Introduction
L'innovation est un processus complexe « à la
mode » au centre des problématiques des entreprises. Beaucoup
de patrons ne manquent jamais de déclarer dans leurs discours ou leurs
interviews que celle-ci est reine dans leurs entreprises. Mais, il y a des
managers qui l'estiment comme un vrai synonyme du risque et peu d'entre eux y
voient une stratégie de compétitivité durable. Leur
inquiétude est alimentée par la longue liste des innovateurs qui
ont enfin du compte connu un échec. Cependant, ils oublient que dans la
plupart des cas, ce sont principalement les suiveurs qui l'ont vécu et
qui restent des deuxièmes rôles. Ils ne prennent pas la
première place que lorsque l'innovateur initial ne dispose pas de la
puissance commerciale ou financière nécessaire pour pouvoir
exploiter pleinement son innovation.
Il convient, donc, pour mieux comprendre ce processus et son
rôle pour la firme, de suivre l'ensemble des efforts, des actions et des
décisions tenues par des différents acteurs afin de parvenir
à un projet innovant (procédé, produit, organisation,
etc..) : l'entreprise n'est pas le seul acteur de l'innovation. Celle-ci
demande l'aide des partenaires extérieurs tels que les fournisseurs, les
clients, les organismes publics ou financiers, centre de recherches, les
universités, les concurrents, etc. En plus, il faut mobiliser non
seulement des partenaires appartenant à des départements
traditionnels attachés à la définition des projets
nouveaux comme le marketing, la R&D, mais également la participation
des autres acteurs internes qui vont, à un moment ou à un autre,
être consultés pour leur expérience acquise sur une
question donnée on tout simplement pour la mise en application de
l'innovation. Cela éclaire le rôle des interactions de toutes les
unités opérationnelles de l'entreprise entre eux d'une part et
avec son environnement d'autre part.
Depuis quelques années, le monde industriel a
été violemment bouleversé par plusieurs tendances de types
globalisation, l'accélération technologique et la
réduction des marchés de masse nécessitant à leur
tour une totale parfaite différenciation des produits. Ainsi, les
entreprises désireuses de se développer ou tout simplement de
survivre dans un tel contexte sont obligées d'innover : soit en
proposant de nouveaux procédés afin de réduire leurs
coûts de production .pour cela, l'innovation est à la fois la
source et la cause de tout avantage compétitif.
En outre, l'innovation n'est plus un luxe pour les entreprises
des pays développés, mais c'est une nécessité pour
les firmes marocaines et aussi une clé décisive de leur mise
à niveau pour bien préparer et affronter l'avenir incertain.
Cette incertitude est enrichie par les défis de l'environnement de
l'entreprise marocaine libéralisé avec les accords de libre
d'échange avec l'union européenne et les Etats-Unis et son
adhésion à l'OMC. Cette expression de mise à niveau peut
paraître blessante pour certaines, mais ce qu'elle recouvre se rencontre
actuellement dans toutes les entreprises du monde occidental, l'entreprise
marocaine accepte plus facilement un grand changement radical plutôt que
des changements continuels. A cet effet, la firme doit faire évaluer son
organisation hiérarchique fondée sur la minimisation des
coûts seulement en une organisation dite < apprenante >impliquant
l'évolution permanente qui résulte de la
délégation, des prises de responsabilité et d'une nouvelle
dynamique productive et sociale.
De ce fait, il s'agit dans ce mémoire de s'interroger
sur l'importance de l'innovation, ses différents aspects et son chemin
de l'amont jusqu'à l'aval en tant qu'un processus : de
l'idée principale, la recherche, la technologie, les
compétences...jusqu'à son application finale traduite par une
invention.
Ainsi, dans le premier chapitre, nous nous attacherons
à étudier l'innovation en tant que processus complexe à
travers quatre points essentiels. Dans le premier nous définirons le
cycle d'innovation et les différents aspects théoriques qui en
découlent en montrant comment ce phénomène engendre la
croissance. Le second point met en évidence les compétences
à travers leur évaluation au sein de l'organisation d'une part et
voir si le travail d'équipe est un moteur ou non de l'innovation. Le
troisième point mettra en relation les performances et l'innovation par
le biais de l'étude du paradoxe de l'informatisation et aussi
l'évaluation des ressources impliquées dans ce processus. Enfin,
dans le dernier point de ce chapitre nous passerons à étudier les
possibilités du management de l'innovation grâce à la mise
en place du rôle de la direction et le management par
opportunité.
Le deuxième chapitre de ce mémoire nous
permettra de mettre en évidence le phénomène de
l'innovation au sein de notre pays. Dans un premier temps, nous essaierons de
développer les différents obstacles (culturels, administratifs,
financiers,...) qui peuvent bloquer l'introduction dans l'innovation dans les
entreprises marocaines. Ensuite, nous montrerons le rôle de la recherche
et développement, sa situation actuelle au Maroc et les principales
stratégies dans ce domaine ; sans oublier d'enrichir ces
données par une étude sur la R D dans les industries de
transformation tout en donnant des commentaires. Dans un deuxième temps,
nous nous attacherons à l'innovation technologique et la fonction
technologique au sein de l'entreprise marocaine, avec l'introduction de ce
point par la mise en évidence des atouts et les freins de
l'environnement des firmes. Enfin, dans le dernier point, nous
dévoilerons l'importance de l'appui de l'innovation grâce à
l'étude des différents moyens de la protection industrielle tel
que les brevets, les modèles, les dessins, le secret, etc.
Chapitre I : L'innovation : un processus
complexe
Cycle d'innovation et approches théoriques
A/ Définitions :
Il convient de donner certaines définitions à
l'innovation avant de s'intéresser aux différentes phases de son
cycle. Nous retenons ainsi les trois définitions tirées du manuel
d'Oslo publié en 1997 par l'OCDE qui témoignent
l'évolution du concept d'innovation et permettent de le mieux
appréhender :
L'innovation technologique (sens
restrictif) : le manuel d'OSLO distingue les innovations de produits
et l'innovation technologique de procédés. Les
premières tiennent en la mise au point de la commercialisation d'un
produit plus performant dans le but de fournir aux consommateurs des services
objectivement nouveaux ou nettement améliorés : les
innovations des procédés sont « la mise au point de
l'adoption des méthodes de production ou la distribution nouvelles ou
notablement améliorées ».
- L'innovation au sens du manuel
d'OSLO ; retenue dans les comparaisons internationales cette
définition est plus large que la précédente ; elle ne
se limite pas aux seules innovations technologiques mais exclut
néanmoins les modifications mineurs d'ordre strictement
esthétique, ainsi qu'une bonne partie des innovations
organisationnelles. une innovation se caractérise par :
· L'introduction sur le marché du produit (bien ou
service) nouveau ou nettement modifié au regard de ses
caractéristiques fondamentales, de ses spécifications techniques,
des logiciels incorporels ou tout autre composant immatériel, de
l'utilisation prévue ou de la facilité d'usage (...) les
changements de conditionnement ou d'esthétique sont exclus des
innovations de produits.
· Ou l'introduction dans l'entreprise d'un
procédé de production, d'une méthode de fourniture de
service ou de livraisons des produits nouveaux ou nettement modifiés"
· L'innovation globale : cette
dernière acceptation ajoute à la précédente les
changements organisationnels (externalisation ou internalisation des
activités, nouveaux modes de gestion, ...) ces derniers permettent en
effet d'améliorer sensiblement la qualité des services rendus et
d'en optimiser le processus de production.
En général on peut résumer les points
essentiels du cycle de l'innovation comme suit :
- la création d'idées
- la gestion du portefeuille d'idées.
- La mise au point des produits et procédés
- La mise en oeuvre.
- La diffusion de l'innovation
- Le retour de l'information
B- Approches théoriques :
1- Relation innovation -croissance :
Avant de s'intéresser aux différentes
théories qui nous montrent comment l'innovation est
privilégiée pour maintenir la croissance et la
compétitivité, il est souhaitable au préalable de
définir les différents acteurs qui mettent en jeu les relations
de l'offre et la demande de l'innovation.
Ø Acteurs de l'offre et la demande :
La demande de l'innovation émane de différents
acteurs :
- les dirigeants de la recherche : ce sont ceux pour
lesquels l'innovation leur permet de justifier les crédits
reçus.
- Les chercheurs : cette demande est liée à
des raisons purement mercantiles.
- Le public : en tant que client, il estime que la
recherche doit mener l'innovation et permettre ainsi d'améliorer
l'existence. Le public est apte à investir dans la recherche dans la
mesure ou cette mission est accomplie.
- Les agents " formateurs" : pour ceux-ci, l'innovation
consiste en un moyen de mettre en valeur les formations qu'ils dispensent.
- Les pouvoirs publics (état, collectivités
locales...) : en tant que synonyme de croissance et d'emploi,
l'innovation, pour ses acteurs, est un moyen et une source de recettes
budgétaires supplémentaires.
Quant à l'offre, elle émane de l'activité
même de ces différents protagonistes de la demande qui
déterminent ainsi le marché de l'innovation.
Ces différents acteurs sont à la base de la
demande d'innovation sur lesquels s'exercent des influences affectant le
rendement des facteurs de l'innovation. Ces influences peuvent
entraîner des dysfonctionnements. P.J Bernard et P.J Daviet les
définissent par le volume et la direction de l'effort de recherche
publique, la demande de nouveaux produits et la situation financière des
entreprises.
Ø Principales approches
théoriques :
De façon générale, ces différentes
théories expriment comment l'innovation est un moyen
privilégié pour accroître et maintenir les ventes et
permet ainsi de prendre les parts du marché des concurrents.
Pour cela, l'analyse économique a connu un réel
développement dans le domaine de l'innovation. Les pionniers de ces
recherches sont Joseph Schumpeter, pour lequel on traitera sa démarche
dans le point suivant, et Adam Smith puis les travaux des différents
auteurs comme ARROW, Solow,...
On peut distinguer 3 grands courants de
pensées :
ü La théorie de l'économie
industrielle : elle est basée sur des modèles de
comportement des firmes et d'équilibre des marchés
articulés autour de la concurrence par l'innovation.
ü La théorie de commerce international :
l'innovation technique est considéré, ici, comme une variable
centrale dans la localisation des activités et de la
compétitivité.
ü Les nouvelles théories de la croissance
endogène : elles considèrent le progrès technique
comme une variable endogène qui joue un rôle essentiel dans le
processus de la croissance.
En économie, la recherche est
considérée comme un investissement à caractère
risqué. Une même connaissance peut être utilisée,
dans une certaine mesure, sans aucune altération et simultanément
par un nombre quelconque d'agent, mais elle perd sa valeur économique
dès que lorsqu'un produit nouveau d'innovation apparaît. Cependant
les brevets permettent à l'innovateur d'avoir le monopole de
l'exploitation de son idée et d'en retirer ainsi des avantages.
L'efficacité d'un système économique passe par un certain
rythme d'innovation, ce qu'exige donc la protection des inventeurs. En effet,
la rémunération des découvertes issues de la recherche
appliquée à but économique est très attachée
au « secret » alors que les découvertes
fondamentales, à caractère purement scientifique, ne sont
reconnues que s'il y a publicité complète et large. D'où
l'existence d'une contestation entre la recherche appliquée et la
recherche fondamentale.
Ainsi, en tant qu'investissement, l'innovation donne lieu
à un calcul coûts-avantages à la différence d'un
investissement physique et en plus son coût (de l'innovation) est
indépendant du volume de la production. Ce coût est fixé ou
partiellement variable. En effet, il suffit d'avoir fait une découverte
pour qu'elle soit utilisable un nombre indéfini de fois sans coût
supplémentaire. Mais, le risque associé à l'innovation
est très important dans la mesure où sa performance est difficile
ex-ante car le produit ou le service nouveau modifie l'environnement qui
l'accueille.
Pour cela, la dimension et la nature spécifique de
l'incertitude associées à l'innovation forment le personnage de
l'entrepreneur selon SCHUMPETER qui souligne, dans son ouvrage « the
theory of economic development » (1912), qui souligne les
opportunités pour innover. Grâce à leur audace , ils
mettent en oeuvre des nouvelles combinaisons leur permettant d'accéder
à de nouveaux marchés, de produire de nouveaux produits, ...
Ainsi, l'esprit d'entreprise est un facteur de croissance et de dynamisme de
l'économie.
Le modèle de Schumpeter repose essentiellement sur des
hypothèses d'information et de nationalités limitées et
donc sur l'incertitude. Contrairement aux modèles endogènes, il
ne prend pas en compte le rôle des structures économiques et
sociales dans l'apparition et l'exploitation des innovations.
En effet, les théories de la croissance endogène
prennent en compte des variables et des comportements économiques tels
que les structures des marchés, les modes de relations entre les firmes,
les politiques d`éducation , les politiques publiques d'offre et de
demande de recherche pour expliquer l'innovation . Le savoir est
considéré comme un bien économique qui permet
d'éviter la décroissance des rendements marginaux. La loi de
rendements décroissants ne s'applique pas à la production de
croissance qui constitue une sorte de stock de savoir collectif qui entretient
le cercle vertueux d'une croissance soutenue via l'innovation. Comme nous
l'avons souligné précédemment, la croissance est un bien
partageable. D'où l'usage d'une croissance par un agent n'en interdit
pas l'usage simultané ou ultérieur sans altération par un
nombre quelconque d'agents économiques bénéficiant du
savoir produit par tous les autres. Cette diffusion des connaissances peut
expliquer, d'une certaine manière, l'existence des technopoles qui sont
des regroupements d'entreprises de hautes technologies et qui ont pour vocation
de créer un environnement propice pour l'innovation. Le rythme de
l'innovation est déterminé par le rendement
économique qu'il offre aux agents au même titre que le rythme de
l'accumulation du capital physique. Ainsi, les politiques publiques en faveur
de l'innovation peuvent , plus au moins , en affecter le rendement
économique.
De manière générale, les modèles
théoriques de croissance endogène placent l'innovation au coeur
de la dynamique économique en mettant l'accent sur les rendements
d'échelle c'est à dire plus le marché est important et
plus le rendement de l'innovation est important. Cela contribue ainsi
activement au cercle vertueux de la croissance. Adam Smith, dans son ouvrage
"la richesse des nations", considérait que la division du travail
était à la base de la productivité et suggérait
ainsi un schéma des déterminants de l'innovation technologique
induite par le savoir faire des ouvriers et le travail des savants et des
théoriciens.
En ce qui concerne les néoclassiques, leur vision est
fondée sur le mécanisme de l'accumulation. Le progrès
technique, l'innovation y ont considérés comme une variable
exogène autrement dit comme une donnée fixe. Le modèle de
base est le modèle de Solow (1957) : des facteurs de production
sont le capital (k) et le travail (L). ces facteurs ont une productivité
marginale (pmk et pml) décroissante c'est à dire l'adjonction
d'une proposition supplémentaire de l'un des facteurs, les autres
étant fixes, ne permet d'accroître la productivité que dans
une moindre proportion. Lorsqu'il n'y a pas le progrès technique, les
conséquences sont considérables puisque les rendements
étant décroissants, à partir d'un moment donné on
n'aura plus intérêt à investir et on est une accumulation
du capital. L'explication vient du progrès technique qui a deux effets
complémentaires ; un effet sur l'accroissement de la
productivité des facteurs de production (ket l) et un effet sur
l'augmentation de la productivité marginale du capital (pmk et pml). Il
restaure ainsi le rendement de l'investissement et maintient le processus
d'accumulation du capital.
Ce modèle place donc l'innovation comme un
élément indispensable à la croissance mais il ne
l'explique pas.
A travers ces différents courants théoriques,
nous avons découvert que la croissance passait par l'innovation.
