UNIVERSITE D'AGRICULTURE, DE TECHNOLOGIE
ET D'EDUCATION DE KIBUNGO (UNATEK)
Faculté d'Education
Département d'Economie et de Gestion
Option d'Economie
Le rôle du transfert d'argent dans la croissance
économique du Rwanda:
Cas de Western Union à la Banque Populaire du
Rwanda, S.A. Branche KIBUNGO (2006-2008).
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade de licencié en Economie et Gestion. Option
d'Economie
Par UWIMBABAZI CHRISTINE
Directeur : C.C A MAZURU Thomas
Ngoma, 31 décembre 2009
DEDICACE
A mon regretté père : KAREGEYA Jean-
Baptiste ;
A ma mère : NYIRAKAMANA Patricie ;
A mon mari : NDAGIJIMANA Jean-Baptiste ;
A mes enfants :
- NDAGIJIMANA-NSHUTI Blaise
- NDAGIJIMANA-BERWA Kétia ;
REMERCIEMENTS
Tout travail de recherche scientifique exige la contribution
de plusieurs personnes. Elle bénéficie de l'aide tant
matérielle, financière, intellectuelle que morale des personnes
auxquelles nous voulons exprimer notre profonde reconnaissance.
Nos remerciements s'adressent d'abord:
- À Monsieur MAZURU Thomas qui, par son accompagnement,
sa disponibilité, son expérience et sa rigueur scientifique,
nous a permis de mener à bien notre recherche.
- A Monsieur NDAGIJIMANA Jean Baptiste pour son soutien
affectif et son consentement au niveau des dépenses financières
de ces études.
Nos remerciements s'adressent ensuite à ceux qui ont
participé aux entretiens et répondu au questionnaire de
recherche :
- Directeur de « Corporate Services
Department » à la BNR
- Branch Manager de la BPR S.A. Branche de Kibungo
- Bénéficiaires enquêtés de Western
Union
Enfin, nous tenons également à remercier:
- L'administration académique et tous les professeurs
de l'Université d'Agriculture, Technologie et d'Éducation de
Kibungo pour leur encadrement pédagogique. Nous remercions en
particulier, le Doyen de la Faculté d'Education et les Professeurs du
Département d'Économie et Gestion
- L'administration de la BPR SA. Branch Ngoma dans laquelle
nous travaillons.
- Toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une
autre, ont permis la réalisation de cette recherche.
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. BCR : Banque
Commerciale du Rwanda
2. BK : Banque de
Kigali
3. BNR: Banque Nationale du
Rwanda
4. BPR,SA : Banque
Populaire du Rwanda,
Société Anonyme
5. COGEBANQUE : Compagnie
Générale de Banque
6. FCFA :Francs de la
Communauté Financière
Africaine (pour l'Afrique de l'Ouest)
Francs de la
Coopération Financière en
Afrique (pour l'Afrique Centrale)
7. FMI :
Fonds Monétaire
International
8. IMF:
International Monetary
Funds
9. MDGs : Millenium
Development Goals
10. MINECOFIN : Ministère des Finances et de la
Planification Economique
11. MTCN : Monetary
Transaction Control
Number
12. OI M :Organisation
International Migration
13. PIB : Produit
Intérieur Brut
14. PNB : Produit National
Brut
15. RWF : Rwandan Franc
16. TVA : Taxe sur la
Valeur Ajoutée
17. UNATEK : Université
d'Agriculture, de Technologie et
d'Education de Kibungo
18. USD : United States
Dollar
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Transferts monétaires de
migrants sénégalais, 2000-2003, en millions FCFA et selon le mode
de transfert
16
Tableau 2 : Catégories des personnes ayant
répondu aux questionnaires
28
Tableau 3 : Taux locaux et internationaux ( en
USD)
30
Tableau 4 : Age des enquêtés
33
Tableau 5 : Niveau d'instruction des
enquêtés
34
Tableau 6 : professions des enquêtés
34
Tableau 7: Etat civil des enquêtés et le
nombre de personnes en charge
35
Tableau 8 : nombre des
bénéficiaires de Western Union à la BPR, SA, Branche de
Kibungo par année
36
Tableau 9 : la somme d'argent reçue par
enquêtés à la BPR Kibungo en Frs et la provenance par pays
37
Tableau 10 : Les données de la banque
populaire de Kibungo( la somme d'argent reçue en USD et en Frws)
