L'IMPACT DES RADIOS DE PROXIMITE
SUR LES POPULATIONS :
LE CAS DELTA SANTE
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C
e travail n'est certes pas le meilleur résultat de
recherches qui soit. Cependant, il reste le fruit de quatre années
d'observation et d'expérimentation. Des années qui ont
été semées d'embûches. Combien exactement ? Seul le
ciel sait.
Des années durant lesquelles, les distractions quelles
qu'elles soient (les difficultés financières, le désespoir
mais aussi la légitime envie de jouir de notre jeunesse et de la vie)
ont failli nous désarmer.
Des années durant lesquelles nous nous sommes sentis
désespérément seul. Des années qui sans faire de
nous l'homme de communication (au sens où
nous l'entendions) nous ont permis de fourbir de nouvelles
armes pour DEMAIN. Des années qui, nous l'espérons, nous
ouvriront des portes dans le monde
combien difficile mais agréable de la communication.
Ce travail là, nous le dédions d'abord à
Papa et Maman afin qu'ils y trouvent un
début de couronnement des efforts conjointement consentis depuis de
nombreuses et longues années.
Ensuite à notre fille Cynthia Joëlla Débi
BROOHM et sa mère Judith ADOTEVI au détriment desquelles nous
avons sacrifié ce qui aurait pu être une heureuse vie de
famille.
Enfin, à la direction de la Radio
Télévision Delta
Santé qui nous a permis de faire nos premiers pas dans
le monde de la radiodiffusion.
Nous ne saurons oublier le personnel de la Radio
Télévision Delta Santé, «la
famille» avec laquelle nous avons partagé de nombreux
instants de plaisirs, de peines mais aussi de déception.
Puisse-t-il (le personnel) trouver, ici, la force
intérieure, indispensable moteur à la recherche de
l'excellence.
Sincères remerciements à Dieu Tout Puissant sans
la grâce duquel ce travail n'aurait pu aboutir,
Sincères remerciements à tous ceux qui ont bien
voulu, parce qu'ils n'y étaient pas obligés, nous apporter un
quelconque soutien durant ces années ô ! ! Combien
pénibles. Je pense entre autres à :
Takana MAGBENGA, Octave
BROOHM,
Reine AYEVA-BROOHM, Ben Anoumou
AGBASSA, Christophe AGBOBLI, Ambroise
TSOMAFO, Francis Oswald MENSAH,
Claver LAWSON, Gérard WILSON,
Léon AMOUZOU, Elvire AKO,
Antoine AMEDJONEKOU,
Pour ne citer que ceux-là...
Puisse ce travail leur donner le sentiment de trouver la juste
matérialisation de leur soutien et des nombreux conseils qui parfois
s'identifiaient à des coups de gueule,
Puisse ce travail nous ouvrir des portes nouvelles... des portes
nouvelles.
J-j\ vJ-j\j fJjJ__pj~_p~~
es lignes qui vont suivre sont le résultat de recherches
menées, entre février
L
1999 et février 2003, à l'intérieur de la
Radio Télévision Delta Santé. Une entreprise de
communication que nous avons vu naître et dont nous avons
contribué, en tant que pionnier, à asseoir la renommée.
Ces lignes ne prennent pas en compte les changements qui sont
intervenus après décembre 2003 et qui tout compte fait
n'influencent que de façon négligeable et non substantielle le
présent travail.
Nos propos ne sauraient se poser en règle
générale applicable à toutes les radios de
proximité même si, certain de ces propos s'adaptent ou peuvent
s'adapter à d'autres stations.
Elles(ces lignes) n'engagent que nous.
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Introduction
I - Historique de la radio au Togo
I - 1 - La radio - mère et les attentes
des populations
I - 2 - Radio - Lomé et l'espace
public
I - 3 - La radio privée, un instrument de
lutte politique
I - 4 - Le paysage radiophonique actuel
II - Le cas Delta Santé
II - 1 - Genèse et évolution
II - 2 - Situation actuelle
II - 3 - Organisation interne
III - Delta santé vers une littérature
radiophonique
III - 1 - Les stéréotypes
III - 2 - Quelques indices de recherche
littéraire
IV - Delta Santé, la communication et la
communication de masse
IV - 1 - Principes généraux
IV - 2 - Les applications
IV - 3 - Communication ou communication de masse
?
IV - 4 - Les meneurs de la communication
V - Les impacts de la R.D.S. sur les populations
V - 1 - Les objectifs de la R.D.S.
V - 2 - Les moyens
V - 3 - Les impacts de la R.D.S
VI - Radio Delta Santé et demain
VI - 1 - Quel sera le visage de la R.D.S.
VI - 2 - Comment améliorer les
prestations de la R.D.S.
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes
~~~~~~~~~~~~
L
a dernière décennie du vingtième
siècle a été marquée au Togo, comme dans de
nombreux pays francophones, par ce qu'on a appelé à raison ou
à tort «la révolution démocratique ». Le
régime en place depuis plusieurs décennies a
cédé le pas à une libéralisation
du système politique, on a, alors, assisté à
l'élargissement des espaces de liberté. Dès lors,
l'exercice des libertés individuelles et collectives a favorisé
la libéralisation de la presse écrite et audiovisuelle. Il en a
résulté un foisonnement de journaux privés puis de radios
de proximité. Aujourd'hui, le Togo compte plus de soixante radios
communautaires, associatives, et commerciales.
La radio d'Etat n'ayant su assumer son rôle social, qui
était de rendre compte de la gestion que les autorités faisaient
des affaires publiques, cette prolifération des radios privées a
été applaudie.
Disséminées un peu partout sur le territoire
national, ces radios de proximité influencent quelque peu la vie de ceux
de nos compatriotes qui les écoutent.
Aussi croyons-nous opportun, plus d'une décennie
après cette libéralisation de la presse, de nous interroger sur
les influences qu'elles exercent sur la vie des auditeurs.
Toutefois notre réflexion sera axée sur la Radio
Delta Santé (R.D.S) : Comment a-t-elle pu se positionner dans le paysage
médiatique actuel ? Quel usage fait-elle de la langue ? Quelle
communication instaure-t-elle avec ses auditeurs et pour en attendre quels
résultats ? Les résultats obtenus sont-ils en adéquation
avec ceux escomptés ? Si non comment orienter la communication pour
aboutir à des résultats meilleurs ?
Telle est la teneur des questions auxquelles nous apporterons
tout au long de nos analyses et réflexions des éléments de
réponse.
Pour y parvenir, nous procéderons d'abord à
l'élucidation du contexte dans lequel les Togolais ont fait leur
première expérience de la radio de proximité. Ensuite nous
poserons `' notre regard » sur la Radio Delta Santé, son approche
du texte radiophonique et de la communication. Enfin, nous esquisserons des
approches de solutions au regard desquelles Radio Delta Santé pourrait
se maintenir dans le paysage médiatique de demain.
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A
pparue en Afrique noire en 1924 avec l'usage des
émetteurs dans l'union sud africaine et en 1939 à Dakar au
Sénégal, ce n'est qu'en 1953 que les Togolais font pour la
première fois l'expérience de la radiodiffusion avec Radio
Lomé.
I - 1 La radio-mere et fes attentes des popufations
1-1-1 Radio Lomé, un instrument de
l'administration
A sa création en août 1953, Radio Lomé,
comme bien des radios en Afrique sous domination coloniale, a contribué
à l'émancipation progressive d'une élite politique
togolaise. L'essentiel des programmes étant diffusé dans la
langue du colonisateur, les premiers contacts avec la radio furent
établis par nos compatriotes fréquentant les écoles et
ceux ayant été en Europe en tant qu'étudiants ou
militaires.
Radio Lomé a servi d'outil au colonisateur, pour amener
les compatriotes d'alors à une ébauche de prise de conscience
politique. Témoins : le regain d'intérêt pour le fait
politique et les manifestations d'avant l'autonomie. Ce qui justement entrait
dans l'optique du colonisateur qui entendait en application de la loi cadre de
1956, mettre en place des équipes dirigeantes africaines dans les
colonies. Le journaliste burkinabé Jean-Pierre ILBOUDO
dira : « Dès 1959, la plupart des radios nationales sont mises en
place. Elles émettent essentiellement dans la langue de l'ancien
colonisateur, et parfois en une ou deux langues nationales pour affirmer le
rôle du nouvel état indépendant. La radio devient ainsi un
attribut de l'indépendance de ces pays ».
Parallèlement à la préparation de
l'élite politique du pays, Radio Lomé s'est lancée dans la
bataille du développement.
1-1-2 Radio Lomé, un instrument de
développement
La Radio d'Etat a servi aussi d'outil de soutien à la
politique de développement à la veille et surtout au lendemain
des indépendances. Il s'est agi de faire de la radio un instrument
d'éducation. Ainsi, Radio Lomé diffusait des émissions
destinées à donner des conseils d'hygiène, de
santé, et de pratiques
agricoles. Le souvenir des radio-clubs reste encore vivace
dans les mémoires : Le souvenir des années soixante-dix (1970)
où la radio d'Etat diffusait à l'intention des masses paysannes
des microprogrammes, dans le souci d'améliorer la production agricole.
La radio était alors utilisée comme une » radio
école».
Bref, Radio Lomé cernait et répondait aux
attentes des populations en faisant d'elle-même un instrument
d'éducation, mais surtout un instrument de l'administration. C'est le
second usage qu'on fit de la radio qui, a un certain moment, posera
problème.
1- 2 ~~~io Lor~ et l~espace pu6lic
Il est vrai que des années après sa
création, Radio Lomé a répondu dans la mesure du possible
aux attentes des populations. Cependant, il n'est pas moins vrai qu'au fil du
temps, elle donna naissance en ces populations à l'envie
d'écouter un autre `' son de cloche `'.
1-2-1 Radio Lomé, une alliée du pouvoir
?
Aux lendemains des indépendances, Radio Lomé a
failli à sa mission d'outil de formation d'une opinion publique
véritable. « La radio (...) était un service public
étroitement contrôlé par l'Etat, le plus souvent par le
biais du ministère de l'information (...) Les journalistes
radiophoniques étaient des fonctionnaires de l'Etat et
dépendaient souvent du parti unique »1. Pire encore, les
journalistes devinrent les «haut- parleurs» du gouvernement,
pervertissant ainsi la notion d'information qui s'identifie alors à la
propagande.
Les partis politiques une fois interdits en 1969, Radio
Lomé se transforma en un instrument de propagande politicienne où
des thèmes idéologiques sont associés à des
pulsions nationalistes.
En cela, Radio Lomé fit usage de certaines techniques
dont nous empruntons la terminologie à Jean-Marie DOMENACH, auteur de
La propagande politique (1959).
1-2-2 La regle de la simplification
Radio Lomé, dans sa propagande, s'appuyait sur la
règle d'or de l'art : »la règle de la simplification».
Radio Lomé concentrait sur la personne du chef de l'état les
aspirations de l'auditoire et donc du peuple. Ainsi, lors des manifestations,
le chef de l'état devenait tour à tour «le libérateur
national », «le premier marin », «le premier agriculteur
», ...selon que la manifestation soit en rapport avec sa prise de
pouvoir, la marine nationale ou, l'agriculture... bref, les
idées abstraites étaient personnalisées en un
représentant : le chef de l'Etat.
1-2-3 La règle de l'unanimité et de
contagion
Radio Lomé a aussi tiré profit de la propension
naturelle au conformisme des auditeurs. En plus des larges diffusions et
rediffusions des manifestations de soutien en faveur du pouvoir, Radio
Lomé a crée et entretenu pendant plusieurs années
l'illusion d'une unanimité autour du régime en place. Rappelons
au passage le top horaire :
«n'gavÕ o Ðukplola
Eyadema, Mawu do fiokuku nawo
N'gavÕ o dukplola
Eyadema ÐukÕa le megbe nawo
Yin'ko »2.
Que nous traduirons en ces termes :
« N'aies crainte président Eyadema, Dieu t'a
intronisé,
N'aies crainte président Eyadema, Le peuple te
soutient.
Avance ! »
L'auditeur, à l'écoute de la radio, est
convaincu contre son gré que l'opinion exprimée au travers de ce
message est commune à tous. Et même s'il est persuadé de la
véracité de sa propre opinion contraire à celle
exprimée, à force d'écouter ce top horaire, il
réagit selon ce que Gustave LEBON appelle la «contagion psychique
». Il commence d'abord à douter de sa propre opinion et finit
quelques fois par la (son opinion) croire erronée. Ainsi il s'approprie
le texte du top horaire qui modèle désormais son opinion en la
calquant sur celle à laquelle il s'opposait.
1 Journaux et radio en Afrique aux
19e et 20e siècles, Andréjean
TUDESQ, Serges NEDELEC, GRET, 1998, P.124
2 Ce texte n'est qu'une transcription approximative du
message éwé chanté.
1-2-4 La règle de la défiguration ou du
grossissement
Radio Lomé a enfin, avec ou contre son gré,
longtemps manipulé l'information pour n'en retenir que celle qui
était favorable à l'idéologie du pouvoir. Cette technique
de filtrage a permis d'entourer le chef de l'état d'un mythe. Qu'il nous
soit permis d'évoquer quelques exemples :
- l'accident, du 24 janvier 1974 dont le chef de l'état
a été victime, présenté comme un attentat donna
l'occasion à la «radio-mère» de diffuser une interview
de feu le Général Améyi. Ce dernier y laisse entendre
qu'arrivé sur les lieux de la catastrophe et ayant demandé au
président s'il fallait le conduire à l'hôpital, le
président répondit :
« Non, je vais à pya ».
L'information telle que présentée à
l'antenne a contribué à créer autour de la personne du
chef de l'état un mythe : le mythe de l'invulnérabilité.
Une semaine plus tard, son retour à Lomé fut appelé «
retour triomphal ».Nous sommes le 02 février 1974.
-Plus récent mais tout aussi révélateur
fut le traitement des informations relatives aux manifestations du 05 octobre
1990. Une manifestation de protestation initiée par des
étudiants, qui entendaient empêcher le jugement de leurs camarades
pour distribution de tracts, est présentée comme un mouvement
mené par des «vandales et des drogués venus du Ghana voisin
».
Bref, l'information était tronquée avant
d'être servie à l'auditeur. A ces règles, il faudra ajouter
celles de `'l'orchestration» et de la `'transfusion» avant d'insister
sur le fait que l'usage de ces techniques faisait de Radio Lomé une
alliée du pouvoir. Pouvait-il en être autrement ?
Toujours est-il que le mouvement d'octobre 90 qui a ouvert la
voie à des mouvements de tout genre, a été suivi d'une
période où Radio Lomé n'a guère cessé les
actions de persuasion en faveur du pouvoir. Radio Lomé se gardant de
rendre fidèlement compte des opinions en vogue à l'époque
(identiques ou contraires à celle du pouvoir), «une radio, tenue
par des opposants, Radio Liberté parvint à émettre
quelques mois avant de disparaître »3.
3 Journaux et radio en Afrique aux
19e et 20e siècles, Andréjean
TUDESQ, Serges NEDELEC, GRET, 1998, P.151-153
1- 3 La radio privée, un instrument de futte
pofitique
C'est à la faveur de la plus longue grève
(novembre 92 à juillet 93) qu'aient connue les Togolais que ces derniers
firent leur première expérience de la radio de
proximité.
1-3-1 Radio Liberté
La première radio privée, Radio Liberté a
émis sans autorisation en novembre 1992. Née en période de
crise politique aiguë, Radio Liberté qui émettait en
modulation de fréquence sur la 105 mégahertz est apparue pour
soutenir «la grève générale
illimitée».
Elle exposait les points de vue de l'opposition togolaise sur
la situation du pays. Cette radio pirate s'efforçait dans la mesure du
possible de restructurer un tissu social qui portait les séquelles des
querelles politiques, ethniques et tribales, d'unir et d'impliquer les Togolais
dans son combat pour une société démocratique plus juste.
On se rappelle l'émission «Soldat mon frère», qui se
présentait comme une tribune où l'on « expliquait » aux
«corps habillés» le bien fondé du changement politique
et l'impertinence de cette réaction qui veut que le corps habillé
réprime systématiquement les manifestations de l'opposition.
On se rappelle aussi la diffusion des comptes-rendus de
réunions de l'opposition. Bref, en lançant en novembre 1992 Radio
Liberté, l'opposition voulait se doter d'un outil de communication qui
puisse rendre compte au peuple du combat qu'elle menait, un outil de
communication qui puisse servir de contrepoids à Radio Lomé.
Radio Liberté n'émit que quelques mois avant de
disparaître. Le terrain était alors déblayé mais il
a fallut attendre septembre 93 pour voir émettre Kanal Plus.
1- 4 Le paysage radiophonique actue(
L'installation des radios privées au Togo s'est faite
en deux phases dans la période allant de septembre 1993 à octobre
2002.
La première phase qui dure de septembre 93 à
février 98 est antérieure à la codification de la presse
audiovisuelle. Elle a été marquée par la mise en onde des
premières radios privées dont la toute première, `'Kanal
plus», émit en septembre 93. Cinq ans après, on pouvait
compter sept radios privées dont une seule à l'intérieur
du pays : Radio Tchaoudjo à Sokodé.
La seconde phase qui dure de février 98 à
octobre 2002, débute avec la codification de la presse audiovisuelle.
Cette seconde période est surtout marquée par l'adoption des lois
portant code de la presse et de la communication, la création de
l'Observatoire Togolais des Médias (O.T.M.), l'adoption d'un code de
déontologie, et surtout par l'installation de la grande majorité
des radios émettant actuellement au Togo.
La codification de la presse audiovisuelle, a donc
accéléré le processus d'installation des radios
privées sur l'étendue du territoire national. De sept dans la
première moitié de la période définie, le nombre de
radios privées est passé à soixante. Cependant, les
inégalités apparues dès la première phase
d'installation des radios de proximité se sont quelque peu
réduites sans pour autant disparaître.
I - 4 -1 Une inégalité de
répartition dans l'espace
géographique
Dès la première phase d'installation des radios
privées (septembre 93 à février 98) on a pu constater une
certaine inégalité dans leur répartition. Plus de 85% des
radios étaient installées à Lomé et seulement 15%
à l'intérieur du pays.
Dans la seconde moitié de la période
définie, cette inégalité a connu une amélioration.
Le nombre de radios est passé de six à vingt-trois à
Lomé contre plus de quarante à l'intérieur du pays. A elle
seule, la capitale abrite 38% des radios portant ainsi à 48 le
pourcentage de radios installées dans la région maritime. Soit
près de la moitié des radios de proximité
déclarées à la date d'octobre 20024 contre 52%
( au total trente et une radios) pour les quatre autres régions du pays
: dans la région des plateaux on compte treize radios (22%), huit dans
la région centrale (13%), six dans la région de la Kara (10%) et
quatre dans celle des savanes (07%).
I - 4 -2 Une bande %.M. au bord de la saturation
La totalité des radios privées du pays diffusent
leurs programmes en modulation de fréquences (F.M.)5. Il en
découle que la bande F.M. est saturée. Cette saturation est telle
que sur la soixantaine de radios qui émettent au Togo en octobre 2002,
dix-sept partagent leur fréquence avec au moins une autre radio. Ce sont
notamment Tropik F.M. et Radio Epanouie qui se partagent la 93
mégahertz, Kanal F.M. et Radio Cosmos se retrouvent sur la 93.5., Nana
F.M. et Radio Courtoisie sont sur la 95.5. Quant à Radio Bonne Nouvelle
et la Voix du Plateau, elles exploitent toutes deux la 96.5. De même
Radio Delta Santé et Radio Jeunesse exploitaient la 106.1. avant que
Radio delta santé ne se fasse octroyer la 95.1. La 90.1 est aux mains
des radios Sperenza et Espoir plus. Pendant que les radios Zion, Kéran
et Rurale partagent la 102.5. Enfin, Radio Maria et la voix de l'oti sont
recevables sur la 104.5.
Contre toute attente, ce foisonnement de radios privées ne
recèle pas la diversité de programmes que peut en espérer
l'homme de communication.
I - 4 -3 Une identité de programmes
Pour la plupart, ces radios privées sont
généralistes. C'est dire qu'elles touchent à presque tous
les sujets : éducation, information, culture, santé, sport,
environnement...
Il en est de même pour la Radio Delta Santé en
dépit de sa dénomination qui dénote une certaine
spécificité.
4 Voir carte à la page 19 et annexe 1 pour
liste nominative des radios à la période indiquée.
5 Abréviation empruntée à
l'anglais « Frequency Modulation »
Les rares stations qui se sont effectivement
singularisées sont les stations à caractère confessionnel
(Radio Maria, Djabal' nour al islamia, Bonne Nouvelle, Jésus vous
aime...) ou thématique (Sport F.M.).
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L
a Radio Delta Santé est longtemps restée la seule
radio de proximité dans la préfecture des lacs. Basée
à Aného, chef-lieu de préfecture, la R.D.S6 est
située sur l'axe routier Lomé - Hilla-condji, à
côté de l'Union Togolaise des Banques.
77- 1 genèse et Evorution
La genèse de cette station radio remonte à
novembre 98, mois au cours duquel la R.D.S est entrée, de fait, dans
l'univers des radios privées du Togo comme la concrétisation du
rêve d'un individu.