2- Schumpeter et son oeuvre de l'innovation :
Les travaux de Schumpeter pour lequel le progrès
technique est au coeur de l'évolution économique, sont sans doute
les plus riches afin d'analyser le phénomène d'innovation dans sa
dimension à la fois microéconomique et macroéconomique. En
plus, l'analyse de Schumpeter est basée sur les notions de "grappes
d'innovation" et de diffusion du progrès technique, ce qui donne une
base à la nature cyclique de l'économie. En effet, l'existence de
ces grappes traduit la présence d'un ensemble d'innovations
centrées autour d'une innovation dite majeure. Il évoque
l'apparition en groupe des nouvelles combinassions qui expliquent les traits
fondamentaux de la période d'essor, ce qui permet d'opérer une
liaison entre les cycles technologiques et les cycles économiques. C'est
ainsi que l'évolution économique suivait des cycles animés
par la mise en oeuvre de l'innovation
Qu'est ce qu'un cycle ? Schumpeter évoque cette
notion : « c'est par ce genre d'activités que les
activités que l'on doit primordialement attribuer à la
responsabilité des prospérités récurrentes qui
révolutionnent l'organisme économique, ainsi que des
récessions non moins récurrentes qui tiennent au
déséquilibre causé par le choc des méthodes on
produits nouveaux. ».
Mais, pour que cette dynamique s'enclenche, il est
nécessaire que des initiatives soient prises aux différents
niveaux. D'ailleurs, Schumpeter met au coeur du phénomène
d'innovation la figure de l'entrepreneur. Celui -ci est à la base du
processus de la fameuse « destructions créatrice »
qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs. De nouveaux produits sont crées, de
nouvelles techniques de production se substituent progressivement aux
anciennes, provoquant un bouleversement des structures économiques.
Certaines firmes en sont capables de s'adapter et rester présentes sur
les nouveaux marchés ; Mais d'autres en sont incapables. La demande
de leurs produits diminue et leurs coûts de production augmentent en
accumulant des pertes et finissent par disparaître.
Ainsi, l'entrepreneur et surtout sa fonction consiste à
réformer on à révolutionner la routine de production en
exploitant une invention ou, plus généralement, une
possibilité technique inédite (production d'une marchandise
nouvelle, méthode de production d'une marchandise ancienne, exploitation
d'une nouvelle source de matières premières on d'un nouveau
débouché, réorganisation d'une branche industrielle...).
Schumpeter insiste sur le caractère spécifique et relativement
rare de l'entrepreneur en précisant que les aptitudes sont
nécessaires qui n'existent que chez une faible fraction de la population
et qui caractérise à la fois ce type et la fonction
d'entrepreneur. Cette fonction ne consiste pas essentiellement à
inventer un objet ou à créer des exploitées par
l'entreprise, mais bien à aboutir à des réalisations.
Par ailleurs, Schumpeter opère une distinction
très claire entre l'entrepreneur innovateur (the entrepreneur) qui
introduit de la nouveauté, révolutionné les routines en
détournant du capital de son usage habituel qui vise à une simple
reproduction à l'identique, et bouleverse l'offre et la demande de
demain, et le gestionnaire qui dirige l'entreprise en obéissant aux
signaux du marché et en raisonnant par rapport à la demande
perceptible passée et présente et non future.
A cet effet, selon Schumpeter l'entrepreneur qui est
motivé par les perspectives de gains associe à son innovation et
le profit est, par essence, le résultat de l'exécution de
nouvelles combinaisons. Il rémunère ainsi l'initiative
innovatrice de l'entrepreneur qui elle-même contribue à la
croissance. Cela repend l'idée ou l'expression utilisée par
Schumpeter ; « sans évolution pas de profit, sans profit
pas d'évolution ». Dans le cas d'une innovation de produit, la
firme bénéficie, en effet, durant un certain intervalle de temps,
d'une situation de monopole qui lui permet de fixer le prix et d'accumuler du
profit. Mais, ce dernier disparaîtra quand le nouveau bien sera
incoté au circuit de l'économie.
Evaluation des compétences et d'innovation.
A- Approche dynamique des
compétences :
La compétence était considérée
comme le résultat des efforts réalisés par une entreprise
pour se constituer un capital humain et informationnel et constituant un
objectif à atteindre dans le but de procéder un avantage
compétitif sur ses concurrents. C'est à ce prix qu'une firme
pouvait affirmer se différence et sa spécificité sur le
marché.
Cette conception est maintenant largement étendue et
même renouvelée, tout d'abord à la suite des
avancées réalisées dans le domaine du management, puis par
l'analyse plus récente de certains économistes, qui placent la
question de l'apprentissage organisationnelle accumulé dans le temps et
tout particulièrement par l'accumulation des connaissances. les
sociologues mettent en évidence la nécessité de la prise
en compte d'un « modèle de la compétence »
dans l'organisation des entreprises. Il y a aussi la notion de
compétences dynamiques qui contribuent la capacité à
ouvrer dans certains domaines et le fait d'exceller dans le processus
d'apprentissage relatif à ces domaines. Dans cette optique, les
compétences ne sont plus considérés comme des objectifs
à atteindre, ou comme le produit d' »efforts antérieurs
et maintenant accomplis, mais plutôt comme des guides de l'action, les
agents effectuant un choix stratégique en fonction des
compétences dont ils disposent.
Pour cela, l'accent mis sur la notion d'apprentissage rejoint
le dépassement de l'analyse standard de la firme conçue comme une
fonction de production à une organisation dans laquelle le savoir se
forme, se reproduit, se modifie mais aussi disparaît et la notion de la
compétence impliquant non seulement un savoir faire lors de la
résolution des problèmes portant sur le rapport de la firme
à son environnement, mais aussi un savoir faire et des règles
régissant les rapports internes à la firme étant ici
conçue comme une organisation qui apprend, si bien qu'a la
définition traditionnelle des relations entre acteurs vient s'ajouter le
rôle tenu par les savoirs et plus particulièrement l'importance
des processus cognitifs dans la construction et le renouvellement des
compétences.
Avec les nouvelles approches qui s'accordent maintenant pour
traiter l'innovation comme « endogène » et
appréciée selon un point de vue dynamique, l'idée
principale est qu'un processus l'innovation s'inscrit dans une dialectique
entre les certitudes de l'acquis et les incertitudes de la nouveauté,
illustrant la tension entre l'exploitation des nouvelles voies. Ceci illustre
bien le caractère interactif des compétences requises pour
innover.
Ensuite, dans la firme la plupart des informations qui
circulent sont mises à l'épreuve des interactions qui se
produisent entre les différentes compétences à cette
occasion elles se reformulent, se reconduisent, et se distribuent entre les
acteurs. Ainsi, chaque compétence interprète et résout
à sa manière les problèmes posés par l'innovation
et le marché soit individuellement ou par équipe de
travail ; la genèse des compétences est contingente à
l'entreprise puisque les actions sont modelées par les savoirs
existants ; mais mettent dans le même temps ces derniers et
d'erreurs permettant de trouver la meilleure solution entre plusieurs
possibles, mais consiste au contraire en un processus permettant
d'expérimentation.
v Formes d'apprentissage :
Pavitt, dans son ouvrage « Patterns of technical
changes » (1984), a identifié cinq formes
d'apprentissage : par la pratique ; l'usage l'étude,
l'échec et les concurrents.
Concernant l'apprentissage par l'usage ; il
convient de souligner que l'initiative des moyens mis en oeuvre est du
coté de l'offreur, qui rend des usagers acteurs dans la
définition de l'offre nouvelle. En effet, si le producteur s'informe
sur l'utilisation pour ; il se dote de compétences en moyen de
chacune des spécialisations pour se ménager un accès
à des connaissances complémentaires. L'apprentissage par la
pratique est des sources de progrès conséquents au sein d'une
trajectoire technologique donnée. L'apprentissage par l'étude
évoque principalement l'expérimentalement ; la stimulation
et l'évaluation, il est jugé crucial pour explorer les
opportunités des technologies et se donner les moyens pour aboutir
à des innovation radicales. L'apprentissage par l'échec
consiste à effectuer des modifications sur un produit qui n'a pas connu
le succès ou à tirer les enseignements de cet échec. En
fin, l'apprentissage à partir des concurrents montre l'ouverture
de l'organisation sur son environnement.
En outre, il existe d'autres classifications ou formes
d'apprentissage telles que celles menées par Ribault et Martinet
« la veille technologique, concurrentielle et
commerciale »(1989) qui distingue l'apprentissage technologique
qui se révèle à travers la filiation entre des
processus ;les améliorations peuvent être apportées
à des produits existants ;et celui des aspects commerciaux qui
correspond aux atouts d'un produit ou d'un service pour l'ouverture de nouveaux
marchés suite à un processus, par utilisation de la
référence acquise dans le cadre d'un autre contact.
On peut définir les différents niveaux de
l'apprentissage qui s'exercent les uns des autres. Le niveau 0
correspond à la réception d'une information entraînant des
actions qu'il n'est pas possible de corriger, un événement
analogue survenant à un moment ultérieur transmettre la
même information et entraînera le même comportement.
Le niveau 1 comprend la révision du choix dans
un ensemble donné de possibilités. Le niveau 2 se
manifeste par le redéfinition de l'ensemble à l'intérieur
du quel faire le choix. Le niveau 3 désigne la remise en cause
des manières de choisir. C'est donc dans l'apprentissage de niveau 2 et
3 qu'on trouve l'origine de la démarche innovatrice. On peut enrichir
ces classification par la théorie de la d'apprentissage qui,
appliquée à la firme, signifie avec la répétition
des taches identiques, le personnel de l'entreprise devient de plus en plus
expérimenté et permet à celle-ci de développer les
gains de productivité et même que le nombre de travail
nécessaire par chaque nouvelle unité produite
décroît régulièrement : « c'est
l'effet de l'expérience. Mais cette baisse des coûts de production
ne s'explique pas seulement par l'apprentissage mais aussi par les
économies d'échelles et l'introduction de l'innovation.
De plus, malgré que la plupart des organisations
possèdent des divisions fonctionnelles ( R& D, marketing,
finance...) ayant en charge des taches différentes et se distinguent par
le domaine de compétence de leurs membres, les spécialisations ne
sont pas repliées sur elles-mêmes et exigent des interactions de
l'innovations fréquentes et même une boite noire qui absorbe de
l'information et produit des outputs, il faut bien saisir de quelle
manière l'entreprise organise et gène son environnement en
repérant et construisant des données pertinentes.
En suite, le travail au sein de l'entreprise ne peut se
réaliser sans qu'une certaine ambiance et un certain consensus se
dégagent entre les membres des différentes
spécialisations. Ce qui met en évidence la culture- entreprise
comme un ensemble de savoirs partagés une partie des membres de la
firme, puisque chaque membre du groupe est en mesure de s'engager dans une
relation de coopération et de partenariat. Ces interactions entre de
s'engager dans une relation de coopération et de partenariat. Ces
interactions entre les différentes compétences se traduisent par
une production de connaissance traits et codifiées selon un processus
dit de cristallisation.
B- travail d'équipe moteur ou pas de
l'innovation
Une équipe peut être définie comme
étant un groupe de personnes interagissant afin de se donner ou
d'accomplir une cible commune, laquelle implique une répartition de
tâches et la convergence des efforts des membres de l'équipe.
Cette définition fait ressortir trois caractéristiques
essentielles que présente une équipe de travail:
§ une cible commune: un but ultime à
atteindre, un produit final à réaliser;
§ une tâche à
opérationnaliser: une opération qui s'appuie sur les moyens,
ressources et outils de chacune ainsi que sur une procédure
spécifique à suivre;
§ la convergence des efforts de chacun des
membres: une collaboration, lors de la réalisation des tâches,
qui s'exerce dans un climat de travail sain et de solidarité.
Reste à savoir, pourquoi on réussit mieux en
équipe ?
1- raisons de réussite du travail
d'équipe
Plusieurs raisons ont été abordées, pour
ce sujet, dont les quelles on peut retenir :
a- compréhension de la
clientèle :
Traditionnellement, dans les entreprises classiques, chaque
département à tendance à voir le client avec ses propres
yeux ; le marketing pensant généralement que le client lui
appartient. Il en résulte, donc, une image du client n'est parfois ni
cohérente ni complète.
Dans une équipe, plurifonctionnelle, tout le monde
participe au processus au cours duquel sont déterminées les
questions à poser à la clientèle, les membres de
l'équipe qui les poseront et ceux qui évolueront les
réponses. Pour cela, ce genre d'organisation favorise l'échange
des informations et la comparaison des opinions ce qui aide à mieux
comprendre le client, ses besoins et ses réactions face aux produits et
services existants.
Généralement, le travail d'équipe permet
de mieux comprendre le client.
b- Meilleur choix des produits :
Lorsque l'entreprise leur donne les moyens, les équipes
du travail font des arbitrages meilleurs et plus équilibrés sur
les produits, et ce pour au moins trois raisons. Tout d'abord, parce
qu'ensemble on appréhende mieux les différentes facettes des
clients, les équipes ont plus de chances de trouver le juste
équilibre entre exigences, besoins et attentes des clients. Ces
équipes sont aussi mieux armées que les fonctions travaillant
isolément pour effectuer des arbitrages. Puis, elles sont plus aptes
à défendre l'intégrité du concept de produit tout
au long des différentes étapes d'un tel projet.
c- Meilleur planification :
Il est souvent dit que le succès d'un programme de
nouveau produit est souvent lié à la qualité de sa
planification : définition du programme, planification du projet,
spécificités du produit. Les équipes plurifonctionnelles
sont souvent plus performantes que les membres de projets fonctionnels en
matière de planification, car elle sont obligées,
autorisées et encouragées à comprendre le travail, les
capacités et les contraintes de chacune de leurs composantes et, par
conséquent, l'incidence de l'activité de chacune d'entre elles
sur l'ensemble du programme.
d- Meilleur gérance
Pour la direction, l'un des plus grands avantages d'une
organisation du travail en équipes par rapport à une organisation
fonctionnelle classique, est la capacité à reconnaître et
à divulguer la vérité. Souvent, dans les programmes
d'innovations, les mauvaises nouvelles sont trop fréquemment mises sous
le boisseau, jusqu'à ce qu'il soit tard pour rattraper le terrain perdu.
Lorsqu'un problème survient , les dirigeants découvrent alors
qu'il,était décelable, que ses premiers signes s'étaient
manifestés très tôt : c'est l'organisation
fonctionnelle, tandis que les équipes multifonctionnelles ne se battent
pas pour chercher des coupables ; elles ont tout intérêt
à signaler et à résoudre les problèmes le plus
tôt possible, et ça ce n'est pas parce qu'elles seront des
responsables des résultats seulement, mais, de plus, partent du principe
que des résultats contraires à ce qui a été
attendu, s'ils sont obtenus rapidement, peuvent être enfin du compte,
très utiles.
e- vitesse du travail :
Les programmes confiés aux équipes
plurifonctionnelles sont souvent réalisés plus rapidement et plus
efficacement que les projets menés selon la démarche classique.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer ce
phénomène. D'abord, car il est plus facile aux équipes
multifonctionnelles de travailler de façon séquentielle par
transferts du projet d'un point à l'autre. Ensuite, le travail
d'équipe fait avancer le projet plus vite parce qu'il s'aide
mutuellement à franchir les obstacles. Et ils ont par ailleurs tendance
à travailler plus vite que des individus isolés.
Cependant, pour permettre à une équipe du
travail de travailler plus vite, elle doit jouir d'une autonomie de
décision maximum dans le cadre d'un tel processus comme les revues
périodiques. Elle doit, encore, bénéficier de la confiance
et du soutien de la direction en apportant des soutiens et des conseils.
