries with a two-step and bootstrap analysis >>.
Il existe deux versions de la méthode DEA : l'estimateur
statique et l'estimateur dynamique.
2.1.1.1 Le modèle statique
Considérons pour chaque pays i; i =
{1,... , N}2 et à chaque date t;
t = {1, ·.. , T}3, un vecteur
d'inputs Xi,t et un vecteur d'outputs Yi,t.
De façon formelle, l'estimateur DEA de la
frontière technologique est donné par le programme
linéaire suivant :
àFt(X) = max{Y
E R+/Y = XT Ai,tYi,t et Xi,t
~ XT Ai,tUi,t} (2.1)
t=1 t=1
avec U les différents facteurs (inputs)
utilisés, X = UXi,t et Y = UYi,t.
Les {Ai,t}N i=1 sont des paramètres de lissage et sont
tels que Ai,t ~ 0 et PN i=1 Ai,t = 1.
Deux cas de figure sont couramment considérés dans
la littérature :
· Si on n'impose aucune condition sur la jN i=1
Ai , alors il s'agit d'un modèle DEA avec rendements
d'échelle constants tel que développé par A. CHARNES et
AL. (1978).
· Si par contre on considère que IN i=1
Ai = 1 , on est dans le cadre d'un modèle DEA avec des
rendements d'échelle variables tel que développé par R. D.
BANKER et AL. (1984).
Dans notre travail nous avons imposé comme l'ont fait
AFONSO et ST. AUBYN (2004) cette dernière condition. Un avantage
immédiat de cette condition est qu'elle implique directement la
convexité de la frontière technique. Cette hypothèse de
convexité est nécessaire pour assurer que les scores d'efficience
DEA estimés sont convergents. Cette condition (PN t=1 Ai
= 1) nous épargne donc du test de convexité et de nous
rassurer directement de la consistance des estimations obtenues.
Résolution analytique de l'équation
(2.1)
On suppose l'existence de k inputs et de m
outputs pour m DMU4. Pour un DMUi
2Le N vaut bien entendu 8 dans le cadre de
cette étude puisqu'il s'agit des huit (8) pays de l'UEMOA.
3Dans cette étude, le T vaut 35
(années) puisque l'étude couvre une période de 35 ans
(1970 - 2004.
4Decision Making Units ou Unités de prise de
Décision en français. Techniquement, il peut s'agir d'une
unité de production ou d'un pays. Dans cette étude, DMU
représente un pays. On a donc
, yi est le vecteur en colonne des outputs et xi
est le vecteur en colonne des inputs. X(k x n)
est la matrice des inputs et Y (m x n) est la
matrice des outputs.
L'objectif de la méthode DEA est de construire une
frontière non paramétrique de telle sorte que toutes les
observations se trouvent en dessous ou sur cette courbe. D'où la
nécessité d'introduire les ratios outputs/inputs dans la
spécification. C'està-dire que pour chaque DMU, on obtient une
mesure de tous les inputs par rapport aux outputs tel que
u0yi
v0xi où u est un (m x
1) vecteur des pondérations des outputs et v est un (k
x 1)vecteur des pondérations des inputs.
Afin de sélectionner les pondérations optimales, on
spécifie le problème de programmation suivant :
S/C
u0yi
v0xi = 1 i = 1, ..., N u,v ~ 0
u et v sont des scalaires associés
à chaque DMU tel que l'efficience est maximisée et elle ne peut
pas dépasser une valeur unitaire. Néanmoins, la résolution
de ce programme peut générer une multiplicité de solutions
(par exemple si (u', v') est une
solution, alors (au' + av') l'est
aussi). Une contrainte supplémentaire est donc nécessaire pour
éviter ce problème.
Le programme (2.2) peut alors être réécrit de
la manière suivante :
|
|
max u,v u0yi
|
|
|
|
|
?
|
v'xi
|
=
|
1
|
|
|
S/C
|
?????
|
v'xi -
u0yi
|
~
|
0
|
i = 1,...,N
|
(2.3)
|
|
?????
|
u,v
|
=
|
0
|
|
|
En suivant ROMDHANE (2006) et en imposant la convexité
de la frontière d'efficience, on peut écrire la dualité du
programme (2.3) qui non seulement permet de dériver une forme
d'enveloppement de ce problème mais aussi et surtout implique moins de
contraintes que le programme (2.3) (k + m < n + 1).
Le programme (2.3) devient alors :
au total 8 DMU.
S/C
|
? ?????????
?????????
|
min 9 A° Y A -- yi
61xi --XA m1'A
A
|
~ ~
=
=
|
0 0 1 0
|
(2.4)
|
Dans le programme (2.4), 61 est un scalaire, et A
est un (m x 1) vecteur de constantes.
La contrainte m1'A = 1 du
programme (2.4) implique la convexité de la courbe (frontière)
d'efficience. En prenant chaque élément du vecteur A de
façon isolée, cette contrainte devient : IN i=1 Ai
= 1.
Le programme (2.4) doit donc être résolu N
fois afin de trouver une valeur de 61 pour chaque DMU car nous
avons au total N DMU. Chaque valeur 61i après les
N résolutions, est le score d'efficience pour un
DMUi.
Chaque valeur de 61i doit satisfaire la condition
suivante : 61i < 1. Si 61i = 1, alors on se trouve sur la
frontière d'efficience et la DMUi est techniquement
efficiente.
Cet estimateur 61i est statique et ne rend pas compte
de l'évolution des scores d'efficience dans le temps. L'estimateur
dynamique permet de rompre cette difficulté.
2.1.1.2 L'estimateur DEA-Malmquist
L'approche DEA-Malmquist considère dans
l'évaluation des scores, l'évolution de l'environnement
technique, social et économique du pays concerné. Cet estimateur
permet donc de mesurer la variation des scores d'efficience entre deux dates
consécutives. Il s'agit de l'estimateur DEA évoqué plus
haut mais appliqué sur données de panel. Il implique donc plus de
contraintes et est en conséquence plus complexe à mettre en
oeuvre.
Le logiciel DEAP du professeur Coelli TiM J. permet
d'évaluer directement l'estimateur DEA- Malmquist et présente les
résultats par année et par pays.
2.1.2 Efficience et croissance : quelle relation empirique
?
L'objectif ici est de voir comment l'efficience des
dépenses publiques peut stimuler la croissance plus vite que leur
volume(vérification de la deuxième hypothèse de travail).
Pour cela, nous développerons et estimerons un modèle de
croissance néo classique à la Solow augmenté.
2.1.2.1 Présentation du modèle de
base
Nous présentons ici le modèle
économétrique théorique qui servira de bases aux
estimations de l'impact des scores d'efficience sur la croissance
économique.
Le modèle théorique qui servira de base à
notre analyse est fondé sur le modèle de croissance de MANKIW et
AL. (1992), KNIGHT et AL. (1993), GHRA et HADJMICHAEL (1996) , DEMETRIADES et
LAW (2006)5. Ainsi comme l'ont fait ces auteurs, la fonction de
production considérée ici est de type néo
classique6 et satisfait les conditions d'INADA7.
La forme générale de notre fonction est
donnée par :
Yt = F(H, K, AL) (2.5)
oil K est le capital physique, H le capital
humain, L le travail, Y le produit national, A le
niveau de la technologie et t un indice temps.
Grâce aux rendements d'échelle constants
(propriété des fonctions néo classiques), la fonction de
production (2.5) peut s'écrire sous la forme per capita
suivante :
Yt = F(H, K, AL) =
AL.F(H, K, AL) = F(H/AL, K/AL, 1)
= AL.f(k,h)
= y_
|
Y AL
|
= f(k, h) avec f(k,h) =
f(K/AL , H/AL, 1)
|
Les facteurs k et h sont des variables par tete
ou variables en forme intensive ou encore variables par unité de travail
efficace.
2.1.2.2 Spécification
économétrique
A l'instar des auteurs sus-cités, notre point de
départ est la fonction de production Cobb-Douglass8 de la
forme générale suivante :
5Cité par OUIDADE CHATTI , NOURI CHTOUROU &
ABDELKARIM YAHYAOUI (2007) (( Governance, qualité des institutions et
croissance économique >>, Avril.
6Une fonction de production F(K, L)
est dite néo-classique si elle vérifie les deux
propriétés suivantes :
1. Productivités marginales décroissantes :
FK = aFlaK > 0 , FL = ?F/aL > 0 et
a2F7aK2 < 0 ,
a2F7aL2 < 0 , vK
> 0 , L > 0
2. Rendements d'échelle constants : F (AK,
AL) = AF(K, L), VA > 0.
7Conditions d'Inada (INADA (1963) : limK_0
FK = limL_>0 FL = oo et limK,
FK = limL_0 FL = 0
8Cette fonction satisfait bien entendu les conditions
ci-dessus
Yt = AKat Hât
L1-á-â (2.6)
t
Nous supposons que a + 0 < 1, ce qui
signifie que la recette est supposée décroissante pour tout le
capital, physique comme humain (OUIDADE CHATTI , NOURI CHTOUROU &
ABDELKARIM YAHYAOUI, Avril 2007).
Il est supposé que L et A
croîssent aux taux respectifs n et g tels que :
Lt = Loent
et At = Aoe(gt+Xø)
Oil X est un vecteur de politique et autres facteurs
pouvant affecter le niveau de la technologie et l'efficacité de
l'économie tels que le degré d'efficience des services publics,
les dépenses publiques de santé et d'éducation, le
degré d'ouverture etc..., 0 représente le vecteur des
coefficients relatifs à ces politiques et autres variables.
Si sk et sh désignent les parts du
revenu investies respectivement en capital physique et humain, les
équations d'accumulation des capitaux sont données par :
ÿkt = skyt - (n +
g + (5)kt (2.7)
ÿht = shyt - (n +
g + 8)ht (2.8)
kÿ et hÿ
désignent respectivement la variation instantanée du capital
physique et du capital humain.
