Ministère de l'enseignement supérieur
République de Côte d'Ivoire
Et de la Recherche Scientifique ~~~~~~.
Union-Discipline-Travail.
Université de Cocody Abidjan
.~~~~~.
UFR SEG/CIRES
~~~~~
Programme GPE
L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE : CAS DE LA
COTE D'IVOIRE
HAUTES ETUDES EN GESTION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Réalisé par: Sous la direction de :
KOEBA Mahomed -PR SEKA Pierre Roche
Auditeur GPE 11 Doyen UFR-SEG
-M. GNANMIEN Kadjo Directeur du Plan
Juillet 2010
THE AFRICAN CAPACITY BULDING FOUNDATION
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE BOULEVARD LATRILLE, PRES DU LYCEE CLASSIQUE 08 BP 1295 ABIDJAN
08, Tél.22 48 62 12 FAX : 22 48 82 84
DEDICACE
A ma fille chérie KOEBA Chirine Hafida
REMERCIEMENTS
Aux termes de cette étude, nous tenons à adresser
notre gratitude à la direction du programme GPE et à l'ensemble
des formateurs du programme.
Nous remercions particulièrement :
+ Professeur SEKA Pierre Roche, l'encadreur du
mémoire + Monsieur GNANMIEN Kadjo, le Directeur du Plan
;
+ Monsieur N'DRI Kouakou, le Sous Directeur du
Plan + Et la communauté Burkinabé de la
promotion GPE11.
iii
RESUME
Cette étude consiste à analyser l'effet de
l'Aide Publique au Développement (APD) sur la pauvreté en
Côte d'ivoire, au regard de la croissance de l'incidence
de la pauvreté et la controverse qui entoure de nos jours cette
forme de financement de l'économie ivoirienne.
L'analyse descriptive a montré que l'aide publique au
développement de la Côte d'ivoire a eu plusieurs composantes et
plusieurs sources, mais elle a connu une baisse considérable suite
à la crise sociopolitique que connaît le pays depuis septembre
2002. Cette situation n'a pas permis certainement jà l'APD d'atteindre
le volume escompté par les autorités et nécessaire pour
assurer une croissance, même si en 2009 l'on a constaté son
augmentation. Par ailleurs, l'analyse descriptive révèle que la
pauvreté depuis 1993 n'a fait que s'aggraver. Elle est passée de
18,6% de la population à 48,9% en 2008, soit un ivoirien sur deux est
frappé par la pauvreté en 2008.
L'analyse économétrique a été
utilisée pour apprécier l'effet de l'APD sur la réduction
de la pauvreté. Pour ce faire, il a été mis en relation,
l'APD et l'indice de développement (IDH). Cette analyse
économétrique a consisté à faire un certain nombre
de tests économétriques, notamment l'estimation d'un
modèle VAR, l'analyse impulsionnelle, la décomposition de la
variance, les tests sur les résidus. A l'issue des tests
économétriques appliqués au cas ivoirien, les
résultats suivants on été obtenus.
L'estimation du modèle VAR montre que L'APD est
liée positivement à l'IDH, affirmant ainsi l'hypothèse de
départ.
L'analyse impulsionnelle a révélé qu'un
choc sur l'APD a un effet non seulement sur l'IDH, mais aussi sur l'ensemble
des autres variables. L'effet du choc de l'APD sur IDH s'inscrit dans la
durée. Par ailleurs, l'impact de l'APD sur l'IDH est conforté par
les résultats de la décomposition de la variance qui montrent une
influence importante de l'APD sur l'IDH.
Cette relation positive entre l'IDH et l'APD qu'affichent les
résultats du modèle vient confirmer la position prise par
certains auteurs à l'égard de l'APD quand à sa
capacité à lutter contre la pauvreté dans les pays en voie
développement en général, lorsqu'elle est surtout
accompagnée d'une bonne gouvernance.
Compte tenu des résultats de l'étude, un certain
nombre de recommandations ont été formulées pour un effet
substantiel sur la lutte contre la pauvreté en Côte d'ivoire.
Sigles et abréviations
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de
Développement
CAD : Comité d'Aide au
Développement
CEE (UE) : Communauté Economique des
Etats (Union Européenne)
DSRP : Document de la Stratégie de
Réduction de la pauvreté
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FMI : Fond Monétaire International
GPE : G estion de la Politique Economique
IDH : Ind ice de Développement Humain
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
iv
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
V
Liste des graphiques
Figure 1: Composante De L'apd Entre 1990- 2009 16
Figure 2: Evolution Globale De L'APD (en milliards de FCFA) Entre
1990-2009 17
Figure 3: Evolution de l'APD par nature 18
Figure 4: Répartition de l'APD par secteur de 1990-2009
19
Figure 5: Contribution de l'APD au PIB par année 20
Figure 6: Evolution de l'incidence de la pauvreté de 1993-
2008 22
Liste des tableaux
Tableau 1: Analyse De Corrélation Entre Les Variables
25
tableau 2: Résumé des tests de stationnarité
26
Tableau 3: Retard optimal selon les critères d'information
26
Tableau 4: Extrait des résultats de test de
causalité de l'annexe 8 27
vi
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I: FONDEMENTS THEORIQUES 6
CHAPITRE II: ANALYSE DE L'APD ET DE L'EVOLUTION DE LA PAUVRETE EN
COTE D'IVOIRE 14
CHAPITRE III : L'EFFET DE L'APD SUR L'IDH : UNE ANALYSE
ECONOMETRIQUE
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 31
Bibliographie 33
ANNEXES vii
Table des matières xx
INTRODUCTION GENERALE
1-Contexte et problématique
Les pays africains accédant aux indépendances
dans les années 1960, se voient confier la destinée de leurs
Etats. C'est parmi tant d'autres responsabilités, l'appropriation des
africains eux-mêmes de leur politique économique. Ils sont
désormais donc les responsables de leur futur désiré.
Animés par l'esprit nationaliste, les nouveaux dirigeants africains vont
oeuvrer tous à asseoir leur économie. Ils se lancent donc dans
des grands projets d'investissement, notamment la construction d'habitats et
des routes, la création des sociétés d'Etat~En somme, on
assiste à la réalisation d'un ensemble d'objectifs de croissance
accélérée qui nécessite la mise en place des
investissements en infrastructures. En dépit de leur bonne
volonté, force est de reconnaître que tout ce chapelet de projets
ne sera réalisable qu'avec des ressources financières
conséquentes. La question du financement de ces projets se pose aux
Etats africains. Ils vont dans leur grande majorité alors se tourner
vers l'extérieur pour le financement de leurs projets. Comme le plan
Marshall1 en Europe, les africains bénéficient des
sommes importantes de l'extérieur pour assurer la construction de leurs
économies.
Cela a suscité de grands espoirs dans de nombreux pays
dans la première décennie des indépendances. Un pays comme
la Côte d'Ivoire a enregistré à cette période une
croissance économique à deux chiffres, avec un niveau
infrastructurel acceptable. C'était la période dite du «
miracle économique ivoirien ». Cependant, il ne faut pas manquer de
noter que cette période (les années 1970) était aussi
marquée par un niveau intéressant des cours des produits
agricoles (cacao et café) qui ont contribué substantiellement au
miracle ivoirien.
Les années 80 sont marquées par le début
des crises économiques récurrentes en Afrique. On assiste
à une croissance économique trop faible des pays d'Afrique
subsahariens, accompagnée de la faiblesse des revenus, qui ne leur
permet pas de dégager des capacités financières
suffisantes pour un développement. Le besoin de financement devient
criard. Le recours aux capitaux extérieurs s'avère plus que
1
1 Plan annoncé par le général Marshall le 5
juin 1947 après la deuxième guerre mondiale pour permettre la
reconstruction de l'Europe par l'obtention de dons
nécessaire pour le financement des économies.
Les pays vont donc faire appel aux bailleurs de fonds. C'est ainsi que dans la
majorité des cas, les pays ont pu bénéficier, au titre de
l'aide publique au développement (APD), des appuis du Fond
Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et d'autres
partenaires. Les aides étaient destinées essentiellement soit
à combler des déficits budgétaires devenus chroniques,
résoudre des problèmes alimentaires ou de santé et bien
d'autres. Ces aides sont le plus souvent conditionnées par la mise en
oeuvre de politique économique. Elles sont souvent qualifiées
d'« aides liées » lorsqu'elles sont subordonnées
à des achats aux pays qui les accordent. Aussi faut-il noter que les
aides proviennent de plus en plus des Organisations Non Gouvernementales qui
souvent interviennent directement au profit des populations.
En progression dans les années 80, les montants
alloués à l'aide n'ont cessé de se réduire pendant
les années 90, même si ce mouvement s'est stabilisé au
début des années 2000 (Komon, 2005). Cette tendance à la
baisse s'explique par certains facteurs. Dans les pays donateurs, certaines
opinions demandent la suppression de l'aide parce qu'elle est jugée
inefficace. Dans les pays bénéficiaires, la baisse de l'aide
s'explique par le fait que son octroi est de plus en plus soumis à un
nombre impressionnant de contraintes et d'exigences des bailleurs qui poussent
les pays concernés à en réduire la demande. Il s'agit,
notamment, des conditions de bonne gouvernance. Cette dernière vision
est partagée par de nombreux auteurs avertis2 de
l'économie du développement qui font une rétrospection sur
l'évolution des économies et les appuis financiers reçus,
comparativement à d'autres économies, notamment les pays
asiatiques et l'Amérique du sud où l'amélioration de
niveau économique permet de faire un lien avec une bonne gestion de ces
fonds alloués à ces Etats.
