DEDICACE
A notre famille
REMERCIEMENTS
L'aboutissement de ce travail est le fruit de l'effort de
plusieurs personnes, par leur apport scientifique, technique et moral. Nous
leur adressons nos sincères remerciements.
Nos sentiments de profonde gratitude s'adressent
également au Président et Fondateur de l'Université Libre
de Kigali (ULK) de sa bonne volonté d'investir dans le
développement humain. A travers lui, tout le corps professoral pour
avoir fait de nous des techniciens de calibre en gestion utiles pour la nation
rwandaise et à toute l'humanité.
Nos sincères remerciements s'adressent
spécialement à Monsieur MORISHO NENE, pour avoir accepté
de diriger ce travail malgré ses lourdes responsabilités
professionnelles. Son esprit critique et ses conseils pertinents qui nous ont
été très utiles. Il n'a épargné aucun effort
pour nous éclairer tout au long de notre recherche.
Le corps des enseignants de la faculté des sciences
économiques et de gestion, auxquels nous devons la grande partie du
bagage intellectuel de gestionnaire, trouvent ici l'expression de notre grande
reconnaissance.
La recherche n'aurait abouti sans la disponibilité des
données statistiques de la part du RIM s.a. dans son agence de Gisenyi.
Nous disons grand merci aux agents de ladite institution à Gisenyi pour
l'accueil chaleureux nous réservé lors de la collecte desdites
données.
Enfin, nos sentiments de sympathie sont adressés
à ceux qui ont contribué de loin ou de près à la
réalisation de ce travail.
HARELIMANA Jean Bosco
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
AFD : Agence Française de Développement
ASSOFI : Association de Solidarité
Financière
BAIR : Bureau d'Appui aux Initiatives Rurales
BANCOR : Banque à la Confiance d'Or
BCDI : Banque de Commerce de Développement et
d'Industrie
BCR : Banque Commerciale du Rwanda
BDD : Bureau Diocésain de Développement
BK : Banque de Kigali
BNR : Banque Nationale du Rwanda
BRD : Banque Rwandaise de Développement
CCA : Chargé des Cours Associés
COGEBANQUE : Compagnie Générale des
Banques.
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit
CSR : Caisse Sociale du Rwanda
CRS : Catholic Relief Service
CT : Court terme
FOR : Forum des Organisations Rurales
IMF : Institution de Micro Finance
LT : Long terme
MINECOFIN : Ministère des Finances et de la
planification économique
MT : Moyen terme
ONG : Organisation Non Gouvernementale
Op.Cit : Opere Citato qui signifie le titre de l'ouvrage
déjà cité
P. : Page
PUF : Presse Universitaire de la francofonie
RIM : Réseau Interdiocésain de Micro
finance
s.a. : Société Anonyme
UBPR : Union des Banques Populaires du Rwanda
UCT : Union de Caisse des Travailleurs
ULK : Université Libre de Kigali
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1: Comparaison entre l'IMF et la Banque
classique
30
Tableau 2 : Des activités financés
par RIM s.a.
46
Tableau 3 : Présentation du taux de
recouvrement du RIM s.a, agence de Gisenyi
47
Tableau 4 : Comparaison des taux
d'intérêt
49
Tableau 5 : Calcul du ratio de
liquidité
58
Tableau 6 : Calcul du ratio de
crédit
59
Tableau 7 : Calcul du ratio d'efficience
60
Tableau 8 : Calcul du ratio d'utilisation de
l'épargne
61
Tableau 9 : Calcul du ratio
d'intermédiation
62
Tableau 10 : Calcul du ratio de
délinquance
62
Tableau 11 : Calcul du ratio de garantie de
crédits
63
Tableau 12 : Comparaison de ratio de garantie
et de ratio de délinquance
64
Tableau 13 : Calcul de l'évolution du
nombre des clients, des déposants et de leurs
dépôts ainsi que des crédits (2003, 2004 et 2005)
65
Tableau 14 : Tirage de l'échantillon
selon les guichets des répondants
68
Tableau 15 : Identification des
bénéficiaires suivant leur domaine d'activité et leur
personnalité.
70
Tableau 16 : Identification des
bénéficiaires suivant l'état civil
72
Tableau 17 : Niveau d'instruction des
enquêtés
73
Tableau 18 : Les raisons de demande de
crédit
74
Tableau 19 : Identification des
bénéficiaires suivant le nombre des personnes à charge et
le domaine d'activité
75
Tableau 20 : Identification des
bénéficiaires suivant le sexe et le domaine
d'activité.
76
Tableau 21 : Identification des
bénéficiaires suivant le montant reçu en francs rwandais
et du domaine d'activité
77
Tableau 22 : Satisfaction des
bénéficiaires
78
Tableau 23 : Présentation des besoins
satisfaits
79
Tableau 24 : Augmentation du niveau de revenu
80
LISTE DES GRAPHIQUES
Page
Graphique 1 : Comparaison des taux de recouvrement des
banques classiques et des IMF en 2005
48
Graphique 2 : Comparaison des taux d'intérêt
50
Graphique 3 : Comparaison de ratio de garantie et de
délinquance
64
Graphique 4: Présentation de l'échantillon des
bénéficiaires selon les guichets
68
Graphique 5: Présentation des bénéficiaires
suivant leur domaine d'activité et leur personnalité
71
Graphique 6: Présentation des bénéficiaires
suivant l'état civil
72
Graphique 7 : Présentation du Niveau d'instruction des
enquêtés
73
Graphique 8 : Présentation des raisons de demande de
crédit
75
Graphique 9 : Présentation des
bénéficiaires suivant le sexe et le domaine d'activité
77
Graphique 10 : Présentation de la Satisfaction des
bénéficiaires
79
Graphique 11: Présentation des besoins satisfaits
80
Graphique 12 : Présentation de l'augmentation du
niveau de revenu
81
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 1: La micro finance avec démarrage
exogène
24
Figure 2: La micro finance avec le démarrage
endogène
25
Figure 3: La structure interne du RIM s.a agence de
Gisenyi.
42
TABLE DES MATIERES
Page
DEDICACE..........................................................................................
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES GRAPHIQUES
v
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES FIGURES
vi
TABLE DES MATIERES
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
2. DELIMITATION DU SUJET
2
3. PROBLEMATIQUE
2
4. HYPOTHESES DU TRAVAIL
4
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
4
6. TECHNIQUES ET METHODES DE RECHERCHE
5
6.1. TECHNIQUES
5
6.1.1. Technique documentaire
5
6.1.2. Technique du questionnaire
5
6.1.3. Technique d'observation
6
6.1.4. Technique d'interview
6
6.2. METHODES
6
6.2.1. La méthode synthétique
6
6.2.2. La méthode structuraliste
7
6.2.3. La méthode comparative
7
6.2.4. La méthode systémique
7
6.2.5. La méthode analytique
8
6.2.6 La méthode historique
8
6.2.7 La méthode statistique
8
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
8
CHAPITRE 1. CONSIDERATIONS THEORIQUES
10
1.1 LE CRÉDIT
10
1.1.1. Définitions et classifications du
crédit
10
1.1.1.1. Définitions
10
1.1.1.2 Classification du crédit
13
1.1.1.2.1. La classification selon la
destination
13
1.1.1.2.1.1. Le crédit à la
production
13
1.1.1.2.1.2. Le crédit à la
consommation
13
1.1.1.2.2. La classification selon la
durée
14
1.1.1.2.2.1. Le crédit à court
terme
14
1.1.1.2.2.2. Le crédit à moyen
terme.
14
1.1.1.2.2.3. Le crédit à long
terme
15
1.1.1.2.3. La classification selon les
garanties
15
1.1.1.2.3.1. Le crédit personnel
15
1.1.1.2.3.2. Le crédit réel
15
1.1.1.2.4. La classification selon le
bénéficiaire
16
1.1.2. Le microcrédit
16
1.1.2.1. Risque du microcrédit
17
1.1.2.2. Importance et rôle du
microcrédit
17
1.1.2.3. Différents produits de
crédit
18
1.1.2.3.1. Crédit individuel
18
1.1.2.3.2. Crédit solidaire
18
1.2. L'EPARGNE
19
1.2.1. Définition
19
1.2.2. Micro- épargne
20
1.2.3. Importance et rôle de
l'épargne
20
1.2.4. Différents produits
d'épargne
20
1.2.5. Stratégie de mobilisation de
l'épargne
21
1.3. LA MICROFINANCE
22
1.3.1. Les tentatives de définition de la
microfinance
22
1.3.2. Notion de microfinance
22
1.3.3. Objectif de la microfinance
24
1.3.4. Les principes de fonctionnement de la
microfinance
24
1.3.5. Microfinance et genre
25
1.3.6. La microfinance, un marché local
d'argent
26
1.3.7. La microfinance et sa proximité avec
les groupes cibles.
27
1.3.8. La microfinance et son caractère
originel
27
1.4. INSTITUTIONS DE LA MICROFINANCE
29
1.4.1. Concept d'institutions de microfinance
29
1.3.5. Comparaison entre l'IMF et la Banque
classique
30
1.4.2. Développer une institution permanente
de microfinance
31
1.4.3. L'institution de microfinance et
ses éléments caractéristiques
31
CHAPITRE 2. LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE AU RWANDA ET LE RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM
s.a.)
33
2.1. LE SYSTEME FINANCIER AU RWANDA
33
2.1.1. Le système centralisé
33
2.1.2. Le système financier informel
34
2.1.3. Le système financier
décentralisé
34
2.2. MICRO FINANCE AU RWANDA
34
2.2.1. Historique
34
2.2.2. Catégorisation des intervenants en
micro finance au Rwanda
36
2.2.3. Evolution de la micro finance au Rwanda.
36
2.2.4. Approche du crédit dans les
institutions rwandaises de micro finance
37
2.2.5. Faiblesses généralisées
des pratiques de micro finance au Rwanda.
37
2.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES INDICATERURS DE
PERFORMANCE DU RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM s.a.)
40
2.3.1. Présentation du Réseau
Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a)
40
2.3.1.1. Historique du Réseau
Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a.)
40
2.3.1.2. La mission et l'objet du RIM s.a
41
2.3.1.3. Les groupes cibles du RIM s.a
41
2.3.1.4. Les zones d'activité du RIM s.a
41
2.3.1.5. Localisation du RIM s.a agence de
Gisenyi
41
2.3.1.6 Les procédures de gestion de
crédit dans le RIM s.a
42
2.3.1.7. La création des ASSOFI
43
2.3.1.7.1. La mise en place d'une ASSOFI
43
2.3.1.7.2. L'organisation des ASSOFI
44
2.3.1.8. La formation pré- crédit
44
2.3.1.9. Les services dans le RIM s.a.
45
2.3.1.10. La demande et l'approbation du
crédit
45
2.3.1.11. Les cycles de crédit
46
2.3.1.12. L'utilisation des crédits
46
2.3.1.13. Le remboursement des crédits
47
2.3.1.14. Le taux d'intérêt
48
2.3.1.15. Le défaut de paiement
50
2.3.1.16. Les garanties de remboursement
51
2.3.1.17. L'épargne dans RIM s.a.
51
.2.3.1.17.1. L'épargne obligatoire
51
2.3.1.17.2. L'épargne garantie
51
2.3.1.17.3. L'épargne libre
52
2.3.1.18. Le suivi et l'évaluation des
crédits
52
2.3.1.18.1. Le suivi
52
2.3.1.18.2. L'évaluation
53
2.3.2. Calcul des ratios du Réseau
Interdiocésain de microfinance agence de Gisenyi.
54
2.3.2.1. Notion de ratio et indicateurs de
performance
54
2.3.2.2. Calcul et interprétation des ratios
du RIM s.a.
58
3.4.2.2. Évolution du nombre des clients,
des déposants et de leurs Dépôts, ainsi que des
crédits.
65
CONCLUSION PARTIELLE
65
CHAPITRE 3. IMPACT DES CREDITS OCTROYES PAR
LE RIM s.a AGENCE DE GISENYI, SUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES
BENEFICIAIRES
66
3.1. INTRODUCTION
66
3.2. PRÉSENTATION DE L'ÉCHANTILLON
DES BÉNÉFICIAIRES DES CRÉDITS
66
3. 3. LE DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE
69
3.4. LES DONNÉES RELATIVES AUX
CARACTÉRISTIQUES DES RÉPONDANTS
70
3.5. LES RAISONS DE DEMANDE DE CRÉDIT
74
3.6. SATISFACTION DES
BÉNÉFICIAIRES
78
3.7. LES CRÉDITS ACCORDÉS ET LES
REVENUS DES BÉNÉFICIAIRES
80
CONCLUSION PARTIELLE
81
CONCLUSION GENERALE
82
1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL
82
2. SUGGESTIONS
84
PERSPECTIVES DES RECHERCHES ULTERIEURES
85
BIBLIOGRAPHIE
86
ANNEXES.........................................................................................
89
INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET
DU SUJET
La rentabilité du système financier d'un pays
permet de générer les fonds nécessaires pour le
financement du développement national, c'est une condition
nécessaire à la croissance économique. La
rentabilité d'une institution de micro finance lui permet non seulement
d'honorer ses engagements mais également d'assurer son
développement, son autonomie et le développement du pays en
général.
Pour le cas du Rwanda, son développement exige
beaucoup d'efforts de la part de tous les acteurs concernés et doit
reposer en particulier sur les petits projets générateurs de
revenus du milieu rural où réside la majorité de la
population pauvre1(*). Cette
population n'a cependant pas accès au crédit bancaire pour
investir dans les activités génératrices de revenus car
elle ne dispose pas des garanties suffisantes à cet effet.
Pour résoudre ce problème, on a fait recours
à la micro finance, que l'on considère comme un mécanisme
capable de faciliter l'accès aux services financiers et non
financiers aux populations pauvres. Par expérience, la micro finance
est l'une des stratégies adoptées par les pays en
développement comme le nôtre en vue de réduire la
pauvreté.
En définitive une étude faite sur un secteur
aussi important que celui de micro finance est d'un apport remarquable pour
les gestionnaires et pour tous les agents économiques en
général. Aussi avons-nous décidé d'orienter notre
étude non pas sur les grandes entreprises bancaires anciennes, mais sur
les institutions financières de taille moyenne récemment
crées comme le Réseau Inter diocésain de Micro finance
(RIM S.A) dans le souci de contribuer à la réalisation de la
politique nationale de l'extension et de la libéralisation du secteur
financier.
L'activité d'une institution de micro finance
repose sur la confiance réciproque entre elle et ses clients. Les
clients, lorsqu'ils déposent leurs épargnes dans une institution
de micro finance, font un acte de foi dans la bonne gestion de cette
institution qui devient leur débiteur. L'administrateur évite
toute forme d'imprudences qui risqueraient d'ébranler la
crédibilité de sa maison par le retentissement qu'auraient dans
le public les pertes réelles ou supposées.
Le présent travail présente donc :
§ Un intérêt personnel car il nous permet
d'élargir nos connaissances en matière de gestion de
crédit pendant notre vie professionnelle.
§ Un intérêt académique car il nous
permet de poser le problème de la gestion de crédit de
manière scientifique au regard des théories de l'analyse
financière.
§ Un intérêt communautaire car les
crédits octroyés par les institutions de micro finance touchent
aujourd'hui la majorité du monde rural. Une évaluation de la
politique de crédit peut profiter aussi bien aux gestionnaires des
crédits, aux agents économiques en général et aux
clients des institutions de micro finance.
2. DELIMITATION DU
SUJET
Notre étude est du domaine de la gestion
financière. Il se limite à l'évaluation de la politique de
crédit des institutions financières non bancaires du Rwanda.
Dans l'espace : Notre travail se limite sur les
institutions financières du Rwanda et le Réseau Inter
diocésain de Micro finance (RIM s.a.) sert de cas pratique.
Dans le temps : Notre travail porte sur la période
de 2003 à 2005.
3. PROBLEMATIQUE
La pauvreté est un problème endémique
dans les pays en développement. La population de ces pays vit dans des
conditions précaires caractérisées par une mauvaise
alimentation et l'inaccessibilité aux services de base
tel que l'éducation, les soins de santé, .... Ces conditions
précaires sont liées au faible revenu monétaire de cette
population et l'inaccessibilité aux financements bancaires faute de
garanties matérielles, la peur de s'endetter, le manque
d'expérience,...
La volonté internationale d'associer la croissance
économique à la lutte contre la pauvreté, a conduit
à redéfinir le développement rural essentiellement
axé sur l'amélioration de la qualité de la vie de la
population pauvre, en lui assurant des emplois productifs et
rémunérateurs, et un plus large accès aux ressources, aux
revenus et aux services sociaux de base. C'est surtout en Afrique subsaharienne
où les couches les plus importantes de la population vivant dans les
zones rurales se retrouvent réduite à la misère sous
toutes ses formes.
Dans le cas spécifique du Rwanda, la pauvreté
est généralisée surtout dans le milieu rural où la
guerre et le génocide de 1994 ont augmenté le nombre de
ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté passant de 45% en
1985 à 70% en 1995 pour redescendre à 64% en 20052(*) ; non seulement les
ménages pauvres ont augmenté en nombre, mais aussi ils sont
devenus plus pauvres et ont des difficultés à relever leur
seuil de bien-être. La raréfaction, la dégradation des
terres cultivables disponibles, ainsi que les aléas climatiques (forte
pluie, sécheresse),....., ont augmenté les difficultés
socio-économiques des ménages.
Pour lutter contre cette pauvreté, le
Rwanda comme un pays en développement, a entrepris des
réformes économiques visant essentiellement à
accroître le revenu réel par habitant et améliorer le
niveau de vie de la population par la libéralisation du secteur
financier qui a accéléré la naissance de nouvelles
institutions financières (bancaires et non bancaires). Il s'agit d'un
facteur très important, car un bon nombre d'institutions
financières sur un marché financier libéralisé
constituent un préalable considérable au bon fonctionnement de
celui-ci dans un environnement de concurrence au détriment de la
situation monopolistique qui pourrait être engendrée par un nombre
limité d'institutions financières.
Une institution financière doit constamment
dégager une rentabilité assez forte pour faire croître ses
fonds propres et réduire sa dépendance vis-à-vis des
ressources étrangères et rémunérer ses
actionnaires. Elle doit donc être en mesure d'aider la population rurale
à sortir de la pauvreté et assurer son autonomie
financière à long terme.
Malheureusement, bien d'institutions financières
promues jusqu'à présent ont des seuils de rentabilité se
situant à des niveaux non satisfaisants.
En évaluant la politique de crédit et d'autres
déterminants de performance des institutions de micro finance, nous
disposons indirectement de moyens de prévention de la faillite et les
moyens de sa relance au cas où l'institution financière venait
à être ébranlée, c'est à dire que nous
saurons sur quelle(s) variable(s) jouer pour lui donner le souffle.
Le crédit, sous ses formes variées, est l'un des
outils de performance et de l'efficacité d'une institution de micro
finance. Il peut être un moteur tout comme il peut freiner la performance
d'une institution selon qu'il est bien géré ou pas.
Notre recherche doit répondre aux diverses
interrogations suscitées par la problématique. Au terme du
présent travail, deux questions doivent trouver des
réponses :
1. Y'a-t-il une relation entre la gestion de crédit et
la performance d'une institution de micro finance et quelle est l'incidence que
la première pourrait avoir sur la seconde ?
2. Les crédits octroyés par le Réseau
Inter diocésain de Micro finance (RIM s.a.) ont-ils un impact sur la
condition de vie des bénéficiaires?
4. HYPOTHESES DU TRAVAIL
Face à ces interrogations nous basons notre travail
sur les hypothèses suivantes :
1. La gestion de crédit est à la base de la
performance d'une institution de micro finance et elle exerce une incidence
positive sur l'institution de micro finance.