Il est supposé que la même fonction de production
est appliquée au capital humain, capital physique et à la
consommation. En outre on suppose que le capital humain et le capital physique
se déprécient au même taux 8.
1 1-a-(3
(2.9)
A l'état stationnaire, les capitaux par tête sont
donnés par :
k* = [ 1-,3 ,3 1
n+g+6.
sk sh
1
a a 1 1-a- (3
[ sk sh
1--
h* = (2.10)
n + g +6.
Soit y la productivité moyenne du travail ou le
rendement par ouvrier efficace,
on a9 :
Yt AtLt
41.14 LYt
= = yt = At41.14 (2.11)
En remplaçant les équations ( 2.9 page
précédente) et ( 2.10 page précédente) dans
l'équation (2.6) et en appliquant le logarithme des deux
côtés de cette équation , la productivité
moyenne y* du travail à l'état stationnaire est
donnée par :
a
n
ln y* = ln(A0) + gt +
OX + ln(sk) + /3 ln
sh
1 -- a -- 0 1 -- a -- 13
a +0
1--a--Oln(n+g+6)
(2.12)
Nous supposons comme MANKiw et AL. (1992), que le taux
d'amélioration de l'efficacité de la technologie g est
constant au cours du temps. On peut alors regrouper ln(A0) et
g dans un meme terme constant a0.
De plus il est supposé que g
+6. = 0.05 (MANKiw et AL. (1992)).
Après arrangement de l'équation (2.12) et en
prenant en compte ces hypothèses, on obtient l'équation
d'évaluation de la relation entre l'efficience des services publics et
le produit par ouvrier :
ln y* = a0 + 'eff + a1
ln(k) + a2 ln h + a3 ln(n +
g + 6) (2.13)
oil eff est l'ensemble des facteurs pouvant affecter
le niveau de la technologie et l'efficacité de l'économie tels
que le degré d'efficience des services publics, les dépenses
publiques de santé et d'éducation, le degré d'ouverture,
le risque politique, etc..., 0 représente le vecteur des
coefficients relatifs à ces politiques et autres variables. k
est le stock de capital physique et h le stock de capital humain.
A partir de l'équation (2.13), nous pouvons formuler le
modèle économétrique qui servira de base pour les
modèles empiriques qui seront estimés :
q = a + OX + (2.14)
9
Yt AtLt
|
=
|
Kt
Hp(AtLt)1-a-0
|
|
Yt
|
( Kt r ( Ht y =
lq.hit3 AtLt ) AtLt
|
(AtLt)1-a+a-13+0
|
AtLt
|
yt =
|
Yt Yt
= At = Atki'
.hit3
Lt AtLt
|
Dans l'équation (2.14), q , le produit par
tête (PIB/tête) pris en logarithme, est la variable
endogène, X représente les exogènes et '1 les
coefficients relatifs à ces variables exogènes. désigne
les innovations supposées être indépendamment identiques de
moyenne nulle et d'écart-type oî.
Dans cette équation (2.14), X regroupe un
ensemble de neuf (09) variables exogènes qui sont introduites dans les
modèles de façon graduelle. Ces variables ainsi que leur
dénomination sont regroupées dans le tableau (2.1) :
2.2 Spécification et choix des variables
Les données utilisées dans le cadre de ce
travail sont de deux ordres : celles utilisées pour l'estimation des
scores d'efficience et celles entrant dans l'estimation des cinq modèles
retenus.
2.2.1 Données relatives aux scores d'efficience
Dans la littérature économique, les
données utilisées dans l'estimation des scores d'efficience sont
diverses et multiformes. Le choix de ces données dépend d'une
part de leur disponibilité et de leur accessibilité et d'autre
part des objectifs de chaque étude.
Pour les besoins de notre travail et dans la limite de la
disponibilité et de l'accessibilité des données, nous
avons retenu et spécifié(comme SAOUSSEN BEN ROMDHANE, 2006) pour
chaque pays, les variables suivantes :
2.2.1.1 Pour le secteur de la santé :
1. Les inputs : nous avons retenu les
dépenses publiques en santé comme le seul input.
2. Les outputs : l'espérance de vie et
le taux de mortalité sont les deux outputs retenus.
2.2.1.2 Pour le secteur de l'éducation :
1. Les inputs : les dépenses publiques
en éducation sont les seuls inputs retenus.
2. Les outputs: nous avons retenu les taux de
scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur.
2.2.2 Données relatives aux modèles de
croissance
Pour estimer les modèles, nous avons utilisé les
variables suivantes : 2.2.2.1 La variable endogène
La littérature nous enseigne que pour apprécier
les niveaux de vie on fait recours au PNB par tête et lorsqu'il s'agit
d'analyser l'activité économique d'un pays on prendra le PIB par
tête. Or dans le cas de cette étude il est question d'analyser
l'évolution des activités économiques dans l'espace UEMOA
et ceci dans une dynamique d'efficience des dépenses socio-publiques;
d'où le choix du PIB par tête comme variable endogène
s'avère indispensable.
Les valeurs de cette variable endogène (
désignée ici par y) sont données par la formule
suivante :
y = PIB/POP
où POP représente la population.
Toutefois l'utilisation de cet indicateur quoique très
répandue reconnaît des limites qui sont dues aussi bien à
la méthode de calcul, qu'à l'interprétation qui peut en
être faite.10
2.2.2.2 Les variables exogènes
Nous avons utilisé un ensemble de 09 variables
exogènes qui sont introduites dans les modèles par gradation et
selon le type d'impact recherché.
i-) Le capital humain Les modèles de
croissance endogène définissent un taux de croissance
régulière optimale qui dépend en particulier des
paramètres de comportement des agents économiques. Ainsi, dans
ces modèles, le capital humain peut être une source importante de
croissance. Les modèles suggèrent que les politiques
privilégiant la promotion du développement du capital humain
peuvent avoir un effet bénéfique quant à l'augmentation de
la croissance. Il est souvent mesuré par le taux de scolarisation brut
dans l'enseignement primaire ou secondaire (YVEs ABEssoLo, 2001), ou par
l'espérance de vie ou par le rapport enfants scolarisés dans le
primaire sur la population active (MANKIW, RoMER et WEIL, 1992). Ici, le
capital humain
10Voir HoUNsoUNoN D. et KARIM ADIDo K.(2005)
<<Déterminants de la croissance économique au Bénin
: une étude empirique fondée sur les nouvelles théories de
la croissance >>, Mémoire de Maîtrise - FASEG, Avril., pour
plus de détails
sera mesuré par le taux de scolarisation brut dans
l'enseignement secondaire compte tenu de la disponibilité des
données sur tous les pays considérés.
ii-) Dépense publique Il existe une
littérature abondante et controversée sur les effets des pouvoirs
publics sur l'évolution de l'économie. Pour les uns, le
gouvernement fourni un ensemble de biens publics qui sont
complétés par la production du secteur privé. Pour les
autres, l'augmentation de la consommation publique est accompagnée par
un accroissement des taxes et une monétarisation accrue du
déficit budgétaire, lesquelles dénaturent l'allocation des
ressources, augmentent l'inefficacité et réduisent la croissance.
Il est donc clair que les dépenses gouvernementales influencent beaucoup
la croissance économique. Nous avons considéré dans ce
travail deux types de dépenses socio-publiques : les dépenses en
éducation et les dépenses en santé. Nous avons
considéré séparément ces deux types de
dépenses en raison de nos hypothèses de travail.
iii-) Taux de couverture Dans les
modèles de croissance endogène, une ouverture au commerce
international accélère l'avancement technologique par un
accès aux produits et services incorporant la technologie. De
même, il est aussi montré que des restrictions quantitatives des
importations détournent les ressources productives vers les
activités de rente qui ralentissent la croissance. La croissance
économique d'un pays dépend donc très fortement de
l'évolution du solde de sa balance commerciale. Un concept fondamental
dans l'analyse des variations de la balance commerciale est celui des termes de
l'échange définis comme étant le rapport entre les prix
à l'exportation (PX) et les prix à l'importation
(PM) et généralement exprimés sous forme d'indice
: te = PX/PM . Malheureusement, nous ne disposons pas des
données relatives à ce terme d'échange pour tous les pays.
C'est pourquoi nous avons choisi le taux de couverture, calculé à
partir du volume des exportations et des importations, comme variable proxy du
terme de l'échange.
iv-) Le risque politique Les risques
politiques sont liés à la crédibilité de
l'exécutif et à la stabilité politique. En effet, une
exécution limitée des politiques annoncées
entraînera des incertitudes. La perception par l'investisseur de
l'absence de volonté ou de l'incapacité du gouvernement à
mettre en oeuvre une stratégie de croissance, portée par le
secteur privé est signe d'un manque de crédibilité des
réformes politiques, qui peut conduire les investisseurs à
reporter ou à annuler leurs investissements.
Le tableau (2.1) présente de façon
générale les variables ainsi que les signes attendus.
TABLEAU 2.1 - Signification et signes attendus des
variables
Variables
|
Signification
|
Signe attendu
|
lpib
|
le logarithme du Produit Intérieur Brut
|
Variable endogène
|
licp
|
le logarithme de l'investissement en capital physique
|
+
|
tpm
|
taux de croissance de la population
modifiée11
|
-
|
tc
|
taux de couverture
|
+
|
ltsse
|
le logarithme du taux de scolarisation
dans l'enseignement secondaire
|
+
|
de
|
dépense publique d'éducation
|
+
|
see
|
scores d'efficience en éducation
|
incertain
|
ds
|
dépense publique de Santé
|
+
|
ses
|
scores d'efficience en santé
|
incertain
|
rp
|
risque politique
|
-
|
Chapitre3
Estimation, analyse des résultats et
recommandations
3.1 Estimations des modèles
3.1.1 Estimation des scores d'efficience et
présentation des résultats
Une fois la méthode d'estimation des scores est retenue,
nous disposons de deux approches différentes pour évaluer
l'efficience des services publics au Bénin :
· l'approche orientée vers l'input :
elle est définie comme la possibilité de produire
à partir d'une quantité minimale d'input afin de produire une
quantité donnée d'output. On peut donc calculer de combien
doit-on réduire la quantité d'input sans varier la
quantité d'output pour avoir une production efficiente.