En effet, en 1991, chaque africain recevait en moyenne 40
dollars pour 10 dollars au sud-américain et 5 dollars à
l'asiatique .De nos jours, 40% de l'aide publique au développement est
destiné à l'Afrique contre 10% pour l'Amérique latine et
12% pour l'Asie de l'Est. En Afrique, l'aide a connu une augmentation
continuelle à la mesure des échecs de la politique de
développement. Pendant que l'Asie enregistre des résultats
probants en termes de développement.
2
2 Burnside et Dollar, (2000) affirment que l'aide n'est utile
et efficace que dans les pays à faibles revenus qui
pratiquent de bonnes politiques économiques et disposent d'institutions
de qualité
Il faut rappeler qu'en 1960, économiquement, le poids
du Ghana et de la Corée du Sud était identique (le Produit
National Brut de ces deux pays se situait à 230 dollars
américains. En 1992, celui du Ghana n'avait guère
évolué (345 dollars américains) alors que celui de la
Corée du Sud avait atteint 5200 dollars américains. Ce quasi
statuquo de la situation économique du Ghana est l'image de la plupart
des pays africains. Face à cela, on est en droit de penser que l'aide
internationale n'a donc pas profité à l'Afrique en quête de
son décollage économique. Cette situation des Etats africains,
est attribuée par de nombreux africains à la mauvaise utilisation
des ressources. A ce sujet, la sociologue camerounaise Axelle Kabou dira «
l'argent disponible dans les années 1970 a été
dépensé n'importe comment ». Dans la plupart des pays de
l'Afrique au Sud du Sahara, force est de constater que les fonds provenant de
l'aide ont souvent été gérés par des organisations
bureaucratiques hypertrophiées, et peu soucieuses des principes
économiques élémentaires. Dans un tel contexte, il est
difficile d'apprécier l'apport réel de l'aide qui reste
influencé par des pratiques inadéquates.
La Côte d'Ivoire, à l'instar des pays de la sous
région a bénéficié de ces appuis financiers que
constitue l'aide publique au développement. Cette aide accompagne la
Côte d'Ivoire dans la mise en oeuvre de ses politiques de
développement. En effet, l'Etat ivoirien devant les difficultés
financières et poussée par la volonté d'assurer le
développement, n'a cessé de solliciter les financements
extérieurs à travers l'aide publique au développement.
Après les programmes d'ajustement structurel, qui ont
occasionné le recentrage du rôle de l'Etat à travers des
politiques telles que les privatisations des sociétés d'Etat, il
est désormais question de lutter contre la pauvreté. Les
institutions de Brettons woods et les autres partenaires techniques et
financiers dans leur ensemble, s'étant rendu compte des limites des
politiques d'ajustement, ont désormais orienté leurs aides pour
des politiques ciblées sur la réduction de la pauvreté. En
fait, la prise de conscience du problème de la pauvreté dans les
pays en développement est l'aboutissement d'un long processus de
maturation initié dès la fin des années quatre-vingt. Les
Nations Unies, notamment l'UNICEF et le PNUD, qui ont mis en avant les
conséquences sociales des politiques d'ajustement structurel, ont
joué un rôle précurseur dans ce domaine. La Banque Mondiale
a accompagné ce mouvement progressif de recentrage des politiques de
développement sur la
question de la pauvreté. Il s'agit de mener des actions
allant dans le sens d'un accès plus facile aux services sociaux de base,
en faveur de la population et aussi de relever le niveau de leurs revenus.
Ainsi a-t-on qualifié l'aide d'« aide à visage humain
». C'est une aide qui se préoccupe de plus en plus du bien-etre de
l'Homme. Pour ce faire, en 2000 des objectifs appelés les «
objectifs du millénaire pour le développement3
» sont fixés pour orienter l'APD jusqu'en 2015.
En Côte d'Ivoire, la proportion des pauvres ne fait que
s'amplifier au fil du temps, malgré les différents appuis
financiers reçus cet effet. Cet état des faits se manifeste par
la persistance des inégalités de niveau de vie de la population,
notamment la difficulté d'accès aux secteurs sociaux de base pour
une frange de la population. Hormis la période 2002 à 2006,
où la Côte d'ivoire a vu ses appuis diminuer substantiellement,
elle a continué à bénéficier l'APD pour booster son
économie et réduire ainsi la pauvreté4. La
persistance de la pauvreté en dépit des multiples efforts
financiers consentis par les partenaires techniques et financiers, amène
à s'interroger sur la pertinence de l'aide. Autrement dit l'aide
est-elle réellement à mesure de réduire la pauvreté
? Son action sur la pauvreté serait-elle inhibée par certaines
pratiques inadéquates? Pour donner quelques éléments de
réponse à une telle préoccupation, il s'avère utile
de formuler le sujet suivant : « Aide Publique au
Développement et lutte contre la pauvreté : cas de la
&(16,11311YRiL6 ».
2- Intérêt de l'étude
Au sujet de l'aide publique au développement (APD),
plusieurs études ont certes fait le tour de la question. Ces
études, pour ce qui concerne la Côte d'ivoire se sont le plus
souvent appesanties à établir le lien entre l'APD et la
croissance économique qui n'assure pas forcement la réduction de
la pauvreté. Il faut noter que la croissance économique qui
garantit la réduction de la pauvreté est celle qui est
accompagnée d'un politique de redistribution de revenus. Au-delà
cet aspect, une autre étude n'est jamais de trop, pour plusieurs
raisons. Tout d'abord la lutte contre pauvreté est actuellement au
centre de toute politique économique, vue son ampleur. Ensuite, le
3
Les objectifs sont au nombre de huit : réduire
l'extr~me pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour
tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des
femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la
santé maternelle, combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres
maladies, préserver l'environnement et mettre en place un partenariat
mondial pour le développement.
4
4 Le dernier acte majeur en faveur de la lutte
contre la pauvreté en Côte d'Ivoire est l'obtention en 2009, du
point de décision de l'initiative Pays Pauvres Très
Endettés et qui va procurer une somme de près de 115 milliards de
FCFA dans les caisses de l'Etat de Côte d'Ivoire. Ce sera de l'argent
frais non remboursable qui devra aider à relancer l'économie
ivoirienne. Surtout les entreprises privées. Cela va aider à
créer des emplois.
débat sur l'APD ne finit pas de susciter de vifs
questionnements sur son efficacité en Afrique. En fin, cette
étude par sa démarche quantitative (analyse
économétrique) vient contribuer à enrichir et actualiser
la littérature sur l'éventuel rôle que L'APD pourrait jouer
dans l'amélioration du bien être de la population ivoirienne.
En somme, face à la pauvreté grandissante de la
population en dépit du volume de l'APD, une étude sur l'apport de
l'APD à la lutte contre la pauvreté en Côte d'ivoire, doit
intéresser plus d'un.
3- Objectif de l'étude
L'objectif général de l'étude est
d'analyser et d'apprécier l'aide publique au développement en
termes de contribution à la réduction de la pauvreté en
Côte d'Ivoire. Il s'agit spécifiquement :
1' d'analyser les composantes de l'APD ;
1' d'analyser l'évolution de l'APD ;
1' d'analyser le lien entre la pauvreté et l'APD.
Il faut pour ce faire, formuler des hypothèses
4- Hypothèses
La fixation de ces objectifs conduit à émettre les
hypothèses suivantes : 1' H1 : l'APD améliore le
bien-être de la population ivoirienne ,
1' H2 : une allocation optimale de l'APD
accélère le processus de réduction de la
pauvreté.
L'élaboration de ce travail ne sera
appréciée sans la mise en place d'une démarche,
d'où l'option d'une méthodologie de travail.
5- Méthodologie
La présente étude se base essentiellement sur
une recherche documentaire. Pour ce faire, il a été
collecté des données secondaires émanant d'institutions
nationale et internationale sur l'aide publique au développement et
aussi sur la pauvreté en Côte d'Ivoire.
Après le traitement des données, il sera
question de faire les analyses de résultats des modèles
économétriques qui permettront de tirer une conclusion et faire
des recommandations.
6
Le travail s'est articulé autour de trois chapitres comme
suit : + CHAPITRE I : FONDEMENTS THEORIQUES
Il s'agit dans ce chapitre de pouvoir cerner les concepts
relatifs à cette présente réflexion et d'énoncer
quelques fondements en la matière.
+ CHAPITRE II : ANALYSE DE L'APD ET L'EVOLUTION DE LA
PAUVRETE EN COTE D'IVOIRE
Il s'agira de voir l'évolution de l'APD, ses
différentes composantes et l'évolution de la pauvreté en
Côte d'ivoire.
+ CHAPITRE III: L'APD ET L'EVOLUTION L'IDH EN COTE
D'IVOIRE : ANALYSE ECONOMETRIQUE
Il s'agit des analyses suivies des interprétations de
la corrélation qui existe entre l'APD et l'indice de
développement humain, Ce qui permet de pouvoir apprécier la
capacité de l'APD à lutter contre la pauvreté en
Côte d'ivoire.
CHAPITRE I: FONDEMENTS THEORIQUES
7
Il s'agit dans ce chapitre de faire un tour d'horizon sur les
définitions pour se familiariser aux différents concepts qui
seront développés dans les prochains chapitres. Aussi, il sera
passé en revue les différentes réflexions, les analyses et
les controverses des auteurs sur l'aide publique au développement.