2. Les crédits octroyés par le Réseau
Interdiocésain de Micro finance ont un impact sur les conditions de vie
des bénéficiaires.
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Le présent travail est à la fois d'une
portée théorique et pratique.
Sur le plan théorique, ce travail se veut être
une contribution à une meilleure compréhension des
problèmes liés aux crédits octroyés par des
institutions de micro- finance. Sur le plan pratique, à la
lumière des résultats obtenus, ce travail voudrait évaluer
le rôle que joue le crédit dans la politique de réduction
de la pauvreté et trouver les moyens d'apporter les correctifs
nécessaires pour utiliser et gérer le crédit de
façon rationnelle.
Pour parvenir à cette fin, nous nous fixons trois
objectifs principaux :
1. Etudier l'impact effectif du crédit sur la
performance des institutions de micro finance en vue de mieux comprendre
pourquoi sa bonne gestion s'impose.
2. Mettre en évidence les conséquences qui
découlent de l'incidence effective que doit exercer le crédit sur
des institutions de micro finance rwandaises.
3. Montrer l'impact de l'utilisation de crédit dans le
contexte de réduction de la pauvreté.
6. TECHNIQUES ET METHODES DE
RECHERCHE
6.1. TECHNIQUES
La technique est un moyen d'atteindre un but, mais qui se
situe au niveau des faits ou des étapes pratiquées3(*). Pour recueillir les
données, nous avons utilisé la technique documentaire, la
technique d'interview, la technique du questionnaire et la technique
d'observation.
6.1.1. Technique
documentaire
Elle est orientée vers une fouille systématique
de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de
recherche4(*). Elle a
été utile dans la consultation des documents en rapport avec le
sujet tels que les ouvrages, les revues, notes de cours ; les
mémoires et rapports dans les bibliothèques et aux sites de
l'internet.
6.1.2. Technique du
questionnaire
Elle consiste à élaborer un questionnaire
destiné à une population cible, plus précisément
aux échantillons de cette population en vue de répondre par
écrit à ce questionnaire5(*). Elle nous a permis d'élaborer un questionnaire
destiné aux bénéficiaires des crédits du RIM s.a.,
plus précisément à l'échantillon de cette
population en vue de répondre par écrit à ce
questionnaire.
6.1.3. Technique
d'observation
Elle est surtout employée en sciences exactes. Son
emploi en sciences humaines pose le problème d'objectivité. En
effet, l'observateur fait toujours partie de la réalité qu'il
observe6(*). Elle nous a
permis de tirer parti de notre expérience de gestionnaire des
institutions de micro finance.
6.1.4. Technique
d'interview
Elle consiste à avoir des entretiens avec des
personnes qui peuvent nous fournir des informations relatives à notre
sujet de recherche. Pour notre cas, nous utiliserons plus celle
structurée laquelle l'enquêté répond à une
série des questions dont le nombre, l'ordre et l'énoncé
ont été fixés à l'avance.
6.2. METHODES
La méthode est constituée de l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre,
les vérifie7(*). Cette conception de la méthode en tant
qu'élément de procédure logique inhérente
à toute démarche scientifique, permet d'appréhender tout
ce qui est en rapport avec notre sujet de recherche en la considérant
comme un ensemble des règles visant surtout des processus et des formes
de raisonnement et de perception, rendant accessible la réalité
à saisir.
6.2.1. La méthode
synthétique
Elle permet de synthétiser, c'est-à-dire de
globaliser les éléments en un ensemble cohérent8(*). Elle est fondée sur
l'étude du bilan. Le bilan constitue un matériel essentiel pour
la formulation d'un diagnostic orienté vers l'appréciation des
conditions d'équilibre financier ou de solvabilité, et vers
l'étude de sa structure financière. Cette méthode
répond aux exigences suivantes9(*):
La composition du patrimoine et son évolution dans le
temps.
L'ajustement entre les liquidités accumulées par
l'institution de micro finance et les échéances qu'elle peut
anticiper à une date donnée.
L'adéquation entre la composition des ressources
collectées par l'institution de micro finance et les emplois qu'elles
permettent de financer.
6.2.2. La méthode
structuraliste
Elle cherche à révéler les structures
d'un ensemble10(*). Pour
apprécier la capacité du bénéficiaire de
l'institution de micro finance et son aptitude à dégager des
ressources internes, il faut analyser en détail la structure des
opérations d'exploitation et des opérations
financières11(*).
Egalement nous avons examiné les ratios qui sont des rapports entre
deux grandeurs caractéristiques.
La méthode structuraliste s'applique non seulement
à l'examen du bilan pour apprécier la structure de l'actif et du
passif mais aussi à l'étude des comptes de résultat de
façon à analyser la structure de l'exploitation et de la
rentabilité12(*).
La pertinence de cette méthode est
caractérisée par :
La présence de plusieurs bilans et comptes de
résultats de façon à suivre l'évolution des ratios,
la définition du secteur d'activité et de la dimension de
l'entreprise
6.2.3. La méthode
comparative
Elle cherche les ressemblances et les différences et
elle établit une certaine analogie entre les phénomènes
observés12(*). Elle
nous a permis d'effectuer des comparaisons entre les taux
d'intérêt et des ratios afin d'en dégager les constantes
ou évolutions survenues.
6.2.4. La méthode
systémique
Elle est basée sur la notion système, la
recherche systémique a pour but de construire un modèle ou un
cadre théorique adapté à l'analyse des
réalités sociales, politiques ou économiques dont on doit
considérer comme étant chacune des ensembles organisés et
bien ordonnés13(*).
Les institutions financières bancaires faisaient partie d'une
organisation vaste contrôlée par la banque centrale et comprenant
en son sein d'autres agents économiques. La méthode
systémique a rendu possible l'analyse des différentes
interactions qui surviennent entre les différents acteurs, leur impact
potentiel ainsi que le cadre fini. Le RIM s.a. étant un tout à
part, nous ferons ressortir la complémentarité des
différents sous-systèmes.
6.2.5. La méthode
analytique
Elle permet d'analyser systématiquement toutes les
informations ainsi que les données récoltées14(*). L'analyse des données
collectées par une étude et leur incidence sur le résultat
ou sur d'autres éléments, a permis de déceler l'influence
des différents éléments et par-là même de
cerner certains problèmes auxquels est confronté le RIM s.a.
6.2.6 La méthode
historique
C'est une méthode qui explique les
phénomènes et les faits en s'appuyant sur le temps15(*). Elle nous a permis de
parcourir l'évolution du système financier depuis un certain
temps, à travers les différentes innovations aussi bien dans les
structures que dans sa composition même. Le recours aux bilans et comptes
de résultats des années passées nous facilitera la
compréhension de la situation actuelle.
6.2.7 La méthode
statistique
Elle nous a aidé à pouvoir quantifier et
chiffrer les résultats de la recherche. Ensuite, elle nous a permis de
présenter ces résultats sous forme des graphiques, des tableaux
et des schémas.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Le présent travail commence par une introduction
générale qui comprend le choix et intérêt du sujet,
délimitation du sujet, problématique, hypothèse du
travail, objectif du travail, techniques et méthodes de recherche et la
subdivision du travail.
Il s'articule sur trois chapitres :
Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature tout en mettant l'accent sur les mots clés et
connexes de la recherche.
Le deuxième chapitre brosse
brièvement le système financier au Rwanda, le cadre historique
des institutions de micro finance au Rwanda, la présentation du terrain
de recherche et la gestion de crédit du RIM s.a afin de vérifier
la première hypothèse.
Le dernier chapitre présente les
données de l'enquête afin vérifier la deuxième
hypothèse. Il est terminé par une conclusion
générale et les recommandations.
CHAPITRE 1. CONSIDERATIONS
THEORIQUES
1.1 LE CRÉDIT
Les auteurs classiques considèrent le crédit
comme une charge pour les générations futures. Ils disent que
lorsque l'État contracte le crédit, la génération
présente l'utilise pour financer ses dépenses et par après
ce sont les générations futures qui prennent la charge de
rembourser le crédit16(*).
Il revient à dire que pour eux, il ne faut pas
contracter le crédit, il faut toujours utiliser ses propres fonds. Il
faut éviter le crédit pour ne pas créer les
problèmes dans l'avenir.
Les auteurs modernes quant à eux,
interprètent différemment le poids des crédits que les
classiques. Ils sont pour le crédit. Ils disent que le prêt est un
placement, une source de revenu pour prêteur. Ils ajoutent que l'emprunt,
une fois reçu et employé pour financer un projet d'investissement
rentable , permet de rembourser le crédit contracté et rapporte
aussi un projet à l`emprunteur17(*).
L'emprunt bien utilisé n'est pas donc une charge pour
les générations futures parce qu'il est remboursé par la
génération présente grâce aux projets
réalisés. L'emprunt est alors à la fois
bénéfique à l'emprunteur, car il reçoit un profit
après son investissement, et au prêteur parce qu'il reçoit
des intérêts lors du remboursement du crédit.
1.1.1. Définitions et
classifications du crédit
1.1.1.1. Définitions
Le mot crédit vient du verbe latin
« Credere » qui signifie « croire »,
« se fier à ». La notion de crédit a
été dominée par l'idée contenue dans le mot
« creditum » qui a le sens de croyance, de confiance. C'est
de ce sens qu'on a tiré les termes
« crédit » et
« créance »18(*).
Le crédit sera défini différemment selon
qu'on se le place au point de vue du créditeur ou du débiteur.
- Pour le créditeur ; c'est la mise en valeur
d'une épargne non utilisée à des fins d'investissements
propres et disponibles pour une période plus ou moins longue.
- Pour le débiteur, c'est essentiellement un gain de
temps. C'est la possibilité des jouissances immédiates d'un bien
dont le coût est différé. Le taux d'intérêt
constitue alors le coût du temps gagné. C'est le gain de temps
qui est primordial puisque sans crédit, il faut se résigner
à attendre que l'épargne accumulée permette
l'investissement durable.
Au sens de la clientèle, le crédit bancaire
est l'assurance contractuelle donnée par la banque à son client
qu'elle lui offrira jusqu'à une certaine limite et à certaines
conditions, la possibilité d'utiliser ce crédit soit directement
par le jeu d'un compte, soit indirectement sous forme de prêts de
signature19(*). Au sens
comptable, le crédit est l'échange de deux biens actuels,
à savoir : argent contre créance20(*). Au sens large, le
crédit est l'opération par laquelle on acquiert la maîtrise
immédiate des ressources en échange d'une promesse de
remboursement future, moyennant un paiement d'un intérêt
rémunérant le prêteur.
Au cours d'une conférence tenue en 1948 à
l'intention des élèves du centre d'Etudes Supérieurs de
banque, Emmanuel SEZE disait que lorsqu'on demande à un candidat ce
que s'est le crédit, voici à peu près ce qu'il
répondait: « dans le monde moderne, le crédit est une
force incomparable, c'est le levier essentiel des affaires ; sans lui, les
entreprises se traîneraient misérablement, incapables de se
développer ; avec lui les possibilités de la production et
des échanges deviennent infinies, c'est le principal facteur du
progrès de l'humanité21(*) ».
Georges PETIT DUTAILLIS22(*), donne au crédit la définition
suivante : Faire un crédit c'est faire confiance ; c'est
donner librement la disposition effective et immédiate d'un bien
réel ou d'un pouvoir d'achat, contre la promesse que le même bien
ou un bien équivalent, vous sera restituée dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu
et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature
même de ce service23(*) .
Jacques FERRONNERE quant à lui, dit que le banquier
appelle les opérations de crédit, toute opération par
laquelle faisant confiance à son client, il accorde à celui-ci le
concours de ses capitaux ou de sa garantie24(*) . Il est généralement
défini comme étant : « Une opération
par laquelle une personne physique ou morale, appelée prêteur, met
à la disposition d'une autre personne appelée emprunteur, une
somme d'argent contre une promesse de rembourser et moyennant le paiement
d'intérêts».25(*)
Généralement le donneur de crédit demande
la couverture au moins partielle de l'opération, sous forme de garantie
(gage, caution, hypothèque). Cette garantie ne modifie cependant pas le
fondement véritable de l'opération qui reste essentiellement
basée sur l'honnêteté et la capacité du
bénéficiaire.
Il arrive d'ailleurs que des crédits soient
donnés à découvert, c'est à dire sans qu'une
garantie additionnelle ait été fournie par le demandeur de
crédit. Des différentes définitions du crédit, se
dégagent trois éléments essentiels qui constituent son
support.
Le temps
La confiance
La promesse de rembourser
Ces éléments se combinent pour engendrer le
crédit.
Le domaine du crédit est extrêmement
vaste : il s'étale dans le temps, s'étend à toute
sorte d'activités, répond à de multiples besoins
économiques. Les crédits sont nécessaires au
fonctionnement de l'économie. Ils permettent aux entreprises d'investir,
d'embaucher, de produire, d'exporter en anticipant sur les recettes à
venir. Les crédits aux particuliers sont déterminants pour
soutenir la consommation et donc le bien être et la vie économique
du pays. Quant aux concours financiers que la banque apporte aux pouvoirs
publics, ils leur permettent de réaliser des investissements au profit
de la collectivité. En définitive, grâce au crédit,
l'investissement est immédiatement réalisable et l'accroissement
de production qu'en résulte permet le remboursement de la dette et
parfois la réalisation d'un bénéficiaire.
1.1.1.2 Classification du
crédit26(*)
Beaucoup de critères peuvent permettre de classer les
opérations de crédit : la destination, la durée, les
garanties, le bénéficiaire.
1.1.1.2.1. La classification selon
la destination
En général, il existe plusieurs formes de
crédits selon la destination. Dans notre travail, nous retiendrons
seulement le crédit à la production et le crédit à
la consommation.
1.1.1.2.1.1. Le crédit
à la production
Il est appelé à rencontrer les besoins de
crédit à l'économie. Une entreprise en expansion manque
souvent de fonds propres, il lui faut alors avoir recours à des capitaux
de tiers, après s'être assurée que le rendement de
l'exploitation s'en trouvera suffisamment augmenté pour faire face au
coût de crédit. Suivant le type de production auquel il
s'applique, ce crédit peut se ranger dans diverses
catégories : crédit industriel, commercial, agricole, etc.
Ces sortes de crédits doivent être utilisées par les
bénéficiaires de telle sorte que le résultat de
l'opération permette de rembourser le principal, de régler les
intérêts et de réaliser en outre un bénéfice
raisonnable.
1.1.1.2.1.2. Le crédit
à la consommation
Il permet au bénéficiaire d'augmenter le volume
de ses dépenses de consommation. A cette fin, le preneur de
crédit obtient du donneur soit une somme d'argent, soit la livraison
immédiate d'un crédit des biens de consommation, contre
l'engagement d'un remboursement ou paiement ultérieur,
généralement échelonné sur une période
déterminée. L'objet du crédit étant destiné
à être consommé, le bénéficiaire doit
évidemment disposer d'une autre source de revenus pour constituer la
somme qu'il s'est engagé à rembourser.
1.1.1.2.2. La classification selon
la durée
Le crédit se caractérise non seulement par son
montant, mais par sa durée, par l'éloignement plus ou moins grand
du terme accordé pour son remboursement.
Le choix du terme dépend évidemment des besoins
du client, et de l'époque à laquelle le banquier prévoit
que ce dernier pourra rembourser. On distingue le crédit à court,
à moyen et à long terme. Dans notre travail, nous serons plus
intéressés par le crédit à court terme. Cette
distinction est faite suivant la durée de l'immobilisation des fonds
ayant servi à l'octroi du crédit.
Cette classification est commode; nous allons expliquer le
crédit en fonction de son objet, des besoins auxquels il répond.
Le temps n'est en fait qu'une conséquence, de sorte qu'on a parfois
recours à une répétition de principe en voulant expliquer
la cause par l'effet. Mais il faut étudier toute opération de
crédit en considérant son objet, ce qui permet, par
déduction, d'envisager l'époque de remboursement et le moyen que
le débiteur utilisera pour se dégager de ce crédit; la
question essentielle demeure la sortie du crédit, ce qui revient
à penser à la fin de l'opération au moment même ou
elle vient de naître. Cet écart de temps nous oblige à
revoir sur la classification habituelle du crédit à court,
à moyen et à long terme.
1.1.1.2.2.1. Le crédit
à court terme
Le crédit à court terme est celui qui est
accordé aux entreprises, aux particuliers pour donner au cycle
commercial et autres activités envisagées la souplesse
désirable. Il est destiné au financement des besoins
d'exploitation et est sans doute la forme la plus courante et utilisé de
crédit aux entreprises.
Par définition, le crédit à court terme
est d'une durée plus ou moins égale à deux ans, bien que
les crédits effectifs soient très souvent au-delà de cette
limite.
1.1.1.2.2.2. Le
crédit à moyen terme.
Le crédit à moyen terme est un crédit
dont la durée varie de deux ans à cinq ans voire même sept
ans pour ceux que l'on appelle « crédits à moyen terme
prolongé ».Ce sont essentiellement des crédits
d'équipement, des crédits de restructuration.
1.1.1.2.2.3. Le crédit
à long terme
Le crédit à long terme est un crédit dont
la durée est supérieure à sept ans et regroupe
essentiellement les crédits d'investissements importants à
caractère foncier ou mobilier.
Généralement, pour préserver la
solvabilité de la firme, le délai de remboursement de
crédits ne doit pas être inférieur à la durée
des emplois correspondants.
La durée du crédit est l'un des critères
qui déterminent la provenance des fonds, la forme de financement, la
nature des garanties et les conditions d'octroi du crédit.
1.1.1.2.3. La classification selon
les garanties
Selon les garanties attachées au crédit, on
distingue le crédit personnel et le crédit réel.
1.1.1.2.3.1. Le crédit
personnel
Le crédit est dit personnel lorsqu'il n'est
assorti d'aucune autre garantie que la promesse de remboursement, le plus
souvent verbale, faite par le bénéficiaire, promesse
appuyée, bien entendu par la capacité de remboursement du
crédité. Le crédit personnel est ouvert par la signature
du bénéficiaire à laquelle s'ajoute,
éventuellement, la signature d'un tiers garant ou avaliseur.
1.1.1.2.3.2. Le crédit
réel
Le crédit réel est garanti par un bien, mobilier
ou immobilier, donné en gage par le bénéficiaire du
crédit ou par un tiers. Il s'appuie non seulement sur une personne, mais
aussi sur une chose, la distinction résidant d'ailleurs du fait que la
dite chose est bien une partie du patrimoine du débiteur,
affectée spécialement à la garantie de remboursement des
sommes prêtées, alors que dans le crédit personnel, c'est
l'ensemble du patrimoine qui constitue la garantie matérielle du
crédit.
En général, le crédit personnel est
consenti en considération de la personnalité du débiteur
tandis que le crédit réel trouve son apport dans des biens
meubles ou immeubles constitués en gage au profit du banquier.
1.1.1.2.4. La classification selon
le bénéficiaire
Nous avons le crédit privé et le crédit
public. On parlera du crédit privé lorsque l'emprunteur est une
entreprise privée ou particulière, tandis que l'on parlera du
crédit public si l'emprunteur est l'Etat (gouvernement) ou encore une
collectivité publique.
1.1.2. Le microcrédit
Il n'y a pas de consensus parmi les professionnels pour
définir ce qu'est le micro crédit :
- Les uns influencés par les dirigeants du sommet
mondial de Washington sur le micro crédit en 1994, estiment que tout
crédit de plus 100 dollars n'est plus du micro crédit.
D'où le crédit de 100 dollars est considéré comme
un micro crédit27(*).
