Evolution de la conception et de la pratique de la dot dans la ville de Kinshasa. Etude menée auprès des communautés Luba, Manyanga et Yansi habitant la commune de Kimbaseke( Télécharger le fichier original )par Nana NZOLANI LUSUNGULU Université de Kinshasa RDC - Licence en sociologie 2006 |
Chapitre III : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATSIntroduction Dans ce chapitre, nous présentons les résultats de nos recherches. Nous exposons dans la première section le processus de la recherche, puis dans la deuxième les résultats obtenus et enfin dans la troisième nous les interprétons en les circonscrivant dans leur contexte. Section 1. Organisation et déroulement de la rechercheCette section revêt une importance capitale. En effet, elle rend compte de notre cheminement dans la collecte des données qui ont servi à l'élaboration de ce travail. En d'autres termes, il s'agit de l'opérationnalisation et de validation des instruments mis en contribution lors de nos enquêtes. Ainsi, aborderons-nous les points relatifs à la population d'étude et à son échantillon, à l'élaboration du questionnaire et à son administration et, enfin, aux difficultés rencontrées. 1. Univers d'enquête et échantillon.
1. Univers d'enquête En sciences, lorsqu'on parle de l'univers d'enquête, il faut entendre par là un ensemble fini, délimité dans le temps et dans l'espace qui fait l'objet d'une étude. Pour les sciences sociales en général, et en sociologie en particulier, l'univers ou population d'enquête est un « ensemble humain dont on cherche à connaître les opinions, les besoins, etc. Elle est caractérisée, c'est-à-dire qu'elle a en commun des caractéristiques connues permettant l'identification psychosociale des individus de ce groupe. »19(*) En rapport avec cette définition, notre univers d'enquête (population d'étude) se compose de l'ensemble des ressortissants des ethnies Luba, Manianga et Yansi habitant la Commune de Kimbaseke. Cette population a été caractérisée sur base des variables ci-après : âge, sexe, niveau d'études, profession, revenu, confession religieuse, ancienneté dans la ville Kinshasa et ancienneté dans le quartier habité. L'inexistence des statistiques se rapportant à chacune de ces variables et l'impossibilité matérielle de les constituer nous-même nous a conduit à ne pas en tenir compte dans la constitution de notre échantillon. En outre, étant donné l'immensité de la Commune Kimbanseke et l'étendue de la population à étudier et tenant aussi compte de la modicité de nos moyens et de la brièveté du temps nous imparti, nous avons prélever un échantillon en nous limitant aux quartiers Boma et Kutu. 2. Constitution de l'échantillon L'étude de l'évolution de la conception et de la pratique de la dot dans les trois ethnies ci-haut indiquées requérait, pour être exhaustive, que nous passions en revue chacune des unités constitutives de notre univers d'enquête. En d'autres termes, il serait nécessaire que chaque sujet de notre univers d'enquête soit interrogé individuellement. Une telle entreprise s'est avérée irréalisable à la suite d'une double difficulté. D'abord d'ordre temporel. Le temps nous imparti (sept mois) ne nous offrait pas la possibilité de sillonner systématiquement toutes les parcelles pour recueillir les informations auprès de chaque habitant de cette Commune. Ensuite, les maigres moyens financiers à notre disposition ne pouvaient procurer les outils matériels indispensables (questionnaire) pour mener une enquête d'une telle envergure. Face à cette double difficulté, et considérant la possibilité statistique de décrire le tout par la partie, il s'est imposé à nous la technique de sondage consistant à observer une partie de la population pour tirer des conclusions extrapolables à celle-ci en relevant les limites de nos généralisations, au regard de la taille réduite de notre échantillon. S'agissant de cette technique (sondage), « tous les efforts gravitent autour de l'échantillon. Ce concept évoque une portion de la population totale qui sera réellement enquêtée et qui permettra par extension, de dégager les caractéristiques de l'ensemble de la population. L'apport de cette technique dans les enquêtes des sciences sociales ne se discute plus. Grâce à elle, on s'autorise de mener par exemple, une investigation fiable sur l'ensemble de la population à la fois. »20(*) Cette technique ayant été adoptée, une autre difficulté s'est dressée à nous quant à savoir quelle partie décrire pour espérer élucider le tout et comment s'y prendre. En termes voisins, qui interroger et selon quel procédé faut-il le sélectionner dans la multitude pour échapper à l'arbitraire ? Considérant notre problématique, nous avons estimé que seuls les adultes de deux sexes de ces trois ethnies étaient concernées par notre étude. Et par conséquent, ils pouvaient bien figurer dans notre échantillon. Mais comment les extraire et à quel nombre ? Au sujet du second volet de cette question, M. Grawitz indique que « tout dépend de la nature des éléments à observer, c'est-à-dire de l'homogénéité du tout. En effet, si la dispersion est nulle, toutes les unités auraient la même valeur égale à la moyenne et le prélèvement d'une seule unité serait un échantillon suffisant et représentatif. Si la dispersion est faible, c'est-à-dire si les valeurs du caractère étudié sont très groupées autour de la moyenne, l'ensemble est homogène et un échantillon restreint donnera une précision suffisante. Au contraire, si la dispersion est élevée, si la population est très hétérogène, un échantillon beaucoup plus important s'impose pour obtenir la même précision »21(*). Nous considérons que notre population d'étude du point de vue des caractéristiques socio-économiques et culturelles n'est pas trop hétérogène. C'est pourquoi nous avons opté pour un échantillon de 30 sujets. Comment ces 30 sujets ont-ils été extraits de la population-mère ? Il sied d'indiquer qu'il n'existe pas de statistiques officielles décrivant celle-ci sur base d'autres caractéristiques, notamment l'âge, le sexe, le niveau d'études, la profession, la religion, etc. Ce qui rend impossible le prélèvement de l'échantillon par le procédé de quota. Il ne nous restait que la possibilité de recourir à un échantillonnage aléatoire, en accordant à tout sujet de notre population-mère la même chance de figurer dans notre échantillon. Nous avons considéré que dans le cadre de notre étude toute personne adulte, c'est-à-dire dont l'âge varie entre 20 et 65 ans habitant la Commune, quel que soit son sexe, son niveau d'études, sa profession, sa religion, son ethnie, etc. était susceptible de faire partie de notre échantillon. L'échantillonnage aléatoire renferme plusieurs variantes parmi lesquelles nous avons opté pour le procédé occasionnel. Celui-ci consiste à prendre pour unité d'échantillon tout individu disponible au moment de l'enquête. Pour arriver à prélever les unités de notre échantillon, nous avons procédé par un tirage au sort sans remise des avenues des quartiers Boma et Kutu. Nous avons, sur des bouts de papier, attribué à chaque avenue un numéro. Ces bouts de papier ont été introduits dans une urne. Par la suite, nous avons successivement tiré les avenues où l'enquête devait se dérouler. A la suite de ce tirage au sort, les avenues ci-après ont été retenues :
Ainsi, sur chaque avenue, nous interrogions tout individu disponible, c'est-à-dire tout celui ou toute celle que nous rencontrions au moment de notre passage et qui acceptait de répondre à notre questionnaire. Au total 30 sujets ont fait partie de notre échantillon. * 19 LESBAUM, N. et alii, « Professeur mène l'enquête », in Rencontre pédagogique, n°16, INRP, Paris, 1987. * 20 KUYUNSA, B. et SHOMBA, K., Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUK, Kinshasa, 1995, p.76. * 21 GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 11ème éd. Dalloz, Paris, 2001, p.542. |
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