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Impact du crédit sur la population rurale au Rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Jean Bosco HARELIMANA
Université libre de Kigali - Licence 2005
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACE

    A notre famille

    REMERCIEMENTS

    L'aboutissement de ce travail est le fruit de l'effort de plusieurs personnes, par leur apport scientifique, technique et moral. Nous leur adressons nos sincères remerciements.

    Nos sentiments de profonde gratitude s'adressent également au Président et Fondateur de l'Université Libre de Kigali (ULK) de sa bonne volonté d'investir dans le développement humain. A travers lui, tout le corps professoral pour avoir fait de nous des techniciens de calibre en gestion utiles pour la nation rwandaise et à toute l'humanité.

    Nos sincères remerciements s'adressent spécialement à Monsieur MORISHO NENE, pour avoir accepté de diriger ce travail malgré ses lourdes responsabilités professionnelles. Son esprit critique et ses conseils pertinents qui nous ont été très utiles. Il n'a épargné aucun effort pour nous éclairer tout au long de notre recherche.

    Le corps des enseignants de la faculté des sciences économiques et de gestion, auxquels nous devons la grande partie du bagage intellectuel de gestionnaire, trouvent ici l'expression de notre grande reconnaissance.

    La recherche n'aurait abouti sans la disponibilité des données statistiques de la part du RIM s.a. dans son agence de Gisenyi. Nous disons grand merci aux agents de ladite institution à Gisenyi pour l'accueil chaleureux nous réservé lors de la collecte desdites données.

    Enfin, nos sentiments de sympathie sont adressés à ceux qui ont contribué de loin ou de près à la réalisation de ce travail.

    HARELIMANA Jean Bosco

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    AFD  : Agence Française de Développement

    ASSOFI  : Association de Solidarité Financière

    BAIR  : Bureau d'Appui aux Initiatives Rurales

    BANCOR  : Banque à la Confiance d'Or

    BCDI  : Banque de Commerce de Développement et d'Industrie

    BCR  : Banque Commerciale du Rwanda

    BDD  : Bureau Diocésain de Développement

    BK  : Banque de Kigali

    BNR  : Banque Nationale du Rwanda

    BRD  : Banque Rwandaise de Développement

    CCA : Chargé des Cours Associés

    COGEBANQUE  : Compagnie Générale des Banques.

    COOPEC  : Coopérative d'Epargne et de Crédit

    CSR  : Caisse Sociale du Rwanda

    CRS  : Catholic Relief Service

    CT  : Court terme

    FOR  : Forum des Organisations Rurales

    IMF  : Institution de Micro Finance

    LT  : Long terme

    MINECOFIN  : Ministère des Finances et de la planification économique

    MT  : Moyen terme

    ONG  : Organisation Non Gouvernementale

    Op.Cit  : Opere Citato qui signifie le titre de l'ouvrage déjà cité

    P. : Page

    PUF  : Presse Universitaire de la francofonie

    RIM  : Réseau Interdiocésain de Micro finance

    s.a.  : Société Anonyme

    UBPR  : Union des Banques Populaires du Rwanda

    UCT  : Union de Caisse des Travailleurs

    ULK  : Université Libre de Kigali

    LISTE DES TABLEAUX

    Page

    Tableau 1: Comparaison entre l'IMF et la Banque classique 30

    Tableau 2 : Des activités financés par RIM s.a. 46

    Tableau 3 : Présentation du taux de recouvrement du RIM s.a, agence de Gisenyi 47

    Tableau 4 : Comparaison des taux d'intérêt 49

    Tableau 5 : Calcul du ratio de liquidité 58

    Tableau 6 : Calcul du ratio de crédit 59

    Tableau 7 : Calcul du ratio d'efficience 60

    Tableau 8 : Calcul du ratio d'utilisation de l'épargne 61

    Tableau 9 : Calcul du ratio d'intermédiation 62

    Tableau 10 : Calcul du ratio de délinquance 62

    Tableau 11 : Calcul du ratio de garantie de crédits 63

    Tableau 12 : Comparaison de ratio de garantie et de ratio de délinquance 64

    Tableau 13 : Calcul de l'évolution du nombre des clients, des déposants et de leurs dépôts ainsi que des crédits (2003, 2004 et 2005) 65

    Tableau 14 : Tirage de l'échantillon selon les guichets des répondants 68

    Tableau 15 : Identification des bénéficiaires suivant leur domaine d'activité et leur personnalité. 70

    Tableau 16 : Identification des bénéficiaires suivant l'état civil 72

    Tableau 17 : Niveau d'instruction des enquêtés 73

    Tableau 18 : Les raisons de demande de crédit 74

    Tableau 19 : Identification des bénéficiaires suivant le nombre des personnes à charge et le domaine d'activité 75

    Tableau 20 : Identification des bénéficiaires suivant le sexe et le domaine d'activité. 76

    Tableau 21 : Identification des bénéficiaires suivant le montant reçu en francs rwandais et du domaine d'activité 77

    Tableau 22 : Satisfaction des bénéficiaires 78

    Tableau 23 : Présentation des besoins satisfaits 79

    Tableau 24 : Augmentation du niveau de revenu 80

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Page

    Graphique 1 : Comparaison des taux de recouvrement des banques classiques et des IMF en 2005 48

    Graphique 2 : Comparaison des taux d'intérêt 50

    Graphique 3 : Comparaison de ratio de garantie et de délinquance 64

    Graphique 4: Présentation de l'échantillon des bénéficiaires selon les guichets 68

    Graphique 5: Présentation des bénéficiaires suivant leur domaine d'activité et leur personnalité 71

    Graphique 6: Présentation des bénéficiaires suivant l'état civil 72

    Graphique 7 : Présentation du Niveau d'instruction des enquêtés 73

    Graphique 8 : Présentation des raisons de demande de crédit 75

    Graphique 9 : Présentation des bénéficiaires suivant le sexe et le domaine d'activité 77

    Graphique 10 : Présentation de la Satisfaction des bénéficiaires 79

    Graphique 11: Présentation des besoins satisfaits 80

    Graphique 12 : Présentation de l'augmentation du niveau de revenu 81

    LISTE DES FIGURES

    Page

    Figure 1: La micro finance avec démarrage exogène 24

    Figure 2: La micro finance avec le démarrage endogène 25

    Figure 3: La structure interne du RIM s.a agence de Gisenyi. 42

    TABLE DES MATIERES

    Page

    DEDICACE.......................................................................................... i

    REMERCIEMENTS ii

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

    LISTE DES TABLEAUX iv

    LISTE DES GRAPHIQUES v

    LISTE DES FIGURES vi

    LISTE DES FIGURES vi

    TABLE DES MATIERES vii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1

    2. DELIMITATION DU SUJET 2

    3. PROBLEMATIQUE 2

    4. HYPOTHESES DU TRAVAIL 4

    5. OBJECTIFS DU TRAVAIL 4

    6. TECHNIQUES ET METHODES DE RECHERCHE 5

    6.1. TECHNIQUES 5

    6.1.1. Technique documentaire 5

    6.1.2. Technique du questionnaire 5

    6.1.3. Technique d'observation 6

    6.1.4. Technique d'interview 6

    6.2. METHODES 6

    6.2.1. La méthode synthétique 6

    6.2.2. La méthode structuraliste 7

    6.2.3. La méthode comparative 7

    6.2.4. La méthode systémique 7

    6.2.5. La méthode analytique 8

    6.2.6 La méthode historique 8

    6.2.7 La méthode statistique 8

    7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 8

    CHAPITRE 1. CONSIDERATIONS THEORIQUES 10

    1.1 LE CRÉDIT 10

    1.1.1. Définitions et classifications du crédit 10

    1.1.1.1. Définitions 10

    1.1.1.2 Classification du crédit 13

    1.1.1.2.1. La classification selon la destination 13

    1.1.1.2.1.1. Le crédit à la production 13

    1.1.1.2.1.2. Le crédit à la consommation 13

    1.1.1.2.2. La classification selon la durée 14

    1.1.1.2.2.1. Le crédit à court terme 14

    1.1.1.2.2.2. Le crédit à moyen terme. 14

    1.1.1.2.2.3. Le crédit à long terme 15

    1.1.1.2.3. La classification selon les garanties 15

    1.1.1.2.3.1. Le crédit personnel 15

    1.1.1.2.3.2. Le crédit réel 15

    1.1.1.2.4. La classification selon le bénéficiaire 16

    1.1.2. Le microcrédit 16

    1.1.2.1. Risque du microcrédit 17

    1.1.2.2. Importance et rôle du microcrédit 17

    1.1.2.3. Différents produits de crédit 18

    1.1.2.3.1. Crédit individuel 18

    1.1.2.3.2. Crédit solidaire 18

    1.2. L'EPARGNE 19

    1.2.1. Définition 19

    1.2.2. Micro- épargne 20

    1.2.3. Importance et rôle de l'épargne 20

    1.2.4. Différents produits d'épargne 20

    1.2.5. Stratégie de mobilisation de l'épargne 21

    1.3. LA MICROFINANCE 22

    1.3.1. Les tentatives de définition de la microfinance 22

    1.3.2. Notion de microfinance 22

    1.3.3. Objectif de la microfinance 24

    1.3.4. Les principes de fonctionnement de la microfinance 24

    1.3.5. Microfinance et genre 25

    1.3.6. La microfinance, un marché local d'argent 26

    1.3.7. La microfinance et sa proximité avec les groupes cibles. 27

    1.3.8. La microfinance et son caractère originel 27

    1.4. INSTITUTIONS DE LA MICROFINANCE 29

    1.4.1. Concept d'institutions de microfinance 29

    1.3.5. Comparaison entre l'IMF et la Banque classique 30

    1.4.2. Développer une institution permanente de microfinance 31

    1.4.3. L'institution de microfinance et ses éléments caractéristiques 31

    CHAPITRE 2. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE AU RWANDA ET LE RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM s.a.) 33

    2.1. LE SYSTEME FINANCIER AU RWANDA 33

    2.1.1. Le système centralisé 33

    2.1.2. Le système financier informel 34

    2.1.3. Le système financier décentralisé 34

    2.2. MICRO FINANCE AU RWANDA 34

    2.2.1. Historique 34

    2.2.2. Catégorisation des intervenants en micro finance au Rwanda 36

    2.2.3. Evolution de la micro finance au Rwanda. 36

    2.2.4. Approche du crédit dans les institutions rwandaises de micro finance 37

    2.2.5. Faiblesses généralisées des pratiques de micro finance au Rwanda. 37

    2.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES INDICATERURS DE PERFORMANCE DU RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM s.a.) 40

    2.3.1. Présentation du Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a) 40

    2.3.1.1. Historique du Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a.) 40

    2.3.1.2. La mission et l'objet du RIM s.a 41

    2.3.1.3. Les groupes cibles du RIM s.a 41

    2.3.1.4. Les zones d'activité du RIM s.a 41

    2.3.1.5. Localisation du RIM s.a agence de Gisenyi 41

    2.3.1.6 Les procédures de gestion de crédit dans le RIM s.a 42

    2.3.1.7. La création des ASSOFI 43

    2.3.1.7.1. La mise en place d'une ASSOFI 43

    2.3.1.7.2. L'organisation des ASSOFI 44

    2.3.1.8. La formation pré- crédit 44

    2.3.1.9. Les services dans le RIM s.a. 45

    2.3.1.10. La demande et l'approbation du crédit 45

    2.3.1.11. Les cycles de crédit 46

    2.3.1.12. L'utilisation des crédits 46

    2.3.1.13. Le remboursement des crédits 47

    2.3.1.14. Le taux d'intérêt 48

    2.3.1.15. Le défaut de paiement 50

    2.3.1.16. Les garanties de remboursement 51

    2.3.1.17. L'épargne dans RIM s.a. 51

    .2.3.1.17.1. L'épargne obligatoire 51

    2.3.1.17.2. L'épargne garantie 51

    2.3.1.17.3. L'épargne libre 52

    2.3.1.18. Le suivi et l'évaluation des crédits 52

    2.3.1.18.1. Le suivi 52

    2.3.1.18.2. L'évaluation 53

    2.3.2. Calcul des ratios du Réseau Interdiocésain de microfinance agence de Gisenyi. 54

    2.3.2.1. Notion de ratio et indicateurs de performance 54

    2.3.2.2. Calcul et interprétation des ratios du RIM s.a. 58

    3.4.2.2. Évolution du nombre des clients, des déposants et de leurs Dépôts, ainsi que des crédits. 65

    CONCLUSION PARTIELLE 65

    CHAPITRE 3. IMPACT DES CREDITS OCTROYES PAR LE RIM s.a AGENCE DE GISENYI, SUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES BENEFICIAIRES 66

    3.1. INTRODUCTION 66

    3.2. PRÉSENTATION DE L'ÉCHANTILLON DES BÉNÉFICIAIRES DES CRÉDITS 66

    3. 3. LE DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE 69

    3.4. LES DONNÉES RELATIVES AUX CARACTÉRISTIQUES DES RÉPONDANTS 70

    3.5. LES RAISONS DE DEMANDE DE CRÉDIT 74

    3.6. SATISFACTION DES BÉNÉFICIAIRES 78

    3.7. LES CRÉDITS ACCORDÉS ET LES REVENUS DES BÉNÉFICIAIRES 80

    CONCLUSION PARTIELLE 81

    CONCLUSION GENERALE 82

    1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL 82

    2. SUGGESTIONS 84

    PERSPECTIVES DES RECHERCHES ULTERIEURES 85

    BIBLIOGRAPHIE 86

    ANNEXES......................................................................................... 89

    INTRODUCTION GENERALE

    1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    La rentabilité du système financier d'un pays permet de générer les fonds nécessaires pour le financement du développement national, c'est une condition nécessaire à la croissance économique. La rentabilité d'une institution de micro finance lui permet non seulement d'honorer ses engagements mais également d'assurer son développement, son autonomie et le développement du pays en général.

    Pour le cas du Rwanda, son développement exige beaucoup d'efforts de la part de tous les acteurs concernés et doit reposer en particulier sur les petits projets générateurs de revenus du milieu rural où réside la majorité de la population pauvre1(*). Cette population n'a cependant pas accès au crédit bancaire pour investir dans les activités génératrices de revenus car elle ne dispose pas des garanties suffisantes à cet effet.

    Pour résoudre ce problème, on a fait recours à la micro finance, que l'on considère comme un mécanisme capable de faciliter l'accès aux services financiers et non financiers aux populations pauvres. Par expérience, la micro finance est l'une des stratégies adoptées par les pays en développement comme le nôtre en vue de réduire la pauvreté.

    En définitive une étude faite sur un secteur aussi important que celui de micro finance est d'un apport remarquable pour les gestionnaires et pour tous les agents économiques en général. Aussi avons-nous décidé d'orienter notre étude non pas sur les grandes entreprises bancaires anciennes, mais sur les institutions financières de taille moyenne récemment crées comme le Réseau Inter diocésain de Micro finance (RIM S.A) dans le souci de contribuer à la réalisation de la politique nationale de l'extension et de la libéralisation du secteur financier.

    L'activité d'une institution de micro finance repose sur la confiance réciproque entre elle et ses clients. Les clients, lorsqu'ils déposent leurs épargnes dans une institution de micro finance, font un acte de foi dans la bonne gestion de cette institution qui devient leur débiteur. L'administrateur évite toute forme d'imprudences qui risqueraient d'ébranler la crédibilité de sa maison par le retentissement qu'auraient dans le public les pertes réelles ou supposées.

    Le présent travail présente donc :

    § Un intérêt personnel car il nous permet d'élargir nos connaissances en matière de gestion de crédit pendant notre vie professionnelle.

    § Un intérêt académique car il nous permet de poser le problème de la gestion de crédit de manière scientifique au regard des théories de l'analyse financière.

    § Un intérêt communautaire car les crédits octroyés par les institutions de micro finance touchent aujourd'hui la majorité du monde rural. Une évaluation de la politique de crédit peut profiter aussi bien aux gestionnaires des crédits, aux agents économiques en général et aux clients des institutions de micro finance.

    2. DELIMITATION DU SUJET

    Notre étude est du domaine de la gestion financière. Il se limite à l'évaluation de la politique de crédit des institutions financières non bancaires du Rwanda.

    Dans l'espace : Notre travail se limite sur les institutions financières du Rwanda et le Réseau Inter diocésain de Micro finance (RIM s.a.) sert de cas pratique.

    Dans le temps : Notre travail porte sur la période de 2003 à 2005.

    3. PROBLEMATIQUE

    La pauvreté est un problème endémique dans les pays en développement. La population de ces pays vit dans des conditions précaires caractérisées par une mauvaise

    alimentation et l'inaccessibilité aux services de base tel que l'éducation, les soins de santé, .... Ces conditions précaires sont liées au faible revenu monétaire de cette population et l'inaccessibilité aux financements bancaires faute de garanties matérielles, la peur de s'endetter, le manque d'expérience,...

    La volonté internationale d'associer la croissance économique à la lutte contre la pauvreté, a conduit à redéfinir le développement rural essentiellement axé sur l'amélioration de la qualité de la vie de la population pauvre, en lui assurant des emplois productifs et rémunérateurs, et un plus large accès aux ressources, aux revenus et aux services sociaux de base. C'est surtout en Afrique subsaharienne où les couches les plus importantes de la population vivant dans les zones rurales se retrouvent réduite à la misère sous toutes ses formes.

    Dans le cas spécifique du Rwanda, la pauvreté est généralisée surtout dans le milieu rural où la guerre et le génocide de 1994 ont augmenté le nombre de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté passant de 45% en 1985 à 70% en 1995 pour redescendre à 64% en 20052(*) ; non seulement les ménages pauvres ont augmenté en nombre, mais aussi ils sont devenus plus pauvres et ont des difficultés à relever leur seuil de bien-être. La raréfaction, la dégradation des terres cultivables disponibles, ainsi que les aléas climatiques (forte pluie, sécheresse),....., ont augmenté les difficultés socio-économiques des ménages.

    Pour lutter contre cette pauvreté, le Rwanda comme un pays en développement, a entrepris des réformes économiques visant essentiellement à accroître le revenu réel par habitant et améliorer le niveau de vie de la population par la libéralisation du secteur financier qui a accéléré la naissance de nouvelles institutions financières (bancaires et non bancaires). Il s'agit d'un facteur très important, car un bon nombre d'institutions financières sur un marché financier libéralisé constituent un préalable considérable au bon fonctionnement de celui-ci dans un environnement de concurrence au détriment de la situation monopolistique qui pourrait être engendrée par un nombre limité d'institutions financières. 

    Une institution financière doit constamment dégager une rentabilité assez forte pour faire croître ses fonds propres et réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources étrangères et rémunérer ses actionnaires. Elle doit donc être en mesure d'aider la population rurale à sortir de la pauvreté et assurer son autonomie financière à long terme.

    Malheureusement, bien d'institutions financières promues jusqu'à présent ont des seuils de rentabilité se situant à des niveaux non satisfaisants.

    En évaluant la politique de crédit et d'autres déterminants de performance des institutions de micro finance, nous disposons indirectement de moyens de prévention de la faillite et les moyens de sa relance au cas où l'institution financière venait à être ébranlée, c'est à dire que nous saurons sur quelle(s) variable(s) jouer pour lui donner le souffle.

    Le crédit, sous ses formes variées, est l'un des outils de performance et de l'efficacité d'une institution de micro finance. Il peut être un moteur tout comme il peut freiner la performance d'une institution selon qu'il est bien géré ou pas.