Egalement, elle doit être dirigée de manière à
développer des produits concrets aussi vite que possible.
f- Passion à l'égard d'un
objectif :
Toute réussite dans la vie humaine exige la passion et
l'engagement, pourtant, ce sont deux mots que l'on entend rarement dans le
monde des affaires. Il est intéressant de noter que la passion n'est pas
tant pour l'idée d'une réussite personnelle que pour celle de
l'entreprise ou de la division que l'équipe voudra faire gagner pour
aboutir à une création qui leur survivra.
Bien que les bienfaits du travail d'équipe soient
largement proclamés au management, sa pratique est encore très
limitée. Pour cela, il est préférable de mieux
reconnaître les obstacles et de les éliminer après.
2) obstacles au travail
d'équipe :
Il est toujours utile de se demander"pourquoi ?", car les
réponses aider à mettre en oeuvre une forme du travail
adéquate suite à l'analyse de ces dites réponses .quels
sont, donc, ces obstacles?
a)manque de responsables compétents :
Les bons chefs réussissaient un nombre de
caractéristiques des cadres de haut niveau. Pour cela, il est
compréhensible que de telles personnalités restent relativement
rares. Mais ce n'est pas raison pour ne pas commencer à former des
futurs responsables d'équipes, car même si les capacités de
leadership s'épanouissent à long terme, il y a à court
terme un nombre de compétences requises peuvent être
formées.
De plus, on peut mettre en place des équipes de gestion
de projet dans les quelles différents employés se passent au
volant à certains stades de production, ce qui réduit
l'obligation de trouver parmi eux un véritable patron complet et
polyvalent. De fait, la plus part des bonnes équipes ont tendance
à s'aligner sur les pas et respecter l'autorité du plus
compétent de ses membres, simplement parce que tous les équipiers
reconnaissent implicitement qui est le plus à même d'assumer le
leadership à chaque phase du projet. Donc, les équipes
performantes savent reconnaître et interpréter les signaux
comportementaux subtils, par les quels le groupe manifeste son accord à
des changements successifs et rapides du leader.
b) manque de spécialistes :
La plupart des équipes sont souvent limitées par
le manque d'experts. Mais, ceux-ci sont rarement nécessaires à
plein temps et peuvent être partagés. En plus, les entreprises
efficaces ont démontré que les personnes dotées d'une
formation de solides connaissances dans un domaine spécialisé et
d'un large éventail d'expériences sont beaucoup plus productifs
au sein des équipes que des experts hautement spécialisés.
Ainsi, une partie des connaissances et l'expérience sont plus propices
à la créativité dans la recherche de solutions aux
problèmes rencontrés dans la création des produits.
c) difficulté de coordination entre
équipes :
Cette coordination du travail de plusieurs équipes
peut être nécessaire pour plusieurs raisons : l'affectation
des ressources et leur rattachements en fonction de l'évolution des
besoin ; la standardisation des spécifications des
systèmes ; le choix des composants communs ; l'accord sur des
procédées et des sites de fabrications des systèmes ;
l'accord sur des procédés et des sites de fabrication
communs ; la programmation des lancements de produits,... Toutefois, la
coordination est un exercice difficile mais réalisable, si la
volonté de la mener à bien existe, au prix d'une communication
efficace et d'une planification très rigoureuse. De plus, des
équipes compétentes possèdent des données
nécessaires à une véritable coordination. D'où la
facilité de coordonner à travers des mécanismes
transversaux inters équipe.
d- absence du contrôle :
Certains dirigeants acceptent de voir leurs équipes
prendre trop d'indépendance, rendant difficile le contrôle de leur
activité. La question qui se pose, en l'occurrence, est de savoir
pourquoi les dirigeants veulent exercer un contrôle et pourquoi ?
L'objectif devrait être ainsi, d'une part, de contrôler les
processus appliqués par l'équipe plutôt que les
décisions individuelles et, d'autre part, d'assurer une bonne
coordination entre les équipes afin d'éviter la duplication
inutile des efforts. Ce double objectif peut être atteint à
travers des mécanismes : comités inter équipes, supra
vision efficace,... souvent le problème du contrôle tient au
niveau hiérarchique sous l'autorité duquel l'équipe est
placée.
Il existe encore des problèmes et des obstacles, mais
on se limite à ses quatre et on va passer à poser une question
aussi plus importante : quand a-t-on besoin d'équipes de
création de produits. En d'autres termes, est ce qu'est une
équipe est-elle toujours nécessaire et quelle doit être sa
durée de vie ?
* Nécessité de travail
d'équipe ?
En principe, chaque fois qu'on a besoin de la connaissance, de
la compétence ou de l'expérience de plusieurs personnes, on a
théoriquement besoin d'une équipe. Dans la pratique, certains
travaux de création des produits exigent beaucoup un travail collectif,
d'autres relativement peu. Ainsi, le facteur déterminant semble
être le niveau de coordination nécessaire entre les
différents intervenants potentiels.
Ce niveau de coordination important est exigé dans les
circonstances suivantes :
Ø lorsque le produit est complexe parce que comportant
de nombreux sous-systèmes et pièces étroitement
liés les uns aux autres, et lorsqu'il est soumis à des
contraintes extrêmes.
Ø Lorsqu'il est difficile de traduire les besoins des
clients en spécifications techniques et qu'il faut coordonner
étroitement le travail des équipes marketing et R&D.
Ø Lorsque des coûts de production sont faibles.
Dans cette situation, la coordination devra être étroite entre les
différentes fonctions pour faire en sorte que le produit soit facile
à fabriquer et à assembler.
Ø Lorsque le projet doit être
réalisé très vite, rendent le mode de travail assez
séquentiel inadapté et forçant les intervenants de
différentes fonctions à travailler en parallèle...
- La durée de vie des
équipes ?
Quel que soit le projet de développement,
l'équipe de création de produits devrait toujours comprendre un
noyau qui restera attaché au projet depuis le moment où celui-ci
est décidé jusqu'à l'acceptation du produit par le
marché. En marge de ce noyau, certains membres de l'équipe seront
affectés au projet à plein temps, mais pas toute sa durée,
d'autres à temps partiel, en d'autre termes, le concept d'équipe
étant ambigu, la question qui se posent est de savoir quelle doit
être sa durée de vie ? Elle est sans objet puisque tout
équipe doit continuer d'exister aussi longtemps qu'elle est
nécessaire. Ainsi, de nombreuses d'entreprises mettent en place des
gammes de produits en série pour pouvoir conquérir le
marché de façon continue en ciblant des segments ainsi
déterminés d'avance.
Vraisemblablement, la formule du travail en équipe
présente diverses utilités. On l'utilise comme moyen
d'apprentissage, comme outil de formation personnelle et sociale et comme
formule de travail de groupe. Quelle que soit son utilité, elle se
distingue par trois éléments principaux que sont: la cible et la
tâche communes ainsi que la convergence des efforts de chacun des
membres.
La cible et la tâche communes réfèrent
respectivement au but poursuivis par les équipières et les
équipiers et à la façon dont les membres de
l'équipe parviendront à atteindre le but commun visé. La
cible et la tâche communes doivent constituer les préoccupations
premières de chaque membre de l'équipe. La convergence des
efforts des membres concerne l'apport personnel que chacune fournit à
l'équipe autant que les interactions entre les membres.
Innovation et performance :
La relation entre innovation et performances est très
complexe ou encore mal connue. On pourrait portant penser à priori que
la relation est simple et se réduit à deux grandes
questions :
- Quelles ressources faut il consacrer à
l'innovation ? ou, ce qui est une question un peu différente :
les entreprise qui réalisent plus d'innovations sont elles les plus
performantes ?
- Comment utiliser au mieux les ressources
consacrées ?
Ces questions sont simples mais elles n'ont malheureusement
pas des réponses simples. On le constate dès qu'on entre dans le
détail de ce qu'elles impliquent concrètement :
- Les ressources à consacrer à l'innovation (et
les méthodes à utiliser pour la gérer) peuvent
dépendre des secteurs dans lesquels l'entreprise a ses activités.
Elles peuvent varier selon la partie de l'entreprise qui innove ou qui est
touchée par l'innovation. Elles peuvent être différentes
pour les innovations produites, les innovations d'organisations, et elles
peuvent être liées à la stratégie de l'entreprise et
à la maturité des activités ;
- Les ressources consacrées à l'innovation ne
sont pas seulement ; elles comprennent aussi les savoirs techniques, le
temps des dirigeants, des managers, des techniciens et des autres acteurs de
l'innovation dans l'entreprise et hors de l'entreprise et hors de l'entreprise.
Elles incluent également l'organisation interne, les réseaux de
contacts et de financement,...
- Dans l'innovation, les méthodes peuvent être
utilisés pour définir le travail à faire, mais aussi pour
le piloter, le contrôler, en mesurer les performances, le
réorienter, l'abandonner,.... Elles peuvent utiliser des outils de
gestion (comme les tests techniques en clientèle, le business plan, les
outils de recherche marketing, R&D,...) mais elles aussi tenir compte des
éléments importants qui ne sont pas directement pilotés
par des instruments de gestion formalisés : connaissances tacites,
qualité et confiance des relations avec des partenaires externes,...
En outre, ces questions peuvent se poser pour une partie de
l'entreprise (un atelier, une usine, une région commerciale, une
filiale, une division), au niveau de l'ensemble de l'entreprise, au niveau
d'une branche d'activité rational ou mondiale, ou au niveau d'une
nation.
Comme on le voit, la relation entre l'innovation et la
performance n'est pas simple. Une multitude de recherches ont
évoqué les diverses facettes de ce sujet un fil du temps. Nous
nous limiterons note étude à bien évaluer les ressources
nécessaires ainsi que la paradoxe de l'informatisation.
A- Evaluation des ressources
La question qui se pose lorsqu'on envisage et améliorer
sensiblement sa performance en matière de la création des
produits innovants est la suivante : D quelles ressources avons - nous
besoin et comment pouvons - nous les développer ?
L'entreprise doit développer ces ressources en
évaluant ses compétences et mettant en oeuvre de certains
procédures et décisions. Ces dernières, étant
efficaces, permettent aux mieux le développement de la performance de
l'entreprise innovante.
1- Qualité et flexibilité des
ressources :
Beaucoup de managers se plaignent de manquer de ressources
pour mener leurs taches à bien. Pourtant, les expériences et la
pratique témoignent précisément du contraire, au moins
pour une ressource capitale : les hommes ; la plupart des firmes
disposent de trop du personnel pour remplir leur mission.
2- Développer les bonnes attitudes
La mise en place des bonnes bases de compétences ne
suffit pas pour mobiliser les ressources, cela implique également de
susciter les attitudes et les comportements permettant à l'entreprise de
rester compétitive au fil de générations des produits.
En somme, les battants de la course à l'innovation ont
en commun quatre attitudes :
ü obsession du client : le client est un
Roi
Aujourd'hui la plupart des entreprises, essentiellement
les grandes E/ses, mettent en oeuvre une sorte de programme d'orientation
-clients associe généralement des événements qui
stimulent la prise de conscience avec des programmes de formation
spécifique qui donnent un exemple du plus haut niveau ainsi qu'avec la
reconnaissance officielle de services exceptionnelles rendus aux clients.
Ces efforts ne peuvent porter leurs fruits que s'ils
dépassent le stade des slogans et de la théorie, pour aller
jusqu'à la correction de processus spécifiques
ü Forte envie d'apprendre :
Susciter l'envie d'apprendre, condition sine qua non
l'amélioration continue, est encore plus difficile. Il est
nécessaire de faire recours à des mesures de performances pour
stimuler l'amélioration continue et l'apprentissage organisationnel. Ces
mesures encouragent fortement l'amélioration de la performance en
performance en permettant à l'entreprise d'identifier et de diffuser les
meilleures pratiques internes.
ü Passion pour la victoire :
Le processus par lequel le management réussit à
inciter une passion pour la victoire au sein des personnels est encore plus
difficile à cerner. Le mot passion n'est pas excessif pour exprimer la
combativité des E/ses qui prennent la concurrence économique
aussi sérieusement que celles qui le considèrent «comme
passion ».
ü Travail d'équipe :
Beaucoup d'entreprises performantes ont en commun une
préférence marquée par le travail d'équipe. Comme
pour l'obsession du client, le véritable travail d'équipe n'est
pas quelque chose de naturel, il exige beaucoup d'attention et d'effort de la
part des dirigeants mesurent et récompensent la performance collective,
plutôt que la performance individuelle.
3- développer les ressources
essentielles :
La direction va devoir commencer par affiner sa
capacité à développer et détailler constamment sa
vision de l'avenir au niveau du siège comme à celui de chaque
division et unité opérationnelle, en capitalisant sur le
potentiel technologique afin de répondre à l'évolution
des besoins émergents et futurs du marché. Ensuite, elle va
devoir établir le processus et la discipline nécessaires à
traduire cette vision en stratégie, plans technologiques et produits
mutuellement compatibles, afin de maximiser l'impact commercial et parvenir
à une utilisation optimale des ressources de l'entreprise.
En plus, la direction devra promouvoir un véritable
partenariat entre les spécialistes de la technologie et les
gérants de produits et les commerciaux pour mieux gérer
l'innovation etc.
Pour la plupart des l'entreprise, cela n'implique rien de
moins qu'une révolution culturelle processus de changement de cette
magnétique exige un processus de changement de cette magnitude exige un
programme de développement des compétences de grande envergure
dans son contenue, sa nature et sa couverture , puisqu'il doit pouvoir
remodeler à la fois les qualifications , les attitudes et les
méthodes du travail .Tous les processus et toutes les compétences
techniques et managériales nécessaires à la
création des produits novateurs doivent être mis à niveau,
de l'idée initiale jusqu'au lancement du produit : de R&D et
de la technologie jusqu'à la production en passant par la gestion de
produits. Ce changement, pour être effectif, doit par ailleurs être
étroitement lié aux taches quotidiennes des participants.
Il est évident que la contribution d'un employé
expérimenté est de beaucoup supérieure à celle d'un
nouveau venu. Pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu'une entreprise
laisse partir des vétérans détenteurs d'une formidable
expérience, souvent pour des questions de politique sociale. Selon un
article paru dans la Harvard Business Review « le
scientifique de niveau moyen change d'emploi tous les 3.3 ans. Un service
scientifique moyen aurait donc un taux de rotation de 30% par an ...Nous
estimons que ce taux de rotation entraîne une perte de 10 à 30% du
résultat utile potentiel ».
4- Efficacité des
installations :
Si la plupart des entreprises se soucient de leurs ressources
humaines dans le contexte de l'innovation, plus rares sont celles qui accordent
quelques attention à la qualité de l'environnement
matériel dans lequel les ouvriers accompliront leurs tâches,
pourtant les projets de développement des produits peuvent être
directement influencés en négatif comme en positif par les
installations mises à la disposition des ouvriers.
A cet effet, les équipes du travail ont besoin de
locaux vastes et bien aménagés. Et comme elles sont
obligées de déménager pendant la vie du projet, à
mesure que l'employé passe du stade des études à celui de
la planification, puis de la conception au développement.
Et enfin, à la production, il est donc souhaitable de
prévoir, d'organiser et d'équipe des sièges dans les
services d'études et de développement et dans les principaux
sites de production, afin de pouvoir accueillir l'équipe aux
différents stades d'un projet.
Compte tenu de la rapidité avec laquelle évolue
la technologie dans le domaine de la conception et de l'information, les
investissements dans les installations et les systèmes de conceptions et
d'étude doivent être flexibles. La flexibilité des
équipements peut se révéler extrêmement utile, en
particulière pour la construction de prototype et d'essais, qui jouent
un rôle capital.