A sa création, la R.D.S émettait de l'étage
d'un bar de Kpémé : Le bar 7e ciel. Pour tout cadre, la station
disposait de trois pièces. A savoir :
Un secrétariat,
Une salle d'émetteur,
Un studio (régie d'antenne et table d'écoute).
Le matériel de diffusion comprenait : quelques lecteurs
de cassettes, un tourne-disque, trois microphones et un émetteur de 100
watts. Quant au matériel de production, il était inexistant. Ce
matériel quelque peu dérisoire, permettait de couvrir un rayon de
15 kilomètres environ.
Le personnel de la jeune station était constitué
d'élèves, de lycéens, d'étudiants et d'une
animatrice alors en fonction à Radio Lomé. La radio
émettait tous les jours de cinq heures à vingt heures. Soit un
volume horaire de quinze heures au quotidien. Question : pour diffuser quel
programme ?
Ici se pose un problème : celui de la connaissance des
goûts, des aspirations et des habitudes en matière d'écoute
des habitants de la zone de couverture, et partant celui de la maturité
du projet.
Les programmes à cette époque étaient
inexistants. On pouvait parler de quelques rares émissions dont la
diffusion dépendait de la bonne volonté des animateurs et
techniciens. Une situation imputable à l'absence du poste combien
capital du chef des programmes.
Dans ces improvisations et tâtonnements, très peu
d'émissions accrochaient. Il s'agissait des émissions comme
Parasol, Emergence jeunesse, pour ne citer que
6 Radio Delta Santé.
celles-là. Pour tout dire, Radio Delta Santé ne
présentait aucune émission de santé. En revanche, la radio
diffusait nombre d'émissions préparées dans des conditions
d'empressement et souvent d'imprévision. Les seules émissions
dont on prenait quelque peu soins, étaient celles du service commercial
: les tranches d'avis et communiqués et de dédicaces.
Ce qui frappait le plus, quand on écoutait la R.D.S,
c'était l'inadéquation du contenu des émissions avec la
dénomination de la station.
C'est donc dans ces conditions que la première F.M de
la préfecture va émettre de novembre 1998 à la mi-mars
1999. Date à laquelle la R.D.S a arrêté ses
émissions pour cause de déménagement.
En fin mars 1999, et le 30 à 18 heures 11 minutes, la
radio émet de nouveau. Mais cette fois à partir
d'Aného.
Premier changement notable, l'augmentation du volume horaire
qui est passé à 17h30/jour puis 18h30/jour avec une
continuité d'émission le week-end, c'est dire que la radio est
passée progressivement 115h30 d'émission hebdomadaire à
142h en mars 2000 (soit un an après son installation à
Aného) pour se retrouver en décembre de la même
année à 168 heures d'émission par semaine.
La R.D.S ne propose en rien des services extraordinaires
à ses auditeurs. Les quelques particularités de la R.D.S sont
liées au nom de la station : Radio Delta Santé. Une
dénomination qui exprime la ligne éditoriale de la station. A
savoir oeuvrer dans domaine de la santé et de l'environnement.
Radio Delta Santé en plus d'être une des rares
stations sinon la seule à faire de la promotion de la santé son
leitmotiv, est l'une des rares stations dont le site sert à la fois de
pharmacie et d'hôpital du jour. Témoins : les nombreuses personnes
qui y défilent à longueur de journée. Qui pour y avoir
conduit un malade, qui pour une consultation, qui encore pour y acheter une
substance médicamenteuse.
Autre chose, c'est qu'on a toujours vu en la radio, un lieu de
diffusion et de l'information et de la culture. La R.D.S en plus d'être
un lieu de diffusion de la culture en est le lieu de promotion. Ce qui justifie
la présence dans l'enceinte de la R.D.S d'une salle de spectacle et
d'une salle de jeu, lieu de rencontre des quelques rares pongistes de la
ville.
D'autres particularités sont liées au personnel
composé d'une douzaine d'agents hormis la secrétaire - comptable,
le Directeur technique, le Directeur Général et le
Président Directeur Général. La particularité du
personnel est d'exercer plus d'une fonction à la fois. Soit journaliste
- animateur, soit animateur-technicien,
soit technicien - chauffeur. Une répartition des
tâches qui a l'avantage de réduire le personnel, mais aussi la
fâcheuse conséquence d'influencer négativement la grille
des programmes et le particulariser. Nous y reviendrons.
11- 2 Situation actueffe
Au jour d'aujourd'hui, Radio Delta Santé émet
cent soixante-huit heures par semaine. Un volume horaire qui intercale
quatre-vingt dix-sept heures de programmes (émissions)
d'éducation, d'information et quarante-cinq heures de musique. La
diversité des programmes proposés est en partie imputable
à la diversité de compétence du personnel recruté
après mars 1999. En effet, ce personnel est composé de
licenciés en littérature, sociologie et philosophie.
11- 3 Organisation 1nterne
La R.D.S est d'abord et avant tout une petite entreprise. Et
comme telle, elle a une organisation interne même si les
dénominations varient de Radio Delta Santé à une autre
entreprise. Toujours est-il qu'on distingue, même en l'absence d'un
organigramme, les fonctions suivantes :
Un Président Directeur
Général, assez effacé, il est le premier
responsable de l'entreprise. Il la représente auprès des
instances de régulations et de contrôle des médias. Sans
être un décideur de poids, il fait fonction de conseiller quant
à la gestion de l'entreprise.
Un Directeur Général qui est le
véritable maître. Responsable omniprésent et omnipotent, il
est à proprement parler la seule voix autorisée. Au point
où l'on sent parfois son empreinte et sa touche sur certaines
émissions.
Un chef du personnel qu'on retrouve parfois
dans les fonctions du chef des programmes, du rédacteur en chef voire du
Directeur Général. Il a la gestion du personnel.
Un Directeur technique qui est, de fait, le
conseiller pas toujours écouté du Directeur
Général.
Un chef des programmes qui organise,
coordonne le travail des différentes sections de l'entreprise, suit et
supervise respect des programmes.
Un chef des programmes adjoint qui est une
courroie de transition entre la Direction, le service des programmes, la
rédaction et les animateurs. Il fait fonction de suppléant du
chef des programmes.
Ce personnel est organisé en deux structures
indispensables à tous médias :
- Le service des programmes qui organise et coordonne le travail
des animateurs.
- La rédaction qui regroupe les journalistes.
II-3-1 Le service des programmes
Poser un regard sur le service des programmes de la FM 106
revient à apporter des éléments de réponses
à une question fondamentale : ce service assure-t-il les
responsabilités qui sont les siennes ? Comment s'organise-t-il ?
A la R.D.S, cela peut surprendre, mais c'est une
réalité, ce ne sont pas les attentes des auditeurs qui guident et
orientent le travail. D'ailleurs, on ne connaît pas ces attentes et on ne
cherche peut-être pas à les connaître. Ici, seul le
leitmotiv de la rentabilité oriente les attitudes. A preuve, plus d'un
animateur se sont entendus demander au moins une fois : « Combien
rapporte-t-elle, ton émission ? ». Il va s'en dire que le service
des programmes privilégie de façon délibérée
mais, quelques fois, contre gré les tranches payées. Ce qui
justifie peut-être l'effectif dévolu à ce service et la
complexité de la tâche qui lui incombe.
En effet, le service des programmes compte neuf animateurs
dont un seul se consacre entièrement aux programmes. Quant aux autres
animateurs, ils sont tantôt à la programmation, tantôt
à la rédaction. Soit un total de six animateurs. Deux autres sont
à cheval sur les programmes de la radio et de la
télévision.
En outre, des neuf animateurs, trois sont
considérés comme pigistes.
Du coup, le chef des programmes gère un personnel quasi
inexistant. Puisque bien des fois, il (le chef des programmes) se trouve dans
des situations où il n'a pratiquement personne sous la main pour les
besoins d'une production spontanée ou urgente (production de spot, bande
d'annonce, interview). Parce qu'un tel est à son lieu de travail (le cas
des pigistes), un tel autre est occupé à préparer une
émission payée (pour la radio ou la télévision) ou
encore au montage d'un reportage.
Cette situation est imputable à la polyvalence
«contrainte » d'une large partie du personnel. Il en résulte
pour la station un problème majeur : celui de la fidélisation de
l'auditeur. Ce dernier est déboussolé lorsqu' à une heure
H d'un jour J, il ne retrouve pas sur la fréquence «son
émission préférée » parce que le
présentateur est tenu d'honorer un engagement pris par la direction par
dévers le service des programmes.
Or le principe de la fidélisation veut que l'auditeur
puisse trouver sur «la longueur d'onde de la radio » un programme
à «tout moment de la journée ».
11-3-2 Le service de la redaction
Il n'est point besoin d'insister sur le fait que l'information
est à la fois la matière première et le premier produit de
la radio. C'est précisément la raison pour laquelle il convient
de nous attarder un temps, sur l'unité chargée de collecter et
traiter cette information pour en faire un `'produit diffusable».
Créée en avril 2000, la rédaction est
passée de deux journalistes à six. Cependant, elle fonctionne
sans trop grande coordination. A cela, deux raisons peuvent être
évoquées. D'abord l'inexistence du poste combien capital du
rédacteur en chef. Ensuite vient la question de la rentabilité
qui, une fois encore, instruit et oriente toute initiative relative à la
collecte de l'information.
Quoi qu'il en soit, la rédaction de la R.D.S
fonctionne, même en l'absence d'une organisation rigoureuse. Et le
constat qui s'impose à tout visiteur imbibé de l'organisation
d'un organe d'information c'est l'absence des conférences de
rédaction : il n'y a en jamais eu. Ce qui implique que le travail de la
rédaction reste ce qu'il n'aurait jamais dû être : la
juxtaposition du travail isolé, non concerté et épars de
chaque journaliste.
Analysons cet extrait d'un journal diffusé sur les ondes
de la R.D.S.7
« Je l'annonçais en titre, les examens du Certificat
d'Etudes du Premier Degré ont débuté ce matin sur toute
l'étendue du territoire national,
Cosme ATTIOGBE :
« Voilà, mesdames, messieurs merci de nous
écouter,
Donc nos jeunes frères et soeurs du cours primaire comme
tu le disais sont en examen à partir de ce matin.
Les concernés sont les élèves du C.M.2.
Le certificat d'études premier degré CEPD de cette
année durera trois jours. Aujourd'hui les candidats ont composé
en étude de texte, en calcul, éducation civique, couture et
dessin.
Dans la préfecture des lacs ils sont très
nombreux à faire le déplacement des centres d'écrit, la
plupart sont des enfants de 10 à 14 ans, filles comme garçons
soucieux de franchir le cap des culottes ou robes kaki.
7 Journal présenté par Firmin EKOUE sur
les antennes de la Radio Delta Santé le 1er juin 2004
à 12h 30mn et rediffusé à 18h30mn.
Ce matin, le préfet des lacs M. Agbodzi Koffi,
accompagné par le président de
la délégation spéciale de la commune
d'Aného, M. Ayayi AYIVI Patrice et d'autres
autorités de la commune ont fait le tour des centres
d'écrit ce mardi donc.
Là, ils ont eu à encourager les candidats et leur
ont souhaité bonne chance.
La RTDS a rencontré pour vous l'inspecteur du premier
degré des lacs Ouest
M. LAWSON Virgile qui est très content de
l'organisation de cet examen. » Commence alors un long
«dialogue» entre le reporter et l'inspecteur. «- M.
l'inspecteur, c'est aujourd'hui que démarre le CEPD sur le plan
national,
quel est votre avis la dessus ici, dans votre zone dans les lacs
Ouest ?
- Merci, effectivement le CEPD national démarre
aujourd'hui, nous avons les élèves qui sont venus de leurs
établissements respectifs subir l'épreuve au centre.
Personnellement, je dirige les lacs Est, inspection du premier
degré des lacs Est qui comporte 10 centres. 9 centres pour les scolaires
et 1 pour les non scolaires. Nous avons en tout un nombre de candidat qui
avoisine les 1500.
Disons 1469 précisément. Donc aujourd'hui c'est
un grand jour pour ces élèves qui doivent démontrer tout
ce qu'ils ont eu à apprendre au cours de cette année scolaire.
Sur le plan des préparatifs je crois que les
autorités ont fait le nécessaire.
Les épreuves sont arrivées dans de très
bon conditionnement, et il n'y a pas de problème, dans quelques centres
il y a eu des problèmes de surveillants qui ont été
très vite régler par les chefs de centres.
Nous avons eu aussi des feuilles d'étude de texte qui
ont manqué mais nous avons fait diligence et on a pu trouver des copies
pour les élèves qui n'en avaient pas.
Dans l'ensemble tout à bien démarrer et tout va
bien se passer.
-Les choses évoluent en matière
d'éducation au Togo. Est-ce qu'on peut savoir quelques choses à
propos de la moyenne d'âge de ces candidats là chez vous ?
-Bon la moyenne d'âge au niveau de ces candidats,
(hésitation) bon la moyenne d'âge, je dirai c'est 14 ans.
Parce que réglementairement au Togo, en se referant
à la législation scolaire, l'enfant doit avoir 6 ans
révolus avant d'aborder la classe de CPI. Donc s'il fait ses six ans de
scolarité ça doit lui faire 12 ans.
Si on lui permet 2 ans de redoublement, par exemple, l'enfant
arrivé au CEPD a 14 ans.
Disons que ça varie entre 13 et 14 puisque dans notre
système, nous remarquons un taux de redoublement assez fort ce qui fait
que la moyenne d'âge est entre 13 et 14.
Cependant, il y a des extrêmes. Vous pouvez trouver des
enfants de 10 passer le CEPD et de grands garçons de 17, 18 ans qui
passent le CEPD. Néanmoins nous disons que c'est 13, 14.
-M. LAWSON vous qui connaissez mieux le système
scolaire, du moins au niveau du primaire, quel est l'âge réel que
doit avoir un enfant pour passer le CEPD pouvant lui servir quelques chose de
bien dans ces études ?
- Merci, je crois que l'âge normal pour passer le CEPD
c'est 12 ans. Un enfant à 12 ans qui passe le CEPD, a les
capacités intellectuelles pour comprendre ce qu'il est en train de
faire.
Bon quand nous voyons les enfants de 10 ans qui passent le
CEPD, bon nous émettons certaines réserves parce que ces enfants
n'ont pas encore la structuration mentale qui leur permette de comprendre
vraiment ce qu'ils sont en train de faire. Ce sont ces enfants qui passent le
CEPD à 8, 9, 10 ans qu'on retrouve au collège qui traînent.
Mais un enfant qui a suivi son cursus scolaire normalement doit passer le CEPD
dans de très bonnes conditions intellectuelles, mentales, physiques et
tout.
-Il faut quel age pour qu'un enfant commence le CP1 ?
-L'âge, je l'ai dit tout à l'heure, la
réglementation scolaire au Togo demande d'inscrire l'enfant au CP1
à 6 ans, 6 ans révolu.
Avant 6 ans, il y a les préscolaires, les jardins qui
s'occupent des enfants.
Mais mettre un enfant de 4 ou 5 ans au CP1, ce n'est pas une
bonne chose, les parents pensent bien faire en précipitant la
scolarité des enfants mais au bout du cursus il y a fiasco, parce que le
cerveau de l'enfant est conçu de manière qu'à chaque
époque de la vie correspond une maturation qui permet à l'enfant
de comprendre les notions qui lui sont enseignées.
L'âge normal, c'est 6 ans pour entrer au CP1.
Normalement les parents doivent tout faire pour inscrire l'enfant à 6
ans. Mais peut-être que dans les villages, certaines conditions font que
les enfants, on les inscrit peut-être à 7 ou 8 ans.
Mais 8 ans au CP1, c'est déjà beaucoup de
retard. Bon il a les facultés pour bien comprendre mais il a
déjà du retard par rapport au cortège qui évolue.
Donc il se sent plus grand, et cet enfant arrivera au CEPD à 15 ou 16
ans. Vraiment ça pose problème.
-Merci, voilà l'examen dure trois jours et nous n'aurons
plus qu'à souhaiter bonne chance aux candidats. »
Et le journaliste de pointe d'ajouter « Bonne chance
également » avant de poursuivre son journal.
Cet extrait reflète quelques-uns uns des écueils
qui auraient pu être évités si elle avait un
rédacteur en chef et si elle tenait des conférences de
rédaction. Pour le profane cet extrait est irréprochable mais ce
n'est pas le cas pour l'homme de la communication.
En effet, l'extrait est truffé de fioritures et donc
pas en adéquation avec le principe de la concision :
« Voilà, mesdames, messieurs merci de nous
écouter,
Donc... »
En commençant son compte-rendu par ces termes, le
reporter n'apporte aucun supplément d'information à son
récit. Bien au contraire, il donne l'impression d'avoir
été surpris par le lancement du journaliste de pointe. En clair,
le reporter ne savait pas à quel moment précis du journal il
devait prendre la parole.
« Le certificat d'études premier degré CEPD
de cette année durera trois jours. » Ceci n'est pas une nouvelle :
la durée des examens n'a pas changé et il n'y a rien de nouveau
à porter à la connaissance de l'auditeur.
Dans la question suivante : « M. l'inspecteur, c'est
aujourd'hui que démarre le CEPD sur le plan national, quel est votre
avis la dessus ici, dans votre zone dans les lacs Ouest ? », le reporter
reprend l'information principale donnée par le journaliste de pointe
avant de poser une question plus qu'ouverte, c'est le moins qu'on puisse dire,
qui ne dit pas ce que le reporter veut tirer comme information de son
interlocuteur. Ce dernier, ne sachant quoi répondre à cette
question-bateau, se confond dans une longue présentation du secteur sous
son autorité avant de souligner les difficultés auxquelles ils
ont été confrontés. On lui a demandé son avis et il
présente les difficultés organisationnelles auxquelles les
enseignants et luimême ont été confrontés.
A la question suivante, le reporter, peut-être dans un
souci de remplissage, allonge sa question alors qu'il aurait pu
l'écourter et la rendre plus claire : « -Les choses évoluent
en matière d'éducation au Togo. Est-ce qu'on peut savoir quelques
choses à propos de la moyenne d'âge de ces candidats là
chez vous ? » Une question qui se résume en quelques mots : «
quelle est la moyenne d'âge de ces candidats ? ».
Sur cette question l'interview insérée dans le
reportage aurait pu s'achever sans que l'information n'en souffre. Car la suite
du questionnaire semble s'éloigner du sujet qui est l'examen du CEPD. Et
non pas l'âge de la scolarisation des enfants.
Et puis une seule fois l'inspecteur n'a exprimé la
grande joie que le reporter signale aux auditeurs.
Sur la forme de nombreux mots, phrases et membres de phrases
pourraient être sortis du texte diffusé. C'est le cas du mot merci
qui revient inutilement à deux reprises dans les propos de
l'inspecteur.
Les écueils relevés dans cette analyse
superficielle auraient pu être évités si le journal de la
R.D.S. était le fruit du travail concerté de toute
l'équipe. Ce constat est flagrant quand on constate que le journal
à été diffusé tel quel à deux reprises.
A chaque édition du journal donc, le journaliste
chargé d'en assurer la présentation fait tout seul fonction de
rédacteur en chef, de reporter au besoin, de secrétaire de
rédaction, de réviseur et de présentateur.
Pour l'auditeur cela se traduit bien souvent par une rupture
de l'information. Dans les faits, il n'est pas rare de n'avoir aucune suite
d'une information dont on entendait suivre l'évolution alors que le
présentateur précédent en avait annoncé un
développement dans les éditions à venir.
En l'absence de conférences de rédaction, et
donc de prise de décision collégiale à propos de sujet
d'information à traiter, la collecte et le traitement et donc la
production de l'information est presque nulle. Les seules informations
produites par la station restent celles qui ont fait l'objet de reportage
payé ou encore de faits divers. Et Dieu sait combien ils sont !
Question donc : quelles informations sert -on aux heures des
journaux parlés ?
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C
e chapitre tente de répondre à la question de la
recherche littéraire dans le domaine de la radio, en particulier de la
recherche littéraire à la Radio Delta Santé. Cette
question dont la problématique se résume en une question
(celle de l'existence d'une littérature radiophonique)
retiendra notre attention. Aussi, ne saurions-nous l'aborder sans analyser au
préalable le concept de la littérature.
Du latin « litteratura » qui signifie
écriture, la littérature est définie par le Larousse comme
étant «l'ensemble des oeuvres orales ou écrites qui visent
une valeur esthétique ». Aussi simpliste qu'elle puisse
paraître, cette définition met en évidence deux notions
importantes et donc susceptibles de nous intéresser :
- La notion de l'oralité
- La notion de l'écriture
Il est évident que pour la critique ces deux notions
évoquent deux entités distinctes : celle de la littérature
orale et celle de la littérature écrite. Toutefois, pour l'homme
de radio, les notions d'oralité et d'écriture sont deux aspects
du travail qu'il effectue au quotidien : écrire et dire pour
l'oreille.
La tâche qui consiste à écrire pour
l'oreille suppose que l'homme de radio respecte certaines contraintes relatives
notamment au principe de la « fidélisation de l'auditeur ».