I-1 Définitions et fondements théoriques de
L'APD
I-1-1 Définition et importance de l'Aide au
Développement
L'aide internationale est l'ensemble des ressources, publiques
ou privées, transférées à l'échelle
internationale, dans le but de favoriser le progrès économique et
social des pays bénéficiaires.
Le concept « Aide Publique au Développement »
peut être appréhendé comme tous les apports de ressources
qui sont fournis par les pays développés ou les institutions
internationales aux pays en voie de développement. Ces aides
émanent d'organismes publics, y compris les Etats et les
collectivités locales, ou d'organismes agissant pour le compte
d'organismes publics.
L'Institut pour le Développement Durable,
définit l'APD comme étant le budget alloué à la
coopération au développement par les vingt deux (22) pays du
Comité d'Aide au Développement (CAD) suivant trois canaux de
distribution : la coopération bilatérale directe, la
coopération bilatérale indirecte et la coopération
multilatérale5.
Il faut noter qu'aux côtés des acteurs
étatiques, on trouve, de plus en plus, des collectivités locales
au titre de la « coopération décentralisée » et
des acteurs privés (organisations non gouvernementales (ONG),
fondations). Ces derniers entrent en contact direct avec les populations
à travers des organisations de la société civile ou
élus locaux.
L'importance théorique de l'APD pour une
économie en besoin de financement remonte aux travaux sur le « big
push » de Rosenstein-Rodan6. Cet auteur souligne en substance
que des apports massifs en capitaux extérieurs doivent permettre aux
pays pauvres de financer leurs investissements et de brûler des
étapes préalables au décollage. L'idée clé
est qu'il faut réaliser, de façon simultanée, un grand
nombre d'industries qui se tiennent mutuellement par leurs clientèles,
de telle sorte que la demande existe et soit suffisante. L'Etat y assure non
seulement la
5 L'aide publique au développement (APD) comprend, selon
la définition du Comité d'aide au développement (CAD) de
l'OCDE, les dons et les prêts préférentiels prévus
au budget et transférés des pays développés vers
les pays en voie de développement
6Source: Malam Maman NAFIOU, Impact de l'aide
publique au développement sur la croissance économique du
Niger
8
promotion des industries, mais doit aussi faire en sorte que
l'économie dans son ensemble profite des effets externes. Toutefois,
Nurske (1953) nuance en soulignant le risque de voir l'aide
détournée vers la consommation au lieu de la production. Plus
tard, Hirschman (1964) émet des doutes sur la possibilité de
développer une économie au moyen d'investissements massifs et
simultanés étrangers dans tous les secteurs, sans
améliorer les qualifications des populations. Il soulève à
ce niveau le faible impact des capitaux étrangers sur la croissance
économique si le nombre de personnes qualifiées du pays
aidé est insuffisant. Il met l'accent sur la croissance
déséquilibrée, car pour lui, l'aide extérieure
accroît les investissements et la capacité de production. Si
l'économie se développe pour employer suffisamment cette
capacité, le revenu supplémentaire créé par la
hausse de cette capacité va entraîner une augmentation de
l'épargne, et par conséquent de nouveaux investissements. Par
ailleurs, un autre apport théorique a été celui de Harrod
(1939, 1942) et Domar (1946). Pour ces auteurs, l'APD accroît
l'investissement et à la suite la croissance économique.
Dans leur analyse, lorsque l'épargne intérieure
est insuffisante, on est à mesure de déduire le montant
d'épargne étrangère nécessaire pour atteindre un
taux d'investissement compatible avec le taux de croissance
désiré. Le retard d'un pays s'explique par une insuffisance de
capital et le rattrapage est bien possible. Ces premiers travaux
considéraient la possibilité de rattrapage et acceptaient les
hypothèses d'analyse néoclassique, notamment l'hypothèse
de rendements décroissants du capital et un progrès technique
exogène.
En définitive, l'objectif assigné à l'APD
est d'accompagner les pays en voie de développement dans le financement
des investissements publics en l'occurrence les infrastructures. De ce point de
vu, l'APD complète une épargne locale qui du reste est
insuffisante pour soutenir l'effort d'équipement, base de la promotion
du développement
I-1-2 Critiques de quelques auteurs sur l'APD
Plusieurs contributions vont accepter l'hypothèse de
rendement croissant du capital et d'un progrès technique
endogène. Elles conditionnent l'efficacité de l'aide à la
bonne gouvernance et aux institutions saines. Les pays aidés doivent
alors avoir de bonnes institutions pour que l'aide améliore le
bien-être de leurs populations. D'une manière
générale, les nouvelles approches (Banque Mondiale, 1998 ;
Svensson,
1999 ; Burnside et Dollar, 1997, 2000 ; Kaufmann et al, 2003 ;
Jacquet, 2006) insistent sur les problèmes d'appropriation, de
sélectivité, de la bonne gouvernance et de durabilité de
l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau de la
gouvernance et des politiques nationales.
I-2 Définitions du concept « Pauvreté
»
La pauvreté est un concept multidimensionnel, elle
revêt plusieurs approches (Pauvreté de potentialités ou de
« capacités, Pauvreté des conditions de vie ou «
d'existence et Pauvreté économique. Toutes ces approches
renvoient à l'idée de manque ou de privation, tant physiologique
que sociale, du bien être de l'être humain.
La pauvreté monétaire par exemple exprime
l'Insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante
(expression d'un niveau de bien-être trop faible). Sa mesure s'appuie
soit sur le revenu, soit sur la consommation, traduite en valeur
monétaire. On définit un seuil monétaire (ligne de
pauvreté) en deçà duquel on est considéré
comme pauvre (mode de calcul en annexe 9).
Au delà de l'aspect monétaire, la
pauvreté peut s'exprimer à travers les difficultés
d'accès aux services sociaux de base. L'accès aux services
sociaux se résume généralement à l'accès
à l'éducation à la santé et à l'eau potable.
Aussi Il est important de souligner que la pauvreté peut se manifester
autrement tel le manque de liberté, l'exclusion sociale etc.
I-3 Mesures de lutte contre la pauvreté
La lutte contre la pauvreté est un objectif important
de la politique économique. Les économistes du
développement ont cependant souvent des approches différentes.
Ainsi, des débats sur les mesures de lutte contre la pauvreté,
trois principales approchent se dégagent selon Vero (2003) :
· Rawls (1971) défend qu'il est question d'offrir
aux individus certaines ressources de base qu'il appelle « biens premiers
sociaux ». Chacun devra ensuite utiliser ces ressources selon ses
préférences. Il faudrait donc à travers les politiques
chercher à établir une équité dans la
détention des « biens premiers ».
· Sen (1985) soutient également l'idée
d'égalité mais cette égalité doit plutôt
porter sur les opportunités réelles de fonctionnement qu'il
qualifie de « capabilités de base ». Ainsi selon Sen,
l'évaluation du bien-être et donc de la pauvreté repose
sur
10
une base d'informations des capabilités de base. La
conception de la pauvreté relève alors d'un manque
d'opportunités réelles de fonctionnement.
· Fleurbaey (1995) en restant dans la logique
d'égalité, se focalise sur les réalisations de certaines
actions jugées pertinentes pour apprécier le niveau de
pauvreté. Pour lui, la lutte contre la pauvreté passe
nécessairement par la création de conditions favorables à
ces réalisations pour l'ensemble de la population.
Ces trois approches suggèrent que les individus
puissent être responsabilisés pour être en mesure de se
prendre en charge.
I-4 Efficacité de l'Aide en termes de
réduction de la pauvreté
Longtemps le débat sur l'efficacité de l'aide
s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. De plus en
plus la relation entre l'aide et la réduction de la pauvreté
revêt une grande importance.
Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de
la pauvreté, certains auteurs ont évoqué son impact sur la
croissance économique Selon eux, si l'aide contribue à la
croissance et que la croissance contribue à la réduction de la
pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la pauvreté.
Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas
d'effet direct sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement
par la croissance. Cette approche est remise en cause par les résultats
d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de l'aide
sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect
qui passe par d'autres canaux que celui de la croissance. Ainsi par exemple,
Burnside et Dollar (1998) analysent l'effet de l'aide sur la baisse de la
mortalité infantile, un indicateur de bien être des populations
très fortement corrélé aux niveaux de pauvreté et
dont les données sont disponibles pour de nombreux pays. Leur
étude économétrique suggère que dans un bon
environnement de politiques économiques, l'aide permet de réduire
la mortalité infantile7. Gomanee et al. (2003)
mettent en évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de
développement humain et sur la réduction de la mortalité
infantile, effet qui passe par le financement de dépenses publiques
favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que des
résultats sensiblement différents ont été mis en
évidence par Mosley et al. (1987) et Boone
7 Toutefois, l'analyse de Hudson et Mosley (2001)
suggère au contraire que la contribution marginale de l'aide a la
réduction de la mortalité infantile est plus importante dans un
mauvais environnement de politiques économiques.
(1996), dont les analyses économétriques
suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la mortalité infantile.
Enfin, Kosack (2003) souligne que l'aide n'a d'effet sur l'indicateur de
développement humain que dans les régimes
démocratiques.
En définitive, l'on retient de ce qui
précède que les auteurs s'accordent dans une moindre mesure
l'impact positif de l'aide sur la réduction de la pauvreté,
même si cela n'est pas direct et exige qu'il y ait une bonne
gouvernance.