En outre, il est très important pour les dirigeants de
planifier et organiser les installations de création de produits de
manière à instaurer un équilibre
5- pertinence de l'information :
Les informations qu'utilise une firme couvrent de nombreux
sujet : les concurrents, les clients, les opérations internes, le
fonctionnement des machines, la production,... la collection de chacune de ces
catégories d'informations fait également appel à des
économies d'échelles et à des effets de synergie et de
balayage du champ.
En général, chaque type d'informations
pertinentes en matière de maintien de l'innovation peut être
classé selon 4 critères différents : les
méthodes de collecte, les réseaux qui les véhiculent, les
bases de données dans les quelles elles sont conservées et les
applications qui leur sont données, Ces informations font toutes appel
aux systèmes et moyens informatiques, domaine ou la plus grande
flexibilité est souhaitable.
La plupart des l'entreprise ont été
tentées, à un moment, de recouvrir à l'informatique pour
accoutre leur efficacité dans les taches à forte valeur
ajoutée, comme le cas de l'innovation. Pourtant, le fait d'essayer de
faire travailler les hommes plus efficacement revient à prendre le
problème à l'envers. La plupart des membres des équipes du
travail ont d'abord besoin d'améliorer leur degré de
maîtrise de leurs métiers et du processus duquel ils
participent.
6- Base solide de fournisseurs :
La plupart des entreprises ont de plus en plus tendance
à considérer la base de fournisseurs comme une ressource
essentielle. Aujourd'hui les services « achat » ne
considèrent plus que leur rôle consiste à tirer les
meilleurs prix possibles d'un groupe de sous- traitants concurrents,
répondant à des appels d'offres définis dans le moindre
détail. Ils s'efforcent de plus en plus de mettre en place un
réseaux souple et réactif de fournisseurs partenaires, capables
de contribuer par leurs idées propres à la réalisation des
objectifs de la qualité, de coût et de délais
compétitifs de la relation passent au second plan ; l'accent est
mis aujourd'hui sur l'établissement et la sélection des
fournisseurs, en terme d'un partenariat durable avec eux.
Apres avoir traité les principales ressources de la
performance pour permettre à l'entreprise d'innover, on verra maintenant
la contradiction de l'informatisation en domaine de mesure de la performance.
B - Paradoxe de
l'informatisation :
La question qui se pose est : peut-on mesurer la
rentabilité de l'information au sein d'une entreprise ? Si cette
question est de fait rarement abordée, c'est sans doute que l'on ne
dispose pas des outils d'évaluation adéquats pour lier
informatisation et performances.
Beaucoup d'argent et des moyens humains importants sont
absorbées par une informatisation dont les résultats restent
dans une large mesure incontrôlés ; et plusieurs explications
sont avancées pour expliquer cette absence de rationalité
apparente. Pour cela, les outils pour la mesure des coûts de
l'informatisation sont très incomplets, qu'il s'agisse de la saisie des
investissements (achat de matériaux, de logiciels,...) ou de suivi des
coûts de fonctionnement (personnel, usage des réseaux,...). Mottis
a souligné : » le traitement de questions aussi
légitimes que l'informatisation est elle rentable ? souffre
d'innombrables difficultés pratiques ; une
quasi-impossibilité à définir le périmètre
d'impact d'un investissement informatique (qu'il soit applicatif ou technique),
à raisonner hors technologiques, à chiffrer des gains (par
exemple dans le cas d'une activité d'intermédiation, qu'est ce
qui revient à l'outil, qu'est ce qui revient au
négociateur ? »
En outre, le processus d'informatisation correspond à
la trace partielle de mouvement beaucoup plus vaste qui affectent l'ensemble de
la firme, sa stratégie, sa gestion, son organisation, sa relation avec
le marché, etc. Ainsi, une organisation des livraisons en flux tendus,
qui reposent sur les échanges de lots d'étiquettes comme le cas
de la fabrication en Kanban au Japon, correspond à un choix
stratégique de l'entreprise s'appuyant sur une informatisation des flux
de données qui représentent les flux de marchandises et implique
des modifications de l'organisation du travail et un nouveau rapport au
marché. Donc, il serait illusoire de séparer l'informatisation de
l'ensemble du contexte de l'entreprise
A cet effet, pour traiter ce sujet, on va s'intéresser
à 3 points essentiels.
1- circulation de
l'information
Très souvent, l'impact de l'informatisation sur la
circulation et le traitement de l'information sont effectivement clairs ;
son rôle est de faciliter la circulation des données
déjà existantes (gain de temps). Elle permet aussi de calculer
des informations qui n'existeraient pas sous elle. Pour cela,
généralement, l'information est tellement utile à
l'entreprise, mais il y a des exceptions puisque l'information produite ou
véhiculée doit être adéquate aux besoins de tarte
organisation.
De ce fait, les effets les plus courants de l'informatisation
dans ce domaine.
Ø accroître la quantité d'informations en
circulation. Cet accroissement quantitatif dans les circuits d'information.
Ø Modifier les informations existantes, dans le sens
d'une formalisation et d'une synthèse, ce qui peut être
assimilé à la production de nouvelles données et
même de renseignements d'un type nouveau.
Ces circuits d'information peuvent être internes
à l'entreprise et peuvent aussi relier l'entreprise avec
l'extérieur ; comme ils peuvent bien entendu être
concernés dans le même cas.
Ainsi, les effets signalés, ci-dessus, ne se produisent
que si l'organisation y est favorable. L'informatique permet, ou facilite, ces
évolutions et n'en est pas la cause unique, ni même
nécessairement déterminante. Même en ce qui concerne le
rôle de l'informatisation, dans la circulation des informations, ne peut
être envisagé en dehors du contexte social et organisationnel dans
la mesure où elle s'inscrit de ce contexte de l'entreprise. Pour cela,
elle lui représente une trace partielle et constitue alors un point
d'entrée concret pour aborder les évolutions des entreprises.
Un autre effet de l'informatisation est de réduire les
délais de transmission ou d'élaboration de l'information et
permet donc de mieux satisfaire les besoins de la clientèle grâce
à la réduction du délai de traitement des commandes. Elle
conduit, aussi, davantage à une meilleure information mais rarement
moins coûteuse. En d'autres termes, elle produit souvent un gain au moins
potentiel en coordination, interne ou externe en rapprochant les utilisateurs
des informations qui leur sont utiles, mais rarement une économie
directe dans les coûts de traitement de cette information.
2-Autonomie du personnel :
Le but est de savoir si l'information peut conduire à
un accroissement de l'autonomie des travailleurs et aussi de leur
qualification ; c'est-à-dire le passage à une organisation
moins centralisée et à une plus grande autonomie des
unités et des personnes. Cela permet un partage des données qui
facilite, à son tour, un fonctionnement en réseau, la
remontée et la synthèse aisée des renseignements
permettant aux dirigeants un mode de contrôle plus souple. Ainsi,
l'information introduit une redistribution de l'information et offre aux
utilisateurs un accès plus direct aux données dont ils ont
besoin.
Cependant, en pratique, aucune tendance n'apparaît
clairement, ni vers la centralisation ni vers la décentralisation, ni
vers davantage d'autonomie ni vers d'avantage de contrôle, car cette
informatisation ne modifie pas profondément le degré de
centralisation de l'organisation. Cette dernière est en effet capable de
résister, de ne pas utiliser certaines potentialités de
l'ordinateur.
Bien plus, l'informatique peut entraîner ou bien
accompagne une centralisation ou une diminution de l'autonomie ; comme
dans le cas des nouvelles technologies industrielles, il n'y a de
déterminisme technologique fixant l'évolution de
l'organisation.
Un autre point à relever est la modification des
modalités du contrôle. Plutôt que de parler d'accroissement
ou de relâchement du contrôle opéré sur les
unités ou les individus, ce contrôle peut, après
informatisation, porter sur d'autres critères.
3- Pénétration du
marché
Le but est de savoir si l'informatisation permettait aux
entreprises d'être flexible, d'intégrer rapidement les
fluctuations qualifications et quantitatives du marché, tout en
conservant une forte organisation interne en vue de régulariser les
opérations productives ; puisque la plupart des entreprise
s'approchent de la demande.
Ensuite, l'orientation vers le marché peut
revêtir des formes variées :
· un meilleur ajustement de l'offre à la
demande : l'information a pour effet de mieux intégrer la
production et la vente en permettant de passer à des séries plus
courtes, améliorant ainsi la variété des produits et les
délais. Dans la plupart des cas, elle modifie le système
d'information de l'entreprise substantiellement. cette modification est d'une
nette orientation renforcée vers le marché. Inversement, dans les
entreprises où se produisent des évaluations vers le
marché, il y a quasiment toujours une modification. Donc, l'orientation
vers le marché s'assimile permette de légitimer des normes, des
cadences et des contraintes de production qui reposent sur l'autorité de
la hiérarchie ; mais la flexibilité interne n'apparaît
pas nécessaire à une orientation vers la demande.
· Une formalisation des liens entre l'offre et la
demande : en d'autres termes, est ce que les réseaux informatiques
insèrent le marché dans l'entreprise. En effet,
l'intégration de l'information rend possible le développement de
stratégies de partenariat et favorise une désintégration
verticale des entreprises. La relation avec la demande est plus serrée,
ce qui nécessite un énorme investissement de formation
préalable pour pouvoir produire en juste à temps des produits
différenciés, ce qui permet une réactivité par
rapport au marché.
En résumé, ces trois points, ci-dessus,
démontrent ce paradoxe de l'informatisation. A partir du premier point,
l'informatique n'est efficace que dans les organisations faisant appel à
une large circulation de l'information.
En revanche, relativement au deuxième point,
l'informatisation ne s'accompagne pas systématiquement d'un
accroissement ni d'une réduction de l'autonomie. Elle développe
une centralisation de certaines décisions et une décentralisation
d'autres ; comme elle permet aussi un renforcement du contrôle en
mettant à la disposition de la hiérarchie des indicateurs sur la
productivité individuelle. Sans oublier son rôle de faciliter les
communications horizontales rendant possible l'ajustement mutuel entre
opérateurs d'un même niveau hiérarchique. Pour cela,
l'ensemble de ces configurations peut coexister au sein d'une même
entreprise.
D'après le troisième point, l'informatisation
permet aux entreprises de mieux intégrer les fluctuations qualitatives
de la demande tout en conservant une organisation interne de type industriel ou
bureautique.
En somme, les effets de l'informatisation sont donc souvent
ambigus et contradictoires et la performance apparaît surtout lorsque la
cohérence de l'organisation est renforcée.
Management de l'innovation
A- Le management -opportunité favorise
l'innovation
Dans la course de l'innovation, l'entreprise est
réputée par sa capacité d'identifier les
opportunités, d'analyser le potentiel et d'exploiter ce dernier par le
biais de l'innovation qui lui permet de satisfaire les besoins
espérés ; à qui lui-même crée une
opportunité. Pour que cette dernière existe, il faut
effectivement qu'il y ait un besoin à satisfaire.
Donc, en l'absence des besoins, pas d'opportunité et en
l'absence d'opportunité pas d'entrepreneur. Ainsi, pour satisfaire un
besoin, il faut innover en lui apportant une solution.
Cependant, l'identification des opportunités et la
capacité d'innover ne sont pas l'apanage des entrepreneurs, car les
collaborateurs des grandes organisations ou entreprises en sont tout aussi
capables. Ils sont seulement freinés par la résistance au
chargement qui caractérise les grandes entreprises. Celles-ci ont en
effet une propension extrême au contrôle qui réduit
considérablement leur capacité d'adaptation et qui enferme les
collaborateurs dans un carcan ne les incitant pas à saisir les
opportunités.
L'expérience a toutefois montré que si le
processus de saisie des opportunités est structuré, sans
empêcher l'innovation, une dynamique de progrès se met en marche
sans pour autant titiller le système immunitaire de l'entreprise.
Pour cela, la mise en oeuvre de l'innovation, dans les grandes
entreprises particulièrement, a même un nom, on parle
d'intrapreneurship, les intra preneurs sont ceux qui exploitent une
opportunité dans le contexte de l'entreprise qui les emploie. Ce qui les
distingue des entrepreneurs est le fait que l'opportunité qu'ils
veulent exploiter doit être compatible avec les objectifs de leur
entreprise.
Aussi, l'entrepreneur a plus de liberté dans le chois
des opportunités à saisir s'il peut se lancer à lancer
à la poursuite de celles-ci sans avoir rendu compte à qui que ce
soit dont peut bénéficier l'entrepreneur.
Contrairement à une idée reçue, l'intra
preneur peut aussi profiter financièrement du succès de son intra
prise. En effet, il existe en dehors des fameux plans d'action, des
mécanismes qui assurent la rémunération des intra preneurs
en rapport avec leur contribution. Mais, le problème est que souvent ces
managers se jettent dans un projet innovant sans aucune grille d'analyse, sans
évaluer tous les risques.
Donc, l'intrapreneurship est à la portée de
n'importe quel cadre de l'entreprise ou administration, à condition de
s'avoir s'y prendre. Il a en effet ses règles et ses stratégies.
C'est certainement un moyen de booster sa carrière, sans prendre des
risques, beaucoup plus importants, assumés par les entrepreneurs
indépendants.
Quant aux outils, ils sont en réalité semblables
soit pour les intra preneurs soit pour les entrepreneurs. Les facteurs du
succès et d'échec aussi, en réalité la plupart des
dépôts de bilan sont dus à des problèmes de gestion
et de l'incapacité de faire face à la concurrence. Cela
nécessite des formations puisque la plupart des entrepreneurs se
sabordent par marque de celle-ci. En plus, un grand nombre de managers qui
échouent dans la tentative d'exploiter une ou plusieurs
opportunités font supporter la responsabilité de leur
échec à l'absence de moyens. C'est vrai, mais la
réalité est plus prosaïque car la majorité d'entre
eux ont bien été capable d'identifier l'opportunité mais
ils ont mal évalué les conditions nécessaires à son
exploitation.
A cet effet, il est tellement souhaitable de mettre en place
un style efficace de management -par opportunité- permettant aux
entrepreneurs de mener une véritable analyse stratégique qui
devrait être un pré requis indispensable à la
rédaction d'un business plan . Ce sont ceux,
généralement, qui sautent cette étape qui échouent
ou qui s'étonnent de ne pas réussir à ne convaincre les
tailleurs de fonds du fait que le business plan qui n'est pas le fruit d'une
réflexion stratégique suffisante ne pardonne pas. Donc les
investisseurs devraient d'ailleurs impérativement avoir la discipline de
faire une réflexion, stratégique, pour chaque start-up dans
laquelle ils envisagent d'investir.
En général, le bon management aide les
l'entreprise à identifier les opportunités à saisir car
c'est en profitant des opportunités qu'elles peuvent progresser. En
plus, il l'aide à analyser leur compatibilité avec les objectifs
fixés car il faut éviter les initiatives qui ne servent pas ses
intérêt ; en assurant que seuls les projets pertinents sont
spontanément retenus par les collaborateurs (financiers,
logistiques,...), la direction n'a pas à avoir peur du désordre
résultant d'initiatives sans aucune cohérence. Puis, le
management -opportunité sert à évaluer
l'intérêt pour l'entreprise d'exploiter chaque
opportunité ; dentifiée de telle manière à ne
pas se concentrer que sur celles qui en valent vraiment la peine ; ce qui
va stimuler la créativité des différents collaborateurs
pour leur trouver des solutions à des problèmes dans n'importe
quel domaine. Ensuite, ce type managérial peut développer une
stratégie de l'entreprise. Ceci permet, encore, l'adhésion le la
clientèle, du personnel, des collaborateurs,... car le facteur humain
est primordial.