37
Tableau 11 : activités d'utilisation de
l'argent via le service de western union
39
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Choix et intérêts du sujet
1
1.1. L'intérêt personnel
1
1.2. La pertinence scientifique
1
1.3. La pertinence socio-économique du sujet
2
2. Enonce du problème
2
3. Questions de recherche
3
3.1. Question principale
3
3.2. Questions spécifiques
3
4. Hypothèses de recherche
3
4.1. Hypothèse générale
3
4.2. Hypothèses spécifiques
3
5. Objectifs de la recherche
3
5.1 Objectif général
3
5.2 Objectifs spécifiques
3
6. Méthodologie de la recherche
4
7. Délimitation
4
8. Subdivision du travail
4
CHAP1: CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
5
1.1. Définition des concepts clés.
5
1.1.1. Western Union
5
1.1.2. Transferts des fonds :
5
1.1.2. 1. Types de transferts d'argent
5
1.1.2.1.1. Transferts internationaux formels
6
1.1.2.1.2. Transferts régionaux et domestiques
6
1.1.2.1.3. Transferts informels
7
1.1.3. Transfert des fonds par service de western
union
7
1.1.4. Croissance économique
9
1.1.5. Développement économique
10
1.1.6. Economie nationale
10
1.1.7. Produit Intérieur Brut ( PIB )
10
1.1.8. Monnaie
11
1.1.9.Risque de la monnaie
11
1.1.10. Liquidité
11
1.2. Cadre théorique
12
1.2.1. Croissance économique
12
1.2.2.Revenu national
14
1.2.3. L'augmentation du PIB
14
1.2.4. Inflation monétaire et Stabilité
des prix
14
1.2.5. Contribution de western union à la
croissance économique
15
1.2.5.1. Activités commerciales
17
1.2.5.2. Activités de consommation
18
1.2.5.3. Activités de production
18
1.2.5.4. Activités d'investissement
19
CHAP2 : CADRE METHODOLOGIQUE
21
2.1. Contexte d'étude, population et
échantillon.
21
2.1.1. Présentation du contexte de
l'étude
21
2.1.2. Population d'étude
22
2.1.3. Choix d'échantillon
22
2.1.3.1. Critères d'inclusion
23
2.1.3.2. Critères d'exclusion
23
2.2. Techniques de collecte des données
24
2.2.1. Technique de questionnaire
24
2.2.2. Technique d'interview
25
2.2.3. Technique documentaire
26
2. 3. Méthodes de traitement et analyse
des données
26
2.3.1. Méthode comparative
26
2.3.2. Méthode analytique
27
2.3.3. Méthode Statistique.
27
CHAP 3 : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES
RESULTATS.
28
3.1. Présentation et analyse des
résultats
28
3.1. 1. Résultats de l'interview
28
3.1.1.1. L'entretien avec manager du service de
Western Union
29
3.1.1.2. L'entretien avec le chef de
département des statistiques à la BNR
31
3.1.2. Des resultats issus du questionnaire d'enquete
32
3.1.2.1. Tranches d'âges des
bénéficiaires enquêtés
33
3.1.2.2. Niveau d'instruction et profession des
enquêtes
33
3.1.2.3. Etats civils et personnes en charge des
enquêtes
35
3.1.2.4. La somme d'argent reçue par les
personnes enquêtées
36
3.1.2.5. Les activités d'utilisation de
l'argent via du service de Western Union
38
3.1.2.6. Avantages d'argent via de service Western
Union
40
3.2. Interprétation et vérification des
hypothèses.
41
3.2.1. Synthèse des résultats
41
3.2.2. Interprétation et vérification
des hypothèses.
42
3.2.2.1. Du transfert d'argent via du service de
Western Union à la variation de masse monétaire.
42
3.2.2.2. Du transfert d'argent liquide via le Western
Union à l'amélioration de la production nationale.
43
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
45
Conclusion
45
Suggestions
46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES
48
ANNEXES
50
INTRODUCTION GENERALE
1. Choix et intérêts du sujet
Dans le domaine des sciences
économiques, un sujet de recherche n'est jamais choisi au hasard sans
être à la recherche de la solution d'un problème
économique qui se pose au sein de la société.
Cette étude est orientée sur le rôle que
joue les transferts de fonds au niveau macroéconomique du Rwanda. Il
s'agit de voir son apport à l'économie nationale. La motivation
de la présente étude est exprimée à travers trois
catégories d'intérêts : l'intérêt
personnel, la pertinence scientifique ainsi que la pertinence sociale.