I-4-1 Aide et la géographie dans la lutte contre la
pauvreté
Collier et Dollar (2001, 2002) développent un
modèle d'allocation d'aide dont l'objectif est de maximiser la
réduction de la pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux
idées : (i) l'aide a un effet positif sur la croissance dans les pays
ayant mis en place de bonnes politiques économiques (Burnside et Dollar,
1997, 2000) ; et (ii) la croissance entraîne une réduction de la
pauvreté (Ravallion et Chen, 1997 ; Dollar et Kraay, 2000). Le coeur de
leur analyse réside alors dans l'idée suivante : « pour
maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait etre
allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et
de bonnes politiques économiques » (Collier et Dollar, 2002 :
1482).
L'allocation géographique de l'aide qui permet de
maximiser la réduction de la pauvreté est identifiée par
les auteurs en égalisant, pour tous les pays receveurs, le nombre de
personnes sortant de la pauvreté grace à un dollar
supplémentaire d'aide. Pour procéder à cet exercice de
maximisation de la réduction de la pauvreté par l'allocation
d'aide, Collier et Dollar ont mesuré d'une part l'effet marginal de
l'aide sur la croissance et d'autre part l'effet de la croissance sur la
réduction de la pauvreté.
1-4-2 Mesure de l'effet de la croissance sur la
réduction de la pauvreté
Pour calculer l'allocation de l'aide qui maximise la
réduction de la pauvreté, des mesures du niveau de
pauvreté et de l'élasticité de la pauvreté par
rapport à la EMITEMMIdEIreMEE sont nécessaires. Collier et
Dollar mesurent la pauvreté par la proportion de la population vivant
avec moins de 2$ par jour. Ils font d'autre part l'hypothèse d'une
élasticité constante de la pauvreté par rapport à
la croissance, identique pour tous les pays et égale à 2 (la
valeur médiane de l'élasticité obtenue par Ravallion et
Chen (1997) pour les pays de leur échantillon)8.
L'hypothèse
8 Collier et Dollar testent la sensibilité de
leurs résultats par rapport à la mesure de la pauvreté et
à la valeur de l'élasticité qu'ils retiennent, en
utilisant d'autres mesures de la pauvreté et des
élasticités propres à chaque pays. Toutefois,
ils obtiennent des allocations optim ales très
corrélées quelles que soient les mesures retenues. Beynon (2003)
remarque toutefois
12
d'élasticité constante et égale à
2 pour tous les pays est toutefois simplificatrice et tend à favoriser
les pays très inégalitaires (Beynon, 2003) - dont les taux de
pauvreté sont plus élevés pour un niveau de revenu par
habitant donné. En effet, certains auteurs ont mis en évidence
que la valeur absolue de cette élasticité dépend
positivement du revenu par habitant et négativement de
l'inégalité initiale des revenus (Bourguignon, 2000 ; Heltberg,
2001). Or, si l'élasticité de la pauvreté par rapport
à la croissance est plus faible dans les pays très
inégalitaires, ceux-ci devraient recevoir relativement moins d'aide,
puisqu'alors l'aide est moins efficace en matière de réduction de
la pauvreté. En outre, l'analyse de Collier et Dollar fait
l'hypothèse que l'élasticité de la pauvreté par
rapport à la croissance ne dépend pas de l'aide elle-même
et que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté.
C»est-à-dire que l'aide est neutre en termes de distribution des
revenus. Or il peut sembler paradoxal de chercher à réduire la
pauvreté en allouant l'aide sur la base d'une méthode retenant
l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet propre sur la distribution des
revenus et sur la pauvreté, autre que celui qui passe par la croissance
des revenus. Ce point est souligné par Guillaumont (1999, 2000).
I-4-3 Controverse sur l'efficacité de l'aide
Au vu de la littérature sur l'aide, les points de vue
des uns et des autres conduisent à affirmer que l'efficacité de
l'aide est fonction de l'environnement dans lequel elle est appliquée.
Autrement dit l'aide atteint ses objectifs précomptés si
certaines conditions sont réunies. Ainsi, d'aucuns soulèveront la
question de la gouvernance et la gestion des institutions comme
préalable à l'efficacité de l'APD. D'autres auteurs
s'attardent sur le volume de l'aide qui doit être consistant pour voir
son effet substantiel sur la pauvreté. Un troisième groupe
d'économistes a pu remarquer l'apport de l'aide dans les zones de grave
pauvreté. C'est ainsi que Ravallion et Chen, (1997) ; Dollar et Kraay
(2000) résument en ces termes : « Pour maximiser la
réduction de la pauvreté, l'aide devrait être
allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et
de bonnes politiques économiques ».
I-4-4 L'APD : quelles orientations en faveur des PMA ?
que les corrélations élevées entre les
différents schémas d'allocation sont en partie liées au
grand nombre de zéros présents dans les allocations optimales de
l'aide.
Il est difficile d'évaluer exactement l'effet de
l'aide publique au développement sur l'amélioration de la
situation dans les pays aidés. Les pays les moins avancés (PMA)
ne disposent souvent pas des instruments statistiques permettant d'obtenir des
indicateurs satisfaisants. Certains spécialistes remettent en cause
l'aide publique au développement sous sa forme actuelle.
L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) au début des années 2000, a
incité les bailleurs de fonds à réhabiliter l'APD comme
outil de développement à condition que celle-ci soit plus
efficace. Les Nations unies estiment que le montant de l'APD devrait doubler en
2009 afin de remplir les huit Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). Les pays développés devraient
consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au
développement en 2009.
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) insistent sur
l'importance de l'aide publique au développement et militent pour le
respect des recommandations onusiennes9. Elles soulignent toutefois
qu'une partie importante de cette aide n'a pas de portée effective : les
annulations de dette, par exemple, gonflent les chiffres de l'APD.
L'économiste hongrois Peter Thomas Bauer (1972) a
également été un critique ardent du principe de l'aide
publique au développement. Il estime qu'il était abusif d'appeler
aide au développement les flux de capitaux transférés du
Nord vers le Sud à ce titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave
au développement qui tend à maintenir les pays
sous-développés dans leur condition.
William Easterly, professeur à l'Université de
New York et ancien collaborateur de la Banque Mondiale, estime que la plus
grande partie des aides apportées depuis cinquante ans ont
été inefficaces. L'une des raisons serait le manque de
contrôle sur les personnes chargées de gérer cette aide.
La richesse de la littérature sur l'APD, conforte tout
un chacun sur non seulement l'importance de la question de l'aide, mais aussi
la complexité de l'analyse de son effet sur la croissance ou la
pauvreté. Les arguments sur la capacité de l'aide vont
difficilement dans le même sens.
9 Les pays développés devraient consacrer 0,7 % de
leur revenu national brut à l'aide publique au développement
14
Pour répondre à ce qui parait comme un handicap
à l'action de l'APD, une nouvelle orientation est donnée lors de
la déclaration de Paris.
I-4-5 Déclaration de Paris sur l'efficacité
de l'aide au développement
La déclaration de Paris en 2005, peut être vue
comme une prise de conscience des bailleurs de fonds de «
l'inefficacité », ou du moins du faible impact de l'APD dans les
pays en voie de développement. C'est aussi la manifestation de la
volonté des bailleurs d'être plus regardants dans l'octroi de
l'aide, mais aussi et surtout une responsabilisation des
bénéficiaires de l'APD. Il est question
dorénavant de traiter les bénéficiaires de l'APD comme des
« partenaires », d'où la nouvelle appellation des bailleurs de
fonds désormais par le terme « partenaires techniques et
financiers ».
La Déclaration de Paris comprend cinq principes
(Annexe 10) autour desquels sont articulés les engagements pris
conjointement par les donateurs et les pays partenaires en matière
d'efficacité de l'aide
Dans le cadre de ces principes, la Déclaration de
Paris prévoit dans son paragraphe 38 que les pays partenaires s'engagent
à progresser dans la mise en place d'institutions et de structures de
gouvernance propres à assurer une bonne gestion des affaires publiques
et à garantir à leur population protection sécurité
et accès équitable aux services sociaux. Cette déclaration
est venue pour répondre à certaines critiques portant sur l'APD.
Ces critiques sont parmi tant d'autres, il y a l'absence de responsabilisation
des bénéficiaires et le manque de concertation entre les
différents bailleurs pour un meilleur ciblage des projets à
soutenir dans les pays bénéficiaires. Qu'en est-il de
l'évolution de l'APD et la pauvreté en Côte d'ivoire ?
CHAPITRE II: ANALYSE DE L'APD ET DE L'EVOLUTION
DE LA PAUVRETE EN COTE D'IVOIRE
15
Il sera question dans ce chapitre d'analyser les
différentes aides dont a bénéficiées la Côte
d'ivoire depuis 1990 à nos jours. Ce récapitulatif de l'APD est
relatif aux appuis budgétaires que la Côte d'ivoire a eu recours
durant les vingt (20) dernières années de la part de ses
différents partenaires techniques et financiers. Cette démarche
permettra de voir non seulement les composantes de l'APD, mais aussi
d'apprécier l'évolution de celle-ci. Par ailleurs, il s'agira
d'appréhender l'APD en termes de soutien à la réduction de
la pauvreté en Côte d'ivoire.