De ce point là, les salariés pensent
généralement qu'ils ne peuvent qu'obéir, et qu'ils ne
peuvent pas apporter leur contribution en matière de l'innovation, c'est
le cas des organisations centralisées. Or, ils peuvent faire preuve de
créativité ou d'innovation dans la connaissance de leur
marché, de leurs clients,... à condition de rester avec la
stratégie du groupe.
Le management opportunité n'hésite pas à
dire qu'il y a un changement dans la confiance des salariés dans
l'entreprise, leur donnant la possibilité de faire des choses qui ne
sont pas toujours dans les procédures et qui leur permettent d'aller de
l'avant.
En contribuant de manière substantielle à
augmenter la motivation des différents collaborateurs, ce type de
management agit comme un facteur de rétention sur les meilleurs
collaborateurs. Ceux-ci peuvent montrer le quoi ils sont capable de
bénéficier, directement ou indirectement, au résultat de
leurs initiatives.
Beaucoup d'innovation focalisée sur les objectifs de
l'entreprise se traduit par un avantage concurrentiel significatif. Pour cela,
les manants de ce management contribuent à une sélection
très sévère des projets innovants envisagés suite
à l'étude de leurs opportunités, dont seuls ceux qui sont
valables vraiment sont soumis à la direction. Cela représente un
gain de temps évident, tout en évitant la perte du contrôle
d'une innovation débridée.
En focalisant l'énergie de tous sur la saisie des
opportunités, le management opportunité favorise non seulement
l'alignement des objectifs des collaborateurs avec ceux de l'entreprise, mais
il permet surtout d'innover. Or l'innovation est le seul moyen de
préparer le futur, de se démarquer de la concurrence et de
limiter l'impact d'un ralentissement conjoncturel. En plus, son
intérêt général est d'apporter une
méthodologie très structuré permettant de stimuler
l'innovation et les comportements entreprenariaux tout dans les start-up que
dans les grandes l'entreprise ou administrations.
Ce n'est pas tellement la seule méthode de pousser
l'innovation mais elle a au moins le mérite d'être simple à
mettre en oeuvre. Donc, pour rester dans la course de l'innovation, surtout une
technologie, il est impératif de donner aux collaborateurs les outils
adéquats et les faire participer à la décision issue de
l'importance di facteur humain.
Il convient donc de préciser le rôle de la
direction pour pouvoir compléter ces concepts étonnants du
management par opportunité afin de permettre une bonne gestion de
l'innovation au sein de l'entreprise. Quel rôle pour la direction?
B- Le rôle clé de la direction :
Le processus d'innovation est une activité que la
direction de l'entreprise ne peut éviter. Elle doit y participer
dés le départ pour maintenir le processus dans la bonne voie et
même le guider dans tout moment difficile qui demande son
intervention.
La plupart des hauts dirigeants sont conscients de la
nécessité de réaligner leur organisation pour
améliorer le processus d'innovation. Mais, des différents
changements touchent de si près l'ordre établi. Pour cela, les
cadres dirigeants doivent participer au processus pour faire avancer et veiller
à ce que ces changements ne perturbent pas les opérations
courantes ; sans oublier de formuler des plans pour l'avenir.
Ainsi, pour bien mener leur activité de direction, les
dirigeants doivent mettre en oeuvre des différentes missions qui leur
incombent tout particulièrement. Parmi lesquelles ont part
citer :
1. Donner l'exemple :
Les ordres dirigeants doivent pratiquer activement et
ostensiblement le travail d'équipe, connaître parfaitement les
produits de l'entreprise et entretenir des contacts avec les clients. Ils
doivent ainsi répondre, personnellement, deux réclamations des
clients pour maintenir au aux réclamations des clients pour maintenir au
courant la qualité du fonctionnement de la production. Ceci est un moyen
de découvrir ,non seulement ce que connaissent les autres mais aussi
d'en tirer une satisfaction personnelle en participant à l'effort
collectif en matière de la création de nouveaux produits.
2. Diriger le processus aboutissant aux
décisions de la sous-traitance.
Une telle décision, soit de développer en
interne de l'entreprise ou de faire recours à la sous-traitance, affecte
fondamentalement le contenu et l'efficacité du processus de
l'innovation. compte tenu de la nature stratégique de ces
décisions , qui déterminent en fin de compte le
périmètre d'activités de l'entreprises , sa
compétitivité et sa valeur ajoutée, il est essentiel que
les dirigeants participent étroitement à la prise de la
décision dans ce domaine selon le principe « développer
ou sous traiter ».
3. Diriger le processus de
réorganisation
On peut faire une différence majeure dans
l'efficacité du processus de l'innovation. Ainsi, le plupart des
entreprises ayant connu une évolution partielle, la restructuration
mondiale des responsabilités et des ressources de centres du
développement et des sites de production peut être
nécessaire. Cette tâche, très complexe, ne peut être
assurée que par les hauts responsables de l'entreprise, dans le cadre
d'un vaste projet de restructuration et de réorganisation.
4. Rendre visible la dimension du processus par
rapport à la dimension fonctionnelle :
IL est tellement clair qu'un client quelconque ne peut
s'empêcher d'évoquer les activités fonctionnelles de son
entreprise sans faire à chaque fois référence au fait
que, pour lui, il s'agit là du seul « monde
réel » , projetant ainsi les processus inter fonctionnels dans
le monde de l'irréel. Donc, il est nécessaire de rendre tangible
le processus de l'innovation. Plusieurs solutions ont été
proposées ; parmi lesquelles : réaligner les
systèmes de mesures de la performance, mettre en place des formations,
aligner les ressources humaines, donner l'autonomie budgétaire aux chefs
de projet,....
Toutefois, c'est la direction qui doit faire passer le message
que la dimension « processus » est un monde réel et
pas de l'imaginaire.
5. Veiller à ce que le changement se manifeste
rapidement :
Si le changement est réalisé, grâce aux
suggestions ci-dessus force est de reconnaître que la tache est
formidable! Le fait d'accomplir tout cela en continuant à produire et
réaliser des bénéfices équivaut à
« réparer une bicyclette en roulant ».
Cette image a le mérite de souligner la nature du
défi mais le défi mais l'inconvénient est de le
présenter comme un échec inévitable ; car ce qui
paraître impossible au cycliste est néanmoins ce que doit
accomplir toute entreprise qui veut maintenir sa compétitivité.
Pour cela, c'est en étant exigeante avec elle-même que la
direction pourra réellement apprécier la vitesse avec laquelle
l'entreprise peut évoluer.
Ensuite, les changements peuvent donner
généralement, naissance à des protestations et pour cela,
la direction doit donc être patiente et de persévérer
là ou les problèmes risquent de surgir.
Un leadership actif, engagé, et prolongé dans le
temps, est la meilleure garantie de réussite pour un changement de cette
envergure, avec un effort de management judicieux, persévérant
et bien planifié.
En somme, nous qualifions la direction en tant que le centre
de toute décision stratégique .le management moderne soutient le
style organisationnel participatif pour que la décision passionnera
toute la hiérarchie.
Chapitre II : les Entreprises innovantes au
Maroc : Défis et perspectives :
On a montré tout au long du premier chapitre que
l'innovation et la création des entreprises innovantes sont importantes
pour le dynamisme d'un pays. Cependant au Maroc, il existait de nombreux freins
culturels, fiscaux, financiers, statutaires, administratifs... qui entravent le
transfert et la valorisation de la recherche via la création des
entreprises.
De même le potentiel de la recherche est limité
dans les nouvelles technologies alors que les moyens de protection de
l'innovation coexistent avec un marché basé sur l'imitation au
lieu de prendre des initiatives.
I- Obstacles de la création des
entreprises innovantes :
v On va essayer de développer quelques
barrières, parmi d'autres, menaçant ou plutôt limitant
l'adoption de l'innovation au sein des entreprises marocaines.
A - Freins
culturels :
La culture peut être définie comme un ensemble de
valeurs et de normes fondamentales, de codes d'images collectives, ensemble
résultant d'une histoire et d'un patrimoine. C'est un ensemble de traits
distincts spirituels et matériels qui caractérisent un groupe
social et influent considérablement sur le management de l'entreprise.
1/ Relation culture
management :
La relation entre la culture et le management étant
dialectique, la culture marocaine, avec ses différentes
composantes : la religion, la langue, la famille, l'éducation,
l'ethnicité et l'aspiration à la modernité, exerce une
influence certaine sur le système des valeurs des cadres et des managers
et sur les décisions et les performances de leurs entreprises. Cette
relation traduit un rapport entre le réel et la pensée qui n'est
pas statique car les objectifs managériaux ne peuvent être
fixés sans la prise en compte de la variable humaine sous sa forme
comportementale. Cependant cette forme tout en étant nécessaire,
est insuffisante parce que les comportements ne sont pas uniquement individuels
mais également de groupe et de société.
Donc, le management est obligatoirement culturel ; chaque
culture peut déterminer un modèle de management. Certes, il y a
des principes universels de gestion, mais ce qui détermine leur
succès ou leur échec, c'est la manière de les adopter ou
de les appliquer au contexte culturel donné : il fait innover
au lieu d'imiter sans prendre conscience de l'environnement de l'entreprise
innovante.
En ce qui concerne la culture, elle possède des
caractéristiques propres à elle. La société
marocaine est une société hétérogène
« construite de morceaux, d'organes, de sociétés de
types différents, historiquement dépassés ou situés
dans l'environnement » (PASCON, 1980, p : 187- 212). Paul PASCON
la qualifie de « société composite »
car elle se caractérise par le fait que le mode de production dominant,
le plus dynamique, le plus compétitif n'a pas le pouvoir de d'Etat et
par la suite doit passer par institutions d'un mode de production et les
instances d'une société dominée, management
Makhzenienne ».
Ce type de société est plein de contradictions,
ne constitue qu'un système économique ayant ses lois
spécifiques avec plusieurs types de sociétés :
les marocains expriment toutes les contradictions qui les
caractérisent.
Il reste maintenant de savoir les principales valeurs autour
desquelles est structuré le mode de management au Maroc, on peut
dégager les tendances générales suivantes :
a) répartition des rôles
selon le sexe :
Il est clair que la répartition des tâches entre
les deux sexes n'est pas la même d'une entreprise à une autre.
Cependant, l'entreprise marocaine est une firme ou les valeurs culturelles
dominantes sont masculines, et ou les rôles entre les 2 sexes sont
répartis d'une façon rigide, ce qui expliquera l'absence des
femmes dans les postes managériaux supposés d'avance masculins,
tels que le PDG, le chef du personnel. Cette dimension trouve son origine dans
les traditions et dans la famille ou le père sert de modèle pour
les garçons et la mère pour les filles et où la position
de la femme est faible.
Mais, ces dernières années, on trouve de plus en
plus des femmes «managers » ayant réalisé de
bonnes performances , et aussi des femmes « ministres ». Ce
transfert est favorisé par des différents mouvements demandant
l'égalité homme femme comme condition sine qua non de tout
développement d'un pays !
b- Les valeurs de l'Islam :
La majorité de dirigeants et cadres marocains
n'impliquent pas la religion à leur vie professionnelle. Ils aiment en
parler avec respect, mais voient mal comment l'Islam pourra jouer un rôle
dans l'entreprise à cause de leur formation (ils n'ont que des
idées générales sur les préceptes de l'islam).
De par sa souplesse, son adaptabilité, son
éthique et ses valeurs universelles, l'Islam représente un atout
pour agir sur les mentalités des marocains et changer leur comportement
de plus en plus de responsabilité, d'égalité, de
solidarité, de récompense, de qualité, de transparence,
d'amour du bien, etc. Ce sont autant de valeurs positives de la religion
musulmane qui peuvent faire référence dans nos entreprises.
c) La perception du temps :
Le temps est devenu une arme stratégique pour les
entreprises qui veulent survivre. Actuellement, le fait de mieux gérer
son temps est devenu une préoccupation majeure et centrale des managers
soucieux d'efficacité et de performance.
Malheureusement, la plupart des entreprises marocaines
souffrent des retards, non respect de ponctualité et aussi leur culture
est orientée vers le futur mais avec une logique à court terme.
Rares sont les entreprises qui élaborent des plans à moyen et
long terme ou qui investissent dans la formation du personnel vu son rôle
pour le lendemain de l'entreprise.
d) la culture de l'ostentation :
Au Maroc, il devient de plus en plus évident, que
l'ostentation gagne du terrain parmi les patrons et les managers des
entreprises. Ils aiment travailler dans des espaces luxueux et dépensent
des sommes énormes pour paraître mieux que leurs collègues
concurrents et même à l'intérieur de leurs entreprises.
Cette aspiration est claire au niveau de la conception de
l'espace typiquement makhzénien, bureaucratique et à la hauteur
du statut du dirigeant. De plus, au niveau de leur style de vie, ils aiment
rouler en Mercedes, BMW, ou autres voitures de luxe et aiment aussi être
invités aux meilleurs restaurants de la place, avoir des villas, etc.
Cette culture risque d'aller à l'encontre des buts
recherchés pour plusieurs raisons :
- Avec l'accélération des innovations
technologiques, ses dépenses énormes ne représenteront
qu'un gaspillage inutile sans conséquence positive sur
l'organisation.
- cers dépenses ostentatoires peuvent à terme,
faire sentir la corruption et les affaires en escroquerie et peuvent même
aller jusqu'à détruire l'entreprise, etc.
e) La distance hiérarchique :
Souvent, les subordonnées (le personnel) craint
d'exprimer leur désaccord avec les chefs. Mais, en plus, il n'existe des
relations entre le supérieur hiérarchique et le subordonné
en matière de la prise de décision alors que le mode de
management participatif règne au monde entier. Cette forte distance
hiérarchique façonne énormément la vie des
entreprises marocaines en donnant aux dirigeants un statut
privilégié centralisant tout le pouvoir. Ce qui peut
entraîner une perte du savoir ou un coût d'opportunité pour
l'entreprise puisqu'elle ne bénéficie ou plutôt ne partage
pas les idées avec l'ensemble de l'organisation.
En somme, la prise en compte de ses valeurs est d'une
importance majeure dans l'application des idées modernes du changement
pour permettre aux entreprises marocaines d'accéder aux
différents moyens de l'innovation tout en éliminant des valeurs
négatives (logique de court terme, l'ostentation, distance
hiérarchique forte, etc.). Cette stratégie est de longue haleine
car ses valeurs sont ancrées dans les mentalités et les croyances
des gens.
2°/ La culture entreprenariale :
Le schéma ci-dessus montre que la
création d'entreprise repose sur le rencontre d'un potentiel
entreprenariale ; ce qui amène un individu à agir et
à mener des actions pour créer son entreprise.
a/ potentiel entreprenarial :
Il comprend des différents éléments dont
lesquels on peut traiter les suivants :
- la capacité à créer et
maîtriser un avantage compétitif durable :
l'entrepreneur est un homme créatif, un homme d'innovation. Il a une
capacité de vision qui lui permet d'anticiper les évolutions de
l'environnement et de trouver des solutions avant les autres.
- l'aptitude à la communication interne :
l'entrepreneur doit avoir un potentiel avec une intelligence
émotionnelle. Il doit communiquer à ses salariés, à
son entourage avec une certaine dynamique.
- L'aptitude à la négociation :
l'entrepreneur est un homme de conviction qui a une certaine capacité
d'influence. Il doit être capable de convaincre ses partenaires.
- La capacité d'autonomie : Il doit
pouvoir affronter, seul, les incertitudes de son environnement. Cette autonomie
ne doit pas lui faire perdre ses moyens.
- La résistance à l'échec :
l'entrepreneur doit être capable d'appréhender l'échec de
manière positive.