Il en découle que l'homme de radio ait recours à
des « formes » préétablies et immuables dans lesquelles
on «coule » un fond.
III- 1 Les Stiriotypes
L'écriture radiophonique, nous le disions plus haut, est
une écriture destinée à l'oreille. Et comme telle, elle
est le domaine des stéréotypes.
Q.Q.Q.O.C.P un sigle russe ?
L'information qui est «l'une des matières
premières essentielles de la radio », reste une priorité
pour la radio en ce sens qu'elle n'est pas que matière première.
Elle est aussi produit fini. Or, la rédaction de cette information est
tributaire de cet assemblage de lettres (Q.Q.Q.O.C.P) qui s'apparente à
un sigle russe.
En fait, il s'agit d'une série de questions qui
déterminent la structure d'une information radiophonique. En effet, les
informations diffusées répondent à la série de
questions : Qui fait Quoi ? Quand ?
Où? Comment ? Et Pourquoi ?
Les cas les plus révélateurs sont ceux des avis et
communiqués et des nouvelles.
III-1-1 Les avis et communiqués
Il s'agit, ici, d'illustrer nos propos. Pour ce faire, nous
partons d'exemples qui pourraient servir de modèles.
III-1-1-a Les avis de deces
Dans le cas des avis de décès l'on se retrouve face
à des textes, généralement, structurés comme suit
:
Monsieur X, chef de la famille A,
Mme Y, employé à C, son époux et leurs
enfants,
les familles parentes, alliées et amies, ont la douleur
d'annoncer le décès de leur très cher(e) et
regretté(e) :
M/Mme B, employé(e) de l'entreprise D,
décès survenu le Jour, Mois, Année,
à l'âge de...
L'enterrement aura lieu le jour, Mois, Année au
cimetière de F après absoute en l'église St Z de F.
Maison mortuaire - Maison A à F quartier, G.
Dans le cas présent (Avis de décès), le
«pourquoi ? » n'est pas exprimé dans le texte cependant il y
est inhérent. A la question : pourquoi les personnes sus -
nommées annoncent - elles le décès de B ? On répond
aisément « parce que les personnes susnommées
(réponse à la question Qui ?) voudraient que toute personne
connaissant le/la défunt(e) assiste volontiers aux obsèques.
Ici, l'écriture radiophonique se fait
elliptique en s'appuyant encore une fois sur «le principe de la
fidélisation de l'auditeur ». D'où l'invitation implicite
(que comprend sans équivoque l'auditeur) à prendre part aux
obsèques de B.
De plus, elle reprend à longueur d'avis (de
décès) les formules consacrées qui permettent aux
auditeurs de se retrouver sans trop grande réflexion en possession de
l'information diffusée.
Le constat qui s'impose à l'analyse de ce genre
d'émissions, c'est l'absence de recherche stylistique. On retrouve dans
la même structure textuelle les mêmes formules. Les seules
variantes y sont les noms de personnes ou de lieux, l'age, les horaires, les
jours, les mois et les années.
III-1-1- b Les communiqués divers
Nous partons, ici, d'un communiqué diffusé sur les
antennes de la R.D.S du 22 au 24 avril 2002. Lequel communiqué nous
intéresse parce que rédigé en dehors de la station par un
agent de santé.
« Communiqué à l'intention des infirmiers
et chefs de postes.
Dans le cadre du renforcement de la surveillance
épidémiologique, un consultant de l'O.M.S. effectuera une
tournée de travail dans le district sanitaire des lacs.
A cet effet, le Directeur préfectoral de la santé
des lacs invite tous les infirmiers et chefs de postes à prendre part
à la séance de travail que la mission organise à leur
intention le jeudi 25 avril 2002 à la polyclinique de Kpota à
partir de 14H 30'.
Vu l'importance des activités à mener, la
présence de tous est obligatoire.
Le Directeur Préfectoral de la Santé ».
Ce communiqué, nous le disions, a été
rédigé en dehors de la station par un agent de santé. Et
pourtant, il respecte quelque peu le schéma du Q.Q.Q.O.C.P. Lorsqu'on
s'attarde un peu sur le contenu, on s'aperçoit de deux choses.
D'abord que le pourquoi de la série de questions arrive
en tête du texte. De plus le texte porte un titre qui est un
détail précisant le destinataire du contenu. Cette
précision devient détail parce que se retrouvant dans la suite du
texte (tous les infirmiers et chefs de postes).
Ensuite, le pourquoi ? Qui trouve réponse dans : Pour
renforcer «la
surveillance épidémiologique...» mais peut
être supprimé du communiqué sans pour autant avoir
d'incidence sur la compréhension du texte. Dans ce cas le terme
«mission » devra porter son expansion.
Plus surprenant encore la réponse du «pourquoi»
dans le cas présent est une nouvelle à proprement parler.
III- 1 - 2 La Nouvelle
La nouvelle est le genre rédactionnel le plus soumis
à la rigueur de l'écriture radiophonique.
Ici, on ne s'embarrasse guère de fioritures. D'autant
que la règle de la concision reste incontournable dans tout travail
journalistique. Dans cette optique, le premier paragraphe du communiqué
ci - dessus, comme nous le disions, s'apparente à une nouvelle qui tient
en une seule phrase. Dans la pratique, la phrase concernée : « Dans
le cadre du renforcement de la surveillance épidémiologique, un
consultant de L'O.M.S. effectuera une tournée de travail dans le
District Sanitaire des Lacs. » sera analysée comme suit :
Qui ? Un consultant de l'O.M.S.
fait
Quoi ? Effectuera une tournée de
travail
Quand ? Effectuera = futur simple prochainement
Où? Dans le district sanitaire des lacs.
Il apparaît ici, que ce qui était à
l'origine une simple introduction à un communiqué divers n'est
pas si éloigné d'une nouvelle. On pourrait si l'on voulait
approfondir cet aspect soutenir que des éléments de
réponse à la question pourquoi ? sont énoncés en
filigrane en début de phrase (pour renforcer la surveillance
épidémiologique). Dès lors, nous pourrons affirmer sans
risque de nous tromper que du point de vue de la structure le communiqué
divers n'est pas si éloigné de la nouvelle. Cela serait - il
lié aux principes de l'écriture radiophonique ?
III-7-3 L'écriture radiophonique
L'écriture radiophonique est une écriture
destinée à l'écoute. Donc à être
écouté par un interlocuteur, ici auditeur. D'où
l'obligation, du respect de certains critères auxquels tout travail de
rédaction doit répondre. Au rang de ces critères figure en
bonne place la clarté.
III-1-3-a La clarté
Le principe de la clarté recommande à
«l'homme de micro», des phrases simples et courtes. Il en
découle que l'écriture radiophonique ne s'embarrasse point des
constructions syntaxiques complexes. Le vocabulaire même est le plus
courant qui soit. La simplicité de la langue se manifeste, ici, par le
rejet de la grandiloquence, les termes techniques, les Jargons... parce que se
voulant à la portée de tous.
Le verbe est, quant à lui, de préférence
à l'actif. Considérée comme plus expressive, la voix
active constitue le garde fou au travers duquel l'écriture radiophonique
reste collée à l'ordre des mots connu de tous : sujet - verbe -
complément. Ainsi la rédaction d'une radio écrira :
« Les avocats de l'accusé ont introduit un recours en
annulation.
La cour d'appel a rejeté ce recours pour cause de...
»
Plutôt que
«Le recours en annulation introduit par les avocats de
l'accusé a été rejeté... ».
Ajoutons que le temps de prédilection de la
rédaction est le présent de l'indicatif. Un temps qui
confère une note de fraîcheur à la nouvelle en la
faisant
paraître immédiate. N'oublions pas que l'information
radiophonique doit rendre compte de «ce qui vient d'arriver, de ce qui est
en train d'avoir lieu, de ce qui est sur le point de se produire
»8. Cependant, on peut le constater, la radio n'use pas que du
présent. Elle fait aussi usage du passé récent. Le premier
produisant chez l'auditeur le sentiment d'entendre une information liée
à des faits qui se produisent au moment où le speaker parle.
Quant au second (le passé récent), il est
préféré dans sa forme composée pour produire un
sentiment de continuité ou une impression de faits qui se sont produits
dans les minutes qui précèdent la diffusion de l'information. On
écrira et dira, par exemple : l'avion présidentiel vient de
décoller...
On retrouve aussi dans la rédaction radiophonique l'usage
régulier du futur proche (va + infinitif). Un temps verbal usité
pour annoncer avec la précaution de ne point prédire un
événement.
/11-1-3- b La concision
L'autre contrainte est celle de la concision. Un principe qui
recommande à la rédaction de se contenter de l'essentiel : «
l'information, et rien que l'information ». Point n'est donc besoin de
recourir aux figures de style telles que les périphrases et les autres
figures qui alourdissent le texte, lui confèrent une beauté
littéraire certes, mais n'apportent aucun supplément
d'information.
La rigidité quasi immuable et ces quelques principes
caractéristiques de l'écriture radiophonique constituent un
handicap à la quête de la littéralité. Toutefois on
ne saurait affirmer qu'il n'y a pas d'effort de recherche littéraire
dans les textes diffusés à la R.D.S.
8 A vous l'antenne, précis de
journalisme radio, Paul de MASENEER, Nouveaux Horizons,
1992, P.60
111-2 -- Quefques 1ndices De Wecherches
Littéraires
Les quelques indices de recherches littéraires que l'on
pourrait évoquer lorsqu'on parle des émissions de la R.D.S. sont
contenus dans les émissions «Contes du soir», «Au
théâtre chez nous», «Evasion» (poème de
l'auditeur) et les reportages.
Dans les paragraphes suivants nous nous appesantirons
essentiellement sur les contes et les reportages. Non sans avoir au
préalable dit un mot sur le théâtre radiophonique et
l'émission Evasion.
111 - 2 - 1 Le Théâtre Radiophonique
Les indices de recherches littéraires apparaissent
d'abord dans une émission qui se veut théâtre. « Au
théâtre chez nous » est diffusé tous les mercredi de
20 h à 21 h.
La bande à kakaraka (c'est le pseudonyme du leader de
la troupe) offre aux auditeurs une forme de théâtre populaire mise
sur onde. Ici, on peut s'en douter, les scènes, le décor, les
gestes et les mimiques n'ont d'autres expressions que le verbe. Ce verbe qui
prend l'allure d'un MINA altéré ou enrichi selon qu'on soit
puriste ou non. C'est donc au travers d'une langue hybride faite de mina,
d'argot mina (Aklagbé) et de français que Kakaraka et sa
bande abordent des thèmes vécus au quotidien par le citoyen
ordinaire pour qui, justement, les `' pièces » sont faites. Et pour
qui la vie sous tous ses angles est tournée en dérision. Il se
joue et rit de lui - même par l'entremise des personnages qu'il
découvre à travers `' l'écran `' de la radio.
Cette émission dépeint les fléaux les
plus banaux et courants dans le bassin de couverture de la R.D.S. Notamment le
vol, la prostitution, les scènes de ménage... Il s'agit, en fait,
d'une peinture sociale inspirée de la tradition mais aussi de certains
aspects de la modernité. Une peinture sociale dont l'objectif est de
conscientiser en distrayant.
Cependant, en dépit du fait qu'il (ce
théâtre radiophonique) présente des fresques sociales dans
lesquelles de nombreux auditeurs se retrouvent, le théâtre
radiophonique (de la R.D.S.) est beaucoup plus un navet. Tant par son
incapacité à
produire des pièces radiophoniques originales que par son
aptitude à imiter grossièrement les CONCERT BANDS
ghanéens.
III - 2 - 2 Evasion, La Tranche des Poètes
La tranche des poètes est celle de l'émission
Evasion (vendredi 20H - 21H). C'est la tranche où les amoureux
échangent de petits mots doux par la double entremise d'un animateur et
de la radio. Ces petits mots sont présentés sous forme
poétique ou prosaïque. Posons ici, notre regard sur un de ces
textes envoyés par une auditrice. Un texte qu'elle dédie à
son prince charmant :
« Encore une fois
J'aimerais tant gémir
Encore une fois
Sous tes caresses
J'aimerais tant jouir
Encore une fois
De ta tendresse
J'aimerais tant frémir
Encore une fois
De plaisir
J'aimerais tant sentir Encore une fois La douceur de ta
peau. J'aimerais tant poser Encore une fois Ma tête sur ta
poitrine poilue
Cette poitrine que j'ai tant aimée.
J'aimerais
Encore une fois La toucher
La caresser La couvrir de baisers Et comme une
folle Au monde entier
J'aimerais tant crier L'amour que pour toi j'ai. »
Des textes de cette trempe, il en défile des dizaines
au fil des émissions. Comme on peut le constater, ces textes, dont nous
venons de citer un exemple, ne sauraient se prévaloir d'une grande
qualité littéraire. Cependant on y perçoit des efforts de
recherche d'une certaine esthétique dans l'utilisation de la langue.
Ainsi dans le texte ci-dessus, on perçoit la récurrence
anaphorique du membre de phrase : « J'aimerais tant... » auquel la
répétition du titre «encore une fois » donne un cachet
particulier en ponctuant comme un refrain chaque vers. Il en résulte que
sans prétendre être un cadre de recherche littéraire
véritable, cette émission co - produite avec les auditeurs -
auteurs, s'apparente à un «cercle de poètes » en herbe
des ondes.
Il ne fait aucun doute pour nous que la littérature
apparaît en filigrane dans les émissions sus mentionnées.
Toutefois les reportages et les contes du soir paraissent plus
élaborés d'un point de vue littéraire.
~~~- 2 - 3 Le Reportage... Une Littérature Sonore
?
Le format radiophonique où l'on use de toutes les
ressources langagières et de tous les sens est sans nul doute le
reportage.
Le reportage qui est la chasse gardée de ceux qu'on
appelle communément »reporters» s'il est entendu qu'un
reporter est avant tout un journaliste. Mais sûrement un journaliste de
type particulier que Philippe GAILLARD présente en ces termes :
« Le reporter est un témoin ou un
enquêteur. Il assiste aux événements prévus, il
s'efforce de rétablir la succession des faits d'un
événement fortuit. Mais c'est un témoin professionnel, un
enquêteur qui doit des comptes au public et non à une quelconque
administration »9 .
La définition de Philippe GAILLARD présente le
reporter dans sa tâche quotidienne d'observation et d'interrogation aux
fins d'établir un rapport. Dans l'établissement de ce rapport, le
reporter fait appel à ses sens afin de rendre
9 Techniques du
journalisme, Philippe GAILLARD, coll. Que sais-je ? ,
P.U.F., 1985, P.54
«palpable» ou tout au moins sensuel ce dont il rend
compte. Les auditeurs étant supposés ne pas avoir
été sur les lieux du reportage, il fait fonction de ce que
d'aucun appelle «le cadreur de la radio ».
Résultat : le reportage est diffusé dans un
style simple mais s'appuie sur les techniques de la description, de la
narration, du dialogue... Le reporter décrit des sensations touchant la
vue, l'odorat, le goût ou le toucher. Il a recours aux comparaisons, aux
adjectifs, aux adverbes, aux bruits... pour «accrocher » l'auditeur
et l'amener à l'illusion qu'il est transporté sur les lieux, et
qu'il vit l'événement. Au besoin, il le guide dans l'espace en
s'appuyant sur des repères (lieu connu de tous ou supposé connu,
les points cardinaux, les adverbes : à gauche, à droite, devant,
derrière, à côté de...).
Ce reportage que nous avons (personnellement)
réalisé au mois de décembre 2001 pour le compte de la
R.D.S. pourrait être une illustration de nos propos :
« En travers de la chaussée, un véhicule vert
à la carrosserie défoncée et l'aile gauche froissée
comme une feuille de papier.
La ligne discontinue est en partie recouverte de sang, d'huile de
palme, de maïs, de gari et de débris de verre.
Plus loin, sur la gauche, un champ de manioc en partie
dévasté.
Ici, quelques policiers tentent de réorganiser la
circulation devenue subitement difficile.
C'est le visage que présente le quartier
Vodougbé un quart d'heure après qu'un véhicule de
transport en commun s'y soit renversé en voulant se soustraire à
un contrôle syndical. Le chauffeur qui n'avait pas payé sa taxe
syndicale a voulu prendre de vitesse les contrôleurs syndicaux, lorsqu'il
aperçut sur la chaussée un obstacle. Voulant l'éviter, il
quitta la chaussée, se fraya un passage dans le champ de manioc
voisin.
Au moment de reprendre la chaussée, le véhicule
se renverse sur le côté, roule avant de s'immobiliser en travers
de la chaussée. Les occupants du véhicule, trois
commerçantes et une ménagère sont évacuées
au centre hospitalier d'Aného. Là, entre deux soins, dans une
forte odeur d'alcool et de sang le médecin répond à nos
préoccupations :
-« Il y a un cas grave, celui d'une passagère qui
présente un traumatisme crânien. Quant aux deux autres, il y en a
une, qui a une double fracture à la jambe gauche et la troisième
a des blessures superficielles ».
-« Mais il y avait cinq personnes à bord du
véhicule, docteur ? »10
-« Oui, il y a eu un décès sur-le-champ et le
chauffeur est indemne. »
Dans ce reportage fait d'un texte à la fois descriptif
et narratif mais aussi d'un insert (extrait de l'interview du médecin),
on a l'impression de se retrouver dans une pièce de théâtre
où l'auteur peint le décor, raconte une scène avant de
donner la parole à certains acteurs.
L'auditeur qui écoute un reportage pareil, a
l'impression de voir la scène se dérouler sous ses yeux. De
même, il a l'impression d'être l'interlocuteur du
médecin.
Il arrive que pour décrire, le reporter se serve
d'extrait sonore (ce que nous appelions plus haut insert) qui évoque un
objet, une situation... ce que nous appelons dans le jargon journalistique,
à juste titre peut - être, «la photographie sonore » :
bruit de voiture ou de Klaxon en background d'une interview pour
«montrer» à l'auditeur que l'interview s'est faite dans la rue
par exemple.
Le reporter peut intégrer à son intervention des
extraits de sons enregistrés au préalable. Ces extraits, il les
intègre à son propos pour produire cohérence et
cohésion mais aussi rechercher et produire un beau discours. Dès
lors il ne fait aucun doute que plus qu'un simple compte - rendu, le reportage
se révèle une création littéraire. Mais une oeuvre
littéraire appartenant à une littérature d'un type
nouveau. Une littérature qui s'appuie sur les subtilités de la
langue notamment les comparaisons et les mots connus de tous, mais aussi sur le
son. Des sons qui évoquent ou suggèrent des
réalités connues de tous.
Bref, le reportage s'apparente à de la
littérature avec la particularité d'être à la
portée de tous. Pour peu qu'on soit instruit mais pas forcément
de l'élite. Mais cette littérature n'est point consignée
dans un ouvrage de sorte que l'auditeur pas le lecteur (puisque c'est bien
à des auditeurs que le reporter s'adresse) puisse retourner en
arrière pour ré - écouter (pas relire) une partie qui lui
échappe. Une littérature d'un type nouveau qui s'appuie sur le
son : la voix, la musique et le bruitage. Peut - être conviendrait - il
de parler de littérature sonore ?
10 Question du journaliste lors de l'interview
insérée dans le reportage.
III - 2 - 4 A L'antenne comme... le soir au village
Dans cette partie que nous consacrons aux contes, nous posons
notre regard sur l'usage que la R.D.S. fait du patrimoine culturel Guin. Pour
ce faire, l'émission qui nous intéresse n `est autre que «
Les contes du soir ».
« Les contes du soir » sont une émission
hebdomadaire d'une heure, diffusée les samedi de 20H à 21H en
MINA, une langue parlée dans le sud du Togo et du Bénin. Soit une
aire géographique un peu plus vaste que la zone de couverture de la
R.D.S.
Au sujet de cette émission, nous parlerons des textes
et de la technique stylistique.
III - 2 - 4 -a Les Textes
Les textes sont généralement des récits
dont l'origine remonte à la nuit des temps. Le conteur n'est donc pas un
auteur. C'est plutôt quelqu'un qui, par un concours de circonstances
s'est retrouvé en possession d'un récit qui constitue avec
d'autres récits le patrimoine culturel du peuple Guin.
Les textes dont se servent les conteurs pour égailler
les auditeurs de l'émission peuvent se regrouper en deux ou trois
ensembles.
Selon qu'on les analyse sous l'angle thématique, on
peut les regrouper en deux ensembles. Il s'agit :
- des contes de «sciences africaines » qui tentent
de donner une conception et une explication ancestrale de tel
phénomène naturel ou la cause originelle des
particularités comportementales ou physiques de tel ou tel animal.
Ainsi, retrouve - t - on dans le conte « le chat et la souris » une
explication de l'antipathie congénitale que le chat a pour la souris et
la peur qu'il lui inspire.
Une histoire de contribution que les animaux devaient apporter
à la fabrication d'un tam-tam commun. La souris qui s'était
dérobée au paiement de sa contribution ne se prive guère
de jouer en toute clandestinité à ce tam-tam. Lorsque le roi des
animaux s'en aperçut, il confia au chat la tâche de dépecer
la malicieuse souris dès qu'il la verrait. Depuis lors...