1.1. L'intérêt
personnel
Notre intérêt est
né au moment où nous avons constaté que très peu de
gens envoient de l'argent à l'extérieur et plusieurs personnes
reçoivent de l'argent venant de l'extérieur du pays sans savoir
son apport sur l'économie nationale. C'est dans ce sens que nous avons
voulu analyser la contribution de transferts des fonds dans l'économie
nationale.
1.2. La pertinence
scientifique
Le transfert des fonds est un sujet intéresse des
économistes, des banquiers et d'autres chercheurs en sciences
économiques. Le service de transfert des fonds a fait l'objet de
nombreux travaux (rapports de la banque mondiale, articles scientifiques,
conférences, symposiums internationaux, mémoires, etc.). Bien que
le capital humain est plus important que le capital financier, tous sont
d'accord pour dire que les transferts des fonds ont un impact sur les
conditions de vie de la population, voire même de l'économie
nationale. C'est dans ce cadre que nous avons voulu apporter notre contribution
en la matière tout en nous référant sur le cas du Rwanda.
Ce document servira comme outil de référence
à tous chercheurs qui voudront s'orienter dans ce domaine ; de
même les recommandations issues de ce document pourront aider les
décideurs politiques dans la prise de décisions adéquates
relatives à la bonne performance du secteur financier en
général et du transfert de fonds en particulier.
1.3. La pertinence socio-économique du sujet
Ce sujet présente un
intérêt socio-économique par le fait que les transferts des
fonds aident à améliorer des conditions de vie de la population
Rwandaise, ils permettent la création d'emplois, ce qui contribue
à la réduction de la pauvreté ; Les transferts
bancaires est un système plus avantageux par le fait même qu'il
permet d'éviter tout risque de vol, de perte et de destruction de
billets. Pour des raisons commerciales (ex : éviter de circuler
avec l'argent sur soi), le système de transfert bancaire donne plus de
sécurité en diminuant des risques entre les contractants
nationaux (ordre de virement) et internationaux (crédit documentaire).
C'est dans ce sens que ce transfert des fonds a une grande importance pour la
société en général.
2. Enoncé du
problème
Les transferts classiques
internationaux des fonds utilisés sont : virements et mandats. Ces
derniers sont souvent très longs et exigent plusieurs jours voire
plusieurs semaines selon les pays. Ces genres de transferts de fond ne
répondent pas aux besoins urgents et pourtant sont plus
sécurisés contre la thésaurisation. Cela fait que
les migrants de la diaspora souhaitent envoyer de l'argent par le service de
western union pour répondre aux besoins urgents de membres de leurs
familles vivant ailleurs à l'extérieur du Rwanda. Souvent sont de
faibles montants (200 à 300 dollars en moyenne) mais
opérés assez régulièrement. Ces transferts
permettent de répondre à des besoins jugés
impératifs et urgents par les bénéficiaires par
conséquent, ils doivent être rapides.
Malgré le multiple avantage que présente le
transfert d'argent de la part de bénéficiaires, il comporte
néanmoins des inconvénients au niveau
macroéconomique :
Dans un premier temps, le problème de transfert
d'argent à travers les agences spécialisées, telle que le
Western Union, se pose par le fait que beaucoup de ces fonds entrent
dans le pays sans qu'ils soient canalisés dans le système de la
comptabilité nationale de sorte qu'ils sont ignorés dans le
circuit économique.
Il est même difficile d'évaluer son rôle
dans la croissance économique du pays.
En deuxième lieu, ces fonds ont plusieurs risques de la
part de leurs bénéficiaires car le service de Western Union n'est
pas un système bancaire (l'obligation de retirer la totalité de
la somme reçue); ce qui fait que ces fonds peuvent entrer dans la
thésaurisation.
Ce travail de recherche vise donc à répondre
aux questions suivantes :
3. Questions de
recherche
3.1. Question principale
Quelle est la contribution du service de western union sur la
croissance économique du Rwanda?
3.2. Questions spécifiques
- Le transfert d'argent via
western union peut-il varier la masse monétaire ?
- Le transfert d'argent via Western Union peut-il contribuer
à l'amélioration de la production nationale ?