- Les autres et ce sont eux les plus nombreux, estiment que
prêter des sommes en monnaies locales allant de 100 à 500 dollars
revient à consentir ces prêts comme du micro
crédit28(*).
Le micro crédit consiste simplement à un
prêt à court terme de petites sommes à de potentiels
entrepreneurs issus de milieux pauvres, puisque les pauvres sont plus souvent
considérés comme très risqués en termes bancaires.
Les banques sont très rarement disposées à leur
prêter les petites sommes dont ils ont besoin. Grâce aux micro
crédits, il est maintenant possible de mettre de petite sommes d'argent
à la disposition des pauvres afin de les aider à créer
leurs propres emplois générateurs de revenus.
Ainsi, il répond à une demande de crédit
qui n'est pas satisfaite par les autres fournisseurs et il a pour objectif de
catalyser un développement socio-économique qui fera reculer la
pauvreté.
1.1.2.1. Risque du
microcrédit
Le crédit pose des risques tant du côté
du prêteur que de celui de l'emprunteur. Ces risques peuvent être
d'ordre personnel, c'est-à-dire particulier à l'emprunteur,
professionnel ou général, c'est-à-dire lié aux
risques des guerres, crises économiques, politiques ou troubles
sociaux.
L'emprunteur pour sa part, s'assure du remboursement du
prêt sollicité car emprunter sans être sûr de
rembourser, c'est courir à la catastrophe puisque le prêteur vous
obligera à vendre les biens et richesses que vous aurez
péniblement acquis pour rembourser l'emprunt que vous ne pouvez pas
solder vous-mêmes. 29(*)
Pour y faire face, le prêteur divise les risques et les
évalue en étudiant les affaires de l'emprunteur d'abord, limite
les risques en exigeant des garanties à ses emprunteurs.
1.1.2.2. Importance et rôle
du microcrédit
Le crédit constitue une source importante de
financement. Généralement, les services de crédits doivent
être destinés non seulement aux micro entrepreneurs (artisans,
travailleurs autonomes, commerçants), mais également aux
agriculteurs et aux consommateurs. Dans ce dernier cas, le surendettement doit
être évité, mais on doit considérer qu'un prêt
à l'habitation ou à la rénovation est aussi bon pour
l'économie que certains autres prêts productifs.
De même, l'agriculteur qui emprunte pour des semences
pourra utiliser son prêt pour acheter de l'équipement ou pour
payer de la main d'oeuvre bref pour répondre aux besoin de la
famille30(*). Le
prêt personnel peut aussi éviter de déstabiliser la
situation financière de la famille qui pourrait alors faire appel aux
prêts usuriers pour faire face à des situations difficiles
temporaires (école, mortalité, maladie etc.). Le prêt
à la consommation peut également stimuler l'économie
locale. L'achat de biens fabriqués localement peut avoir des
retombés intéressants pour la communauté, surtout s'ils se
substituent à des biens importés. La construction par exemple
améliore la qualité de la vie de la population et provoque un
effet multiplicateur par l'achat de matériaux locaux et l'utilisation
intensive de main d'oeuvre.
Bien sûr la création d'emplois autonomes par du
crédit productif a des répercussions sur la situation de
l'emprunteur et ce type de crédit est à privilégier. Dans
ce cas, il est au moins important que l'entreprise puisse produire
elle-même les revenus suffisants pour rembourser le capital et les
intérêts.
1.1.2.3. Différents
produits de crédit31(*)
Les types de crédits à offrir doivent être
définis en fonction des objectifs suivant : répondre aux
besoins et aux caractéristiques de la population cible, maximiser le
nombre de clients potentiels et assurer la rentabilité des institutions
de micro finance. Parmi les produits à offrir, citons :
1.1.2.3.1. Crédit
individuel
L'institution de micro finance peut négocier
directement avec un individu et le crédit est octroyé directement
à un individu sans passer par le groupe de solidarité. A ce
niveau, en guise de remboursement de crédit octroyé, il y a
exigence d'une garantie matérielle fournie par le
bénéficiaire du crédit ou la caution fournie par une
tierce personne.
1.1.2.3.2. Crédit solidaire
Ce modèle de crédit a été mis au
point par la Grameen Bank au Bangladesh à l'intention des femmes vivant
en milieu rural dépourvues des terres et en quête de financement
pour les activités génératrices de revenus. Ce
crédit est octroyé à un groupe de solidarité et il
appartient à ce dernier de redistribuer le montant de crédit
reçu entre ses membres. La seule garantie exigée est la caution
solidaire fournie par tous les membres du groupe. Il reste un crédit le
plus adopté par de nombreuses institutions de micro finance.
1.2. L'EPARGNE
Qui dit crédit dit également épargne.
Nous ne pouvons pas donc parler du crédit sans pour autant parler de
l'épargne. A partir de l'épargne mobilisée, les banques
distribuent des crédits suivant les instructions
préétablies pour se rassurer de l'aptitude de remboursement des
clients qui sollicitent les crédits ainsi l'épargne est
créatrice et animatrice de toute production,elle est la construction
d'un capital ou du patrimoine.
1.2.1. Définition
L'épargne est l'affection du revenu à la
thésaurisation, à un placement, à un prêt ou
investissement direct32(*).Il se définit également à partir
d'un comportement d'économie, d'abstinence, de mise en réserve
comme une absence de consommation, ou une consommation
différée33(*).
A partir des définitions que ces auteurs ont
donné sur le terme épargne, nous pouvons formuler notre
définition de la façon suivante ; l'épargne est une
partie du revenu qui n'est pas consommée directement par un individus
mais qui est réservée à une consommation future et en
général sa consommation n'est pas directe, elle est
précédée d'un investissement. Ceci signifie que
l'épargne est une consommation différée d'une partie du
revenu, précédée par la valorisation. Pour les
économistes classiques et néoclassiques, l'épargne est ce
qui finance l'investissement. Pour eux, à tout moment l'épargne
est égale à l'investissement, cette conception respecte ainsi la
loi des débouchées de Jean Baptiste SAY selon laquelle l'offre
crée sa propre demande.
Dans une économie, l'épargne joue un rôle
considérable dans la formation du capital et par conséquent dans
le processus de la croissance économique.
1.2.2. Micro- épargne
Il s'agit d'une épargne d'un petit montant
constitué par les bénéficiaires du micro crédit. La
micro épargne est destinée à jouer plusieurs
rôles :
- constituer un financement capable de garantir les risques de
non remboursement d'un membre du groupe;
- permettre au groupe d'obtenir un volume de crédit
plus élevé;
- constituer une base de financement endogène pour une
institution de micro finance.
1.2.3. Importance et rôle de
l'épargne
L'épargne est fondamentalement une mesure de
sécurité personnelle, soit pour se prémunir contre les
évènements inattendus, soit pour assurer son développement
économique. On devrait apprendre à épargner avant
d'emprunter. L'épargne est aussi un moyen de lutte contre la
pauvreté et le surendettement. Le besoin d'épargner correspond
souvent à la sécurité physique qu'on obtient en
déposant son argent dans une institution de micro finance.
L'épargne comme source de crédits est d'autant
plus essentielle que l'Institution de Micro finance ne concentre pas uniquement
ses efforts sur les plus pauvres. Les épargnants des autres
catégories de revenu fournissent donc le capital nécessaire pour
rejoindre effectivement les plus pauvres.
Pour que l'épargne puisse jouer pleinement son
rôle, il faut adapter aussi les produits d'épargne.
L'épargne peut être volontaire, elle peut être
associée à du crédit ou encore destinée à
des fins particuliers.
1.2.4. Différents produits
d'épargne
Les membres de l'institution de micro finance se verront
offrir deux types de produits d'épargne : un compte
d'épargne courant qui ne produit aucun intérêt ainsi qu'un
compte d'épargne à terme qui produit un intérêt.
1.2.5. Stratégie de
mobilisation de l'épargne
Pour accélérer le rythme de collecte de
l'épargne locale et de rentabiliser cette opération, quelques
stratégies novatrices et appropriées sont
proposées :
. Les demandes de crédits étant
généralement très importantes, l'institution de micro
finance doit profiter de cette situation pour instaurer comme critère
d'octroi d'un prêt un apport personnel obligatoire, gelé pour
toute la dure du prêt. L'épargne est déposée avant
l'octroi du prêt, ce qui permet de s'assurer de la participation
réelle du promoteur du projet. L'institution de micro finance devra
développer un produit d'épargne qui est conditionnel à
l'octroi du crédit
.
La gestion des dépôts à terme doit
être conçue de façon à être à la fois
efficace
et concurrentielle. Les banques offrent un système
lourd qui réserve quelquefois
des surprises à l'échéance du placement,
car le calcul des intérêts peut être non
conforme au rendement préalable établi. A
l'institution de micro finance, l'épargnant doit connaître
dès le départ le montant qu'il touchera en intérêt
à l'échéance, ce qui répond aux besoins des
clients. De plus la date de départ du calcul des intérêts
correspond à la date du placement, ce qui est rarement
le cas avec les banques
commerciales.
En conjuguant ces différentes actions et en instaurant
un principe de rémunération incitative, l'institution de micro
finance doit réussir à multiplier par un certain coefficient son
objectif d'épargner.
L'institution de micro finance pourra ainsi compter sur des
sources de fonds locales qui permettront d'accroître l'assise
financière de l'organisation.
1.3. LA MICROFINANCE
1.3.1. Les tentatives de
définition de la microfinance
La micro finance est définie comme un
«octroi des services financiers à des personnes développant
une activité socio-économique n'ayant accès aux
institutions financières commerciales34(*)»
Il s'agit des pauvres sans revenus fixes, qui n'offrent aucune
des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales.
Ainsi, nous pouvons dire que la micro finance est un
système des services financiers décentralisés, qui visent
à rendre disponible, d'une manière durable et viable des services
de micro crédit aux micro entrepreneurs urbains et ruraux qui n'ont pas
d'accès aux services classiques bancaires.
1.3.2. Notion de microfinance
Le terme Micro finance sera compris ici dans un sens
large, afin de comprendre toutes les organisations ou institutions qui, d'une
manière ou d'une autre, offrent des services d'épargne et ou des
crédits aux populations qui, par manque de garanties matérielles
principalement, n'ont pas accès au secteur bancaire classique.
Le financement informel existe presque dans tous les milieux,
il peut prendre différentes formes : tontines, crédit des
prêteurs privés (souvent appelé crédit usuraire
parce que les taux d'intérêt pratiques sont élevés,
mais aussi épargne informelle confiée à des banquiers
ambulants par exemple). Ces formes de financement informel font face à
des contraintes du milieu rural en s'appuyant sur la proximité avec
l'emprunteur et sur les pratiques sociales locales. De ce fait, ces services de
financement ont en règle générale une porte limitée
à l'échelle locale et ne s'articule pas où peu avec le
marché financier. Le financement informel a longtemps
été considéré comme une pratique marginale qui
disparaîtrait à mesure que la finance formelle se
développe. De nombreuses études montrent que, bien au contraire,
c'est une pratique fortement développée dans de nombreux milieux
ruraux, qui rend différents types de services financiers et qui peut se
combiner avec des formes de financement plus modernes.
La micro finance, parfois appelée secteur
intermédiaire entre finance informelle et finance formelle ou
systèmes financiers décentralisés, a
développé des pratiques et des principes innovants pour faire
face aux défis du monde rural35(*). Biens que les formes d'organisations de la micro
finance soit diverses, elles partagent quelques principes communs et s'appuient
sur36(*) :
La proximité avec le monde
rural
Cette proximité s'appuie sur les institutions de
micro finance qui tentent de développer une offre de services
adaptés aux besoins et aux contraintes des populations locales, elle
repose sur une inter connaissance forte, ...
La participation des
bénéficiaires
Elle est mobilisée pour favoriser l'adéquation
de l'offre à la demande réelle des ménages, réduire
les coûts de transaction, gérer le risque et sécuriser les
services financiers, faire du système financier un outil aux services de
stratégies de développement des populations, faire du
système financier un outil d'apprentissage de mode de gestion
participatifs, démocratiques, permettant l'intégration
progressive des catégories des populations exclues des formes de
gouvernance traditionnelles (femmes, jeunes, ...) et le renforcement de
l'équité sociale. La participation des membres est vue comme un
levier de changement socio économique.
Des degrés variés de
décentralisation de la décision et de la
gestion
Des degrés varies d'innovation en matière de
garantie, avec notamment l'utilisation de la caution solidaire grâce
à laquelle un groupe se porte garant pour ses membres. La recherche de
la durabilité du service financier. Pour qu'un service financier puisse
être durablement proposé à une population rurale, il faut
assurer son autonomie et sa pérennité financière (avoir
des ressources financières stables et suffisantes, avoir un taux
d'intérêt permettant de couvrir le taux de crédit, ...), la
pérennité technique (un personnel compétent, des
systèmes de gestion et de contrôle bien organises et
efficaces,...), la viabilité sociale (un système financier bien
approprié par les populations).
1.3.3. Objectif de la
microfinance
Comme nous l'avons remarqué dans la définition
de la micro finance, celle-ci s'occupe des personnes les plus pauvres et des
ménages parfois sans activités économiques jusqu'aux
petites entreprises créatrices d'emplois dans les communautés ou
elles opèrent.
D'après LEDGERWOOD, les objectifs du
développement de la micro finance incluent
généralement : 37(*)
- La réduction de la pauvreté : en effet,
l'objectif primordial de la micro finance , principalement le micro projet,
est l'éradication de la pauvreté grâce a une forme d'aide
qui ne s'apparente plus à l'assistance pure et simple . Cependant, elle
n'est pas une panacée et doit être associée à
d'autres mesures ;
- Le renforcement de la position socio économique de la
femme ou des groupes des populations défavorisées exclues du
secteur financier formel ;
- La création d'emplois et des opportunités de
revenu par le biais de la création et du développement des micro
entreprises ;
- L'encouragement à la création des entreprises,
l'accroissement de la productivité et des revenus des groupes
socialement vulnérables.
1.3.4. Les principes de
fonctionnement de la microfinance
Il existe actuellement plusieurs variantes de micro finance
qui fonctionnent selon les principes fondamentaux pouvant être
schématisés comme suit :
Figure 1: La micro
finance avec démarrage exogène
Fonds exogènes
Micro crédit
Micro épargne
Fonds endogènes
Formation
Encadrement
Suivi
Echange d'expérience
Source : www.microsummit.org
Dans ce système, le financement de démarrage
provient de l'extérieur soit sous forme de donation ou sous forme de
crédit. Ce fonds est distribué à des groupes sous forme
de micro crédit dont le remboursement permet de continuer une micro
épargne devant déboucher sur des fonds endogènes. Petit
à petit, l'institution de micro finance se libère du financement
extérieur (par remboursement du crédit initial ou par
investissements en cas de donation).
Figure 2: La micro
finance avec le démarrage endogène
Encadrement
Suivi
Echange d'expérience
Formation
Fonds exogènes
Micro crédit
Micro épargnes
Fonds endogènes
Source : www.microsummit.org
Ce système est très courant dans les mutuels de
solidarités et des Coopératives d'épargne et de
crédit. L'institution mobilise d'abord l'épargne des clients qui
sont forcement membres. Ces épargnes sont ensuite distribuées
sous formes des crédits à partir desquelles on constitue des
micro épargnes qui alimentent les fonds endogènes.
1.3.5. Microfinance et genre
Les femmes forment toujours les segments les plus pauvres de
la société qui doivent assurer l'éducation des enfants,
les soins de santé, l'alimentation, etc. En plus, elles sont
exposées à des rares opportunités économiques que
les hommes.
En effet des barrières culturelles et
économiques auxquelles les femmes sont soumises rendent difficile leur
accès aux services financiers. De plus, elles sont tenues à des
obligations domestiques démesurées. Par ailleurs la limitation
à la propriété et le statut local souvent
précaires sont des conditions permettant aux femmes de disposer du peu
de sources de garanties.
De même l'accès aux systèmes financiers
reposant sur des contrats écrits est d'autant plus difficile aux femmes
du fait de leur niveau d'alphabétisation qui est très bas
surtout dans les pays en voie de développement.
Au Bangladesh, le professeur MUHAMMAD a initié le
programme de prêt aux femmes en dépit de débuts
difficiles causés par les barrières religieuses. Cette banque
sert aujourd'hui de modèle à toutes les institutions de micro
finance partout dans le monde, en ce qui concerne l'aspect genre38(*). Il a été
remarqué que les entreprises exploitées par les femmes
présentent des caractéristiques différentes de celles
gérées par les hommes. De manière générale,
les femmes ont tendance à donner davantage de poids à
l'entretien du ménage et à la réduction des risques dans
leurs stratégies d'entreprises.
En effet les femmes se sont montrées comme ayant un
sens de responsabilité et sont sensibles à la pression sociale
et par conséquent remboursent leurs crédits.
1.3.6. La microfinance, un
marché local d'argent
La micro finance traite de la gestion durable des ressources
financières pour le compte des populations vulnérables
impliquées dans des activités économiques productives mais
n'ayant pas accès au système bancaire classique. La micro finance
concerne le micro crédit, la micro épargne et les appuis conseils
aux bénéficiaires entrepreneurs39(*).
En effet, la révolution apportée par la micro
finance est qu'elle donne accès au crédit à des personnes
qui étaient exclues du marché commercial du crédit
à cause de manque de garantie de valeurs significatives pour leur
permettre l'accès au crédit traditionnel.
Il convient de préciser tout de même que la micro
finance ne s'arrête pas seulement à la fourniture de micro
crédit. Elle englobe une vaste gamme de services financiers tels que les
dépôts, les crédits, les services de paiement et de
transport d'argent, les services d'assurances et les services de conseil
financier aux pauvres et aux ménages à faibles revenus.
1.3.7. La microfinance et sa
proximité avec les groupes cibles.
La micro finance concerne toutes les composantes de la
population capable d'entrer dans la logique du marché et pouvant de fait
être considérée comme des micro entreprises grâce
à leurs activités de production de commercialisation et de
consommation. Ces micro entreprises ont très difficilement ou n'ont
jamais accès aux ressources financières du secteur bancaire
classique. En milieu rural, la micro finance est liée à la micro
entreprise, que ce soit dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage
et du commerce, de l'artisanat etc.
D'un côte, les services offerts par les banques
commerciales présentent des coûts financiers raisonnables mais il
est difficile pour la population la plus vulnérable en
général et les femmes en particulier d'accéder à
leurs services sans engager des coûts de transactions
élevés et souvent prohibitif mais leurs services se
présentent avec des coûts de transactions négligeables.
Les services micro financiers doivent être moins chers que les services
rendus par les usuriers et plus accessibles que ceux offerts par les banques
commerciales.
On parlera d'équilibre à rechercher entre les
coûts financiers du client (les taux d'intérêts qui doivent
rester les plus bas possibles sans mettre en danger la viabilité de
l'institution de micro finance) et les coûts de transactions qui seront
d'autant plus faibles que l'institution de micro finance doit
développer des facilités de transactions. Les taux
d'intérêts doivent refléter cette préoccupation
faisant de cet argent, un argent certes plus cher mais surtout plus disponible,
ce qui constitue sa principale qualité.
1.3.8. La microfinance et son
caractère originel
Pour garder la proximité avec les groupes cibles et les
avantages qui y sont liés concernant les garanties liées à
la pression sociale, les institutions de micro finance doivent avoir un
caractère purement original local qui débouche sur un centre
décisionnel local contrôlé socialement (ce qui ne dispense
pas des contrôles financières).
La micro finance doit s'appliquer à rester rentable.
