V. INTERET DU SUJET
En fait, toute personne qui habite la ville de Kinshasa est
consciente d'une réalité selon laquelle de nos jours le mariage
est en crise, les difficultés financières surtout font que le
mariage se raréfient. Cette situation nous a motivé de
réfléchir afin d'apporter notre modeste contribution sur la
compréhension de ce phénomène.
En tant que sociologue en formation, nous sommes
appelée à faire face aux multiples faits sociaux qui
caractérisent notre société et qui battent en
brèche la quiétude sociale.
Ainsi, l'intérêt face à ce sujet est
double : social et scientifique. Sur le plan social, cette étude
permet de considérer la valeur traditionnel le de la dot en mettant en
relief les conséquence néfastes qu'elle cause au sein des
familles. Ainsi, l'autorité compétente pourra se servir de nos
analyses afin d'agir sur la cause et non sur l'effet du
phénomène pour une meilleure prise en charge sociale. Pour ce qui
est de l'intérêt scientifique, d'autre part, la présente
dissertation s'inscrit dans la logique de l'enrichissement de la théorie
scientifique en la matière.
VI. DELIMITATION DU TRAVAIL
Comme dans tout travail scientifique, il s'est
avéré difficile pour nous d'entreprendre cette étude sans
en fixer le contour spatio-temporel. C'est ainsi que du point de vue spatial,
notre étude porte sur les trois ethnies (Luba, Manianga et Yansi) vivant
à Kinshasa plus précisément dans la Commune de Kimbanseke.
Le choix porté sur cette Commune tient simplement au fait qu'elle
constitue un foyer de concentration de ces ethnies et se trouve être
également le milieu qui se prête le mieux à nos
possibilités en terme des coût et de distance, c'est une question
de réalisme.
Du point de vue temporel, notre étude va de 1990
à nos jours. Cette période est marquée par des mutations
aussi bien politique, économique que sociale et culturelle dans la ville
de Kinshasa en particulier et en RDC en général.
VII. DIFFICULTES
RENCONTREES
Toute investigation scientifique est toujours
émaillée des difficultés. Celles-ci diffèrent
suivant l'objet d'étude, la nature du terrain et l'importance de la
logistique.
Il n'est aisé, dans le contexte actuel de la ville de
Kinshasa marqué par la suspicion, des tensions, des crispations dues
à la basse conjoncture socio-économique, etc., de mener une
étude sur un phénomène qui touche aux
susceptibilités comme celui de la dot. Un tel sujet expose le chercheur
à la méfiance et à l'évitement des
enquêtés déjà traumatisés par les conditions
matérielles d'existence. Au cours de nos enquêtes, nous nous
sommes buté au refus pure et simple de certains enquêtés
qui nous renvoyaient parce que, disaient-ils, ils n'avaient pas de temps et
d'énergie physique nécessaire à nous consacrer. Pour
d'autres par contre, l'annonce de notre sujet de recherche suscitait en eux un
sentiment de frustration et nous demandaient d'aller nous confier auprès
d'autres. Nos explications pour justifier le bien fondé de notre
étude ne rencontraient pas souvent un écho favorables
auprès de cette catégorie d'enquêtés. D'autres
encore exigeaient un verre de boisson ou de l'argent avant de se livrer
à fournir des réponses à notre questionnaire.
Par ailleurs, Kimbanseke, comme les autres communes
populaires de la ville de Kinshasa, est habité par une population qui
vit au jour le jour si bien que la survie des ménages tient à la
débrouille quotidienne appelée « libanga ».
Dans ces conditions, il est difficile de rencontrer pendant la journée
des personnes adultes en leurs résidences. Et parce que nous tenions
d'administrer nous-même le questionnaire pour éviter les pertes
éventuelles des protocoles ou les reports des jours de retrait et que
nos enquêtes se déroulaient dans les après-midi, les
avant-midi étant consacrés à nos obligations
académiques, il nous arrivait de parcourir une avenue de bout en bout
sans trouver une personne adulte à interroger. Ce qui a contribué
à l'échelonnement de l'enquête sur plusieurs jours que
prévus.
Le dérobement de la plupart des femmes à
l'entretien pour des raisons diverses nous a fait perdre d'autres informations
(leur son de cloche) qui seraient utiles pour l'élaboration de ce
travail. Leurs opinions auraient peut-être apporté un
éclairage supplémentaire à la compréhension de
notre sujet d'étude.
Le manque des moyens financiers et matériels a
retardé sensiblement le déroulement de l'enquête et la
rédaction de ce travail. Outre le fait que la modicité de nos
ressources avait différé la confection et l'impression de notre
questionnaire, elle n'a pas permis la constitution d'un grand
échantillon.
Notre abnégation et notre engagement ainsi que le
concours de condisciples qui ont accepté le bénévolat, ont
rendu possible la gestion efficace de toutes ces contraintes ayant
émaillé les investigations dont les résultats sont
présentés dans ce travail.
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