4. Hypothèses de
recherche
Tout au long de ce travail nous
avons voulu vérifier les hypothèses ci-après :
4.1. Hypothèse
générale
Pour atteindre l'objectif de la recherche, nous devons faire
une supposition qui va nous servir à mener logiquement notre
étude. Notre hypothèse générale est la
suivante :
Le service de western union contribue positivement dans la
croissance économique du pays, donc à l'augmentation du PIB.
4.2. Hypothèses spécifiques
- L'argent via le service de Western Union contribue à
la variation de la masse monétaire
- L'argent via le service de Western Union influence
favorablement la production nationale.
5. Objectifs de la recherche
5.1 Objectif général
L'objectif de ce travail est de montrer la contribution du
service de Western Union à la croissance économique du Rwanda.
5.2 Objectifs spécifiques
- Identifier la somme d'argent transféré via le
service de Western Union à travers la Banque Populaire du Rwanda, S.A.
l'attention particulière étant attachée à la
branche de Kibungo,
- Vérifier l'utilisation des fonds
transférés via le service de western union dans la production
nationale en se basant sur les bénéficiaires de ces services dans
la branche de Kibungo.
6. Méthodologie de la recherche
Tout au long de ce travail nous avons utilisé les
techniques et méthodes suivantes :
- Techniques d'analyse documentaire, d'interview individuelle,
de questionnaire d'enquête.
- Méthodes analytique, statistique, comparative
Nous avons délibérément opté pour
la présentation de l'utilité de chacune de ces méthodes et
techniques dans un chapitre à part. (Chapitre 2 du présent
travail)
7. Délimitation
Notre travail se limite uniquement sur les fonds qui passent
par les services de western union. Bien que nous abordions le cadre
microéconomique, nous resterons dans le cadre macroéconomique.
Notre cadre théorique sera basé dans le domaine
bancaire et monétaire. Dans le temps, notre travail utilisera les
données des fonds transférés dans la période de
l'année 2006 - 2008 à la Banque Populaire du Rwanda, S.A.,
Branche de Kibungo. Nous avons choisi cette période car ce service n'a
commencé qu'en 2006 avec l'informatisation des données de ladite
banque.
8. Subdivision du travail
A part l'introduction et la conclusion
générales, notre travail comporte trois chapitres
suivants :
- Cadre théorique et conceptuel
- Cadre méthodologique
- Présentation, analyse et interprétation des
résultats
CHAP1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce chapitre consiste à
mettre en évidence les concepts clés utilisés dans ce
travail de recherche. Nous avons sur tout insisté sur des concepts et
des théories liés au rôle de transfert des fonds dans la
croissance économique.
1.1. Définition des
concepts clés
1.1.1. Western Union
Western Union est une entreprise financière de
communication, spécialisée dans le transfert d'argent (cash to
cash). Elle est basée aux États-Unis et est une filiale de First
Data Corporation. Son siège social est situé à Greenwood
Village, Colorado, ses activités commerciales et marketing à
Montvale, New Jersey
.
Western Union a plusieurs divisions proposant des produits
comme le transfert d'argent de personne à personne, des mandats et des
services commerciaux. En juin 2006, la compagnie disposait de plus de
270 000 points de présence (via notamment des partenaires) dans
plus de 200 pays et territoires. ([]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Western_Union#cite_note-0.
consulté le 13 avril 2009)
1.1.2. Transferts des fonds
Il existe plusieurs sortes de transferts de fonds :
transferts bancaires, transferts individuels, etc. Le secteur
du transfert d'argent est très complexe, car il se compose d'une
diversité d'acteurs formels et informels qui utilisent des technologies
et infrastructures institutionnelles en constante évolution pour servir
une clientèle diversifiée. Le marché peut être
segmenté de différentes manières, par exemple par type de
client (gouvernements, entreprises, individus), par lieu d'origine et de
destination (transferts internationaux ou domestiques) ou par type de canal de
transmission (formel ou informel).
1.1.2. 1. Types de transferts d'argent
Outre les transferts «
individuels » (de personne à personne), il existe d'autres types de
transferts d'argent, comme les transactions entre entreprises (par ex. paiement
de factures), les flux d'entreprises à individus (par ex. versement de
salaires) ou les transferts de gouvernement à individu (par ex.
prestations sociales).
Bien qu'ils ne représentent qu'une infime part des
transferts d'argent dans le monde, les transferts individuels
représentent souvent la catégorie de transfert la plus importante
pour la majorité des pauvres dans les pays en développement.
C'est pourquoi notre travail de recherche se base sur le traitement des
transferts individuels.
