4.1.2.4. Discussion des résultats en pots
L'analyse des différents résultats
révèle de l'importance de l'inoculation et de l'apport de P sur
les paramètres microbiologiques et agronomiques de production de soja.
Il ressort de cette rubrique que les sols d'essai sont faiblement fournis en
rhizobiums efficients. Cela s'explique par la quasi absence de nodules au
niveau des plants non inoculés .Mais, il faut noter que cette remarque
varie en fonction du type de sol et du précédent cultural de la
parcelle (Car on note une forte nodulation à Sékou qu'à
Gbowèlè). De l'autre coté, il semblerait que le P joue un
rôle important dans la mobilisation des bactéries présentes
dans le sol et ceci peut se traduire souvent par le développement
racinaire important (forte densité de poils absorbants par unité
de surface) des plants de soja fertilisé au P. La disponibilité
en phosphore assimilable dépendant à son tour du pH explique en
retour les résultats plus ou moins probants obtenus à
Gbowèlè en comparaison à ceux de Sékou.
Par ailleurs, de fortes doses en P ont entraîné
un effet dépressif sur l'activité des champignons mycorhiziens
(car évolue en sens contraire du taux d'infection des mycorhizes) comme
ce fut signalé par plusieurs auteurs (Boukcim et Mousain , 2000 ;
Tsvetkova et Georgiev ,2003). Ce constat est observé au niveau des
traitements fertilisés au P car la carence des sols de l'étude en
cet élément a été aussi noté et corrobore
ainsi la plupart des travaux portant sur la carence des sols tropicaux en
phosphore assimilable (Javaheri et Baudoin, 2001 ; Giller et Dashiell, 2007).
Un apport de Phosphore en cours de culture serait ainsi nécessaire pour
pallier ce problème. Mais, le problème de la disponibilité
de cet engrais aux plants durant leur cycle suivant la source d'apport se
trouve également posé ici. En effet, il a été ainsi
noté que le P naturel (Rock phosphate) se solubilise beaucoup moins et
ne serait pas disponible à la culture en cours. Cette remarque a
été faite grâce aux valeurs présentées par
les différents paramètres sous le Pn en comparaison aux valeurs
obtenues avec les traitements ayant reçu du phosphore artificiel (TSP).
Ces résultats sont similaires à ceux de Tossah (2000) qui signale
que l'effet du phosphore naturel équivalent à celui du TSP
fraîchement appliqué ne s'obtient qu'après trois ans de
culture chez le maïs. Ainsi, en matière de gestion durable des
écosystèmes cultivés, le phosphore naturel
paraîtrait le plus conseillé. Mais, compte tenu du temps qui nous
a été imparti, ce paramètre n'a pas été pris
en compte dans la suite des essais en station et en champs paysans.
Il est aussi important de noter l'action positive de
l'inoculation avec des souches efficientes de Bradyrhizobium d'une part mais
aussi de mettre l'accent sur la quantité à l'apport qui doit
être très élevée (comme le préconise
Boyeldieu, 1991) afin de minimiser d'éventuels compétitions entre
souches (illustration faite sur le substrat de Gbowèlè où
le traitement optimal à présenté une faible nodulation par
rapport à Sékou).
Enfin, des remarques concernant l'effet des rayonnements (car
pots transparents), les dimensions et les différences de densités
des substrats en pots sur la croissance racinaire, l'activité et la
survie des bactéries lors des expérimentations sont aussi des
facteurs à incriminer pour une compréhension plus pointue de
certaines différences observées.
Cette recherche a été de ce fait poursuivie en
station à Sékou (au niveau du site de prélèvement
initial de sol en se basant sur les tendances générales obtenues
auparavant. Mais, les apports du phosphore artificiel ont été
révisés pour déterminer le seuil maximal de nuisance de P
et la dose optimale à appliquer.
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