    Notre recherche doit répondre aux diverses interrogations suscitées par la problématique. Au terme du présent travail, deux questions doivent trouver des réponses :

    1. Y'a-t-il une relation entre la gestion de crédit et la performance d'une institution de micro finance et quelle est l'incidence que la première pourrait avoir sur la seconde ?

    2. Les crédits octroyés par le Réseau Inter diocésain de Micro finance (RIM s.a.) ont-ils un impact sur la condition de vie des bénéficiaires?

    4. HYPOTHESES DU TRAVAIL

    Face à ces interrogations nous basons notre travail sur les hypothèses suivantes :

    1. La gestion de crédit est à la base de la performance d'une institution de micro finance et elle exerce une incidence positive sur l'institution de micro finance.

    2. Les crédits octroyés par le Réseau Interdiocésain de Micro finance ont un impact sur les conditions de vie des bénéficiaires.

    5. OBJECTIFS DU TRAVAIL

    Le présent travail est à la fois d'une portée théorique et pratique.

    Sur le plan théorique, ce travail se veut être une contribution à une meilleure compréhension des problèmes liés aux crédits octroyés par des institutions de micro- finance. Sur le plan pratique, à la lumière des résultats obtenus, ce travail voudrait évaluer le rôle que joue le crédit dans la politique de réduction de la pauvreté et trouver les moyens d'apporter les correctifs nécessaires pour utiliser et gérer le crédit de façon rationnelle.

    Pour parvenir à cette fin, nous nous fixons trois objectifs principaux :

    1. Etudier l'impact effectif du crédit sur la performance des institutions de micro finance en vue de mieux comprendre pourquoi sa bonne gestion s'impose.

    2. Mettre en évidence les conséquences qui découlent de l'incidence effective que doit exercer le crédit sur des institutions de micro finance rwandaises.

    3. Montrer l'impact de l'utilisation de crédit dans le contexte de réduction de la pauvreté.

    6. TECHNIQUES ET METHODES DE RECHERCHE

    6.1. TECHNIQUES

    La technique est un moyen d'atteindre un but, mais qui se situe au niveau des faits ou des étapes pratiquées3(*). Pour recueillir les données, nous avons utilisé la technique documentaire, la technique d'interview, la technique du questionnaire et la technique d'observation.

    6.1.1. Technique documentaire 

    Elle est orientée vers une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche4(*). Elle a été utile dans la consultation des documents en rapport avec le sujet tels que les ouvrages, les revues, notes de cours ; les mémoires et rapports dans les bibliothèques et aux sites de l'internet.

    6.1.2. Technique du questionnaire 

    Elle consiste à élaborer un questionnaire destiné à une population cible, plus précisément aux échantillons de cette population en vue de répondre par écrit à ce questionnaire5(*). Elle nous a permis d'élaborer un questionnaire destiné aux bénéficiaires des crédits du RIM s.a., plus précisément à l'échantillon de cette population en vue de répondre par écrit à ce questionnaire.

    6.1.3. Technique d'observation 

    Elle est surtout employée en sciences exactes. Son emploi en sciences humaines pose le problème d'objectivité. En effet, l'observateur fait toujours partie de la réalité qu'il observe6(*). Elle nous a permis de tirer parti de notre expérience de gestionnaire des institutions de micro finance.

    6.1.4. Technique d'interview 

    Elle consiste à avoir des entretiens avec des personnes qui peuvent nous fournir des informations relatives à notre sujet de recherche. Pour notre cas, nous utiliserons plus celle structurée laquelle l'enquêté répond à une série des questions dont le nombre, l'ordre et l'énoncé ont été fixés à l'avance.

    6.2. METHODES

    La méthode est constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre,

    les vérifie7(*). Cette conception de la méthode en tant qu'élément de procédure logique inhérente à toute démarche scientifique, permet d'appréhender tout ce qui est en rapport avec notre sujet de recherche en la considérant comme un ensemble des règles visant surtout des processus et des formes de raisonnement et de perception, rendant accessible la réalité à saisir.

    6.2.1. La méthode synthétique

    Elle permet de synthétiser, c'est-à-dire de globaliser les éléments en un ensemble cohérent8(*). Elle est fondée sur l'étude du bilan. Le bilan constitue un matériel essentiel pour la formulation d'un diagnostic orienté vers l'appréciation des conditions d'équilibre financier ou de solvabilité, et vers l'étude de sa structure financière. Cette méthode répond aux exigences suivantes9(*):

    La composition du patrimoine et son évolution dans le temps.

    L'ajustement entre les liquidités accumulées par l'institution de micro finance et les échéances qu'elle peut anticiper à une date donnée.

    L'adéquation entre la composition des ressources collectées par l'institution de micro finance et les emplois qu'elles permettent de financer.

    6.2.2. La méthode structuraliste

    Elle cherche à révéler les structures d'un ensemble10(*). Pour apprécier la capacité du bénéficiaire de l'institution de micro finance et son aptitude à dégager des ressources internes, il faut analyser en détail la structure des opérations d'exploitation et des opérations financières11(*). Egalement nous avons examiné les ratios qui sont des rapports entre deux grandeurs caractéristiques.

    La méthode structuraliste s'applique non seulement à l'examen du bilan pour apprécier la structure de l'actif et du passif mais aussi à l'étude des comptes de résultat de façon à analyser la structure de l'exploitation et de la rentabilité12(*).

    La pertinence de cette méthode est caractérisée par :

    La présence de plusieurs bilans et comptes de résultats de façon à suivre l'évolution des ratios, la définition du secteur d'activité et de la dimension de l'entreprise

    6.2.3. La méthode comparative 

    Elle cherche les ressemblances et les différences et elle établit une certaine analogie entre les phénomènes observés12(*). Elle nous a permis d'effectuer des comparaisons entre les taux d'intérêt et des ratios afin d'en dégager les constantes ou évolutions survenues.

    6.2.4. La méthode systémique

    Elle est basée sur la notion système, la recherche systémique a pour but de construire un modèle ou un cadre théorique adapté à l'analyse des réalités sociales, politiques ou économiques dont on doit considérer comme étant chacune des ensembles organisés et bien ordonnés13(*). Les institutions financières bancaires faisaient partie d'une organisation vaste contrôlée par la banque centrale et comprenant en son sein d'autres agents économiques. La méthode systémique a rendu possible l'analyse des différentes interactions qui surviennent entre les différents acteurs, leur impact potentiel ainsi que le cadre fini. Le RIM s.a. étant un tout à part, nous ferons ressortir la complémentarité des différents sous-systèmes.

    6.2.5. La méthode analytique

    Elle permet d'analyser systématiquement toutes les informations ainsi que les données récoltées14(*). L'analyse des données collectées par une étude et leur incidence sur le résultat ou sur d'autres éléments, a permis de déceler l'influence des différents éléments et par-là même de cerner certains problèmes auxquels est confronté le RIM s.a.

    6.2.6 La méthode historique

    C'est une méthode qui explique les phénomènes et les faits en s'appuyant sur le temps15(*). Elle nous a permis de parcourir l'évolution du système financier depuis un certain temps, à travers les différentes innovations aussi bien dans les structures que dans sa composition même. Le recours aux bilans et comptes de résultats des années passées nous facilitera la compréhension de la situation actuelle.

    6.2.7 La méthode statistique

    Elle nous a aidé à pouvoir quantifier et chiffrer les résultats de la recherche. Ensuite, elle nous a permis de présenter ces résultats sous forme des graphiques, des tableaux et des schémas.

    7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Le présent travail commence par une introduction générale qui comprend le choix et intérêt du sujet, délimitation du sujet, problématique, hypothèse du travail, objectif du travail, techniques et méthodes de recherche et la subdivision du travail.

    Il s'articule sur trois chapitres :

    Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature tout en mettant l'accent sur les mots clés et connexes de la recherche.

    Le deuxième chapitre brosse brièvement le système financier au Rwanda, le cadre historique des institutions de micro finance au Rwanda, la présentation du terrain de recherche et la gestion de crédit du RIM s.a afin de vérifier la première hypothèse.

    Le dernier chapitre présente les données de l'enquête afin vérifier la deuxième hypothèse. Il est terminé par une conclusion générale et les recommandations.

    CHAPITRE 1. CONSIDERATIONS THEORIQUES

    1.1 LE CRÉDIT

    Les auteurs classiques considèrent le crédit comme une charge pour les générations futures. Ils disent que lorsque l'État contracte le crédit, la génération présente l'utilise pour financer ses dépenses et par après ce sont les générations futures qui prennent la charge de rembourser le crédit16(*).

    Il revient à dire que pour eux, il ne faut pas contracter le crédit, il faut toujours utiliser ses propres fonds. Il faut éviter le crédit pour ne pas créer les problèmes dans l'avenir.

    Les auteurs modernes quant à eux, interprètent différemment le poids des crédits que les classiques. Ils sont pour le crédit. Ils disent que le prêt est un placement, une source de revenu pour prêteur. Ils ajoutent que l'emprunt, une fois reçu et employé pour financer un projet d'investissement rentable , permet de rembourser le crédit contracté et rapporte aussi un projet à l`emprunteur17(*).

    L'emprunt bien utilisé n'est pas donc une charge pour les générations futures parce qu'il est remboursé par la génération présente grâce aux projets réalisés. L'emprunt est alors à la fois bénéfique à l'emprunteur, car il reçoit un profit après son investissement, et au prêteur parce qu'il reçoit des intérêts lors du remboursement du crédit.

    1.1.1. Définitions et classifications du crédit

    1.1.1.1. Définitions

    Le mot crédit vient du verbe latin « Credere » qui signifie « croire », « se fier à ». La notion de crédit a été dominée par l'idée contenue dans le mot « creditum » qui a le sens de croyance, de confiance. C'est de ce sens qu'on a tiré les termes « crédit » et « créance »18(*).

    Le crédit sera défini différemment selon qu'on se le place au point de vue du créditeur ou du débiteur.

    - Pour le créditeur ; c'est la mise en valeur d'une épargne non utilisée à des fins d'investissements propres et disponibles pour une période plus ou moins longue.

    - Pour le débiteur, c'est essentiellement un gain de temps. C'est la possibilité des jouissances immédiates d'un bien dont le coût est différé. Le taux d'intérêt constitue alors le coût du temps gagné. C'est le gain de temps qui est primordial puisque sans crédit, il faut se résigner à attendre que l'épargne accumulée permette l'investissement durable.

    Au sens de la clientèle, le crédit bancaire est l'assurance contractuelle donnée par la banque à son client qu'elle lui offrira jusqu'à une certaine limite et à certaines conditions, la possibilité d'utiliser ce crédit soit directement par le jeu d'un compte, soit indirectement sous forme de prêts de signature19(*). Au sens comptable, le crédit est l'échange de deux biens actuels, à savoir : argent contre créance20(*). Au sens large, le crédit est l'opération par laquelle on acquiert la maîtrise immédiate des ressources en échange d'une promesse de remboursement future, moyennant un paiement d'un intérêt rémunérant le prêteur.

    Au cours d'une conférence tenue en 1948 à l'intention des élèves du centre d'Etudes Supérieurs de banque, Emmanuel SEZE disait que lorsqu'on demande à un candidat ce que s'est le crédit, voici à peu près ce qu'il répondait: « dans le monde moderne, le crédit est une force incomparable, c'est le levier essentiel des affaires ; sans lui, les entreprises se traîneraient misérablement, incapables de se développer ; avec lui les possibilités de la production et des échanges deviennent infinies, c'est le principal facteur du progrès de l'humanité21(*) ».

    Georges PETIT DUTAILLIS22(*), donne au crédit la définition suivante : Faire un crédit c'est faire confiance ; c'est donner librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat, contre la promesse que le même bien ou un bien équivalent, vous sera restituée dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service23(*) .

    Jacques FERRONNERE quant à lui, dit que le banquier appelle les opérations de crédit, toute opération par laquelle faisant confiance à son client, il accorde à celui-ci le concours de ses capitaux ou de sa garantie24(*) . Il est généralement défini comme étant : « Une opération par laquelle une personne physique ou morale, appelée prêteur, met à la disposition d'une autre personne appelée emprunteur, une somme d'argent contre une promesse de rembourser et moyennant le paiement d'intérêts».25(*) 

    Généralement le donneur de crédit demande la couverture au moins partielle de l'opération, sous forme de garantie (gage, caution, hypothèque). Cette garantie ne modifie cependant pas le fondement véritable de l'opération qui reste essentiellement basée sur l'honnêteté et la capacité du bénéficiaire.

    Il arrive d'ailleurs que des crédits soient donnés à découvert, c'est à dire sans qu'une garantie additionnelle ait été fournie par le demandeur de crédit. Des différentes définitions du crédit, se dégagent trois éléments essentiels qui constituent son support.

    Le temps

    La confiance

    La promesse de rembourser

    Ces éléments se combinent pour engendrer le crédit.

    Le domaine du crédit est extrêmement vaste : il s'étale dans le temps, s'étend à toute sorte d'activités, répond à de multiples besoins économiques. Les crédits sont nécessaires au fonctionnement de l'économie. Ils permettent aux entreprises d'investir, d'embaucher, de produire, d'exporter en anticipant sur les recettes à venir. Les crédits aux particuliers sont déterminants pour soutenir la consommation et donc le bien être et la vie économique du pays. Quant aux concours financiers que la banque apporte aux pouvoirs publics, ils leur permettent de réaliser des investissements au profit de la collectivité. En définitive, grâce au crédit, l'investissement est immédiatement réalisable et l'accroissement de production qu'en résulte permet le remboursement de la dette et parfois la réalisation d'un bénéficiaire.

    1.1.1.2 Classification du crédit26(*)

    Beaucoup de critères peuvent permettre de classer les opérations de crédit : la destination, la durée, les garanties, le bénéficiaire.

    1.1.1.2.1. La classification selon la destination

    En général, il existe plusieurs formes de crédits selon la destination. Dans notre travail, nous retiendrons seulement le crédit à la production et le crédit à la consommation.

    1.1.1.2.1.1. Le crédit à la production

    Il est appelé à rencontrer les besoins de crédit à l'économie. Une entreprise en expansion manque souvent de fonds propres, il lui faut alors avoir recours à des capitaux de tiers, après s'être assurée que le rendement de l'exploitation s'en trouvera suffisamment augmenté pour faire face au coût de crédit. Suivant le type de production auquel il s'applique, ce crédit peut se ranger dans diverses catégories : crédit industriel, commercial, agricole, etc. Ces sortes de crédits doivent être utilisées par les bénéficiaires de telle sorte que le résultat de l'opération permette de rembourser le principal, de régler les intérêts et de réaliser en outre un bénéfice raisonnable.

    1.1.1.2.1.2. Le crédit à la consommation

    Il permet au bénéficiaire d'augmenter le volume de ses dépenses de consommation. A cette fin, le preneur de crédit obtient du donneur soit une somme d'argent, soit la livraison immédiate d'un crédit des biens de consommation, contre l'engagement d'un remboursement ou paiement ultérieur, généralement échelonné sur une période déterminée. L'objet du crédit étant destiné à être consommé, le bénéficiaire doit évidemment disposer d'une autre source de revenus pour constituer la somme qu'il s'est engagé à rembourser.

    1.1.1.2.2. La classification selon la durée

    Le crédit se caractérise non seulement par son montant, mais par sa durée, par l'éloignement plus ou moins grand du terme accordé pour son remboursement.

    Le choix du terme dépend évidemment des besoins du client, et de l'époque à laquelle le banquier prévoit que ce dernier pourra rembourser. On distingue le crédit à court, à moyen et à long terme. Dans notre travail, nous serons plus intéressés par le crédit à court terme. Cette distinction est faite suivant la durée de l'immobilisation des fonds ayant servi à l'octroi du crédit.

    Cette classification est commode; nous allons expliquer le crédit en fonction de son objet, des besoins auxquels il répond. Le temps n'est en fait qu'une conséquence, de sorte qu'on a parfois recours à une répétition de principe en voulant expliquer la cause par l'effet. Mais il faut étudier toute opération de crédit en considérant son objet, ce qui permet, par déduction, d'envisager l'époque de remboursement et le moyen que le débiteur utilisera pour se dégager de ce crédit; la question essentielle demeure la sortie du crédit, ce qui revient à penser à la fin de l'opération au moment même ou elle vient de naître. Cet écart de temps nous oblige à revoir sur la classification habituelle du crédit à court, à moyen et à long terme.

    1.1.1.2.2.1. Le crédit à court terme

    Le crédit à court terme est celui qui est accordé aux entreprises, aux particuliers pour donner au cycle commercial et autres activités envisagées la souplesse désirable. Il est destiné au financement des besoins d'exploitation et est sans doute la forme la plus courante et utilisé de crédit aux entreprises.

    Par définition, le crédit à court terme est d'une durée plus ou moins égale à deux ans, bien que les crédits effectifs soient très souvent au-delà de cette limite.

    1.1.1.2.2.2. Le crédit à moyen terme.

    Le crédit à moyen terme est un crédit dont la durée varie de deux ans à cinq ans voire même sept ans pour ceux que l'on appelle « crédits à moyen terme prolongé ».Ce sont essentiellement des crédits d'équipement, des crédits de restructuration.

    1.1.1.2.2.3. Le crédit à long terme

    Le crédit à long terme est un crédit dont la durée est supérieure à sept ans et regroupe essentiellement les crédits d'investissements importants à caractère foncier ou mobilier.

    Généralement, pour préserver la solvabilité de la firme, le délai de remboursement de crédits ne doit pas être inférieur à la durée des emplois correspondants.

    La durée du crédit est l'un des critères qui déterminent la provenance des fonds, la forme de financement, la nature des garanties et les conditions d'octroi du crédit.

    1.1.1.2.3. La classification selon les garanties

    Selon les garanties attachées au crédit, on distingue le crédit personnel et le crédit réel.

    1.1.1.2.3.1. Le crédit personnel

    Le crédit est dit personnel lorsqu'il n'est assorti d'aucune autre garantie que la promesse de remboursement, le plus souvent verbale, faite par le bénéficiaire, promesse appuyée, bien entendu par la capacité de remboursement du crédité. Le crédit personnel est ouvert par la signature du bénéficiaire à laquelle s'ajoute, éventuellement, la signature d'un tiers garant ou avaliseur.

    1.1.1.2.3.2. Le crédit réel

    Le crédit réel est garanti par un bien, mobilier ou immobilier, donné en gage par le bénéficiaire du crédit ou par un tiers. Il s'appuie non seulement sur une personne, mais aussi sur une chose, la distinction résidant d'ailleurs du fait que la dite chose est bien une partie du patrimoine du débiteur, affectée spécialement à la garantie de remboursement des sommes prêtées, alors que dans le crédit personnel, c'est l'ensemble du patrimoine qui constitue la garantie matérielle du crédit.

    En général, le crédit personnel est consenti en considération de la personnalité du débiteur tandis que le crédit réel trouve son apport dans des biens meubles ou immeubles constitués en gage au profit du banquier.

    1.1.1.2.4. La classification selon le bénéficiaire

    Nous avons le crédit privé et le crédit public. On parlera du crédit privé lorsque l'emprunteur est une entreprise privée ou particulière, tandis que l'on parlera du crédit public si l'emprunteur est l'Etat (gouvernement) ou encore une collectivité publique.