II-1 Les composantes de l'aide publique au
développement
L'aide étrangère se répartit, selon le
type de donateur en trois grandes catégories : l'aide bilatérale
qui s'effectue entre deux Etats ; l'aide multilatérale ou aide des
institutions internationales et l'aide des organisations non gouvernementales
ou l'aide privée
En fonction de la nature ou de la condition, il y a les dons
ou aides non remboursables et les prêts ou aides remboursables. Toutefois
l'aide publique au développement englobe à la fois les dons et
les prêts comportant un élément don d'au moins 25 %.
Selon la forme, la nomenclature du Programme des Nations
Unies pour le développement (PNUD) distingue six catégories : la
coopération technique autonome, la coopération technique
liée à des projets d'investissement, les projets
d'investissement, l'aide budgétaire ou appui budgétaire, l'aide
alimentaire et l'assistance et les secours d'urgence.
Pour ce qui est du cas spécifique de la Côte
d'ivoire, elle a reçu des aides multilatérales, des aides
bilatérales, des dons projets, des dons programmes et des prêts
projets.
16
FIGURE 1: COMPOSANTE DE L'APD ENTRE 1990-
2009
Source : Ministère de l'Economie et des
Finances
L'APD de la Côte d'ivoire est largement dominée
par les aides multilatérales avec un taux de 41%. Dans cette composante
on y trouve essentiellement la Banque mondiale, le FMI, la BAD et la CEE
(UE).
Au niveau des aides bilatérales, c'est la France, le
partenaire traditionnel qui vient de loin en tête des pays qui appuient
financièrement la Côte d'ivoire.
II-2 Analyse quantitative sur la période
1990-2009 II-2-1 Tendances globales
Dans les années 1990 le volume mondial de l'aide
connaît une contraction due au souci des partenaires au
développement de voir l'Etat se désengager de plus en plus des
secteurs productifs. Comme énoncé précédemment,
cela a été suivi par une kyrielle de privatisations des
entreprises publiques.
En Côte d'Ivoire, on peut retenir que durant la
période, l'aide a évolué en dents de scie, mais avec
quelques points saillants qui sont les témoins des
événements qu'a connus la Côte d'ivoire.
Tout d'abord la baisse de l'aide en 1990 a continué
jusqu'en 1993. C'est au lendemain de la dévaluation du CFA en 1994 qu'on
a enregistré une hausse substantielle de l'aide qui atteint 684,5
milliards de FCFA. Après cette date le volume de l'aide a
continuellement chuté jusqu'en 1997. Entre 1997 et 2003, l'aide a
véritablement évolué en dents de scie en alternant baisse
et croissance d'une année à une autre.
Entre 2003 et 2008, le volume l'aide resté très
bas comparativement à l'ensemble de la période. Cette situation
pourrait s'expliquer par les effets de la crise militaropolitique que traverse
la Côte d'ivoire. Cette crise a occasionné la suspension de la
coopération de certains partenaires techniques et financiers avec la
Côte d'ivoire.
L'année 2009, s'illustre par une reprise du volume de
l'aide qui est aussi liée à la reprise à nouveau de la
coopération entre la Côte d'ivoire et ses partenaires techniques
et financiers.
Néanmoins, on note que globalement le volume de l'APD
a connu une croissance moyenne de 0,73% sur la période.
FIGURE 2: EVOLUTION GLOBALE DE L'APD (EN MILLIARDS DE
FCFA) ENTRE 1990-2009
Source : Ministère de l'Economie et des
Finances
II-2-2 Tendance de l'aide par nature
Toutes les aides ont suivi quasiment le même comportement
durant la période.
L'aide multilatérale est restée la plus
élevée sur la période. Durant la période 2003-
2006, la Côte n'a bénéficié d'aucune aide
bilatérale.
18
FIGURE 3: EVOLUTION DE L'APD PAR NATURE
Source : Ministère de l'Economie et des
Finances
II-2-3 L'apport de l'APD aux secteurs sociaux de base de
2000 à 2009
L'analyse du soutien de l'APD à quelques secteurs
permet d'apprécier le poids de la contribution de l'APD à
l'épanouissement de ces derniers. De 2000 à 2009, le niveau de
l'aide (dons et emprunts) en soutien des domaines ci-dessous est resté
faible dans leur ensemble. L'éducation prise dans sa globalité
(enseignement supérieur, enseignement technique et l'éducation
primaire), n'a bénéficié que de 11% de l'APD de la
période. La santé, un secteur très déterminant dans
la lutte contre la pauvreté, a bénéficié seulement
de 5% de l'APD.
Le niveau de la part de l'APD au profit des secteurs sociaux
de base (essentiellement la santé et l'éducation) est faible. On
a enregistré que sur la période, les secteurs santé et
éducation (Enseignement supérieur, enseignement Technique et
l'enseignement Primaire) ont reçu 16% de l'APD. Par ailleurs,
l'agriculture le pilier de l'économie ivoirienne, a été
soutenue à hauteur de 14%.
FIGURE 4: REPARTITION DE L'APD PAR SECTEUR DE
1990-2009
Source : Ministère de l'Economie et des Finances
II-2-4 Analyse du Ratio APD sur PIB
Le ratio du PIB réel sur APD est resté
très bas sur la période 2000-2009.En moyenne sur la
période, le ratio est de 4%. L'année 2002 s'est illustrée,
car on a enregistré un pic de 7,61%. De 2003 jusqu'en 2008, le ratio n'a
jamais excédé 3%. En 2009 le ratio connaît une nette hausse
comparativement aux années précédentes avec un taux de
6,51%.
Partant de l'hypothèse selon laquelle pour
accélérer la croissance dans les pays les moins avancés,
un pourcentage minimum de 30% d'APD par rapport au PIB alloué à
la formation du capital fixe est nécessaire (SEVERNO, 2002), on constate
que la Côte d'ivoire est loin du ratio de référence. Ce qui
montre que des d'efforts restent à faire de la part des partenaires
techniques et financiers en faveur de la Côte d'ivoire.
20
22
FIGURE 5: CONTRIBUTION DE L'APD AU PIB PAR
ANNEE
Source : Ministère de l'Economie et des
Finances
II-2 La pauvreté en Côte d'ivoire
La pauvreté émane de plusieurs sources et
connaît une évolution. II-2-1 Les déterminants de
la pauvreté en Côte d'ivoire
Le DSRP qui est le document d'orientation en matière
de lutte contre la pauvreté, explique les causes multiples et
multiformes de la pauvreté de la Côte d'ivoire. Cette
pauvreté affecte les populations différemment selon les
régions et se situe à plusieurs niveaux : économique,
démographique, culturel et social et autres.
Au niveau économique Il y a :
· les causes internes qui sont liées à la
faiblesse des politiques publiques à assurer les services de base, au
coût élevé des prestations sociales (éducation,
santé) ;
· Les causes institutionnelles et la gouvernance,
liées à la faiblesse institutionnelle (difficultés
d'accès aux institutions juridiques et administratives) et à la
mauvaise gouvernance ;
· les causes externes qui sont des situations et des
chocs externes contribuent à appauvrir également le pays et ses
populations (la fluctuation des cours du dollar et du pétrole la chute
drastique des cours mondiaux des produits de rente que sont le coton, le
café et le cacao...)
Au niveau démographique,
La pauvreté s'explique par un taux de croissance
démographique élevée due à une forte
fécondité et des migrations importantes.
Au niveau socio-culturel
La pauvreté est liée au poids des traditions et
des pesanteurs sociologiques. Les autres facteurs sont d'ordre historique
(esclavage, colonisation), naturel (sécheresse, érosion des
sols), technologique (faibles capacités technologiques des industries
locales).
II-2-2 Evolution de la pauvreté en côte
d'ivoire
La Côte d'ivoire qui avait un taux de pauvreté
inferieur à 10% au recensement de 1985, Connait une croissance
régulière de la pauvreté depuis les dernières
décennies. En effet, en 1993 le taux de la pauvreté
analysé par rapport au seuil de pauvreté était de 18,60%.
Ce taux est passé en 2008 à 48, 9 %.10 L'on constate
une dégradation continue de la situation de la population avec la
détérioration du bien-être de cette dernière. Cette
situation a pour corolaire :
· les difficultés d»accessibilité de la
population aux secteurs sociaux de base,
· les difficultés d'alimentation ;
· la baisse du niveau du cadre de vie ;
· les inégalités deviennent très
notoires.
Sur la période 1993-2008, la pauvreté connait
un taux de progression de 6,66%. Cela exprime non seulement le terrain que
gagne la pauvreté au fil des années, mais aussi fait penser
à l'impossibilité d'atteindre le premier Objectif du
Millénaire pour le Développement qui consiste à
réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015.
Même les objectifs de 33,6 % d'ici à 2013 et de 16,2 % d'ici
à 2015 fixés par le DSRP semblent hors de portée.
10 Le seuil de pauvreté se situe à 661
FCFA par habitant par jour
FIGURE 6: EVOLUTION DE L'INCIDENCE DE LA PAUVRETE DE
1993- 2008
Source : Banque Mondiale et DSRP de Côte
d'ivoire
La tendance haussière de la pauvreté, conduit
à porter une analyse de la contribution de l'APD à la
réduction de la pauvreté. Cela pourrait se faire par le biais
d'une analyse économétrique.
CHAPITRE III : L'EFFET DE L'APD SUR L'IDH : UNE
ANALYSE ECONOMETRIQUE
23
L'APD occupe une place importante dans le dispositif du
financement de l'économie de la Côte d'ivoire. Une étude
économétrique permet d'apprécier l'incidence sur
l'amélioration des conditions de vie de la population. Cette
étude permet d'affirmer ou infirmer nos hypothèses de
départ.
