L'analyse des sources de financement des institutions de microfinance: cas du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)( Télécharger le fichier original )par Mike SHUKURU MWEZI Institut supérieur de management - Master ingénierie financière 2009 |
1.3. Fond propresIls correspondent à la classe 5 du plan de comptes de la BCEAO, et représentent entre 15 et 25% des ressources des IMF. Les fonds propres des institutions de microfinance sénégalaises ont eu une croissance soutenue qui a été estimée à 44% pour la période de 2000 à 2003, ce qui indique une autonomisation progressive des IMF. En effet, une évolution de fond propres supérieur à celle des subventions renseigne sur le progrès faits en faveur d'une meilleur capitalisation et indirectement d'une compétitivité accrue et d'une meilleur capacité à attirer le secteur privé pour acquérir des ressources financières nécessaires. 1.4. Lignes de créditElles sont des accords informels entre une banque et un client précisant le montant maximum de crédit que la banque lui accordera18(*). Elles sont enregistrées au passif du bilan des IMF à la rubrique «opération avec institutions financières assimilées» et constituent environ 10% des ressources des IMF. L'intervention des bailleurs de fonds constituait la principale source de revenu des IMF dans un passé récent. Mais ils ont commencé à se désintéresser du secteur de microfinance, et aujourd'hui le principal défi pour les IMF est de mobiliser de plus en plus de capitaux d'origine privés pour leur financement. La problématique du financement des IMF est d'autant plus d'actualité que ces structures sont passées d'une éthique de «mission» à une approche dominée par la recherche d'une pérennité et de la rentabilité, condition nécessaire pour attirer des investisseurs privées. Au paravent, c'est-à-dire à la naissance des premières expériences de microcrédits, le fonds injectés provenaient presque exclusivement des sources publique et étaient à but non lucratif. Il s'agissait des gouvernements dans le cadre de leurs différents programmes de lutte contre la pauvreté et l'usure des partenaires sociaux ou agences internationales de développement. Cependant, le secteur est entrain de passer vers une logique privée. Pour ce faire, les IMF doivent se doter des capacités à attirer et absorber ce type de financement. La difficulté de ce passage réside dans le fait que pendant longtemps, la ressource était plutôt bon marché et les IMF avaient surtout mis l'accent sur le coté social, et l'allocation de ressources était assujettie à l'atteinte d'objectifs de développement et non de l'optimisation de profit; pourtant, les investisseurs privés sont guidés par la recherche de profit. Leurs engagements envers les IMF constituent de placement à haut risque du fait qu'ils ne maitrisent pas le secteur, son mode de fonctionnement et des délais assez long avant que les IMF ne puisse générer suffisamment de revenus. Néanmoins, avec la commercialisation du secteur de microfinance, l'inclusion des IMF dans le secteur financier formel devient une réalité, dans certain pays ou pour une partie des IMF du moins. De plus en plus, un lien de financement se crée entre les IMF, les banques, les financeurs privés et publics, avec un développement d'une gamme d'outils financiers élargie. * 18 _ Josette et Max PEYRARD, Dictionnaire de finance, Vuibert |
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