1.1.2.1.1. Transferts
internationaux formels
D'après la base des
données communiquées par le FMI(2000), la Banque mondiale
estimait le volume global des transferts d'argent internationaux formels
à 88,1 milliards de dollars en 2002 et à 93 milliards de dollars
en 2003. Selon la même source, l'Amérique latine et les
Caraïbes reçoivent la plus grande part des transferts
internationaux avec 30 % des flux globaux, suivies de l'Asie du Sud (18%), le
Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (13%), l'Europe et l'Asie centrale (10%) et
l'Afrique subsaharienne (4%). L'Inde et le Mexique figurent parmi les premiers
bénéficiaires, tandis que les Etats-Unis et l'Arabie saoudite
sont les principaux pays d'origine des fonds
Le marché des transferts individuels est dominé
par de grandes sociétés spécialisées, notamment
Western Union, Money Gram. Le reste du marché formel des transferts est
fragmenté entre les banques commerciales, les agences postales, les
bureaux de change, les mutuelles de crédit et les sociétés
de transfert. Les revenus du secteur s'élevaient selon les estimations
à quelque 18 milliards de dollars en 2003, pour 320 millions de
transactions environ.
Il est difficile d'estimer le nombre total de transferts
formels effectués dans une année, car de nombreux acteurs du
marché communiquent la valeur des transferts et non le nombre de
transactions. Les bénéfices dégagés par les leaders
du marché sont, eux, beaucoup plus clairs (Karin BARLET, 2005)
1.1.2.1.2. Transferts
régionaux et domestiques
Bien que les études
s'attachent aujourd'hui surtout aux transferts depuis les pays
développés vers les pays en développement et vice versa,
les migrations et flux financiers associés s'effectuent aussi souvent
à l'intérieur d'un même continent. Près de la
moitié des migrants déclarés vivent dans des pays en
développement. Les transferts entre pays en développement
représentent une réelle opportunité de marché, bien
qu'ils nécessitent souvent l'évolution ou le développement
d'une infrastructure de transfert appropriée. Les transferts à
l'intérieur d'un même pays en développement
représentent une opportunité et des contraintes similaires.
Le montant des transferts domestiques tend à être
inférieurs à celui des transferts internationaux, mais les
transferts domestiques sont plus nombreux et touchent
Davantage de ménages (Barlet K, 2005).
Des mécanismes de transfert sûrs et abordables
sont essentiels pour le traitement des transferts à la fois domestiques
et internationaux. Les services de transfert domestiques sont le canal ultime,
la « dernière ligne droite », du processus de transfert
international. Les marchés domestiques doivent donc fonctionner de
manière efficiente pour que les transferts internationaux puissent
toucher leurs destinataires. Cependant les réseaux de transfert d'argent
dans les pays en développement sont souvent plus limités que les
réseaux internationaux du fait du manque d'infrastructure. Il y a donc
là une opportunité pour les prestataires de services financiers
pour les pauvres, notamment dans les zones rurales ou reculées. (Karin
BARLET, BIM n° - 20 septembre 2005).
1.1.2.1.3. Transferts
informels
Par définition, les
transferts informels ne sont pas déclarés. Les experts estiment
la valeur totale des transferts d'argent effectués par voie informelle
entre 40 et 100% du volume des transferts formels.
De récentes études montrent que plus de la
moitié des transferts de la France vers le Mali sont effectués
par voie informelle, 85 % dans le cas du Soudan.
Ces chiffres montrent que les systèmes informels
concurrencent largement même les plus gros acteurs du marché
formel des transferts. Quel que soit le mécanisme utilisé, les
systèmes de transfert informel sont habituellement rapides, discrets et
ne nécessitent qu'un minimum de formalités écrites. Ils
sont généralement moins chers que les mécanismes formels
soumis à réglementation et taxation, et souvent disponibles dans
des zones où aucun prestataire formel n'existe. Pour les clients qui ne
disposent pas de documents d'identité ou de résidence, le
système informel est souvent un recours, a-t-il précisé
DIENG, S.A (2001).
1.1.3. Transfert des fonds
par service de western union
Il nous est important de donner les composantes d'un
système de transfert d'argent avant de schématiser le transfert
d'argent du service de western union. Ces composantes sont
décomposées en trois éléments
principaux :
Ø les institutions prestataires du service de transfert
Ø le mécanisme qui permet d'effectuer le
transfert d'un point A à un point B
Ø l'interface client par laquelle l'argent est
collecté et/ou décaissé
La diversité des solutions pour chacun des trois
éléments permet une grande variété de combinaisons,
d'autant plus que le secteur est en constante évolution et que de
nouvelles combinaisons sont régulièrement créées.