· l'approche orientée vers
l'output, définie comme la possibilité de produire
à partir d'un input donné le maximum d'output. Elle permet de
calculer de combien doit-on augmenter l'output sans modifier la quantité
d'input.
Ces deux approches conduisent à l'estimation des mesures
d'efficiences techniques de plusieurs inputs ou outputs.
3.1.1.1 Estimation des scores
Dans le cadre de cette étude, le calcul des scores
d'efficience repose sur l'approche orientée vers l'input. Celle-ci
permet d'évaluer de combien doit être réduite la
quantité d'input sans faire varier la quantité d'output. En
d'autres termes de combien faut-il diminuer les dépenses publiques
dans les secteurs de l'éducation et
de la santé tout en gardant le même niveau de
rentabilité de ces dépenses? . Par exemple si le score
d'efficience 61 pour une année i donnée est de
10%, alors 90% des dépenses publiques ne contribuent pas efficacement,
à l'année i, à la production des services
publics.
Cette méthode orientée vers les inputs est,
selon SAOUSSEN BEN ROMDHANE (2006) plus pertinente car elle permet de
dégager des résultats plus utiles aux décideurs
politiques.
Comme Romdhane (2006), nous retenons dans le cadre de notre
travail une approche monétaire, c'est-à-dire que les inputs
considérés sont des variables financières et non pas des
variables quantitatives.
Nous avons estimé les scores d'efficience technique des
huit pays par la méthode de DEA-Malmquist. L'étude couvre une
période de 35 ans, soit de 1970 à 2004.
Les scores d'efficience sont estimés sous le logiciel
DEAP1. Ils sont compris entre zéro et un. Plus ils
s'approchent de l'unité, plus les dépenses sont efficientes.
3.1.1.2 Présentation des résultats
Les résultats des estimations des scores sont
présentés à l'annexe (A).
3.1.2 Estimation des modèles de croissance
Nous procédons à présent aux estimations
des modèles et présentons les résultats de nos
estimations. Mais avant, il est utile de rappeler les différents
modèles estimés dans le cadre de ce travail. Nous avons aussi
présenté les différents tests de diagnostics
effectuées sur les données.
3.1.2.1 Rappel des modèles
Comme nous avons signalé plus haut, nous avons
estimé cinq (5) modèles qui ne diffèrent l'un de l'autre
par l'intégration des variables par ordre de préférences
et selon le type d'impact recherché. Le tableau (3.1) présente
chaque type de modèles ainsi que les varaibles
d'intérêt.
'Data Envelopment Analysis (computer) Program est un logiciel
écrit en 1996 par le Professeur COELLI TIM J. du Center of Efficiency
and Productivity Analysis, Department of Econometrics, University of New
England(Australie).
http://www.une.edu.au/econometrics/cepa.htm
TABLEAU 3.1 - Les différents modèles et les
variables d'intérêt
Modèles
|
Variables d'intérêt
|
Modèle 1 (Modèle standard)
|
licp, tpam, te, ltsse, rp
|
Modèle 2
|
de
|
Modèle 3
|
ses
|
Modèle 4
|
de
|
Modèle 5
|
see
|
Comme le montre le tableau (3.1), nous estimons
différemment les impacts des dépenses publiques en Santé
et en Education d'une part et les impacts des scores d'efficience sur la
croissance économique d'autre part. Cette distinction nous
épargne des effets de masque ; l'effet individuel de chaque variable
d'intérêt apparaîtra alors clairement.
Le modèle 1 est le modèle standard néo
classique et les modèles 2, 3, 4 et 5 sont le modèle standard
augmenté respectivement des dépenses publiques en santé
(ds), du score d'efficience dans le domaine de la santé
(ses), des dépenses publiques en éducation
(de) et du score d'efficience dans le secteur de
l'éducation (see).
Ainsi, on a pour l'ensemble des huit pays de l'UEMOA, on a :
Modèle 1 : lpibi,t =
a1licpi,t + a2ltssei,t +
a3tpami,t + a4tci,t + a5rpi,t
Modèle 2 : lpibi,t =
a1licpi,t + a2ltssei,t + a3tpami,t
+ a4tci,t + a5rpi,t +
a6dsi,t Modèle 3 : lpibi,t =
a1licpi,t +a2ltssei,t +a3tpami,t
+a4tci,t + a5rpi,t +
a6sesi,t Modèle 4 : lpibi,t
= a1licpi,t + a2ltssei,t +
a3tpami,t + a4tci,t +
a5rpi,t + a6dei,t
Modèle 5 : lpibi,t =
a1licpi,t +a2ltssei,t +a3tpami,t
+a4tci,t + a5rpi,t +
a6seei,t
Ces différents modèles montrent bien qu'il
s'agit des modèles de panel puisque les observations sont
compilées sous forme de données de panel (observations
répétées sur chaque pays et dans le temps). Nous avons
privilégié ce type d'analyse parce qu'il donne non seulement,
l'avantage de disposer de séries chronologiques de taille acceptable
pour l'analyse, mais aussi et surtout il permet de rendre compte
simultanément de la dynamique des comportements et de leur
éventuelle hétérogénéité entre les
pays, ce qui n'est pas possible avec les séries temporelles ou les
coupes transversales(QUENUM VENANT C.C., 2008). Les coefficients obtenus par
estimation de modèle de panel peuvent donc varier à la fois dans
le temps et dans l'espace (entre les pays).
L'économétrie des données de panel
considère à cet effet quatre types de modèles canoniques,
correspondant chacun à un ensemble de contraintes particulier sur la
manière de modéliser
l'hétérogénéité :
1. le modèle à effets fixes;
2. le modèle à erreurs composées;
3. le modèle à coefficients composés;
4. le modèle à coefficients aléatoires.
Ainsi, l'un des premiers problèmes qu'il faut
résoudre lorsqu'on travaille sur des données de panel, est celui
du choix de la spécification qui répond mieux à nos
attentes.
C'est pourquoi, avant de passer aux estimations, nous avons
d'abord effectué des tests de spécifications pour rechercher
l'existence ou non d'effet spécifique à chaque pays.
3.1.2.2 Tests de diagnostics
i-) Tests de spécification : les modèles
sont-ils à effets ou sans effets ?
Plusieurs stratégies de tests permettent de rechercher
l'existence ou non d'effets spécifiques dans un modèle de panel.
Nous avons retenu celle de Fisher qui consiste à faire le choix entre un
modèle pooled ou un modèle à effets spécifiques.
C'est un test qui permet justifier s'il est opportun d'estimer le modèle
sur données de panel ou s'il faut plutôt estimer le modèle
pays par pays.
Le principe du test est le suivant :
Ho : modèle pooled H1 :
modèle à effets
Ce test est directement exécutable sur le logiciel R
2.9.1 via la commande pFtest du package plm écrit par YVES CROISSANT. Si
la pvalue associée à la statistique du test est >
a%, alors on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle
d'absence d'effets spécifiques au seuil de a%. Dans ce cas, le
modèle à estimer est qualifié de panel homogène.
Les résultats de ce test effectués sur le logiciel
R 2.9.1, sont résumés dans le tableau (3.2).
TABLEAu 3.2 - Résultats du test
d'homogénéité
Modèles
|
F statistic
|
pvalue
|
Modèle 1
|
23,4542
|
0.0000
|
Modèle 2
|
17.4031
|
0.0000
|
Modèle 3
|
37.4031
|
0.0000
|
Modèle 4
|
55.9556
|
0.0000
|
Modèle 5
|
145.2327
|
0.0000
|
A la lecture de ce tableau, la pvalue associée
à la statistique de Fisher calculée pour chaque modèle est
nettement inférieur à 1% et donc à 5%. Ce qui signifie
qu'il s'agit de modèles à effets spécifiques ou
individuels. L'utilisation des données de panel est par
conséquent bien adaptée à la situation que nous
décrivons.
Mais cet effet spécifique peut être individuelle
ou aléatoire. Il faut donc effectuer un second test de
spécification pour décider du caractère aléatoire
ou non des effets spécifiques. Le test le plus répandu pour
résoudre ce genre de problème est celui de HAusmAn.
i-) Le test de spécification de
Hausman
Ce test permet de faire le choix entre un modèle
à effets fixes et un modèle à effets aléatoires.
L'hypothèse testée concerne la corrélation des effets
individuels et des variables explicatives :
Ho : E(ai/Xi) = 0
(pr'esence d'effets al'eatoires)
H1 : E(ai/Xi) =6 0
Si la pvalue de la statistique de ce test est
< a%, alors le modèle à effets fixes est
préférable au modèle à effets aléatoires au
seuil de a%. Mais lorsque la probabilité du test est >
a%, alors le test de Hausman ne permet pas de différencier le
modèle à effets aléatoires du modèle à
effets fixes(KpodAr K.,2007, p 51).
Les résultats de ce test appliqué sur chacun des
modèles sont présentés dans le tableau (3.3)
TABLEAU 3.3 - Résultats des tests de HAUSMAN
Modèles
|
F statistic
|
pvalue
|
Modèle 1
|
152.69
|
0.0000
|
Modèle 2
|
248.67
|
0.0000
|
Modèle 3
|
237.62
|
0.0000
|
Modèle 4
|
132.83
|
0.0000
|
Modèle 5
|
148.41
|
0.0000
|
A la lecture de ce tableau, on déduit que le
modèle à effets fixes est plus adapté que le modèle
à effets aléatoires au seuil de 1% puisque toutes les pvalue
sont nettement < à 0.01.