    1.1.2. Le microcrédit

    Il n'y a pas de consensus parmi les professionnels pour définir ce qu'est le micro crédit :

    - Les uns influencés par les dirigeants du sommet mondial de Washington sur le micro crédit en 1994, estiment que tout crédit de plus 100 dollars n'est plus du micro crédit. D'où le crédit de 100 dollars est considéré comme un micro crédit27(*).

    - Les autres et ce sont eux les plus nombreux, estiment que prêter des sommes en monnaies locales allant de 100 à 500 dollars revient à consentir ces prêts comme du micro crédit28(*).

    Le micro crédit consiste simplement à un prêt à court terme de petites sommes à de potentiels entrepreneurs issus de milieux pauvres, puisque les pauvres sont plus souvent considérés comme très risqués en termes bancaires. Les banques sont très rarement disposées à leur prêter les petites sommes dont ils ont besoin. Grâce aux micro crédits, il est maintenant possible de mettre de petite sommes d'argent à la disposition des pauvres afin de les aider à créer leurs propres emplois générateurs de revenus.

    Ainsi, il répond à une demande de crédit qui n'est pas satisfaite par les autres fournisseurs et il a pour objectif de catalyser un développement socio-économique qui fera reculer la pauvreté.

    1.1.2.1. Risque du microcrédit

    Le crédit pose des risques tant du côté du prêteur que de celui de l'emprunteur. Ces risques peuvent être d'ordre personnel, c'est-à-dire particulier à l'emprunteur, professionnel ou général, c'est-à-dire lié aux risques des guerres, crises économiques, politiques ou troubles sociaux.

    L'emprunteur pour sa part, s'assure du remboursement du prêt sollicité car emprunter sans être sûr de rembourser, c'est courir à la catastrophe puisque le prêteur vous obligera à vendre les biens et richesses que vous aurez péniblement acquis pour rembourser l'emprunt que vous ne pouvez pas solder vous-mêmes. 29(*)

    Pour y faire face, le prêteur divise les risques et les évalue en étudiant les affaires de l'emprunteur d'abord, limite les risques en exigeant des garanties à ses emprunteurs.

    1.1.2.2. Importance et rôle du microcrédit

    Le crédit constitue une source importante de financement. Généralement, les services de crédits doivent être destinés non seulement aux micro entrepreneurs (artisans, travailleurs autonomes, commerçants), mais également aux agriculteurs et aux consommateurs. Dans ce dernier cas, le surendettement doit être évité, mais on doit considérer qu'un prêt à l'habitation ou à la rénovation est aussi bon pour l'économie que certains autres prêts productifs.

    De même, l'agriculteur qui emprunte pour des semences pourra utiliser son prêt pour acheter de l'équipement ou pour payer de la main d'oeuvre bref pour répondre aux besoin de la famille30(*). Le prêt personnel peut aussi éviter de déstabiliser la situation financière de la famille qui pourrait alors faire appel aux prêts usuriers pour faire face à des situations difficiles temporaires (école, mortalité, maladie etc.). Le prêt à la consommation peut également stimuler l'économie locale. L'achat de biens fabriqués localement peut avoir des retombés intéressants pour la communauté, surtout s'ils se substituent à des biens importés. La construction par exemple améliore la qualité de la vie de la population et provoque un effet multiplicateur par l'achat de matériaux locaux et l'utilisation intensive de main d'oeuvre.

    Bien sûr la création d'emplois autonomes par du crédit productif a des répercussions sur la situation de l'emprunteur et ce type de crédit est à privilégier. Dans ce cas, il est au moins important que l'entreprise puisse produire elle-même les revenus suffisants pour rembourser le capital et les intérêts.

    1.1.2.3. Différents produits de crédit31(*)

    Les types de crédits à offrir doivent être définis en fonction des objectifs suivant : répondre aux besoins et aux caractéristiques de la population cible, maximiser le nombre de clients potentiels et assurer la rentabilité des institutions de micro finance. Parmi les produits à offrir, citons :

    1.1.2.3.1. Crédit individuel

    L'institution de micro finance peut négocier directement avec un individu et le crédit est octroyé directement à un individu sans passer par le groupe de solidarité. A ce niveau, en guise de remboursement de crédit octroyé, il y a exigence d'une garantie matérielle fournie par le bénéficiaire du crédit ou la caution fournie par une tierce personne.

    1.1.2.3.2. Crédit solidaire

    Ce modèle de crédit a été mis au point par la Grameen Bank au Bangladesh à l'intention des femmes vivant en milieu rural dépourvues des terres et en quête de financement pour les activités génératrices de revenus. Ce crédit est octroyé à un groupe de solidarité et il appartient à ce dernier de redistribuer le montant de crédit reçu entre ses membres. La seule garantie exigée est la caution solidaire fournie par tous les membres du groupe. Il reste un crédit le plus adopté par de nombreuses institutions de micro finance.

    1.2. L'EPARGNE

    Qui dit crédit dit également épargne. Nous ne pouvons pas donc parler du crédit sans pour autant parler de l'épargne. A partir de l'épargne mobilisée, les banques distribuent des crédits suivant les instructions préétablies pour se rassurer de l'aptitude de remboursement des clients qui sollicitent les crédits ainsi l'épargne est créatrice et animatrice de toute production,elle est la construction d'un capital ou du patrimoine.

    1.2.1. Définition

    L'épargne est l'affection du revenu à la thésaurisation, à un placement, à un prêt ou investissement direct32(*).Il se définit également à partir d'un comportement d'économie, d'abstinence, de mise en réserve comme une absence de consommation, ou une consommation différée33(*).

    A partir des définitions que ces auteurs ont donné sur le terme épargne, nous pouvons formuler notre définition de la façon suivante ; l'épargne est une partie du revenu qui n'est pas consommée directement par un individus mais qui est réservée à une consommation future et en général sa consommation n'est pas directe, elle est précédée d'un investissement. Ceci signifie que l'épargne est une consommation différée d'une partie du revenu, précédée par la valorisation. Pour les économistes classiques et néoclassiques, l'épargne est ce qui finance l'investissement. Pour eux, à tout moment l'épargne est égale à l'investissement, cette conception respecte ainsi la loi des débouchées de Jean Baptiste SAY selon laquelle l'offre crée sa propre demande.

    Dans une économie, l'épargne joue un rôle considérable dans la formation du capital et par conséquent dans le processus de la croissance économique.

    1.2.2. Micro- épargne

    Il s'agit d'une épargne d'un petit montant constitué par les bénéficiaires du micro crédit. La micro épargne est destinée à jouer plusieurs rôles :

    - constituer un financement capable de garantir les risques de non remboursement d'un membre du groupe;

    - permettre au groupe d'obtenir un volume de crédit plus élevé;

    - constituer une base de financement endogène pour une institution de micro finance.

    1.2.3. Importance et rôle de l'épargne

    L'épargne est fondamentalement une mesure de sécurité personnelle, soit pour se prémunir contre les évènements inattendus, soit pour assurer son développement économique. On devrait apprendre à épargner avant d'emprunter. L'épargne est aussi un moyen de lutte contre la pauvreté et le surendettement. Le besoin d'épargner correspond souvent à la sécurité physique qu'on obtient en déposant son argent dans une institution de micro finance.

    L'épargne comme source de crédits est d'autant plus essentielle que l'Institution de Micro finance ne concentre pas uniquement ses efforts sur les plus pauvres. Les épargnants des autres catégories de revenu fournissent donc le capital nécessaire pour rejoindre effectivement les plus pauvres.

    Pour que l'épargne puisse jouer pleinement son rôle, il faut adapter aussi les produits d'épargne. L'épargne peut être volontaire, elle peut être associée à du crédit ou encore destinée à des fins particuliers.

    1.2.4. Différents produits d'épargne

    Les membres de l'institution de micro finance se verront offrir deux types de produits d'épargne : un compte d'épargne courant qui ne produit aucun intérêt ainsi qu'un compte d'épargne à terme qui produit un intérêt.

    1.2.5. Stratégie de mobilisation de l'épargne

    Pour accélérer le rythme de collecte de l'épargne locale et de rentabiliser cette opération, quelques stratégies novatrices et appropriées sont proposées :

    . Les demandes de crédits étant généralement très importantes, l'institution de micro finance doit profiter de cette situation pour instaurer comme critère d'octroi d'un prêt un apport personnel obligatoire, gelé pour toute la dure du prêt. L'épargne est déposée avant l'octroi du prêt, ce qui permet de s'assurer de la participation réelle du promoteur du projet. L'institution de micro finance devra développer un produit d'épargne qui est conditionnel à l'octroi du crédit

    .

    La gestion des dépôts à terme doit être conçue de façon à être à la fois efficace

    et concurrentielle. Les banques offrent un système lourd qui réserve quelquefois

    des surprises à l'échéance du placement, car le calcul des intérêts peut être non

    conforme au rendement préalable établi. A l'institution de micro finance, l'épargnant doit connaître dès le départ le montant qu'il touchera en intérêt à l'échéance, ce qui répond aux besoins des clients. De plus la date de départ du calcul des intérêts

    correspond à la date du placement, ce qui est rarement le cas avec les banques

    commerciales.

    En conjuguant ces différentes actions et en instaurant un principe de rémunération incitative, l'institution de micro finance doit réussir à multiplier par un certain coefficient son objectif d'épargner.

    L'institution de micro finance pourra ainsi compter sur des sources de fonds locales qui permettront d'accroître l'assise financière de l'organisation.

    1.3. LA MICROFINANCE

    1.3.1. Les tentatives de définition de la microfinance

    La micro finance est définie comme un «octroi des services financiers à des personnes développant une activité socio-économique n'ayant accès aux institutions financières commerciales34(*)»

    Il s'agit des pauvres sans revenus fixes, qui n'offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales.

    Ainsi, nous pouvons dire que la micro finance est un système des services financiers décentralisés, qui visent à rendre disponible, d'une manière durable et viable des services de micro crédit aux micro entrepreneurs urbains et ruraux qui n'ont pas d'accès aux services classiques bancaires.

    1.3.2. Notion de microfinance

    Le terme Micro finance  sera compris ici dans un sens large, afin de comprendre toutes les organisations ou institutions qui, d'une manière ou d'une autre, offrent des services d'épargne et ou des crédits aux populations qui, par manque de garanties matérielles principalement, n'ont pas accès au secteur bancaire classique.

    Le financement informel existe presque dans tous les milieux, il peut prendre différentes formes : tontines, crédit des prêteurs privés (souvent appelé crédit usuraire parce que les taux d'intérêt pratiques sont élevés, mais aussi épargne informelle confiée à des banquiers ambulants par exemple). Ces formes de financement informel font face à des contraintes du milieu rural en s'appuyant sur la proximité avec l'emprunteur et sur les pratiques sociales locales. De ce fait, ces services de financement ont en règle générale une porte limitée à l'échelle locale et ne s'articule pas où peu avec le  marché financier. Le financement informel a longtemps été considéré comme une pratique marginale qui disparaîtrait à mesure que la finance formelle se développe. De nombreuses études montrent que, bien au contraire, c'est une pratique fortement développée dans de nombreux milieux ruraux, qui rend différents types de services financiers et qui peut se combiner avec des formes de financement plus modernes.

    La micro finance, parfois appelée secteur intermédiaire entre finance informelle et finance formelle ou  systèmes financiers décentralisés, a développé des pratiques et des principes innovants pour faire face aux défis du monde rural35(*). Biens que les formes d'organisations de la micro finance soit diverses, elles partagent quelques principes communs et s'appuient sur36(*) :

    La proximité avec le monde rural 

    Cette proximité s'appuie sur les institutions de micro finance qui tentent de développer une offre de services adaptés aux besoins et aux contraintes des populations locales, elle repose sur une inter connaissance forte, ...

    La participation des bénéficiaires 

    Elle est mobilisée pour favoriser l'adéquation de l'offre à la demande réelle des ménages, réduire les coûts de transaction, gérer le risque et sécuriser les services financiers, faire du système financier un outil aux services de stratégies de développement des populations, faire du système financier un outil d'apprentissage de mode de gestion participatifs, démocratiques, permettant l'intégration progressive des catégories des populations exclues des formes de gouvernance traditionnelles (femmes, jeunes, ...) et le renforcement de l'équité sociale. La participation des membres est vue comme un levier de changement socio économique.

    Des degrés variés de décentralisation de la décision et de la gestion 

    Des degrés varies d'innovation en matière de garantie, avec notamment l'utilisation de la caution solidaire grâce à laquelle un groupe se porte garant pour ses membres. La recherche de la durabilité du service financier. Pour qu'un service financier puisse être durablement proposé à une population rurale, il faut assurer son autonomie et sa pérennité financière (avoir des ressources financières stables et suffisantes, avoir un taux d'intérêt permettant de couvrir le taux de crédit, ...), la pérennité technique (un personnel compétent, des systèmes de gestion et de contrôle bien organises et efficaces,...), la viabilité sociale (un système financier bien approprié par les populations).

    1.3.3. Objectif de la microfinance

    Comme nous l'avons remarqué dans la définition de la micro finance, celle-ci s'occupe des personnes les plus pauvres et des ménages parfois sans activités économiques jusqu'aux petites entreprises créatrices d'emplois dans les communautés ou elles opèrent.

    D'après LEDGERWOOD, les objectifs du développement de la micro finance incluent généralement : 37(*)

    - La réduction de la pauvreté : en effet, l'objectif primordial de la micro finance , principalement le micro projet, est l'éradication de la pauvreté grâce a une forme d'aide qui ne s'apparente plus à l'assistance pure et simple . Cependant, elle n'est pas une panacée et doit être associée à d'autres mesures ;

    - Le renforcement de la position socio économique de la femme ou des groupes des populations défavorisées exclues du secteur financier formel ;

    - La création d'emplois et des opportunités de revenu par le biais de la création et du développement des micro entreprises ;

    - L'encouragement à la création des entreprises, l'accroissement de la productivité et des revenus des groupes socialement vulnérables.

    1.3.4. Les principes de fonctionnement de la microfinance

    Il existe actuellement plusieurs variantes de micro finance qui fonctionnent selon les principes fondamentaux pouvant être schématisés comme suit :

    Figure 1: La micro finance avec démarrage exogène

    Fonds exogènes

    Micro crédit

    Micro épargne

    Fonds endogènes

    Formation

    Encadrement

    Suivi

    Echange d'expérience

    Source : www.microsummit.org

    Dans ce système, le financement de démarrage provient de l'extérieur soit sous forme de donation ou sous forme de crédit. Ce fonds est distribué à des groupes sous forme de micro crédit dont le remboursement permet de continuer une micro épargne devant déboucher sur des fonds endogènes. Petit à petit, l'institution de micro finance se libère du financement extérieur (par remboursement du crédit initial ou par investissements en cas de donation).

    Figure 2: La micro finance avec le démarrage endogène

    Encadrement

    Suivi

    Echange d'expérience

    Formation

    Fonds exogènes

    Micro crédit

    Micro épargnes

    Fonds endogènes

    Source : www.microsummit.org

    Ce système est très courant dans les mutuels de solidarités et des Coopératives d'épargne et de crédit. L'institution mobilise d'abord l'épargne des clients qui sont forcement membres. Ces épargnes sont ensuite distribuées sous formes des crédits à partir desquelles on constitue des micro épargnes qui alimentent les fonds endogènes.

    1.3.5. Microfinance et genre

    Les femmes forment toujours les segments les plus pauvres de la société qui doivent assurer l'éducation des enfants, les soins de santé, l'alimentation, etc. En plus, elles sont exposées à des rares opportunités économiques que les hommes.

    En effet des barrières culturelles et économiques auxquelles les femmes sont soumises rendent difficile leur accès aux services financiers. De plus, elles sont tenues à des obligations domestiques démesurées. Par ailleurs la limitation à la propriété et le statut local souvent précaires sont des conditions permettant aux femmes de disposer du peu de sources de garanties.

    De même l'accès aux systèmes financiers reposant sur des contrats écrits est d'autant plus difficile aux femmes du fait de leur niveau d'alphabétisation qui est très bas surtout dans les pays en voie de développement.

    Au Bangladesh, le professeur MUHAMMAD a initié le programme de prêt aux femmes en dépit de débuts difficiles causés par les barrières religieuses. Cette banque sert aujourd'hui de modèle à toutes les institutions de micro finance partout dans le monde, en ce qui concerne l'aspect genre38(*). Il a été remarqué que les entreprises exploitées par les femmes présentent des caractéristiques différentes de celles gérées par les hommes. De manière générale, les femmes ont tendance à donner davantage de poids à l'entretien du ménage et à la réduction des risques dans leurs stratégies d'entreprises.

    En effet les femmes se sont montrées comme ayant un sens de responsabilité et sont sensibles à la pression sociale et par conséquent remboursent leurs crédits.

    1.3.6. La microfinance, un marché local d'argent

    La micro finance traite de la gestion durable des ressources financières pour le compte des populations vulnérables impliquées dans des activités économiques productives mais n'ayant pas accès au système bancaire classique. La micro finance concerne le micro crédit, la micro épargne et les appuis conseils aux bénéficiaires entrepreneurs39(*).

    En effet, la révolution apportée par la micro finance est qu'elle donne accès au crédit à des personnes qui étaient exclues du marché commercial du crédit à cause de manque de garantie de valeurs significatives pour leur permettre l'accès au crédit traditionnel.

    Il convient de préciser tout de même que la micro finance ne s'arrête pas seulement à la fourniture de micro crédit. Elle englobe une vaste gamme de services financiers tels que les dépôts, les crédits, les services de paiement et de transport d'argent, les services d'assurances et les services de conseil financier aux pauvres et aux ménages à faibles revenus.

    1.3.7. La microfinance et sa proximité avec les groupes cibles.

    La micro finance concerne toutes les composantes de la population capable d'entrer dans la logique du marché et pouvant de fait être considérée comme des micro entreprises grâce à leurs activités de production de commercialisation et de consommation. Ces micro entreprises ont très difficilement ou n'ont jamais accès aux ressources financières du secteur bancaire classique. En milieu rural, la micro finance est liée à la micro entreprise, que ce soit dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et du commerce, de l'artisanat etc.

    D'un côte, les services offerts par les banques commerciales présentent des coûts financiers raisonnables mais il est difficile pour la population la plus vulnérable en général et les femmes en particulier d'accéder à leurs services sans engager des coûts de transactions élevés et souvent prohibitif mais leurs services se présentent avec des coûts de transactions négligeables. Les services micro financiers doivent être moins chers que les services rendus par les usuriers et plus accessibles que ceux offerts par les banques commerciales.

    On parlera d'équilibre à rechercher entre les coûts financiers du client (les taux d'intérêts qui doivent rester les plus bas possibles sans mettre en danger la viabilité de l'institution de micro finance) et les coûts de transactions qui seront d'autant plus faibles que l'institution de micro finance doit développer des facilités de transactions. Les taux d'intérêts doivent refléter cette préoccupation faisant de cet argent, un argent certes plus cher mais surtout plus disponible, ce qui constitue sa principale qualité.

    1.3.8. La microfinance et son caractère originel

    Pour garder la proximité avec les groupes cibles et les avantages qui y sont liés concernant les garanties liées à la pression sociale, les institutions de micro finance doivent avoir un caractère purement original local qui débouche sur un centre décisionnel local contrôlé socialement (ce qui ne dispense pas des contrôles financières).