Cependant, ces combinaisons peuvent nécessiter des partenariats entre
prestataires, car certains types de prestataires de services financiers sont
limités par la loi à l'utilisation de mécanismes de
transfert spécifiques (Isern, J., Deshpande, R. & van Doorn, J.,
2005). En général le transfert de fonds par le service de western
union se fait de la manière très rapide et immédiate au
Rwanda selon le schéma suivant:
Pour envoyer de l'argent :
1. Dois-je avoir un compte en banque pour envoyer de
l'argent ? Non, vous pouvez envoyer un transfert d'argent sans être
titulaire d'un compte bancaire.
2. Quand l'argent est-il disponible pour le
bénéficiaire ? Immédiatement après avoir
effectué la transaction.
3. Le bénéficiaire doit-il payer des
frais ? Non, tous les frais sont payés par l'expéditeur.
4. Quelles informations dois-je communiquer au
bénéficiaire ?
- Nom de l'expéditeur
- Pays/Ville d'origine du transfert
- Montant envoyé dans la devise du pays d'envoi
- Numéro MTCN pour faciliter le paiement
(facultatif)
5. Dois-je ajouter une Question-test ? Oui, tous les
transferts vers l'Afrique nécessitent une Question-test pour des raisons
de sécurité.
Pour recevoir de l'argent :
1. Faut-il fournir le numéro à 10 chiffres
(aussi appelé MTCN) pour recevoir son argent ? Non, le MTCN est
facultatif, mais ce numéro facilite et accélère la
procédure de paiement
2. De quoi a-t-on besoin pour retirer son argent ?
- Nom de l'expéditeur
- Pays/Ville d'origine du transfert
- Montant attendu
- Pièce d'identité valide et réponse
à la Question-test
3. Doit-on fournir une pièce d'identité valide
pour retirer son argent ? Oui, normalement un passeport, une carte
d'identité ou un permis de conduire.
4. Doit-on avoir un compte en banque pour recevoir
l'argent ? Non, vous recevez directement l'argent en espèces.
5. Doit-on payer des frais pour recevoir son argent ?
Non, tous les frais ont été payés par
l'expéditeur.
6. Dans quelle unité monétaire l'argent est
reçu? L'argent est reçu en dollars américains (USD) ou en
francs Rwandais.
1.1.4. Croissance économique
La croissance économique
est l'augmentation de la production totale d'une période bien
déterminée. CAZESIN (2001 : 98) dans son livre sur la
théorie de la croissance économique précise qu'il s'agit
« de la croissance de la masse des produits finis et des services
fournis chaque année pour l'économie ».
Normalement la croissance économique se mesure par le
taux de croissance du PIB généralement dans une période
annuelle. Dans ce contexte, il ne s'agit pas du concept de
développement qui est plus large par rapport à la croissance
économique.
Selon la définition de
François
Perroux, la croissance économique correspond à
« l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes
longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en
termes réels. » (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance_%C3%A9conomique#cite_note-Perroux-2).
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme
d'« expansion », qui s'oppose à la «
récession »,
et qui indique une phase de croissance dans un
cycle
économique. La
croissance
potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et
celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les
facteurs de
production.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de l'économie nationale, elle ne renvoie donc pas
directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales
propres à une économie en développement. Ces
transformations au sens large sont, conventionnellement,
désignées par le terme de «
développement
économique ».
1.1.5. Développement
économique
Le développement est un processus par lequel une
société parvient à satisfaire les besoins qu'elle
considère comme fondamentaux (Grellet 1986 : 29).
Selon François Perroux(1990), « le
développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux
d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement
et durablement, son produit réel global. »[]
1.1.6. Economie nationale
Economie nationale comprend l'ensemble des personnes physiques
et morales résidant, toutes celles qui ont une activité
économique depuis plus d'un an sur le territoire économique y
compris les ambassades, consulats, les bases militaires situés à
l'étranger (KRUGMAN P. et OBSTFELD M. 2006 : 294).
Nous pouvons ajouter que dans les pays du tiers monde, la
diaspora participe à l'économie nationale par le fait qu'il envoi
des fonds à leurs familles par les différents services de
transfert d'argent (Western Union, Mony Gram, Virement, mandat, . ..)