Ayant des coûts importants et percevant sa rémunération en
terme de pourcentage (le taux d'intérêt), l'institution de micro
finance doit assurer un volume de transactions important lui permettant
d'assurer sa rentabilité tout en restant gérable localement. La
micro finance n'a pas la vocation d'évoluer vers un système
bancaire parallèle. Elle doit s'appliquer toujours à relier le
dernier maillon bancaire au secteur d'opérateurs économiques
actif qui reste exclus des services prodigués par les banques
classique.
Pour stimuler le marché de la micro finance, il faut
faire ce qui suit40(*) :
a) Trouver des moyens pour augmenter la disponibilité
de la ressource en :
· offrant des taux de rémunération
attractifs pour l'épargne,
· mobilisant les capitaux propres à travers les
parts sociales,
· recourant à des emprunts qui coûtent mois
chers,
· se qualifiant pour des subventions pouvant permettre
d'atteindre certaines
· normes de performance.
b) Trouver des moyens pour augmenter l'utilisation de la
ressource en 41(*):
· fixant les coûts de transactions faibles tout en
se gardant de prendre des risques
trop élevés de pertes.
· choisissant des taux d'intérêts attractifs
par rapport aux usuriers,
· proposant des produits de crédits
originaux
1.4. INSTITUTIONS DE LA
MICROFINANCE
1.4.1. Concept d'institutions de
microfinance
Les institutions de micro finance ou les systèmes
financiers décentralisés sont des institutions qui apportent des
services financiers aux populations les plus démunies, exclues des
services financiers bancaires classiques42(*).
En effet, les institutions de micro finance visent l'atteinte
des objectifs non seulement sociaux mais aussi économiques en favorisant
l'émergence des petites activités des plus pauvres. La
constitution de ces institutions est possible pourvu que des moyens
adaptés leurs soient consacrés.
Aussi ces systèmes spécialisés dans le
petit crédit peuvent progressivement couvrir leurs coûts par le
produit de leurs activités (intérêts) et donc, devenir des
institutions financièrement viables au bout de quelques
années43(*).
Ainsi donc, Il est possible d'obtenir d'excellents taux de
recouvrement lorsque les modalités du crédit (durée ou
périodicité des échéances, garanties
acceptées,...) sont adaptées au milieu socio-économique.
1.3.5. Comparaison entre l'IMF et
la Banque classique
Tableau 1:
Comparaison entre l'IMF et la Banque classique
IMF
|
Banque classique
|
1. L'IMF est une entreprise de service.
2. Les membres sont des sociétaires.
3. Les membres sont des usagers.
4. La contribution financière est exigée en
fonction du service (part social).
5. Les excédents sont des ressources.
6. Les ristournes sont distribuées au prorata des
opérations effectuées.
7. Les réserves ne changent pas les valeurs de parts
sociales.
8. L'intérêt sur les parts sociales est
limité.
9. Un homme, un vote.
10. La concentration des entreprises des coopératives
vise à approcher les classes populaires et pauvres.
11. Il y a encadrement de la clientèle par l'IMF.
|
1. La Banque classique est une entreprise de rapport.
2. Les membres sont des actionnaires.
3. Les membres sont des clients.
4. Le capital est risqué en fonction du profit.
5. Les excédents sont des dividendes.
6. Les dividendes sont distribués au
prorata des actions.
7. Les réserves ne changent pas les
valeurs des actions.
8. L'intérêt sur les actions varie au
même rythme que les profits.
9. Une action, un vote.
10. La concentration des entreprises capitalistes vise
à enrichir quelques privilégiés.
11. Aucun encadrement accordé à la
clientèle.
|
Source : Fauquet,G., le secteur
coopératif, 4 éd., Edition de l'institution des
études coopératives, Bales,1965, p.12
1.4.2. Développer une
institution permanente de microfinance
Le succès de la micro finance se mesure sur la
capacité de développer une institution permanente en vue de
produire des changements significatifs et durables de la vie de nombreuses
personnes très pauvres44(*).
L'Institution de micro finance n'est pas un projet qui doit
disparaître avec le tarissement de financements. En effet les projets
sont temporaires ; ils viennent pour un temps et prennent fin lorsque le
financement est terminé.
Par contre, la micro finance doit laisser comme vestiges des
institutions pérennes qui, pour avoir été bien
préparées opérationnellement, ont atteint leur autonomie
financière. En d'autres termes, elles doivent arriver à
s'autofinancer et atteindre une indépendance financière. C'est
à ce moment là qu'une institution de micro finance pourra
subvenir aux besoins financiers des populations pauvres d'une manière
durable.
1.4.3. L'institution de
microfinance et ses éléments caractéristiques
Les éléments qui caractérisent
économiquement une institution de micro finance sont relevés
ci-après45(*) :
· la viabilité financière qui est la
capacité de l'institution à mobiliser les
ressources afin d'atteindre
l'opérationnalité permanente ;
· la durabilité qui est l'habitude de
l'institution à offrir des services de façon
permanente et durable ;
· la rationalité d'une institution de micro
finance qui consiste en une utilisation par cette institution d'un minimum de
ressources pour produire le plus haut niveau possible du profit ;
· les meilleurs pratiques d'une institution de micro
finance sont axées sur les éléments suivants :
o les crédits pour les activités
génératrices de revenus,
o les crédits individuels à travers les groupes,
o les crédits à court terme,
o le groupe de solidarité sans garantie
matérielle,
o les procédures simples et rapides d'octroi de micro
crédits,
o le taux d'intérêt pouvant couvrir tous les
coûts,
o les paiements réguliers, fréquents et à
temps,
o la fourniture des services d'épargne,
o l' habitude d'épargne encouragée,
o les membres ou clients qui se rencontrent souvent et
épargnent sur base hebdomadaire.
Une institution de micro finance qui touche des milliers de
clients peut espérer ou rechercher la croissance économique de
toute une région ou d'un secteur tout entier.
Ainsi peut être à la base de46(*) :
- Une hausse réelle des revenus dans un secteur
particulier de l'économie informelle par exemple le secteur des
taxi-vélos,...
- Une augmentation de l'ensemble des richesses de la
communauté ou des ménages,
- Bref, une institution de micro finance peut avoir un impact
positif en termes de revenus ou de protection de ressources économiques
en réduisant la dépendance des pauvres grâce à ce
que nous pouvons designer par le nivellement de la consommation.
Les avantages pour une institution de micro finance sont
multiples et atteignent toute la communauté permettant ainsi de
résoudre quelques problèmes, à titre d'exemple47(*) :
§ Enrayer la dégradation des sols en donnant des
crédits pour la plantation des arbres ;
§ Promouvoir l'épargne logement pour permettre
l'achat de terrain constructible ;
§ Le crédit à la santé pour les
médecins, pour l'offre des soins de santé à un coût
raisonnable.
§ L'aide pour créer des petits modules de
recyclage des déchets, etc.
CHAPITRE 2. LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE AU RWANDA ET LE RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM
s.a.)
2.1. LE SYSTEME FINANCIER AU
RWANDA
Au Rwanda il existe trois systèmes d'offre de services
d'épargne et de crédit qui se côtoient, parfois en se
concurrençant.
Ces trois systèmes sont48(*) :
§ le système financier centralisé
§ le système financier informel
§ le système financier
décentralisé
2.1.1. Le système
centralisé
Ce système regroupe les banques commerciales qui
sont ; la Banque commerciale du Rwanda (BCR), la Banque de Kigali (BK), La
Compagnie Générale des Banques (COGEBANQUE), la Banque à
la confiance d'Or (BANCOR), la Banque de Commerce de Développement et
d'Industries (BCDI) et une banque de développement ; La Banque
Rwandaise de Développement (BRD) ainsi que la Banque National du Rwanda
(BNR).
Ces banques offrent généralement des services
financiers aux classes les plus riches et favorisées du milieu
urbain.
Dans les milieux ruraux, ces banques cherchent surtout
à drainer l'épargne de la population aisée vers la ville.
Par la nature de leurs ressources, elles ne financent pas des petits projets.
En effet, ces banques ne préfèrent pas courir
des risques de non remboursement et obligent des garanties de grande valeur, ce
qui met la majorité de la population Rwandaise à l'écart.
Les banques commerciales ne veulent pas courir des risques de coûts
élevés inhérents aux petits crédits avec des
revenus moindres49(*).
2.1.2. Le système
financier informel
Le système financier informel comprend les associations
rotatives d'épargne et de crédit du type tontine ou mutuelles
(IBIMINA). Les tontines ou mutuelles de crédit se fondent sur
l'épargne locale et sur la solidarité entre les membres. Au
Rwanda, les membres de ces associations mutualistes sont la plus part des
salariés d'une même entreprise ou d'une même
localité. Cependant, le système de crédit des tontines est
peu développé du fait des cycles courts de rotation.
2.1.3. Le système financier
décentralisé
Le système financier décentralisé ou
intermédiaire comprend principalement les institutions de micro finance.
Elles offrent des services financiers à la population la plus
démunie, exclue des services bancaires. Au Rwanda, le système
comprend les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC),
les organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales, les
initiatives gouvernementales, les initiatives gouvernementales et non
gouvernementales.
2.2. MICRO FINANCE AU RWANDA
2.2.1. Historique
Le Rwanda est caractérisé par un contexte social
traditionnellement dynamique. L'existence de nombreux groupes et des
groupements, associations, pré-coopératives démontrent la
pression de la population ciblée par la micro finance à se
regrouper pour résoudre des problèmes communs.
Au Rwanda la micro finance remonte du temps de nos
ancêtres sous l'inspiration tontine qui est une approche des associations
financières créées entre les personnes qui se font
confiance en vue de s'entraider. Chaque membre cotise et le produit des
cotisations est versé à tour de rôle aux cotisants. Les
tontines concrétisent un besoin réel de la communauté et
leur origine est située dans des travaux agricoles et la construction
des maisons avant de prendre la forme monétaire. Les tontines
monétaires sont appelées IBIMINA et dans leur forme de travaux
communautaires, elles prennent le nom d'UBUDEHE, UMUGANDA.
Le mouvement coopératif quant à lui est vieux de
plus de 45 ans. C'est depuis 1962 que ce mouvement s'est doté d'un
cadre national de développement.50(*)
Le mouvement coopératif présente deux aspects.
Il y a d'une part, un aspect formel qui englobe les coopératives et les
pré-coopératives qui sont des groupements à vocation
économique. D'autre part, il existe un aspect informel dans lequel se
retrouvent des associations spontanées qui ont connu un essor
remarquable jusqu'aux événements de 1994.
Après la guerre et le génocide d'avril 1994, des
centaines d'ONGs ont contribué aux services de secours et
développement.
Comme la situation dans le pays évoluait positivement,
pour passer de l'urgence au programme de développement durable, les ONGs
surtout internationales ont inséré l'octroi des petits
crédits dans leurs programmes de réduction de la pauvreté.
Parallèlement à cela, les ONGs locales ont entrepris leurs
activités de micro crédits pour les activités
génératrices de revenus. D'autres initiatives sous forme de
projets bilatéraux ou multilatéraux et sous forme d'associations
locales ont aussi commencé à voir le jour.
Depuis 2002, l'industrie de la micro finance au Rwanda a connu
une croissance remarquable surtout en terme de groupe cible. Plus ou moins 120
organisations ayant un programme de micro finance dans leurs activités
ont vu le jour et actuellement servent des milliers des clients, leur souci
majeur étant de pérenniser leurs interventions et de toucher le
maximum des pauvres surtout ceux du monde rural51(*).A titre d'exemple citons BAIR, FOR,...
Toutes les initiatives sont à des niveaux
différents et parmi elles il y a celles qui se trouvent au stade
embryonnaire et ont besoin d'appui considérable surtout en ce qui
concerne la constitution du capital social pour augmenter le volume des
crédits et éventuellement la croissance ciblage.
D'autres sont celles qui insistent surtout sur la
consolidation de leurs activités afin d'améliorer la
qualité de leur portefeuille de crédit.
Il y a également celles qui se focalisent surtout sur
l'expansion afin d'atteindre l'autofinancement opérationnelle et
financière.
2.2.2. Catégorisation des
intervenants en micro finance au Rwanda
La catégorisation des intervenants en micro finance au
Rwanda a été effectuée sur base de la nature des
activités réalisées et de l'approche d'intervention
appliquée par les intervenants.
Dans notre travail, nous avons retenu quatre grandes
catégories d'intervenants52(*) :
· Les opérateurs de crédit et/ou de
mobilisation de l'épargne
· Les bailleurs de fonds
· Les intervenants en organisation, réglementions
et contrôle en micro finance : Il s'agit ici d'un intervenant en
micro finance à savoir la banque centrale qui surveille pour le moment
une réglementation régissant le secteur de la micro finance.
· Les opérateurs informels : leurs
opérations s'insérant dans la catégorie des initiatives
informelles, des tontines, et dans le système d'entraide communautaire
pour l'épargne et le crédit.
2.2.3. Evolution de la micro
finance au Rwanda.
Dans la vie pratique, le crédit informel est une
monnaie courante pour le rwandais. Il emprunte ou prête à ses
parents, ses amis ou à ses voisins de l'argent sans passer par les
mécanismes financiers formels53(*).
Il convient donc de signaler qu'au Rwanda, les
activités de micro finance ont trouvé un terrain favorable dans
la mesure où il existe des prémices de la finance informelle dans
la société rwandaise, qui donnent du ressort au
développement de la micro finance. Ainsi, la micro finance comme
activité financière n'est pas un phénomène nouveau
au Rwanda. Ce qui est nouveau est le concept de micro finance lui-même.
Quant aux activités micro financières plus ou moins
formalisées, elles remontent en 1975 avec le système des banques
populaires54(*).
En définitive, le système de micro finance
serait très efficace au Rwanda dans le financement des micro projets
générateurs de revenus s'il est correctement organisé, car
il est mieux placé vu la situation économique et sociale de la
population rwandaise.
2.2.4. Approche du crédit
dans les institutions rwandaises de micro finance
Depuis 1998, on assiste à un foisonnement
d'intervenants en micro finance avec les approches méthodologiques
différentes pouvant entraîner une concurrence déloyale aux
dépens de la population cible, ce qui rend nécessaire la
réglementation des activités de la micro finance. Ces
institutions de micro finance offrent les crédits aux clients divers
(exploitation de petit commerce, artisanat, petites unités de
transformation agricole) mais ne peuvent pas accroître cette offre car
dans la plupart des cas, elles souffrent d'une insuffisance de ressources.
2.2.5. Faiblesses
généralisées des pratiques de micro finance au
Rwanda.
L'étude d'inventaire faite montre que les pratiques de
micro finance au Rwanda n'ont pas abouti à des bons résultats.
Certains intervenants enregistrent même des taux de remboursement allant
en dessous de 50%. D'ailleurs, le micro crédit et la micro finance sont
si nouveaux pour certains que même la terminologie a subi une
déformation. L'on confond encore la micro finance avec le social et les
dons ainsi que les micro crédits avec les prêts aux pauvres ou
aides à la population démunie, l'on confond encore la micro
finance avec le crédit en nature. Certains intervenants ont même
déclaré octroyer des crédits non remboursables55(*).
A part quelques intervenants qui ont mis en place des vraies
institutions de micro finance au services des populations pauvres, la plupart
des intervenants en micro finance au Rwanda, ont adopté soit une
méthodologie ne faisant qu'approcher la micro finance, soit un
interventionnisme en micro finance carrément hors de porté des
principes de la micro finance.
C'est notamment le cas des intervenants non
spécialisés ou non professionnels en micro finance pratiquant un
système de subvention et/ou de dons pour des groupes pourtant actifs ou
pratiquant des systèmes de crédits sans ou avec des faibles taux
d'intérêts qui ne sont pas capables de couvrir les coûts
d'exploitation et/ou offrant des montants de crédits très
élevés n'obéissant à aucune logique graduelle et
à aucune méthodologie d'éducation et de promotion de
l'épargne auprès des bénéficiaires.
Certains intervenants en micro finance au Rwanda ont
diamétralement divergé alors qu'elles desservent presque tous un
même groupe cible, celui des groupes vulnérables, à faibles
revenus, constitué surtout par les femmes, localisé
majoritairement en milieu rural, ce qui engendre beaucoup de distorsion sur le
marché micro financier. Ce genre de distorsion crée notamment un
environnement ambigu au sein du groupe cible et dénote du manque
flagrant de concentration et d'harmonie entre les différents
intervenants en micro finance.
Il est actuellement constaté dans certaines
régions du pays qu'il y a plusieurs intervenants en micro finance,
dotés d'approches différentes, orientés pourtant vers un
même groupe cible.
Les conséquences très probables d'une telle
situation se manifestent à travers les effets pervers suivants56(*) :
§ Faible taux de remboursement et cas de
détournement fréquent des crédits : Pourquoi
rembourser ce crédit alors que le voisin a reçu une subvention
pour un projet similaire ? Pourquoi rembourser le crédit avec
intérêt alors qu'à côté aucun
intérêt n'est perçu sur le crédit
octroyé ? Pourquoi rembourser mensuellement, alors que ailleurs le
délai limite de remboursement est de 12 mois pour un projet
similaire ? Toutes ses interrogations, qui reflètent une absence de
culture de crédit, développent à la longue une
mentalité du gratuit et débouchent, dans la plupart des cas,
sur des détournements purs et simples des crédits reçus,
ce qui bloque à la longue l'efficience opérationnelle des
organisations impliquées dans la micro finance.
§ Superposition des crédits chez une même
personne ou un même groupe de personnes qui, pour une même
activité, reçoivent plusieurs crédits et/ou subventions de
plusieurs organisations et en profitent pour les utiliser à d'autres
fins.
§ Prolifération d'associations virtuelles
suscitées par les subventions et les crédits bon
marché sans cible et sans objectif précis : comme ces
associations ne sont mues par aucune dynamique de cohésion interne,
aussitôt les crédits ou la subvention acquis, elles se disloquent
petit à petit, suite aux conflits internes engendrés par le
partage du financement reçu. Et dans cette voie, la subvention ne
parvient pas au groupe méritant d'une part et le crédit
accordé n'est nullement remboursé d'autres part, ce qui constitue
une perte double pour les
§ organisations qui avaient misé sur ces
associations.
2.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES
INDICATERURS DE PERFORMANCE DU RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO
FINANCE (RIM s.a.)
2.3.1. Présentation du
Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a)
Pour contribuer à la réduction de la
pauvreté, l'Eglise Catholique au Rwanda a décidé
d'orienter son action vers le secteur de micro finance. C'est ainsi que les
diocèses catholiques du Rwanda et la Caritas Rwanda ont
créé le Réseau Inter diocésain de Micro finance
(RIM s.a), une société anonyme, comme un aboutissement des
actions entreprises dans chacune des diocèses au niveau des
paroisses.
2.3.1.1. Historique du
Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a.)
Le Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM
s.a) est une société anonyme de droit rwandais créé
par les diocèses du Rwanda et la Caritas Rwanda en qualité
d'actionnaires. Comme genèse, le RIM s.a est le fruit et l'aboutissement
de plusieurs étapes de développement institutionnel. Au
départ en 1998, les activités de micro finance étaient
exécutées sous forme de projet soutenu techniquement et
financièrement par Catholic Relief Services (C.R.S) dans
l'Archidiocèse de Kigali. Vers les années 2000,
l'expérience de ce projet a généré un programme de
développement durable appelé NKUNGANIRE. Parallèlement,
sous le modèle NKUNGANIRE, d'autres programmes naissaient dans les
autres diocèses à travers tout le pays.
Avec le mois de mars 2004, une idée de créer une
coopérative au niveau de chaque diocèse et en faite l'union au
niveau national s'était concrétisée. C'est ainsi que les
diocèses catholiques au Rwanda et la Caritas Rwanda ont
décidé de créer une institution de forme juridique de
société anonyme, RIM s.a 57(*).