    La micro finance doit s'appliquer à rester rentable. Ayant des coûts importants et percevant sa rémunération en terme de pourcentage (le taux d'intérêt), l'institution de micro finance doit assurer un volume de transactions important lui permettant d'assurer sa rentabilité tout en restant gérable localement. La micro finance n'a pas la vocation d'évoluer vers un système bancaire parallèle. Elle doit s'appliquer toujours à relier le dernier maillon bancaire au secteur d'opérateurs économiques actif qui reste exclus des services prodigués par les banques classique.

    Pour stimuler le marché de la micro finance, il faut faire ce qui suit40(*) :

    a) Trouver des moyens pour augmenter la disponibilité de la ressource en :

    · offrant des taux de rémunération attractifs pour l'épargne,

    · mobilisant les capitaux propres à travers les parts sociales,

    · recourant à des emprunts qui coûtent mois chers,

    · se qualifiant pour des subventions pouvant permettre d'atteindre certaines

    · normes de performance.

    b) Trouver des moyens pour augmenter l'utilisation de la ressource en 41(*):

    · fixant les coûts de transactions faibles tout en se gardant de prendre des risques

    trop élevés de pertes.

    · choisissant des taux d'intérêts attractifs par rapport aux usuriers,

    · proposant des produits de crédits originaux 

    1.4. INSTITUTIONS DE LA MICROFINANCE

    1.4.1. Concept d'institutions de microfinance

    Les institutions de micro finance ou les systèmes financiers décentralisés sont des institutions qui apportent des services financiers aux populations les plus démunies, exclues des services financiers bancaires classiques42(*).

    En effet, les institutions de micro finance visent l'atteinte des objectifs non seulement sociaux mais aussi économiques en favorisant l'émergence des petites activités des plus pauvres. La constitution de ces institutions est possible pourvu que des moyens adaptés leurs soient consacrés.

    Aussi ces systèmes spécialisés dans le petit crédit peuvent progressivement couvrir leurs coûts par le produit de leurs activités (intérêts) et donc, devenir des institutions financièrement viables au bout de quelques années43(*).

    Ainsi donc, Il est possible d'obtenir d'excellents taux de recouvrement lorsque les modalités du crédit (durée ou périodicité des échéances, garanties acceptées,...) sont adaptées au milieu socio-économique.

    1.3.5. Comparaison entre l'IMF et la Banque classique

    Tableau 1: Comparaison entre l'IMF et la Banque classique

    IMF

    Banque classique

    1. L'IMF est une entreprise de service.

    2. Les membres sont des sociétaires.

    3. Les membres sont des usagers.

    4. La contribution financière est exigée en fonction du service (part social).

    5. Les excédents sont des ressources.

    6. Les ristournes sont distribuées au prorata des opérations effectuées.

    7. Les réserves ne changent pas les valeurs de parts sociales.

    8. L'intérêt sur les parts sociales est limité.

    9. Un homme, un vote.

    10. La concentration des entreprises des coopératives vise à approcher les classes populaires et pauvres.

    11. Il y a encadrement de la clientèle par l'IMF.

    1. La Banque classique est une entreprise de rapport.

    2. Les membres sont des actionnaires.

    3. Les membres sont des clients.

    4. Le capital est risqué en fonction du profit.

    5. Les excédents sont des dividendes.

    6. Les dividendes sont distribués au

    prorata des actions.

    7. Les réserves ne changent pas les

    valeurs des actions.

    8. L'intérêt sur les actions varie au

    même rythme que les profits.

    9. Une action, un vote.

    10. La concentration des entreprises capitalistes vise à enrichir quelques privilégiés.

    11. Aucun encadrement accordé à la

    clientèle.

    Source : Fauquet,G., le secteur coopératif, 4 éd., Edition de l'institution des études coopératives, Bales,1965, p.12

    1.4.2. Développer une institution permanente de microfinance

    Le succès de la micro finance se mesure sur la capacité de développer une institution permanente en vue de produire des changements significatifs et durables de la vie de nombreuses personnes très pauvres44(*).

    L'Institution de micro finance n'est pas un projet qui doit disparaître avec le tarissement de financements. En effet les projets sont temporaires ; ils viennent pour un temps et prennent fin lorsque le financement est terminé.

    Par contre, la micro finance doit laisser comme vestiges des institutions pérennes qui, pour avoir été bien préparées opérationnellement, ont atteint leur autonomie financière. En d'autres termes, elles doivent arriver à s'autofinancer et atteindre une indépendance financière. C'est à ce moment là qu'une institution de micro finance pourra subvenir aux besoins financiers des populations pauvres d'une manière durable.

    1.4.3. L'institution de microfinance et ses éléments caractéristiques

    Les éléments qui caractérisent économiquement une institution de micro finance sont relevés ci-après45(*) :

    · la viabilité financière qui est la capacité de l'institution à mobiliser les

    ressources afin d'atteindre l'opérationnalité permanente ;

    · la durabilité qui est l'habitude de l'institution à offrir des services de façon

    permanente et durable ;

    · la rationalité d'une institution de micro finance qui consiste en une utilisation par cette institution d'un minimum de ressources pour produire le plus haut niveau possible du profit ;

    · les meilleurs pratiques d'une institution de micro finance sont axées sur les éléments suivants :

    o les crédits pour les activités génératrices de revenus,

    o les crédits individuels à travers les groupes,

    o les crédits à court terme,

    o le groupe de solidarité sans garantie matérielle,

    o les procédures simples et rapides d'octroi de micro crédits,

    o le taux d'intérêt pouvant couvrir tous les coûts,

    o les paiements réguliers, fréquents et à temps,

    o la fourniture des services d'épargne,

    o l' habitude d'épargne encouragée,

    o les membres ou clients qui se rencontrent souvent et épargnent sur base hebdomadaire.

    Une institution de micro finance qui touche des milliers de clients peut espérer ou rechercher la croissance économique de toute une région ou d'un secteur tout entier.

    Ainsi peut être à la base de46(*) :

    - Une hausse réelle des revenus dans un secteur particulier de l'économie informelle par exemple le secteur des taxi-vélos,...

    - Une augmentation de l'ensemble des richesses de la communauté ou des ménages,

    - Bref, une institution de micro finance peut avoir un impact positif en termes de revenus ou de protection de ressources économiques en réduisant la dépendance des pauvres grâce à ce que nous pouvons designer par le nivellement de la consommation.

    Les avantages pour une institution de micro finance sont multiples et atteignent toute la communauté permettant ainsi de résoudre quelques problèmes, à titre d'exemple47(*) :

    § Enrayer la dégradation des sols en donnant des crédits pour la plantation des arbres ;

    § Promouvoir l'épargne logement pour permettre l'achat de terrain constructible ;

    § Le crédit à la santé pour les médecins, pour l'offre des soins de santé à un coût raisonnable.

    § L'aide pour créer des petits modules de recyclage des déchets, etc.

    CHAPITRE 2. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE AU RWANDA ET LE RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM s.a.)

    2.1. LE SYSTEME FINANCIER AU RWANDA

    Au Rwanda il existe trois systèmes d'offre de services d'épargne et de crédit qui se côtoient, parfois en se concurrençant.

    Ces trois systèmes sont48(*) :

    § le système financier centralisé

    § le système financier informel

    § le système financier décentralisé

    2.1.1. Le système centralisé

    Ce système regroupe les banques commerciales qui sont ; la Banque commerciale du Rwanda (BCR), la Banque de Kigali (BK), La Compagnie Générale des Banques (COGEBANQUE), la Banque à la confiance d'Or (BANCOR), la Banque de Commerce de Développement et d'Industries (BCDI) et une banque de développement ; La Banque Rwandaise de Développement (BRD) ainsi que la Banque National du Rwanda (BNR).

    Ces banques offrent généralement des services financiers aux classes les plus riches et favorisées du milieu urbain.

    Dans les milieux ruraux, ces banques cherchent surtout à drainer l'épargne de la population aisée vers la ville. Par la nature de leurs ressources, elles ne financent pas des petits projets.

    En effet, ces banques ne préfèrent pas courir des risques de non remboursement et obligent des garanties de grande valeur, ce qui met la majorité de la population Rwandaise à l'écart. Les banques commerciales ne veulent pas courir des risques de coûts élevés inhérents aux petits crédits avec des revenus moindres49(*).

    2.1.2. Le système financier informel

    Le système financier informel comprend les associations rotatives d'épargne et de crédit du type tontine ou mutuelles (IBIMINA). Les tontines ou mutuelles de crédit se fondent sur l'épargne locale et sur la solidarité entre les membres. Au Rwanda, les membres de ces associations mutualistes sont la plus part des salariés d'une même entreprise ou d'une même localité. Cependant, le système de crédit des tontines est peu développé du fait des cycles courts de rotation.

    2.1.3. Le système financier décentralisé

    Le système financier décentralisé ou intermédiaire comprend principalement les institutions de micro finance. Elles offrent des services financiers à la population la plus démunie, exclue des services bancaires. Au Rwanda, le système comprend les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), les organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales, les initiatives gouvernementales, les initiatives gouvernementales et non gouvernementales.

    2.2. MICRO FINANCE AU RWANDA

    2.2.1. Historique

    Le Rwanda est caractérisé par un contexte social traditionnellement dynamique. L'existence de nombreux groupes et des groupements, associations, pré-coopératives démontrent la pression de la population ciblée par la micro finance à se regrouper pour résoudre des problèmes communs.

    Au Rwanda la micro finance remonte du temps de nos ancêtres sous l'inspiration tontine qui est une approche des associations financières créées entre les personnes qui se font confiance en vue de s'entraider. Chaque membre cotise et le produit des cotisations est versé à tour de rôle aux cotisants. Les tontines concrétisent un besoin réel de la communauté et leur origine est située dans des travaux agricoles et la construction des maisons avant de prendre la forme monétaire. Les tontines monétaires sont appelées IBIMINA et dans leur forme de travaux communautaires, elles prennent le nom d'UBUDEHE, UMUGANDA.

    Le mouvement coopératif quant à lui est vieux de plus de 45 ans. C'est depuis 1962 que ce mouvement s'est doté d'un cadre national de développement.50(*)

    Le mouvement coopératif présente deux aspects. Il y a d'une part, un aspect formel qui englobe les coopératives et les pré-coopératives qui sont des groupements à vocation économique. D'autre part, il existe un aspect informel dans lequel se retrouvent des associations spontanées qui ont connu un essor remarquable jusqu'aux événements de 1994.

    Après la guerre et le génocide d'avril 1994, des centaines d'ONGs ont contribué aux services de secours et développement.

    Comme la situation dans le pays évoluait positivement, pour passer de l'urgence au programme de développement durable, les ONGs surtout internationales ont inséré l'octroi des petits crédits dans leurs programmes de réduction de la pauvreté. Parallèlement à cela, les ONGs locales ont entrepris leurs activités de micro crédits pour les activités génératrices de revenus. D'autres initiatives sous forme de projets bilatéraux ou multilatéraux et sous forme d'associations locales ont aussi commencé à voir le jour.

    Depuis 2002, l'industrie de la micro finance au Rwanda a connu une croissance remarquable surtout en terme de groupe cible. Plus ou moins 120 organisations ayant un programme de micro finance dans leurs activités ont vu le jour et actuellement servent des milliers des clients, leur souci majeur étant de pérenniser leurs interventions et de toucher le maximum des pauvres surtout ceux du monde rural51(*).A titre d'exemple citons BAIR, FOR,...

    Toutes les initiatives sont à des niveaux différents et parmi elles il y a celles qui se trouvent au stade embryonnaire et ont besoin d'appui considérable surtout en ce qui concerne la constitution du capital social pour augmenter le volume des crédits et éventuellement la croissance ciblage.

    D'autres sont celles qui insistent surtout sur la consolidation de leurs activités afin d'améliorer la qualité de leur portefeuille de crédit.

    Il y a également celles qui se focalisent surtout sur l'expansion afin d'atteindre l'autofinancement opérationnelle et financière.

    2.2.2. Catégorisation des intervenants en micro finance au Rwanda

    La catégorisation des intervenants en micro finance au Rwanda a été effectuée sur base de la nature des activités réalisées et de l'approche d'intervention appliquée par les intervenants.

    Dans notre travail, nous avons retenu quatre grandes catégories d'intervenants52(*) :

    · Les opérateurs de crédit et/ou de mobilisation de l'épargne 

    · Les bailleurs de fonds

    · Les intervenants en organisation, réglementions et contrôle en micro finance : Il s'agit ici d'un intervenant en micro finance à savoir la banque centrale qui surveille pour le moment une réglementation régissant le secteur de la micro finance.

    · Les opérateurs informels : leurs opérations s'insérant dans la catégorie des initiatives informelles, des tontines, et dans le système d'entraide communautaire pour l'épargne et le crédit.

    2.2.3. Evolution de la micro finance au Rwanda.

    Dans la vie pratique, le crédit informel est une monnaie courante pour le rwandais. Il emprunte ou prête à ses parents, ses amis ou à ses voisins de l'argent sans passer par les mécanismes financiers formels53(*).

    Il convient donc de signaler qu'au Rwanda, les activités de micro finance ont trouvé un terrain favorable dans la mesure où il existe des prémices de la finance informelle dans la société rwandaise, qui donnent du ressort au développement de la micro finance. Ainsi, la micro finance comme activité financière n'est pas un phénomène nouveau au Rwanda. Ce qui est nouveau est le concept de micro finance lui-même. Quant aux activités micro financières plus ou moins formalisées, elles remontent en 1975 avec le système des banques populaires54(*).

    En définitive, le système de micro finance serait très efficace au Rwanda dans le financement des micro projets générateurs de revenus s'il est correctement organisé, car il est mieux placé vu la situation économique et sociale de la population rwandaise.

    2.2.4. Approche du crédit dans les institutions rwandaises de micro finance

    Depuis 1998, on assiste à un foisonnement d'intervenants en micro finance avec les approches méthodologiques différentes pouvant entraîner une concurrence déloyale aux dépens de la population cible, ce qui rend nécessaire la réglementation des activités de la micro finance. Ces institutions de micro finance offrent les crédits aux clients divers (exploitation de petit commerce, artisanat, petites unités de transformation agricole) mais ne peuvent pas accroître cette offre car dans la plupart des cas, elles souffrent d'une insuffisance de ressources.

    2.2.5. Faiblesses généralisées des pratiques de micro finance au Rwanda.

    L'étude d'inventaire faite montre que les pratiques de micro finance au Rwanda n'ont pas abouti à des bons résultats. Certains intervenants enregistrent même des taux de remboursement allant en dessous de 50%. D'ailleurs, le micro crédit et la micro finance sont si nouveaux pour certains que même la terminologie a subi une déformation. L'on confond encore la micro finance avec le social et les dons ainsi que les micro crédits avec les prêts aux pauvres ou aides à la population démunie, l'on confond encore la micro finance avec le crédit en nature. Certains intervenants ont même déclaré octroyer des crédits non remboursables55(*).

    A part quelques intervenants qui ont mis en place des vraies institutions de micro finance au services des populations pauvres, la plupart des intervenants en micro finance au Rwanda, ont adopté soit une méthodologie ne faisant qu'approcher la micro finance, soit un interventionnisme en micro finance carrément hors de porté des principes de la micro finance.

    C'est notamment le cas des intervenants non spécialisés ou non professionnels en micro finance pratiquant un système de subvention et/ou de dons pour des groupes pourtant actifs ou pratiquant des systèmes de crédits sans ou avec des faibles taux d'intérêts qui ne sont pas capables de couvrir les coûts d'exploitation et/ou offrant des montants de crédits très élevés n'obéissant à aucune logique graduelle et à aucune méthodologie d'éducation et de promotion de l'épargne auprès des bénéficiaires.

    Certains intervenants en micro finance au Rwanda ont diamétralement divergé alors qu'elles desservent presque tous un même groupe cible, celui des groupes vulnérables, à faibles revenus, constitué surtout par les femmes, localisé majoritairement en milieu rural, ce qui engendre beaucoup de distorsion sur le marché micro financier. Ce genre de distorsion crée notamment un environnement ambigu au sein du groupe cible et dénote du manque flagrant de concentration et d'harmonie entre les différents intervenants en micro finance.

    Il est actuellement constaté dans certaines régions du pays qu'il y a plusieurs intervenants en micro finance, dotés d'approches différentes, orientés pourtant vers un même groupe cible.

    Les conséquences très probables d'une telle situation se manifestent à travers les effets pervers suivants56(*) :

    § Faible taux de remboursement et cas de détournement fréquent des crédits : Pourquoi rembourser ce crédit alors que le voisin a reçu une subvention pour un projet similaire ? Pourquoi rembourser le crédit avec intérêt alors qu'à côté aucun intérêt n'est perçu sur le crédit octroyé ? Pourquoi rembourser mensuellement, alors que ailleurs le délai limite de remboursement est de 12 mois pour un projet similaire ? Toutes ses interrogations, qui reflètent une absence de culture de crédit, développent à la longue une mentalité du gratuit et débouchent, dans la plupart des cas, sur des détournements purs et simples des crédits reçus, ce qui bloque à la longue l'efficience opérationnelle des organisations impliquées dans la micro finance.

    § Superposition des crédits chez une même personne ou un même groupe de personnes qui, pour une même activité, reçoivent plusieurs crédits et/ou subventions de plusieurs organisations et en profitent pour les utiliser à d'autres fins.

    § Prolifération d'associations virtuelles suscitées par les subventions et les crédits bon marché sans cible et sans objectif précis : comme ces associations ne sont mues par aucune dynamique de cohésion interne, aussitôt les crédits ou la subvention acquis, elles se disloquent petit à petit, suite aux conflits internes engendrés par le partage du financement reçu. Et dans cette voie, la subvention ne parvient pas au groupe méritant d'une part et le crédit accordé n'est nullement remboursé d'autres part, ce qui constitue une perte double pour les

    § organisations qui avaient misé sur ces associations.

    2.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES INDICATERURS DE PERFORMANCE DU RESEAU INTERDIOCESAIN DE MICRO FINANCE (RIM s.a.)

    2.3.1. Présentation du Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a)

    Pour contribuer à la réduction de la pauvreté, l'Eglise Catholique au Rwanda a décidé d'orienter son action vers le secteur de micro finance. C'est ainsi que les diocèses catholiques du Rwanda et la Caritas Rwanda ont créé le Réseau Inter diocésain de Micro finance (RIM s.a), une société anonyme, comme un aboutissement des actions entreprises dans chacune des diocèses au niveau des paroisses.

    2.3.1.1. Historique du Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a.)

    Le Réseau Interdiocésain de Micro finance (RIM s.a) est une société anonyme de droit rwandais créé par les diocèses du Rwanda et la Caritas Rwanda en qualité d'actionnaires. Comme genèse, le RIM s.a est le fruit et l'aboutissement de plusieurs étapes de développement institutionnel. Au départ en 1998, les activités de micro finance étaient exécutées sous forme de projet soutenu techniquement et financièrement par Catholic Relief Services (C.R.S) dans l'Archidiocèse de Kigali. Vers les années 2000, l'expérience de ce projet a généré un programme de développement durable appelé NKUNGANIRE. Parallèlement, sous le modèle NKUNGANIRE, d'autres programmes naissaient dans les autres diocèses à travers tout le pays.

    Avec le mois de mars 2004, une idée de créer une coopérative au niveau de chaque diocèse et en faite l'union au niveau national s'était concrétisée. C'est ainsi que les diocèses catholiques au Rwanda et la Caritas Rwanda ont décidé de créer une institution de forme juridique de société anonyme, RIM s.a 57(*).