Pour chacun des cinq modèles, nous pouvons ainsi
appliquer l'estimateur within » qui permet d'estimer, sans biais,
un modèle à effets fixes. Mais une condition nécessaire
pour appliquer cet type d'estimateur qu'il faut absolument que les erreurs
soient homoscédastiques et non auto-corrélées. Il nous
faut donc d'abord faire les tests
d'hétéroscédasticité et d'auto-corrélation
des erreurs pour nous assurer de la validité de cet estimateur.
iii-) Tests
d'hétéroscédasticité et
d'auto-corrélation
· Pour
l'hétéroscédasticité, en l'absence d'un test
d'hétéroscédasticité sur données de panel
pré programmé sur Stata, nous avons effectué manuellement
le test de BREUSCH-PAGEN sur données de panel qui se fait en quatre
étapes :
1. récupérer les résidus de la
régression qu'on désire tester;
2. générer le carré des résidus;
3. régresser le carré des résidus sur les
variables indépendantes de la régression originale;
4. tester si les coefficients sont conjointement significatifs
(test F ou test LM).
Si tous les coefficients sont conjointement significatifs, alors
on conclue à l'hétéroscédasticité.
Les résultats de test sont reportés au
tableau(3.4)
TABLEAU 3.4 - Résultats des tests
d'hétéroscédasticité
Modèles F statistic pvalue
Modèle 1 4901.84 0.0000
Modèle 2 4097.23 0.0000
Modèle 3 4105.62 0.0000
Modèle 4 4704.31 0.0000
Modèle 5 4414.78 0.0000
A l'issue de ces résultats, nous concluons que les erreurs
sont hétéroscédastiques car toutes les pvalue
sont < à 5%.
· Quant à l'auto-corrélation, nous
avons utilisé le test d'auto-corrélation sur données de
panel de WOODRIDGE (2002)2 via la commande xtserial
programmée sur STATA 9.0.
TABLEAU 3.5 - Résultats des tests
d'auto-corrélation
Modèles F statistic pvalue
Modèle 1 8.588 0.0220
Modèle 2 8.307 0.0236
Modèle 3 8.985 0.0200
Modèle 4 8.507 0.0224
Modèle 5 8.646 0.0217
Les résultats du test de WOOLDRIDGE (tableau 3.5) montrent
que les pvalue sont toutes inférieures à 5%. On conclut
donc à l'auto-corrélation des erreurs.
A l'issu de ces deux tests, nous pouvons dire que les erreurs
sont hétéroscédastiques et
auto-corrélées.
Nous ne pouvons donc plus utiliser l'estimateur within
pour les estimations. L'estimateur le plus adapté à ces
genres de problème reste l'estimateur des «Moindres
Carr'es G'en'eralis'es . Chacun des
cinq modèles est estimé en utilisant cet estimateur. La syntaxe
suivante directement exécutable dans Stata 9.0 est utilisée.
2Cité par KPODAR K., op.cit
"xtgls y x1 x2 ...,panel(hetero)corr(ar1)"
Cette commande permet de corriger à la fois
l'hétéroscédasticité et
l'auto-corrélation.
Mais, un autre problème tout aussi important que les
précédents est celui de la présence de racine
unitaire(unit root). En effet, la plupart des propriétés
statistiques des méthodes d'estimation s'appliquent à des
variables stationnaires (non tendancielles et non saisonnières). Or rien
ne garantit la stationnarité de nos variables. Il nous faut alors faire
un test de racine unitaire pour assurer que nos estimations répondent
aux propriétés statistiques standard.
iv-) Test de Racine Unitaire
La littérature économétrique actuelle
offre un champ particulièrement intéressant sur les
stratégies des tests de racine unitaire sur données de panel.
Plusieurs stratégies de test sont développées mais nous
avons choisi celle développée par IM, PEsARAN et SHIN
(2003)3 qui prend en compte
l'hétéroscédasticité et l'auto-corrélation
des erreurs. Ce test est pré programmé sous STATA version 9.0 via
la commande
"ipshin"
Cette commande fournit directement la pvalue
associée à la statistique du test. Si pvalue est
supérieur à a%, alors on accepte l'hypothèse
nulle de stationnarité au seuil a% considéré.
Les résultats de ce test4 appliqué sur
chacune des données sont présentés dans le
tableau(3.6).
Le tableau(3.6) montre que toutes nos séries sont
stationnaires au seuil de 5% puisque les pvalue associées sont
toutes supérieures à 5%. Il n'y a donc pas présomption de
cointégration et nous n'avons aucune raison d'estimer un modèle
à correction d'erreur(MCE).
3Cité par CHRIsTopHE HuRLIN et vALERIE MIGNoNy
( 2005) (< Une Synthèse des Tests de Racine Unitaire sur
Données de Panel >>
4Tous les tests sont faits en considérant
à la fois la constante et le trend
TABLEAU 3.6 - Résultats des tests de racine
unitaire
Variables
|
W(t-bar)
|
pvalue
|
|
statistic
|
|
lpib
|
0.468
|
0.680
|
licp
|
0.822
|
0.794
|
tpam
|
6.709
|
1.000
|
ltsse
|
1.429
|
0.923
|
tc
|
-0.062
|
0.272
|
ds
|
-0.072
|
0.471
|
de
|
0.712
|
0.762
|
ses
|
3.333
|
1.000
|
see
|
0.579
|
0.719
|
Nous avons par conséquent estimé pour chaque
modèle une relation de long terme.
Les résultats de chacune de ces estimations
effectuées sous le logiciel STATA version 9.0 sont
présentés en annexe(D)
3.2 Analyse des résultats et recommandations
Toutes les estimations étant faites aux chapitres
précédents, nous allons à présent procéder
aux analyses des résultats afin de pouvoir formuler quelques
recommandations.
3.2.1 Analyse des résultats
Dans cette étude, nous cherchons à
étudier l'efficience des dépenses sociales(en éducation et
en santé) et analyser son impact sur la production nationale. Il s'agit
principalement de voir si les dépenses socio-publiques
d'éducation et de santé sont efficientes au point de stimuler une
croissance plus vite que le volume des dépenses engagées.
3.2.1.1 Les scores d'efficience
De façon globale, les résultats de l'annexe (A)
montrent que, même si les degrés d'efficience ne sont pas
très faibles, les services socio-publics ne sont pas efficients dans les
pays de l'UEMOA sur la période considérée, qu'il s'agisse
du secteur de l'éducation ou de la santé.
En effet, pour le secteur de l'éducation, les
résultats montrent un degré moyen d'efficience de 0.73 sur toute
la période. Ce qui veut dire que sur toute la période des 35 ans,
27% (en moyenne) des dépenses sociales en éducation sont
gaspillées et ne contribuent en effet pas efficacement au financement
des services sociaux d'éducation de l'Union. Les pays de l'espace UEMOA,
pris globalement, pouvaient donc réduire ses dépenses sociales
d'éducation d'environ 27% pour avoir les mêmes performances,
c'est-à-dire les mêmes niveaux de taux de scolarisation dans les
trois ordres d'enseignement considérés. En d'autres termes, les
gouvernements des pays concernés pouvaient allouer moins de ressources
au secteur de l'éducation sans réduire les taux de
scolarisation.
Dans le domaine de la santé, les résultats sont
encore beaucoup plus décevant puisque le score moyen d'efficience tombe
en dessous des 50% (0.45 soit 45%), ce qui signifie que près de 55% (en
moyenne) des dépenses sociales de santé sont gaspillées et
ne contribuent en effet pas efficacement au financement des services sociaux
sanitaires de l'espace UEMOA.
En considérant les scores moyens d'efficience pays par
pays durant toute la période, les tableaux (3.8) et (3.7) montrent que
:
TABLEAU 3.7 - Scores moyens d'efficience en
Santé
Scores d'efficience
Pays moyenne
|
Nbre d'années d'efficiences
|
Bénin 0.493 9
Burkina-Faso 0.56 13
Côte d'Ivoire 0.479 8
Guinée 0.466 8
Mali 0.442 10
Niger 0.39 7
Sénégal 0.347 3
Togo 0.45 9
Moyenne 0.453
· Dans le domaine de la santé, le
Burkina-Faso, le Bénin et la Côte d'Ivoire viennent en tête
avec 0.56; 0.493 et 0.479 respectivement comme scores d'efficience. Le
Sénégal est le pays le plus inefficient dans ce domaine avec un
score d'efficience de 35% en moyenne. Ce qui signifie que le
Sénégal gaspille à près de 65% les ressources
allouées au secteur de la santé. De plus, ce pays n'a
réalisé que trois (03) années d'efficience sur les 35
années considérées. Ce qui veut dire que le secteur de la
santé reste encore, au Sénégal, un secteur très peu
maîtrisé.
TABLEAU 3.8 - Scores moyens d'efficience en
éducation
Pays Scores d'efficience Nbre
d'années
moyenne d'efficience
Bénin 0,725 9
Burkina 0,717 7
Côte d'Ivoire 0,71 7
Guinée 0,735 8
Mali 0,722 8
Niger 0,732 10
Sénégal 0,77 17
Togo 0,745 16
Moyenne 0,732 -
· Dans le domaine de l'éducation, le
Sénégal vient cette fois-ci en tête avec un score moyen
d'efficience de 77% avec 18 années d'efficience. Paradoxalement,
malgré l'instabilité socio-politique qui a régné au
Togo pendant la période considérée, ce pays se classe
deuxième dans l'utilisation des ressources consacrées à
l'éducation avec un score d'efficience de 75% en moyenne pour 16
années d'efficience sur les 35 considérées. Le Burkina et
la Côte d'Ivoire sont les derniers dans ce secteur avec seulement 07
années d'efficience sur les 35.
En comparant les scores d'efficience dans ces deux domaines,
il apparaît que le secteur de la santé enregistre les plus faibles
degrés d'efficience et qu'en moyenne près de 55% des
dépenses dans ce secteur sont gaspillées contre 27% seulement
dans le domaine de l'éducation. Ce qui veut dire que dans l'espace
UEMOA, le secteur de la santé, pourtant très sensible, est
très peu maîtrisé et doit en conséquence susciter
beaucoup lpus d'attention de la part des autorités de l'Union.