- L'aptitude à mobiliser les
énergies : l'entrepreneur est l'élément
fédérateur de l'entreprise. Il est donc capable de mobiliser les
énergies en terme de temps et d'implication
b/ l'esprit entreprenarial :
C'est la motivation de l'entrepreneur. Il comprend les
éléments suivants :
- la réalisation de soi : elle correspond
à l'image de soi que l'on veut avoir.
- Le besoin d'autonomie, la réalisation de ses
idées : cela fait référence à la notion
de pouvoir, l'entrepreneur est motivé par le fait de ne pas être
exécutant, de pouvoir influer sur le système.
- L'affiliation : elle correspond à la
volonté de faire partie d'un corps social ; la création de
l'entreprise peut constituer sociale.
Après avoir détaillé ces freins culturels
qui nous paraissent les plus importants, comme une base, on va
s'intéresser maintenant aux contraintes fiscales et financières
en donnant un aperçu.
B - Freins financiers
L'un des freins majeurs à la création
d'entreprise innovante est le manque des moyens financiers. Si c'est le cas,
ils existent avec des taux d'intérêt trop élevés. Ce
qui met le financement de l'innovation en question car la concrétisation
de la grande majorité des projets innovants sont handicapés par
l'absence du financement
L'ensemble des analyses et experts sont d'accord
incontestablement sur ce phénomène pour la simple raison :
l'innovation, qui repose sur la R&D en grande partie, est par nature
incertaine, tant sur le plan technologique que commercial, et sa
rentabilité n'est pas immédiate. Effectivement, la
récupération des capitaux à moyen terme et l'autonomie de
gestion et de développement de l'entreprise par le porteur du projet
posent un sérieux problème.
Du coup, le monde des finances refuse d'obéir et les
entreprises ne disposant pas de visibilité suffisante décident
d'invertir dans des créneaux traditionnellement porteurs de profits
comme l'habitat essentiellement. En plus, la garantie personnelle est
obligatoire avant que le banquier daigne de jeter un coup d'oeil dans le
dossier du futur projet.
Or, la compétitivité d'un pays dépend de
sa capacité à développer sans cesse de nouveaux
procédés et de nouveaux produits (l'innovation). C'est la
condition sine qua non d'émergence de survie des entreprises, et par
là, de croissance qui favorise elle même les emplois. Ceci est
d'autant plus vrai que l'on est actuellement dans une conjoncture
internationale en perpétuel changement, caractérisée par
les regroupements et l'ouverture à la concurrence et ou seuls les
produits et procédés à la forte valeur ajoutée se
distinguant par un degré élevé d'innovation tiendront la
route.
Pour cela, il paraît tellement indispensable de
créer des passerelles à même de dépasser cet
handicap et de permettre à l'innovation de jouer son rôle qui est
un ingrédient incontournable dans le développement
économique de notre pays. C'est le cas de la nouvelle charte pour la
promotion des PME dont le but est faciliter l'accès aux
crédits, grâce à l'encouragement des sociétés
du capital-risque (voir Annexe n° 1).
Il convient de faire une différence entre
l'investisseur en capital risque et le prêteur bancaire. Le premier
participe à la valorisation de l'entreprise car il intervient en fonds
propres et détient ainsi une part du capital. Le deuxième, quant
à lui, détient une créance envers l'entreprise et
rémunéré par un taux d'intérêt. De ce fait le
risque et les objectifs ne sont pas les mêmes. Ce qui nécessite
l'importance de l'intervention des pouvoirs publics pour combler la faiblesse
et/ou l'absence de l'initiative privée...
Donc, il s'agit, ensuite, de savoir s'il y a des
barrière administratives pour la mise en ouvre de l'innovation
C - Freins
administratifs :
Avec la culture marocaine et la crainte de l'avenir (le
risque), il est nécessaire que les pouvoirs publics prennent
l'initiative pour encourager le futur entrepreneur marocain. C'est le fait des
crédits jeunes promoteurs même s'ils ne connaissent pas le
succès attendu. Mais, malgré des efforts de certains
administrations, il subsiste encore différents problèmes
empêchant la bonne marche du secteur public ; a titre d'exemples,
les lenteurs administratives qui découragent l'investisseur potentiel,
la complexité des procédures, la corruption, etc.
Pour ces raisons, parmi d'autres, une réforme de ce
secteur est primordial en vue de dépasser ces contraintes grâce
à la révision des structures et des organisations et aussi une
refonte des méthodes de travail, et les outils de gestion pour permettre
l'allègement des procédures, la réduction des
délais de traitement, les meilleurs services à moindre
coût, renforcement de la transparence, etc.
Ensuite, l'Etat doit bâtir des stratégies et des
politiques claires (Etat stratège) et mettre en place un cadre
réglementaire encourageant l'innovation et l'investissement et
sécurisant l'accès à l'information (Etat
régulateur). A cet effet, il a été adopté une
charte d'investissement, qui exprime un gage de bonne volonté de la part
de l'Etat, comprenant 24 articles dont 13 concernent des mesures d'ordre fiscal
.
En plus, on ne peut pas écarter le rôle de la
privatisation menée par le gouvernement et les résultats
extraordinaires qu'elle a engendrée tel que Maroc Telecom qui continue
à réaliser des chiffres d'affaire importants et de même
conquérir les marchés internationaux (Mauritanie par exemple).
Mais, l'Etat doit obligatoirement augmenter la part du PIB
consacrée à la recherche scientifique (0,3% du PIB). C'est le
sujet du paragraphe suivant.
II - De la recherche et développement à
l'innovation :
La grande majorité des innovations trouvent leur
origine dans un travail de recherche. Pour cela, il paraît
nécessaire d'étudier cette dernière qui joue en
parallèle avec toute innovation. Elle est considérée comme
une fonction de service parmi les activités principales de l'entreprise
dans le contexte mondial actuel. Elle s'oriente vers une application technique
dans un but d'efficacité.
Il existe 3 types de recherches :
- la recherche fondamentale : elle s'oriente
vers la connaissance des lois générales (le cas des laboratoires
et instituts de recherche publics)
- Recherche appliquée : elle cherche
à définir les principes d'application des lois fondamentales pour
produire des découverts à usage économique.
- la recherche développement : c'est la
mise en place d'une nouvelle méthode de fabrication ou
l'élaboration d'un prototype à partir de la recherche
appliquée.
Même si on différencie ces trois types de
recherche, elle sont intimement liées dans la mesure ou des
résultats de chaque type constituent un départ pour l'autre.
Reste à savoir la situation de la recherche au Maroc et
ses perspectives ainsi que les stratégies adoptées.
A - R&D au Maroc : situation actuelle et
perspectives
Les dépenses totales du Maroc dans ce domaine sont
estimées, en moyenne, à 0,3% du PIB. Ce chiffre est
tellement convaincant pour décrire la situation du R&D au
Maroc ; il reste beaucoup de tâches à effectuer dans ce
domaine. Ceci est plus urgent que tes nouveaux enjeux de l'ouverture de
l'économie marocaine appellent l'entreprise nationale à assurer
sa pérennité par la consolidation de sa
compétitivité et la recherche permanente de nouveaux produits
à même de conquérir des nouveaux marchés ; ce
qui offre à la recherche et l'innovation à travers notamment le
partenaire entreprise université des nouveaux horizons et
d'indéniables opportunités.
Voici un petit aperçu sur la R&D au Maroc ainsi ses
perspectives
1 - situation de en R&D :
Le premier plan marocain ayant posé les jalons d'une
politique nationale de la recherche scientifique et technique est celui de
1981-1985. Mais, avec des problèmes de suivi et de moyens en plus des
difficultés d'évaluation et l'inexistence et/ou la
rétention de l'information auprès des institutions ayant des
activités de R&D, ce programme a connu un échec.
Donc, on peut qualifier cette fonction comme un concept
nouveau pour l'entreprise marocaine. Aussi, cette constatation est basée
sur le fait que cette activité est quasi-absente dans les discours
officiels et qu'aucune importance ne lui a jamais été
consacrée. Mais, contre toute attente, l'Etat ne le néglige pas
définitivement sauf qu'il fallait seulement un travail réel et
pratique.
Il est à noter aussi que la plupart des chercheurs ont
été formés dans des laboratoires étrangers de
même que les « futurs chercheurs » aimeront bien
poursuivre leurs recherches ailleurs à cause de l'absence des moyens
d'une part et l'inexistence des volontés d'autre part. En plus, comme
l'avait dit Mehdi Elmandjra « Notre université est la
musée de l'université française » en
oubliant que l'environnement ou la culture française est tout à
fait différente de la culture marocaine. Il existe certaines entreprises
qui agissent dans de niches ciblées prouvant que les compétences
existant et que les Maroc moyennant une bonne canalisation des énergies
peut créer un chemin vers le domaine du R&D.
Cependant, il faut tout d'abord dépasser les obstacles
cités dans le premier point ci-dessus. A titre d'exemple, la
société BATISOFT spécialisée dans la
réalisation des progiciels du bâtiment (PC BAT) destinés
aux architectes et aux bureaux d'études a su compléter son offre
par la mise en place d'un produit, fruit de plusieurs années de
recherches, pour la gestion des immobilisations, mais l'équipe BATISOFT
s'est obligée d'aller s'installer au France pour
bénéficier des destinées à la R&D (programme
Anvar). De retour au Maroc, elle ne pourra continuer ces travaux que
grâce au financement bancaire qui, comme chacun le sait, ne sont
nullement adaptés à ce type d'activité dont le profit est
à moyen terme.
En outre, il existe un fort potentiel en ressources humaines
et institutionnelles à savoir les universités, grandes
écoles d'ingénieurs, ...etc. dont dispose notre pays. Les
entreprises sont appelées à créer des relations avec les
universités et les instituts de formation pour pouvoir développer
des formations assurant la pérennité de son activité,
tout en sachant que seules 3,7% des entreprises disposent d'une structure
spécialisée de formation.
Il est donc clair de dire que les ingrédients existent
pour la mise sur pied d'une activité de R&D. Toutefois, ils ont
besoin des fortes volontés de tous les acteurs économiques afin
de permettre de surmonter les défis de l'horizon 2010.
2. Perspectives :
Il va sans dire que le développement de la R&D
nécessite des efforts supplémentaires à déployer
pour la doter des moyens humains, matériels, financiers,
organisationnels, etc.
Pourtant, pour affronter le futur incertain, il est tellement
recommandé de bien préparer une analyse complète dont le
point de départ est la situation actuelle du tissu économique
marocain, basé en grande partie sur l'agriculture. Elle dépend de
la pluviométrie ; alors que, les biens d'équipements ne
constituent qu'une partie restreinte des exportations et
d'importations : Il faut changer la structure de l'économie
marocaine en encourageant les secteurs basés sur la R&D pour
dépasser ce slogan ; qui se répètent du jour au jour
par les responsables marocains, régnant longtemps au Maroc :
« quand l'agriculture va bien, tout va bien ».
A cet effet, il est indispensable de mener des plans d'actions
à court terme et à long terme nécessitant une
véritable organisation du cadre global de la R&D. On peut donner
quelques suggestions :
-Plans à CT : Elles peuvent
concerner aussi bien le monde de l'enseignement que celui de la mobilisation
des ressources marocaines à l'étranger. Par rapport aux premiers,
ils peuvent consister à faire participer les dirigeants des entreprises
aux conseils de formation dans les écoles et universités et de
même animer certains cours qui permettent l'émergence d'une
activité de R&D. Cela permettra sans aucun doute de créer
des relations humaines entre l'entreprise et l'université en
aboutissant, si possible mais efficace, à la sous traitance de certains
travaux, projets aux groupes d'étudiants bien sûr encadrés
par des spécialistes et dont les retombées économiques
seront efficaces. La deuxième proposition consiste à mettre en
place une véritable mobilisation des ressources marocaines à
l'étranger comme un grand secours pour notre pays surtout qu'on
connaît le degré d'attachement des marocains résidents
à l'étranger (MRE) à leur pays d'origine, sans oublier
aussi que le Maroc a supporté une grande partie de financement de leur
formation scolaire.
Il faut passer d'un MRE avec 15 jours de congé au Maroc
en fermant sa maison toute l'année à un vrai investisseur.
-Actions à MLT : ces actions mettent en
évidence le rôle de l'Etat qui doit mettre un cadre
réglementaire efficace. Il est tenu aussi de développer des
partenariats stratégiques avec les pays étrangers pour en tirer
bénéfice sans oublier qu'il s'agit des cultures
différentes. En plus, il est reconnu mondialement le rôle des
centres de recherche comme introducteurs privilégiés de
l'entreprise afin de leur apporter des connaissances et leur rendre le savoir
accessible. Ces centres, une fois crées, doivent être
impérativement opérationnels c'est à dire travaillant dans
les mêmes conditions de délais, qualité, coûts, etc.
que les industriels, chose faite, rendra les activités de R&D trop
liées à l'entreprise et que cette thématique permet la
lisibilité nécessaire pour et par le monde économique.
En somme, il faut croire en avenir en plein optimisme avec la
bonne volonté des acteurs concernés, le Maroc pourra avoir des
résultats efficaces dans le domaine du R&D car la matière
première est là. Il faudra juste la manipuler vers le
marché réel de l'entreprise marocaine.
B- Etude sur la recherche et développement
dans les industries des transformations :
Après avoir montré les principaux
caractéristiques de l'activité « R&D » au
Maroc et ses perspectives, il s'avère nécessaire de mener des
études visant à diagnostiquer les différentes situations
pour permettre la mise en oeuvre des plans d'actions plus pertinents.
A cet effet, le ministère de commerce et d'industrie,
dans le cadre de sa stratégie de soutien de la R&D et l'innovation,
a réalisé une étude sur les états de la R&D au
sein du secteur industriel national. De cette étude, on va essayer de
dégager, à commenter ses résultats et enfin donner une
synthèse finale.
Pour le faire, on étudiera tout d'abord des
résultats qualifiés « globaux » avant de
passer à l'étude des résultats pour chaque secteur. (Voir
annexe n : 2)
1-résultats globaux :
· Les entreprises ne mènent que rarement les
travaux de R&D ; seulement 20% des entreprises, en terme du chiffre
d'affaires, qui sont concernées suite aux motifs présentés
par le deuxième graphique.
· Tout d'abord, 57% ne développent pas ces travaux
car leur activité ne nécessite pas l'introduction du
R&D ; Tandis que 40% des entreprises recensées ont comme raison
les contraintes entravant leurs efforts dans ce domaine. Elles se
résument principalement en trois catégories :
La première est liée au coût
engendré par la R&D dans une proportion de 57%, la seconde relative
au manque des compétences est évoquée par 24% des ces
entreprises, et la troisième catégorie est nettement liée
à l'absence des mesures d'accompagnement et d'appui en matière du
R&D avec un taux de 19%
· En ce qui concerne le rythme de réalisation des
travaux de R&D, on constate que plus de 55% des entreprises font leurs
travaux de manière continue, 25% de façon périodique et
20% les développent de manière ponctuelle.
· Pour la typologie des travaux du R&D, la plupart
des entreprises, à hauteur de 66% réalisent essentiellement les
travaux de développement expérimental. les travaux de la
recherche appliquée avec 28% alors que le reste soit
réalisé dans la recherche fondamentale (6%)
· En relation avec le « pourquoi » de
R&D, ce graphe démontre que plus de 32% des cas visent
l'amélioration de leurs produits. En second rang, la mise au point de
nouveaux produits est la finalité souhaitée dans 26% des cas
recensés et l'amélioration des procédés dans,
presque, la même proportion avec 24%. Enfin, l'amélioration de
l'organisation concerne les 18% d'entreprises.