2.3.1.2. La mission et l'objet du
RIM s.a
Le RIM s.a. a été créé pour offrir
les services d'épargne et de crédits adaptés aux
capacités des pauvres économiquement actifs en qualité
d'institution de micro finance.
Il a pour mission de 58(*):
· contribuer à la réduction de la
pauvreté par les activités d'épargne et de crédit
;
· contribuer à l'essor de la croissance
économique du pays par le renforcement de l'esprit d'entreprise chez
les clients;
· privilégier l'application et le respect des
principes de viabilité et de durabilité .
2.3.1.3. Les groupes cibles du RIM
s.a
Le groupe cible du RIM s.a est constitué des personnes
physiques adhérant à la philosophie d'appui mutuel à
l'intérieur des groupes d'auto promotion qui sont les Associations de
Solidarité Financière (ASSOFI)59(*). Celles-ci sont des associations des membres de
groupes de caution solidaire promus et appuyés dans l'intention de
satisfaire aux besoins de crédits des groupes vulnérables ou
à faible revenu. Le privilège des ASSOFI prise comme base
fonctionnelle du système est fondé sur l'esprit Caritas
axé sur l'entraide mutuelle dans la promotion du bien être du
pauvre.
2.3.1.4.
Les zones d'activité du RIM s.a
Le RIM s.a. a démarré avec douze agences
réparties sur toutes les provinces du pays. Comme nous l'avons
déjà signalé, les activités du RIM s.a ont
commencé avec l'agence de Kigali, anciennement appelé Bureau
Diocésain de Développement (BDD) ou programme KANKUNDIYE. Au fur
et à mesure ses activités se sont répandues dans d'autres
diocèses du Rwanda. Ainsi notre travail va présenter les
données chiffrées sur les activités du RIM s.a dans son
agence de Gisenyi.
2.3.1.5. Localisation du RIM s.a
agence de Gisenyi
Le Réseau Interdiocésain de Micro finance(RIM
s.a.) agence de Gisenyi oeuvre au Rwanda dans la province de l'Ouest, dans la
région que couvre les paroisses catholiques de Gisenyi, Kivumu, Nyundo,
Muramba et celle de Busasamana. Elle a son siège dans la paroisse de
Gisenyi.
Figure 3: La
structure interne du RIM s.a agence de Gisenyi.
GERANT
Audit Interne
Administration et Finance
Supervision
Responsable de l'Axe
Responsable de l'Axe
Comptabilité
Caisse
Agent de Crédit
Agent de Crédit
Agent de Crédit
Agent de Crédit
Source : Manuel de
procédures du RIM s.a.
2.3.1.6 Les procédures de
gestion de crédit dans le RIM s.a
La micro finance promue par le RIM s.a met au centre de son
action, le développement durable des pauvres. Ainsi donc, cette micro
finance inverse les procédures classiques d'octroi de crédit. Le
souci d'efficacité, oblige cependant à rechercher les meilleurs
stratégies pour augmenter le revenu du pauvre et ce de façon
durable. Ainsi la micro finance pratique la bonne gestion pour assurer la
viabilité financière.
La première étape du processus de gestion de
crédit dans le RIM s.a consiste à créer une ASSOFI en vue
de promouvoir la gestion participative. En effet, le RIM s.a encourage les
clients à se sentir non seulement des simples clients mais aussi avoir
un sentiment d'appartenance à l'institution.
2.3.1.7. La création des
ASSOFI
Par ASSOFI, on entend une Association de solidarité
financière composée de 5 à 10 groupes de
solidarité, formés à leur tour de 5 à 7 personnes
chacun. La taille d'une ASSOFI varie donc entre 25 et 70 membres60(*).
2.3.1.7.1. La mise en
place d'une ASSOFI
L'agent de crédit rencontre d'abord les membres de la
communauté pour les informer. Il organise ensuite dans un lieu public
une réunion d'information pendant laquelle il va décrire le
programme et insiste sur les caractéristiques des
bénéficiaires du programme.
Ces caractéristiques sont entre autres61(*) :
· être sans emploi formel ;
· avoir une aptitude physique et la capacité
d'entreprendre une activité génératrice de revenus
· un micro entrepreneur qui a un capital d'investissement
inférieur ou égal à 285 dollars américain ;
· l'auto sélection des membres pour trouver des
clients fiables et qui ont une réputation dans l'entourage ;
· accepter les conditions des crédits du
programme.
Après plusieurs réunions, l'agent de
crédit demande aux groupes des solidarités dont les membres
répondent aux critères ci-haut cités de se mettre ensemble
pour former une association de solidarité financière (ASSOFI).
Les groupes des solidarités sont composés par les personnes qui
se connaissent bien et qui se font une confiance mutuelle.
2.3.1.7.2. L'organisation des
ASSOFI
Chaque ASSOFI se dote d'un statut et de son propre
règlement d'ordre intérieur ainsi que l'organe de
décision qui est l'assemblée général, le
comité de gestion et conseil de surveillance.
Les groupes communautaires prennent part activement à
la gestion du programme de crédit à travers les rencontres de
gestion, la tenue des registres de paiement, l'orientation des nouveaux
membres, etc.
Le comité de gestion (le trésorier, le
secrétaire et le président) contrôle les remboursements et
l'épargne : le comité directeur (président,
vice-président et le secrétaire, etc.) fait l'ordre du jour de
l'ASSOFI, la liste de présence, la résolution des conflits,
etc.
Le comité de surveillance, quant à lui,
contrôle le fonctionnement de ces deux autres comités.
La division des fonctions et des responsabilités est un
contrôle interne efficace. Chaque membre d'une ASSOFI a des
responsabilités à assumer. Tous les membres doivent
également assister aux réunions hebdomadaires, en cas
d'absence non justifiée, une amande est perçue. Ces
réunions hebdomadaires sont là pour les membres de verser leur
épargne et de rembourser le montant du crédit.
2.3.1.8. La formation pré-
crédit
Pour une durée de 6 semaines au minimum qui suivent la
création d'une ASSOFI, on organise des réunions de formation
jusqu'à ce que l'ASSOFI ait atteint la maturité. Cette formation
est axée sur les thèmes suivants62(*) :
- les principes et les concepts du groupe de micro finance
- le rôle de l'épargne ;
- l'importance du crédit et de sa gestion ;
- la planification et la gestion dans les ASSOFI ;
- les principes de développement du micro projet.
2.3.1.9. Les services dans le RIM
s.a.
Comme toute institution de micro finance, les services du RIM
s.a. se repartissent en deux catégories : les services financiers
et les services non financiers. Les services non financiers se concentrent sur
les formations ainsi que le suivi des clients tandis que les services
financiers regroupent toutes les activités en rapport avec le
crédit et l'épargne.
2.3.1.10. La demande et
l'approbation du crédit
Etant donné que l'ASSOFI est solidaire
financièrement de chacun de ses membres, chaque crédit
demandé doit être approuvé par le comite de gestion. Ainsi
donc, la demande de crédit est faite par l'ASSOFI. Un formulaire de
demande de crédit dument rempli est signé par les
différents comités de l'ASSOFI et est adressé à
l'administration du RIM. A cette demande, il est annexé la liste des
associés avec leurs signatures respectives .L'approbation de cette
demande est faite au premier niveau par l'agent de crédit qui
encadre l'ASSOFI. Il soumet la demande à l'administration pour
étude et approbation finale.
Le montant du premier prêt ne peut pas dépasser
l'équivalent de 90000 frw (quatre vingt dix mille francs rwandais) et il
est obligatoire d'avoir une épargne cumulée d'un montant au moins
égal à 10 % du montant de prêt demandé.
L'ASSOFI qui fait une demande de crédit après
avoir remboursé un autre crédit procède comme dans le cas
précédent, mais doit d'abord faire une évaluation du
déroulement du cycle passé par la justification du remboursement
du crédit précédent et montrer la situation de ses
épargnes. Ainsi donc, la condition d'accéder au nouveau
crédit n'est rien d'autre que d'avoir remboursé la
totalité du crédit antérieur.
Au cycle suivant, le montant de prêt sera
équivalent au montant de base plus le double de l'épargne
accumulée. D'où la formule :
Nouveau crédit = 90 000 frw + 2 fois l'épargne
Le nouveau crédit dépend de l'épargne
accumulée au cours du cycle antérieur. Le montant du
crédit augmente progressivement en fonction des épargnes et du
bon remboursement du crédit antérieur. Un client qui a eu des
retards dans les remboursement du crédit antérieur, son
crédit futur sera égal au montant qu'il a reçu au cours du
cycle passé, peu importe le montant d'épargne qu'il
possède.
2.3.1.11. Les cycles de
crédit
Un cycle de remboursement est étalé sur 16
semaines pendant lesquelles les remboursements auront lieu hebdomadairement.
Tous les membres d'une ASSOFI entrent dans un même cycle d'emprunt. Le
cycle se termine avec les derniers remboursements. Lorsque tous les
remboursements sont effectués, un nouveau cycle peut commencer. A la fin
de chaque cycle, les membres peuvent décider individuellement de
contracter un nouvel emprunt ou non. Ils restent libre d'épargner mais
ne sont pas dispensés de la caution solidaire.
2.3.1.12. L'utilisation des
crédits
Les prêts sont destinés à ne financer que
les activités génératrices de revenus. Les projets
à financer pourront provenir de tous les secteurs de l'économie.
Ceci confère à la clientèle la possibilité de se
trouver lui- même le chemin de faire fructifier le crédit obtenu
et de sortir de l'état de pauvreté.
La non restriction permet au client de passer de la
mentalité de se confier aux activités traditionnelles vers
plutôt la diversification. De cette façon, les activités
à financer sont de nature très variée et se rencontrent
surtout au niveaux des activités informelles : restaurant, couture,
coiffure, petit commerce etc. Il importe cependant de souligner que les
activités financées sont de nature à manipuler les fonds
de façon fréquente en général les activités
de commerce.
Tableau 2 : Des
activités financés par RIM s.a.
Catégorie
|
Type d'activité
|
Elevage
|
Petit bétail
|
Artisanat
|
Couture
Tissage
|
Petit commerce
|
Restauration
Commerce de détail
Vente de plusieurs petits produits appelés
« Ubuconsho ».
|
Service
|
Le transport sur vélo
|
Source : Résultat de notre
recherche
2.3.1.13. Le remboursement
des crédits
Le remboursement des prêts et des intérêts
ainsi que la collecte de l'épargne obligatoire se font lors des
réunions hebdomadaires. Les remboursements sont collectés par le
trésorier de chaque groupe de solidarité qui remet la somme au
trésorier de l'ASSOFI qui, à son tour, dépose toute la
somme collectée sur le compte du RIM s.a tel que indiqué dans le
contrat. Il remet à l'agent de crédit un bordereau de versement
pour vérification et actualisation de la situation hebdomadaire de
prêts. Ce processus montre que la grande partie de l'activité de
remboursement est effectuée par les membres de l'ASSOFI eux-mêmes.
Ceci renforce la pratique de la gestion participative.
Tableau 3 :
Présentation du taux de recouvrement du RIM s.a, agence de
Gisenyi
Année
|
Prêts accordés
|
Principal recouvrement
|
Taux de recouvrement
|
Moyenne de recouvrement
|
2003
|
26.619.451
|
25.039.634
|
94,1 %
|
95,1%
|
2004
|
48.058.549
|
46.827.115
|
97,5 %
|
2005
|
216.287.272
|
202.418.937
|
93,6 %
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
La moyenne du taux de recouvrement dans le RIM s.a agence de
Gisenyi est de 95.1% ce qui signifie que cette institution a
dépassé le taux idéal de recouvrement, les pauvres sont
solvables malgré leurs handicaps sociaux et économiques. En
effet, les remboursements effectués dans le cadre du programme de
crédit du RIM s.a agence de Gisenyi sont bien supérieurs à
la moyenne relevée dans les programmes de crédit traditionnels
qui varie entre 65 % et 70 % 63(*).
Par la comparaison du RIM s.a avec quelques banques classiques
de 2003 à 2005, nous constatons que la BANCOR a un taux de couverture de
65,83 %, l'UBPR a un taux de 87,21% et la BK qui a 69,78%64(*).
Tableau 4 : Présentation des taux
moyen de recouvrement en 2005
Institutions
|
Taux de recouvrement
|
RIM S.A
|
95,1%
|
BANCOR
|
65,83%
|
BK
|
69,78%
|
UBPR
|
87,21%
|
Source : Résultat de notre
recherche
Graphique 1 :
Comparaison des taux de recouvrement des banques classiques et des IMF en
2005
Source : Résultat de notre
recherche
Il ressort de cette comparaison que les structures
financières du RIM s.a agence de Gisenyi reflète des performances
sans conteste en matière de gestion de crédit.
Ces performances sont des résultats de la formation
avant crédit ainsi que le suivi régulier dans ladite
institution.
2.3.1.14. Le taux
d'intérêt
Le principe de base est que l'institution pratique le taux
d'intérêt qui permet la couverture des charges. A ce titre, le
taux d'intérêt pratiqué est de 3 % par mois soit 36% par
an65(*). Ce taux permet de
recouvrir tous les frais de fonctionnement y compris les amortissements, les
risques de non paiement (provisions pour créances douteuses) et le
coût du capital. Cette détermination du taux
d'intérêt tient aussi compte du taux pratiqué par les
autres intervenants dans la micro finance.
Tableau 5 : Présentation de la
couverture des charges dans le RIM s.a. agence de Gisenyi
|
2003
|
2004
|
2005
|
Intérêt sur prêt
|
3.138.341
|
13.449.426
|
43.689.793
|
Autres revenus
|
1.568.151
|
3.466.293
|
7.306.716
|
Total des revenus
|
4.706.492
|
16.915.719
|
50.996.509
|
Intérêt sur emprunts
|
0
|
0
|
0
|
Autres charges
|
3.617.893
|
14.374.621
|
37.419.944
|
Total des charges
|
3.617.893
|
14.374.621
|
37.419.944
|
Résultats nets
|
1.088.599
|
2.541.098
|
13.576.565
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le tableau des résultats du RIM s.a. agence de
Gisenyi montre que cette institution réalise des résultats
suffisants pour couvrir tous les coûts d'exploitation. Ceci donne
l'assurance de l'efficacité de l'activité de crédit du RIM
s.a. agence de Gisenyi.
Par ailleurs, en faisant une comparaison entre ce taux de 36%
du RIM s.a. à celui de la B.K qui est de 17.25%, celui de la BANCOR qui
est de 17.75% et celui de l'UBPR qui est 16.25%, nous trouvons le tableau
suivant66(*) :
Tableau 4 : Comparaison des
taux d'intérêt
Institution
|
Taux d'intérêt
|
RIM s.a.
|
36%
|
BANCOR
|
17.75%
|
B.K
|
17.25%
|
UBPR
|
14%
|
Source : Résultat de notre
recherche
Graphique 2 :
Comparaison des taux d'intérêt
Source : Résultat de notre
recherche
Nous constatons que les taux d'intérêts
imposés par les institutions de micro finance sont très
élevés. Ce qui est dangereux est que ces taux semblent, aux yeux
des clients, très faibles car ils sont donnés mensuellement soit
3 % par mois pour le cas du RIM S.A, ce qui leur confère le
caractère faible. Mais, si on traduit ces taux mensuels en taux annuels,
ils seront 36 % pour cette institution. En comparaison avec les taux
exigés par les banques commerciales qui ne dépassent pas 18 %, on
peut se demander si réellement ces institutions de micro finance
remplissent leur mission d'aider la population pauvre ou à faible
revenu. Il est remarquable que ces institutions, malgré leur
intervention vers une population démunie, s'enrichissent en
épuisant toutes les ressources des pauvres.
2.3.1.15. Le défaut de
paiement
Lorsqu'un membre ne paie pas, le remboursement est
effectué par son groupe de solidarité. En cas de défaut de
ce dernier, l'ASSOFI intervient. Lorsque ni le groupe ni l'ASSOFI ne peuvent
suppléer au membre en défaut, on prélève le
montant manquant sur les épargnes des clients en défaut, puis
sur les épargnes du groupe de solidarité et en fin sur celles de
l'ASSOFI. En cas de difficultés de paiement, tous les moyens sont mis en
oeuvre pour qu'au moins les intérêts soient payés enfin de
ne pas augmenter le principal dû par les clients en défaut et
pour ne pas affecter les revenus opérationnels du RIM s.a..
2.3.1.16. Les garanties de
remboursement
En matière de garantie, comme déjà
signalé, la confiance vis à vis du membre et sa
considération dans le milieu joue un rôle de loin important que
les garanties matérielles elles-mêmes.
Il peut y avoir d'autres garanties comme l'épargne qui
est retenue en cas de défaut de paiement, mais la forme de garantie la
plus originale reste cependant la crédibilité de l'emprunteur et
la caution que lui accordent les autres membres. Plusieurs membres solidaires
garantissent le prêt d'un emprunteur. Ils s'engagent à confirmer
l'honnêteté et la solvabilité de ce dernier et à
payer son prêt avec leurs épargnes au cas ou
l'intéressé ne peut ou ne veut plus le faire. La
solidarité étant considérée comme une des valeurs
fondamentales, cette forme de garantie revêt une importance primordiale,
elle constitue un des meilleurs instruments qui apprennent aux membres le sens
et les avantages de la solidarité67(*).
Etant donne que le RIM s.a. parvient à couvrir tous les
coûts d'exploitation sans exigence d'aucune garantie matérielle,
ceci confirme en partie notre première hypothèse que la gestion
de crédit est à la base de la rentabilité d'une
institution de micro finance.
2.3.1.17. L'épargne dans
RIM s.a.
Parmi les politiques utilisées par le RIM s.a. en vue
d'aider les clients à gérer leurs revenues, il y a la promotion
de l'épargne.
.2.3.1.17.1. L'épargne
obligatoire
Rappelons qu'après la constitution de l'ASSOFI, les
membres doivent commencer à épargner au moins 200frw par
semaine.
2.3.1.17.2. L'épargne
garantie
C'est une épargne constituée par un membre de
l'ASSOFI et qui est à la base de calcul du crédit. Cette
épargne qui est une garantie pour le crédit en cours ne peut
être retirée qu'à la fin du cycle qu'elle garantit .Lorsque
tous les crédits de l'ASSOFI sont remboursés, les clients peuvent
effectuer des retraits sur leur épargne garantie. Pour contracter un
nouveau prêt, une épargne minimum doit être maintenue et le
montant du prêt est calculé en fonction de cette
épargne.
2.3.1.17.3.
L'épargne libre
En dehors de l'épargne obligatoire, un membre peut
constituer une épargne libre qu'il pourra retirer librement. Cette
épargne permet également d'accroître le montant des
prêts que l'épargnant peut solliciter. L'épargne libre est
déposée sur le compte de l'ASSOFI et gérée par
l'ASSOFI elle-même.
2.3.1.18. Le suivi et
l'évaluation des crédits
Le suivi et l'évaluation des crédits
octroyés sont la dernière étape du processus d'octroi des
crédits aussi bien dans une institution de micro finance que dans
n'importe quelle autre institution financière.
2.3.1.18.1. Le suivi
L'agent de crédit a pour responsabilité de
veiller au remboursement des crédits et au versement de
l'épargne. Il doit participer à toutes les réunions
hebdomadaires, aux réunions de l'Assemble Générale de
l'ASSOFI et du comite de gestion. L'agent de crédit devra en permanence
connaître et surveiller la situation des ASSOFI, en particulier68(*) :
· le nombre et la composition des ASSOFI en cours de
formation.
