II.1.4.2 Rapport Harmoniques/Bruit
Le rapport harmoniques/bruit (H/N) indique la proportion de
bruit dans le signal acoustique. Il est considéré comme un bon
prédicteur de la perception d'un souffle. De plus, sa valeur est
proportionnelle au degré de dysphonie. Cependant, il n'est
généralement pathologique que dans les dysphonies
sévères.
Dans notre recherche, plus de 80% des sujets ont un rapport
harmoniques/bruit normal comme indiqué dans les tableaux ci-dessous. Ces
résultats confirment le fait que les dysphonies, observées chez
la plupart des sujets de notre expérimentation, sont des dysphonies
légères.
H/N
|
normal
|
pathologique
|
homme
|
10
|
3
|
femme
|
23
|
4
|
total
|
33
|
7
|
H/N %
|
normal
|
pathologique
|
homme
|
76,92
|
23,08
|
femme
|
85,19
|
14,81
|
total
|
82,5
|
17,5
|
rapport harmoniques/bruit: distribution du nombre de sujets
Rapport harmoniques/bruit: distribution des sujets masculins
Rapport harmoniques/bruit: distribution des sujets féminins
Rapport harmoniques/bruit: distribution du nombre total de
sujets
II.1.5 Conclusions et limites de l'analyse
vocale objective
Au terme de cette partie, consacrée à l'analyse
objective de la voix des 40 sujets présentant des troubles
musculo-squelettiques, retenons que:
-la plupart des sujets présentent une dysphonie. Et
même si celle-ci est légère pour plus de la moitié
de notre population, elle est moyenne à sévère pour plus
du tiers des patients enregistrés. Notre première
hypothèse, d'une répercussion des troubles musculo-squelettiques
sur les qualités acoustiques de la voix, est donc
vérifiée.
-plus de la moitié des sujets a réalisé
un Temps Maximum de Phonation inférieur à la moyenne normale.
Ceci suggère la présence de troubles de la coordination
pneumophonique chez les sujets ayant des troubles posturaux.
Toutefois, l'analyse vocale objective présente certaines
limites, notamment concernant l'enregistrement.
En effet, nous avons pu remarquer que certains sujets
n'étaient pas à leur aise face au microphone. De plus, le fait de
se savoir enregistré a pu, pour certains patients, induire une relative
inhibition ainsi que des tensions (psychiques et musculaires). Ces
différents éléments ont pu avoir des répercussions
sur les qualités acoustiques de la voix des sujets.
Par ailleurs, et malgré nos consignes de positionnement
par rapport au micro, nous avons pu observer des variations posturales au cours
des enregistrements. Ainsi, la plupart des sujets vocalisaient le premier
« a > en se tenant droit, bien face au microphone, mais s'affaissaient
au fur et à mesure du déroulement des épreuves. Il
eût été possible de répéter les consignes
« tenez vous le plus naturellement possible; parlez face au micro >.
Cependant, nous pouvons nous interroger sur ce qu'était la posture
« la plus naturelle >. Etait-ce celle dans laquelle les sujets se
trouvaient à la fin de l'expérimentation, ou alors celle, parfois
rigide, observée lors de la production du premier /a/? Nous aurions
également pu régler la position du microphone entre chacune des
épreuves, mais cela aurait sans doute induit un changement de posture de
la part du sujet. En outre, les mêmes remarques peuvent être
formulées à l'encontre de la consigne « évitez de
tendre le cou vers le micro >. Ainsi, celle-ci n'était le plus
souvent respectée que lors de la production du premier « a >
(quand elle l'était).
Enfin, bien que le jitter, le shimmer et le rapport
harmoniques/bruit signent la présence de dysphonies
sévères, il semblerait que les mécanismes de vibrations
glottiques sous-jacents auraient mérité plus de temps de notre
part pour pouvoir les employer à leur juste valeur.
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