1.1.7. Produit Intérieur Brut (PIB )
Le produit intérieur brut (PIB) est un
indicateur
économique utilisé pour mesure le niveau de
production d'un
pays. Il est défini
comme la valeur totale de la production interne de
biens et services
dans un pays au cours d'une année par les
agents
résidant à l'intérieur du territoire national. C'est aussi
la mesure du revenu provenant de la production dans un pays. On parle parfois
de production économique annuelle ou simplement de production.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut#column-one).
Le produit intérieur brut représente le
résultat final de l'activité de production des unités
productrices résidentes. C'est un agrégat des
comptes nationaux,
obtenu en additionnant des grandeurs mesurées par catégories d'
agents
économiques (
ménages,
entreprises,
administrations
publiques).
Agrégat
représentant le résultat final de l'activité de production
des unités productrices résidentes. Il peut se définir de
trois manières :
· Le PIB est égal à la somme des valeurs
ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des
différentes branches d'activité, augmentée des
impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas
affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ;
· Le PIB est égal à la somme des emplois
finaux intérieurs de biens et de services (consommation finale
effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les
exportations, moins les importations ;
· Le PIB est égal à la somme des emplois des
comptes d'exploitation des secteurs institutionnels :
rémunération des salariés, impôts sur la production
et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation
et revenu mixte. (
http://fr.Wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut#column-one).
1.1.8. Monnaie
La monnaie est un mode de paiement
reconnu et accepté par tous. La monnaie joue un rôle important
dans nos transactions quotidiennes. Elle est comme un acquis. Son importance
consiste à imaginer ce que la vie économique serait sans elle. Sa
fonction principale est de servir de moyen d'échange. Sa deuxième
fonction est de permettre le transfert du pouvoir d'achat du présent
vers le futur. Il s'agit d'un actif, une réserve de valeur.
Enfin l'offre de la monnaie est déterminée par
la banque centrale (KRUGMAN P : 360-362)
1.1.9. Risque de la monnaie
L'augmentation de l'offre de monnaie cause une hausse
imprévisible des prix des biens et services. Cette hausse des prix peut
réduire la valeur de la monnaie en termes de pouvoir d'achat. La
même hausse provoque une diminution de la valeur réelle des actifs
placés. Toutes ces variations incitent donc les individus à
augmenter la demande de la monnaie (liquidité) au lieu d'augmenter des
actifs portants des intérêts.
1.1.10. Liquidité
Le principal avantage de la détention de la
monnaie est d'avoir des liquidités. C'est le meilleur moyen pour
financer les achats courants. KRUGMAN P. et OBSTFELD M.(2006: 364)
précisent que « une hausse de la valeur moyenne des
transactions courante effectuée par un ménage ou une entreprise
entraine une hausse de la demande de monnaie ».
1.2. Cadre théorique
1.2.1. Croissance économique
L'objectif de la croissance économique concerne
essentiellement l'avenir et plus précisément le bien-être
futur de la nation. Il s'exprime le plus souvent en terme du taux de croissance
réelle du produit national brut (PIB) par tête d'habitant et par
an, que le pouvoir public souhaite voir se réaliser. Une façon
sans doute plus réaliste de voir le rôle de l'Etat en
matière de croissance économique est de concevoir celui-ci comme
visant à protéger les initiatives porteuses d'avenir.
Pour de nombreux pays sous-développés dans
lesquels l'accès à la croissance est impossible sans que les
autorités ne canalisent les investissements et les activités
nouvelles vers les secteurs les plus susceptibles d'assurer l'industrialisation
et que son intérêt ne prend pas en compte ce bien collectif.
La croissance économique est inévitablement un
des moyens de faire face au chômage dans un pays. En effet, plus des
entreprises ont besoin de produire, plus elles ont besoin de la main d'oeuvre
pour produire. Par ailleurs, il existe des conditions (richesses naturelles,
environnement tant interne que externe, population, innovation, investissement,
connaissance, cohérence du développement) pour que la croissance
économique contribue à l'emploi.
On peut distinguer plusieurs types de déterminants
à la croissance: richesse naturelle, environnement extérieur,
population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du
développement. Les principales conclusions des travaux de
Xavier
Sala-i-Martin(2002), économiste espagnol spécialiste de la
croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de
la croissance économique.