III-1 Spécification du modèle
Le modèle se fonde sur les travaux de KOSACK (2003).
Il établit une relation entre l'aide et l'Indice de Développement
Humain (IDH), reconnu comme étant une bonne mesure du niveau du
bien-être. Le modèle de KOSACK a
été repris par Pasteur E. AKPO (2006). Dans ses travaux, il
s'appuie sur l'indice de pauvreté humaine comme variable
dépendante. Le concept gouvernance est le facteur déterminant
dans l'atteinte de l'efficacité de l'aide dans le pays
bénéficiaires. La contrainte de
disponibilité des données sur la gouvernance (l'indice de la
corruption), a conduit à l'abandon de cette variable dans l'estimation
de notre modèle pour cette présente étude. L'objectif
essentiel étant de pouvoir mettre en relation l'aide publique et
l'indice de développement humain. Pour cette étude, une
modification importante a été portée au modèle
initial. Le modèle comporte quatre variables explicatives et l'indice de
développement (IDH) est les variables à expliquer comme suit :
Analyse des variables
L'équation à estimer pour mesurer l'effet de l'APD
sur l'IDH est la forme suivante:
Où :
ESPVI est l'espérance de vie à la naissance,
exprimée en nombres d'années. C'est un indicateur qui est dans la
détermination du niveau sanitaire dans un pays. C'est un important
indicateur du niveau de développement.
PIBHB désigne le produit intérieur brut par
habitant. Il est exprimé en dollar Américain. Il Permet
d'apprécier l'évolution du niveau de revenu de la population et
qui a un effet sur le niveau de vie de la population, donc sur
l'amélioration du bienêtre.
24
APDHB est l'aide publique au développement par
habitant, exprimée en dollar Américain qui théoriquement a
un impact sur la réduction de la pauvreté. Cela pourra se
traduire par son effet positif sur l'IDH.
INDINST désigne l'indice d'instruction, exprimé
en pourcentage. Il est obtenu en prenant le taux brut de scolarisation (1/3)
additionné au taux d'alphabétisation (2/3). Il permet
d'apprécier l'accès à l'éducation.
, désigne la constante. (i= . . ..4) représentent
les coefficients des variables
exogènes. Il exprime le poids de chaque variable dans le
modèle.
, représente les perturbations aléatoires.
III-2 DONNEES
La série de l'indice de développement humain
(IDH) provient de plusieurs sources. Il y a non seulement les différents
rapports du PNUD, mais les différents travaux antérieurs sur la
question de développement en Côte d'ivoire. Par ailleurs, par la
méthode de la moyenne mobile, on est parvenu à combler les
données manquantes.
Les autres variables sont calculées ou obtenues
directement à partir de la base de données de la Banque Mondiale
(World Development Indicators, 2007). Pour certaines variables, il a
été fait recours aux données de certaines études
existantes.
Aussi, afin d'actualiser les variables calculées ou
obtenues, étant donné que la base se limite à
l'année 2005, il a été procédé à une
projection des différentes variables pour obtenir une série qui
va jusqu'en 2009.
La période de l'étude porte sur vingt (20) ans,
allant de 1990 à 2009. L'année 1990 correspond à
l'année de la parution de l'indicateur IDH, sous la houlette du PNUD. Le
traitement des données est fait par le logiciel EVIEWS.5
26
TABLEAU 1: ANALYSE DE CORRELATION ENTRE LES
VARIABLES
Source : par l'auteur à partir de EVIEWS.5
Le tableau ci-dessus montre que l'APD est
corrélée positivement à l'IDH. C'est à dire l'aide
publique et l'IDH évoluent dans le même sens. Autrement dit une
action qui tend à augmenter l'APD va faire augmenter aussi l'IDH. Aussi
le PIBHB est positivement corrélé à l'IDH.
Par contre les autres variables (ESPVI et INDINST) sont
négativement corrélées à l'IDH.
III-3 Application du modèle
Dans le souci de minimiser le risque d'erreurs sur la valeur
des variables utilisées dans l'estimation du modèle, il est
utilisé le logarithme népérien de chaque variable du
modèle. Le modèle devient alors :
III-3-1 Test de stationnarité
La théorie recommande de voir les tendances des
variables avant de procéder au test. Le test de stationnarité de
Dickey-Fuller Augmenté donne les résultats suivants sachant que
la règle décision est :
- si la valeur ADF est inferieure à la valeur critique,
alors la série est stationnaire ;
- si la valeur ADF est supérieure à la valeur
critique, on conclut que la série n'est pas stationnaire.
Le tableau suivant résumé les résultats du
test de stationnarité qui se trouve à l'annexe 1.
TABLEAU 2: RESUME DES TESTS DE STATIONNARITE
Source : par auteur à partir des resultats de EVIEWS.5
Il ressort de l'analyse qu'aucune variable n'est stationnaire
à niveau. Les variables sont stationnaires en différence
première et en différence seconde. Elles sont donc stationnaires
à des ordres différents. Pour ce faire, nous utiliserons le
modèle VAR pour cette estimation.
III-3-2 Détermination du nombre de retard
optimal
TABLEAU 3: RETARD OPTIMAL SELON LES CRITERES
D'INFORMATION
Décalage
|
AIC
|
SCH
|
1
|
-3,17
|
-2,87*
|
2
|
-3,06
|
-2,72
|
3
|
-3,19
|
-2,81
|
4
|
-2,96
|
-2,54
|
|
Source ; calcul de l'auteur sur Eviews 5
Le choix du retard optimal est fondé sur le
critère d'information à minimiser, notamment les critères
d'information d'Akaike, de Schwarz.
Les résultats du tableau ci-dessus ne donnent pas un
minimum par ces deux critères au même moment. Le choix est
porté sur le critère de Schwarz (noté SCH sur le tableau).
Ici il se fera donc le choix d'un VAR à un retard puisque le minimum du
critère de Schwarz est -2,87, situé à un retard d'une
période.
III-3-3 Estimation du modèle VAR
L'estimation du VAR est donnée par le tableau de l'Annexe
7.
Le tableau de l'estimation montre que l'APD par habitant
(APDHB) retardée d'un an explique significativement et positivement la
valeur de l'IDH. Par contre, les autres ne sont pas significatives au seuil de
5%.
L'équation de l'estimation est :
D(LIDH) = - 0.57618555*D(LIDH(-1)) - 1.2981007*D(LINDINST(-1)) +
0.0219632*D(LAPDHB(-1)) - 0.093168961*D(LESPVI(-1)) +
0.00011463311*D(PIBHB(-1)) - 0.00053583859
On retient de l'estimation du modèle qu'il y a un lien
positif entre l'APD retardée et l'IDH, mais le coefficient reste
très faible. L'estimation du modèle montre qu'une augmentation de
l'APD de 10% entraine une augmentation de l'IDH de 0,21%.
III-3-4 Estimation de la relation de causalité au
sens de Granger
L'analyse de relations causales entre les variables
économiques permet une meilleure appréciation des
phénomènes économiques. Elle permet une prédiction
de la valeur d'une variable connaissant la valeur passée d'une autre
variable.
TABLEAU 4: EXTRAIT DES RESULTATS DE TEST DE CAUSALITE DE
L'ANNEXE 8
DLIDH does not Granger Cause DLAPDHB
|
1 7
|
0.69871238307
|
0.516368230
|
DLAPDHB does not Granger Cause DLIDH
|
|
2.97162766012
|
0.089470539
|
DLINDINST does not Granger Cause DLESPVI
|
1 7
|
2.8088980037
|
0.099856884
|
DLESPVI does not Granger Cause DLINDINST
|
0.33672475894
|
0.720640126
|
|
Source ; par l'auteur à partir de EVEWS.5
Le tableau de l'annexe 8 montre qu'au seuil de 5% aucune
variable ne cause l'autre, car toutes les probabilités sont
supérieures à 5%. Mais si on analyse au seuil de 10% (tableau
ci-dessus), on constate que l'aide publique au développement cause
l'indice de développement humain. Ce qui signifie que connaître
les valeurs passées et présentes de l'APDHB, permet de
prédire le niveau de l'IDH au seuil de 10%.
III-3-5 Analyse Impulsionnelle
Cette analyse représente une simulation que l'on peut
faire sur une variable pour apprécier son effet sur d'autres variables.
Elle permet de voir dans quel sens va varier la variable, suite à une
augmentation ou diminution d'une autre variable.
Pour cette étude analyse, on s'intéresse à
la réponse d'un choc de l'APD sur les variables du modèle.
28
L'analyse de l'annexe 2 montre qu'un choc positif ou
négatif sur l'APD produit ses effets dès l'instant I0 L'action de
l'APD sur l'IDH est beaucoup plus perceptible durant les quatre (4)
premières années. Celle-ci diminue au fur et à mesure,
avant de s'équilibrer autour de la dixième année.
L'effet du choc de l'APD sur l'indice d'instruction est
immédiat et très important dans les trois premières
années. Après trois ans l'effet diminue brutalement pour
s'annuler vers la cinquième année.
Quant à l'effet sur L'espérance de vie à
la naissance, on constate que l'effet n'est pas immédiat. Il devient
important à partir de la deuxième année. Mais il reste
assez court car l'écart des différents chocs (positif et
négatifs) diminue vite.