    2.3.1.2. La mission et l'objet du RIM s.a

    Le RIM s.a. a été créé pour offrir les services d'épargne et de crédits adaptés aux capacités des pauvres économiquement actifs en qualité d'institution de micro finance.

    Il a pour mission de 58(*):

    · contribuer à la réduction de la pauvreté par les activités d'épargne et de crédit ;

    · contribuer à l'essor de la croissance économique du pays par le renforcement de l'esprit d'entreprise chez les clients;

    · privilégier l'application et le respect des principes de viabilité et de durabilité .

    2.3.1.3. Les groupes cibles du RIM s.a

    Le groupe cible du RIM s.a est constitué des personnes physiques adhérant à la philosophie d'appui mutuel à l'intérieur des groupes d'auto promotion qui sont les Associations de Solidarité Financière (ASSOFI)59(*). Celles-ci sont des associations des membres de groupes de caution solidaire promus et appuyés dans l'intention de satisfaire aux besoins de crédits des groupes vulnérables ou à faible revenu. Le privilège des ASSOFI prise comme base fonctionnelle du système est fondé sur l'esprit Caritas axé sur l'entraide mutuelle dans la promotion du bien être du pauvre.

    2.3.1.4. Les zones d'activité du RIM s.a

    Le RIM s.a. a démarré avec douze agences réparties sur toutes les provinces du pays. Comme nous l'avons déjà signalé, les activités du RIM s.a ont commencé avec l'agence de Kigali, anciennement appelé Bureau Diocésain de Développement (BDD) ou programme KANKUNDIYE. Au fur et à mesure ses activités se sont répandues dans d'autres diocèses du Rwanda. Ainsi notre travail va présenter les données chiffrées sur les activités du RIM s.a dans son agence de Gisenyi.

    2.3.1.5. Localisation du RIM s.a agence de Gisenyi

    Le Réseau Interdiocésain de Micro finance(RIM s.a.) agence de Gisenyi oeuvre au Rwanda dans la province de l'Ouest, dans la région que couvre les paroisses catholiques de Gisenyi, Kivumu, Nyundo, Muramba et celle de Busasamana. Elle a son siège dans la paroisse de Gisenyi.

    Figure 3: La structure interne du RIM s.a agence de Gisenyi.

    GERANT

    Audit Interne

    Administration et Finance

    Supervision

    Responsable de l'Axe

    Responsable de l'Axe

    Comptabilité

    Caisse

    Agent de Crédit

    Agent de Crédit

    Agent de Crédit

    Agent de Crédit

    Source : Manuel de procédures du RIM s.a.

    2.3.1.6 Les procédures de gestion de crédit dans le RIM s.a

    La micro finance promue par le RIM s.a met au centre de son action, le développement durable des pauvres. Ainsi donc, cette micro finance inverse les procédures classiques d'octroi de crédit. Le souci d'efficacité, oblige cependant à rechercher les meilleurs stratégies pour augmenter le revenu du pauvre et ce de façon durable. Ainsi la micro finance pratique la bonne gestion pour assurer la viabilité financière.

    La première étape du processus de gestion de crédit dans le RIM s.a consiste à créer une ASSOFI en vue de promouvoir la gestion participative. En effet, le RIM s.a encourage les clients à se sentir non seulement des simples clients mais aussi avoir un sentiment d'appartenance à l'institution.

    2.3.1.7. La création des ASSOFI

    Par ASSOFI, on entend une Association de solidarité financière composée de 5 à 10 groupes de solidarité, formés à leur tour de 5 à 7 personnes chacun. La taille d'une ASSOFI varie donc entre 25 et 70 membres60(*).

    2.3.1.7.1. La mise en place d'une ASSOFI

    L'agent de crédit rencontre d'abord les membres de la communauté pour les informer. Il organise ensuite dans un lieu public une réunion d'information pendant laquelle il va décrire le programme et insiste sur les caractéristiques des bénéficiaires du programme.

    Ces caractéristiques sont entre autres61(*) :

    · être sans emploi formel ;

    · avoir une aptitude physique et la capacité d'entreprendre une activité génératrice de revenus

    · un micro entrepreneur qui a un capital d'investissement inférieur ou égal à 285 dollars américain ;

    · l'auto sélection des membres pour trouver des clients fiables et qui ont une réputation dans l'entourage ;

    · accepter les conditions des crédits du programme.

    Après plusieurs réunions, l'agent de crédit demande aux groupes des solidarités dont les membres répondent aux critères ci-haut cités de se mettre ensemble pour former une association de solidarité financière (ASSOFI). Les groupes des solidarités sont composés par les personnes qui se connaissent bien et qui se font une confiance mutuelle.

    2.3.1.7.2. L'organisation des ASSOFI

    Chaque ASSOFI se dote d'un statut et de son propre règlement d'ordre intérieur ainsi que l'organe de décision qui est l'assemblée général, le comité de gestion et conseil de surveillance.

    Les groupes communautaires prennent part activement à la gestion du programme de crédit à travers les rencontres de gestion, la tenue des registres de paiement, l'orientation des nouveaux membres, etc.

    Le comité de gestion (le trésorier, le secrétaire et le président) contrôle les remboursements et l'épargne : le comité directeur (président, vice-président et le secrétaire, etc.) fait l'ordre du jour de l'ASSOFI, la liste de présence, la résolution des conflits, etc.

    Le comité de surveillance, quant à lui, contrôle le fonctionnement de ces deux autres comités.

    La division des fonctions et des responsabilités est un contrôle interne efficace. Chaque membre d'une ASSOFI a des responsabilités à assumer. Tous les membres doivent également assister aux réunions hebdomadaires, en cas d'absence non justifiée, une amande est perçue. Ces réunions hebdomadaires sont là pour les membres de verser leur épargne et de rembourser le montant du crédit.

    2.3.1.8. La formation pré- crédit

    Pour une durée de 6 semaines au minimum qui suivent la création d'une ASSOFI, on organise des réunions de formation jusqu'à ce que l'ASSOFI ait atteint la maturité. Cette formation est axée sur les thèmes suivants62(*) :

    - les principes et les concepts du groupe de micro finance

    - le rôle de l'épargne ;

    - l'importance du crédit et de sa gestion ;

    - la planification et la gestion dans les ASSOFI ;

    - les principes de développement du micro projet.

    2.3.1.9. Les services dans le RIM s.a.

    Comme toute institution de micro finance, les services du RIM s.a. se repartissent en deux catégories : les services financiers et les services non financiers. Les services non financiers se concentrent sur les formations ainsi que le suivi des clients tandis que les services financiers regroupent toutes les activités en rapport avec le crédit et l'épargne.

    2.3.1.10. La demande et l'approbation du crédit

    Etant donné que l'ASSOFI est solidaire financièrement de chacun de ses membres, chaque crédit demandé doit être approuvé par le comite de gestion. Ainsi donc, la demande de crédit est faite par l'ASSOFI. Un formulaire de demande de crédit dument rempli est signé par les différents comités de l'ASSOFI et est adressé à l'administration du RIM. A cette demande, il est annexé la liste des associés avec leurs signatures respectives .L'approbation de cette demande est faite au premier niveau par l'agent de crédit qui encadre l'ASSOFI. Il soumet la demande à l'administration pour étude et approbation finale.

    Le montant du premier prêt ne peut pas dépasser l'équivalent de 90000 frw (quatre vingt dix mille francs rwandais) et il est obligatoire d'avoir une épargne cumulée d'un montant au moins égal à 10 % du montant de prêt demandé.

    L'ASSOFI qui fait une demande de crédit après avoir remboursé un autre crédit procède comme dans le cas précédent, mais doit d'abord faire une évaluation du déroulement du cycle passé par la justification du remboursement du crédit précédent et montrer la situation de ses épargnes. Ainsi donc, la condition d'accéder au nouveau crédit n'est rien d'autre que d'avoir remboursé la totalité du crédit antérieur.

    Au cycle suivant, le montant de prêt sera équivalent au montant de base plus le double de l'épargne accumulée. D'où la formule :

    Nouveau crédit = 90 000 frw + 2 fois l'épargne

    Le nouveau crédit dépend de l'épargne accumulée au cours du cycle antérieur. Le montant du crédit augmente progressivement en fonction des épargnes et du bon remboursement du crédit antérieur. Un client qui a eu des retards dans les remboursement du crédit antérieur, son crédit futur sera égal au montant qu'il a reçu au cours du cycle passé, peu importe le montant d'épargne qu'il possède.

    2.3.1.11. Les cycles de crédit

    Un cycle de remboursement est étalé sur 16 semaines pendant lesquelles les remboursements auront lieu hebdomadairement. Tous les membres d'une ASSOFI entrent dans un même cycle d'emprunt. Le cycle se termine avec les derniers remboursements. Lorsque tous les remboursements sont effectués, un nouveau cycle peut commencer. A la fin de chaque cycle, les membres peuvent décider individuellement de contracter un nouvel emprunt ou non. Ils restent libre d'épargner mais ne sont pas dispensés de la caution solidaire.

    2.3.1.12. L'utilisation des crédits

    Les prêts sont destinés à ne financer que les activités génératrices de revenus. Les projets à financer pourront provenir de tous les secteurs de l'économie. Ceci confère à la clientèle la possibilité de se trouver lui- même le chemin de faire fructifier le crédit obtenu et de sortir de l'état de pauvreté.

    La non restriction permet au client de passer de la mentalité de se confier aux activités traditionnelles vers plutôt la diversification. De cette façon, les activités à financer sont de nature très variée et se rencontrent surtout au niveaux des activités informelles : restaurant, couture, coiffure, petit commerce etc. Il importe cependant de souligner que les activités financées sont de nature à manipuler les fonds de façon fréquente en général les activités de commerce.

    Tableau 2 : Des activités financés par RIM s.a.

    Catégorie

    Type d'activité

    Elevage

    Petit bétail

    Artisanat

    Couture

    Tissage

    Petit commerce

    Restauration

    Commerce de détail

    Vente de plusieurs petits produits appelés « Ubuconsho ».

    Service

    Le transport sur vélo

    Source : Résultat de notre recherche

    2.3.1.13. Le remboursement des crédits

    Le remboursement des prêts et des intérêts ainsi que la collecte de l'épargne obligatoire se font lors des réunions hebdomadaires. Les remboursements sont collectés par le trésorier de chaque groupe de solidarité qui remet la somme au trésorier de l'ASSOFI qui, à son tour, dépose toute la somme collectée sur le compte du RIM s.a tel que indiqué dans le contrat. Il remet à l'agent de crédit un bordereau de versement pour vérification et actualisation de la situation hebdomadaire de prêts. Ce processus montre que la grande partie de l'activité de remboursement est effectuée par les membres de l'ASSOFI eux-mêmes. Ceci renforce la pratique de la gestion participative.

    Tableau 3 : Présentation du taux de recouvrement du RIM s.a, agence de Gisenyi

    Année

    Prêts accordés

    Principal recouvrement

    Taux de recouvrement

    Moyenne de recouvrement

    2003

    26.619.451

    25.039.634

    94,1 %

    95,1%

    2004

    48.058.549

    46.827.115

    97,5 %

    2005

    216.287.272

    202.418.937

    93,6 %

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    La moyenne du taux de recouvrement dans le RIM s.a agence de Gisenyi est de 95.1% ce qui signifie que cette institution a dépassé le taux idéal de recouvrement, les pauvres sont solvables malgré leurs handicaps sociaux et économiques. En effet, les remboursements effectués dans le cadre du programme de crédit du RIM s.a agence de Gisenyi sont bien supérieurs à la moyenne relevée dans les programmes de crédit traditionnels qui varie entre 65 % et 70 % 63(*).

    Par la comparaison du RIM s.a avec quelques banques classiques de 2003 à 2005, nous constatons que la BANCOR a un taux de couverture de 65,83 %, l'UBPR a un taux de 87,21% et la BK qui a 69,78%64(*).

    Tableau 4 : Présentation des taux moyen de recouvrement en 2005

    Institutions

    Taux de recouvrement

    RIM S.A

    95,1%

    BANCOR

    65,83%

    BK

    69,78%

    UBPR

    87,21%

    Source : Résultat de notre recherche

    Graphique 1 : Comparaison des taux de recouvrement des banques classiques et des IMF en 2005

    Source : Résultat de notre recherche

    Il ressort de cette comparaison que les structures financières du RIM s.a agence de Gisenyi reflète des performances sans conteste en matière de gestion de crédit.

    Ces performances sont des résultats de la formation avant crédit ainsi que le suivi régulier dans ladite institution.

    2.3.1.14. Le taux d'intérêt

    Le principe de base est que l'institution pratique le taux d'intérêt qui permet la couverture des charges. A ce titre, le taux d'intérêt pratiqué est de 3 % par mois soit 36% par an65(*). Ce taux permet de recouvrir tous les frais de fonctionnement y compris les amortissements, les risques de non paiement (provisions pour créances douteuses) et le coût du capital. Cette détermination du taux d'intérêt tient aussi compte du taux pratiqué par les autres intervenants dans la micro finance.

    Tableau 5 : Présentation de la couverture des charges dans le RIM s.a. agence de Gisenyi

     

    2003

    2004

    2005

    Intérêt sur prêt

    3.138.341

    13.449.426

    43.689.793

    Autres revenus

    1.568.151

    3.466.293

    7.306.716

    Total des revenus

    4.706.492

    16.915.719

    50.996.509

    Intérêt sur emprunts

    0

    0

    0

    Autres charges

    3.617.893

    14.374.621

    37.419.944

    Total des charges

    3.617.893

    14.374.621

    37.419.944

    Résultats nets

    1.088.599

    2.541.098

    13.576.565

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le tableau des résultats du RIM s.a. agence de Gisenyi montre que cette institution réalise des résultats suffisants pour couvrir tous les coûts d'exploitation. Ceci donne l'assurance de l'efficacité de l'activité de crédit du RIM s.a. agence de Gisenyi.

    Par ailleurs, en faisant une comparaison entre ce taux de 36% du RIM s.a. à celui de la B.K qui est de 17.25%, celui de la BANCOR qui est de 17.75% et celui de l'UBPR qui est 16.25%, nous trouvons le tableau suivant66(*) :

    Tableau 4 : Comparaison des taux d'intérêt

    Institution

    Taux d'intérêt

    RIM s.a.

    36%

    BANCOR

    17.75%

    B.K

    17.25%

    UBPR

    14%

    Source : Résultat de notre recherche

    Graphique 2 : Comparaison des taux d'intérêt

    Source : Résultat de notre recherche

    Nous constatons que les taux d'intérêts imposés par les institutions de micro finance sont très élevés. Ce qui est dangereux est que ces taux semblent, aux yeux des clients, très faibles car ils sont donnés mensuellement soit 3 % par mois pour le cas du RIM S.A, ce qui leur confère le caractère faible. Mais, si on traduit ces taux mensuels en taux annuels, ils seront 36 % pour cette institution. En comparaison avec les taux exigés par les banques commerciales qui ne dépassent pas 18 %, on peut se demander si réellement ces institutions de micro finance remplissent leur mission d'aider la population pauvre ou à faible revenu. Il est remarquable que ces institutions, malgré leur intervention vers une population démunie, s'enrichissent en épuisant toutes les ressources des pauvres.

    2.3.1.15. Le défaut de paiement

    Lorsqu'un membre ne paie pas, le remboursement est effectué par son groupe de solidarité. En cas de défaut de ce dernier, l'ASSOFI intervient. Lorsque ni le groupe ni l'ASSOFI ne peuvent suppléer au membre en défaut, on prélève le montant manquant sur les épargnes des clients en défaut, puis sur les épargnes du groupe de solidarité et en fin sur celles de l'ASSOFI. En cas de difficultés de paiement, tous les moyens sont mis en oeuvre pour qu'au moins les intérêts soient payés enfin de ne pas augmenter le principal dû par les clients en défaut et pour ne pas affecter les revenus opérationnels du RIM s.a..

    2.3.1.16. Les garanties de remboursement

    En matière de garantie, comme déjà signalé, la confiance vis à vis du membre et sa considération dans le milieu joue un rôle de loin important que les garanties matérielles elles-mêmes.

    Il peut y avoir d'autres garanties comme l'épargne qui est retenue en cas de défaut de paiement, mais la forme de garantie la plus originale reste cependant la crédibilité de l'emprunteur et la caution que lui accordent les autres membres. Plusieurs membres solidaires garantissent le prêt d'un emprunteur. Ils s'engagent à confirmer l'honnêteté et la solvabilité de ce dernier et à payer son prêt avec leurs épargnes au cas ou l'intéressé ne peut ou ne veut plus le faire. La solidarité étant considérée comme une des valeurs fondamentales, cette forme de garantie revêt une importance primordiale, elle constitue un des meilleurs instruments qui apprennent aux membres le sens et les avantages de la solidarité67(*).

    Etant donne que le RIM s.a. parvient à couvrir tous les coûts d'exploitation sans exigence d'aucune garantie matérielle, ceci confirme en partie notre première hypothèse que la gestion de crédit est à la base de la rentabilité d'une institution de micro finance.

    2.3.1.17. L'épargne dans RIM s.a.

    Parmi les politiques utilisées par le RIM s.a. en vue d'aider les clients à gérer leurs revenues, il y a la promotion de l'épargne.

    .2.3.1.17.1. L'épargne obligatoire

    Rappelons qu'après la constitution de l'ASSOFI, les membres doivent commencer à épargner au moins 200frw par semaine.

    2.3.1.17.2. L'épargne garantie

    C'est une épargne constituée par un membre de l'ASSOFI et qui est à la base de calcul du crédit. Cette épargne qui est une garantie pour le crédit en cours ne peut être retirée qu'à la fin du cycle qu'elle garantit .Lorsque tous les crédits de l'ASSOFI sont remboursés, les clients peuvent effectuer des retraits sur leur épargne garantie. Pour contracter un nouveau prêt, une épargne minimum doit être maintenue et le montant du prêt est calculé en fonction de cette épargne.

    2.3.1.17.3. L'épargne libre

    En dehors de l'épargne obligatoire, un membre peut constituer une épargne libre qu'il pourra retirer librement. Cette épargne permet également d'accroître le montant des prêts que l'épargnant peut solliciter. L'épargne libre est déposée sur le compte de l'ASSOFI et gérée par l'ASSOFI elle-même.

    2.3.1.18. Le suivi et l'évaluation des crédits

    Le suivi et l'évaluation des crédits octroyés sont la dernière étape du processus d'octroi des crédits aussi bien dans une institution de micro finance que dans n'importe quelle autre institution financière.

    2.3.1.18.1. Le suivi

    L'agent de crédit a pour responsabilité de veiller au remboursement des crédits et au versement de l'épargne. Il doit participer à toutes les réunions hebdomadaires, aux réunions de l'Assemble Générale de l'ASSOFI et du comite de gestion. L'agent de crédit devra en permanence connaître et surveiller la situation des ASSOFI, en particulier68(*) :

    · le nombre et la composition des ASSOFI en cours de formation.

    · le nombre et la composition des ASSOFI bénéficiant des services courants,

    · le nombre des clients actifs, les nouveaux clients et les clients sortant,

    · le total des crédits octroyés,

    · l'encours total des prêts,

    · le montant des intérêts

    · le total des remboursements,

    · les retards de remboursement et les explications,

    L'agent de crédit doit également s'assurer de l'utilisation effective du crédit selon les termes du contrat. Ces informations ainsi que tout problème particulier seront communiqués régulièrement au superviseur.

