CHAPITRE 7 : LES VILLAGES ETUDIES
I. Le village de Bassoul
Fondé en 1068 par Ndiogou Sarr, le village de
Bassoul est l'un des plus gros villages des îles du Saloum, avec
Dionewar, Niodior qui donnent sur l'océan. En effet sa population est
estimée à 4366 habitants (ANSD, 2010) répartie en 333
ménages. Il est situé au centre des îles du Saloum et il
est entouré de formations de mangroves où le Rhizophora
est dominant. Situé au Nord du Département de Foundiougne,
Région de Fatick, dans l'Arrondissement de Niodior, le village de
Bassoul se trouve dans la communauté rurale du même nom. Il joue
un rôle stratégique au niveau communautaire, car il a une position
centrale et abrite le chef lieu de la collectivité locale avec une
forêt classée de 2400 ha entre le village et Bassar.
A l'instar des autres villages des îles du Saloum,
les activités socio-économiques dans le village de Bassoul sont
exclusivement la pêche qui est l'activité principale des hommes et
la transformation des produits halieutiques qui est généralement
l'activité des femmes. Cependant, certaines activités y sont
pratiquées. Ce sont notamment le transport, l'agriculture et
l'artisanat
II. Le village de
Niodior
Le village de Niodior est situé dans la région
de Fatick. Il est rattaché au Département de Foundiougne. Niodior
est le chef lieu de l'Arrondissement du même nom et compte trois (3)
communautés rurales, dont celle de Dionewar, de Djirnda et celle de
Bassoul. L'île est habitée uniquement de sérères
Niominka, de religion musulmane à 100%. Sa population, actuelle, est
estimée à 5350 habitants, répartie en 404
ménages.
Il fait partie de l'archipel des îles du Saloum.
C'est dans ce milieu amphibie qu'on retrouve le village de Niodior, l'un des
plus importants de l'archipel du point de vue spatial et démographique.
Il partage naturellement avec les autres îles un patrimoine historique et
culturel très riche. Ce sont essentiellement ces aspects qui font de la
zone une grande attraction touristique.
III. La migration dans les villages d'étude
La migration est un phénomène
qui est important dans les îles du Saloum. Cependant, ce fait est
très déterminant dans les villages de Bsaaoul et de Niodior. Le
tableau 7.1 nous montre les proportions à différents niveau au
sein des localités.
Tableau 7.1 : Taux moyen de
migration dans les villages de Bassoul et de Niodior
Taux de migration moyen
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Bassoul
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Niodior
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Taux de migration moyen/ménage (%)
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40%
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17,14%
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Taux moyen d'émigration masculine/ménage
(%)
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51%
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45,68%
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Taux moyen d'émigration
féminine/ménage (%)
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27%
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25,44%
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Taux d'émigration pêcheurs (%)
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67%
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55,17%
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Taux d'émigration cueilleuse femme transformatrice
de fruits de mer (%)
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71%
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4,34%
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Source : Enquête mémoire-M Sarr
2010
L'émigration semble plus importante dans le village
de Bassoul, 27% des femmes sont mobiles. Elle est aussi importante chez les
pêcheurs que chez les transformateurs de produits halieutiques.
A Bassoul, les femmes sont très mobiles, mais les
déplacements ne se font pas sur de longue distance. Les zones d'accueil
sont généralement les villages proches, qui constituent des
villages de campagnes. Ces activités y sont menées pendant un
certains nombres de jours ou de mois. Ensuite il est toujours prévu des
périodes de retour au village.
La mobilité des femmes à Niodior est beaucoup
plus orientée vers les centres urbains. Il n'y a plus de campagnes
voisines du village, c'est ce qui fait que les femmes qui sortent du village
vont de façon générale dans les villes. Mais elles sont
essentiellement des jeunes filles. Dans ce village seule les 4,34% des
transformateurs de produits halieutiques émigrent, le restent pratiquent
leurs activités sur place. La migration des pêcheurs est
très importante à Niodior avec un taux de 87%.
Alors qu'à Bassoul, les jeunes filles bougent, les
dames aussi se déplacent très souvent vers les îles de
campagne. Ainsi les activités de transformations des ressources
halieutiques sont l'occupation de ces femmes dans ces îles.
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