· le nombre et la composition des ASSOFI
bénéficiant des services courants,
· le nombre des clients actifs, les nouveaux clients et
les clients sortant,
· le total des crédits octroyés,
· l'encours total des prêts,
· le montant des intérêts
· le total des remboursements,
· les retards de remboursement et les explications,
L'agent de crédit doit également s'assurer de
l'utilisation effective du crédit selon les termes du contrat. Ces
informations ainsi que tout problème particulier seront
communiqués régulièrement au superviseur.
En outre, l'agent de crédit fournit aux ASSOFI des
conseils et les formations dans divers domaines , de manière
permanente : la cohésion des groupes , la gestion des
crédits, la constitution de l'épargne, la gestion des
activités génératrices de revenu, la comptabilité
élémentaire, l'organisation et le fonctionnement des ASSOFI,
l'organisation des groupes de solidarité, la prévention et la
résolution des conflits, etc.
2.3.1.18.2. L'évaluation
L'agent de crédit organise des évaluations de
fin de cycle. Ceci est comme un complément à ses visites
d'évaluation de l'activité à domicile.
Ces évaluations visent à69(*) :
· estimer l'impact du programme sur le client,
· recueillir les attentes des bénéficiaires
afin d'améliorer les services rendus,
Ces évaluations se font sous forme d'entretiens
semi-structurels ou de questionnaires à remplir. Les données
recueillies sont exploitées statistiquement au moyen d'une base des
données
L'activité de suivi et d'évaluation des
crédits constitue une base pour la continuité de
l'activité d'octroi des crédits. Elle permet également de
répondre à certaines questions liées à
expansion de l'accessibilité de l'institution.
2.3.2. Calcul des ratios du
Réseau Interdiocésain de microfinance agence de Gisenyi.
2.3.2.1. Notion de ratio et
indicateurs de performance
Un ratio est le rapport significatif entre deux données
chiffrées caractéristiques de la situation de l'entreprise qui
s'exprime sous plusieurs formes. Le pourcentage est la forme de
présentation du ratio la plus fréquemment utilisé70(*).
Les ratios permettent l'analyse de la situation et de
l'évolution financière d'une institution de micro finance ainsi
que d'établir des comparaisons avec d'autres institutions de même
nature à des périodes données.
Plusieurs ratios sont utilisés, mais les plus
essentiels et révélateurs dans notre analyse sont71(*) :
· Ratio de liquidité;
· Ratio de crédit;
· Ratio d'efficience
· Ratio d'utilisation de l'épargne
· Ratio d'intermédiation
· Ratio de délinquance et
· Ratio de garantie des prêts.
1. Ratio de liquidité
La liquidité est la disponibilité des fonds ou
l'assurance que les fonds seront disponibles pour faire face à tous les
engagements de sorties de fonds lorsqu'ils deviennent exigibles notamment les
retraits des membres. Le ratio de liquidité est mesuré par la
formule suivante72(*) :
Si ce ratio est supérieur à 100%, c'est que dans
cette institution existe un fond de roulement positif et par conséquent
elle pourrait faire face à tous ses engagements à court terme et
immédiat, sans recourir aux financements extérieurs.
2. Ratio de crédit
Dans
certaines institutions de micro finance, ce ratio est considéré
comme l'encours autorisé, lequel indique le plafond maximum de
crédit octroyés. Ces crédits sont exprimés en
pourcentage de l'épargne.
On se pose la question de savoir quelle proportion de
l'épargne qu'on doit disponibiliser dans l'institution pour la
distribuer sous forme de crédit. Il est calculé de la
manière suivante73(*).
Une institution détermine un plafond de ce ratio en
fonction de sa maturité. En gestion de crédit, on
considère l'environnement dans lequel l'institution évolue. Plus
ce ratio sera élevé, plus grandes seront les chances de revenus
et plus sera la satisfaction des membres à condition que les
crédits soient bien octroyés et bien remboursés. Au
contraire, l'institution enregistrera des pertes financières
importantes.
3. Ratio d'efficience
Le ratio d'efficience permet de déterminer le
coût des services d'une institution. Il est calculé de la
manière suivante74(*).
Ce ratio doit être inférieur ou égal
à 5%75(*).
Les charges d'opération sont les charges
administratives et les charges liées aux immeubles. Plus une institution
de micro finance est performante, elle livre ses services à des
meilleures conditions (à un coût bas) et augmente son
immobilisation ainsi que son équipement.
4. Ratio d'utilisation de l'épargne
Ce ratio permet de déterminer comment une institution
utilise sa principale ressource de fonds, soit les dépôts des
membres.
Il est calculé de la manière suivante76(*) :
Ce ratio est influencé par la structure des taux
d'intérêt débiteur et créditeur et le poids des
éléments d'actif non productifs par rapport aux
éléments d'actif improductifs.
S'il est élevé, cela veut dire que dans cette
institution, les éléments d'actif productif sont plus importants
que les éléments improductifs .Dans le cas contraire ce sont les
éléments improductifs qui sont plus importants que les
éléments productifs toujours dans l'actif du bilan de cette
institution.
5. Ratio d'intermédiaire
Le ratio d'intermédiaire sert à
déterminer ce que chaque franc d'épargne déposé par
un membre permet de laisser dans les coffres d'une institution de micro
finance, une fois son travail d'intermédiation terminé. Il est
calculé d'une manière suivante :
Ce ratio est influencé en grande partie par la
capacité de recouvrement des membres de cette institution.
6. Ratio de délinquance
Le ratio de délinquance dans une institution permet de
déterminer la part de crédits en retard de remboursement ou en
souffrance par rapport à l'encours total de crédit.
Il est nécessaire de calculer ce ratio car les
défauts de remboursement constituent la plus importante menace pour une
institution de micro finance. Ce ratio est calculé de la façon
suivante77(*).
En général, ce ratio doit être
inférieur à 10%78(*).
7. Ratio de garantie des crédits
Il indique la capacité d'une institution à
faire face aux pertes sur crédits sans altérer l'épargne
et le capital des membres.
Ce ratio est égal79(*) :
Ce ratio ne doit jamais être inférieur au ratio
de délinquance, dans le cas contraire il y aura risque pour
l'épargne et le capital des membres puisque les réserves, les
provisions pour créances douteuses et le résultat de l'exercice,
ne pourraient pas compenser les pertes sur les créances
provisionnées et les crédits en retard de remboursement.
Dans notre analyse, nous avons utilisé également
trois indicateurs de performance à savoir.
§ Évolution de clients;
§ Évolution de déposants;
§ Évolution des dépôts;
§ Évolution des crédits.
En effet, les dépôts des membres constituent la
plus importante source de fonds pour une institution, ils permettent d'assurer
la stabilité et la liquidité. Son évolution ainsi que
celle des clients, des déposants et des crédits illustrent
très fidèlement la confiance que les membres ont envers leurs
institutions et la pertinence des produits financiers qui leur sont offerts.
2.3.2.2. Calcul et
interprétation des ratios du RIM s.a.
1. Ratio de liquidité
Tableau 5 :
Calcul du ratio de liquidité
|
2003
|
2004
|
2005
|
Caisse
B.K.
UCT
Crédits
|
4.348.469
18.627.531
798.706
26.619.451
|
7.052.573
43.132.207
4.013
48.058.549
|
18.820.032
136.423.268
0
216.287.272
|
Total actif circulant (A)
|
50.394.157
|
98.629.600
|
371.530.570
|
Dépôts
Crédit divers
Autres charge à payer
Divers passifs
|
38.878.552
5.864.704
1.814.730
1.419.622
|
71.246.396
9.260.973
____
2.047.687
|
359.935.934
2.669.649
___
2.436.927
|
Total dette a court terme (B)
|
47.977.608
|
82.555,056
|
362.372.861
|
Formule
|
(A/B) *100
|
(A/B)* 100
|
(A/B)*100
|
Ratio de liquidité
|
105,03%
|
119,47%
|
102,52%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le ratio de liquidité supérieur à
100% implique l'existence d'un fonds de roulement positif et par
conséquent le RIM s.a. agence de Gisenyi pourrait faire face à
tous ces engagements de sortie de fonds. Dans le RIM s.a. agence de Gisenyi
pendant toute la période, des années 2003, 2004, 2005,
était satisfaisante au niveau de liquidité, car les ratios de
liquidités de ces trois périodes étaient de 105,03%,
119,47% et 102,52%. Cela veut dire qu'il y a un fonds de roulement positif au
RIM s.a. agence de Gisenyi et que l'on continue à octroyer des
crédits.
2. Ratio de crédit
Tableau 6 :
Calcul du ratio de crédit
|
2003
|
2004
|
2005
|
Crédit octroi(C)
|
26.619.451
|
48.058.549
|
216.287.272
|
Dépôts(D)
|
38.878.552
|
71.246.396
|
359.935.934
|
Formule
|
(C/D)*100
|
(C/D)*100
|
(C/D)*100
|
Ratio de crédit
|
68,47%
|
67,45%
|
60,09%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le ratio de crédit indique la partie de
dépôts octroyée sous forme de crédit.
Le RIM s.a. agence de Gisenyi disponibilise 70% de ses
dépôts pour les crédits à ses membres à
condition que le taux de retard soit inférieur à 10%.
Durant la période étudiée, le RIM s.a.
agence de Gisenyi n'a pas atteint le plafond disponible, en 2003 elle a
distribué de crédits de 68,47 % de tous les dépôts
en 2004 c'était 67,45% ainsi que 60,09 % distribué en 2005, cela
veut dire que toutes les capacités d'octroi de crédit du RIM s.a.
agence de Gisenyi ne sont pas utilisées. La principale raison est le bon
nombre de demandes de crédit rejeté surtout au niveau du service
crédit pour80(*) :
- Les dossiers non complets;
- Les dossiers ayant des informations mensongères
- Les dossiers non bancables à cause du manque
d'expérience;
- La peur au niveau de la banque du non remboursement des
demandeurs de crédit,...
En général, l'octroi de crédits dans les
institutions financières tient compte de plusieurs facteurs entre
autres81(*) :
. La capacité de recouvrement du demandeur de
crédit;
. La garantie;
. La faisabilité technique et financière
du projet à financer;
. La personnalité du demandeur de
crédit;
. Les relations entre le demandeur de crédit et
sa banque;...
En pratique le RIM s.a. agence de Gisenyi se base beaucoup
plus sur certains de ses facteurs comme la capacité actuelle de
recouvrement, la garantie, intégrité du demandeurs de
crédit,... ce qui fait que la plupart de leurs demandeurs de
crédits sont des ASSOFI car leurs crédit sont garantis par la
solidarité des ASSOFI ainsi que leurs épargnes.
3. Ratio d'efficience
Tableau 7 : Calcul
du ratio d'efficience
|
2003
|
2004
|
2005
|
Salaire
CSR
Taxes professionnelles
Fourniture de bureau
Frais de déplacement
Frais divers
Dotation et amortissements
|
1.025.420
30.304
31.360
51.419
1.340
102.105
84.013
|
1.506.468
36.641
46.125
74.733
41.450
288.342
151.540
|
113 589 246
447 487
498 614
787.092
508.406
268.663
607.741
|
Total charges d'opération (A)
|
1.325.961
|
2.145.299
|
13.028.936
|
Dépôts (D)
|
38.878.552
|
71.246.396
|
359.935.934
|
Formule
|
(A/D) * 100
|
(A/D) * 100
|
(A/D) *100
|
Ratio d'efficience
|
3,4 %
|
3,01 %
|
3,6 %
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Ce ratio indique ce que coûte pour une institution de
micro finance l'action de recevoir 100 francs rwandais de dépôt en
livrant le crédit.
Pour notre cas du RIM s.a. agence de Gisenyi, ce ratio
était de 3,4 %, 3,01%, 3,6% pour la période
étudiée.
Généralement, le ratio d'efficience devrait
être égal ou inférieur à 5%, alors le RIM s.a.
agence de Gisenyi était efficient car pour toute la période
étudiée, le ratio d'efficience était inférieur
à 5%.
Donc cette institution livrait ses services à des
coûts bas (abordable), ce qui attire les membres (le nombre des membres
et de dépôts en évolution croissante).
Ce ratio est en évolution croissante car les salaires,
les taxes professionnelles et les autres charges augmentent en fonction de
l'augmentation des déposants et de leurs dépôts. Signalons
qu'une institution de micro finance devient efficiente quand elle parvient
à fournir à ses membres les produits de qualités qu'ils
désirent à des coûts moindres que ceux des concurrents.
4. Ratio d'utilisation de l'épargne
Tableau 8 :
Calcul du ratio d'utilisation de l'épargne
|
2003
|
2004
|
2005
|
Produit de l'année (P)
|
3.871.341
|
6.632.784
|
34.219.939
|
Dépôts (D)
|
38.878.552
|
71.246.396
|
359.935.934
|
Formule
|
(P/D)*100
|
(P/D)*100
|
(P/D) * 100
|
Ratio de l'utilisation de
l'épargne.
|
9,95 %
|
9,3 %
|
9,5 %
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le ratio d'utilisation de l'épargne indique la part de
chaque franc de dépôt dans les produits annuels de l'institution.
Il permet de déterminer le poids des éléments d'actif
productif par rapport aux éléments d'actif non productif.
Dans le RIM s.a. agence de Gisenyi, le ratio d'utilisation de
l'épargne était de 9,95% en 2003; 9,3 % en 2004 et 9,5% en 2005
cela veut dire que dans cette institution des éléments d'actif
productif étaient plus importants que ceux d'actif non productif.
La diminution de ce ratio indique que le RIM s.a agence de
Gisenyi se trouve en bonne situation car le poids des éléments
d'actif non productif devient de plus en plus petit par rapport aux
éléments d'actif productif.
La principale activité du RIM s.a. agence de Gisenyi
est de recevoir les dépôts de ses membres et les distribuer sous
forme de crédits.
5. Ratio d'intermédiation
Tableau 9 : Calcul
du ratio d'intermédiation
|
2003
|
2004
|
2005
|
Resultat de l'année (R)
|
1.088.599
|
2.541.098
|
13.576.565
|
Dépôts (D)
|
38.878.552
|
71.246.396
|
359.935.934
|
Formule
|
(R/D)* 100
|
(R/D)* 100
|
(R/D)*100
|
Ratio d'intermédiation
|
2,79%
|
3,56%
|
3,77%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le ratio d'intermédiation permet de déterminer
la part de chaque franc de dépôt dans le résultat.
En ce qui concerne le RIM s.a. agence de Gisenyi, ce ratio
était de 2,79% en 2003 donc 100frw épargné apporte au RIM
s.a. 2,79 frw . En 2004 ce taux était de 3,56 c à d que 100frw
épargné laisse dans les coffres du RIM s.a. 3, 56 frw. En 2005
ce taux était de 3,77% pour dire que 100frw épargné
apporte au RIM s.a. 3,77 frw. L'accroissement de ce ratio est une bonne chose
pour l'institution parce que cela suppose que chaque franc
épargné rapporte beaucoup plus aujourd'hui donc qu'il ne le
faisait dans les années passées.
6. Ratio de délinquance
Tableau 10 :
Calcul du ratio de délinquance
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Crédit en retard (C )
|
1.117.926
|
1.362.933
|
12.416.182
|
Encours de crédit (E)
|
18.947.890
|
54.517.291
|
194.002.843
|
Formule
|
(C/E)* 100
|
(C/E)* 100
|
(C/E)* 1000
|
Ratio de délinquance
|
5,9%
|
2,5%
|
6,4%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Le ratio de délinquance indique la part des
crédits en retard de remboursement, dit crédits en souffrance par
rapport à l'encours total des crédits.
Le RIM s.a. agence de Gisenyi était en bonne situation
de 2003 jusqu'en 2005, le taux de recouvrement était en moyenne de 95,1%
soit un taux de retard dans les remboursements de 4,9%. Le taux de retard dans
le remboursement était loin du plafond fixé par le conseil
d'administration de cette institution, soit 10%, ce qui a encouragé
l'octroi de crédits. En général, le taux de retard doit
être inférieur ou égal à 10%, mais il a
été réduit a 5% vue l'incertitude de l'institution
à l'égard de ses clients à s'acquitter de leurs
engagements.
7. Ratio de garantie de crédits
Tableau 11 :
Calcul du ratio de garantie de crédits
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
Réserves légales
Réserves spéciales
Provision pour créances douteuses
Report à nouveau
Résultat à affecter
|
1.184.864
10.710
1.296.975
0
1.088.599
|
0
0
5.963.560
0
2.541.098
|
0
0
20.955.941
0
13.576.565
|
Total (A)
|
3.581.148
|
8.504.658
|
90 675 474
|
Encours de crédits (E)
|
18.947.890
|
54.517.291
|
194.002.843
|
Formule
|
(A/E)* 100
|
(A/E)* 100
|
(A/E)* 100
|
Ratio de garantie de crédits
|
18,9%
|
15,6%
|
17,8%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Ce ratio donne une confiance aux membres du RIM s.a. agence de
Gisenyi qu'en cas de perte, leurs dépôts et leur capital ne seront
pas utilisés pour compenser cette perte. Selon la règle
générale, ce ratio ne doit jamais être inférieur au
ratio de délinquance.
En ce qui concerne notre cas, les trois années
étudiées, soit 2003, 2004 et 2005, les ratios de garanties de
crédit respectifs étaient de 18,9%, 15,6% et 17,8%. Les ratios de
garantie de crédit de toute la période étudiée nous
montre que l'institution est capable d'honorer ses engagements en cas d'une
perte face à ses membres.
Comparaison entre le ratio de garantie et le ratio de
délinquance
Pendant toute la période de notre cas d'étude soit
2003,2004 et 2005, il est à remarquer que le ratio des garanties
était de loin supérieur à celui de délinquance
comme l'indique le tableau suivant :
Tableau 12 :
Comparaison de ratio de garantie et de ratio de délinquance
Année Ratio
|
2003
|
2004
|
2005
|
Ratio de délinquance
|
5,9%
|
2,5%
|
6,4%
|
Ratio de garantie
|
18,9%
|
15,6%
|
17,8%
|
Source : Rapport annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi,
exercice 2003, 2004,2005
Graphique 3 :
Comparaison de ratio de garantie et de délinquance
5,90%
2,50%
6,40%
18,90%
15,60%
17,80%
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
2003
2004
2005
Année
Taux
Ratio de délinquance
Ratio de garantie
Source : Résultat de notre
recherche.
Par ce graphique, nous constatons que le ratio de
délinquance qui indique la part de crédits en retard de
remboursement ou en souffrance par rapport à l'encours de crédit
est inférieur au ratio de garantie qui indique la capacité d'une
institution à faire face aux pertes sur crédits sans
altérer l'épargne et le capital des membres.
Ce qui montre que cette institution de micro finance est
très efficace dans sa gestion.
3.4.2.2. Évolution du
nombre des clients, des déposants et de leurs Dépôts, ainsi
que des crédits.
L'évolution des clients, des déposants, de leurs
dépôts et des crédits, est le principal indicateur de
performance du RIM s.a. agence de Gisenyi.
Tableau 13 :
Calcul de l'évolution du nombre des clients, des déposants et de
leurs dépôts ainsi que des crédits
(2003, 2004 et 2005)
|
2003
|
2004
|
2005
|
Nombre de clients et
son évolution
|
953
__
|
2.521
164%
|
6.708
166%
|
Nombre des déposants et
son évolution
|
178
__
|
427
139%
|
1.223
186%
|
Dépôts des membres et son évolution
|
19.699.108
__
|
46.747.766
137%
|
155.243.298
232%
|
Nombre de crédits et son évolution
|
42
__
|
89
112%
|
230
158,5%
|
Source : Rapports annuels du RIM
s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005
Nous constatons que les relations entre le RIM s.a. agence de
Gisenyi et ses membres sont bonnes et que ces derniers sont très
intéressés par les services de ladite institution car les
membres,les dépôts, ainsi que les crédits sont en
évolution géométrique et cela nous donne l'idée sur
la confiance réciproque existante entre le RIM s.a. et leurs membres.