En somme, même si les degrés d'efficience ne sont
pas très faibles, on peut dire que les dépenses socio-publiques
d'éducation et de santé ne sont pas efficientes dans l'espace
UEMOA et qu'environ 27% et 55% en moyenne des dépenses sociales
respectivement dans ces deux secteurs sont gaspillées. La
première hypothèse de recherche vient ainsi d'être
infirmée.
3.2.1.2 Impact de l'efficience sur la croissance
Afin d'évaluer l'ampleur des impacts des scores
d'efficience sur la production, nous avons estimé un ensemble de cinq
(5) modèles, chacun privilégiant un type donné de
variables d'intérêt.
· De façon générale, les
résultats présentés à l'annexe(D), montrent que
chacun des modèles est globalement significatif puisque la
probabilité liée à la statistique de Fisher pour chacun
d'eux est nettement inférieure à 1% (0.0000). Globalement, les
résultats montrent que pour chacun des modèles, les variables
mesurant l'investissement en capital physique (licp) et le capital humain
(ltsse) ont donné les signes attendus. En effet, les coefficients des
deux variables ltsse et licp sont tous positifs et significatifs à 1%
dans chacun des modèles. Le tableau (3.9) montre par exemple qu'une
hausse de l'investissement en capital physique de 1% produit un accroissement
de la production de 0.81%. Cette production, selon le même tableau,
augmenterait de 0.01% si le capital humain connaissait un accroissement de 1%.
Ce qui veut dire que le capital physique et le capital humain ont un impact
positif sur la croissance des pays de l'espace UEMOA conformément aux
prédictions des modèles de croissance endogène.
TABLEAU 3.9 - Résultats des estimations du
modèle 1
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8061**
(0.0175)
tpam _1.98e_07**
(1.64e-08 )
ltsse 0.0102**
(0.0018)
tc 0.0137
(0.0088)
rp -0.0007
(0.0030)
Intercept -9.1741**
(0.4352)
N 280
Log-likelihood 388.276
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
De même, la variable mesurant le taux d'accroissement de
la population (tpam) a gardé le signe négatif (significatif
à 1%) attendu dans chacun des modèles même si son impact en
terme de contribution à la croissance économique est très
faible. Les résultats montrent également que le risque politique
a un impact négatif (signe attendu) mais non significatif sur la
croissance économique des pays de l'union dans chacun des
modèles. Enfin, le modèle 1 laisse croire qu'une bonne politique
commerciale axée sur l'amélioration du solde commerciale est
source de croissance dans les pays de l'uemoa. En effet, les résultats
(tableau 3.9)montrent que le coefficient de la variable mesurant le solde
commercial (tc) a gardé le signe positif attendu dans tous les
modèles même s'il n'est pas significatif partout.
· En ce qui concerne le secteur de l'éducation,
deux spécifications sont retenues. Les dépenses publiques sont
introduites dans la première spécification en terme de niveau
(modèle 4) et dans la seconde en terme de degré d'efficience
(modèle 5). Les résultats de la régression du
modèle 4 (voir tableau 3.10) montrent l'impact positif très
faible et non significatif des dépenses publiques d'éducation sur
la croissance économique.
En effet, les résultats montrent qu'une augmentation
du volume des dépenses publiques d'éducation d'une (1)
unité ne provoque aucune amélioration significative du FIB par
tête. Néanmoins, l'introduction des scores d'efficience a permis
de dégager un résultat pertinent. En effet, à partir de la
régression du modèle 5 (Voir tableau 3.11 ), il apparaît
que le coefficient des scores d'efficience est positif et significatif à
1%. Ce qui nous permet de conclure que la croissance économique est
stimulée par l'efficience des dépenses publiques
d'éducation beaucoup plus vite que le volume des dépenses
engagées .
· D'une manière analogue, dans le domaine de la
santé, deux spécifications ont été
considérées. La première intègre le volume des
dépenses publiques de santé (modèle 2) alors que la
deuxième introduit le score d'efficience de ces dépenses
publiques (modèle 3). Les résultats empiriques issus de
l'estimation des modèles 2 et 3 (voir les tableaux 3.12 et 3.13)ne sont
pas conclusifs en terme de niveau mais sont significatifs lorsque la
performance est mesurée par l'efficience.
En effet, les résultats montrent que les
dépenses publiques de santé sont de nul effet (coefficient de la
variable ds non significatif) sur la formation du FIB alors que la prise en
compte de l'efficience de ces dépenses laisse apparaître un
résultat positif et significatif à 1%.
En résumé, nos résultats montrent que
c'est une utilisation efficiente des ressources consacrées à
l'éducation et à la santé qui est plus importante que le
volume des dépenses effectuées en tant que facteur contribuant
à la croissance. Nous pou-
TABLEAU 3.10 - Résultats des estimations du
modèle 4
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8090**
(0.0165)
tpam --2.02e-07 **
(1.52e-08 )
ltsse 0.0102**
(0.0017)
tc 0.0146
(0.0088)
de 0.0057
(0.0056)
rp -0.0009
(0.0029)
Intercept -9.2668**
(0.4105)
N 280
Log-likelihood 388.4031
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
TABLEAU 3.11 - Résultats des estimations du
modèle 5
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8080**
(0.0166)
tpam _2.01e_07**
(1.53e-08)
ltsse 0.0104**
(0.0017)
tc 0.0149
(0.0088)
see 0.0038
(0.0004)
rp -0.0008
(0.0029)
Intercept -9.2185**
(0.4123)
N 280
Log-likelihood 388.3636
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
TABLEAU 3.12 - Résulats des estimation du
modèle 2
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.8049**
(0.0134)
tpam _2.23e_07**
( 1.22e-08)
tsse 0.0116**
(0.0013)
ds 0.0097
(0.0061)
tc 0.0167
(0.0101)
rp -0.0018
(0.0040)
Intercept -9.1302**
(0.3295)
N 280
Log-likelihood 359.5779
Prob > chi2 10303.3505
Significance levels : : 10% * : 5% ** : 1%
vons donc conclure que la deuxième hypothèse de
recherche selon laquelle le degré d'efficience des dépenses
d'éducation et de santé permet une croissance du PIB plus rapide
que le volume des dépenses engagées est confirmée.
TABLEAU 3.13 - Résultats des estimation du
modèle 3
Variable Coefficient
(Std. Err.)
licp 0.7874**
(0.0200)
tpam --1.93e-07**
(1.76e-08)
ltsse 0.0108**
(0.0021)
tc 0.0125
(0.0089)
ses 0.0102**
(0.0018)
rp -0.0007
(0.0036)
Intercept -8.6331**
(0.5464)
N 280
Log-likelihood 378.9031
Prob > chi2 0.0000
Significance levels : t : 10% * : 5% ** : 1%
Ces conclusions rejoignent celles de EBERT, SCHUKNECHT et
THONE (2005) et celle de SAOUSSEN BEN ROMDHANE (2006), qui ont montré
que si les dépenses publiques sont de bonne qualité, les services
qui en résultent sont de nature à accélérer la
croissance. Il ne suffit donc pas d'accroître ses dépenses
sociales en éducation et en santé pour espérer un
accroissement substantiel de la production nationale mais il faudra que ces
dépenses soient économiquement efficientes.
3.2.2 Recommandations de politiques
Les différents développements
dérivés de l'analyse de l'efficience des services publics et de
son impact sur la croissance économique autorisent à retenir les
principaux repères autour desquels peuvent etre élaborées
les recommandations de politiques
pour une amélioration de l'efficience des
dépenses publiques et de la productivité des différents
facteurs de croissance identifiés.
3.2.2.1 Pour une amélioration de l'efficience
des dépenses socio-publiques
Bien que notre analyse ne s'intéresse pas aux facteurs
explicatifs de l'inefficience des dépenses socio- publiques, beaucoup
d'études ont été réalisées dans ce domaine
pour appréhender les principaux déterminants de l'efficience des
dépenses sociales dans les pays africains. La plupart de ces
études montrent que la stabilité politique, l'efficacité
des pouvoirs publics, la protection des droits de l'homme et de la
propriété et le contrôle de la corruption sont importants
pour améliorer l'efficience. En effet, une mauvaise gouvernance qui
implique un système d'administration publique inefficace et se traduit
par le manque de transparence, le non respect des lois et de l'Etat de droit,
la limitation de la participation des populations au processus de prise de
décisions, l'inefficacité des gouvernements et le faible
contrôle de la corruption sont à l'origine des problèmes
sociaux, de troubles et conflits civils et d'une mauvaise gestion des
ressources nationales et publiques susceptibles de compromettre l'efficience
des dépenses publiques dans la prestation des services
d'éducation et de santé.
L'ensemble des pays étudiés doit donc veiller
à assurer un environnement caractérisé par un
système d'administration publique efficace, un cadre juridique
opérationnel et des structures réglementaires prévisibles,
ainsi que des systèmes transparents pour assurer l'imputabilité
financière et juridique. L'efficacité et la cohérence des
politiques dans certains pays africains, ont permis la mise en place
d'institutions fournissant des biens publics et offrant des services sociaux
efficients (SAOUSSEN BEN ROMDHANE ,2006).
Enfin, ils doivent continuer à encourager les contrats
de partenariat Public-Privé, c'est-à-dire impliquer d'avantage le
secteur privé dans la prestation des services d'éducation et de
santé en adhérant aux contrats de partenariat public-
privé afin de profiter des avantages de telles associations.
3.2.2.2 Rationalisation des dépenses de
santé et d'éducation
Ces pays doivent, à l'instar d'autres pays africains,
introduire la gestion par objectif qui consiste à allouer les ressources
budgétaires non seulement par domaine d'intervention mais aussi par
objectif clair et mesurable et à travers des mécanismes
permettant la vérification de la réalisation des objectifs en
rapport avec les moyens
qui leur sont consacrés.