    En outre, l'agent de crédit fournit aux ASSOFI des conseils et les formations dans divers domaines , de manière permanente : la cohésion des groupes , la gestion des crédits, la constitution de l'épargne, la gestion des activités génératrices de revenu, la comptabilité élémentaire, l'organisation et le fonctionnement des ASSOFI, l'organisation des groupes de solidarité, la prévention et la résolution des conflits, etc.

    2.3.1.18.2. L'évaluation

    L'agent de crédit organise des évaluations de fin de cycle. Ceci est comme un complément à ses visites d'évaluation de l'activité à domicile.

    Ces évaluations visent à69(*) :

    · estimer l'impact du programme sur le client,

    · recueillir les attentes des bénéficiaires afin d'améliorer les services rendus,

    Ces évaluations se font sous forme d'entretiens semi-structurels ou de questionnaires à remplir. Les données recueillies sont exploitées statistiquement au moyen d'une base des données

    L'activité de suivi et d'évaluation des crédits constitue une base pour la continuité de l'activité d'octroi des crédits. Elle permet également de répondre à certaines questions liées à expansion de l'accessibilité de l'institution.

    2.3.2. Calcul des ratios du Réseau Interdiocésain de microfinance agence de Gisenyi.

    2.3.2.1. Notion de ratio et indicateurs de performance

    Un ratio est le rapport significatif entre deux données chiffrées caractéristiques de la situation de l'entreprise qui s'exprime sous plusieurs formes. Le pourcentage est la forme de présentation du ratio la plus fréquemment utilisé70(*).

    Les ratios permettent l'analyse de la situation et de l'évolution financière d'une institution de micro finance ainsi que d'établir des comparaisons avec d'autres institutions de même nature à des périodes données.

    Plusieurs ratios sont utilisés, mais les plus essentiels et révélateurs dans notre analyse sont71(*) :

    · Ratio de liquidité;

    · Ratio de crédit;

    · Ratio d'efficience

    · Ratio d'utilisation de l'épargne

    · Ratio d'intermédiation

    · Ratio de délinquance et

    · Ratio de garantie des prêts.

    1. Ratio de liquidité

    La liquidité est la disponibilité des fonds ou l'assurance que les fonds seront disponibles pour faire face à tous les engagements de sorties de fonds lorsqu'ils deviennent exigibles notamment les retraits des membres. Le ratio de liquidité est mesuré par la formule suivante72(*) :

    Si ce ratio est supérieur à 100%, c'est que dans cette institution existe un fond de roulement positif et par conséquent elle pourrait faire face à tous ses engagements à court terme et immédiat, sans recourir aux financements extérieurs.

    2. Ratio de crédit

    Dans certaines institutions de micro finance, ce ratio est considéré comme l'encours autorisé, lequel indique le plafond maximum de crédit octroyés. Ces crédits sont exprimés en pourcentage de l'épargne.

    On se pose la question de savoir quelle proportion de l'épargne qu'on doit disponibiliser dans l'institution pour la distribuer sous forme de crédit. Il est calculé de la manière suivante73(*).

    Une institution détermine un plafond de ce ratio en fonction de sa maturité. En gestion de crédit, on considère l'environnement dans lequel l'institution évolue. Plus ce ratio sera élevé, plus grandes seront les chances de revenus et plus sera la satisfaction des membres à condition que les crédits soient bien octroyés et bien remboursés. Au contraire, l'institution enregistrera des pertes financières importantes.

    3. Ratio d'efficience

    Le ratio d'efficience permet de déterminer le coût des services d'une institution. Il est calculé de la manière suivante74(*).


    Ce ratio doit être inférieur ou égal à 5%75(*).

    Les charges d'opération sont les charges administratives et les charges liées aux immeubles. Plus une institution de micro finance est performante, elle livre ses services à des meilleures conditions (à un coût bas) et augmente son immobilisation ainsi que son équipement.

    4. Ratio d'utilisation de l'épargne

    Ce ratio permet de déterminer comment une institution utilise sa principale ressource de fonds, soit les dépôts des membres.

    Il est calculé de la manière suivante76(*) :

    Ce ratio est influencé par la structure des taux d'intérêt débiteur et créditeur et le poids des éléments d'actif non productifs par rapport aux éléments d'actif improductifs.

    S'il est élevé, cela veut dire que dans cette institution, les éléments d'actif productif sont plus importants que les éléments improductifs .Dans le cas contraire ce sont les éléments improductifs qui sont plus importants que les éléments productifs toujours dans l'actif du bilan de cette institution.

    5. Ratio d'intermédiaire

    Le ratio d'intermédiaire sert à déterminer ce que chaque franc d'épargne déposé par un membre permet de laisser dans les coffres d'une institution de micro finance, une fois son travail d'intermédiation terminé. Il est calculé d'une manière suivante :

    Ce ratio est influencé en grande partie par la capacité de recouvrement des membres de cette institution.

    6. Ratio de délinquance

    Le ratio de délinquance dans une institution permet de déterminer la part de crédits en retard de remboursement ou en souffrance par rapport à l'encours total de crédit.

    Il est nécessaire de calculer ce ratio car les défauts de remboursement constituent la plus importante menace pour une institution de micro finance. Ce ratio est calculé de la façon suivante77(*).

    En général, ce ratio doit être inférieur à 10%78(*).

    7. Ratio de garantie des crédits

    Il indique la capacité d'une institution à faire face aux pertes sur crédits sans altérer l'épargne et le capital des membres.

    Ce ratio est égal79(*) :

    Ce ratio ne doit jamais être inférieur au ratio de délinquance, dans le cas contraire il y aura risque pour l'épargne et le capital des membres puisque les réserves, les provisions pour créances douteuses et le résultat de l'exercice, ne pourraient pas compenser les pertes sur les créances provisionnées et les crédits en retard de remboursement.

    Dans notre analyse, nous avons utilisé également trois indicateurs de performance à savoir.

    § Évolution de clients;

    § Évolution de déposants;

    § Évolution des dépôts;

    § Évolution des crédits.

    En effet, les dépôts des membres constituent la plus importante source de fonds pour une institution, ils permettent d'assurer la stabilité et la liquidité. Son évolution ainsi que celle des clients, des déposants et des crédits illustrent très fidèlement la confiance que les membres ont envers leurs institutions et la pertinence des produits financiers qui leur sont offerts.

    2.3.2.2. Calcul et interprétation des ratios du RIM s.a.

    1. Ratio de liquidité

    Tableau 5 : Calcul du ratio de liquidité

     

    2003

    2004

    2005

    Caisse

    B.K.

    UCT

    Crédits

    4.348.469

    18.627.531

    798.706

    26.619.451

    7.052.573

    43.132.207

    4.013

    48.058.549

    18.820.032

    136.423.268

    0

    216.287.272

    Total actif circulant (A)

    50.394.157

    98.629.600

    371.530.570

    Dépôts

    Crédit divers

    Autres charge à payer

    Divers passifs

    38.878.552

    5.864.704

    1.814.730

    1.419.622

    71.246.396

    9.260.973

    ____

    2.047.687

    359.935.934

    2.669.649

    ___

    2.436.927

    Total dette a court terme (B)

    47.977.608

    82.555,056

    362.372.861

    Formule

    (A/B) *100

    (A/B)* 100

    (A/B)*100

    Ratio de liquidité

    105,03%

    119,47%

    102,52%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le ratio de liquidité supérieur à 100% implique l'existence d'un fonds de roulement positif et par conséquent le RIM s.a. agence de Gisenyi pourrait faire face à tous ces engagements de sortie de fonds. Dans le RIM s.a. agence de Gisenyi pendant toute la période, des années 2003, 2004, 2005, était satisfaisante au niveau de liquidité, car les ratios de liquidités de ces trois périodes étaient de 105,03%, 119,47% et 102,52%. Cela veut dire qu'il y a un fonds de roulement positif au RIM s.a. agence de Gisenyi et que l'on continue à octroyer des crédits.

    2. Ratio de crédit

    Tableau 6 : Calcul du ratio de crédit

     

    2003

    2004

    2005

    Crédit octroi(C)

    26.619.451

    48.058.549

    216.287.272

    Dépôts(D)

    38.878.552

    71.246.396

    359.935.934

    Formule

    (C/D)*100

    (C/D)*100

    (C/D)*100

    Ratio de crédit

    68,47%

    67,45%

    60,09%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le ratio de crédit indique la partie de dépôts octroyée sous forme de crédit.

    Le RIM s.a. agence de Gisenyi disponibilise 70% de ses dépôts pour les crédits à ses membres à condition que le taux de retard soit inférieur à 10%.

    Durant la période étudiée, le RIM s.a. agence de Gisenyi n'a pas atteint le plafond disponible, en 2003 elle a distribué de crédits de 68,47 % de tous les dépôts en 2004 c'était 67,45% ainsi que 60,09 % distribué en 2005, cela veut dire que toutes les capacités d'octroi de crédit du RIM s.a. agence de Gisenyi ne sont pas utilisées. La principale raison est le bon nombre de demandes de crédit rejeté surtout au niveau du service crédit pour80(*) :

    - Les dossiers non complets;

    - Les dossiers ayant des informations mensongères

    - Les dossiers non bancables à cause du manque d'expérience;

    - La peur au niveau de la banque du non remboursement des demandeurs de crédit,...

    En général, l'octroi de crédits dans les institutions financières tient compte de plusieurs facteurs entre autres81(*) :

    . La capacité de recouvrement du demandeur de crédit;

    . La garantie;

    . La faisabilité technique et financière du projet à financer;

    . La personnalité du demandeur de crédit;

    . Les relations entre le demandeur de crédit et sa banque;...

    En pratique le RIM s.a. agence de Gisenyi se base beaucoup plus sur certains de ses facteurs comme la capacité actuelle de recouvrement, la garantie, intégrité du demandeurs de crédit,... ce qui fait que la plupart de leurs demandeurs de crédits sont des ASSOFI car leurs crédit sont garantis par la solidarité des ASSOFI ainsi que leurs épargnes.

    3. Ratio d'efficience

    Tableau 7 : Calcul du ratio d'efficience

     

    2003

    2004

    2005

    Salaire

    CSR

    Taxes professionnelles

    Fourniture de bureau

    Frais de déplacement

    Frais divers

    Dotation et amortissements

    1.025.420

    30.304

    31.360

    51.419

    1.340

    102.105

    84.013

    1.506.468

    36.641

    46.125

    74.733

    41.450

    288.342

    151.540

    113 589 246

    447 487

    498 614

    787.092

    508.406

    268.663

    607.741

    Total charges d'opération (A)

    1.325.961

    2.145.299

    13.028.936

    Dépôts (D)

    38.878.552

    71.246.396

    359.935.934

    Formule

    (A/D) * 100

    (A/D) * 100

    (A/D) *100

    Ratio d'efficience

    3,4 %

    3,01 %

    3,6 %

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Ce ratio indique ce que coûte pour une institution de micro finance l'action de recevoir 100 francs rwandais de dépôt en livrant le crédit.

    Pour notre cas du RIM s.a. agence de Gisenyi, ce ratio était de 3,4 %, 3,01%, 3,6% pour la période étudiée.

    Généralement, le ratio d'efficience devrait être égal ou inférieur à 5%, alors le RIM s.a. agence de Gisenyi était efficient car pour toute la période étudiée, le ratio d'efficience était inférieur à 5%.

    Donc cette institution livrait ses services à des coûts bas (abordable), ce qui attire les membres (le nombre des membres et de dépôts en évolution croissante).

    Ce ratio est en évolution croissante car les salaires, les taxes professionnelles et les autres charges augmentent en fonction de l'augmentation des déposants et de leurs dépôts. Signalons qu'une institution de micro finance devient efficiente quand elle parvient à fournir à ses membres les produits de qualités qu'ils désirent à des coûts moindres que ceux des concurrents.

    4. Ratio d'utilisation de l'épargne

    Tableau 8 : Calcul du ratio d'utilisation de l'épargne

     

    2003

    2004

    2005

    Produit de l'année (P)

    3.871.341

    6.632.784

    34.219.939

    Dépôts (D)

    38.878.552

    71.246.396

    359.935.934

    Formule

    (P/D)*100

    (P/D)*100

    (P/D) * 100

    Ratio de l'utilisation de l'épargne.

    9,95 %

    9,3 %

    9,5 %

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le ratio d'utilisation de l'épargne indique la part de chaque franc de dépôt dans les produits annuels de l'institution. Il permet de déterminer le poids des éléments d'actif productif par rapport aux éléments d'actif non productif.

    Dans le RIM s.a. agence de Gisenyi, le ratio d'utilisation de l'épargne était de 9,95% en 2003; 9,3 % en 2004 et 9,5% en 2005 cela veut dire que dans cette institution des éléments d'actif productif étaient plus importants que ceux d'actif non productif.

    La diminution de ce ratio indique que le RIM s.a agence de Gisenyi se trouve en bonne situation car le poids des éléments d'actif non productif devient de plus en plus petit par rapport aux éléments d'actif productif.

    La principale activité du RIM s.a. agence de Gisenyi est de recevoir les dépôts de ses membres et les distribuer sous forme de crédits.

    5. Ratio d'intermédiation

    Tableau 9 : Calcul du ratio d'intermédiation

     

    2003

    2004

    2005

    Resultat de l'année (R)

    1.088.599

    2.541.098

    13.576.565

    Dépôts (D)

    38.878.552

    71.246.396

    359.935.934

    Formule

    (R/D)* 100

    (R/D)* 100

    (R/D)*100

    Ratio d'intermédiation

    2,79%

    3,56%

    3,77%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le ratio d'intermédiation permet de déterminer la part de chaque franc de dépôt dans le résultat.

    En ce qui concerne le RIM s.a. agence de Gisenyi, ce ratio était de 2,79% en 2003 donc 100frw épargné apporte au RIM s.a. 2,79 frw . En 2004 ce taux était de 3,56 c à d que 100frw épargné laisse dans les coffres du RIM s.a. 3, 56 frw. En 2005 ce taux était de 3,77% pour dire que 100frw épargné apporte au RIM s.a. 3,77 frw. L'accroissement de ce ratio est une bonne chose pour l'institution parce que cela suppose que chaque franc épargné rapporte beaucoup plus aujourd'hui donc qu'il ne le faisait dans les années passées.

    6. Ratio de délinquance

    Tableau 10 : Calcul du ratio de délinquance

    Année

    2003

    2004

    2005

    Crédit en retard (C )

    1.117.926

    1.362.933

    12.416.182

    Encours de crédit (E)

    18.947.890

    54.517.291

    194.002.843

    Formule

    (C/E)* 100

    (C/E)* 100

    (C/E)* 1000

    Ratio de délinquance

    5,9%

    2,5%

    6,4%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Le ratio de délinquance indique la part des crédits en retard de remboursement, dit crédits en souffrance par rapport à l'encours total des crédits.

    Le RIM s.a. agence de Gisenyi était en bonne situation de 2003 jusqu'en 2005, le taux de recouvrement était en moyenne de 95,1% soit un taux de retard dans les remboursements de 4,9%. Le taux de retard dans le remboursement était loin du plafond fixé par le conseil d'administration de cette institution, soit 10%, ce qui a encouragé l'octroi de crédits. En général, le taux de retard doit être inférieur ou égal à 10%, mais il a été réduit a 5% vue l'incertitude de l'institution à l'égard de ses clients à s'acquitter de leurs engagements.

    7. Ratio de garantie de crédits

    Tableau 11 : Calcul du ratio de garantie de crédits

    Année

    2003

    2004

    2005

    Réserves légales

    Réserves spéciales

    Provision pour créances douteuses

    Report à nouveau

    Résultat à affecter

    1.184.864

    10.710

    1.296.975

    0

    1.088.599

    0

    0

    5.963.560

    0

    2.541.098

    0

    0

    20.955.941

    0

    13.576.565

    Total (A)

    3.581.148

    8.504.658

    90 675 474

    Encours de crédits (E)

    18.947.890

    54.517.291

    194.002.843

    Formule

    (A/E)* 100

    (A/E)* 100

    (A/E)* 100

    Ratio de garantie de crédits

    18,9%

    15,6%

    17,8%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Ce ratio donne une confiance aux membres du RIM s.a. agence de Gisenyi qu'en cas de perte, leurs dépôts et leur capital ne seront pas utilisés pour compenser cette perte. Selon la règle générale, ce ratio ne doit jamais être inférieur au ratio de délinquance.

    En ce qui concerne notre cas, les trois années étudiées, soit 2003, 2004 et 2005, les ratios de garanties de crédit respectifs étaient de 18,9%, 15,6% et 17,8%. Les ratios de garantie de crédit de toute la période étudiée nous montre que l'institution est capable d'honorer ses engagements en cas d'une perte face à ses membres.

    Comparaison entre le ratio de garantie et le ratio de délinquance

    Pendant toute la période de notre cas d'étude soit 2003,2004 et 2005, il est à remarquer que le ratio des garanties était de loin supérieur à celui de délinquance comme l'indique le tableau suivant :

    Tableau 12 : Comparaison de ratio de garantie et de ratio de délinquance

    Année Ratio

    2003

    2004

    2005

    Ratio de délinquance

    5,9%

    2,5%

    6,4%

    Ratio de garantie

    18,9%

    15,6%

    17,8%

    Source : Rapport annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004,2005

    Graphique 3 : Comparaison de ratio de garantie et de délinquance

    5,90%

    2,50%

    6,40%

    18,90%

    15,60%

    17,80%

    0,00%

    5,00%

    10,00%

    15,00%

    20,00%

    25,00%

    30,00%

    2003

    2004

    2005

    Année

    Taux

    Ratio de délinquance

    Ratio de garantie

    Source : Résultat de notre recherche.

    Par ce graphique, nous constatons que le ratio de délinquance qui indique la part de crédits en retard de remboursement ou en souffrance par rapport à l'encours de crédit est inférieur au ratio de garantie qui indique la capacité d'une institution à faire face aux pertes sur crédits sans altérer l'épargne et le capital des membres.

    Ce qui montre que cette institution de micro finance est très efficace dans sa gestion.

    3.4.2.2. Évolution du nombre des clients, des déposants et de leurs Dépôts, ainsi que des crédits.

    L'évolution des clients, des déposants, de leurs dépôts et des crédits, est le principal indicateur de performance du RIM s.a. agence de Gisenyi.

    Tableau 13 : Calcul de l'évolution du nombre des clients, des déposants et de leurs dépôts ainsi que des crédits (2003, 2004 et 2005)

     

    2003

    2004

    2005

    Nombre de clients et

    son évolution

    953

    __

    2.521

    164%

    6.708

    166%

    Nombre des déposants et

    son évolution

    178

    __

    427

    139%

    1.223

    186%

    Dépôts des membres et son évolution

    19.699.108

    __

    46.747.766

    137%

    155.243.298

    232%

    Nombre de crédits et son évolution

    42

    __

    89

    112%

    230

    158,5%

    Source : Rapports annuels du RIM s.a. agence de Gisenyi, exercice 2003, 2004, 2005

    Nous constatons que les relations entre le RIM s.a. agence de Gisenyi et ses membres sont bonnes et que ces derniers sont très intéressés par les services de ladite institution car les membres,les dépôts, ainsi que les crédits sont en évolution géométrique et cela nous donne l'idée sur la confiance réciproque existante entre le RIM s.a. et leurs membres.