· D'après ce graphique, plus de 84% des
entreprises ont mené leurs travaux de R&D grâce à
l'autofinancement, et seulement 14% de ces travaux qui sont financés par
les crédits bancaires Tandis que le recours aux ONG est quasi absent
avec une proportion de 2% ce qui met en cause le financement de la R&D
2-Résultats sectoriels :
En ce qui concerne l'effort engagé en R&D,
l'étude fait ressortir des proportions faibles dans ce domaine. le
secteur (ITC) avec un important effort de 4,5%, suivi de secteur IEE avec 2,4%,
les ICP avec 1,4%, les IAA avec 0,45% et en dernier rang le secteur des IMM
engageant un effort de 0,39%.
On voit que le coût moyen des travaux de R&D se
différencie d'un secteur à l'autre. Premièrement, on
trouve les secteurs ITC et ICP avec un coût de 2.117.000dh et 1.996.000dh
respectivement. En second rang, ils viennent les autres secteurs IMM, IEE et
IAA avec des coûts de 852000dh, 591000dh et 416000dh respectivement. En
plus, la plupart des dépenses en R&D sont allouées aux
salaires du personnel engagé dans ces travaux, et leur formation pour
les secteurs ITC, IAA et IMM. Les derniers représentent 82% ; 65%
et 56% respectivement des dépenses totales R&D engagées par
ces secteurs. Cependant, les entreprises su secteur ICP consacrent davantage
leurs dépenses à la sous-traitance et aux partenaires
étrangers. Quand aux IEE, elles dépensent les mêmes
proportions pour les achats, la sous-traitance, et aux charges du personnel.
En relation avec la répartition régionale des
dépenses de R&D, il est clair qu'il y a une forte concentration
à la région du Grand Casablanca dans une proportion de 72% au
niveau national. En second rang, on trouve les régions de Fès,
Rabat-Salé et Settat avec 8%, 5% et 4% respectivement. Les autres
régions sont quasi absentes.
On voit que les entreprises à participation
étrangère participent à plus de 59% dans les
dépenses de R&D globales même si ces unités
industrielles ne représentent qu'à peu prés de 22% des
entreprises menant les travaux de recherche.
Remarque :
(IEE): Les industries électriques et
électroniques
(ITC): Le secteur du textile et cuir
(ICP): Les industries chimiques et para chimiques
(lAA): Le secteur agro- alimentaire
(IMM): Les industries mécaniques et
métallurgiques
3- commentaire :
Globalement cette étude reflète la
problématique de l'entreprise marocaine en matière du R&D en
ressortant une pénurie importante dans ce domaine. Pourtant,
d'après ses résultats, elle justifie la nécessité
d'un grand effort et aussi une forte volonté de la part de tous les
acteurs économiques.
Certes, il est apparu de l'étude que 57% des
entreprises marocaines ne développant pas des travaux de R&D
avancent l'idée que leurs activités ne nécessitent pas des
dépenses en ce sens. Cependant, il semble évident que ce
pourcentage extrêmement important nécessite un travail
supplémentaire d'appui et de sensibilisation, car il est
incompréhensible de parler de l'ouverture de l'économie marocaine
alors que les entreprises ne sentent pas le besoin de développer les
travaux de R&D. En d'autre termes, le tissu industriel composé
essentiellement de PME / PMI nécessitant des mesures d'appui et
d'accompagnement en matière de R&D afin qu'elles passent de simples
« suiveurs » à des entreprises
« innovantes ». Aussi, les entrepreneurs marocains pensent
plutôt à garder le patrimoine familial, puisque
généralement le fils est l'héritier de son père,
dans l'entreprise familiale. Cette dernière orientée vers le
marché local, ne pense que rarement à des travaux de R&D
comme s'elle n'est pas concernée par la concurrence internationale.
D'un autre côté, l'étude a
révélé une forte concentration des travaux de R&D dans
la région de Casablanca. C'est vrai que cette tendance ne traduit que la
structure et la répartition du tissu industriel marocain dont la
majorité des entreprises sont implantés à cette
région. De ce fait, il est nécessaire de donner plus d'importance
aux autres régions presque marginalisées par l'encouragement des
investissements par exemple.
Les résultats de cette enquête indiquent
également que seulement 8% des entreprises développent les
travaux de R&D de façon continue ou périodique. Ajoutant
à cela que moins de 6% des entreprises consacrent leurs travaux à
la recherche fondamentale. Nous constatons donc que cette situation montre
l'absence d'intérêt à la recherche et la recherche
fondamentale en particuliers, même si cette dernière constitue la
base de l'innovation initiée par l'entreprise. De ce fait, les
entreprises marocaines font de la recherche, si c'est le cas, au fur et
à mesure qu'elles réalisent leurs productions, c'est à
dire que l'innovation et la recherche sont faites dans les ateliers de
production.
Nous constatons aussi que plus de 84% des entreprises
mènent les travaux de R&D grâce à l'autofinancement, et
seulement 14% de travaux sont financée par les banques.
Des banques marocaines considèrent cette
activité comme incertaine et sa rentabilité est à long
terme ;
En outre, il est à noter qu'un grand effort de
concertation doit être mené pour approcher l'entreprise marocaine
des centres de recherches et de formation afin de permettre une certaine
convergence entre « l'industrie » et la recherche
scientifique. Seulement 39% des entreprises menant les travaux de R&D ont
pu commercialiser leurs produits issus de ces derniers. Ceci traduit le manque
de l'étape entre le résultat de la recherche et sa mise en
application sur le marché.
D'un autre sens, l'Etat doit jouer un rôle plus
important pour déterminer les priorités de la recherche au niveau
national et régional ainsi que la création de centres de
recherche, et de permettre une interaction entre l'université et les
milieux socio-économiques. Elle s'avère indispensable puisque le
potentiel important d'enseignant-chercheurs compétents peuvent
répondre aux besoins des entreprises sur le plan d'assistance technique,
la maîtrise technologique, etc.
Egalement, nous citerons l'absence du secteur privé en
matière de la recherche car 92% des unités de recherche
appartiennent au secteur public alors que dans les pays
développés le secteur privé occupe plus de la
moitié, ce qui augmente le nombre de projets de recherche et facilite
leur financement.
De façon générale, nous pourrons dire que
la recherche n'est qu à ses débuts au Maroc et beaucoup de
travail dans ce domaine reste à faire .Cette affaire n'est pas la
responsabilité d'un ou deux acteurs économiques, mais elle
concerne tous les intervenants privés ou publics.
III - la technologie, instrument essentiel de
l'innovation :
A- Aperçu
général
La variable technologique est devenue un facteur
stratégique de la compétitivité : c'est la phase du
capital cognitif que connaît le monde actuellement. On parle plutôt
de l'avantage compétitif que l'avantage comparatif au sens de
Ricardo.
La technologie peut être définie comme
étant « l'art de mettre en oeuvre, dans un contexte local
pour un but précis, toutes les sciences, techniques et règles
fondamentales qui entrent bien dans la conception des produits, dans les
procédés de fabrication, des méthodes de gestion ou des
systèmes d'informations de l'entreprise » Morin
(l'excellence technologique, Public union, Paris 1985).
Elle a connu une forte accélération depuis la
révolution industrielle et permet encore aujourd'hui une localisation
géographique de la production mondiale entre les mains d'une
minorité de pays constituant la puissance économique. A titre
d'exemple, 25% de la production mondiale, correspond à la production
américaine serait faite par 4% de la population mondiale. (Tordjman,
comme le phénix, 1991)
1/ utilité de la technologie :
La technologie est l'instrument fondamental pour pouvoir mener
une politique de l'innovation car elle constitue le vrai support de cette
dernière et reflète l'aptitude d'une telle entreprise de faire
face à la concurrence. Cet impact concurrentiel est qualifié
variable selon les domaines d'activité, en fonction des
possibilités de différenciation et en fonction de ces
conséquences en matière de coûts.
Sur le plan de l'entreprise, la technologie permet aussi
d'améliorer la qualité et la fiabilité des produits en
engageant un meilleur rapport qualité/prix. Elle fournit aussi des modes
d'organisations claires et plus efficaces.
Sur le plan d'un pays, elle est un facteur de
développement économique par excellence car elle participe
fortement à la promotion des différents secteurs nationaux.
Déjà, les pays les plus développés sont ceux qui
possèdent et utilisent plus de bases technologiques dans ces
différents secteurs soit économiques (industrie,
agricultures,...) sociaux (santé, médecine,...) ou bien
stratégiques (Armée,...).
L'entreprise peut, à travers de nouvelles bases et
procédés technologiques, conquérir d'autre marchés
ou bien tout simplement répondre aux attentes de ces consommateurs.
Aussi, elle donne un avantage compétitif par rapport à ses
concurrents existants on potentiels. Par conséquent, la technologie peut
modifier voir bouleverser toute la structure concurrentielle et ainsi
redéfinir les segments stratégiques.
2/ l'entreprise face à la
technologie :
Longtemps, le diagnostic de gestion de l'entreprise a
considéré la technologie comme un domaine exogène et de
peu d'importance, mais la réalité est toute autre chose car cette
dernière prouve aux entreprises un avantage concurrentiel ;
d'ailleurs, toute entreprise naît à partir d'une démarche
innovante par rapport aux autres firmes, et pour survivre elle doit continuer
à innover de manière progressive.
Pour cela, les entreprises doivent bien gérer leur
patrimoine technologique qui comporte :
- les technologies de base : essentielles pour
exercer l'activité mais sans grand impact concurrentiel car elles sont
utilisées par la plupart des entreprises.
- Les technologie clefs : en cours
d'exploitation, possédant un fort impact concurrentiel et les
entreprises y ont accès.
- Les technologies de pointe : en cours
d'expérimentation, présentent un grand potentiel concurrentiel
car elles conditionnent le succès futur de l'entreprise.
- Les technologies émergents : en stade
de recherche, leur avantage concurrentiel est incertain mais peuvent être
prometteuses.
Bien sûr, l'évolution technologique peut
être à la fois une menace et une opportunité pour
l'entreprise. C'est une menace dans la mesure ou elle accélère
l'obsolescence des produits et peut réduire dangereusement la
capacité de l'entreprise à la concurrence surtout quand les
concurrents sont les acteurs de cette évolution. Par contre si c'est
l'entreprise elle même qui maîtrise l'évolution
technologique, ceci constitue pour elle une opportunité dans la mesure
ou elle lui procure une avance dans le temps par rapport aux concurrents.
Face à ces mutations technologique, l'entreprise peut
opter deux attitudes soit passive ou active, la première consiste
à se contenter de surveiller cette évolution pour s'y adapter
rapidement. L'attitude active permet à l'entreprise de prendre les
devants et d'adopter une stratégie d'innovation tout en se basant sur
les recherches.
Donc, la technologie est indispensable à toute
économie et même si elle présente des menaces est une
condition sine qua non de la survie de l'entreprise. Quel est l'état de
l'environnement technologique marocain ? Ces obstacles et ses
atouts ?
B - l'environnement technologique au
Maroc :
On va tenir compte que le vrai départ officiel de la
mutation technologique au Maroc est la déclaration du Feu sa
Majesté le Roi Hassan II en s'adressant aux participants aux
deuxième journées nationales de Télécommunications
tenue en 1994. Voici un extrait de cette déclaration :
« le monde aujourd'hui vit des évolutions
civilisationnelles, scientifiques et technologiques fondamentales. Chaque jour
qui passe nous apporte son lot de nouveautés. Parmi les
éléments les plus marquants de ces changements, la mutation de
systèmes de production et des modèles de consommation,
l'émergence des nouvelles technologies de l'information et de la
communication et le développement rapide des services vont amplifier la
mondialisation, la globalisation des marchés et l'internationalisation
des acteurs. La mise en place de cette société de communication
annonce un monde où l'information représente la ressource de base
des économies et des sociétés. Cette évolution fait
de plus en plus appel aux technologies de la connaissance et préfigure
un monde où le savoir devient une des clés de la
compétitivité des entreprises et des économies.
Effectivement, ce mouvement est étroitement lié
à des transformations économiques radicales qui résultent
notamment de l'accélération de la compétition
internationale*, de la mondialisation des condamné à s'adapter,
à s'ouvrir à la nouvelle société émergente
de l'information et du savoir, à se positionner dans les nouvelles
technologies et à s'imprégner des idées et valeurs
universelles.
Reflétant cette tendance, le gouvernement doit conduire
une politique permettant l'entrée du Maroc dans la société
d'information en généralisant l'usage des technologie
d'information et de communication (TIC) et en en maîtrisant la
libération de ce secteur cette volonté gouvernementale se
concrétise à plusieurs niveaux de choix stratégiques. Dans
cette voie, l'état a crée en 2002 l'institut marocain de
l'information scientifique et technique ((IMIST) ayant pour but de renforcer la
politique de développement de l'information et de la documentation
scientifique afin de rendre connues toutes les innovation pour les
entrepreneurs. Elle a été adoptée aussi une
stratégie nationale, menée par le SEPTTI1(*), globale visant l'entrée
dans le monde des NTIC. Elle tente de donner un développement
économique et social grâce à plusieurs plans d'actions.
La SEPTTI adoptera, dans sa politique de la mise en
oeuvre,une approche participative et de partenariat notamment avec les
collectivités locales,les associations professionnelles,...et dont la
réussite de ce plan d'action est incontournable par leur coup de main
surtout au développement régional.
Cependant, l'intégration des TIC au Maroc n'est
qu'à ses débuts,il nécessitera l'existence d'une ressource
humaine qualifiée, ce qui met en question l'enseignement marocain dont
une reforme en matière d'intégration des TIC, entre autres,
s'avère indispensable.
C- Barrières d'investissement dans les
TIC :
Si les grandes entreprises semblent avoir déjà
fait leur révolution technologique, les PME/PMI Marocaines, poumon de
l'économie nationale, restent fortement sous-équipées en
TIC. Cette situation doit être corrigée au plus tôt si nous
voulons que le Maroc conserve et développe sa place dans
l'économie mondiale. Ce qui permet aux PME-PMI un double enjeu :
gagner des parts de marché sur les marchés internationaux en
profitant de sa croissance, mais également et peut-être surtout
rester compétitives sur le marché domestique, en luttant ainsi
à armes égales avec d'autres pays émergents qui
concurrence les entreprises marocaines dans les industries les plus
traditionnelles. Parmi ces barrières, nous illustrons :
1) un environnement financier rendant l'investissement
difficile.
Pour qu'une entreprise décide d'investir pour
moderniser sa chaîne de production ou introduire de nouveaux
procédés de fabrication ou de vente, elle doit disposer de
conditions d'investissement favorables reposant sur 3 piliers
fondamentaux :
? des partenaires financiers réticents sur
l'investissement dans les TIC : Les investisseurs travaillent
essentiellement sur la base d'une gestion des risques, prenant en compte
l'historique d'une catégorie d'investissement et la quantité
d'opérations sur lesquelles ils vont pouvoir moyenner leur risque. Les
banques Marocaines observent donc une grande prudence vis-à-vis des trop
peu nombreuses demandes d'investissement dans les TIC émanant des
entreprises. Que le volume de demande augmente, et le Maroc
bénéficiera rapidement d'un changement de comportement du secteur
bancaire.
? Un appui institutionnel à optimiser : L'une
des façons de limiter le risque des investisseurs est de disposer de
garanties. Dans un marché non mature, l'appui institutionnel joue un
rôle clé dans l'instauration de cette confiance. Le biais des
fonds nationaux et des bailleurs de fonds internationaux, le Maroc dispose d'un
arsenal impressionnant d'outils aptes à doper l'investissement.
Financements, garanties, capital risque, prêts concessionnels, cet
éventail d'outils financiers reste cependant considérablement
sous-exploité, principalement à cause d'un manque de
visibilité globale et une présentation plus lisible pour les
entreprises.