- des contes à « intention didactique ». Ce
sont des récits de morale pure ou pratique. Ils constituent une des
bases de l'enseignement traditionnel. Ces contes véhiculent des
idéaux sociaux : règle de conduite, écueils à
éviter et vertus à cultiver
dans un souci de cohésion sociale. De ces contes,
Victoire-Hortence ANIOU, Arnoldus GUBBELS et
Abel PASQUIER écrivaient qu'ils sont «
une source de lumière pour la conduite personnelle dans la
vie et l'intégration harmonieuse dans le milieu social
».11
Quand on analyse les contes diffusés à la R.D.S.
sous l'angle des unités de sens, on peut les regrouper en trois
ensembles que nous retrouvons parmi les sept catégories de contes repris
par EQUILBECQ.
III - 2 - 4 - b La structure des contes diffuses
Pour des raisons d'ordre pratique nous analyserons « les
contes du soir » à la lumière d'une typologie et d'une
terminologie que nous empruntons à Denise PAULME.
Du point de vue de la structure, les récits
proposés aux auditeurs partent tous d'une situation initiale pour
aboutir à une situation finale. Le seul facteur qui détermine les
modifications dans les schémas structuraux des textes est celui de la
dynamique interne. D'où le constat selon lequel les récits
proposés aux auditeurs sont de trois types.
Le type ascendant
Ce type est celui où les récits partent d'une
situation initiale de manque pour aboutir à une situation finale
où le manque est comblé. Bien souvent les principaux personnages
de ces récits vivent des situations difficiles (la haine du voisinage,
la maltraitance,...) au début de récit. Mais par un concours de
circonstances ou après avoir traversé de nombreuses
péripéties, se retrouvent en des situations confortables. Ce type
de conte répond au schéma structural et à la
représentation graphique suivante.
11 « A la recherche de la signification des
contes africains» in Savanes et forets, n°5 et 6, Bulletin de
l'institut
Schéma :
Amélioration
Représentation graphique :
Manque - amélioration - manque comblé
Le type descendant
Ce sont les contes qui aboutissent à la mort du
héros ou à la création d'un anti héros. Ici, on
part d'une situation initiale stable pour aboutir à une finale
dégradée. Dans ce type de conte, la phase d'amélioration
cède à une phase de détérioration. Il correspond au
schéma structural et à la représentation graphique ci -
après :
Situation normale ou stable
Détérioration
Manque (dégradation)
Représentation graphique : Situation normale -
détérioration - manque.
Il convient ici, de souligner qu'il est des cas où les
deux représentations graphiques (précédentes) se
retrouvent en une seule représentation et donc en un seul conte.
Supérieur de Cultures Religieuses (I.S.C.R.), Abidjan.
P.13
Le type en sablier
Pour l'auteur de la typologie qui nous sert de modèle,
ce type de conte est celui où «deux acteurs observent
simultanément des démarches opposées et (...) leurs
comportements respectifs au cours d'une même action les amènent
à se retrouver à la fin en situation inverse à celle du
début, ayant échangé leur position respective. La
structure du conte prend une forme qui évoque celle d'un
sablier. »12. Le schéma correspondant
à ce type de conte est le suivant:
Situation initiale normale ou stable
Amélioration
Situation finale dégradée (manque)
|
|
Manque comblé
Détérioration
Situation initiale (manque)
|
III - 2 - 4- c La Technique Stylistique
Le conte est introduit par :
- « Mise droun loo ! » (écoutez mon conte),
à laquelle l'assistance répond :
- « droun ne va » (que le conte vienne).
Cette formule d'introduction est avant tout une manière
de « capter l'attention de l'auditeur ». Ce procédé
introductif relève d'un art : celui de savoir imposer le silence mais
aussi de retenir l'attention de ses interlocuteurs ou de la raviver lorsqu'elle
baisse. L'attention une fois captée, le conteur est tenu (du moins
12 La mère dévorante, essai
sur la morphologie du conte africain, Denise PAULME,
Gallimard, 1976, P.25
implicitement) de plaire, de rendre son conte captivant,
attrayant de sorte que l'enfant, le jeune homme et l'adulte qui
l'écoutent en ce moment puisse le graver à tout jamais dans leur
mémoire. Pour ce faire, le conteur joue sur le timbre de sa voix. Il
scande, débite, déclame et même chante. A ce propos Mineke
SCHIPPER disait : « ... le conteur est souvent poète,
chanteur, musicien et acteur à la fois. Il est poète parce qu'il
ré - crée (re - creates) à sa manière et à
l'improviste les textes traditionnels »13. Le
conteur, en effet, use des ressources de sa voix pour imiter celles
d'êtres surnaturels, produire des onomatopées et au besoin jouer
le rôle de « Coryphée» dans les intermèdes
chantés.
Au-delà de sa voix, le conteur use des ressources de la
langue et des effets qu'elles peuvent aider à produire. Aussi peint - il
les personnages (humains ou animaliers) sous des caractères
poussés à l'extrême. A ce sujet, il suffit de se
référer au conte de l'araignée et Koffi Amévoin
pour se rendre à l'évidence.
Dans ce conte, l'araignée qui est
présentée comme un personnage d'une indicible misère,
condamnée à trimer çà et là sans pour autant
gagner son pain quotidien, découvre un trésor qui à la
faculté de régénérer. Du coup, elle devient la
créature, la plus riche qui soit.
Comme on peut s'en apercevoir, il s'agit d'hyperbole. Outre
l'hyperbole qu'on retrouve dans la quasi-totalité des contes, les
conteurs font usage de métonymie
dans le genre : « dekadjea ku
srõa odzi evi eta a amatõ
» (le jeune
homme et sa femme ont donné naissance à cinq
têtes d'enfants).
Dans cette phrase, le nombre d'enfants est
désigné par une partie du corps humain : la tête. Et donc
pour dire cinq enfants, le conteur dit cinq têtes d'enfants dans le conte
`'la teinturière et le pygmée».
Il arrive que des conteurs combinent une ou plusieurs figures
de style. Ainsi toujours dans le conte `'la teinturière et le
pygmée», on entend le conteur dire qu'ayant cherché des
heures durant sa progéniture, le pygmée finit par la retrouver
entre les mains de la teinturière. Cette dernière avait pris soin
de coiffer le bébé pygmée. Ce qui déplut à
mère pygmée à laquelle, le conteur, fait dire :
« Dzi evigne beda do etepe Ne mugni nene
oa
Ma vou voun o »,
13 `` Oral tradition and african theatre» in la tradition
orale, source de la littérature contemporaine en Afrique, Institut
Culturel Africain, 1985.
(Je veux mon bébé avec ses cheveux bien en
place. Sinon je te déchire). Dans la phrase «sinon je te
déchire » on sent le souci de rendre perceptible la colère
de mère pygmée et la cruauté du châtiment qu'elle
entendait infliger à la teinturière. En faisant dire à son
personnage « je vais te déchirer » le conteur compare
implicitement la teinturière, à l'endroit de qui cette phrase est
prononcée, à du papier ou à un pagne qui pourrait l'un
comme l'autre être déchiré aisément. De plus, le
choix du terme « déchirer » (quelque peu impropre)
plutôt que dévorer exagère un peu le degré de
cruauté du supplice. De ce fait nous osons croire que le conteur combine
sciemment ou non les figures de style dans une seule et même phrase.
A cette liste non exhaustive des figures de rhétorique,
il faudra ajouter les onomatopées dont se sert le conteur pour exprimer,
certaines situations ou attitudes. Notamment le fait de pousser un soupir qui
revient sous la forme de :
« Eso houm!».
Littéralement « il coupa hum » pour laisser
entendre «il soupira ».Nous serions incomplets si nous
n'évoquons pas les proverbes qui terminent les contes de façon
artistique. Les proverbes qui sont une façon de dire en quelques mots ce
qu'on dirait en cent. N'est-ce pas ce qu'entendait Yves Emmanuel
DOGBE quand il disait du proverbe qu'il est «
un art de dire en des termes voilés des paroles ou des
recommandations qui ne sont pas destinées aux oreilles
étrangères, indiscrètes ou profanes ; et l'on peut y
déceler l'équivalent de toutes les figures rhétoriques
européennes »14 Ainsi dans le conte de la
teinturière et le pygmée (encore lui), lorsque la crise opposant
les deux protagonistes (la teinturière et la pygmée) se
dénoue, suite à l'intervention d'un fils de la
teinturière, dont cette dernière n'espérait point de
secours. Elle exprime alors son soulagement au travers d'un proverbe
chanté. Le proverbe qui dit :
« toti mawo nude a
tona fufui kpode»,
(Le pilon n'a certes pas grande utilité. Mais il sert, au
moins, à piler).
Le proverbe ici comme dans de nombreux contes reprend de
façon concise et imagée la morale du conte.
Nous nous en voudrions énormément si nous ne
disons pas un mot sur les personnages des contes avant de clore ce chapitre.
Une chose est à signaler ou à rappeler : c'est que les
personnages sont généralement présentés sous des
traits exagérés. En outre, ils portent des noms évocateurs
des situations et / ou de l'attitude qu'ils ont face à ces
situations.
Lorsqu'il s'agit de personnages animaliers, ils portent les
noms qui leur sont connus dans la vie courante. Dans les contes, ces noms sont
attachés à des traits caractéristiques admis par tous dans
la tradition. C'est le cas de Yévi l'araignée, qui est peinte
sous les traits d'une créature à la fois malicieuse et
prétentieuse. Bien souvent, elle se retrouve aux prises avec Azoui le
lièvre. Ce dernier, lui apparaît comme le plus intelligent des
créatures. Il est apte à déjouer les pièges de
Yévi. Ces cas de figures sont tout aussi vieux que les contes eux -
mêmes.
Quant aux personnages humains, ils portent des noms souvent
choisis par les conteurs eux - mêmes. Nous citons en exemple Kofi
Amévoin qui est présenté comme le frère consanguin
de Yévi l'araignée. Amévoin, rappelons le, signifie
«le mauvais». On dira donc Kofi le mauvais. Ce dernier, à qui
Yévi montre les méthodes au travers desquelles il a fait fortune,
se les approprie et les utilise par dévers son frère
(Yévi). Et cela avec l'intention de se retrouver plus riche que
Yévi. En cela, il (Kofi Amévoin) est mauvais aux yeux de la
tradition qui veut qu'on «ne mange le plat des autres que sur leur
invitation».
Autre exemple non moins évocateur est celui de «
Adomefa », qu'on traduira par le bon. Le conte veut qu'Adomefa qui est
l'unique enfant de sa mère décide d'aller en aventure avec deux
frères consanguins. Ces derniers étant d'une même
mère, la mère d'Adomefa lui interdit de les suivre. Face à
l'insistance de son fils, la mère cède. Chemin faisant Adomefa
est abandonné par ces frères qui, au préalable, le rendent
aveugle. Devenu aveugle, le garçon apprend les vertus des plantes et se
guérit.
Quand il rentre chez lui, des années plus tard il
retrouve ses frères d'abord riches, ensuite pauvres puis aveugles et
paralytiques. Adomefa, fait table rase du passé et guérit ses
frères consanguins. Sa bonté fit de lui un herboriste -
guérisseur riche et heureux. Comme on peut le déduire,
l'onomastique n'est pas ignorée dans l'usage et l'adaptation
radiophonique des contes qui relève tout compte fait de la
littérature orale.
14 `` Misegli ou l'esthétique d'une création
littéraire» in la littérature orale, source de la
littérature contemporaine en Afrique, Institut Culturel Africain, N.E.A.
Dakar,1985.
Faut - il rappeler que ces contes véhiculent les valeurs
morales que la société guin entend transmettre à ses fils,
de même que les croyances qui sont les siennes ?
Faut - il rappeler que les contes dont on abreuve les auditeurs
dans cette tranche (émission) sont des récits vieux de plusieurs
générations ?
Sans doute non. Il conviendrait plutôt d'insister sur le
fait que de par leurs contenus, ces contes « exorcisent » les jeunes
générations en leur indiquant le sort réservé aux
méchants et le bonheur des justes et bons. En somme les récits
présentés aux auditeurs sont un canal au travers duquel leur est
transmis un enseignement traditionnel.
Serait - ce donc une aberration de soutenir que
l'écoute des séances radiophonique de contes sont pour certains
une distraction, pour d'autres une source à la quelle on s'abreuve du
savoir des ancêtres, pour d'autres encore un cadre où
s'opère une forme de catharsis sociale ?
Serait-ce une aberration de soutenir que les séances
radiophoniques de contes recouvrent à elles seules les fonctions
ludiques, didactiques et cathartiques dévolues à la
littérature ?
Serait - ce une aberration de revendiquer pour la radio un effort
de recherche littéraire voire une littérature ?
Encore une fois, nous en doutons. Il nous paraît certes
évident que la rédaction des textes destinés à
être écouté (pas lu) par les destinataires (auditeurs) est
soumise aux rigueurs de la concision, de la simplicité et de la
clarté. Cependant, le champ stylistique restreint qui lui est
laissé se prête à l'éclosion d'une
littérature.
Quand bien même, elle ne serait pas consignée de
sorte que l'auditeur, à l'instar du lecteur, puisse revenir en
arrière, comme dans un livre, pour approfondir sa compréhension,
apprécier l'esthétique du texte.
Quand bien même, les animateurs ou les conteurs ne
soient pas toujours auteurs des textes qu'ils présentent à
l'antenne (c'est le cas notamment dans l'émission «les contes du
soir »), on peut comme le journaliste américain Jean
SHEPHERD considérer, «la radio comme un
nouveau médium réservé à une nouvelle sorte de
roman » où « le microphone (...)
sert de plume et de papier ». Une nouvelle forme de roman
où « l'auditoire et l'actualité (...)
fournissent » les personnages, les situations, le ton
à adopter. Et partant, poser le postulat d'une littérature
radiophonique. Une littérature qui intègre le bruitage, la
musique, le dialogue, la poésie, le théâtre,...
Peut - être, restera - t - il à définir
les contours d'une telle littérature. Ce qui ne saurait se faire en
perdant de vue qu'elle émane d'un média : la radio, qui reste
avant tout un moyen de communication.
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a R.D.S. est, faut-il le rappeler, une entreprise de
communication et de ce fait, elle tient compte de nombreux principes qui
tiennent à la fois de la communication, mais aussi de la communication
de masse. Ce sont ces principes qui retiennent notre attention dans le
présent chapitre.
IV - 1 Les Przn~zpes genera
IV-1-1 L'homo communicans
Le concept de communication ne semble pas aisé à
définir. Tant les domaines qu'elle concerne sont nombreux et
variés : on parle de communication d'entreprise, de communication
événementielle, de communication scientifique, de communication
industrielle, de communication politique, de communication publicitaire, de
communication radiophonique... Cependant pour les besoins de notre
réflexion, nous voudrions bien partir d'une définition que nous
empruntons au Dictionnaire des médias. La communication y est
définie comme «une action et le résultat de cette action
». Elle serait «l'action consistant, pour les hommes, à
échanger des messages, en face ou bien à distance, avec ou sans
le secours d'un média quelle que soit la forme ou la finalité de
cet échange ».
Cette définition, comme bien d'autres, situe le concept
de la communication par rapport à l'homme. D'où la tendance
à penser l'homme par son aptitude à communiquer : l'humain
devient «l'être communicant ». Et cette action (de
communication), rappelons-le, est indissociable du langage.
Il en découle que la communication soit perçue
comme l'action de parler, de s'adresser à un individu ou à un
groupe d'individus. Il va sans dire que la communication est un acte à
caractère social. Un acte se déroulant au travers du langage
articulé ou non. Bref, la communication au sens large du terme serait
une manifestation d'échanges : échanges de faits, échanges
d'opinions. Dès lors, la communication ne saurait être effective
en l'absence d'un certain nombre de facteurs qui déterminent le principe
de la communication.
/V-- 1 -- 2 -- Les facteurs de la communication
La création d'une situation de communication quelle
qu'elle soit, nécessite l'utilisation, mieux la présence d'un
certain nombre de facteurs. Il s'agit notamment de :
- L'émetteur, c'est lui qui produit et envoie le
message. Il est aussi désigné par
le vocable de destinateur.
- Le récepteur ou le destinataire, c'est à
lui que le message est envoyé car
conçu à son intention.
- Le message, L'émetteur éprouve le besoin
de communiquer parce qu'il a
quelque chose à dire, et ce qui est dit c'est ça le
message.
- Le code. Le message, pour avoir un sens, doit être
exprimé au travers d'un
ensemble de signes combinés selon certaines
règles de combinaison connues du récepteur et de l
`émetteur. Les signes combinés et les règles de
combinaison sont ce qu'il est convenu d'appeler le code.
- Le canal, c'est le support de la communication, la voie
empruntée par le
message pour être acheminé de l'émetteur au
récepteur.
- Référent, c'est le sujet de la
communication : le « de quoi parle » le
destinateur.
Ces facteurs de la communication correspondent chacune à
une fonction, mais sont surtout représentées comme suit :
|
Référent
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|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
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Code
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Emetteur ou Destinateur
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Récepteur ou Destinataire
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CANAL DE COMMUNICATION
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MESSAGE
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|
|
|
|
|
|
|
Iril -- 2 Les Applications
Selon que l'émetteur attende ou non du récepteur
une réponse verbale ou non, la communication est bidirectionnelle ou
unidirectionnelle. On parlera alors de dialogue ou de discours.
Dans le premier cas, l'émetteur et le récepteur
passe alternativement du rôle de récepteur à celui
d'émetteur et inversement.
Dans le second cas, l'émetteur attend de son
interlocuteur (récepteur) une réaction plutôt qu'une
réponse verbale. Ce second cas est le plus caractéristique de la
communication radiophonique. Exception faite aux émissions interactives
ou l'auditeur peut prendre part à l'émission soit par
téléphone, soit par courrier. La plupart du temps la
communication radiophonique reste unidirectionnelle. La radio devient alors
« la boîte qui parle mais n'écoute pas ».
IV - 2 - 1 La communication radiophonique
Elle s'appuie sur les facteurs énumérés plus
haut. Cependant la terminologie diffère quelque peu.
L'émetteur ici n'est autre que le
speaker, le journaliste ou le reporter. C'est le sujet parlant. Celui ou ceux
qui produisent le message envoyé aux auditeurs. Ces derniers
étant ceux à l'intention desquels le message est
envoyé en sont le récepteur.
Le message c'est ce que dit le speaker. Et dans le cas de la
R.D.S. ce qu'il dit, le speaker le dit soit en français ou en
éwé. Ces deux langues constituent les codes. Le
canal de la communication n'est autre que la radio (ondes
hertziennes). Quant au référent, et c'est le
plus important en communication radiophonique, ce sont les faits, les
réalités, les situations qui deviennent des sujets
d'émissions d'éducation, d'information ou de débat.
Ici, l'auditeur - récepteur, pour peu qu'il
décide d'écouter la radio, subit la communication. Il n'a ni les
moyens d'influencer le message dès que le processus de la communication
est enclenché, ni les moyens d'interrompre le speaker - émetteur
(puisque même quand il éteint son poste radio, le journaliste ne
s'arrête pas), ni les moyens de demander instantanément plus
d'explications, ni l'amener à reprendre
une partie qui lui a échappé... En cela, la
communication radiophonique se singularise des situations classiques de
communication. Le schéma de la communication n'en subit pas pour autant
des modifications.
SPEAKER
ACTUALITE, CULTURE EDUCATION, SANTE
RADIO DELTA SANTE
AUDITEUR
IV - 2 - 2 Le message Radiophonique
Tout message radiophonique procède de ce que Sophie
MOIRAND appelle «situations d'écrit ». Des situations de
communication qui font appel à des scripteurs qui écrivent pour
des lecteurs, la production et la réception ayant lieu à un
endroit, à un moment précis. Le message radiophonique est d'abord
un message écrit. Mais un message écrit pour être dit
plutôt que lu. Ne dit - on pas que l'écriture radiophonique est
une écriture pour l'oreille ?
La phase d'écriture n'est que la phase
préparatoire du message radiophonique. Ainsi le journaliste ou
l'animateur dans la préparation d'une émission commence à
se demander :
«A propos de quoi », mieux de quoi parlerais-je aux
auditeurs ?
« Pourquoi » voudrais - je leur en parler ?
Et c'est une fois les éléments de réponse
trouvés que le journaliste ou l'animateur commence à
écrire le texte qu'il va dire à l'antenne.
Le journaliste, est celui qui lit, mieux celui qui dit le
texte et l'auditeur est celui à l'intention de qui le message est
adressé : celui qui écoute pas celui qui lit. Le
speaker-émetteur s'approprie donc le signifiant graphique tandis que le
signifiant sonore devient «propriété » de l'auditeur -
récepteur. Le message radiophonique en fin de production est un message
sonore. Le message graphique ne sert que de repère au speaker -
émetteur.
Il n'empêche qu'au finish, le message soit emprunt d'une ou
de plusieurs des fonctions du langage.
La fonction référentielle.
Elle apparaît essentiellement dans le travail
effectué par la rédaction : le traitement de l'information. Ici,
c'est l'information telle qu'elle se présente. Le journaliste -
présentateur s'efface au profit de la situation, de la
réalité ou de l'opinion dont il parle.