    CONCLUSION PARTIELLE

    Il ressort de ces résultats que des bonnes performances du RIM s.a dans son agence de Gisenyi trouvent leur origine dans une bonne gestion. Ainsi nous sommes en droit de dire que les résultats de notre étude confirment la première hypothèse selon laquelle la gestion de crédit est à la base de la performance d'une institution de micro finance et elle exerce une incidence positive sur l'institution de micro finance.

    CHAPITRE 3. IMPACT DES CREDITS OCTROYES PAR LE RIM s.a AGENCE DE GISENYI, SUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES BENEFICIAIRES

    3.1. INTRODUCTION

    L'octroi des crédits par les institutions de micro finance est un moyen de lutter contre la pauvreté étant donné que c'est une possibilité offerte à la population pauvre d'avoir accès aux crédits dans le but d'améliorer leurs conditions de vie.

    Notre préoccupation majeure est de mesurer l'impact des crédits octroyés par le RIM s.a. dans son agence de Gisenyi sur la condition de vie des bénéficiaires, mais ce qui est réel c'est qu'à partir des crédits octroyés par cette institution, la population bénéficiaire change de mode de vie.

    Beaucoup d'indicateurs montrent qu'il y a un certain niveau d'amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. A partir d'une enquête menée au sein du RIM s.a, nous sommes capables de dégager clairement l'impact des crédits octroyés par le RIM s.a dans son agence de Gisenyi.

    3.2. PRÉSENTATION DE L'ÉCHANTILLON DES BÉNÉFICIAIRES DES CRÉDITS

    Notre échantillon a été tiré des membres bénéficiaires des crédits (population) octroyés par le RIM s.a agence de Gisenyi. Le terme « bénéficiaire » a été utilisé pour désigner ceux qui ont reçu des crédits.

    Compte tenu du temps, du coûts de l'étude et de la précision des résultats, il nous a été impossible de mener une étude sur toute la population. Le modèle de PARRIENS82(*)

    nous a servi dans la détermination de l'échantillon représentatif de la population mère du RIM s.a agence de Gisenyi qui s'élève à 5.485 bénéficiaires.

    Soit :

    No : la taille de l'échantillon de la population qui tend vers l'infini quand la population dépasse 1.000 individus et la formule suivante a été utilisée pour déterminer la taille de l'échantillon de 5.485 bénéficiaires du RIM s.a agence de Gisenyi.

    N : La taille de la population mère

    n : la taille de l'échantillon pour un univers fini

    p : le succès ou la proposition anticipée

    q = l'échec et q = 1- p

    d = la marge d'erreur tolérable

    Ainsi, nous avons déterminé la taille de l'échantillon avec une marge d'erreur de 10% au seuil de á = 0,05 ; c'est-à-dire un intervalle de confiance de 95% où Z á = 1,96

    D'où 83(*)

    Dans la situation la plus défavorisée (p = q = ½) la taille de l'échantillon requise pour estimer avec précision donnée, un pourcentage par la technique aléatoire simple est égale à :

    En considérant une marge d'erreur de 10% et un intervalle de confiance de 95%, la taille de l'échantillon est de 96 pour une population infinie. Nous avons utilisé une probabilité p a priori égale à 0,5 car celle-ci donne le produit p.q le plus élevé ce qui permet d'accroître la taille de l'échantillon ainsi que le résultat précis.

    En résumé : p = 0,5 ; q = 1-p = 0,5

    84(*)

    L'application de la formule a donné pour une population finie de 5.485 l'échantillon égal à 94 bénéficiaires à enquêter.

    Tout en prenant en considération les divers critères, nous avons poursuivi notre démarche en tirant, par la règle de trois simple, le nombre d'associés par guichet comme l'indique le tableau ci-après.

    Tableau 14 : Tirage de l'échantillon selon les guichets des répondants

    Noms de guichet

    Nombre des bénéficiaires

    Nombre total des enquêtes

    Gisenyi

    1548

    26

    Kivumu

    1186

    20

    Busasamana

    862

    15

    Muramba

    998

    17

    Nyundo

    891

    16

    Total

    5.485

    94

    Source : Résultat de notre enquête.

    Graphique 4: Présentation de l'échantillon des bénéficiaires selon les guichets

    Source : Résultat de notre enquête.

    Il nous restait alors de faire la descente sur le terrain et nous avons été obligé de faire intervenir d'autres critères pour sélectionner ce qui vont faire partie de l'échantillon. Nous avions également à notre disposition la liste des débiteurs classés selon leurs guichets. Il nous a été préférable de choisir les composantes de l'échantillon pour un tirage au sort, c'est-à-dire par le jeu du hasard ou d'une manière aléatoire.

    3. 3. LE DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE

    Avant l'enquête proprement dite, nous avons fait un pré-test du questionnaire. Pour MUCHIELLI, il s'agit de  la mise à l'épreuve du questionnaire  ou du test avant85(*). Notre pré-test avait pour objectif de vérifier le fond, la forme  et la clarté des questions sans oublier les modalités de travail. Il a porté sur 25 bénéficiaires de crédit du RIM s.a agence de Gisenyi. Le pré-test est recommandé pour remodeler les questions les plus difficiles ou peu claires, reformuler et pré coder le questionnaire.

    L'enquête proprement dite a porté sur 94 bénéficiaires du RIM s.a agence de Gisenyi. Elle s'est déroulée à leurs domiciles respectifs. Après une brève présentation de notre part et de l'objet de notre recherche, nous laissions l'exemplaire du questionnaire à un répondant ayant un niveau d'instruction suffisant pour le récupérer après une ou deux semaines. Pour l'enquêté non instruit, nous avons fait recours à la technique d'interview direct. L'enquêté était amené dans un coin isolé pour qu'il réponde à nos questions sans qu'il y ait la présence d'autres personnes qui pouvaient probablement gêner sa liberté d'expression. Les discussions de groupe permettaient de contre-vérifier certaines réponses individuelles des enquêtés.

    Nous nous présentions souvent les après-midi, après les activités habituelles. L'enquête devait durer 20 jours car nous avions programmé quatre jours pour chaque guichet. Hélas, il n'en a pas été ainsi, nous avons passé exactement 2 mois sur le terrain. En effet, les entretiens avec les agents de crédit au niveau de chaque guichet, la collecte des questionnaires nous ont pris beaucoup de temps plus que prévu, mais nous avons estimé cette durée raisonnable pour une collecte des données pertinentes.

    3.4. LES DONNÉES RELATIVES AUX CARACTÉRISTIQUES DES RÉPONDANTS

    Plusieurs critères nous servent à identifier notre échantillon ; notamment :

    - le domaine d'activité

    - l'état civil,

    - Instruction des enquêtés,

    - Les raisons de demande de crédit

    - le nombre de personnes à charge,

    - le sexe et le montant reçu crédit en francs rwandais.

    Tableau 15 : Identification des bénéficiaires suivant leur domaine d'activité et leur personnalité.

    Personnalité

    Activité

    Physique

    Morale

    Total

    %

    Agriculture

    3

    28

    31

    33

    Elevage

    2

    0

    2

    2

    Artisan

    4

    11

    15

    16

    Commerce

    3

    36

    39

    42

    Construction et amélioration de maison

    7

    0

    7

    7

    Total

    19

    75

    94

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête.

    Graphique 5: Présentation des bénéficiaires suivant leur domaine d'activité et leur personnalité

    Source : Résultat de notre enquête.

    D'après les résultats présentés dans le tableau ci-dessus, nous avons constaté que parmi les 94 enquêtes :

    - 19 sont des individus (personnes physiques),

    - 75 sont des associations (personnes morales),

    - 31 des agriculteurs,

    - 39 sont des commerçants,

    - 15 sont des artisans

    - 7 ont construit et améliorer leur maisons,

    - et 2 personnes investissent dans l'élevage.

    L'agriculture occupe 33%, le commerce 42 %, l'artisanat représente 16%, la construction occupe 7%, l'élevage représente 2%. Ce faible pourcentage de l'élevage par rapport à d'autres domaines d'activité montre que l'élevage coûte extrêmement cher en terme de financement.

    Le commerce et l'agriculture ont eu les financements, car sont des activités qui génèrent de revenu pour une courte période et ce sont des activités plus connues que d'autres.

    Beaucoup des bénéficiaires de ces crédits sont des personnes morales, ou des ASSOFI car le RIM s.a agence de Gisenyi préfère d'accorder les crédits sur les garanties solidaires.

    Tableau 16 : Identification des bénéficiaires suivant l'état civil

    Etat civil

    Activité

    Marie

    Célibataire

    Total

    Agriculture

    23

    8

    31

    Elevage

    2

    0

    2

    Artisan

    4

    11

    15

    Commerce

    32

    7

    39

    Construction et amélioration de maison

    5

    2

    7

    Total

    66

    28

    94

    %

    70,2

    29,8

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête.

    Graphique 6: Présentation des bénéficiaires suivant l'état civil

    70,20%

    29,80%

    0,00%

    10,00%

    20,00%

    30,00%

    40,00%

    50,00%

    60,00%

    70,00%

    80,00%

    Marié

    Célibataire

    Source : Résultat de notre enquête.

    Dans le tableau ci-dessus, nous constatons que sur 94 enquêtés, 66 personnes sont mariés soit 70,2% tandis que 28 bénéficiaires sont des célibataires soit 29,8% .

    La forte représentation de mariés montre que les crédits octroyés par le RIM s.a agence de Gisenyi sont utilisés dans la résolution des problèmes familiaux alors que les célibataires sont à charge de leurs parents et s'explique aussi par la confiance accordée aux personnes majeures ayant des charges familiales plus qu'aux célibataires.

    Tableau 17 : Niveau d'instruction des enquêtés

    Niveau d'instruction

    Effectif

    %

    Primaire

    51

    54

    Secondaire

    29

    31

    Université

    2

    2

    Ecole des métiers

    3

    3

    Analphabètes

    9

    10

    Total

    94

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 7 : Présentation du Niveau d'instruction des enquêtés

    Source : Résultat de notre enquête

    Les résultats de l'enquête montrent que 51 personnes sur 94 soit 54% ont fréquenté l'école primaire, 29 soit 31% ont fait l'école secondaire, 2 soit 2% ont fait les études universitaires, 3 soit 3% ont fréquenté les écoles de métiers et 9 soit 10% sont des analphabètes.

    Ceux qui ont le niveau primaire fréquentent beaucoup ce programme de crédit puisqu'ils n'ont pas autre chose à faire. Une condition requise à l'heure actuelle, pour postuler à un poste vacant, il faut avoir un niveau d'étude élevé. C'est pourquoi cette tranche présente le pourcentage le plus élevé que les autres. Ceux qui ont le niveau secondaire fréquentent aussi ce programme puisque l'accès au travail actuel exige le niveau d'étude élevé, pour cela ils n'ont pas de choix d'adhérer aux produits de la micro finance pour se développer eux même.

    La raison pour laquelle le nombre d'universitaires dans ce programme est réduit est qu'ils sont vite embauchés dans d'autres fonctions privées ou publiques. Ceux qui ont fait les écoles de métier optent pour des petits travaux et habituellement ils ne sont pas nombreux, ce qui fait qu'ils éprouvent le besoin d'augmenter leur chiffre d'affaire, dans ce cas, ils doivent contracter des crédits. La petite taille de la tranche des analphabètes est expliquée par le fait qu'ils ne connaissent pas comment gérer le crédit à cause de leur niveau d'étude très bas.

    3.5. LES RAISONS DE DEMANDE DE CRÉDIT

    L'enquête a évoqué les raisons qui ont poussé les bénéficiaires à demander le crédit comme le montre le tableau suivant :

    Tableau 18 : Les raisons de demande de crédit

    Raison

    Effectif

    %

    Augmenter les capacités de travailler

    38

    40,2

    Pauvreté

    29

    30,8

    Manque d'investissement

    15

    16

    Résolution de certains problèmes

    8

    8,5

    Paiement du minerval des enfants

    4

    4,5

    TOTAL

    94

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 8 : Présentation des raisons de demande de crédit

    Source : Résultat de notre enquête

    Comme le montre ce tableau, la majorité des bénéficiaires a demandé un crédit pour augmenter leur capacité de travailler surtout dans le petit commerce, puisque la grande partie des enquêtés sont des petits commerçants soit 40,2%, ils ont donc voulu augmenter leurs fonds qui étaient faible. 30,8% des enquêtés ont demandé un crédit pour réduire la pauvreté au sein de leur famille, 16% des enquêtés ont demandé le crédit suite au manque d'investissement. 8,5% ont demandé un crédit pour résoudre certains problèmes surtout de besoins fondamentaux et 4,5% optent pour le paiement du minerval des enfants.

    Tableau 19 : Identification des bénéficiaires suivant le nombre des personnes à charge et le domaine d'activité

    Personne à charge

    Activité

    0 - 5

    5 - 10

    10 et plus

    Total

    Agriculture

    5

    17

    9

    31

    Elevage

    1

    1

    0

    2

    Artisan

    11

    3

    1

    15

    Commerce

    11

    21

    7

    39

    Construction et amélioration de maison

    5

    2

    0

    7

    Total :

    33

    44

    17

    94

    %

    35

    47

    18

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Le tableau ci-dessus nous montre que :

    - les personnes à charge (0 - 5) sont au nombre de 33 soit un pourcentage de 35%

    - le personne à charge (5 -10) sont au nombre de 44 soit un pourcentage de 47%

    - les personnes à charge (10 et plus) sont au nombre de 17 soit un pourcentage de 18%

    Ce qui est remarquable est que le taux élevé des bénéficiaires de crédit se trouve dans le groupe de personnes ayant une charge familiale oscillant entre (5-10) car cette couche de personne représente des gens actifs et ayant un esprit d'entrepreneur et le taux moins élevé se rencontre dans le groupe des personnes (10 et plus) car cette tranche représente déjà des gens inactifs qui ont travaillé longtemps, qui n'ont pas besoin d'entreprendre d'autres activités.

    Tableau 20 : Identification des bénéficiaires suivant le sexe et le domaine d'activité.

    Sexe

    Activité

    M

    F

    Total

    Agriculture

    23

    8

    31

    Elevage

    2

    0

    2

    Artisan

    7

    8

    15

    Commerce

    21

    18

    39

    Construction et amélioration de maison

    4

    3

    7

    Total

    57

    37

    94

    %

    60,6

    39,4

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 9 : Présentation des bénéficiaires suivant le sexe et le domaine d'activité

    Source : Résultat de notre enquête

    Dans le tableau ci-dessus, nous remarquons que le sexe masculin est plus endetté que le sexe féminin. 57 débiteurs sont des hommes soit 60,6% et 37 sont des femmes soit 39,4%.Nous constatons aussi que beaucoup de crédits demandés par les hommes sont utilisés pour l'agriculture alors que pour les femmes le gros montant est concentré dans le commerce. 48,6% de femmes débitrices du RIM s.a agence de Gisenyi occupe le commerce pour dire que les femmes investissent dans le commerce plus que dans d'autres activités alors que les hommes préfèrent l'agriculture.

    Tableau 21 : Identification des bénéficiaires suivant le montant reçu en francs rwandais et du domaine d'activité

    Activité

    Montant reçu

    Agriculture

    Elevage

    Artisan

    Commerce

    Construction et Amélioration des maisons

    50 000 - 100 000

    3

    0

    5

    0

    0

    100 001 - 150 000

    2

    0

    0

    1

    0

    150 001 - 200 000

    7

    0

    2

    3

    0

    200 001 - 250 000

    16

    0

    0

    10

     

    250 001 - 300 000

    0

    0

    1

    3

    1

    300 001 - 350 000

    1

    1

    4

    1

    0

    350 001 - 400 000

     

    1

    2

    19

    2

    400 001 - 450 000

    2

    0

    1

    1

    1

    450 001 - 500 000

    0

    0

    0

    1

    3

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Nous constatons que beaucoup des demandes de crédit se situent dans la classe 200 001 - 250 000 et se sont des agriculteurs qui y sont majoritaires.

    Concernant le grand montant octroyé, les commerçants sont au sommet, car 2 crédits dans le commerce se placent dans la classe de 400 000- 450 000 et 1 crédits dans la classe de 450 000- 500 000. La construction vient au second niveau après le commerce ; ce qui explique que les activités commerciales et la construction exige un fond important par rapport à d'autres domaines d'activité.

    Dans le domaine de l'agriculture, les bénéficiaires demandent le crédit le moins important, car cette activité est risquant suite aux changements des climats dans notre pays.

    3.6. SATISFACTION DES BÉNÉFICIAIRES

    Le degré de satisfaction des bénéficiaires porte sur la façon dont ils sont atteints leurs objectifs

    Tableau 22 : Satisfaction des bénéficiaires

    Réponse

    Activité

    Oui

    Non

    Total

    Agriculture

    21

    10

    31

    Elevage

    2

    0

    2

    Artisan

    15

    0

    15

    Commerce

    20

    19

    39

    Construction et amélioration de maison

    4

    3

    7

    Total

    62

    32

    94

    %

    66

    34

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 10 : Présentation de la Satisfaction des bénéficiaires

    Satisfait

    66%

    Non satisfait

    34%

    Source : Résultat de notre enquête

    Selon ces données, 62 enquêtés sont satisfaits par les crédits reçus soit 66 % et 32 ne sont pas satisfaits, soit 34 %.

    En fonction des activités financées, nous remarquons que certains bénéficiaires sont satisfaits à 100 %. C'est le cas des artisans et des éleveurs.

    Les raisons avancées par les bénéficiaires non satisfaits, il s'agit de l'insuffisance du montant accordé par le RIM s.a limité par leur plafond et une échéance de remboursement très court.

    Toutefois tous les enquêtés reconnaissent à des degrés différents l'importance du crédit reçu dans la satisfaction des besoins fondamentaux suite à l'affectation du revenu généré après remboursement du crédit.

    Tableau 23 : Présentation des besoins satisfaits

    Besoin satisfait

    Pourcentage

    Alimentation

    60

    Scolarisation

    25

    Soins médicaux

    10

    Logement

    5

    %

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 11: Présentation des besoins satisfaits

    Source : Résultat de notre enquête

    Ce tableau nous montre que le crédit a été affecté à de nombreuses activités. En premier lieu, il a entraîné des effets directs sur les revenus des ménages .L'accès aux micros crédits octroyés par le RIM s.a agence de Gisenyi a contribué à l'amélioration des conditions de vie de ces familles.

    D'après les résultats présentés dans le tableau, nous remarquons qu'une bonne partie de surplus a été consacrée à la satisfaction des besoins d'alimentation, de scolarisation, de soins santé et de logement.

    3.7. LES CRÉDITS ACCORDÉS ET LES REVENUS DES BÉNÉFICIAIRES

    Le revenu est une somme annuelle perçue par une personne ou collectivité à titre de rémunération de son activité.