CONCLUSION PARTIELLE
Il ressort de ces résultats que des bonnes performances
du RIM s.a dans son agence de Gisenyi trouvent leur origine dans une bonne
gestion. Ainsi nous sommes en droit de dire que les résultats de notre
étude confirment la première hypothèse selon laquelle la
gestion de crédit est à la base de la performance d'une
institution de micro finance et elle exerce une incidence positive sur
l'institution de micro finance.
CHAPITRE 3. IMPACT DES CREDITS
OCTROYES PAR LE RIM s.a AGENCE DE GISENYI, SUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE
VIE DES BENEFICIAIRES
3.1. INTRODUCTION
L'octroi des crédits par les institutions de micro finance
est un moyen de lutter contre la pauvreté étant donné que
c'est une possibilité offerte à la population pauvre d'avoir
accès aux crédits dans le but d'améliorer leurs
conditions de vie.
Notre préoccupation majeure est de mesurer l'impact des
crédits octroyés par le RIM s.a. dans son agence de Gisenyi sur
la condition de vie des bénéficiaires, mais ce qui est
réel c'est qu'à partir des crédits octroyés par
cette institution, la population bénéficiaire change de mode de
vie.
Beaucoup d'indicateurs montrent qu'il y a un certain niveau
d'amélioration des conditions de vie des bénéficiaires.
A partir d'une enquête menée au sein du RIM s.a, nous sommes
capables de dégager clairement l'impact des crédits
octroyés par le RIM s.a dans son agence de Gisenyi.
3.2. PRÉSENTATION DE
L'ÉCHANTILLON DES BÉNÉFICIAIRES DES CRÉDITS
Notre échantillon a été tiré des
membres bénéficiaires des crédits (population)
octroyés par le RIM s.a agence de Gisenyi. Le
terme « bénéficiaire » a
été utilisé pour désigner ceux qui ont reçu
des crédits.
Compte tenu du temps, du coûts de l'étude et de
la précision des résultats, il nous a été
impossible de mener une étude sur toute la population. Le modèle
de PARRIENS82(*)
nous a servi dans la détermination de
l'échantillon représentatif de la population mère du RIM
s.a agence de Gisenyi qui s'élève à 5.485
bénéficiaires.
Soit :
No : la taille de l'échantillon de la population
qui tend vers l'infini quand la population dépasse 1.000 individus et la
formule suivante a été utilisée pour déterminer la
taille de l'échantillon de 5.485 bénéficiaires du RIM s.a
agence de Gisenyi.
N : La taille de la population mère
n : la taille de l'échantillon pour un univers
fini
p : le succès ou la proposition
anticipée
q = l'échec et q = 1- p
d = la marge d'erreur tolérable
Ainsi, nous avons déterminé la taille de
l'échantillon avec une marge d'erreur de 10% au seuil de á =
0,05 ; c'est-à-dire un intervalle de confiance de 95% où Z
á = 1,96
D'où 83(*)
Dans la situation la plus défavorisée (p = q =
½) la taille de l'échantillon requise pour estimer avec
précision donnée, un pourcentage par la technique
aléatoire simple est égale à :
En considérant une marge d'erreur de 10% et un
intervalle de confiance de 95%, la taille de l'échantillon est de 96
pour une population infinie. Nous avons utilisé une probabilité p
a priori égale à 0,5 car celle-ci donne le produit p.q le plus
élevé ce qui permet d'accroître la taille de
l'échantillon ainsi que le résultat précis.
En résumé : p = 0,5 ; q = 1-p = 0,5
84(*)
L'application de la formule a donné pour une population
finie de 5.485 l'échantillon égal à 94
bénéficiaires à enquêter.
Tout en prenant en considération les divers
critères, nous avons poursuivi notre démarche en tirant, par la
règle de trois simple, le nombre d'associés par guichet comme
l'indique le tableau ci-après.
Tableau 14 :
Tirage de l'échantillon selon les guichets des répondants
Noms de guichet
|
Nombre des bénéficiaires
|
Nombre total des enquêtes
|
Gisenyi
|
1548
|
26
|
Kivumu
|
1186
|
20
|
Busasamana
|
862
|
15
|
Muramba
|
998
|
17
|
Nyundo
|
891
|
16
|
Total
|
5.485
|
94
|
Source : Résultat de
notre enquête.
Graphique 4:
Présentation de l'échantillon des bénéficiaires
selon les guichets
Source : Résultat de
notre enquête.
Il nous restait alors de faire la descente sur
le terrain et nous avons été obligé de faire intervenir
d'autres critères pour sélectionner ce qui vont faire partie de
l'échantillon. Nous avions également à notre disposition
la liste des débiteurs classés selon leurs guichets. Il nous a
été préférable de choisir les composantes de
l'échantillon pour un tirage au sort, c'est-à-dire par le jeu du
hasard ou d'une manière aléatoire.
3. 3. LE DÉROULEMENT DE
L'ENQUÊTE
Avant l'enquête proprement dite, nous avons fait un
pré-test du questionnaire. Pour MUCHIELLI, il s'agit de la mise
à l'épreuve du questionnaire ou du test avant85(*). Notre pré-test avait
pour objectif de vérifier le fond, la forme et la clarté
des questions sans oublier les modalités de travail. Il a porté
sur 25 bénéficiaires de crédit du RIM s.a agence de
Gisenyi. Le pré-test est recommandé pour remodeler les questions
les plus difficiles ou peu claires, reformuler et pré coder le
questionnaire.
L'enquête proprement dite a porté sur 94
bénéficiaires du RIM s.a agence de Gisenyi. Elle s'est
déroulée à leurs domiciles respectifs. Après une
brève présentation de notre part et de l'objet de notre
recherche, nous laissions l'exemplaire du questionnaire à un
répondant ayant un niveau d'instruction suffisant pour le
récupérer après une ou deux semaines. Pour
l'enquêté non instruit, nous avons fait recours à la
technique d'interview direct. L'enquêté était amené
dans un coin isolé pour qu'il réponde à nos questions sans
qu'il y ait la présence d'autres personnes qui pouvaient probablement
gêner sa liberté d'expression. Les discussions de groupe
permettaient de contre-vérifier certaines réponses individuelles
des enquêtés.
Nous nous présentions souvent les après-midi,
après les activités habituelles. L'enquête devait durer 20
jours car nous avions programmé quatre jours pour chaque guichet.
Hélas, il n'en a pas été ainsi, nous avons passé
exactement 2 mois sur le terrain. En effet, les entretiens avec les agents de
crédit au niveau de chaque guichet, la collecte des questionnaires nous
ont pris beaucoup de temps plus que prévu, mais nous avons estimé
cette durée raisonnable pour une collecte des données
pertinentes.
3.4. LES DONNÉES RELATIVES
AUX CARACTÉRISTIQUES DES RÉPONDANTS
Plusieurs critères nous servent à identifier
notre échantillon ; notamment :
- le domaine d'activité
- l'état civil,
- Instruction des enquêtés,
- Les raisons de demande de crédit
- le nombre de personnes à charge,
- le sexe et le montant reçu crédit en francs
rwandais.
Tableau 15 :
Identification des bénéficiaires suivant leur domaine
d'activité et leur personnalité.
Personnalité
Activité
|
Physique
|
Morale
|
Total
|
%
|
Agriculture
|
3
|
28
|
31
|
33
|
Elevage
|
2
|
0
|
2
|
2
|
Artisan
|
4
|
11
|
15
|
16
|
Commerce
|
3
|
36
|
39
|
42
|
Construction et amélioration de maison
|
7
|
0
|
7
|
7
|
Total
|
19
|
75
|
94
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête.
Graphique 5:
Présentation des bénéficiaires suivant leur
domaine d'activité et leur personnalité
Source : Résultat de
notre enquête.
D'après les résultats présentés
dans le tableau ci-dessus, nous avons constaté que parmi les 94
enquêtes :
- 19 sont des individus (personnes physiques),
- 75 sont des associations (personnes morales),
- 31 des agriculteurs,
- 39 sont des commerçants,
- 15 sont des artisans
- 7 ont construit et améliorer leur maisons,
- et 2 personnes investissent dans l'élevage.
L'agriculture occupe 33%, le commerce 42 %, l'artisanat
représente 16%, la construction occupe 7%, l'élevage
représente 2%. Ce faible pourcentage de l'élevage par rapport
à d'autres domaines d'activité montre que l'élevage
coûte extrêmement cher en terme de financement.
Le commerce et l'agriculture ont eu les financements, car
sont des activités qui génèrent de revenu pour une courte
période et ce sont des activités plus connues que d'autres.
Beaucoup des bénéficiaires de ces crédits
sont des personnes morales, ou des ASSOFI car le RIM s.a agence de Gisenyi
préfère d'accorder les crédits sur les garanties
solidaires.
Tableau 16 :
Identification des bénéficiaires suivant l'état civil
Etat
civil
Activité
|
Marie
|
Célibataire
|
Total
|
Agriculture
|
23
|
8
|
31
|
Elevage
|
2
|
0
|
2
|
Artisan
|
4
|
11
|
15
|
Commerce
|
32
|
7
|
39
|
Construction et amélioration de maison
|
5
|
2
|
7
|
Total
|
66
|
28
|
94
|
%
|
70,2
|
29,8
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête.
Graphique 6:
Présentation des bénéficiaires suivant
l'état civil
70,20%
29,80%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Marié
Célibataire
Source : Résultat de notre
enquête.
Dans le tableau ci-dessus, nous constatons que sur 94
enquêtés, 66 personnes sont mariés soit 70,2% tandis que 28
bénéficiaires sont des célibataires soit 29,8% .
La forte représentation de mariés montre que les
crédits octroyés par le RIM s.a agence de Gisenyi sont
utilisés dans la résolution des problèmes familiaux alors
que les célibataires sont à charge de leurs parents et s'explique
aussi par la confiance accordée aux personnes majeures ayant des charges
familiales plus qu'aux célibataires.
Tableau 17 :
Niveau d'instruction des enquêtés
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
%
|
Primaire
|
51
|
54
|
Secondaire
|
29
|
31
|
Université
|
2
|
2
|
Ecole des métiers
|
3
|
3
|
Analphabètes
|
9
|
10
|
Total
|
94
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 7 :
Présentation du Niveau d'instruction des
enquêtés
Source : Résultat de notre
enquête
Les résultats de l'enquête montrent que 51
personnes sur 94 soit 54% ont fréquenté l'école primaire,
29 soit 31% ont fait l'école secondaire, 2 soit 2% ont fait les
études universitaires, 3 soit 3% ont fréquenté les
écoles de métiers et 9 soit 10% sont des analphabètes.
Ceux qui ont le niveau primaire fréquentent beaucoup
ce programme de crédit puisqu'ils n'ont pas autre chose à faire.
Une condition requise à l'heure actuelle, pour postuler à un
poste vacant, il faut avoir un niveau d'étude élevé.
C'est pourquoi cette tranche présente le pourcentage le plus
élevé que les autres. Ceux qui ont le niveau secondaire
fréquentent aussi ce programme puisque l'accès au travail actuel
exige le niveau d'étude élevé, pour cela ils n'ont pas de
choix d'adhérer aux produits de la micro finance pour se
développer eux même.
La raison pour laquelle le nombre d'universitaires dans ce
programme est réduit est qu'ils sont vite embauchés dans d'autres
fonctions privées ou publiques. Ceux qui ont fait les écoles de
métier optent pour des petits travaux et habituellement ils ne sont pas
nombreux, ce qui fait qu'ils éprouvent le besoin d'augmenter leur
chiffre d'affaire, dans ce cas, ils doivent contracter des crédits. La
petite taille de la tranche des analphabètes est expliquée par le
fait qu'ils ne connaissent pas comment gérer le crédit à
cause de leur niveau d'étude très bas.
3.5. LES RAISONS DE DEMANDE DE
CRÉDIT
L'enquête a évoqué les raisons qui ont
poussé les bénéficiaires à demander le
crédit comme le montre le tableau suivant :
Tableau 18 :
Les raisons de demande de crédit
Raison
|
Effectif
|
%
|
Augmenter les capacités de travailler
|
38
|
40,2
|
Pauvreté
|
29
|
30,8
|
Manque d'investissement
|
15
|
16
|
Résolution de certains problèmes
|
8
|
8,5
|
Paiement du minerval des enfants
|
4
|
4,5
|
TOTAL
|
94
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 8 :
Présentation des raisons de demande de crédit
Source : Résultat de notre
enquête
Comme le montre ce tableau, la majorité des
bénéficiaires a demandé un crédit pour augmenter
leur capacité de travailler surtout dans le petit commerce, puisque la
grande partie des enquêtés sont des petits commerçants soit
40,2%, ils ont donc voulu augmenter leurs fonds qui étaient faible.
30,8% des enquêtés ont demandé un crédit pour
réduire la pauvreté au sein de leur famille, 16% des
enquêtés ont demandé le crédit suite au manque
d'investissement. 8,5% ont demandé un crédit pour résoudre
certains problèmes surtout de besoins fondamentaux et 4,5% optent pour
le paiement du minerval des enfants.
Tableau 19 :
Identification des bénéficiaires suivant le nombre des personnes
à charge et le domaine d'activité
Personne à
charge
Activité
|
0 - 5
|
5 - 10
|
10 et plus
|
Total
|
Agriculture
|
5
|
17
|
9
|
31
|
Elevage
|
1
|
1
|
0
|
2
|
Artisan
|
11
|
3
|
1
|
15
|
Commerce
|
11
|
21
|
7
|
39
|
Construction et amélioration de maison
|
5
|
2
|
0
|
7
|
Total :
|
33
|
44
|
17
|
94
|
%
|
35
|
47
|
18
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Le tableau ci-dessus nous montre que :
- les personnes à charge (0 - 5) sont au nombre de 33
soit un pourcentage de 35%
- le personne à charge (5 -10) sont au nombre de 44
soit un pourcentage de 47%
- les personnes à charge (10 et plus) sont au nombre
de 17 soit un pourcentage de 18%
Ce qui est remarquable est que le taux élevé
des bénéficiaires de crédit se trouve dans le groupe de
personnes ayant une charge familiale oscillant entre (5-10) car cette couche de
personne représente des gens actifs et ayant un esprit d'entrepreneur
et le taux moins élevé se rencontre dans le groupe des personnes
(10 et plus) car cette tranche représente déjà des gens
inactifs qui ont travaillé longtemps, qui n'ont pas besoin
d'entreprendre d'autres activités.
Tableau 20 :
Identification des bénéficiaires suivant le sexe et le domaine
d'activité.
Sexe
Activité
|
M
|
F
|
Total
|
Agriculture
|
23
|
8
|
31
|
Elevage
|
2
|
0
|
2
|
Artisan
|
7
|
8
|
15
|
Commerce
|
21
|
18
|
39
|
Construction et amélioration de maison
|
4
|
3
|
7
|
Total
|
57
|
37
|
94
|
%
|
60,6
|
39,4
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 9 :
Présentation des bénéficiaires suivant le sexe et
le domaine d'activité
Source : Résultat de notre
enquête
Dans le tableau ci-dessus, nous remarquons que le sexe
masculin est plus endetté que le sexe féminin. 57
débiteurs sont des hommes soit 60,6% et 37 sont des femmes soit
39,4%.Nous constatons aussi que beaucoup de crédits demandés par
les hommes sont utilisés pour l'agriculture alors que pour les femmes le
gros montant est concentré dans le commerce. 48,6% de femmes
débitrices du RIM s.a agence de Gisenyi occupe le commerce pour dire que
les femmes investissent dans le commerce plus que dans d'autres
activités alors que les hommes préfèrent l'agriculture.
Tableau 21 :
Identification des bénéficiaires suivant le montant
reçu en francs rwandais et du domaine d'activité
Activité
Montant reçu
|
Agriculture
|
Elevage
|
Artisan
|
Commerce
|
Construction et Amélioration des
maisons
|
50 000 - 100 000
|
3
|
0
|
5
|
0
|
0
|
100 001 - 150 000
|
2
|
0
|
0
|
1
|
0
|
150 001 - 200 000
|
7
|
0
|
2
|
3
|
0
|
200 001 - 250 000
|
16
|
0
|
0
|
10
|
|
250 001 - 300 000
|
0
|
0
|
1
|
3
|
1
|
300 001 - 350 000
|
1
|
1
|
4
|
1
|
0
|
350 001 - 400 000
|
|
1
|
2
|
19
|
2
|
400 001 - 450 000
|
2
|
0
|
1
|
1
|
1
|
450 001 - 500 000
|
0
|
0
|
0
|
1
|
3
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Nous constatons que beaucoup des demandes de crédit se
situent dans la classe 200 001 - 250 000 et se sont des agriculteurs qui y
sont majoritaires.
Concernant le grand montant octroyé, les
commerçants sont au sommet, car 2 crédits dans le commerce se
placent dans la classe de 400 000- 450 000 et 1 crédits dans la classe
de 450 000- 500 000. La construction vient au second niveau après le
commerce ; ce qui explique que les activités commerciales et la
construction exige un fond important par rapport à d'autres domaines
d'activité.
Dans le domaine de l'agriculture, les
bénéficiaires demandent le crédit le moins important, car
cette activité est risquant suite aux changements des climats dans notre
pays.
3.6. SATISFACTION DES
BÉNÉFICIAIRES
Le degré de satisfaction des
bénéficiaires porte sur la façon dont ils sont atteints
leurs objectifs
Tableau 22 :
Satisfaction des bénéficiaires
Réponse
Activité
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Agriculture
|
21
|
10
|
31
|
Elevage
|
2
|
0
|
2
|
Artisan
|
15
|
0
|
15
|
Commerce
|
20
|
19
|
39
|
Construction et amélioration de maison
|
4
|
3
|
7
|
Total
|
62
|
32
|
94
|
%
|
66
|
34
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 10 :
Présentation de la Satisfaction des
bénéficiaires
Satisfait
66%
Non satisfait
34%
Source : Résultat de notre
enquête
Selon ces données, 62 enquêtés sont
satisfaits par les crédits reçus soit 66 % et 32 ne sont pas
satisfaits, soit 34 %.
En fonction des activités financées, nous
remarquons que certains bénéficiaires sont satisfaits à
100 %. C'est le cas des artisans et des éleveurs.
Les raisons avancées par les
bénéficiaires non satisfaits, il s'agit de l'insuffisance du
montant accordé par le RIM s.a limité par leur plafond et une
échéance de remboursement très court.
Toutefois tous les enquêtés reconnaissent
à des degrés différents l'importance du crédit
reçu dans la satisfaction des besoins fondamentaux suite à
l'affectation du revenu généré après remboursement
du crédit.
Tableau 23 :
Présentation des besoins satisfaits
Besoin satisfait
|
Pourcentage
|
Alimentation
|
60
|
Scolarisation
|
25
|
Soins médicaux
|
10
|
Logement
|
5
|
%
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 11:
Présentation des besoins satisfaits
Source : Résultat de notre
enquête
Ce tableau nous montre que le crédit a
été affecté à de nombreuses activités. En
premier lieu, il a entraîné des effets directs sur les revenus des
ménages .L'accès aux micros crédits octroyés par le
RIM s.a agence de Gisenyi a contribué à l'amélioration des
conditions de vie de ces familles.