Ainsi le samedi 15 juin 2002 au journal de 6h30mn, la R.D.S a
présenté cette information:
« En Cote d'Ivoire,
Les réactions se succèdent après la
décision de la commission électorale indépendante sur les
pièces requises pour voter aux prochaines régionales.
Après le Rassemblement Des Républicains
d'Alassane Dramane Ouattara, l'Union pour la Démocratie et la Paix en
Côte d'Ivoire (U.D.P.C.I) du général Robert
Guéï, exige la reconnaissance des documents ayant servi pour voter
lors des différents scrutins de l'an 2000 ».
Elvire AKO :
« La prise de position de l'U.D.P.C.I s'est faite lors d'une
conférence de presse, hier à Abidjan.
Le député Toikeuse MABRI, Secrétaire
Général de cette formation politique, a rappelé que les
opérations d'identification menées en 1999 ont permis de
délivrer à certains ivoiriens un récépissé
et que plusieurs autres attendaient ce récépissé.
Fort de ce constat, le député MABRI a
revendiqué au nom de son parti, la délivrance d'attestations
d'identité spéciales élections départementales ou
à défaut la reconnaissance des documents ayant servi lors des
différents scrutins de l'an 2000.
Cette prise de position de l'U.D.P.C.I fait suite à une
annonce de la commission électorale indépendante. Annonce selon
laquelle seules les nouvelles
cartes d'identité et les nouvelles attestations
d'identité seraient acceptées aux prochaines élections
régionales.
Cette prise de position intervient trois jours après
celle du R.D.R et quatre jours après le lancement d'une opération
d'identification censée doter les Ivoiriens de nouvelles cartes
d'identité et les étrangers de nouvelles cartes de séjour.
»
Les élections régionales sont prévues le 07
juillet prochain en Cote d'Ivoire ».
Comme on peut le constater, le texte présenté
aux auditeurs est exempt d'indice des locuteurs et interlocuteurs. Le
journaliste de pointe passe à, un certain moment, la parole à
quelqu'un d'autre pour des précisions sur l'information donnée.
Cela se perçoit aisément puisqu'il (le journaliste de pointe)
nomme : « Elvire AKO ». On dira qu'il la «lance». Mais le
lancement, tout comme le développement de l'information ne
présentent aucun indice qui puisse nous ramener à
l'émetteur ou au récepteur.
C'est la fonction la plus utilisée dans les journaux.
La fonction expressive
L'homme de radio y a recours dans les genres
rédactionnels dits majeurs. Ce sont notamment les commentaires, les
chroniques, les éditoriaux...Mais aussi les émissions
interactives où l'auditeur donne son point de vue sur une situation
donnée. C'est le cas dans l'émission
«enuake» ou l'auditeur se prononce sur un
fait de société. Il prend ainsi part à l'émission,
et il le fait en exaltant son «ego ». C'est aussi le cas dans
l'émission EVASION, la tranche des poètes dont nous parlions plus
haut.
La fonction impressive
C'est celle de la quasi - totalité des messages
radiodiffusés. Pour s'en convaincre, il faudra se référer
aux questions qui président au choix des sujets abordés et
à l'angle de traitement de ces sujets :
- Que dois-je dire ?
- Pourquoi veux-je le dire ?
- Comment dois-je le dire ?
La première question se contente de délimiter le
champ du sujet, tandis que la deuxième définit les motivations de
ce choix. Et partant les objectifs ciblés par l'émetteur. Quant
à la troisième question, elle précise la manière
dont l'énoncé devra
se présenter aux auditeurs - récepteurs afin que
les objectifs préalablement définis soient atteints.
Comme on peut le constater, tout message destiné
à la radiodiffusion est conçu à partir d'objectifs
prédéterminés. Aussi, dans la conception du message
radiophonique, la rédaction use-t-elle des ressources langagières
et sonores (bruitage) à sa portée pour atteindre ces
objectifs.
Il est évident que cette fonction n'apparaît pas
toujours de façon explicite sous la forme de l'impératif qui
connote un ordre à exécuter. Mais il n'est pas moins
évident que le message radiophonique s'efforce de convaincre l'auditeur
- récepteur et l'amener à adopter une certaine attitude.
Cela est vrai pour les jingles :
« Soyez ambitieux ! Ecoutez, Radio Delta Santé.
»
Ce jingle présente l'écoute de la radio delta
santé comme une question de goût, mieux de prestige et
d'ambition.
Cela est vrai pour les spots publicitaires :
« En Afrique, le paludisme tue un enfant sur trois et
beaucoup de femmes et de future mère.
Le paludisme est une maladie grave.
Elle se transmet uniquement par la piqûre du moustique,
surtout la nuit. Il est primordial de se protéger pour éviter
d'être contaminé
Parce que la vie de votre enfant et celle de sa mère sont
plus importantes que tout, Nous avons créé la moustiquaire
Séréna.
La moustiquaire Séréna est imprégnée
d'un insecticide inoffensif pour vous Et toute votre famille.
Elle constitue une véritable barrière contre les
moustiques
Et reste efficace très longtemps.
Moustiquaire imprégnée Séréna,
La moustiquaire des nuits tranquilles ».
Ce texte qui est celui d'un spot publicitaire, s'appuie sur
une vérité scientifique pour déboucher sur
l'évidence du besoin de se protéger contre les moustiques.
L'expression de cette évidence occupe près de la moitié du
texte, qui lui-même ne fait pas penser au prime abord à une
publicité. Puis, la moustiquaire est évoquée une
première fois de façon furtive. Ensuite, le texte attire
l'attention sur les caractéristiques de cette moustiquaire avant d'en
donner le nom (séréna) et finit par en faire la moustiquaire des
nuits tranquilles.
Le texte tel qu'il est conçu évite d'appeler
ouvertement à l'utilisation de la moustiquaire Séréna.
Toutefois, sa conception, l'intonation qui sert à le déclamer, la
voix utilisée pour le déclamer (une voix de femme), sont autant
d'éléments qui concourent à inciter à l'utilisation
de cette moustiquaire sans jamais dire «utilisez la moustiquaire
Séréna ».
Cela est vrai pour les avis et communiqués.
Cela est aussi vrai pour le journal parlé...
Dans ce dernier cas l'auditeur - récepteur croit
«s'informer » de la situation socio - politique et économique
de son pays, de son continent ou du monde. Mais à la question
«pourquoi s'informe-t-il ? », Il ne sait quoi répondre.
Peut-être ne se l'est- il jamais demandé ?
En réalité, l'information n'est diffusée
que dans le dessein d'éclairer des situations socio-politiques et
économiques. Mais pas de façon fortuite. La démarche, ici,
vise à permettre aux citoyens de se faire une idée des acteurs
socio-politiques afin d'identifier ceux dont ils partagent les points de vue.
Et partant identifier ceux capables, aux yeux des citoyens, de promouvoir les
solutions pour lesquelles ils penchent.
La fonction de contact
Elle est assurée par les génériques et
les virgules. Les génériques sont des identifiants sonores qui
permettent aux auditeurs - récepteurs de reconnaître leurs
émissions préférées. Ils ouvrent et ferment les
tranches. Quant aux virgules, ce sont des sonals qui permettent aux
journalistes d'observer une très brève pause, en gardant le
contact, avant de passer à une autre information ou une autre partie de
l'émission en cours.
Génériques et virgules viennent en appui aux
interjections et autres expressions sans contenu informatif. Toutefois, il est
important de souligner que, le générique peut être porteur
de sens. Il peut signifier par exemple «telle émission
s'achève et telle autre va commencer dans les secondes qui suivent
». Il ne s'agit pas pour autant de nier la fonction de contact du
générique puisque après tout il sert aussi de virgule
à l'intérieur d'émission.
La fonction métalinguistique
Elle caractérise l'essentiel des textes
présentés dans certaines émissions comme «le
dictionnaire RFI », une émission du service magazine de la Radio
France Internationale rediffusée sous forme de rubrique dans le
réveil matinal. Il s'agit d'une émission de définition de
mots et de termes regroupés par champ lexical ou secteurs
d'activités ou de recherches.
La fonction poétique
On la retrouve à des degrés divers dans toutes
les émissions. Cependant, elle est prépondérante, dans les
contes et l'émission « évasion » dont nous parlions
plus haut, mais aussi dans les spots publicitaires et les jingles. Le texte
suivant en est fort éloquent :
« Une bise de soleil brûlant,
Une caresse de sable chaud,
Et le flot musical le plus doux de la bande F.M. »
Il s'agit là, d'un texte de jingle. Dans ce texte, on
perçoit une certaine musicalité. En effet, les deux premiers vers
présentent chacun, deux groupes rythmiques de quatre syllabes. Quant au
troisième vers, il offre trois groupes rythmiques de trois syllabes et
un autre de six syllabes. De plus, le texte use des champs lexicaux qui
produisent des images dans l'esprit des auditeurs-récepteurs. Notamment
ceux de la plage (soleil, sable chaud, flot) et de l'amour (bise, caresse).
Ces fonctions qui sont celles dévolues au langage se
retrouvent toutes dans les textes radiophoniques diffusés sur les ondes
de la R.D.S.
IV-2-3 Le speakage, un acte de communication
La communication radiophonique se réalise au travers de
la parole. La conception du message (la phase de la rédaction)
étant une phase préparatoire de l'acte de communication ; la
communication devient effective lorsque par la prise de parole et la diction,
le speaker «s'approprie » la suite de signes (le message) et produit
un discours. C'est cette actualisation des signes linguistiques par la prise de
la parole et la production d'un discours que nous appelons speakage. Un
speakage qui se présente sous deux angles à la R.D.S :
L'angle discursif qui peut prendre la forme d'un dialogue (c'est
le cas des entretiens radiodiffusés) ou d'un monologue.
L'angle historique dans le cas des émissions
d'information.
IV-2 - 3 - a- Le speakage discursif
Le speakage discursif intervient dans les tranches «
santé pour tous », les interviews, les jeux radiophoniques...
Les tranches « santé pour tous » sont celles
réservées aux tradithérapeutes. Ces derniers, dans le
cadre de cette émission, se posent comme des sujets (individus) qui
s'adressent à d'autres sujets. L'émission prend alors la tournure
d'une causerie sur une ou plusieurs maladies avec l'intention de ressortir
l'aptitude des tradithérapeutes à les guérir. L'animateur
se substitue aux auditeurs et interroge le tradithérapeute, mieux il
oriente le discours de ce dernier. Le speakage discursif est empreint d'un
« je » qui s'adresse à plusieurs « tu ». La
présence de l'animateur est à proprement parler de la figuration.
En fait, le tradithérapeute, véritable émetteur prend en
charge le discours. Il prend position par rapport à la
probabilité ou à la certitude de ce qu'il dit. Puisque
après tout, il a intérêt à convaincre le patient qui
l'écoute en ce moment, de son aptitude à le soulager, s'il venait
suivre un traitement. Le speakage discursif à la Radio Delta
Santé revêt toutes les caractéristiques du marketing.
IV- 2-3- b - Le speakage historique
Il relève du domaine des programmes d'éducation et
surtout d'information. Le speaker a tendance à s'effacer au profit de ce
qu'il dit. Emile BENVENISTE dira :
« Les événements sont posés
comme ils se sont produits à mesure qu'ils apparaissent à
l'horizon de l'histoire. Personne ne parle ici »15.
Le speaker, loin de prendre position se démarque de ce
qu'il dit : il est distant vis-à-vis de son speech. Les
déictiques présents dans le speech sont : des noms, quelques fois
des adjectifs et pronoms démonstratifs, quelques adverbes et
locutions
mais aussi des indications du temps. La mission des speakers
ici, consiste à présenter les faits et les opinions des acteurs
de l'histoire. Mais pas la sienne. Ainsi, à l'instar de l'historien, le
speaker ne dira jamais «je» ni «tu».
En définitive, le speakage historique s'éloigne du
«je» du speaker pour mieux se rapprocher de l'auditeur -
récepteur.
Dans les deux cas, la personne du locuteur peut être
perceptible. Dans le premier cas, à travers la forte présence
explicite ou implicite de «je» émetteur d'abord. Ensuite
à travers l'intonation du speaker. Dans le second cas, la personne du
locuteur est perceptible au travers d'indices disséminés dans
l'intonation et de façon moins évidente.
C'est dire donc, que toutes les fois qu'il y a prise de
parole, le speaker - émetteur joue un rôle : celui d'engager une
communication. Dès lors, dans l'exécution de ce rôle il
s'ouvre aux auditeurs. Il leur livre ses intentions de communication et veut
produire sur eux un certain effet.
Encore faut-il préciser le type de communication que la
R.D.S instaure entre ses auditeurs et elle.
15 Problème de linguistique
générale 1, Emile BENVENISTE, Gallimard,
Paris, P.241
Fil- 3 Communication ou communication de masse
?
La R.D.S faut-il le rappeler est un média. Et comme tel,
elle fait de la communication. Mais à qui s'adresse-t-elle ?
IV-3-1 L'étendue de /'audience
Les auditeurs de la R.D.S sont difficilement quantifiables
à cause du site d'émission (environ 3km de la frontière
avec le Bénin) et du rayon de couverture (près de 70km à
la ronde). Cependant, ils sont aisément repérables dans l'espace
géographique.
La R.D.S est écoutée dans les préfectures
des Lacs, de Vo, de Yoto, de Zio, une partie des préfectures du Golfe,
de l'Avé, de Kloto, ... de même que dans la partie sud-ouest de la
république du Bénin. Soit un bassin de couverture habité
par plusieurs milliers de personnes.
Le premier constat qui s'impose, c'est que la R.D.S a affaire
à une audience dispersée. Ce qui pose avec acuité le
problème du profil des auditeurs.
IV-3-2 Le profit des auditeurs
Tracer le profil des auditeurs de la R.D.S. nous paraît
un exercice complexe auquel il faudrait consacrer un livre entier. Cependant,
deux sondages d'opinion, effectués à un an d'intervalle, nous
permettent de tracer une ébauche de ce profil. La nuance est
importante.
Pour revenir à la question «qui sont les auditeurs
de la R.D.S ? » Ce sont des hommes et des femmes de divers âges, de
professions diverses (enseignants commerçants, chauffeurs,
pêcheurs mais surtout paysans...) appartenant à des univers
socioculturels divers.
Les auditeurs de la R.D.S sont donc des individus dont les
divers intérêts se recoupent en un ou plusieurs points de la
grille des programmes qui leur est proposée. C'est justement ces points
qui les unissent tous à la R.D.S. Mais cette
audience large et dispersée connaît peu
d'interactions entre les individus qui la composent.
En plus d'être large et dispersé, Cette audience est
hétérogène et inorganisée en l'absence de structure
qui en regroupe les membres.
IV-3-3 De la communication a la communication de
masse.
La communication que la R.D.S engage n'est ni secrète
ni réservée à un individu ou une catégorie
d'individus. Pour s'en convaincre, il suffit de se référer
d'abord à l'étendue de son auditoire, mais aussi aux sujets
qu'elle aborde.
Radio Delta Santé aborde dans ses émissions des
sujets variés, mais en rapport avec le grand public. Qu'il s'agisse de
faire prendre conscience d'un problème quelconque, qu'il s'agisse
d'expliquer une situation quelconque, qu'il s'agisse de faire adopter un
comportement quelconque aux auditeurs, cela s'exprime au su tous.
Les auditeurs quant à eux, choisissent à leur
gré, et en fonction de leur disponibilité, d'écouter ou
pas. Cela s'explique par la diversité des habitudes d'écoute. Les
sondages dont nous parlions plus haut, et sur lesquels nous reviendrons plus en
détail dans le prochain chapitre, nous ont permis de constater que la
R.D.S. est écoutée sur les lieux de travail comme sur les lieux
de résidence. A propos de cette diversité d'habitude
d'écoute Mc LUHAN: « Le pouvoir qu'a la radio d'engager les
gens en profondeur apparaît clairement dans l'habitude qu'ont les
écoliers de l'écouter en faisant leurs devoirs et le besoin de
beaucoup de gens de porter sur eux un poste transistor pour s'isoler dans la
foule »16 ?
Ces propos s'adaptent bien aux habitudes d'écoute des
auditeurs de la R.D.S. En définitive, et pour répondre
à la question du type de communication, on peut affirmer que, de par
l'étendue de l'audience, de par la diversité des
thèmes d'utilité publique qu'elle aborde, de par la
manière dont elle s'adresse aux auditeurs, de par les habitudes
d'écoute de ces derniers, la R.D.S. fait de la communication
de masse. Elle semble s'adresser personnellement et individuellement
à chacun de ses
16 Pour comprendre les
médias, Marshall Mc LUHAN, Mane /Seuil, traduction
de Jean PARE, P.340
auditeurs. C'est, du moins, la fausse impression qu'elle leur
donne. En réalité la R.D.S. n'est qu'une «caisse de
résonance » qui selon le jour et l'heure « répond
» aux besoins individuels et collectifs de ses auditeurs ou suscite en eux
des interrogations. En claire, la R.D.S. s'adresse à tout le monde sans
jamais cibler de façon précise un individu.
Ce faisant, plus que de la simple communication elle (la
R.D.S.) fait de la communication de masse : une communication qui se
déroule au su de tous et en un lieu «délocalisé
» et multiple.
Iril- 4 Les meneurs de fa communication.
Par meneur, nous désignons à tort ou
peut-être à raison ceux qui initient, orientent, et entretiennent
la communication : les speakers - émetteurs. Ils sont de deux ordres. On
distinguera ceux que nous appelons les professionnels de ceux que nous appelons
les "marchands".
1V-4-1 Les professionnels.
Ce sont d'abord les journalistes et agents de la
communication. Nous entendons le terme de journaliste tel que défini en
l'article 54 du code togolais de la presse et de la communication, à
savoir : « ... toute personne qui a pour occupation principale,
régulière et rétribuée, la recherche, la collecte,
la sélection, l'exploitation, la publication et la présentation
de l'information dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou
périodiques, dans une ou plusieurs entreprises de communication
audiovisuelle, dans une ou plusieurs agences de presse ou dans un ou plusieurs
services d'information»17.
Dans le cas de la Radio Delta Santé les journalistes
sont en général des diplômés d'université,
qui en matière de journalisme sont des autodidactes. Cependant, ils
bénéficient d'un appui (à la formation) auprès de
l'Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), de la maison du
journalisme (centre de formation et perfectionnement), des ambassades
(Etats-Unis), et des représentations accréditées
(ACCT).
Viennent ensuite les animateurs de programmes.
Diplômés des collèges et lycées et
université, ce sont aussi des autodidactes en matière de radio.
Ils bénéficient pour leur part d'initiation, de conseils et
d'assistance des journalistes. Cela dans le cadre du renforcement des
capacités du personnel.
Enfin, les techniciens de son. Ce ne sont pas des speakers.
Cependant, ils sont souvent en position d'émetteur. C'est le cas,
lorsque journalistes et animateurs ne sont pas en studio. Les techniciens de
son qui bénéficient d'une «formation maison »
évitent aux auditeurs « l'horreur du silence ».
17 Code de la presse et de la communication, loi
n°98-004/PR du 11 février 1998 modifiée par la loi
n°2000-06 du 23 février 2000.
IV-4-2 Les marchands.
Ce sont principalement les tradi - praticiens qui
achètent des tranches où ils se font appeler pompeusement
«dokita » (Docteur) et font plus de
propagande que de l'information, de l'éducation et l'information
(I.E.C.).
Ces derniers généralement n'ont aucune formation en
communication. Cependant, ils ont l'avantage de s'adresser aux auditeurs en
mina ou en éwé.
Les principaux acteurs de cette communication étant
très brièvement présentés, nous sommes en droit de
nous interroger sur les impacts de la R.D.S sur les populations.
~~~~~~~~~~~
'1i
~~~ ~~~, \ ~~ ~~ ~_
~~~~~~ ~~~ ~~~
A
vant d'arriver aux impacts de R.D.S, nous voudrons bien
rappeler les objectifs que les promoteurs de la radio (R.D.S.) se sont
fixés à la genèse du projet et les moyens dont ils
disposent ou qu'ils se donnent pour les atteindre.
(11- 1 Les o6jecti1s de fa XaS
Radio Delta Santé, comme peut le suggérer la
dénomination, a pour objectif prioritaire de promouvoir la santé
par l'éducation et l'information et la communication. La santé
étant bien souvent liée à l'environnement, la R.D.S
s'attelle aussi à la promotion de la lutte contre les atteintes à
l'environnement.
A cet objectif prioritaire, s'ajoutent quelques objectifs
secondaires. Il s'agit notamment de servir de relais aux différents
courants culturels de notre époque afin d'en informer les auditeurs. Par
«informer » nous entendons «éclairer sur
l'actualité ». Cette dernière priorité a
été ajoutée aux objectifs prioritaires suite au souhait
manifesté et exprimé des auditeurs d'être
informés.
Comment la R.D.S se prend-elle pour atteindre ces objectifs ?
(11- 2 Les moyens
Ici, notre propos portera sur les moyens humains et
stratégiques plutôt que sur les moyens matériels.