    Tableau 24 : Augmentation du niveau de revenu

    Revenu

    Activités des bénéficiaires

    Augmentation

    Diminution

    Sans réponse

    Effectif

    Agriculture

    18

    11

    2

    31

    Elevage

    2

    0

    0

    2

    Artisan

    9

    5

    1

    15

    Commerce

    30

    6

    3

    39

    Construction et amélioration de maison

    3

    4

    0

    7

    Total :

    62

    26

    6

    94

    %

    65,9

    27,7

    6,4

    100

     

    Source : Résultat de notre enquête

    Graphique 12 : Présentation de l'augmentation du niveau de revenu

    Source : Résultat de notre enquête

    D'après le tableau ci- dessus, nous constatons que 62 enquêtés disent que leurs revenus ont augmenté après qu'ils sont affiliés au RIM s.a soit 65,9 % de la population enquêtée, alors que ceux qui disent que leurs revenus diminuent après leur affiliation dans ladite institution sont au nombre de 26 soit 27,7% de la population enquêtée. 6 bénéficiaires sont très réservés sur ce point, ils représentent 6,4% des enquêtées.

    Les bénéficiaires des crédits qui disent que leurs revenus a augmenté se répartissent comme suit :

    - 18 sont des agriculteurs soit 29%,

    - 9 sont des artisans soit 14,5 %,

    - 30 sont des commerçants soit 48,4% et,

    - 3 ont améliorés leurs maisons soit 3,2 %,

    - 2 sont des éleveurs soit 2,2%

    CONCLUSION PARTIELLE

    Par l'interprétation de ces données, nous pouvons conclure que les crédits accordés par le Réseau Inter diocésain de Micro finance ont un impact sur les conditions de vie des bénéficiaires en particulier sur l'amélioration du revenu. Ainsi notre enquête confirme la deuxième hypothèse.

    CONCLUSION GENERALE

    1. SYNTHÈSE DU TRAVAIL

    Notre travail a porté sur « l'évaluation de la politique de crédit d'une institution de micro finance cas du RIM s.a ». Au début de notre travail, Nous avions souligné que le souci qui avait inspiré cette étude était de contribuer à une meilleure appréhension du problème de gestion de crédit donc évaluer la politique de crédit. A travers l'expose théorique, notre intention était d'évaluer en détail la politique de crédit en tant que frein ou moteur d'une institution de micro finance d'une part et de l'autre part un outils d'un développement durable chez les bénéficiaires toujours dans l'objectif ultime de tisser un cadre de référence pour les analyses ultérieures.

    Pour esquisser une réflexion sur l'évaluation de la politique de crédit notre choix s'est porté sur la gestion de crédit du RIM s.a de 2003 à 2005. Devant cette situation, deux questions de la problématique ont retenu notre attention :

    · Y-a-t-il une relation entre la gestion de crédit et la performance d'une institution de micro finance et quelle est l'incidence que la première pourrait avoir sur la seconde ?

    · .Les crédits octroyés par le Réseau interdiocésain de micro finance (RIM s.a) ont ils un impact sur la condition de vie des bénéficiaires ?

    Suivant les questions de la problématique, nous avons libellé les deux hypothèses d'une manière suivante :

    · La gestion de crédit est à la base de la performance d'une institution de micro finance et elle exerce une incidence positive sur l'institution de micro finance.

    · Les crédits octroyés par le Réseau interdiocésain de micro finance (RIM s.a) ont un impact sur les conditions de vie des bénéficiaires.

    La vérification de ces hypothèses a nécessité une recherche théorique et pratique qui a été guidé par les objectifs ci-après :

    1. Etudier l'impact effectif du crédit sur la performance des institutions de micro finance en vue de mieux comprendre pourquoi sa bonne gestion s'impose.

    2. Mettre en évidence les conséquences qui découlent de l'incidence effective que doit exercer le crédit sur l'institution de micro finance rwandaise.

    3. Montrer l'impact de l'utilisation de crédit dans le contexte de réduction de la pauvreté.

    Afin d'atteindre nos résultats, nous avons fait recours aux techniques et méthodes suivantes :

    La technique documentaire, technique du questionnaire, la technique d'observation et la technique d'interview. Quant aux méthodes, nous avons utilisé la méthode comparative, la méthode descriptive, la méthode structuraliste, la méthode analytique, la méthode historique, la méthode systématique et en fin la méthode statistique.

    Pour bien mener notre recherche, nous avons subdivisé ce travail en 3 chapitres.

    Le premier chapitre est constitué normalement du cadre théorique et conceptuel, nous avons traité les généralités des théories qui sont en rapport avec notre étude.

    Le deuxième chapitre s'est penché sur la présentation de l'historique des institutions de micro finance au Rwanda et du Réseau Interdiocésain de Micro finance en particulier. C'est avec ce chapitre que nous avons entré dans les détails de l'évaluation de la politique de crédit en mesurant les forces, les faiblesses, la performance et l'efficacité du RIM s.a en vue de vérifier la 1ère hypothèse.

    Le troisième et le dernier chapitre nous a permis de mener une enquête auprès de 94 bénéficiaires considérés comme un échantillon de 5.485 bénéficiaires de crédits du RIM s.a. Les résultants issus de l'enquête reflètent des réalités économiques vécues par les bénéficiaires et nous ont donné l'occasion de confirmer la deuxième hypothèse.

    Les analyses que nous avons effectuées à travers cette étude, nous ont permis d'affirmer que la politique de crédit du RIM s.a est efficace dans sa gestion malgré quelques imperfections constatées lors de notre enquête sur le terrain.

    2. SUGGESTIONS

    Nous ne pouvons pas terminer sans pour autant donner nos suggestions auprès du RIM s.a, au Gouvernement Rwandais et aux partenaires en fin de proposer des voies et moyens d'améliorations.

    Au RIM s.a :

    Revoir l'organisation des ASSOFI qu'elles ne sont pas un handicap dans la réalisation de ses objectifs.

    Au Gouvernement Rwandais :

    -Considérant que la majorité de la population rwandaise n'a pas accès aux services bancaires, les autorités du pays devraient accorder une grande priorité à une redynamisation et une gestion des institutions de micro finance notamment le RIM s.a afin de renforcer leur rôle d'intermédiation financière pour le développement économique du pays.

    -Renforcer l'éducation de la population pauvre du monde rural surtout les catégories historiquement marginalisées et vulnérables à acquérir des connaissances nouvelles leur permettant de comprendre la nature de différents projets de développement destinés à élever leur niveau de vie et réduire la pauvreté.

    Aux partenaires :

    Nous suggérons qu'il y ait une mobilisation et une sensibilisation chez leur voisins , leur prêcher le bien fondé d'exploiter les produits du micro finance, de s'associer avec les autres, leur parler de leur expérience en fin qu'ils arrivent eux aussi à l'amélioration de leurs conditions économiques.

    PERSPECTIVES DES RECHERCHES ULTERIEURES

    Même si nous pensons avoir atteint les objectifs de notre recherche, après analyse et synthèse des résultats de notre étude, nous ne prétendons pas avoir épuisé et couvert tous les aspects et les éléments qui devaient être considérés pour ladite étude car il est un sujet assez large pour être traité exhaustivement dans le cadre d'une analyse de cette envergure. Nous proposons aux futurs chercheurs de continuer les réflexions sur les points suivants :

    - Le crédit des institutions de micro finance, un instrument de développement du monde rural au Rwanda

    - Etendre les recherches dans d'autres agences du RIM s.a afin de faire une généralisation pour tout le pays.

    BIBLIOGRAPHIE

    I. OUVRAGES

    1. BERNARD Yves et Al, Dictionnaire économique financier, 6e édition., édition. Seuil, Paris, 1996

    2. BOUDINOT A., Technique et pratique Bancaire, édition Sirey, Paris, 1978

    3. CISSE, D., Problème de formation de l'épargne interne en Afrique occidentale, Présence Africaine, Paris, 1969

    4. COHEN, E, Analyse financière, Economica, Paris, 1990

    5. FERRONNERE J., dossier 4, le crédit, BAD-FAD/Programme Amina,2002

    6. FLOUZAT Denise, économie contemporaine, les phénomènes monétaires, tome 2, PUF, 2005

    7. GAGNON,J.M.,Traité de gestion financière, 2éme édition, édition Eska, Paris,1981

    8. GRANT. T., Etude sur le secteur de la micro finance au Rwanda, Kigali, 2002

    9. GRAWITZ, M, Méthode des Sciences Sociales, Dalloz, 4e éd, 1979

    10. GUBERT F., Analyser l'impact d'un projet de micro finance, A.F.D., 2005

    11. JERVING, J., Gestion financière à l'intention des gérants des COOPEC, Canada, 1990

    12. LEDGERWOOD J., Manuel de micro finance :une perspective institutionnelle et financière. Washington D.C, 1999

    13. MUCHIELLI ; R. ; Le questionnaire dans l'enquête psychologique ; E.S.F. Paris, 1975

    14. PAMEF, Gestion financière des COOPEC, Module E, Québec, 1998

    15. PARRIENS, G., Techniques statistiques, moyens rationnels ;Dunod, Paris, 1994 

    16. PETIT DUTAILLIS, Le crédit et les Banques, l'économique No16, édition Sirey, Paris, 1964

    17. PILVERDIER,J.,Finance d'entreprise, Economica, Paris,1993

    18. René CROTEAU et al, La gestion des coopératives, Montréal, 1975

    19. ROUBAUDF., Méthode et outils pour étude d'impact de la micro finance, Sénégal, 2004

    20. SEZE. E., Introduction a l'économie de développement, Arnauld Colin, Editeur, Paris 1989

    21. TOURE L., Manuel de micro finance, A, F, D, Wampfler, 2002

    II. DOCUMENTS OFFICIELS

    1. Banque Mondiale ; Etude du secteur financier informel au Rwanda, Kigali, 1997

    2. BNR, Instruction relative aux activités de micro finance des banques et autres établissements financiers, Kigali, 2003

    3. BNR.,La micro finance pour l'amélioration de son rôle dans le financement de l'économie, Juin 2003

    4. B.N.R., Rapport du séminaire sur la micro finance sous le thème général « Introduction to village Banking » tenu a Kigali et a Kampala du 6 au Août 2000,Kigali,Aout 2000

    5. MINICOFIN., Document de la stratégie de réduction de la pauvreté, Kigali, Juin 2002

    6. MINECOFIN, Evaluation du programme national de lutte contre la pauvreté, Kigali 2005

    7. MINECOFIN, Indicateurs de développement économique du Rwanda, Kigali, 2002

    8. MINECOFIN., Vision 2020 Draft 2 , Kigali, Octobre 2002

    II. RAPPORTS, REVUES ET AUTRES PUBLICATIONS

    1. HABYARIMANA G., Micro finance rurale et évaluation de son impact, GISENYI, 2005

    2. KABAYIZA Martin, Manuel de procédure du RIM s.a. , 2004

    3. KAVUGUZO, K., Bref aperçu de la micro finance au Rwanda, Kigali, 2004

    4. LITTLEFIELD, Elisabeth., le micro financement des pauvres, numéro 05-06/2002

    5. RIM s.a.,Rapport annuel du RIM s.a agence de Gisenyi, exercice, 2003, 2004, 2005

    6. UWAGIRIJURU J.B., La micro finance au Rwanda, Kigali, 2002

    7. UWAGIRIJURU J.B., Inventaire des institutions de micro finance au Rwanda, Kigali, 2002

    8. UWANYIRIJURU J.B., Programme de micro finance BAIR/FOR, FOR, Kigali, 2002

    9. www.world bank.org

    10. www.world bank.org/wb/Banking

    11. www.microsummit.org

    IV. MEMOIRES ET COURS

    1. BAHIGIKI, E. , Cours de gestion des coopératives, ULK, Kigali, 2001 - 2002

    2. BIZIMUNGU A., Cours de méthodologie de recherche scientifique , ULK, Gisenyi 2006

    3. NKUNDIYEZE, B., Le rôle du crédit dans le développement économique du Rwanda, mémoire, UNR, Butare, 2005

    4. TURIKUBWAYO,B., Etude sur l'octroi des crédits dans les institutions de micro finance , mémoire, Butare, 2005

    ANNEXES

    * 1 MINECOFIN, Indicateurs de développement économique du Rwanda, Kigali 2002, p.23

    * 2 MINECOFIN, Evaluation du programme national de lutte contre la pauvreté, Kigali 2005, p.29

    * 3 GRAWITZ, M, , Méthodes des Sciences Sociales, Dalloz, 4e éd, 1979, p.344

    * 4 BIZIMUNGU A., Cours de méthodologie de recherche scientifique, ULK, Gisenyi 2006, P.27

    * 5 Idem, p.30

    * 6 Idem,p.29

    * 7 GRAWITZ,M,op,cit1,1979,p.346

    * 8 BIZIMUNGU A, op,cit,2006,p.37

    * 9 COHEN, E, Analyse financière, Economica, Paris,1990, p.13

    * 10 BIZIMUNGU A, op, cit,2006,p.35

    * 11 PILVERDIER,J.,Finance d'entreprise, Economica, Paris,1993,p.103

    8 idem.p.127

    * 12 BIZIMUNGU A, op,cit,2006,p 34

    * 13 Idem ,p.36

    * 14 Idem,p.37

    * 15 BIZIMUNGU A, op,cit, 2006,p.34

    * 16 GAGNON,J.M.,Traité de gestion financière,2éme édition,édition Eska,Paris,1981, p.54

    * 17 Idem, p.63

    * 18 BERNARD Yves et Al, Dictionnaire économique financier, 6e édition., édition. Seuil, Paris,1996

    * 19 www.world bank.org,p. 2-3

    * 20 Idem,p.3

    * 21 SEZE. E., Introduction a l'économie de développement, Arnauld Colin, Editeur, Paris 1989,p.13

    * 22 PETIT DUTAILLIS, Le crédit et les Banques, l'économique No16,edition Sirey, Paris,1964, p.42

    * 23 BOUDINOT A., Technique et pratique Bancaire, édition Sirey, Paris,1978,p.239

    * 24 FERRONNERE J., dossier 4, le crédit, BAD-FAD/Programme Amina ,p.1

    * 25 Idem,p.24

    * 26 www.world bank.org/wb/Banking p. 2-3

    * 27 BNR.,La micro finance pour l'amélioration de son rôle dans le financement de l'économie, Juin 2003,p.45

    * 28 Ibidem, p.26

    * 29 GUBERT F., Analyser l'impact d'un projet de micro finance, A.F.D., 2005, p.37

    * 30 UWANYIRIJURU J.B., Programme de micro finance BAIR/FOR, FOR, Kigali, 2002, p. 6

    * 31 HABYARIMANA G., Micro finance rurale et évaluation de son impact, GISENYI 2005,p.10

    * 32 FLOUZAT Denise, économie contemporaine, les phénomènes monétaires, tome 2,PUF,p.3

    * 33 Bernard Yves et al, Dictionnaire économique et financier ,6éme édition, édition seuil, Paris 1996,p.28

    * 34 LITTLEFIELD, Elisabeth., le micro financement des pauvres, numéro 05-06/2002, p, 3

    * 35 TOURE L., Manuel de micro finance, A, F,D, Wampfler,2002,p.4

    * 36 TURIKUBWAYO, B., Etude sur l'octroi des crédits dans les institutions de micro finance , mémoire,Butare, 2005,p.34

    * 37 LEDGERWOOD J., Manuel de micro finance :une perspective institutionnelle et financière. Washington D.C,1999, P.2

    * 38 LEDGERWOOD J., op.cit, 1999, p, 3

    * 39 ROUBAUDF., Méthode et outils pour étude d'impact de la micro finance, Sénégal, 2004, p. 63

    * 40 MINECOFIN., Vision 2020 Draft 2 , Kigali, Octobre 2002,p.5

    * 41 Idem, p.30

    * 42 MINICOFIN., Document de la stratégie de réduction de la pauvreté, Kigali, Juin 2002, p. 24

    * 43 UWANYIRIJURU J.B., La micro finance au Rwanda, Kigali, oct.2002, p. 15

    * 44 B.N.R., Rapport du séminaire sur la micro finance sous le thème général « Introduction to village Banking » tenu à Kigali et à Kampala du 6 au 12 Août 2000, Kigali, Août 2000, p.3

    * 45 UWANYIRIJURU J.B, op.cit,2002, p.26

    * 46 CISSE, D., Problème de formation de l'épargne interne en Afrique occidentale, Présence Africaine, Paris, 1969, p.27

    * 47 LEDGERWOOD J., Manuel de micro finance : une perspective institutionnelle et financière, Washington D.C, 1999, P.12

    * 48 Banque Mondiale ; Etude du secteur financier informel au Rwanda, Kigali, 1997, p. 26

    * 49 BNR, Instruction relative aux activités de micro finance des banques et autres établissements financiers, Kigali, 2003, p.28

    * 50 BAHIGIKI, E. , Cours de gestion des coopératives, ULK, Kigali, 2001 - 2002, p.19

    * 51 UWANYIRIJURU J.B., La micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.24

    * 52 UWAGIRIJURU J.B., Institutions de micro finance au Rwanda, Kigali, 2002 p.18

    * 53 KAVUGUZO, K., Bref aperçu de la micro finance au Rwanda, 2004, p.12

    * 54 GRANT. T., Etude sur le secteur de la micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.11

    * 55 UWAGIRIJURU J.B., La micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.29

    * 56 UWAGIRIJURU J.B., Inventaire des institutions de micro finance au Rwanda, Kigali, 2002, p.16

    * 57 KABAYIZA Martin, Manuel de procédure du RIM s.a. , 2004,p.23

    * 58 KABAYIZA Martin, op.cit, 2004,p.26

    * 59 Idem,p.28

    * 60 KABAYIZA Martin,op.cit ,2004,p.14

    * 61 Idem,p.17

    * 62 KABAYIZA Martin,op.cit ,2004,p.24

    * 63 BNR, Instruction relative aux activités de micro finance des banques et autres établissements financiers, Kigali, 2003, p.20

    * 64 NKUNDIYEZE, B.Le rôle du crédit dans le développement du Rwanda, mémoire, UNR, Butare, 2005, p.74

    * 65 KABAYIZA Martin,op.cit ,2004,p.8

    * 66 NKUNDIYEZE,B.op.cit,2005,p.78

    * 67 UWAGIRIJURU J.B., op.cit,2004, p.26

    * 68 UWAGIRIJURU J.B., op.cit,2004, p.19

    * 69UWAGIRIJURU J.B., op.cit, 2002, p. 22

    * 70 René CROTEAU et al. La gestion des coopératives, Montréal, 1975, p.58

    * 71 Idem, p.62

    * 72 PAMEF, Gestion financière des COOPEC, Module E, Québec, 1998, p.36

    * 73 PAMEF, 0p.cit,1998, p. 36

    * 74 Idem, p. 36

    * 75 JERVING, J., Gestion financière à l'intention des gérants des COOPEC, Canada, 1990, p.72

    * 76 PAMEF, op.cit, 1998, p. 37

    * 77 PAMEF, Programme de formation à la gestion des COOPEC, nature et particularité de COOPEC, 1998, p.38

    * 78 Idem, p, 38

    * 79 Idem, p.24

    * 80 RIM s.a, Rapport annuel du RIM s.a agence de Gisenyi, exercice, 2003, 2004, 2005

    * 81 KAVUGIZO K, op. cit.2004, p, 14

    * 82 PARRIENS, G., Techniques statistiques, moyens rationnels ;Dunod, Paris, 1994 ; p. 79

    * 83 PARRIENS, G., op.cit.1994, p.82

    * 84 PARRIENS, G., op.cit.1994, p.83

    * 85 MUCHIELLI ; R. ; Le questionnaire dans l'enquête psychologique ; E.S.F. Paris, 1975, p. 44






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault