CONCLUSION GENERALE
Bien que la migration soit à l'origine de nombreux
facteurs, peu d'études ont révélé les
déterminants environnementaux. C'est pourquoi nous avons
concentré notre objectif qui est d'étudier la contribution de la
dégradation des écosystèmes de mangrove dans la
mobilité des populations insulaires du Gandoul.
Ainsi pour atteindre notre but, nous avons adopté
une méthodologie beaucoup plus qualitative que quantitative. C'est
à travers cette méthode que les villages de Bassoul et de Niodior
sont étudiés.
Cette étude est nécessaire, dans la mesure
où étant zones insulaires, les îles n'ont qu'une ressource
qui est principalement la mangrove. En effet, les enquêtes ont
révélé que les activités permettant aux populations
insulaires de survivre exploitent des ressources associées aux
forêts de palétuviers. La mangrove est dégradée voir
très dépéri dans les villages d'étude à
l'image des autres villages du Gandoul. Ce qui a du coup une influence
négative sur les exploitants des ressources liées aux
écosystèmes de mangroves. Par conséquent, beaucoup de fils
du terroir Niominka, voyant que le rendement de leurs activités baisse
davantage, cherchent des solutions alternatives dont la principale est la
migration.
Toutefois, d'autres personnes ont comme sources de revenus
à partir des activités non halieutiques.
La baisse de la productivité des activités
principales est à l'origine de beaucoup de départs, mais aussi
détermine certaines formes de migration dans les îles comme la
migration saisonnière et permanente.
À cet égard, les zones
fréquentées par les Niominka sont pour la plupart
côtières, mais la majorité des migrants sont des
saisonniers, bien que certains soient plus permanents. La migration est ainsi
l'affaire des jeunes dont la plupart sont des hommes. Par ailleurs, les
migrants sont en majorité mariés avec un niveau d'instruction
très faible. C'est pourquoi la dégradation des forêts de
mangrove détermine en un certain niveau le profil des migrants
Niominka.
Les migrants des îles du Saloum travaillaient
essentiellement dans des secteurs d'exploitation des ressources liées
aux mangroves. C'est pourquoi les pêcheurs sont très mobiles
à la recherche du poisson. La mobilité des transformateurs de
produits halieutiques n'est pas négligeable. Elle est orientée
vers les campements de pêches, mais elles sont de courte durée
allant de 15 jours à 3 mois. Cela devient un enjeu territorial, car
certains campements de pêche qui étaient inhabités au
départ sont devenus des villages suite à l'installation
complète des migrants qui les fréquentent. L'autre enjeu se
trouve au niveau de la distribution du travail dans l'espace, car le dynamisme
des activités halieutique devient faible au niveau des villages
où la ressource se raréfie. Ainsi dans les villages
d'étude, vu que la productivité des activités
d'exploitation des ressources associées aux écosystèmes de
mangroves, la propension à migrer est très importante, mais les
durées probables de migration sont plus significatives chez les
populations de Bassoul.
Donc pour contribuer à la réduction de la
contribution de la dégradation des forêts de mangrove dans la
dynamique migratoire des populations des îles du Saloum, trois axes de
propositions de solutions font l'objet de notre recommandation. C'est d'abord
de gérer de façon rationnelle la mangrove, ensuite d'encadrer les
exploitants de ressources associées à la mangrove et en fin de
sensibiliser sur la migration.
À partir de là, bien que les fils du terroir
Niominka sortent du Gandoul, leur zone constitue un lieu l'accueil d'autres
peuples venant d'horizons différents. Ne serait-il donc pas crucial
d'étudier la contribution de l'immigration dans le processus de
dégradation des écosystèmes de mangrove ?
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