V-2-1 Les ressources humaines
La R.D.S dispose d'une rédaction de cinq journalistes dont
deux (2) pigistes et deux journalistes travaillant aussi à la
rédaction TV.
Dans l'ensemble ces personnes cumulent les fonctions de
journaliste et d'animateur. Cette rédaction nous le soulignions plus
haut, fonctionne sans aucune organisation : pas de conférence de
rédaction, pas d'agenda, pas de carnet d'adresse.
A cette rédaction, il faudra ajouter le service des
programmes.
Il est composé de tous les journalistes radio (5), d'un
(1) journaliste TV et de deux (2) animatrices. Soit un effectif de huit (8)
personnes directement impliquées dans la production.
V-2-2 La strategie
La stratégie de la R.D.S repose sur les personnes -
ressources, les programmes et les langues d'émissions.
V-2-2-a Les personnes - ressources
Ce sont des spécialistes de la santé
(médecins, techniciens du génie sanitaire, laborantins...) et
ceux que nous appelions plus haut les marchands.
Les premiers disposent d'une tranche hebdomadaire gratuite de
deux (2) heures. Cette tranche dénommée « Balafon » est
animée par un technicien supérieur de génie sanitaire en
poste à la Direction Préfectorale de la Santé (D.P.S).
L'animateur aborde avec des médecins ou des
spécialistes des questions liées à la situation sanitaire
de la préfecture ou du pays.
Emission interactive, « Balafon » donnait l'occasion
aux auditeurs d'interroger ces spécialistes sur les attitudes ou
habitudes qui seraient bénéfiques à leur santé.
Signalons au passage que cette émission n'a plus lieu depuis
décembre 2001,quoiqu'elle n'ait pas été suspendue par la
direction de la R.D.S. Pourquoi ? ...
Quant aux marchands, ils sont «propriétaires
» des tranches «santé pour tous ». Ils achètent
donc des tranches qu'ils tentent de rentabiliser. Ce sont des herboristes -
guérisseurs qui se livrent une bataille sans merci à l'antenne.
Généralement, ils se présentent comme
«généralistes », et cumulent à eux seuls sept
heures d'antenne par semaine, à raison d'une heure par jour.
V-2-2- b Les programmes
La R.D.S émet sans interruption depuis avril 2001.Cela
en s'appuyant sur une grille des programmes qui alterne sur cent soixante -
huit (168) heures de programmes d'éducation, d'information, de
santé et de musique.
Les émissions couvrent un peu plus de la moitié
de la grille. Et leur durée cumulée (éducation,
information, culture et santé) équivaut à cent une heures
trente minutes (101h 30mn) soit environ soixante virgule quarante-deux (60,42%)
pour cent de la durée totale de mise en onde. C'est donc sur cette base
que nous ferons notre analyse.
V-2-2-c La santé une priorité ?
En regard de la grille des programmes telle qu'elle est
conçue, il serait erroné de voir dans la santé une
priorité de la R.D.S. La santé couvre à peine le
dixième des programmes diffusés, soit dix virgule vingt six pour
cent (10,26%) du temps réellement exploité. Par contre la culture
occupe à elle seule trente-trois virgule soixante-quatorze pour cent
(33,74%) de ce même temps, la musique vingt et un virgule soixante-seize
pour cent (21,76%), l'information, treize virgule cinquante-cinq pour cent
(13,55%), et l'environnement un virgule quarante-huit pour cent (01,48%). Ce
qui pourrait surprendre à l'observation du temps réellement
exploité, c'est que la
santé et l'environnement n'en occupent qu'une part
insignifiante (voir graphique à la page suivante). Déduction, la
santé n'est guère une priorité à la Radio Delta
Santé, paradoxal non ?
PLANCHE DE REPART IT IO N DU
TEMPS D'ANT ENNE ENT RE LES
DIFFERENT S PROGRAMMES
21,76
13,55
1,48
19,21
10,26
33,74
Inform ation
Education
Culture
Santé
Environnement
M usique
77
V-2-2-d La Iangue
La R.D.S. produit des émissions en trois langues. Ce
sont le français, l'anglais, le mina /l'éwé. Des trois
langues le français reste de loin la plus utilisée(60,59% suivi
de l'éwé 34,74%). Et l'anglais la moins utilisée de toutes
(0,98%).Voir schéma de répartition des langues utilisées
à l'antenne.
PLANCHE DE REPARTITION DU
TEMPS D'ANTENNE PAR LANGUE
0,98
|
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|
|
|
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34,74
|
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|
|
Français Ewé
Anglais
|
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|
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|
|
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|
|
|
|
60,59
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les précisions ci-dessus apportées, nous pourrons
aborder la question de l'impact de la R.D.S.
(11- 3 Les impacts de fa .D.,51 sur fes
popufations
Il est évident que tous médias aient d'une
façon ou d'une autre des impacts sur ses auditeurs. Dans le cas de la
R.D.S, il faudra distinguer des impacts de deux ordres : les impacts
socioculturels et les impacts politiques.
V-3-1 Les impacts socioculturels
V-3-1-a Les communautés virtuelles
Radio Delta Santé a créé,
peut-être, sans s'en apercevoir une forme «d'arbre à
palabre» des temps modernes. Un cadre où les uns et les autres
discutent des faits de société. Bien évidemment, ces
différents auditeurs qui expriment leurs points de vue dans les tranches
d'émissions interactives ne se connaissent pas mais se reconnaissent (de
nom) comme étant fidèles auditeurs de telle ou telle
émission. Ces derniers partagent sans le savoir un «espace
virtuel» qui leur est commun. Souvent ce type d'auditeurs a en plus d'un
espace virtuel commun, des codes réels qui leur sont propres. Des codes
qui n'ont rien à voir avec les langues connues et pratiquées par
nombre d'habitants du bassin de couverture de la radio. Il s'agit plutôt
de ce que nous pourrons appeler : les «principes de
l'émission».
Dès lors, l'auditeur qui ignore ces principes ne peut
comprendre ni participer à cette émission. Il y reste
étranger ou il se fait expliquer ces principes, ce qui
équivaudrait à apprendre «le code» avant de pouvoir
comprendre voire participer à l'émission, et donc intégrer
`la communauté».
Les principes des émissions variant d'une
émission à une autre sur la même fréquence, il y a
forcement plusieurs petits groupes qui se partagent l'espace des
différentes émissions. Ce sont justement ces petits groupes que
nous appelons «communautés virtuelles». C'est en ce sens que
MUCCHIELLI disait : « La radio a réinventé certaines
formes de communication sociale traditionnelle que la vie moderne a mis
à mal. En faisant participer par exemple des auditeurs à ses
émissions, elle recrée les conditions des échanges
familiaux ou amicaux où chacun, apportant son problème et en
discutant avec les autres, participe à la
construction de la trame sociale de
référence sur laquelle repose la sociabilité
partagée »18.
Cette assertion de MUCCHIELLI est une illustration de
l'émission `'ENUAKE» qu'elle tente de cerner. Rappelons que
`'ENUAKE», est une émission essentiellement fondée sur les
faits de société que l'on soumet à l'appréciation
des auditeurs.
V-3-1- b Le regain d'interet pour la medecine
traditionnelle
Radio Delta Santé a suscité en ses auditeurs un
regain d'intérêt pour la médecine traditionnelle. C'est un
fait que la santé n'occupe que dix virgule vingt-six pour cent (10,26%)
des programmes de la radio. Cependant, un premier sondage effectué en
avril 2001 nous a permis de constater que quarante-sept virgule trentesept pour
cent (47,37%) des personnes interrogées trouvaient le «programme
santé» efficace. Ce que nous appelons `'programme
santé» est l'ensemble des émissions produites et
diffusées sur les ondes de la radio et qui du reste est essentiellement
consacré à la médecine traditionnelle. Soit environ
soixante-sept virgule vingt (67,20) pour cent du temps total consacré
à la santé (médecine traditionnelle et moderne) sur les
ondes de la station. De plus ces tranches sont l'une des plus
écoutées après les tranches de la mi-journée et du
matin : Constat découlant d'un second sondage effectué en avril
2002 et qui a permis de tracer la courbe d'écoute de la radio (voir page
suivante).
La lecture de la courbe d'écoute (page suivante) permet
de constater que les tranches `santé pour tous» sont l'une des
tranches les plus écoutées de radio Delta Santé.
Autre indice de ce regain d'intérêt pour la
médecine traditionnelle est le nombre sans cesse croissant de patients
qui défilent à la station. Qui pour y acheter une substance
médicamenteuse, qui pour une consultation, qui encore pour un
contrôle médical. De ce fait, on pourra soutenir que la R.D.S
stimule implicitement la recherche dans le domaine de la santé
même si de nombreux efforts restent à faire en ce sens.
18 Les sciences de l'information et de la
communication, Alex MUCHIELLI, Hachette, édition
revue, 1998, P.76
Pourcentage (%)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1
3
5
7
9 11 13 15 17 19 21 23
COURBE D'ECOUTE
Heures
Heure (H) Pourcentage (%)
|
V-3-1-c La revalorisation du patrimoine culturel
La R.D.S revêt une importance notoire pour la masse
paysanne pour laquelle elle reproduit le mode traditionnelle de communication :
La parole. La parole dans et par laquelle Radio Delta Santé tente de
revaloriser la culture guin. En cela l'émission santé pour tous
des mardi est fort évocatrice, dans la mesure où elle traite
plutôt des us et coutumes (dekonu).
Animée par un tradi-praticien, cette tranche se
présente beaucoup plus comme un cadre de rappel des interdits et des
pratiques qui ont constitué des interdits pour nos ancêtres et les
conséquences que le non - respect de ces interdits pourrait engendrer au
sein de la communauté. Ainsi, dit-on dans cette tranche, siffler la nuit
serait à l'origine des ulcères et des irruptions cutanées
; l'absence des pluies
serait liée au fait que des femmes de la communauté
aient ou auraient fait des corvées d'eau alors qu'elles étaient
en période de menstruation....
Des émissions, autres que celle-là, entrent
aussi dans le cadre de la revalorisation des pratiques ancestrales aujourd'hui
mises à mal. C'est le cas notamment des «contes du soir» qui
font «renaître» les soirées de contes, aujourd'hui
presque disparues dans nos milieux. En ce sens la radio se substitue au
«grand-père» racontant au cercle de petits-enfants des contes
du terroir et tout ce qu'ils véhiculent comme valeurs morales. C'est
pourquoi nous voulons voir en la Radio Delta Santé un outil de
revalorisation du patrimoine culturel du peuple guin, mais aussi un outil de
conservation de certaines valeurs culturelles traditionnelles.
V-3-2 Les impacts politiques
Les impacts politiques de la R.D.S ne sauraient se mesurer
qu'au regard du type d'information qu'elle diffuse. Or, la R.D.S se
présente comme une station «apolitique ». Et paradoxalement
elle présente des journaux. Et pour donner quelles informations ? Pour
former quelle opinion publique et créer quel espace public ?
S'interroge-t-on.
V-3-2-a Communication ou mutisme coupable ?
Loin de revenir sur le fonctionnement de la rédaction,
nous essaierons de répondre à la question des informations
diffusées. Nous croyons l'avoir évoqué plus haut,
cependant, il nous semble important de le rappeler. La collecte de
l'information est pratiquement inexistante à la R.D.S. Les seules
sources d'informations de la station sont des radios étrangères
émettant en français et par conséquent, très
écoutées dans la sous région et même dans le bassin
de couverture la R.D.S. Ce sont la Radio France Internationale (R.F.I. avec
laquelle la Radio Delta Santé a un contrat de partenariat limité
au service magazine) et Africa n°1. A ces stations-radios, s'ajoutent des
agences de dépêches telle que l'Agence France Presse (A.F.P.) et
la Pana.
Les informations proposées aux auditeurs ne sont alors
pas forcement en adéquation avec les préoccupations
immédiates de ces derniers. Et donc pas
susceptibles de les intéresser. Ce manque
d'intérêt pour l'information diffusée est bien réel,
dans la mesure où la rédaction de ces sources d'information
consacre très peu d'espace au Togo dans leurs bulletins
d'information.
Pour illustration, le sondage effectué en avril 2001
donne 63,16% des auditeurs souhaitant d'autres types d'informations contre
5,26% qui s'estiment satisfaits et 31,58% qui sont sans avis. Dans le
même temps 47,37% de ces auditeurs pensent vraies les informations
diffusées ; 39,47% les trouvent à peu près justes et
13,16% sont sans avis. D'où des inquiétudes au sujet de la
crédibilité de la R.D.S.
En outre, le sondage 2, réalisé un an plus tard,
fait état de seulement 20% des auditeurs qui trouvent que le service de
l'information éclaire suffisamment la situation socio-politique du pays,
76% sont de l'avis contraire et 4% restent sans avis. Ici se pose avec
acuité la question de l'intérêt que les auditeurs portent
aux informations qui leur sont proposées. Surtout quand on sait que la
«loi de la proximité » en communication est aussi
appelée «loi du mort - kilomètre » et que cette seconde
appellation se traduit en ces termes : « pour les villageois, une personne
qui meurt dans le village revêt plus d'importance que cent ou mille
victimes d'un séisme sur un autre continent ou même dans un pays
proche ».
Radio Delta santé, nous ne le dirons jamais assez, est
et reste une radio de proximité. Mais paradoxe (encore !), la
sélection de l'information en plus d'être laissée à
la discrétion du journaliste, chargé de la présenter
s'opère au mépris de la règle de la proximité qui,
quoi qu'on dise, est la règle de base de sélection de
l'information et un critère professionnel universel.
Il ne pouvait en être autrement quand on se rend compte
que l'administration de la R.D.S. entend rentabiliser toutes les prestations de
la station, et donc voir dans tout reportage une source incontestable de
revenue. A cette attitude qui frise le marchandage, si çà ne
l'est pas, s'ajoute l'attribut «apolitique » dont la R.D.S.
s'embarrasse.
Résultat ? Les journalistes, adoptent un mutisme
coupable sur les questions sociales qui sont sans conteste les
préoccupations majeures de l'auditeur. Cela, plus par souci de ne point
enfreindre aux recommandations de l'administration que par prudence. Tant les
limites entre le social et le politique sont difficiles à
établir. Les informations diffusées restent alors muettes pour
l'auditeur quand sa radio de proximité lui parle de l'Afghanistan ou de
la Tchétchenie. D'où la question : l'espace public existe-t-il
pour l'auditeur de la R.D.S.?
V-3-2- b L'espace public et l'opinion publique
Dans la conception de Louis QUERE, à qui nous
empruntons cette terminologie l'espace public serait «une scène
publique » où des acteurs, mais aussi des actions, des
événements ou des problèmes sociaux «accèdent
à la visibilité publique ». Or la R.D.S, nous
l'évoquions, sous prétexte d'être apolitique fait un
black-out total sur les questions sociales locales et nationales. Par
conséquent, elle détourne l'auditeur des questions qui le
préoccupent.
L'espace public donc, s'il existe pour l'auditeur de la R.D.S,
n'est pas ce cadre «délocalisé et multiple (...) où
chacun peut parler à d'autres et débattre des idées qui
préoccupent la communauté à laquelle il appartient ».
L'espace public que la radio Delta Santé crée serait ce cadre
où l'on `'cultive `' le jardin des autres plutôt que le
nôtre. Cet espace public détourne l'auditeur des questions
réelles qui préoccupent sa communauté (nous insistons) et
devient diversif. Ce qui signifie que si la R.D.S forme une opinion publique,
cette dernière est extravertie en ce sens qu'elle prend en compte des
considérations qui ne sont proches ni géographiquement ni
affectueusement des auditeurs. Car ne se rapprochant pas des ses
préoccupations immédiates. S'il en est ainsi, l'opinion publique
que forme la R.D.S. n'a pas toujours une approche rationnelle et critique des
problèmes qui influencent directement la vie quotidienne de la
communauté.
En somme, les impacts politiques de la R.D.S sont
négligeables. Ceci étant, quel pourrait être le visage de
la R.D.S au regard de ses prestations actuelles ?
~~
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L
a grille des programmes, le service de l'information et
certains facteurs qui sont de l'ordre de la nécessité devront,
à notre sens, déterminer le visage futur de la R.D.S. Car,
à notre sens, il y a beaucoup de chose qui peuvent
être faite afin que la R.D.S. accomplisse au mieux la
mission qu'elle s'est assigné. Il lui faudra seulement en prendre
conscience.
VI- 1 Quef sera fe visage de fa ~adio Defta Sante ?
V/-1-1 La grille des programmes
La grille des programmes telle qu'elle se présente
aujourd'hui ne reflète aucunement la ligne éditoriale de la
station. Cette ligne ne transparaît que dans 10,26% de la grille des
programmes, soit pour une durée de six cent vingt-cinq minutes (625 mn)
dont quatre cent vingt (420) consacrées à la médecine
traditionnelle.
En outre l'expression de cette particularité qu'elle
s'attribue (faire la promotion de la santé et de l'environnement) se
fait de façon ennuyeuse et contradictoire. Ennuyeuse parce que
s'appuyant sur des tradithérapeutes se présentant tous comme des
généralistes, et abordant tous (ou presque) les mêmes
thèmes. La contradiction intervient dans la façon dont ces
thèmes sont abordés. Les manifestations des maladies sont
décrites de manières différentes voire contradictoires par
les tradithérapeutes et généralement de façon
empirique et non scientifique. Ainsi, il n'est pas rare pour un auditeur de
cette station d'entendre dire, sur les ondes de sa radio
préférée, que l'hémorroïde attaquerait les
yeux... Rappelons aussi que ces tradithérapeutes soutiennent mordicus :
« nous guérissons le sida, cette maladie ne se transmet
guère d'une mère enceinte à sa progéniture... Le
beurre de karité est une protection efficace contre le sida lorsqu'on
s'en sert comme lubrifiant avant l'acte sexuel ».
La contradiction souvent flagrante des propos de nos `'supers
médecins» joue sur la crédibilité du programme
santé de la radio. Ce programme, qui du reste, n'est crédible
qu'aux yeux de 47,37 % des auditeurs (sondage 1), est écouté par
54 % des auditeurs (sondage 2).
Dans l'ensemble, la grille des programmes est
appréciée par les auditeurs. En avril 2001, 65,79 % des auditeurs
appréciaient le programme. Un an plus tard (avril 2002), ce chiffre est
descendu à 60 %. On peut donc soutenir que la R.D.S propose une grille
des programmes acceptable pour ses auditeurs. C'est bien normal, pour des
populations qui ont une expérience, encore récente, de la radio
de proximité.
La baisse du taux d'appréciation de la grille des
programmes, elle, pourrait s'expliquer par l'augmentation du nombre de radios
dans la ville d'Aného et ses environs immédiats. Citons au
passage radio Lumière à Aného, La Voix de Vo à
Amégnran, La Citadelle à Vogan. Cette augmentation du nombre de
radios s'accompagne naturellement d'une diversification des méthodes
d'approches de l'auditeur, d'une diversité d'appréhension de la
communication radiophonique, d'un écart de qualité entre les
différentes grilles de programmes et par conséquent, d'une baisse
du taux d'écoute et du taux d'appréciation de la R.D.S
VI - 1 - 2 Le service de l'information
Le service de l'information jouit d'une faible
crédibilité auprès des auditeurs. Rappel : en avril 2001,
seul 47,37 % des auditeurs trouvaient ce service crédible. Depuis les
choses ont empiré au point où ils ne sont que 20 % (en avril
2002) à être satisfaits par ce service. Soit une baisse de plus de
la moitié en un an.
VI - 1 - 3 Radio Delta Santé, une radio comme
les autres ?
Notre propos procédera des idées et arguments
jusqu'ici évoqués, mais aussi des constats faits et des
expériences vécues et exprimées tout au long de ce
travail. De ces constats et expériences, on pourrait faire un certain
nombre de déductions.
La première c'est que le service de l'information de
par la sélection et le traitement qu'il fait de l'information
s'écarte de sa ligne éditoriale et des centres
d'intérêts des auditeurs dont il est censé satisfaire en
priorité les attentes. Ces derniers en sont souvent déçus
et les sondages l'attestent (confère VI-1-2 Le service de
l'information). Cette déception des auditeurs s'explique par le fait que
les auditeurs n'adhèrent pas aux raisons de sécurité
évoquées par l'administration pour justifier le black -out fait
sur les questions qui les préoccupent. Cette déception est
d'autant plus grande que les auditeurs de la R.D.S s'estiment
lésés lorsque de nombreuses stations de proximité de la
place «bravent» les menaces réelles ou potentielles et font de
l'information de proximité.