Au total, pour permettre aux dépenses sociales
d'éducation et de santé engagées d'atteindre des objectifs
économiques plus positifs, l'ensemble des pays de l'UEMOA devra mettre
en place des politiques visant à créer un environnement politique
et socio-économique sain, un plan de sécurité publique
national en vue d'améliorer le climat sécuritaire et un plan
global de développement afin d'assurer la croissance économique,
améliorer la distribution de la richesse et des revenus, et
réduire le niveau de la pauvreté. Ce plan de développement
devra se focaliser sur des politiques visant à favoriser la
stabilité politique et macro-économique, la réhabilitation
des infrastructures socio économiques, le renforcement des institutions
et le développement des investissements.
Conclusion générale
Depuis l'avènement des théories de la
croissance endogène, l'Etat est reconsidéré comme un
acteur principal de la vie économique. On assiste à une
réhabilitation du rôle de l'Etat dans l'économie à
travers la fourniture des biens publics indispensables à
l'amélioration de la productivité du secteur privé.
Plusieurs études empiriques ont tenté d'évaluer, à
la suite de l'article de BARRO (1990), l'mpact des dépenses publiques
sur la croissance économique.
Deux remarques importantes peuvent être faites à
partir de l'analyse des résultats de l'ensemble de ces études
empiriques. La première a trait à la diversité et à
l'hétérogénéité des résultats obtenus
et la seconde tient au fait que très peu de ces études
considèrent la manière plus ou moins efficace que les
dépenses publiques sont employées. Or l'impact positif des
services publics sur la croissance économique peut dépendre en
large partie de l'efficacité des dépenses engagées.
C'est pourquoi, dans le cadre de notre mémoire de
DEA/Master en Economie publique, nous nous sommes penchés sur la
question de l'efficience des dépenses publiques dans l'espace UEMOA. Il
s'est agit de dégager dans cette étude des éléments
de réponse aux deux interrogations suivantes :
· les dépenses publiques d'éducation et de
santé sont-elles efficientes dans les pays de l'UEMOA?
· l'efficience de ces dépenses ne permet-elle pas un
accroissement de la production plus vite que le volume des dépenses
engagées?
Pour répondre à ces deux interrogations, nous
avons d'abord procédé à l'estimation des scores
d'efficience avant d'étudier l'impact de ces scores estimés sur
la croissance à travers un modèle de croissance endogène.
Les scores d'efficience ont été estimés au moyen de la
méthode d'enveloppement des données à la Malmquist
(DEA-Malmquist), technique non paramétrique ayant l'avantage de ne pas
exiger de spécification explicite de la relation liant l'input à
l'output et de considérer l'évolution de l'environnement
technologique pouvant influencer sur l'efficience. Nous avons
réalisé cette étude sur une période de 35 ans (1970
à 2004).
Les résultats de ces estimations montrent qu'en moyenne
sur la période considérée, les dépenses socio-
publicques d'éducation et de santé ne sont pas efficientes
même si les degrés d'efficience ne sont pas très faibles et
que les dépenses publiques sont gaspillées à près
de 27% et de 55% en moyenne respectivement pour l'éducation et la
santé. Ces résultats présagent que les dépenses
sociales en matière d'éducation et de santé sont plus ou
moins rationnelles. Mais ce résultat peut être dû à
la non prise en compte de l'effet du secteur privé. En effet, les
domaines de la santé et de l'éducation sont deux domaines qui
sont considérablement explorés par le secteur privé. Or
dans notre étude nous avons considéré d'une part, les
niveaux globaux
des taux de scolarisation dans le primaire, le secondaire et
le supérieur et d'autre part l'espérance de vie et le taux de
mortalité (indicateurs globaux) sans prendre en compte - faute d'une
technique de quantification- les dépenses engagées dans ces deux
domaines par le secteur privé. Cette ignorance peut sans doute
surestimer les scores d'efficience.
Les résultats des estimations de nos modèles de
croissance ne sont pas conclusifs en terme de niveau mais sont significatifs
lorsque la performance est mesurée par l'efficience ; ce qui signifie
que l'efficience des dépenses sociales d'éducation et de
santé favorisent la croissance économique plus vite que le volume
des dépenses engagées.
Au total, nos résultats montrent d'une part que les
dépenses socio-publiques sont peu efficientes dans l'espace UEMOA durant
la période considérée et d'autre part que c'est une
utilisation efficiente des ressources consacrées à
l'éducation et à la santé qui est plus importante que le
volume de ces dépenses en tant que facteur contribuant à la
croissance. Ces conclusions rejoignent celles de EBERT, SCHUKNECHT et THONE
(2005) et celle de SAOUSSEN BEN ROMDHANE (2006), qui ont montré que si
les dépenses publiques sont de bonne qualité, les services qui en
résultent sont de nature à accélérer la
croissance.
Dans ces conditions, pour permettre aux dépenses
sociales d'éducation et de santé engagées d'atteindre des
objectifs économiques plus positifs, les Etats de l'UEMOA devront mettre
en place des politiques visant à créer un environnement politique
et socio-économique sain. Un plan de sécurité publique
national en vue d'améliorer le climat sécuritaire et un plan
global de développement afin d'assurer la croissance économique,
améliorer la distribution de la richesse et des revenus, et
réduire le niveau de la pauvreté. Ce plan de développement
devra se focaliser sur des politiques visant à favoriser la
stabilité politique et macro-économique, la réduction de
la corruption privée comme publique, la réhabilitation des
infrastructures socioéconomiques, le renforcement des institutions et le
développement des investissements.
Cependant, notons que la présente étude souffre
de quelques insuffisances tant au niveau de la spécification des
modèles qu'au niveau de l'analyse quantitative des résultats.
Pour des raisons d'orientation de recherche, de la non disponibilité de
certaines données et aussi pour réduire le champ de l'analyse,
l'étude a occulté certaines variables dont l'influence est sans
doute non négligeable dans l'analyse de l'efficience des dépenses
publiques. Pour les memes raisons, l'étude a ignoré l'influence
du secteur privé. Au niveau de l'analyse, une limite tout aussi
importante est que l'impact des dépenses publiques sur la croissance ne
doit pas etre recherché seulement dans la propension marginale de cette
variable à la production. L'ac-
tion publique développe un certain nombre
d'externalités qui sont malheureusement difficiles à quantifier.
Ces externalités se trouvent à travers l'assainissement de
l'environnement socio-économique.
Nous souhaiterions ainsi voir des études
ultérieures sur la question de l'efficience des dépenses
publiques dans l'union prenant en compte la spécificité du
secteur privé et avec des techniques d'évaluation beaucoup plus
élaborées.
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Annexe
AnnexeA
Résulats des estimations des scores
d'efficience
A.1 Pour l'éducation
Années
|
Bénin
|
Burkina
|
Côte-d'Ivoire
|
Guinée
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Moyenne
|
Min
|
1970
|
0,182
|
0,182
|
0,309
|
0,278
|
1
|
0,782
|
0,902
|
1
|
0,579375
|
0,182
|
1971
|
0,959
|
1
|
0,357
|
0,899
|
0,17
|
1
|
0,956
|
0,195
|
0,692
|
0,17
|
1972
|
1
|
0,327
|
0,899
|
1
|
0,333
|
0,333
|
0,34
|
0,982
|
0,65175
|
0,327
|
1973
|
0,907
|
0,997
|
1
|
0,941
|
0,993
|
0,941
|
1
|
1
|
0,972375
|
0,907
|
1974
|
0,951
|
1
|
1
|
0,542
|
0,542
|
0,506
|
0,528
|
0,354
|
0,677875
|
0,354
|
1975
|
0,308
|
0,21
|
1
|
1
|
0,957
|
1