? Un environnement fiscal à analyser : Pour
l'entreprise, tout investissement, qu'il soit matériel ou humain, est
soumis à la pression fiscale ; la décision d'investir dans
les TIC est malheureusement freinée très tôt. Certains pays
ont choisi l'incitation fiscale pour le développement du secteur, priant
sur le développement de la richesse pour composer les efforts consentis.
Avec la mise en place des accords de libre échange avec l'Union
Européenne et les Etats-Unis, le Maroc est soumis à une
réduction importante de l'assiette fiscale et conçoit
difficilement toute action à court terme qui aggraverait cette
situation.
2) Une méconnaissance des enjeux et des
intérêts des TIC
? Méconnaissance des avantages des TIC : En
écrasante majorité, les entreprises n'investissent pas dans les
TIC parce qu'elles n'en voient pas l'intérêt. Cela veut dire d'une
part qu'elle ne sont pas conscientes des augmentations de productivité
ou des gains de parts de marché qu'elles pourraient en tirer, et d'autre
part, et c'est peut être plus inquiétant, qu'elles n'ont pas
intégré qu'un manque d'investissement va nuire à leur
situation. Deux constats au moins devraient cependant appuyer ce dernier
aspect. Aujourd'hui, les entreprises Marocaines voient leurs marges se
réduire et leurs parts de marché reculer devant l'arrivée
massive d'entreprises venant d'autres pays émergents, pays d'Asie en
tête. Mais également le développement des échanges
avec les pays industrialisés s'accompagne d'un grand nombre de
contraintes pour les entreprises Marocaines, que seuls les TIC permettront de
respecter. Il est donc urgent de faire prendre conscience aux entrepreneurs des
risques qu'ils encourent.
? Crainte de la transparence : Aujourd'hui,
beaucoup d'entreprises ont une activité que l'on peut qualifier
d'informelle. L'introduction des TIC dans leur fonctionnement, au niveau de la
compatibilité par exemple, rendrait leur activité plus
transparente. Un grand nombre de ces entreprises ne sont pas prêtes
à faire le pas car elles n'y voient aucun intérêt pour
elles.
3) Un cadre réglementaire et législatif
incomplet
? Libéralisation : Le cadre
législatif ne permet pas aujourd'hui l'exercice d'une concurrence
totalement ouverte, ne permettant pas aux opérateurs d'offrir des offres
de connexion au meilleur prix alors qu'ils sont obligés de louer des
capacités à l'opérateur historique. Le marché est
donc en position d'attente que le prix des offres baisse, ce qui
nécessite une libération plus importante.
? Confiance numérique : Pas de commerce
sans un environnement de confiance entre les valeurs, les acheteurs et les
intérmidiaires, assorti d'un cadre législatif permettent de
défendre les différentes parties. Il en est de même pour le
commerce électronique. Le système fonctionne aujourd'hui par
défaut, c'est-à-dire en s'appuyant sur des vides
juridiques ; mais pour que les entreprises investissent dans le commerce
électronique, il est nécessaire qu'elles même et leurs
clients ou partenaires, au Maroc ou à l'étranger, soient
assurées que la transaction est encadrée par des textes
précis.
Après avoir détaillé les barrières
d'investissement en domaine des TIC, nous passerons maintenant à voir
les atouts dont bénéficie notre pays dans ce secteur.
D) les atouts du Maroc
Le Maroc se trouve à un point crucial où
beaucoup reste à faire sans pour autant avoir la possibilité de
se faire distancer par les autres pays dans la course à l'information.
Cette prise de conscience engendre de nouveaux challenges pour lesquels le
Maroc doit pouvoir compter sur un certain nombre d'atouts.
1- Une population jeune et dynamique
La démographie Marocaine est marquée par une
grande jeunesse avec environ 55% de moins de 25 ans. Les jeunes sont les
premiers à s'approprier les nouvelles technologies. En effet, ils seront
les futurs entrepreneurs de demain, plus facilement orientés vers une
utilisation naturelle des TIC, mais également ils ont la capacité
d'aider voire de convertir les entrepreneurs actuels aux bienfaits des TIC.
Comme il est rappelé dans le programme e-Maroc, et selon une
étude du cabinet marocain IEC Marketing d'avril 2001, la tranche
d'âge la plus représentée au sein de la population des
internautes marocaines est celle des 21-25 ans qui représente
près du tiers des répondants. Prés de 70% des internautes
répondants ont entre 21 et 35 ans. Cela représente effectivement
au atout considérable, car dans le modèle de l'entreprise
familiale Marocaine, on aura plus confiance dans le fils ou dans la fille pour
s'informer, essayer et se transformer.
2 - Une position
géostratégique
Le potentiel du Maroc se situe en tant que pays doté
d'infrastructures de bon niveau, proches des marchés donneurs d'ordre et
perçus comme à faible risque.
A cet égard, le Maroc occupe une place
privilégiée dans le monde. Ces pays émergents s'ouvrent
aujourd'hui considérablement et ils voient le Maroc comme un partenaire
privilégié, à la fois proche culturellement et
avancé dans son évolution. Pour les entreprises Marocaines, se
faire connaître de ces marchés et connaître les
différentes opportunités passent par une utilisation plus
systématique des TIC
3 - Un appui institutionnel à fort
potentiel
Le Maroc bénéficie historiquement du soutien des
principaux bailleurs de fonds internationaux. En complément, le pays a
su se doter d'outils financiers propres et importants (fonds Hassan II, fonds
du service universel...). La très bonne nouvelle est donc que le Maroc
ne manque pas de moyens pour mettre en oeuvre des programmes de modernisation.
La difficulté réside simplement dans l'accès à ces
financements, comme il a été précisé ci-dessus.
D'autre part, les entreprises Marocaines
bénéficient d'un réseau de structures d'appui important,
partageant d'un côté le même dynamisme à
développer l'économie Marocaine et de l'autre côté
une grande difficulté à fonctionner sur des budgets en
décalage complet avec l'enjeu du développement des TIC pour le
Royaume.
Certains de ces structures d'appui ont pu
bénéficier des financements, ce qui leur a permis d'obtenir le
support financier nécessaire pour commencer à introduire les TIC
dans leur fonctionnement et par là même faire
bénéficier leurs adhérents des avantages qu'elles
procurent. Ces premières initiatives ont permis d'introduire une culture
et susciter l'intérêt. Le développement des TIC en
s'appuyant sur ces structures d'appui doit se généraliser, ce qui
nécessite une plus grande concentration entre elles et une
réflexion sur la mutualisation d'un certain nombre de fonctions.
4 - Une offre en explosion
Comme tout pays émergent, le Maroc représente un
immense potentiel de développement pour les grandes entreprises
internationales qui ont pour certains investies fortement sur des
activités liées aux TIC. C'est le cas notamment dans les
télécommunications où la libéralisation devrait
permettre d'accroître ce développement d'une concurrence
bénéfique aux utilisateurs. L'offre évolue aujourd'hui
beaucoup plus vite que la conscience de ce qu'elle peut apporter ; il est
donc important d'épauler les entreprises en leur apportant un niveau de
conseil adapté et de continuer de leur apporter des solutions.
5 - volonté gouvernementale
Mise à jour du plan e-Maroc, lancement de divers plans
stratégiques relatifs aux TIC, accélération de la
libéralisation du secteur des télécommunications,
mobilisation des fonds pour le service universel, conclusion d'un accord avec
la France pour la mise en place d'une structure de pilotage pour
l'administration électronique, modernisation interne des
Ministères, multiplication des conférences aux TIC, les
initiatives gouvernementales se multiplient et touchent tous les domaines de
développement des TIC.
Ce positionnement se doit d'être
interprété comme un signal fort pour les entreprises. Aujourd'hui
l'administration non seulement applique les recettes pour elle-même
également met en place des stratégies d'action pour donner aux
entreprises les moyens de se développer à l'aide des TIC.
I- Les moyens de protection de
l'innovation :
Puisque l'innovation est une arme concurrentielle, toute
entreprise est appelée à la protéger. On parle beaucoup
des moyens de protection de l'invention, qui selon Schumpeter, fait partie du
domaine des techniques tandis que l'innovation est validée par le
marché. Pour cela, il est clair qu'on peut parler de ces moyens pour
l'innovation puisque ces deux nations sont interdépendantes et
même complémentaires.
Donc, comment peut-on protéger l'innovation ? Les
moyens et leurs caractéristiques ?
A - Brevet :
Qu'est ce qu'un brevet ? Le brevet peut être
défini comme étant un titre de propriété
industrielle qui confère à son détenteur un droit exclusif
temporaire d'exploitation de l'innovation dont il est l'objet, et la
liberté d'agir contre toute activité de concurrence
déloyale, de contrefaçon,...etc.
En plus, le brevet est un élément fondamental de
la stratégie technologique de l'entreprise. Comme il existe pour la
protection de toute innovation, il y a de nombreux firmes qui ont
été crées sur la base d'un brevet ou plusieurs brevets
complémentaires et d'autres ont fondé leur expansion sur le
même instrument. De ce fait, on peut le qualifier comme un instrument
à plusieurs rôles enchaînés comme le montre le
schéma ci-dessous suit :
Recherche de nouvelles idées
Veille technologique
Brevet : source d'information
Processus de mise au point des nouvelles technologies
Développement
Brevet : instrument de suivi
Diffusion de la technologie
Commercialisation
Brevet : moyen de protection
L'exclusivité d'exploitation assurée par
le brevet est protégée par la loi pendant une période
limitée (généralement 20 ans au maximum), mais seulement
dans le pays ou le territoire soumis à cette législation. Au
Maroc, ils sont protégés par la loi n°17/97 relative
à la protection de la propriété de industrielle.
L'organisme chargé est l'OMPIC.
Toutefois, la contrepartie de ce monopole accordé par
le législateur à l'entreprise innovante est l'obligation de
divulguer son invention grâce à la publication des ses
spécifications techniques.
Cependant, le brevet souffre de certaines limites dont
lesquelles on peut tirer :
- son coût : de dépôt, frais
annexes,...
- toute invention n'est pas brevetable
- la divulgation de l'information peut conduire
à :
§ l'usage illégal de la technologie par les
concurrents
§ l'usage de la technologie dans les territoires non
protégés
§ les stratégies de contournement...
Après avoir illustré les différentes
caractéristiques d'un brevet d'invention comme un moyen de suivi,
d'information et de protection, on va traiter maintenant quelques autres
éléments de protection de l'innovation.
B - les autres moyens de protection de
l'innovation :
Il existe plusieurs modalités de protéger le
projet ou produit de l'entreprise dont les plus traditionnelles est le secret,
les marques, dessins et modèles industrielles,certificat
négatif,...
1- le secret :
C'est le moyen traditionnel de la protection de l'innovation,
caractérisé par son coût faible mais non nul. Il est
utilisé partout pour les inventions non brevetables et les cas
d'innovations nécessitant la mise en oeuvre de compétences
diverses, spécifiques et difficilement formalisables, c'est à
dire quand celles-ci sont difficiles à imiter.
En plus, cette technique est trop risquée si elle est
divulguée puisqu'il est tellement difficile pour l'entreprise de
justifier son antériorité de l'objet concerné par
l'innovation.
2- la marque :
Il s'agit d'un risque distinctif qui indique que des services
ou des produits sont produits ou fournis par une entreprise quelconque. Elle
peut être une marque de fabrique, de commerce ou de service,
protégée pour une durée de dix (10) ans
indéfiniment renouvelable.
Il paraît clair que ce moyen joue un rôle
important pour la protection distinctive en donnant au produit nouveau ou un
service, l'exploitation exclusive par l'entreprise concernée. Il existe
plusieurs types de marques :
- marque de fabrique : Elle est apposée
par un fabriquant aussi bien sur un produit fini ou intermédiaire.
- marque de service : elle est utilisée
pour désigner les services qu'offre l'entreprise.
- Marque de commerce : c'est celle qu'un
commerçant appose sur des produits qu'il vend... etc.
En plus, elle peut prendre plusieurs formes (dessin, nom de
fantaisie,...) sous des conditions dites de validité : la marque
doit être distinctive, licite (absence d'éléments
trompeurs, des signes interdits...) et aussi disponible.
3. les dessins et modèles
industriels :
Ils constituent un enjeu économique primordial dans la
stratégie commerciale de toute entreprise, ils représentent son
image, signe de sa vie et sa signature afin de différencier ses produits
de ceux des concurrents. En effet, beaucoup d'entreprises ont multiplié
leur chiffre d'affaires en modifiant tout simplement l'esthétique de
leur produit.
Les dessins industriels sont appliqués à tout
article par un procédé ou à l'aide d'un moyen industriel
pour produire un effet décoratif original.
Le modèle industriel est associé à des
lignes ou des couleurs pour que l'assemblage ou cette forme d'un produit lui
donne une apparence spéciale
Conclusion
Tout au long de ce mémoire nous nous intéressons
à l'étude des différents aspects de l'innovation. Au fil
du premier chapitre nous avons analysé, à travers des
théories, le rôle de cette dernière comme moteur de
croissance et de création d'emplois. En plus, nous avons souligné
à quel point il est nécessaire de mener une stratégie
d'innovation de grande ampleur. Il s'agit d'un processus d'évolution
organisationnelle (organigramme de l'entreprise) et culturelle (esprit
entreprenarial) , par le biais d'une valorisation des ressources et
compétences et aussi à travers une bonne maîtrise des
technologies de l'information ( le paradoxe de l'informatisation) . Cette
évolution est permise par une meilleure gestion entreprenariale ,
surveillée par la direction, sans oublier que l'innovation n'est pas
seulement l'affaire du chef d'entreprise.
Quant à l'entreprise marocaine, elle se trouve dans une
situation délicate inédite plus que jamais, engendrée par
l'émergence d'une économie mondiale libérale, le libre
échange avec l'union européenne et les Etats Unis, les accords
d'association, les progrès technologiques trop rapides, ..Etc.
De ce fait, il est tellement indispensable de travailler
dès maintenant pour garantir la continuité et la survie dans
l'avenir incertain en pleine mutation.
Toute l'élite managériale et administrative se
réclame aujourd'hui du changement, mais l'implantation réelle de
la philosophie et de la culture de changement dans la réalité
quotidienne reste faible. Ce changement doit permettre un dépassement
des obstacles qui freinent la bonne marche des travaux de R&D et de ceux
dans le domaine des TIC, et par conséquent la création et /ou le
maintien des entreprises innovantes au Maroc.
En somme, il faut savoir que l'innovation ne tombe pas du
ciel. C'est un processus voulu et concerté qui introduit des changements
les plus nécessaires à la vie des entreprises . De même si
les incitations extérieures à l'innovation ne peuvent pas porter
leurs fruits que si elles sont branchées sur des entreprises ayant
déjà une volonté du changement.
C'est l'ère de l'innovation qui règne dans
l'économie mondiale, il faut innover ou
disparaître.
Annexe 2 :
Source : site du ministère de l'industrie
et de commerce
Bibliographie
J.P.Deschamps et P.R. Nayak « les maîtres de
l'innovation totale » éditions d'organisation
L.Hanane « firme et marché »
édition Dar Essalam 2004
Revue française de gestion 2002
Revue « Repères et perspectives »
N : 4 (hiver 2003)
Dictionnaire « lexique d'économie »
édition Dalloz 2002
Economie & Entreprises N : 48 Avril 2003
Economie & Entreprises N : 49 Mai 2003
Economie & Entreprises N : 54 Novembre 2003
Sites Internet :
www.rdmaroc.org
www.mcinet.gov.ma :
ministère de l'industrie, du commerce et de mise à niveau de
l'économie
www.mincom.gov.ma :
ministère de communication
* 1 - Secrétariat d'Etat
chargé de postes et de télécommunications et technologies
d'information
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