La deuxième, c'est que la R.D.S, en ouvrant son antenne
au premier venu se présenter comme tradithérapeute, crée
des conditions qui pourraient aboutir à des résultats autres que
ceux escomptés. Et donc constituer une menace. Car ces derniers en
arrivant à la R.D.S ne posent qu'une garantie : celle de pouvoir payer
la tranche qui leur est confiée. Une fois ce cap franchi, la station n'a
plus d'emprise sur le contenu des émissions diffusées. Or la
radio est entourée d'un mythe qui en fait indubitablement «une
source fiable de vérité ». C'est donc sans surprise qu'on
entend le profane dire : « C'est vrai, puisque c'est la radio qui l'a dit
». En ce sens ouvrir l'antenne au premier venu se présenter devient
dangereux pour la R.D.S. car, la radio en matière de santé se
doit d'observer une démarche prudente pour des raisons que Gordon ADAM
et Nicola HARFORD expriment ainsi : « la radiodiffusion en
matière de santé impose une responsabilité
particulière aux diffuseurs parce qu'ils vont partager une information
dont les auditeurs pourront se servir pour améliorer leur état de
santé. Si l'information est incorrecte, les conséquences
pourraient être graves ou fatales. »
La démarche de la R.D.S n'étant pas empreinte de
prudence, il faudra s'attendre à ce que la station se mette à dos
les institutions nationales et internationales ayant en charge les questions de
santé non sans être au préalable discréditée
à leurs yeux. Les signes précurseurs de ce discrédit
commencent à apparaître autour de la question du VIH/SIDA.
La troisième raison et peut être la plus
importante est liée à la grille des programmes. Cette grille qui
est en déphasage avec la dénomination de la station et la ligne
éditoriale exprimée par cette dénomination. La part de
santé y étant négligeable. La santé arrive loin
derrière la culture, la musique, l'éducation, et l'information
avec 10,26% de la durée hebdomadaire de mise en onde. La santé et
l'environnement sont très faiblement représentés dans la
grille des programmes19. Nous en déduisons que la R.D.S est
tombée dans un excès : celui de vouloir plaire à tout le
monde et donc de toucher à tout. Dès lors, Radio Delta
Santé en dépit de sa dénomination et sa ligne
éditoriale s'affiche en radio comme les autres.
En définitive, la R.D.S dans son état actuel
perd son identité, si elle en avait une. En voulant satisfaire tout le
monde, elle court le risque de ne satisfaire
19 Voir graphique à la page 70 et grille des
programmes à la page 110.
personne. Les personnes préoccupées par les
questions de santé et de l'environnement, restent sur leur faim, Celles
préoccupées par les questions d'actualité n'ont aucun
repère quand leur radio de proximité leur parle d'une certaine
République Démocratique du Congo ou d'une certaine
Tchétchénie. Alors qu'elles veulent savoir ce qui se passe chez
eux, on les abreuve des informations d'un pays dont s'ils n'ignorent
l'existence, sont incapables de situer géographiquement. De ce fait
R.D.S n'a pas sa propre «couleur'' car n'offrant pas à ses
auditeurs ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs. La couleur de la R.D.S., sa
particularité ne sera plus que sa dénomination : R.T.D.S. Or,
conclu un rapport de stage : « L'avenir d'une station radio
télévision n'est plus dans le contenant mais dans le contenu
»20
.
VI- 2 Comment amif~orer fes prestations de fa
~.D.S.
VI-2-1 De la nécessité d'un
organigramme
Nous avons évoqué, en début de ce travail
(chapitre 2), l'absence d'organisation véritable à la R.D.S.
C'est justement ce dont souffre le plus cette station. Il existe, à la
R.D.S de nombreux postes de responsabilité (Président Directeur
Général, Directeur Général, Directeur Technique,
Chef du Personnel, Chef des Programmes ...). Cependant, force est de constater
que ces responsables ont du mal à se situer dans la hiérarchie
interne, faute d'organigramme. Il en résulte des conflits permanents de
compétences.
La R.D.S a donc un besoin urgent de se réorganiser.
Cela suppose qu'il faille avoir des délégations de pouvoir : Des
nominations et de vraies. Des nominations où les
bénéficiaires soient d'abord à la hauteur de leur
tâche et puissent prendre vraiment des décisions et initiatives.
Mais surtout des nominations où personne d'autre fut-il Président
Directeur Général, Directeur Général, ou Chef du
Personnel ne puisse prendre de décisions qui relève de la
compétence d'un autre responsable. Le contraire (qui est monnaie
courante à la R.D.S.) n'étant qu'une façon d'affaiblir les
responsables dont l'action est implicitement entravée. Ainsi, le Chef du
Personnel devra comprendre, par exemple, que malgré qu'il ait
recruté le Chef des
20 Rapport de fin de stage à la R.T.D.S,
Hyacinthe d'ALMEIDA, juillet 2002
Programmes, il n'a pas à s'ingérer dans la gestion
des programmes. Encore moins de briser des décisions prises par ce
dernier et qui plus est, par dévers lui, ni le pouvoir de décider
de qui irait faire tel ou tel reportage.
Pour y parvenir, il faudra délimiter d'abord les
responsabilités et les
compétences inhérentes à ces postes de
responsabilité. Ensuite définir un organigramme qui
établisse la hiérarchie au sein de la station de sorte que chacun
connaisse sa place dans la structure et les tâches qui sont les siennes.
Nous avons pu établir, à partir de nos longues observations, ce
qui pourrait être une ébauche mais pas un modèle
d'organigramme pour la R.D.S. (voir page 84)
Enfin il faudra que tout le monde, Président Directeur
Général comme vaguemestre, respecte cette hiérarchie et
comprenne que telle ou telle section de l'entreprise est sous la
responsabilité de x ou y et que seul x ou y est apte à prendre
des initiatives et décisions, allant de le sens de l'orientation du
travail telle que définie par la direction, impliquant la section sous
son autorité, quitte à donner des explications à la
direction générale. Il appartiendra alors aux collègues de
faire des suggestions créant ainsi une véritable ambiance de
travail d'équipe. Quant à l'administration, elle se limitera
à faire des recommandations sur les grandes orientations du travail,
à demander des explications lorsque le travail ne marcherait pas comme
attendu, à réorienter le travail, et à sévir au
besoin.
P.D.G
D.G
CHEF DU Personnel
Secrétaire
Chef des programmes
Directeur Technique
Chef des Programmes Adj.
Rédacteur en Chef
Responsable Technique
Animateurs de Programmes
Journalistes
Techniciens de son
VI-2-2 De la nécessité de la
communication interne
L'administration de la R.D.S, puisque c'est elle qui est
concernée au premier chef, devra se défaire de la fausse
impression (ou fausse conviction) qui est la sienne : celle de croire qu'elle
n'est guère obligée de tenir le personnel informé de ce
qu'elle entreprend ou entend entreprendre. C'est un besoin impérieux
pour l'employé d'une entreprise de communication d'être
informé des attentes de son patron.
Plus que les projets, les attentes du patron sont fort utiles
à l'employé. Ce dernier pourra, une fois, ces attentes connues,
les concilier avec celles des auditeurs. Dès lors l'employé
pourra fournir un travail qui satisfait son patron sans pour autant
négliger les attentes de son auditoire. C'est en étant
informé et en ayant compris à la fois son patron et son auditoire
que l'employé se sentira en sécurité face à son
travail de communicateur.
Toutefois, l'employé ne pourra s'impliquer
véritablement dans son travail et considérer la radio, un peu
comme sa «propriété», que si l'on est disposé
à l'écouter lui aussi tout employé qu'il est.
Ne jamais réfléchir à la place de
l'employé, voilà une autre attitude qui devra se poser en
principe pour l'administration de la R.D.S. car, le technicien, l'animateur, et
le journaliste sont ceux qui font réellement le travail au sein de
l'entreprise. Il est donc incontestable qu'ils connaissent mieux que quiconque
les auditeurs et les difficultés du travail. Les interroger sur ces
difficultés, les écouter faire des suggestions au sujet de
l'orientation du travail c'est leur prouver qu'on a confiance en eux. Et qu'on
les considère comme des sujets non pas comme des objets ou des
instruments.
Cela pourra contribuer à leur donner une certaine
quiétude. Ils se sentiront existé en s'apercevant qu'ils comptent
pour leur employeur et que leurs suggestions pourraient contribuer à
améliorer les activités de leur station. Mais aussi que leurs
objections pourraient éviter des erreurs à leur station.
Les conditions de création d'un pareil climat de
communication ne sauraient se faire qu'au travers des réunions
périodiques. Des réunions qui ne seraient pas des séances
d'écoute passive où l'employé devient un `' auditeur
parfait ». Des réunions qui ne seraient pas des séances de :
« Je suis le patron, c'est moi-même
qui ai créé ma station, quand je donne des ordres
ou quand je parle, tu te tais, tu écoutes, tu exécutes et
à la fin du mois je te paie, parce que tu es l'employé. »
Mais des réunions qui seraient plutôt un cadre
véritable de discussion où les propos de l'employé sont
pris en compte. Alors il n'y aura point de motifs de frustration. Et les
prestations de la R.D.S refléteraient réellement les
compétences de tous les employés auxquelles s'ajouteraient celles
de l'employeur. Ainsi la R.D.S. aura triomphé du `'péché
de l'orgueil» qui fait que, jusqu'à date, les problèmes qui
se posent à la station ne se transforment guère en
problème collectif.
VI-2-3 De la nécessité de
spécialiser les programmes
Radio Delta Santé doit se faire une
«couleur», une identité et apporter aux auditeurs ce qu'ils ne
trouvent pas ailleurs. Cela revient à dire qu'en restant dans sa ligne
éditoriale, la R.D.S pourrait accroître le volume horaire
consacré à la santé et à l'environnement. Il
s'agira de remédier à l'incohérence qui fait que sur les
ondes de la R.D.S, la santé et l'environnement ne représentent
que 11,54 % des programmes. Et donc faire de la santé et de
l'environnement des priorités pour la station.
Pour y arriver, la R.D.S devra commencer par définir
des critères de sélection des tradithérapeutes intervenant
sur ses ondes. Une sélection qui permettrait d'écarter d'abord
ceux qui se présentent comme «généralistes» et
ne travailler qu'avec des spécialistes d'une probité reconnue.
Cela permettrait de consacrer plusieurs heures par jour à la
médecine traditionnelle sans ennuyer l'auditeur. Ensuite, cette
sélection permettrait de Radio Delta Santé se sera
débarrassée de ceux que nous appelions «les marchands»
: ceux qui achètent des tranches pour les rentabiliser n'hésitant
pas à porter aux auditeurs une information non scientifique voire
fausse. Radio Delta Santé se sera alors défaite du
«péché de la cupidité» et se fera
véritablement un outil de stimulation de la recherche en médecine
traditionnelle.
En outre, R.D.S devra associer beaucoup plus les
médecins modernes (généralistes comme spécialistes)
à son programme «santé». Car soulignons le, les 32,80
%, des six cent vingt minutes consacrées à la santé,
exploités par la médecine moderne depuis mai 1999 ne le sont
plus. En effet depuis décembre 2001 l'équipe de la Direction
Préfectorale de la Santé (D.P.S) qui exploitait cette tranche a
mis fin à cette exploitation. Ce qui devrait être perçu
comme un refus de la D.P.S d'apporter sa caution à une entreprise
«peu crédible» n'inquiète malheureusement pas la
R.D.S. Or il serait fort utile que la R.D.S implique davantage
ces professionnelles de la santé dans le travail qu'abattent les
professionnelles de la communication. Cela suppose une franche collaboration
avec les institutions oeuvrant dans le domaine de la santé et
l'environnement. Une collaboration où, en toute humilité Radio
Delta Santé pourra exploiter et tirer profit de ces professionnels de la
santé et de l'environnement.
Loin de l'affaiblir, ce type de collaboration permettrait
à la R.D.S de se défaire «du péché de
l'orgueil» qui l'enferme dans un instinct grégaire où,
refusant de s'ouvrir aux autres, elle multiplie les erreurs dans un domaine
qu'elle a choisi.
Loin de lui nuire ce type de collaboration pourrait offrir
à la R.D.S. des opportunités de partenariat et de sponsoring.
Loin de l'affaiblir, ce type de partenariat la rendra plus
crédible aux yeux des auditeurs et des institutions.
VI-2-4 De la nécessité de l'audace
Se vouloir apolitique pour une radio de proximité qui
fait de l'actualité est quelque peu paradoxal. Paradoxal puisque par
vocation, la radio a comme matière première et produit fini
l'information. Et pour une radio de proximité l'information c'est
d'abord et avant tout «ce qui se passe» dans la localité, dans
le pays et qui est susceptible d'intéresser l'auditeur parce que
répercutant d'une façon ou d'une autre sur son vécu
quotidien.
Ce serait une erreur que d'attendre une prétendue
liberté d'expression véritable avant que de vouloir faire de
l'actualité de proximité. La pratique des métiers de la
communication est, à bien des égards, semblable au combat de
sisyphe au flan de sa montagne. Et cette liberté d'expression
véritable que l'on prétend attendre reste, même dans les
pays dits de droit une quête perpétuelle, le fruit d'une bataille
où toute victoire ouvre le champ à d'autres batailles.
Dès lors que Radio Delta Santé choisit de faire
de l'actualité, elle est tenue de le faire en tenant compte des attentes
de l'auditoire. Ce qui impose à la R.D.S, la mise à
l'écart des considérations politiques et la prise en compte du
fait que son statut de radio de proximité lui impose le traitement de
l'information locale et nationale quelle qu'elle soit. En cela réside
l'audace dont nous parlons : le courage
nécessaire de faire du journalisme ce qu'il est
réellement : « une parole que la société s'adresse
à elle-même ». Ainsi les journalistes de la R.D.S
rempliraient effectivement la mission qui est la leur : celle de «raconter
l'histoire au présent, convoquer ses acteurs et soumettre leurs actes et
oeuvres, qu'ils soient dérisoires ou grandioses, au jugement du plus
grand nombre ». C'est une question d'audace dans le contexte
socio-politique actuel nous en sommes conscients. Mais qu'on ne leurre pas il
en sera de même demain.
Une alternative serait pour la R.D.S d'innover en
matière d'actualité. A ce sujet il serait bien possible de
proposer aux auditeurs un type nouveau de journal : le journal de la
santé. Radio Delta Santé aura mieux marqué sa
particularité. Cependant l'inconvénient serait que la seule
source fiable d'information serait le site Internet de l'Organisation Mondiale
de la Santé. Or, ce type de journal ne saurait se priver de « page
nationale ». C'est là que Radio Delta Santé se trouvera
à nouveau confrontée aux difficultés qu'elle entend
éviter en censurant les informations d'ordre politique national, qui
pourtant intéressent, plus que tout, l'auditeur. C'est encore une
question d'audace.
Bref ce serait un plus, pour la R.D.S de faire comme nombre de
radios de la place de l'information de proximité tout en initiant un
journal de la santé nationale et internationale. Or l'un autant que
l'autre expose à des risques. Le fait est irréfutable, Radio
Delta Santé, devra si elle tient à se positionner dans le paysage
radiophonique de demain, avoir de l'audace.
r \~~~~~~~~
E
n définitive, les mutations socio-politiques
inhérentes à la marche vers l'état de droit au Togo, ont
été accompagnées de ce qu'il est convenu d'appeler
«le pluralisme médiatique ». Radio Delta Santé qui
participe de ce pluralisme
a, sans conteste, contribué à une certaine
revalorisation du patrimoine culturel national en tentant de réhabiliter
une littérature en perte de vitesse : la littérature orale.
A cette première contribution, il faudra ajouter une
seconde qui consiste, pour la R.D.S., à participer à
l'émergence d'une littérature hybride. Une littérature qui
mêle l'écriture (phase préparatoire du speakage) le son, la
musique et la parole. Une littérature faite de digression, où
« le récit principal s'interrompt pour ouvrir une parenthèse
sur un récit annexe ».Une littérature où tout signe
sonore pour peu qu'il soit porteur de message a sa place. Enfin une
littérature qui s'inspire du vécu quotidien des contemporains
pour raconter et non pas écrire le « roman de l'immédiat
», une littérature que nous osons appeler `' littérature
sonore `'.
En outre la R.D.S. stimule un regain d'intérêt
pour la médecine traditionnelle. Ce faisant, elle stimule la recherche
dans ce domaine. Peut-être est-ce là son seul mérite
véritable, quand bien même l'exécution de ce programme
santé, pose, en son état actuel, un problème de
crédibilité?
S'il est un domaine dans lequel la R.D.S. a
échoué, c'est bien celui de l'information. Elle n'est pas
parvenue à créer un espace publique où les actes des
élus sont portés à la connaissance des électeurs.
Ainsi a-t-elle par ricochet échoué dans la formation d'une
opinion publique véritable.
Aujourd'hui, R.D.S. se trouve à la croisée des
chemins. Elle devra soit se maintenir dans sa politique actuelle de
communication, soit se spécialiser vraiment.
Dans le premier cas, si la R.D.S. tient à survivre aux
prochaines mutations dans le paysage médiatique togolais, elle devra
d'abord tracer le profil de ses auditeurs : qui sont-ils ? Pourquoi
écoutent-ils la R.D.S. ? Comment parfaire ce qu'ils aiment
déjà dans la grille des programmes ? Comment améliorer ce
qu'ils n'apprécient guère dans cette grille ?
Ensuite, améliorer son service de l'information de sorte
à servir à l'éducation politique et sanitaire de ses
auditeurs.
Libre à elle d'opérer ses choix. Soit, elle se fera
impartiale plutôt que faire de s'enfermer dans un mutisme coupable dans
le contexte actuel. Ce qui suppose
qu'elle fasse la promotion d'une approche des problèmes
sociaux et politiques « plus large que celle des groupes de pression
à vision unique ». Ce serait bien évidemment apporter aux
auditeurs l'information la plus complète et par conséquent la
meilleure. Soit elle sert de caisse de résonance à des groupes
d'intérêts.
Cependant, ne pas opérer de choix, si la R.D.S.
maintient sa politique de communication actuelle serait, pour elle, signer un
arrêt de mort. Car dixit Michaël SCHUDSON « se tenir à
l'écart » de la scène politique comme prétend le
faire la R.D.S. aujourd'hui, est « tout simplement impossible ».
Dans le second cas, elle serait tenue d'opérer une
sélection beaucoup plus rigoureuse des acteurs de son programme
santé. De plus, R.D.S devra jeter les bases d'une collaboration franche
et sincère avec les acteurs des domaines de la santé et de
l'environnement, apporter à ses auditeurs une information
complète en matière de santé et de protection de
l'environnement.
Dans tous les cas, R.D.S devra se faire violence en
commençant d'abord par instaurer une organisation interne solide et
créer un climat de concertation dans ce travail de communication qui
reste avant tout un travail d'équipe.
Reste qu'il appartient à la R.D.S, si elle veut
s'assurer une aura dans le paysage médiatique de demain, de s'investir
davantage dans l'évaluation positive ou négative de cette
société en pleine mutation. Car, disait Paul de MAESENEER
«la radio ne peut servir la société que dans la
mesure où, elle conserve la confiance de ses auditeurs, sa
crédibilité en tant que vecteur d'information et son pouvoir de
persuasion en qualité d'agent du changement et du développement
de la société(...) de façon à être un forum
d'intérêt public».
Cela suppose, pour la R.D.S, la nécessité de
transcender la communication unidirectionnelle qu'elle pratique pour instaurer
une communication bidirectionnelle sinon multidirectionnelle afin de prendre en
compte les aspirations des auditeurs et répondre à leurs
attentes.
Il appartient enfin à la R.D.S de se tracer une voie
qui soit la sienne. Ainsi, elle se sera donnée les moyens de conserver
cette parole, qu'elle a prise à la faveur de la « révolution
démocratique », aussi longtemps qu'elle le voudra, mais surtout,
elle aura le privilège d'être écoutée dans un
contexte où tout le monde aura droit à la parole. Un contexte
où tout le monde aura droit à la parole, certes, mais où
tout le monde ne sera pas écouté pour le seul fait d'avoir eu
droit à la parole. Car dans le paysage médiatique de demain, le
gladiateur sera la figure emblématique du modèle
de média dominant. Les plus forts, c'est- à -dire
les médias qui connaîtront les attentes de leurs auditeurs et y
répondront le mieux seront les mieux écoutés.
I~~~ r )~~~~~
t )~~~~~~~~__~
i. o2i~,g#s g#3E?frUx
1- Jean-Paul SARTRE Qu'est-ce que la littérature
? Gallimard, Paris, 1948.
2- Pierre BRUNEL, Qu'est-ce que la littérature
comparée ?
Claude PICHOIS Armand colin, Paris, 1991
André-michel ROUSSEAU
3- Denise PAULME La mère dévorante,
essai sur la morphologie du conte africain,
Gallimard, Paris, 1976.
.
4- Roger LAUFER Littérature et langage, tome II, le
conte et
Bernard LECHERBONNIER la poésie,
Fernand Nathan, Paris, 1982.
5- Roger LAUFER, Littérature et langage, tome III, le
roman,
Geneviève IDT, le récit non romanesque, le
cinéma,
Francis MONTCOFFE. Fernand Nathan, Paris, 1984.
6- Roland BARTHES - Mythologies, Ed. du seuil, Paris,
1957.
- Le plaisir du texte,
Ed. du seuil, Paris, 1973.
- Le degré zéro de l'écriture,
suivi des nouveaux essais critiques, Ed. du seuil, Paris,
1953 et1972.
7- Jean-Michel ADAM Linguistique et discours
littéraire,
Jean-Pierre GOLDENSTEIN théorie et pratique des
textes,
Larousse, Paris, 1983.
8- Sophie MOIRAND Situations
d'écrit, Clé Internationale, Paris, 1983.