|
0,328
|
0,25
|
0,631625
|
0,21
|
1976
|
1
|
0,864
|
0,474
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0,6
|
0,61725
|
0,474
|
1977
|
1
|
0,865
|
0,865
|
0,865
|
0,82
|
0,966
|
0,82
|
0,708
|
0,863625
|
0,708
|
1978
|
0,212
|
0,519
|
0,296
|
0,695
|
0,459
|
1
|
0,331
|
1
|
0,564
|
0,212
|
1979
|
0,339
|
0,822
|
0,858
|
0,161
|
0,867
|
0,816
|
0,939
|
1
|
0,72525
|
0,161
|
1980
|
0,525
|
1
|
1
|
0,996
|
1
|
0,248
|
0,244
|
0,166
|
0,647375
|
0,166
|
1981
|
1
|
0,964
|
0,509
|
0,842
|
1
|
0,754
|
0,738
|
0,456
|
0,782875
|
0,456
|
1982
|
0,79
|
0,217
|
1
|
0,306
|
0,212
|
0,251
|
1
|
0,188
|
0,4955
|
0,188
|
1983
|
1
|
0,464
|
0,464
|
0,464
|
0,464
|
0,464
|
0,495
|
0,495
|
0,53875
|
0,464
|
1984
|
0,876
|
0,876
|
0,876
|
0,935
|
0,935
|
1
|
1
|
1
|
0,93725
|
0,876
|
1985
|
0,814
|
0,814
|
0,872
|
0,872
|
0,872
|
0,894
|
1
|
0,936
|
0,88425
|
0,814
|
1986
|
0,909
|
0,909
|
0,977
|
0,977
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0,9715
|
0,909
|
1987
|
0,609
|
0,125
|
1
|
0,702
|
0,148
|
0,148
|
0,141
|
0,141
|
0,37675
|
0,125
|
1988
|
0,329
|
0,584
|
0,235
|
0,425
|
0,138
|
0,521
|
0,624
|
1
|
0,482
|
0,138
|
1989
|
0,036
|
0,036
|
0,052
|
0,102
|
0,135
|
0,325
|
1
|
0,321
|
0,250875
|
0,036
|
1990
|
0,124
|
0,214
|
0,258
|
0,145
|
0,19
|
0,25
|
1
|
1
|
0,397625
|
0,124
|
1991
|
0,521
|
0,604
|
0,234
|
0,854
|
0,458
|
0,26
|
1
|
0,586
|
0,564625
|
0,234
|
1992
|
0,894
|
1
|
0,524
|
1
|
0,975
|
0,975
|
1
|
1
|
0,921
|
0,524
|
1993
|
0,906
|
0,916
|
0,916
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0,96725
|
0,906
|
1994
|
0,935
|
0,935
|
0,935
|
0,978
|
0,978
|
1
|
1
|
1
|
0,970125
|
0,935
|
1995
|
1
|
1
|
0,963
|
0,963
|
0,963
|
0,963
|
1
|
0,971
|
0,977875
|
0,963
|
1996
|
1
|
1
|
0,366
|
0,366
|
0,391
|
0,391
|
0,391
|
0,825
|
0,59125
|
0,366
|
1997
|
1
|
0,846
|
0,846
|
0,846
|
0,929
|
0,929
|
1
|
1
|
0,9245
|
0,846
|
1998
|
0,958
|
0,858
|
0,858
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0,95925
|
0,858
|
1999
|
0,893
|
0,893
|
0,893
|
0,981
|
0,981
|
1
|
1
|
1
|
0,955125
|
0,893
|
2000
|
0,929
|
0,929
|
0,982
|
0,143
|
1
|
0,496
|
0,496
|
0,508
|
0,685375
|
0,143
|
2001
|
0,301
|
0,301
|
0,213
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0,442
|
0,657125
|
0,213
|
2002
|
0,334
|
1
|
1
|
1
|
0,98
|
0,98
|
1
|
1
|
0,91175
|
0,334
|
2003
|
1
|
0,98
|
0,98
|
0,961
|
0,961
|
0,961
|
0,961
|
0,961
|
0,970625
|
0,961
|
2004
|
0,83
|
0,83
|
0,83
|
1
|
0,907
|
0,962
|
0,227
|
1
|
0,82325
|
0,227
|
Moyenn
|
0,725
|
0,7166
|
0,70974286
|
0,7354
|
0,722
|
0,732
|
0,77031
|
0,7453
|
0,7319714
|
0,71
|
Min
|
0,036
|
0,036
|
0,052
|
0,102
|
0,135
|
0,148
|
0,141
|
0,141
|
|
0,036
|
A.2 Pour la santé
Année
|
Bénin
|
Burkina
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Moyenne
|
Min
|
1970
|
0,014
|
0,018
|
0,054
|
1
|
0,125
|
0,25
|
0,367
|
1
|
0,352
|
0,014
|
1971
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0,4
|
0,5
|
0,333
|
0,779
|
0,333
|
1972
|
1
|
0,8
|
0,267
|
1
|
0,051
|
0,048
|
0,048
|
0,048
|
0,408
|
0,048
|
1973
|
1
|
1
|
1
|
0,5
|
1
|
0,333
|
0,5
|
0,5
|
0,729
|
0,333
|
1974
|
0,571
|
1
|
0,667
|
0,04
|
0,04
|
1
|
0,5
|
0,333
|
0,519
|
0,04
|
1975
|
0,25
|
1
|
0,111
|
0,125
|
0,095
|
0,4
|
0,5
|
1
|
0,435
|
0,095
|
1976
|
0,5
|
0,105
|
1
|
0,25
|
0,25
|
0,286
|
0,222
|
1
|
0,452
|
0,105
|
1977
|
1
|
0,452
|
0,792
|
0,864
|
1
|
0,143
|
0,111
|
0,2
|
0,57
|
0,111
|
1978
|
0,2
|
0,125
|
0,2
|
0,125
|
1
|
0,333
|
0,25
|
0,2
|
0,304
|
0,125
|
1979
|
0,125
|
0,25
|
1
|
0,125
|
0,5
|
0,25
|
0,111
|
0,125
|
0,311
|
0,111
|
1980
|
0,25
|
1
|
0,125
|
0,313
|
0,333
|
0,333
|
1
|
0,143
|
0,437
|
0,125
|
1981
|
0,8
|
0,5
|
1
|
1
|
0,333
|
0,145
|
0,16
|
0,218
|
0,52
|
0,145
|
1982
|
0,222
|
1
|
0,5
|
0,667
|
1
|
1
|
1
|
0,222
|
0,701
|
0,222
|
1983
|
1
|
1
|
0,008
|
0,007
|
0,006
|
0,005
|
0,005
|
0,004
|
0,254
|
0,004
|
1984
|
1
|
0,91
|
0,834
|
0,769
|
0,712
|
0,662
|
0,618
|
0,578
|
0,761
|
0,578
|
1985
|
0,054
|
1
|
0,458
|
0,297
|
0,218
|
0,171
|
0,14
|
0,119
|
0,307
|
0,054
|
1986
|
0,002
|
0,002
|
0,167
|
0,333
|
0,25
|
0,2
|
0,111
|
1
|
0,258
|
0,002
|
1987
|
0,111
|
0,333
|
1
|
1
|
0,111
|
0,143
|
0,2
|
0,167
|
0,383
|
0,111
|
1988
|
1
|
0,056
|
0,208
|
0,217
|
0,217
|
0,217
|
0,217
|
1
|
0,393
|
0,056
|
1989
|
0,071
|
0,19
|
0,8
|
0,8
|
1
|
1
|
0,667
|
0,571
|
0,637
|
0,071
|
1990
|
0,111
|
0,026
|
0,069
|
0,053
|
0,043
|
1
|
0,667
|
1
|
0,371
|
0,026
|
1991
|
0,5
|
0,5
|
1
|
0,143
|
0,333
|
0,2
|
0,2
|
0,125
|
0,375
|
0,125
|
1992
|
0,8
|
1
|
0,8
|
0,667
|
0,16
|
0,16
|
0,16
|
1
|
0,593
|
0,16
|
1993
|
0,125
|
1
|
0,2
|
0,167
|
0,5
|
0,25
|
0,125
|
0,167
|
0,317
|
0,125
|
1994
|
0,913
|
0,913
|
0,125
|
1
|
1
|
0,6
|
0,368
|
0,239
|
0,645
|
0,125
|
1995
|
0,25
|
0,25
|
0,5
|
0,667
|
1
|
0,333
|
0,286
|
1
|
0,536
|
0,25
|
1996
|
1
|
1
|
0,25
|
0,25
|
1
|
0,2
|
1
|
0,2
|
0,613
|
0,2
|
1997
|
0,2
|
1
|
0,048
|
0,048
|
0,05
|
0,05
|
0,167
|
0,143
|
0,213
|
0,048
|
1998
|
0,444
|
1
|
0,571
|
0,062
|
0,089
|
0,046
|
0,063
|
1
|
0,409
|
0,046
|
1999
|
0,02
|
0,023
|
0,03
|
0,143
|
0,111
|
1
|
0,111
|
0,143
|
0,198
|
0,02
|
2000
|
0,167
|
0,167
|
0,125
|
1
|
1
|
0,111
|
0,25
|
0,2
|
0,377
|
0,111
|
2001
|
0,2
|
0,2
|
0,25
|
1
|
0,2
|
0,167
|
0,5
|
0,5
|
0,377
|
0,167
|
2002
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
1
|
0,333
|
0,125
|
0,495
|
0,125
|
2003
|
0,857
|
0,076
|
0,103
|
0,118
|
0,113
|
1
|
0,667
|
1
|
0,492
|
0,076
|
2004
|
1
|
0,2
|
1
|
0,071
|
0,125
|
0,2
|
0,01
|
0,143
|
0,344
|
0,01
|
Moy,
|
0,493
|
0,559886
|
0,47891429
|
0,46631
|
0,4419
|
0,39
|
0,34669
|
0,45
|
0,45328571
|
|
Min
|
0,002
|
0,002
|
0,008
|
0,007
|
0,006
|
0,005
|
0,005
|
0,004
|
0,198
|
|
Annexe113
Les tests de spécification
1- Modèle pooled versus Modèle a effets
spécifiques
A-) Le modèle 1 (Standard)
pFtest(mod1p,mod1w)
F test for effects
data: lpib ~ licp + tpam + tc+ ltsse + rp
F = 23.45, df1 = 19, df2 = 178, p-value = 0.0000 alternative
hypothesis: significant effects
B-) Modèle 2 (Standard +ds)
> pFtest(mod2p,mod2w)
F test for effects
data: lpib ~ licp + tpam + tc + ds ltsse + rp
F = 17.4031, df1 = 28, df2 = 169, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: significant effects
C-) Modèle 3 (Standard + ses)
> pFtest(mod3p,mod3w)
F test for effects
data: lpib ~ licp + tpam + tc + ltsse + ses + rp
F = 17.4031, df1 = 28, df2 = 169, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: significant effects
D-) Modèle 4 (Standard + de)
> pFtest(mod4p,mod4w)
F test for effects
data: lpib ~ licp + tpam + tc + ltsse + de + rp
F = 55.9556, df1 = 35, df2 = 303, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: significant effects
E-) Modèle 5 (Standard + see)
> pFtest(gd,gi)
F test for effects
data: lpib ~ licp + tpam + tc + ltsse + see + rp
F = 145.2327, df1 = 35, df2 = 304, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: significant effects
2- Modèle à effets individuels versus
Modèle à erreurs composées : le test de
Hausman
A-) Modèle 1
---- Coefficients ----
| |
|
(b)
mef
+
|
(B) .
|
(b-B) Difference
|
sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.
|
licp |
|
.9490702
|
.877766
|
.0713042
|
.002824
|
tpam |
|
-1.60e-07
|
-2.67e-07
|
1.07e-07
|
7.39e-09
|
tc |
|
.0538591
|
.0592738
|
-.0054148
|
0.000418
|
ltsse |
|
-.0093463
|
.0095931
|
-.0189394
|
.0014655
|
rp |
|
-.0075534
|
-.0121434
|
.0045899
|
0.000254
|
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg B =
inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from xtreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(4) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 152.69
Prob>chi2 = 0.0000
B-) Modèle 2
---- Coefficients ----
|
| |
|
(b) mef +
|
(B) .