Aussi, au choc de l'APD, l'effet n'est pas immédiat,
sur le PIB par habitant. C'est à la deuxième année qu'on
constate un écart très important suite au choc. Mais toute fois,
l'effet diminue très vite les années suivantes. On assiste
à une tendance au retour vers l'équilibre à la
dixième année.
III-3-6 Décomposition de la variance de
l'erreur
La décomposition de la variance de l'erreur de
prévision a pour objectif de calculer pour chacune des innovations sa
contribution à la variance de l'erreur en pourcentage.
Le résultat de la décomposition de la variance
se trouve sur le tableau de l'Annexe 6. Le tableau indique que :
+ La variance de l'erreur de
prévision de l'IDH est due à 72.17% par ses propres innovations
et à 23,24% aux innovations de l'APD par habitant. Cela montre que l'APD
influence assez fortement le niveau de l'IDH en Côte d'ivoire.
+ La variance de l'erreur de
prévision de l'APD est due à 92,30% par ses propres innovations
et 5,35% par celles de l'IDH. On peut conclure de ce qui précède
qu'un choc sur l'APD a donc plus d'impact sur l'IDH que l'impact d'un choc de
l'IDH en a sur l'APD.
+ La variance de l'erreur de
prévision de l'indice de l'instruction est due à 72,35% par ses
propres innovations et à 17,80% aux innovations de l'APD, Seul l'APD
influence substantiellement le niveau de l'instruction.
30
.. La variance de l'erreur de
prévision du PIB par habitant est due à 87,40% par ses propres
innovations et à 9,41% aux innovations de l'APD par habitant.
Comparativement aux autres variables, l'APD influence largement le PIB.
.. La variance de l'erreur de
prévision de l'espérance de vie à la naissance est due
à 60,78% par ses propres innovations et à 33,03 % à celles
de l'indice de développement humain.
III-3-7 Les tests sur les résidus
Il s'agit de tester la normalité,
l'hétérocedasticité et l'autocorrelation des
résidus.
III-3-7-1 Test De Normalité Des Résidus
L'hypothèse de normalité des résidus
joue un rôle essentiel car elle va préciser la distribution
statistique des estimateurs. C'est donc grace à cette hypothèse
que l'inférence statistique peut se réaliser. Ce test est
effectué à l'aide du test de Jacques et Bera qui suit une loi de
Khi-deux à deux degrés de liberté au seuil de 5%. La
probabilité étant supérieur à 5% ; on conclut que
les variables suivent une loi normale (Annexe 3).
III-3-7-2 Test de
l'hétérocedasticité
Il s'agit de voir si les séries sont homocedastiques
afin de s'assurer d'avoir de meilleurs estimateurs. Le tableau (Annexe 5)
montre que les résidus sont homocesdastiques car la probabilité
de 0,3092 est supérieur à 5% qui est la
référence.
III-3-7-3 Test d'autocorrelation
Il s'agit de voir si les erreurs ne sont pas
autocorrelées. Dans le cas de cette étude, il y a absence
d'autocorrelation car la probabilité associée (0,9598) est
supérieure à 5%( Annexe 4).
III-3-8 Interprétations
L'analyse impulsionnelle a révélé qu'un
choc sur l'APD a un effet important non seulement sur l'IDH, mais aussi sur
l'ensemble des autres variables. Cela traduit le rôle déterminant
de l'aide publique au développement dans le comportement de ces
différentes variables. L'effet du choc de l'APD sur l'IDH s'inscrit dans
la durée, montrant ainsi qu'elle ne joue pas seulement ponctuellement
sur l'IDH.
Par ailleurs, l'impact de l'APD sur l'IDH est conforté
par les résultats de la décomposition de la variance qui montrent
une influence de l'APD sur l'IDH.
Cette relation pourrait s'expliquer par le fait que l'aide
publique au développement en Côte d'ivoire a servi à
soutenir les éléments qui entrent dans l'amélioration de
l'indice de développement. Cette aide a certainement contribué
à la construction des infrastructures éducatives, et de
santé permettant ainsi l'amélioration des indicateurs de
santé et de l'éducation. Aussi, cette aide a été
sollicitée dans d'autres investissements qui sont source
d'amélioration du niveau des revenus de la population.
Cette relation positive entre l'IDH et l'APD qu'affichent les
résultats du modèle vient confirmer la position prise par
certains auteurs à l'égard de l'APD quand à sa
capacité de lutter contre la pauvreté dans le pays en voie de
développement en général.
Les études empiriques ont dans l'ensemble
montré que l'APD participe à la réduction de la
pauvreté, tout en émettant des réserves en cas d'absence
d'une bonne gouvernance dans un pays bénéficiaire. Certes la
prise en compte de cet aspect pourrait donner encore une meilleure
visibilité de sa contribution à la lutte contre la
pauvreté à travers l'augmentation de l'IDH. Car Selon KOSACK
(2003), c'est à cette condition que l'aide peut lutter contre la
pauvreté.
Même si l'étude a montré que l'aide
contribue à l'amélioration de l'IDH en Côte d'ivoire, il
faut reconnaître que cette contribution n'est pas forte (le coefficient
est faible) et cela pourrait s'expliquer par la qualité de la
gouvernance.
32
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Depuis les indépendances, la Côte d'ivoire a
bénéficié d'énormes appuis financiers de
l'extérieur sous forme d'aide publique au développement, en vue
d'amorcer une croissance économique et donc d'assurer le bien-être
sa population. En dépit de ces appuis financiers importants, la
pauvreté continue de s'aggraver d'année en année.
For de ce constat, il était question dans cette
étude de s'intéresser à la corrélation qui existe
entre l'APD et la lute contre la Pauvreté. Pour cela il a fallu
apprécier le rapport ou l'action de l'APD sur l'indice de
développement Humain(IDH) qui est un indicateur qui permet
d'apprécier l'état de la pauvreté en prenant en compte
aussi bien les aspects monétaires que les aspects non monétaires
de la pauvreté.
Par le modèle économétrique (ici la
méthode VAR) on est parvenu à établir une relation entre
l'aide publique au développement et l'IDH. En effet, les
différentes démarches entreprises dans ce travail ont permis
d'affirmer que l'Aide publique au développement affecte positivement et
significativement l'Indice de Développement Humain, Ainsi l'APD
contribue à l'amélioration de l'IDH de la Côte d'ivoire. De
ce fait, l'APD contribue à la lutte contre la pauvreté en
Côte d'ivoire. C'est dire que l'APD peut être utilisée comme
un moyen pour relever le niveau de bien-être de la population
ivoirienne.
Au regard du rôle que peut jouer l'APD en Côte
d'ivoire, quelques recommandations sont nécessaires pour amplifier son
action sur la lutte contre la pauvreté :
v' mettre en place un observatoire de suivi et
évaluation de l'APD en Côte d'ivoire. Cet observatoire sera
compétant pour se prononcer sur l'affectation de l'APD ;
v' renforcer la capacité (les matérielles,
formations des cadres, encouragement pécuniaires) de toutes institutions
intervenant dans le processus d'acquisition de l'APD, afin d'assurer des
conditions de travail pour des résultats probants ;
v' renforcer la lutte contre la corruption pour permettre que
l'aide atteigne aux réels bénéficiaires et aussi donner
une confiance aux différents partenaires techniques et financiers
auprès de qui l'aide est collectée ;
v' oeuvrer à élargir l'horizon des partenaires
techniques et financiers afin d'augmenter le volume d'aide dans de meilleures
conditions ;
V' associer de plus en plus la société civile
ivoirienne dans les instances décisionnelles sur l'APD pour une bonne
circulation de l'information et une bonne appropriation des différentes
politiques en matière de développement en
général.
Ces recommandations pourraient répondre en partie aux
deux préoccupations dont soulève l'APD en général:
celle des canaux de transmission et celle de la qualité des
institutions.
Bibliographie
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politiques de financement du developpement
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dette publique et croissance economique
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GNAMOY Gnamoy Elisée Borid Barnard, La politique
budgetaire et la lutte contre la pauvrete en Côte d'Ivoire,
Université d'Abomey Calavi
GUEYE Fatou (2007), L'aide publique au developpement (APD) :
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développement sur la croissance economique au Benin
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développement Sur la croissance economique du Niger, Revue
africaine de l'Intégration
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développement à la reduction de la pauvreté en Côte
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développement : une politique publique au coeur du développement
durable et de la gouvernance de la mondialisation, Revue d'Economie
Financière, n°661
SOUMARE Sylli (2009), Solde budgetaire et commercial et la
croissance économique en Côte d'ivoire : une analyse de la
causalite au sens de GRANGER
ZOUNGRANA Salifou (2007), L'agriculture de contre-saison :
une alternative pour la reduction de la pauvrete des menages ruraux au
Burkina, 2007
ANNEXES
Annexe 1 : le test de stationnarité
1. Test en Niveau
ix
Tes en diffrence première
xi
.