9- Nora-Alexandra KAZI-TANI Le roman africain de langue
française au carrefour de l'écrit et de l'oral (Afrique et
Maghreb),
Harmattan, Paris, 1995.
10- Gérard GENETTE Figures III, éd. du
seuil, Paris, 1972.
11-François-Victor EQUILBECQ Contes populaires de
l'Afrique
occidentale,
Maison - neuve et Larose, Paris, 1992.
12- Pierre N'DA Le conte africain et
l'éducation, Harmattan, Paris, 1984
13- Bernard POTTIER Théorie et analyse en
linguistique, Hachette, Poitiers,1987.
14- Ferdinand de SAUSSURE Cours de linguistique
générale, Ed. Payot, Paris, 1968.
15- Emile BENVENISTE Problèmes de linguistique
générale, tomes I&II,
Gallimard, Paris, 1966 et1974.
16- Oswald DUCROT Le dire et le dit, Ed. Minuit,
Paris, 1982.
17- Albert HAMON Grammaire, guide pratique, Hachette,
Paris, 1994.
18- Xavier DARCOS Français,
Henry HASSELOT Hachette, Paris, 1994.
Bernard TARTAYE
19- Alain PAGES Le français au lycée,
Joëlle PAGES-PINDON Fernand Nathan, Poitiers, 1989.
20- Abdourahmane GNON- KONDE Géographie 3e,
l'Afrique,
Edoh APALOO l'Afrique occidentale, le Togo,
Séwa AGBODJAN Hatier, Seconde édition, Paris,
1997
Ayité ADAMA
II. Ouvrages coffecti1s
21- Littérature francophone Anthologie, ACCT Nathan,
Paris, 1992.
22- L'expression française écrite et orale, Presse
Universitaire de Grenoble, 1990.
23- Guide de gestion pour les radio diffuseurs,
Institut Panos- Paris
Cierro, Ouagadougou, 1997.
24- Ne tirez pas sur les médias : éthique et
déontologie de l'information en Afrique de l'Ouest,
Institut Panos, Harmattan, Paris,1996.
iii. ovrlq?fiçfEs SPECL4LIScES
25- Philippe BRETON L'explosion de la communication,
Serges PROULX Ed. De la découverte, Paris, 1999.
26- Francis BALLE Médias et société, de
Gutenberg à Internet,
Ed. Montchrestien, 8e édition, Paris, 1997.
27- Michael SCHUDSON Le pouvoir des médias,
journalisme et démocratie,
Nouveaux Horizon, Manille, 1999.
28-Bruce GIRARD La passion radio,
Evelyne FOY Syros, Paris, 1993
Pascal BERQUE
29- Alex MUCCHIELLI Les sciences de l'information
et de la communication,
Hachette, édition revue, Paris, 1998.
30-Daniel BOUGNOUX Les sciences de l'information
et de la communication, textes essentiels, Larousse,
Poitiers, 1993.
31-Marshall Mc LUHAN Pour comprendre les médias,
Mane/ Seuil, Paris, 1968.
32- André-jean TUDESQ Les médias en
Afrique, Coll. Infocom, Ellipses, Paris, 1999.
33- André-jean TUDESQ Journaux et radios en Afrique
Serges NEDELEC aux XIXe et XXe siècles,
Gret, Paris, 1998.
34- Jean-Michel BROSSEAU Créer, gérer, et
animer une radio,
Jacques SONCIN Gret, Paris, 1998.
35-Paul de MAESENEER A vous l'antenne,
précis de journalisme radio,
Nouveaux Horizons, Manille, 1992.
36- Philippe GAILLARD Techniques du
journalisme, P.U.F., édition revue, Paris, 1985.
37- Michel SERRES Hermès, la
communication. Ed. de Minuit, Saint-Amand, 1969
38- André AKOUN La communication
démocratique et son destin,
P.U.F, Paris, 1994.
39- Gordon ADAM Radio et lutte contre le SIDA:
Nicola HARFORD le moyen de faire la différence,
Média Action International/ ONUSIDA, Inverness, 1999.
40- Iouri LOTMAN Esthétique et sémiotique du
cinéma, Ed. Sociales, Paris, 1977.
.
iv 4RTiELEs, REVVE,s, 9144G4zingEs
41- Lilyan KESTELOOT "Tendances contemporaines de la
poésie africaine",
in Notre librairie n°137, mai - août 1999.
42- Rüdiger BLISS "La rubrique du management
II/2000" in Dialogue n° 27, 2000.
43- Bernard ZADI-ZAOUROU "Traits distinctifs du conte
africain" in Revue de littérature et d'esthétique
négro-africaine n°2, 1979.
44- Frank LEMKE "Rédaction des nouvelles et
programmes d'actualité" in Dialogue n°27, 200 0.
(fr'~ 6#6%#$ ScESv~3,I~#S, corco'2cEs
V-1 Mémoires et Rapports
45- Ayayi Sodjiney AZIADAPOU L'état de la presse au Togo,
dix ans après
la libéralisation : bilan et perspectives,
Université de Yaoundé, 2001.
46- Hyacinthe K. d'ALMEIDA Rapport de stage à
la Radio Télévision Delta Santé,
Aného, juillet 2002
.
V-2 Séminaires
47- Tundé FATUNDE "La rédaction d'une
information
audiovisuelle",
Le reportage en période préélectorale,
Kpalimé, juillet, 2000.
48- Etienne Kossivi GBODUI "Genres rédactionnels et
formats",
Le reportage en période préélectorale,
Kpalimé, juillet, 2000.
V-3 Colloques
49- Yves Emmanuel DOGBE "Misegli ou l'esthétique d'une
création
littéraire",
in La tradition orale source de
la littérature contemporaine en Afrique, Institut Culturel
Africain,
N.E.A- Dakar, 1985.
50- Massa Makan DIABATE "Corrélation entre
communication
traditionnelle et communication moderne", in La fonction
culturelle de l'information
en Afrique,
Institut Culturel Africain,
N.E.A-Dakar, 1985.
Vi- cDi'Tiog[3,i~E$
51- Dictionnaire des médias Larousse - Bordas, Poitiers,
1998.
52- Petit Larousse illustré Larousse, Paris, 1994.
53- Dictionnaire de culture générale Robert,
Paris, 1993.
r1ii. vr~#s soVciçyrs
VII-1 Textes législatifs
54- Code de la presse et de la communication, loi
n°98-004/PR du 11 février 1998 modifiée par la loi
n°2000-06 du 23 février 2000.
Modifiée par la loi n°2002-06 du 25 septembre 2002.
VII-2 Entretiens
55- Entretiens avec Amégan Akpom dit l'hameçon
conteur à la R.T.D.S en dates des 11,12 et 13 septembre 2002 et
4,5,6,et7 février 2003.
VII-3 Archives
56- Archives sonores et écrites de la R.T.D.S
VII- 4 Sites Internet
57-
http://www.fao.org/docrep/003/x6721f/6721f02.htm
"Histoire et évolution de la radio rurale en Afrique
noire- rôles et usages",
Jean- Pierre ILBOUDO
~~~~~~~
J4nne,e 1
LISTE NOMINATIVE DES RADIOS PRIVEES EMETTANT
SUR
LE TERRITOIRE TOGOLAIS
NOM DE LA STATION FREQUENCE DEBUT D'EMISSION
I. Lomé1.Nostalgie F.M 92.7
Septembre 93
2. Evangile (J.V.A) F.M 100.3 Avril 95
3. Tropik F.M F.M 93 Décembre 95
4. Galaxy F.M 95 Janvier 97
5. Maria-Togo F.M 97.9 Mars 97
6.Kanal F.M F.M 93.5 Août 97
7. Avenir F.M 104.3 Mai 98
8. Djabal'nour F.M 107.1 Novembre 98
9. Zion F.M 94.3 Avril 99
10.Nana F.M F.M 95.5 Novembre 99
11.Carré-jeune F.M 103.1 Novembre 99
12. X-solaire F.M 107.5 Janvier 2000
13.Metropolys F.M 97 Février 2000
14.Bonne nouvelle F.M 96.5 Juillet 2000
15.Zéphyr F.M 92.3 Février 2001
16.Sinaï F.M 105.5 Février 2001
17.La Grâce F.M 88.3 2002
18.C. E. F.21 F.M 89.5 Septembre 2001
19. R.F.I.22 F.M 91.5
20. Sport F.M F.M 91.9 Septembre2001
21.Victoire F.M 96.3 Octobre 2001
22.Africa N°1 23 F.M 101.9
23.Christ F.M 103.5 Mars 2002
24.Fréquence 1 F.M 103.9 2002
25.Providence F.M 106.3
26.B.B.C-Afrique24 F.M 99.5 2002
27.Ja al haq F.M 99.1 Août 2002
II. Aného
01.Delta Santé F.M 106.1 Juillet 1998
02.Lumière F.M 96.7 Décembre 2001
III. Vo
01.Citadelle F.M 101.5 Novembre 2000
02.La Voix de Vo F.M 103.7 Novembre 2001
IV. Tabligbo 01. Speranza F.M 90.1
Novembre1999
21 Canal Educatif Francophone, chaîne de la
francophonie.
22 Radio France Internationale.
23 Radio africaine.
24 Desk Afrique de la British Broad Casting
V. Tsévié 01. Horizon, la voix du
Zio F.M 101.1 Mars 1998
VI. Kpalimé
01.Planète plus F.M 95.3 Octobre 1998
02.Zion F.M 102.5 Juin 2000
03.Peace F.M F.M 92.1 Octobre 2000
04.Maria-Togo F.M 104.5 Décembre 2000
VII. Danyi - apeyeme 01.La voix du plateau F.M
96.5 Août 2000
VIII. Notsé
01.La voix de Haho F.M 105.3 2001
02.V.M.F.25 F.M 100.7 Septembre 2001
Non confirmée
03.Radio rurale F.M 100.1 2002
IX. Badou
01.Sky F.M 89.00 Mars 2002
Non confirmée
X. Atakpamé
01.Excelsior F.M 90.5 Mai 1998
02.Epanouie F.M 93 Janvier 2001
25 La voix la moisson finale
Non confirmée
03.Fantazia Fréquence Septembre 2001
non confirmée
04.Catholique F.M 97.7 Juillet 2001
non confirmée
XI. Sotouboua
01.Cosmos F.M 93.5 Novembre 1999
02.Espoir 2000 F.M 102.1 Juin 2000
XII . Sokodé
01.Jeunesse F.M 106.1 Juillet 1998
02.Tchaoudjo F.M 101 Mars 1994
03.Venus F.M 98 Septembre 1999
Non confirmée
04.Méridien F.M 103 Février 2000
05.Espoir plus F.M 90.1 Décembre 2000
06.Tchamba F.M 102.1 Février 2002
Non confirmée
XIII. Kara
01.Tabala F.M 97 Janvier 2001
02.Galaxy Fréquence
non confirmée
XIV. Bassar
01.Bassaria F.M 90.5 Juin 2000
Non confirmée
02.Reveil F.M 98.5 Juillet 2002
XV. Pagouda
01.Rurale F.M 88.9 2002
XVI. Kéran
01.Kéran F.M 102.5 Juillet 2002
Non confirmée
XVII. Mango
01.La voix de l'Oti F.M 104.5 Février 2002
XVIII. Dapaong
01. Courtoisie F.M 95.5 Juin 2000
02.Maria TOGO F.M 88.5 Décembre 2000
03.Rurale F.M 102.5 2002
Source : Archive de la Haute Autorité de
l'Audiovisuel et de le Communication (Octobre 2002)
)4nnexe 2 FICHE DE SONDAGE N°1
Nom :
Prénoms : Age :
Profession :
Adresse :
QUESTIONNAIRE
1-Aimez-vous écouter la radio ? Oui, Non (1)
2-Ecoutez-vous la radio Delta Santé ?
Jamais, Rarement, Souvent, Régulièrement, Toujours
(1)
3-Appréciez-vous son programme ? Oui, Non (1), Si non
que lui reprochez-vous ?
4-quelle(s) émission(s) appréciez-vous le plus ?
Y en a-t-il qui vous déplaisent ?
Lesquelles ?
5-Le service des informations de la R.D.S . vous paraît-il
fiable ? Oui, Non (1) Pourquoi ? 6-Souhaitez-vous d'autres types
d'informations ? Oui, Non (1)
Lesquels ?
7-Que pensez-vous des informations diffusées par la R.D.S.
?
Elles sont vraies / fausses/ à peu près justes
(1)
8- Le programme « santé » de cette radio vous
semble-t-il efficace ? Oui, Non (1) Si non que lui reprochez-vous ?
9-Trouvez-vous le personnel de la R.D.S. à la hauteur de
sa tâche ? Oui, Non (1) 10Quelles sont vos remarques personnelles
(1) Biffez mention(s) inutile(s)
)4nnexe 3 FICHE DE SONDAGE N°2
1. Profil de l'auditeur.
Age Profession
2. Fréquentation du média
2.1. Ecoutez-vous la radio Delta Santé ? Oui Non (1)
2.2. A quelle fréquence ?
Rarement Souvent Régulièrement Toujours (1)
2.3. Quelle(s) tranche(s) écoutez-vous ? (1)
entre 06h et 08h 18h et 20h
08h et 10h 20h et 22h
10h et 12h 22h et 00h
12h et 14h 00h et 02h
14h et 16h 02h et 04h
16h et 18h 04h et 06h
3. Satisfaction de l'auditoire.
3.1. Appréciez-vous la programmation ? Oui Non (1)
Si non que lui reprochez-vous ?
3.2. Le service de l'information vous éclaire-t-il
suffisamment sur la situation sociopolitique du pays ?
Oui Non (1)
4.Quelles sont vos remarques personnelles ?
(1) Biffez mention(s) inutile(s)
J4nne,e 4
Grille des programmes
|
LUNDI
|
MARDI
|
MERCREDI
|
JEUDI
|
VENDREDI
|
SAMEDI
|
DIMANCHE
|
05H30 - 06H00
|
PRIERE MATINALE
|
06H00 - 06H30
|
REVEIL MATINAL
|
|
|
06H30 - 07H00
|
DELTA INFO + COMMUNIQUE
|
07H00 - 07H30
|
A NOUS LE WEEK- END
|
MON AME BENI L'ETERNEL
|
07H30 - 08H00
|
08H00 - 08H30
|
DAF
|
RENCONTRE ET PROFIL
|
DAF
|
08H30 - 09H00
|
AFRIQUE SPORT
|
|
ALLO! DOCTEUR
|
09H00 - 09H30
|
ALLO! DOCTEUR
|
ENUAKE
|
|
|
09H30 - 10H00
|
|
|
10H00 - 10H30
|
BALAFON
|
|
KALEIDOSCOPE
|
10H30 - 11H00
|
|
11H00 - 11H30
|
TANT QU'IL AURA DES FEMMES
|
DELTA LUDIQUE
|
|
DELTA SPORT
|
11H30 - 12H00
|
DELTA LUDIQUE
|
DELTA LUDIQUE
|
12H00 - 12H30
|
C. MANAGERE
|
C. MENAGERE
|
AFR. HEBDO + COURS D'ALLEMAND
|
12H30 - 13H00
|
DELTA INFO + COMMUNIQUE
|
13H00 - 13H30
|
DELTA DETENTE
|
DELTA DETENTE
|
DELTA DETENTE
|
13H30 - 14H00
|
14H00 - 14H30
|
PRIORITE SANTE
|
14H30 - 15H00
|
15H00 - 15H30
|
|
|
AGORA
|
|
|
MINA MIADE MODJAKE
|
SPORT ET MUSIQUE
|
15H30 - 16H00
|
|
|
|
|
16H00 - 16H30
|
|
|
|
HLM
|
16H30 - 17H00
|
|
|
ILEE ET LES ENFANTS
|
|
17H00 - 17H30
|
|
|
|
|
REGGAE SUN SPLASH
|
AFR. HEBDO + COURS D'ALLEMAND
|
17H30 - 18H00
|
REPORTER
|
MONDIAL SPORT
|
FREQUENCE TERRE
|
18H00 - 18H30
|
AVIS COMMUNIQUES + DELTA INFO
|
18H30 - 19H00
|
19H00 - 19H30
|
SANTE POUR TOUS
|
NTIFAFA
|
SANTE POUR TOUS
|
NTIFAFA, EZAN BOKO
|
19H30 - 20H00
|
SANTE POUR TOUS
|
20H00 - 20H30
|
LE POINT DU PHILOSOPHE
|
NTIGNAN
|
AU THEATRE CHEZ NOUS
|
EVASION
|
CONTE DU SOIR
|
SANTE POUR TOUS
|
20H30 - 21H00
|
|
21H00 - 20H30
|
COULEUR TROPICALE
|
FRANCOPHONIE
|
MAXIMUM
|
LA DISCOTHEQUE A PAPA
|
21H30 - 22H00
|
|
22H00 - 22H30
|
MEDIA D'AFRIQUE
|
ARCHIVE D'AFRIQUE
|
|
22H30 - 23H00
|
|
|
|
|
|
|
~~~~Ji
,4...\ I I ~~~~
~~-)
Dédicace et remerciements 2
Avant-propos 5
Sommaire 7
Introduction 9
I Historique de la radio de proximité au Togo
11
I -1 La radio-mère et les attentes des populations 12
I-1-1 Radio Lomé, un instrument de l'administration 12
I-1-2 Radio Lomé, un instrument de développement
12
I-2 Radio Lomé et l'espace public. 14
I-2-1 Radio Lomé, une alliée du pouvoir ? 14
I-2-2 La règle de la simplification 14
I-2-3 La règle de l'unanimité et de contagion 15
I-2-4 La règle de la défiguration ou du
grossissement 16
I-3 La radio privée, un instrument de lutte politique
17
I-3-1 Radio Liberté 17
I-4 Le paysage radiophonique actuel 18
I-4-1 Une inégale répartition dans l'espace
géographique 18
I-4-2 Une bande F.M. au bord de la saturation 19
I-4-3 Une identité de programmes 19
II Le cas Delta Santé 22
II-1 Genèse et Evolution 23
II-2 Situation actuelle 26
II-3 Organisation Interne 27
II-3-1 Le service des programmes 28
II-3-2 La rédaction 29
III Radio Delta Santé vers une
littérature
radiophonique 34
III-1-1 Les Stéréotypes 36
III-1-1 Les avis et communiqués 36
III-1-1-a Les avis de décès 36
III -1-1-b Les communiqués divers 37
III-1-2 La Nouvelle 38
III-1-3 L'écriture radiophonique 39
III-1-3-a La clarté 39
III-1-3-b La concision 40
III-2 Quelques indices de recherches littéraires 41
III-2-1 Le théâtre radiophonique 41
III-2-2 Evasion, la tranche des poètes 42
III-2-3 Le reportage...une littérature sonore ? 43
III-2-4 A l'antenne comme au village le soir 46
III-2-4-a Les textes 46
III-2-4-b La structure des contes diffusés 47
III-2-4-c La technique stylistique 49
IV Radio Delta Santé, la communication et
la
communication de masse 55
IV-1 Les principes généraux 56
IV-1-1 L'homo communicans 56
IV-1-2 Les facteurs de la communication 57
IV-2 Les applications 58
IV-2-1 La communication radiophonique 58
IV-2-2 Le message radiophonique 59
IV-2-3 Le speakage, un acte de communication 64
IV-2-3-a Le speakage discursif 65
IV-2-3-b Le speakage historique 65
IV-3 Communication ou communication de masse ? 67
IV-3-1 L'étendue de l'audience 67
IV-3-2 Le profil des auditeurs 67
IV-3-3 De la communication à la communication de masse
68
IV-4 Les meneurs de la communication. 70
IV-4-1 Les professionnels 70
IV-4-2 Les marchands 71
V Les impacts de la R.D.S sur les populations
72
V-1 Les objectifs de la R.D.S 73
V-2 Les moyens 74
V-2-1 Les ressources humaines 74
V-2-2 La stratégie. 74
V-2-2-a Les personnes - ressources 74
V-2-2-b Les programmes 75
V-2-2-c La santé une priorité ? 75
V-2-2-d La langue 78
V-3 Les impacts de la R.D.S sur les populations 79
V-3-1 Les impacts socioculturels 79
V-3-1-a Les communautés virtuelles 79
V-3-1-b Le regain d'intérêt pour la médecine
traditionnelle 80
V-3-1-c La revalorisation du patrimoine culturel 81
V-3-2 Les impacts politiques 82
V-3-2-a Communication ou mutisme coupable ? 82
V-3-2- b L'espace public et l'opinion publique 84
VI Radio Delta Santé et Demain 85
VI-1 Quel sera le visage de la Radio Delta Santé ? 86
VI-1-1 La grille des programmes 86
VI-1-2 Le service de l'information 87
VI-1-3 Radio Delta Santé, une radio comme les autres ?
87
VI-2 Comment améliorer les prestations de la R.D.S. ?
89
VI-2-1 De la nécessité d'un organigramme. 89
VI-2-2 De la nécessité de la communication interne.
92
VI-2-3 De la nécessité de spécialiser les
programmes 93
VI-2-4 De la nécessité de l'audace 94
Conclusion 96
Références bibliographiques 100
Annexes 110
Table des matières 120
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