D'après les résultats présentés
dans le tableau, nous remarquons qu'une bonne partie de surplus a
été consacrée à la satisfaction des besoins
d'alimentation, de scolarisation, de soins santé et de logement.
3.7. LES CRÉDITS
ACCORDÉS ET LES REVENUS DES BÉNÉFICIAIRES
Le revenu est une somme annuelle perçue par une
personne ou collectivité à titre de rémunération de
son activité.
Tableau 24 :
Augmentation du niveau de revenu
Revenu
Activités des
bénéficiaires
|
Augmentation
|
Diminution
|
Sans réponse
|
Effectif
|
Agriculture
|
18
|
11
|
2
|
31
|
Elevage
|
2
|
0
|
0
|
2
|
Artisan
|
9
|
5
|
1
|
15
|
Commerce
|
30
|
6
|
3
|
39
|
Construction et amélioration de maison
|
3
|
4
|
0
|
7
|
Total :
|
62
|
26
|
6
|
94
|
%
|
65,9
|
27,7
|
6,4
|
100
|
|
Source : Résultat de notre
enquête
Graphique 12 :
Présentation de l'augmentation du niveau de revenu
Source : Résultat de notre
enquête
D'après le tableau ci- dessus, nous constatons que 62
enquêtés disent que leurs revenus ont augmenté après
qu'ils sont affiliés au RIM s.a soit 65,9 % de la population
enquêtée, alors que ceux qui disent que leurs revenus diminuent
après leur affiliation dans ladite institution sont au nombre de 26 soit
27,7% de la population enquêtée. 6 bénéficiaires
sont très réservés sur ce point, ils représentent
6,4% des enquêtées.
Les bénéficiaires des crédits qui disent
que leurs revenus a augmenté se répartissent comme suit :
- 18 sont des agriculteurs soit 29%,
- 9 sont des artisans soit 14,5 %,
- 30 sont des commerçants soit 48,4% et,
- 3 ont améliorés leurs maisons soit 3,2 %,
- 2 sont des éleveurs soit 2,2%
CONCLUSION PARTIELLE
Par l'interprétation de ces données, nous
pouvons conclure que les crédits accordés par le Réseau
Inter diocésain de Micro finance ont un impact sur les conditions de vie
des bénéficiaires en particulier sur l'amélioration du
revenu. Ainsi notre enquête confirme la deuxième hypothèse.
CONCLUSION GENERALE
1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL
Notre travail a porté
sur « l'évaluation de la politique de crédit d'une
institution de micro finance cas du RIM s.a ». Au début de
notre travail, Nous avions souligné que le souci qui avait
inspiré cette étude était de contribuer à une
meilleure appréhension du problème de gestion de crédit
donc évaluer la politique de crédit. A travers l'expose
théorique, notre intention était d'évaluer en
détail la politique de crédit en tant que frein ou moteur d'une
institution de micro finance d'une part et de l'autre part un outils d'un
développement durable chez les bénéficiaires toujours dans
l'objectif ultime de tisser un cadre de référence pour les
analyses ultérieures.
Pour esquisser une réflexion sur l'évaluation de la
politique de crédit notre choix s'est porté sur la gestion de
crédit du RIM s.a de 2003 à 2005. Devant cette situation, deux
questions de la problématique ont retenu notre attention :
· Y-a-t-il une relation entre la gestion de crédit et
la performance d'une institution de micro finance et quelle est l'incidence que
la première pourrait avoir sur la seconde ?
· .Les crédits octroyés par le Réseau
interdiocésain de micro finance (RIM s.a) ont ils un impact sur la
condition de vie des bénéficiaires ?
Suivant les questions de la problématique, nous avons
libellé les deux hypothèses d'une manière
suivante :
· La gestion de crédit est à la base de la
performance d'une institution de micro finance et elle exerce une incidence
positive sur l'institution de micro finance.
· Les crédits octroyés par le Réseau
interdiocésain de micro finance (RIM s.a) ont un impact sur les
conditions de vie des bénéficiaires.
La vérification de ces hypothèses a
nécessité une recherche théorique et pratique qui a
été guidé par les objectifs ci-après :
1. Etudier l'impact effectif du crédit sur la
performance des institutions de micro finance en vue de mieux comprendre
pourquoi sa bonne gestion s'impose.
2. Mettre en évidence les conséquences qui
découlent de l'incidence effective que doit exercer le crédit sur
l'institution de micro finance rwandaise.
3. Montrer l'impact de l'utilisation de crédit dans le
contexte de réduction de la pauvreté.
Afin d'atteindre nos résultats, nous avons fait recours
aux techniques et méthodes suivantes :
La technique documentaire, technique du questionnaire, la
technique d'observation et la technique d'interview. Quant aux méthodes,
nous avons utilisé la méthode comparative, la méthode
descriptive, la méthode structuraliste, la méthode analytique, la
méthode historique, la méthode systématique et en fin la
méthode statistique.
Pour bien mener notre recherche, nous avons subdivisé ce
travail en 3 chapitres.
Le premier chapitre est constitué normalement
du cadre théorique et conceptuel, nous avons traité les
généralités des théories qui sont en rapport avec
notre étude.
Le deuxième chapitre s'est penché sur la
présentation de l'historique des institutions de micro finance au Rwanda
et du Réseau Interdiocésain de Micro finance en particulier.
C'est avec ce chapitre que nous avons entré dans les détails de
l'évaluation de la politique de crédit en mesurant les forces,
les faiblesses, la performance et l'efficacité du RIM s.a en vue de
vérifier la 1ère hypothèse.
Le troisième et le dernier chapitre nous a permis de
mener une enquête auprès de 94 bénéficiaires
considérés comme un échantillon de 5.485
bénéficiaires de crédits du RIM s.a. Les résultants
issus de l'enquête reflètent des réalités
économiques vécues par les bénéficiaires et nous
ont donné l'occasion de confirmer la deuxième hypothèse.
Les analyses que nous avons effectuées à travers
cette étude, nous ont permis d'affirmer que la politique de
crédit du RIM s.a est efficace dans sa gestion malgré quelques
imperfections constatées lors de notre enquête sur le terrain.
2. SUGGESTIONS
Nous ne pouvons pas terminer sans pour autant donner nos
suggestions auprès du RIM s.a, au Gouvernement Rwandais et aux
partenaires en fin de proposer des voies et moyens d'améliorations.
Au RIM s.a :
Revoir l'organisation des ASSOFI qu'elles ne sont pas un
handicap dans la réalisation de ses objectifs.
Au Gouvernement Rwandais :
-Considérant que la majorité de la population
rwandaise n'a pas accès aux services bancaires, les autorités du
pays devraient accorder une grande priorité à une redynamisation
et une gestion des institutions de micro finance notamment le RIM s.a afin de
renforcer leur rôle d'intermédiation financière pour le
développement économique du pays.
-Renforcer l'éducation de la population pauvre du monde
rural surtout les catégories historiquement marginalisées et
vulnérables à acquérir des connaissances nouvelles leur
permettant de comprendre la nature de différents projets de
développement destinés à élever leur niveau de vie
et réduire la pauvreté.
Aux partenaires :
Nous suggérons qu'il y ait une mobilisation et une
sensibilisation chez leur voisins , leur prêcher le bien fondé
d'exploiter les produits du micro finance, de s'associer avec les autres, leur
parler de leur expérience en fin qu'ils arrivent eux aussi à
l'amélioration de leurs conditions économiques.
PERSPECTIVES DES
RECHERCHES ULTERIEURES
Même si nous pensons avoir atteint les objectifs de notre
recherche, après analyse et synthèse des résultats de
notre étude, nous ne prétendons pas avoir épuisé et
couvert tous les aspects et les éléments qui devaient être
considérés pour ladite étude car il est un sujet assez
large pour être traité exhaustivement dans le cadre d'une analyse
de cette envergure. Nous proposons aux futurs chercheurs de continuer les
réflexions sur les points suivants :
- Le crédit des institutions de micro finance, un
instrument de développement du monde rural au Rwanda
- Etendre les recherches dans d'autres agences du RIM s.a afin de
faire une généralisation pour tout le pays.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BERNARD Yves et Al, Dictionnaire économique
financier, 6e édition., édition. Seuil, Paris,
1996
2. BOUDINOT A., Technique et pratique Bancaire,
édition Sirey, Paris, 1978
3. CISSE, D., Problème de formation de l'épargne
interne en Afrique occidentale, Présence Africaine, Paris, 1969
4. COHEN, E, Analyse financière, Economica, Paris,
1990
5. FERRONNERE J., dossier 4, le crédit,
BAD-FAD/Programme Amina,2002
6. FLOUZAT Denise, économie contemporaine, les
phénomènes monétaires, tome 2, PUF, 2005
7. GAGNON,J.M.,Traité de gestion financière,
2éme édition, édition Eska, Paris,1981
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Rwanda, Kigali, 2002
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Dalloz, 4e éd, 1979
10. GUBERT F., Analyser l'impact d'un projet de micro
finance, A.F.D., 2005
11. JERVING, J., Gestion financière à
l'intention des gérants des COOPEC, Canada, 1990
12. LEDGERWOOD J., Manuel de micro finance :une
perspective institutionnelle et financière. Washington D.C, 1999
13. MUCHIELLI ; R. ; Le questionnaire dans l'enquête
psychologique ; E.S.F. Paris, 1975
14. PAMEF, Gestion financière des COOPEC, Module E,
Québec, 1998
15. PARRIENS, G., Techniques statistiques, moyens
rationnels ;Dunod, Paris, 1994
16. PETIT DUTAILLIS, Le crédit et les Banques,
l'économique No16, édition Sirey, Paris, 1964
17. PILVERDIER,J.,Finance d'entreprise, Economica,
Paris,1993
18. René CROTEAU et al, La gestion des
coopératives, Montréal, 1975
19. ROUBAUDF., Méthode et outils pour étude
d'impact de la micro finance, Sénégal, 2004
20. SEZE. E., Introduction a l'économie de
développement, Arnauld Colin, Editeur, Paris 1989
21. TOURE L., Manuel de micro finance, A, F, D, Wampfler,
2002
II. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Banque Mondiale ; Etude du secteur financier informel
au Rwanda, Kigali, 1997
2. BNR, Instruction relative aux activités de micro
finance des banques et autres établissements financiers,
Kigali, 2003
3. BNR.,La micro finance pour l'amélioration de son
rôle dans le financement de l'économie, Juin 2003
4. B.N.R., Rapport du séminaire sur la micro finance
sous le thème général « Introduction to
village Banking » tenu a Kigali et a Kampala du 6 au Août
2000,Kigali,Aout 2000
5. MINICOFIN., Document de la stratégie de
réduction de la pauvreté, Kigali, Juin 2002
6. MINECOFIN, Evaluation du programme national de lutte contre
la pauvreté, Kigali 2005
7. MINECOFIN, Indicateurs de développement
économique du Rwanda, Kigali, 2002
8. MINECOFIN., Vision 2020 Draft 2 , Kigali, Octobre
2002
II. RAPPORTS, REVUES ET AUTRES PUBLICATIONS
1. HABYARIMANA G., Micro finance rurale et évaluation
de son impact, GISENYI, 2005
2. KABAYIZA Martin, Manuel de procédure du RIM
s.a. , 2004
3. KAVUGUZO, K., Bref aperçu de la micro finance au
Rwanda, Kigali, 2004
4. LITTLEFIELD, Elisabeth., le micro financement des
pauvres, numéro 05-06/2002
5. RIM s.a.,Rapport annuel du RIM s.a agence de Gisenyi,
exercice, 2003, 2004, 2005
6. UWAGIRIJURU J.B., La micro finance au Rwanda, Kigali,
2002
7. UWAGIRIJURU J.B., Inventaire des institutions de micro
finance au Rwanda, Kigali, 2002
8. UWANYIRIJURU J.B., Programme de micro finance
BAIR/FOR, FOR, Kigali, 2002
9. www.world bank.org
10. www.world bank.org/wb/Banking
11. www.microsummit.org
IV. MEMOIRES ET COURS
1. BAHIGIKI, E. , Cours de gestion des
coopératives, ULK, Kigali, 2001 - 2002
2. BIZIMUNGU A., Cours de méthodologie de recherche
scientifique , ULK, Gisenyi 2006
3. NKUNDIYEZE, B., Le rôle du crédit dans le
développement économique du Rwanda, mémoire, UNR,
Butare, 2005
4. TURIKUBWAYO,B., Etude sur l'octroi des crédits dans
les institutions de micro finance , mémoire, Butare, 2005
ANNEXES
* 1 MINECOFIN, Indicateurs de
développement économique du Rwanda, Kigali 2002, p.23
* 2 MINECOFIN, Evaluation du
programme national de lutte contre la pauvreté, Kigali 2005, p.29
* 3 GRAWITZ, M, ,
Méthodes des Sciences Sociales, Dalloz, 4e éd,
1979, p.344
* 4 BIZIMUNGU A., Cours de
méthodologie de recherche scientifique, ULK, Gisenyi 2006, P.27
* 5 Idem, p.30
* 6 Idem,p.29
* 7
GRAWITZ,M,op,cit1,1979,p.346
* 8 BIZIMUNGU A,
op,cit,2006,p.37
* 9 COHEN, E, Analyse
financière, Economica, Paris,1990, p.13
* 10 BIZIMUNGU A, op,
cit,2006,p.35
* 11 PILVERDIER,J.,Finance
d'entreprise, Economica, Paris,1993,p.103
8 idem.p.127
* 12 BIZIMUNGU A,
op,cit,2006,p 34
* 13 Idem ,p.36
* 14 Idem,p.37
* 15 BIZIMUNGU A,
op,cit, 2006,p.34
* 16
GAGNON,J.M.,Traité de gestion financière,2éme
édition,édition Eska,Paris,1981, p.54
* 17 Idem, p.63
* 18 BERNARD Yves et Al,
Dictionnaire économique financier, 6e édition.,
édition. Seuil, Paris,1996
* 19
www.world bank.org,p. 2-3
* 20 Idem,p.3
* 21 SEZE. E., Introduction
a l'économie de développement, Arnauld Colin, Editeur, Paris
1989,p.13
* 22 PETIT DUTAILLIS, Le
crédit et les Banques, l'économique No16,edition
Sirey, Paris,1964, p.42
* 23 BOUDINOT A., Technique
et pratique Bancaire, édition Sirey, Paris,1978,p.239
* 24 FERRONNERE J., dossier
4, le crédit, BAD-FAD/Programme Amina ,p.1
* 25 Idem,p.24
* 26
www.world bank.org/wb/Banking p. 2-3
* 27 BNR.,La micro finance
pour l'amélioration de son rôle dans le financement de
l'économie, Juin 2003,p.45
* 28 Ibidem, p.26
* 29 GUBERT F., Analyser
l'impact d'un projet de micro finance, A.F.D., 2005, p.37
* 30 UWANYIRIJURU J.B.,
Programme de micro finance BAIR/FOR, FOR, Kigali, 2002, p. 6
* 31 HABYARIMANA G., Micro
finance rurale et évaluation de son impact, GISENYI 2005,p.10
* 32 FLOUZAT Denise,
économie contemporaine, les phénomènes
monétaires, tome 2,PUF,p.3
* 33 Bernard Yves et al,
Dictionnaire économique et financier ,6éme édition,
édition seuil, Paris 1996,p.28
* 34 LITTLEFIELD, Elisabeth.,
le micro financement des pauvres, numéro 05-06/2002, p, 3
* 35 TOURE L., Manuel de
micro finance, A, F,D, Wampfler,2002,p.4
* 36 TURIKUBWAYO, B., Etude
sur l'octroi des crédits dans les institutions de micro finance ,
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* 40 MINECOFIN., Vision 2020
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* 41 Idem, p.30
* 42 MINICOFIN., Document de
la stratégie de réduction de la pauvreté, Kigali, Juin
2002, p. 24
* 43 UWANYIRIJURU J.B., La
micro finance au Rwanda, Kigali, oct.2002, p. 15
* 44 B.N.R., Rapport du
séminaire sur la micro finance sous le thème
général « Introduction to village
Banking » tenu à Kigali et à Kampala du 6 au 12
Août 2000, Kigali, Août 2000, p.3
* 45 UWANYIRIJURU J.B,
op.cit,2002, p.26
* 46 CISSE, D.,
Problème de formation de l'épargne interne en Afrique
occidentale, Présence Africaine, Paris, 1969, p.27
* 47 LEDGERWOOD J., Manuel
de micro finance : une perspective institutionnelle et
financière, Washington D.C, 1999, P.12
* 48 Banque Mondiale ;
Etude du secteur financier informel au Rwanda, Kigali, 1997, p. 26
* 49 BNR, Instruction
relative aux activités de micro finance des banques et autres
établissements financiers, Kigali, 2003, p.28
* 50 BAHIGIKI, E. , Cours
de gestion des coopératives, ULK, Kigali, 2001 - 2002, p.19
* 51 UWANYIRIJURU J.B., La
micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.24
* 52 UWAGIRIJURU J.B.,
Institutions de micro finance au Rwanda, Kigali, 2002 p.18
* 53 KAVUGUZO, K., Bref
aperçu de la micro finance au Rwanda, 2004, p.12
* 54 GRANT. T., Etude sur le
secteur de la micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.11
* 55 UWAGIRIJURU J.B., La
micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.29
* 56 UWAGIRIJURU J.B.,
Inventaire des institutions de micro finance au Rwanda, Kigali, 2002,
p.16
* 57 KABAYIZA Martin, Manuel
de procédure du RIM s.a. , 2004,p.23
* 58 KABAYIZA Martin,
op.cit, 2004,p.26
* 59 Idem,p.28
* 60 KABAYIZA
Martin,op.cit ,2004,p.14
* 61 Idem,p.17
* 62 KABAYIZA
Martin,op.cit ,2004,p.24
* 63 BNR, Instruction
relative aux activités de micro finance des banques et autres
établissements financiers, Kigali, 2003, p.20
* 64 NKUNDIYEZE, B.Le
rôle du crédit dans le développement du Rwanda,
mémoire, UNR, Butare, 2005, p.74
* 65 KABAYIZA
Martin,op.cit ,2004,p.8
* 66
NKUNDIYEZE,B.op.cit,2005,p.78
* 67 UWAGIRIJURU J.B.,
op.cit,2004, p.26
* 68 UWAGIRIJURU J.B.,
op.cit,2004, p.19
* 69UWAGIRIJURU J.B.,
op.cit, 2002, p. 22
* 70 René CROTEAU et
al. La gestion des coopératives, Montréal, 1975, p.58
* 71 Idem, p.62
* 72 PAMEF, Gestion
financière des COOPEC, Module E, Québec, 1998, p.36
* 73 PAMEF, 0p.cit,1998,
p. 36
* 74 Idem, p. 36
* 75 JERVING, J., Gestion
financière à l'intention des gérants des COOPEC,
Canada, 1990, p.72
* 76 PAMEF, op.cit,
1998, p. 37
* 77 PAMEF, Programme de
formation à la gestion des COOPEC, nature et particularité de
COOPEC, 1998, p.38
* 78 Idem, p, 38
* 79 Idem, p.24
* 80 RIM s.a, Rapport annuel
du RIM s.a agence de Gisenyi, exercice, 2003, 2004, 2005
* 81 KAVUGIZO K, op.
cit.2004, p, 14
* 82 PARRIENS, G.,
Techniques statistiques, moyens rationnels ;Dunod, Paris,
1994 ; p. 79
* 83 PARRIENS, G.,
op.cit.1994, p.82
* 84 PARRIENS, G.,
op.cit.1994, p.83
* 85 MUCHIELLI ; R. ; Le
questionnaire dans l'enquête psychologique ; E.S.F. Paris, 1975,
p. 44