3- Test en difference séconde
Annexe 2 : analyse impulsionnelle
Annexe 3 : test de normalité
Annexe 4 : test d'autocorrelation
xiv
Annexe 5 : test
d'hétérocedasticité
Annexe 6 : Décompositions de la variance
d'erreur
Variance Decomposition of D ( LIDH)
|
Period
|
S.E.
|
D(LIDH)
|
D(LINDINST)
|
D(LAPDHB)
|
D(LESPVI)
|
D(PIBHB)
|
1
|
0.030764057
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
1799
|
|
|
|
|
|
5
|
0.045453668
|
72.21885340
|
3.72112402251
|
23.217782051
|
0.10314112299
|
0.739099395014
|
|
4887
|
84
|
|
|
5
|
|
10
|
0.045473332
|
72.17014864
|
3.72448129017
|
23.245847053
|
0.11715388784
|
0.742369121909
|
|
0311
|
64
|
|
7
|
|
|
Variance Decomposition of D(LINDINST):
|
Period
|
S.E.
|
D(LIDH)
|
D(LINDINST)
|
D(LAPDHB)
|
D(LESPVI)
|
D(PIBHB)
|
1
|
0.007749312
|
6.213400709
|
93.7865992909
|
0
|
0
|
0
|
|
2658
|
09
|
|
|
|
|
5
|
0.010129696
|
8.284259355
|
72.4510614829
|
17.791512800
|
1.20472955684
|
0.268436804979
|
|
3426
|
|
|
3
|
|
|
10
|
0.010139424
|
8.341344835
|
72.350864518
|
17.800856360
|
1.23570132745
|
0.271232958967
|
|
5471
|
35
|
|
2
|
|
|
|
Variance Decomposition of D(LAPDHB):
|
Period
|
S.E.
|
D(LIDH)
|
D(LINDINST)
|
D(LAPDHB)
|
D(LESPVI)
|
D(PIBHB)
|
1
|
0.855598459
|
0.32861915652
|
0.37607990148
|
99.295300942
|
0
|
0
|
|
014
|
3
|
6
|
|
|
|
5
|
0.926643101
|
5.3514496691
|
0.84417603103
|
92.3215213633
|
0.3446216542
|
1.138231282
|
|
179
|
|
9
|
|
01
|
35
|
10
|
0.926979189
|
5.3554975552
|
0.84576545013
|
92.3034078035
|
0.3562402017
|
1.139088989
|
|
541
|
|
1
|
|
3
|
46
|
Variance Decomposition of D(LESPVI):
|
Period
|
S.E.
|
D(LIDH)
|
D(LINDINST)
|
D(LAPDHB)
|
D(LESPVI)
|
D(PIBHB)
|
1
|
0.020860985
|
20.8840247278
|
0.00782958886
|
1.95464267068
|
77.153503012
|
0
|
|
6374
|
|
576
|
|
7
|
|
5
|
0.032379247
|
31.8095381074
|
2.93994503156
|
2.70443867743
|
62.291823725
|
0.254254458
|
|
0261
|
|
|
|
|
661
|
10
|
0.033199173
|
33.0373133185
|
2.80709246987
|
3.11669317398
|
60.786748603
|
0.252152434
|
|
1559
|
|
|
|
5
|
127
|
Variance Decomposition of D(PIBHB):
|
Period
|
S.E.
|
D(LIDH)
|
D(LINDINST)
|
D(LAPDHB)
|
D(LESPVI)
|
D(PIBHB)
|
1
|
32.51477281
|
1.433250561
|
0.04895654590
|
7.86821155984
|
0.7398035224
|
89.90977781
|
|
87
|
|
82
|
|
49
|
08
|
5
|
38.89992177
|
1.59622000976
|
0.93449120127
|
9.44350722846
|
0.5670193646
|
87.45876219
|
|
26
|
|
8
|
|
1
|
59
|
10
|
38.95534635
|
1.59872375327
|
1.00663140915
|
9.41861425937
|
0.5727187949
|
87.40331178
|
|
73
|
|
|
|
46
|
33
|
Ordering: D(LIDH) D(LINDINST) D(LAPDHB) D(LESPVI) D(PIBHB)
|
|
Annexe 7 : Estimation du modèle VAR
Aide Publique au Développement et lutte contre la
pauvreté: cas de la Côte d'ivoire
xvi
Annexe 8 Test de causalité
Annexe 9 Les indicateurs de la pauvreté
Pour appréhender la pauvreté, trois principales
mesures tirées d'une formule générique proposée par
Foster, Greer et Thorbecke en 1984 et connues sous le nom d'indices FGT sont
souvent utilisées. La formule générique proposée
est construite à partir du revenu des individus, du seuil de
pauvreté et d'un paramètre á, et s'exprime comme suit :
Où :
- n représente la taille de la population ; - q le nombre
de pauvres ;
- z le seuil de pauvreté ;
xviii
- Yi le revenu du ième individu ;
- á le degré d'amplification de l'indice
Les trois mesures sont obtenues en attribuant à, la
valeur 0 ; 1 ou 2. Ainsi, pour on obtient l'indice, pour on obtient et pour on
obtient.
· L'indice P0 est appelé «
incidence de la pauvreté ». Il représente la proportion de
personnes pauvres dans l'ensemble de la population. Cet indice
n'appréhende que le nombre de pauvres sans tenir compte de la
gravité de leur pauvreté.
· L'indice P1 est appelé «
profondeur de la pauvreté ». Il correspond à la distance
moyenne qui sépare les personnes pauvres du seuil de pauvreté.
Cette mesure prend aussi bien en compte l'importance des pauvres que la
gravité de leur situation.
· L'indice P2 est appelé «
sévérité de la pauvreté ». Il
représente la moyenne pondérée du carré des
distances par rapport au seuil de pauvreté et est exprimée par
rapport à ce seuil. Cette mesure tient surtout compte des
inégalités entre les pauvres en accordant plus de poids au
plus.
Aussi faut noter qu'à partir de 1990, le PNUD à
mit place une nouvelle mesure de la pauvreté qui l'indice de
développement humain (IDH). Cet indicateur permet de prendre en compte
l'aspect non monétaire de la pauvreté. Sur cette base la mesure
de l'IDH, le PNUD fait le classement des pays chaque année. En 1997 le
PNUD renforce les instruments de mesure de la pauvreté par l'indice de
pauvreté humaine.
Annexe 10 : Les principes de déclaration de
Paris
1 ; Appropriation : Les pays partenaires exercent une
réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de
développement et assurent la coordination de l'action à l'appui
du développement.
1. Alignement : Les donneurs font reposer l'ensemble de leur
soutien sur les stratégies nationales de développement, les
institutions et les procédures des pays partenaires. Dans la
continuité du principe d'appropriation, l'alignement demande que les
pays bénéficiaires soient les véritables acteurs de leur
développement.
2. Harmonisation : Les actions des donneurs sont mieux
harmonisées et plus transparentes, et permettent une plus grande
efficacité collective. Il s'agit de réduire la complexité
des procédures d'octroi et de gestion de l'APD.
3.
xix
Gestion axée sur les résultats : Les ressources
sont gérées et le processus de décision
amélioré en vue d'obtenir des résultats.
4. Responsabilité mutuelle : Les donneurs et les pays
partenaires sont responsables des résultats obtenus en matière de
développement. Ce principe entend concrétiser un lien réel
de partenariat entre les bailleurs de fond et les pays
bénéficiaires.
Table des matières
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
RESUME iii
Sigles et abréviations iv
Liste des graphiques v
Liste des tableaux v
Sommaire vi
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I: FONDEMENTS THEORIQUES
I-1 Définitions et fondements théoriques de L'APD
7
I-1-1 Définition et importance de l'Aide au
Développement 7
I-1-2 Critiques de quelques auteurs sur l'APD 8
I-2 Définitions du concept « Pauvreté »
9
I-3 Mesures de lutte contre la pauvreté 9
I-4 Efficacité de l'Aide en termes de réduction de
la pauvreté 10
I-4-1 Aide et la géographie dans la lutte contre la
pauvreté 11
1-4-2 Mesure de l'effet de la croissance sur la réduction
de la pauvreté 11
I-4-3 Controverse sur l'efficacité de l'aide 12
I-4-4 L'APD : quelles orientations en faveur des PMA ? 12
I-4-5 Déclaration de Paris sur l'efficacité de
l'aide au développement 14
CHAPITRE II: ANALYSE DE L'APD ET DE L'EVOLUTION DE LA
PAUVRETE EN COTE
D'IVOIRE
II-1 Les composantes de l'aide publique au développement
15
II-2 Analyse quantitative sur la période 1990-2009 16
II-2-1 Tendances globales 16
II-2-2 Tendance de l'aide par nature 17
xxi
II-2-3 L'apport de l'APD aux secteurs sociaux de base de 2000
à 2009 18
II-2-4 Analyse du Ratio APD sur PIB 19
II-2 La pauvreté en Côte d'ivoire 20
II-2-1 Les déterminants de la pauvreté en
Côte d'ivoire 20
II-2-2 Evolution de la pauvreté en côte d'ivoire
21
CHAPITRE III : L'EFFET DE L'APD SUR L'IDH : UNE ANALYSE
ECONOMETRIQUE
III-1 Spécification du modèle 23
III-2 DONNEES 24
III-3 Application du modèle 25
III-3-1 Test de stationnarité 25
III-3-2 Détermination du nombre de retard optimal 26
III-3-3 Estimation du modèle VAR 26
III-3-4 Estimation de la relation de causalité au sens de
Granger 27
III-3-5 Analyse Impulsionnelle 27
III-3-6 Décomposition de la variance de l'erreur 28
III-3-7 Les tests sur les résidus 29
III-3-7-1 Test De Normalité Des Résidus 29
III-3-7-2 Test de l'hétérocedasticité 29
III-3-7-3 Test d'autocorrelation 29
III-3-8 Interprétations 29
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 31
Bibliographie 33
ANNEXES vii
Table des matières xx
|