II.1.3 Shimmer
Le shimmer reflète les variations d'intensité de
la voix à court terme. Dans notre population, neuf sujets ont un shimmer
pathologique. Cette proportion n'est pas significative de la présence
d'un trouble de l'intensité vocale parmi les sujets de notre
étude (cf tableaux et graphiques ci-après).
Shimmer dB
|
normal
|
pathologique
|
homme
|
9
|
4
|
femme
|
22
|
5
|
total
|
31
|
9
|
Shimmer dB %
|
normal
|
pathologique
|
homme
|
69,23
|
30,77
|
femme
|
81,48
|
18,52
|
total
|
77,5
|
22,5
|
shimmer: distribution des sujets
Shimmer: distribution des sujets masculins Shimmer: distribution
des sujets féminins
Toutefois, l'intensité, donc le shimmer, dépend
en partie de la pression sousglottique. Or, le TMP, indicateur de l'efficience
de la pression sous-glottique lors de la phonation, est significativement
pathologique au sein de notre population (60%). La supériorité du
nombre de sujets avec un shimmer pathologique (9), comparativement au nombre de
sujets avec un jitter pathologique (1), confirme les résultats relatifs
au TMP. Ces derniers suggéraient l'existence d'une mauvaise coordination
pneumophonique et/ou d'une mauvaise gestion du souffle phonatoire par la
majeure partie des sujets de cette étude.
En outre, la mise en parallèle des données des
variations à court terme de la vibration glottique (jitter et shimmer)
rejoint les dernières études publiées, d'après
lesquelles il est regrettable que le shimmer ait été si peu
étudié jusqu'à présent, car il semblerait
d'avantage corrélé à la pathologie vocale que le jitter.
Cependant, dans notre population, deux sujets ont un shimmer pathologique alors
que leur dysphonie est de type 1. Néanmoins, il est probable que le
shimmer soit d'avantage corrélé à des dysphonies
dysfonctionnelles compliquées qu'à des dysphonies
dysfonctionnelle simples, comme le suggère l'échelle de Von
Lenden et Koike, qui différencient les voix normales, des voix avec
nodules ou autre altération laryngée sévère.
La principale limite à l'analyse de l'intensité
de la voix dans cette étude provient du fait que nous n'avons pas
testé la voix d'appel. En effet, celle-ci donne un aperçu, en
terme d'intensité, des possibilités de la voix d'une personne.
Lors d'une dysphonie, la voix d'appel est souvent altérée.
Cependant, nous ne voulions pas surcharger outre mesure, notre protocole
d'expérimentations en multipliant les épreuves, de sorte que la
durée de passation reste raisonnable. De plus, cliniquement, de nombreux
orthophonistes ont remarqué que certains patients dysphoniques ne
présentaient pas d'ascension laryngée, normale lors de la voix
d'appel. Ces patients produiraient donc une voix d'appel d'intensité
normale, mais par un mécanisme pouvant s'apparenter à celui du
forçage vocal.
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