|
(b-B) Difference
|
sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.
|
licp
|
|
|
.9466476
|
.8608706
|
.085777
|
.0060841
|
tpam
|
|
|
-1.65e-07
|
-2.97e-07
|
1.32e-07
|
1.14e-08
|
tc
|
|
|
.0530606
|
.0549491
|
-.0018885
|
0.087452
|
ltsse
|
|
|
-.0091644
|
.0084833
|
-.0176478
|
.0016271
|
ds
|
|
|
.006423
|
.0726509
|
-.066228
|
0.000254
|
rp
|
|
|
-.0082539
|
-.0191852
|
.0109313
|
0.002587
|
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 248.67
Prob>chi2 = 0.0000
C-) Modèle 3
---- Coefficients ----
|
| |
|
(b) mef +
|
(B) .
|
(b-B) Difference
|
sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.
|
licp
|
|
|
.9466476
|
.8608706
|
.085777
|
.0060841
|
tpam
|
|
|
-1.65e-07
|
-2.97e-07
|
1.32e-07
|
1.14e-08
|
tc
|
|
|
.0530606
|
.0549491
|
-.0018885
|
3.25e-09
|
ltsse
|
|
|
-.0091644
|
.0084833
|
-.0176478
|
.0016271
|
ses
|
|
|
.0385377
|
.4359055
|
-.3973678
|
.0254111
|
rp
|
|
|
-.0082539
|
-.0191852
|
.0109313
|
.0025897
|
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 237.62
Prob>chi2 = 0.0000
D-) Modèle 4
---- Coefficients ----
|
| |
|
(b) mef +
|
(B) .
|
(b-B) Difference
|
sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.
|
licp
|
|
|
.9466839
|
.8739101
|
.0727738
|
.003089
|
tpam
|
|
|
-1.63e-07
|
-2.72e-07
|
1.09e-07
|
7.55e-09
|
tc
|
|
|
.0497419
|
.0611568
|
-.0114149
|
.002548
|
ltsse
|
|
|
-.0089285
|
.0106613
|
-.0195897
|
.0014724
|
de
|
|
|
-.0226118
|
-.0311626
|
.0085508
|
.0002458
|
rp
|
|
|
-.0060969
|
-.0106853
|
.0045884
|
.0004258
|
|
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 132.83
Prob>chi2 = 0.0000
E-) .Modèle 5
---- Coefficients ----
| (b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))
|
|
|
mef
+
|
.
|
Difference
|
S.E.
|
licp
|
|
|
.9491165
|
.8767134
|
.0724031
|
.0030049
|
tpam
|
|
|
-1.60e-07
|
-2.68e-07
|
1.08e-07
|
7.63e-09
|
tc
|
|
|
.0537798
|
.0604991
|
-.0067193
|
.0058795
|
ltsse
|
|
|
-.0093551
|
.0097006
|
-.0190556
|
.0014877
|
see
|
|
|
-.0010576
|
.022558
|
-.0236155
|
.0002368
|
rp
|
|
|
-.0075331
|
-.0125552
|
.0050222
|
.0254882
|
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 148.41
Prob>chi2 = 0.0000
AnnexeC
Résultats des tests de racine unitaire
. ipshin lpib, lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for lpib
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-2.040 -2.500 -2.600 -2.780 0.468 0.680
. ipshin licp, lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for licp
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-1.936 -2.500 -2.600 -2.780 0.822 0.794
. ipshin tpam, lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for tpam
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-0.211 -2.500 -2.600 -2.780 6.709 1.000
. ipshin tsse , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for tsse
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-1.758 -2.500 -2.600 -2.780 1.429 0.923
. ipshin tc , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for tc
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-2.843 -2.500 -2.600 -2.780 -0.062 0.272
. ipshin see , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for see
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-4.908 -2.500 -2.600 -2.780 0.579 0.719
. ipshin ds , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for ds
Deterministics chosen: constant & trend t-bar test, N,T =
(8,35) Obs = 264 Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-2.198 -2.500 -2.600 -2.780 -0.072 0.471
. ipshin de , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for de
Deterministics chosen: constant & trend t-bar test, N,T =
(8,35) Obs = 264 Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-1.968 -2.500 -2.600 -2.780 0.712 0.762
. ipshin ses , lags(1) trend nodemean
Im-Pesaran-Shin test for ses
Deterministics chosen: constant & trend
t-bar test, N,T = (8,35) Obs = 264
Augmented by 1 lags (average)
t-bar cv10 cv5 cv1 W[t-bar] P-value
-2.198 -2.500 -2.600 -2.780 3.333 1.000
Annexe1111
Résultats des estimations des différents
modèles effectuées sur Stata
D.1 Le modèle standard (modèle 1)
D.2 Le modèle 2 (standard + ds)
D.3 Le mdèle 3 (standard + ses)
D.4 Le modèle 4 (standard + de )
D.5 Le modèle 5 (standard + ses)
Table des matières
Avertissement i
Dédicace ii
Remerciements iii
Résumé iv
Abstract iv
Liste des sigles v
Introduction générale 2
1 Services publics et croissance économique :
une analyse théorique
1.1 Production de services socio-publics et croissance
|
5
5
|
|
1.1.1
|
Définition et structures des dépenses sociales
|
5
|
|
|
1.1.1.1 Définition des dépenses sociales
|
6
|
|
|
1.1.1.2 Dépenses sociales dans l'UEMOA
|
6
|
|
1.1.2
|
Dépenses sociales et croissance économique
|
7
|
|
|
1.1.2.1 Le rôle de l'Etat dans l'économie :
Fondements théo-
|
|
|
|
riques de la croissance endogène
|
7
|
|
|
1.1.2.2 Validations empiriques
|
7
|
1.2
|
Efficience économique et
généralités sur les modèles de frontière . .
.
|
9
|
|
1.2.1
|
Clarification du concept d'efficience
|
9
|
1.2.1.1 Efficience technique et efficience allocative 10
1.2.1.2 Efficience d'échelle et efficience technique pure
. . . 12
1.2.2 Généralités sur les modèles de
frontière 13
1.2.2.1 Les méthodes paramétriques 14
1.2.2.2 Les méthodes non paramétriques 15
2 Méthodologies 21
2.1 Spécification des modèles 21
2.1.1 Services publics et efficience technique 21
2.1.1.1 Le modèle statique 22
2.1.1.2 L'estimateur DEA-Malmquist 24
2.1.2 Efficience et croissance : quelle relation empirique?
24
2.1.2.1 Présentation du modèle de base 25
2.1.2.2 Spécification économétrique 25
2.2 Spécification et choix des variables 28
2.2.1 Données relatives aux scores d'efficience 28
2.2.1.1 Pour le secteur de la santé : 28
2.2.1.2 Pour le secteur de l'éducation : 28
2.2.2 Données relatives aux modèles de croissance
29
2.2.2.1 La variable endogène 29
2.2.2.2 Les variables exogènes 29
3 Estimation, analyse des résultats et
recommandations 32
3.1 Estimations des modèles 32 3.1.1 Estimation des
scores d'efficience et présentation des résultats 32
3.1.1.1 Estimation des scores 32
3.1.1.2 Présentation des résultats 33
3.1.2 Estimation des modèles de croissance 33
3.1.2.1 Rappel des modèles 33
3.1.2.2 Tests de diagnostics 35
3.2 Analyse des résultats et recommandations 40
3.2.1 Analyse des résultats 40
3.2.1.1 Les scores d'efficience 41
3.2.1.2 Impact de l'efficience sur la croissance 44
3.2.2 Recommandations de politiques 49
3.2.2.1 Pour une amélioration de l'efficience des
dépenses socio-publiques 50 3.2.2.2 Rationalisation des
dépenses de santé et d'éducation 50
Conclusion générale 55
Annexes 58
A Résulats des estimations des scores d'efficience
60
A.1 Pour l'éducation 61
A.2 Pour la santé 62
B Les tests de spécification 63
C Résultats des tests de racine unitaire
68
D Résultats des estimations des différents
modèles effectuées sur Stata 71
D.1 Le modèle standard (modèle 1) 71
D.2 Le modèle 2 (standard + ds) 72
D.3 Le mdèle 3 (standard + ses) 72
D.4 Le modèle 4 (standard + de ) 73
D.5 Le modèle 5 (standard + ses) 73
Liste des Figures 77
Liste des Tableaux 78
Liste des figures
1.1
|
Illustration de l'efficience technique et allocative
|
11
|
1.2
|
Efficience technique pure et efficience d'échelle
|
12
|
1.3
|
Représentation de la frontière d'efficience
par l'approche FDH . . . .
|
17
|
1.4
|
Estimation de la frontière DEA
|
18
|
1.5
|
Comparaison des deux approches :DEA et FDH
|
19
|
Liste des tableaux
1.1 Un exemple pour illustrer la notion d'efficience
16
2.1 Signification et signes attendus des variables
31
3.1 Les différents modèles et les variables
d'intérêt 34
3.2 Résultats du test
d'homogénéité 36
3.3 Résultats des tests de HAUSMAN 37
3.4 Résultats des tests
d'hétéroscédasticité 38
3.5 Résultats des tests d'auto-corrélation
38
3.6 Résultats des tests de racine unitaire
40
3.7 Scores moyens d'efficience en Santé 42
3.8 Scores moyens d'efficience en éducation
43
3.9 Résultats des estimations du modèle 1
44
3.10 Résultats des estimations du modèle 4
46
3.11 Résultats des estimations du modèle 5
47
3.12 Résulats des estimation du modèle 2
48
3.13 Résultats des estimation du modèle 3
49
|
|