Xavier
Sala-i-Martin(2002) avance par ailleurs que le niveau initial est la
variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans
la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette
hypothèse est connue sous le nom de «
convergence
conditionnelle ». Il considère également que la
taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu
d'importance. L'intérêt personnel est le moteur de
l'activité économique.
Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup
d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la
distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une
bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats.
Il ajoute également que les économies plus
ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des
institutions est très importante : des
marchés
efficients, la reconnaissance de la
propriété
privée et l'
état de
droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint
en cela les conclusions d'
Hernando
de Soto(2005).
Sur une plus longue période, l'expérience
historique, notamment celle du
XVIIIe siècle,
suggère que l'extension des libertés économiques
(liberté d'entreprendre, liberté de circulation des idées,
des personnes et des biens) est une condition de la croissance. Au
XXe siècle,
il existe plusieurs cas où une population partageant les mêmes
antécédents historiques, la même langue et les mêmes
normes culturelles a été divisée entre deux
systèmes, l'un étant une
économie
de marché et l'autre une
économie
planifiée : les deux
Allemagnes, les deux
Corées, la
République
populaire de Chine et
Taïwan. Dans chaque
cas, les zones ayant pratiqué l'économie de marché ont
obtenu une croissance nettement supérieure sur le long terme.
L'effondrement de l'
URSS
témoigne également des meilleurs résultats des
économies
de marché par rapports aux économies de type
collectiviste.
A long terme,
Angus Maddison
(2001 :46) identifie trois processus interdépendants qui ont permis
l'augmentation conjointe de la population et du revenu : la conquête
ou la colonisation d'espaces fertiles et relativement peu peuplés, le
commerce
international et les mouvements de capitaux, l'innovation technologique et
institutionnelle.
La croissance engendre le
progrès
technique par trois grands mécanismes. Premièrement, le
Learning by doing : plus on produit, plus on apprend à
produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier
de l'expérience, qui accroît la
productivité.
Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du
capital humain, c'est
à dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa
productivité.
En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible
d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant
notamment dans le système éducatif. D'une manière
générale, la hausse du niveau d'éducation de la population
- par des moyens publics ou privés - est bénéfique.
Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures
(publiques ou privées) qui la stimulent.
La création des réseaux de communication
efficaces favorise, par exemple, l'activité productive ont-ils
précisé Dominique Guellece et Pierre Ralle (1995: 112).
1.2.2. Revenu national
Le revenu national est
considéré comme un ensemble des produits nationaux. Autrement
dit, le revenu national est le produit national. D'une façon
simplifiée, le revenu national est représenté par Y qui
est égal à la somme de la consommation nationale(C), de
l'investissement national (I), des Dépenses du gouvernement (G) et des
exportations nettes (les exportations (X) - les importations (M)),
Donc Y= C + I + G + X - M
1.2.3. L'augmentation du
PIB
Le PIB peut augmenter en cas
d'augmentation de la vitesse de la circulation de la monnaie qui est suivi de
l'augmentation des achats entre plusieurs individus. Cela exige la
stabilité de prix pour lutter contre l'inflation. La stabilisation de
prix est une période de long terme où les prix sont stables.
L'objectif de la stabilité des prix est essentiellement celui
d'éviter tant d'inflation que la déflation (une politique visant
à provoquer la baisser de prix). Cet objectif est assez unanimement
reconnu comme important pour tous les responsables des politiques
économiques.
1.2.4. Inflation
monétaire et Stabilité des prix
Selon Milton Freidman (1991),
l'inflation est un phénomène monétaire en ce sens qu'elle
est générée par une augmentation de la quantité de
monnaies plus rapide que celle de la production. L'inflation est la hausse
généralisée des prix, la monnaie ne peut se gérer
elle-même. La Banque Centrale doit décider sur la quantité
de monnaie à mettre en circulation. Il y a aujourd'hui de nombreuses
conceptions sur la manière de gérer les affaires
monétaires.
Certains croient en une politique active qui consisterait
à ralentir la croissance de la monnaie quand l'inflation se fait
menaçante. D'autres sont pessimistes quant à la capacité
des responsables de la politique économique d'utiliser les politiques
monétaires pour réguler l'économie avec
précision.
KRUGMAN P. et OBSTFELD M.(2006: 380) nous disent que
« une augmentation permanente d' offre de monnaie provoque une
augmentation proportionnelle de la valeur de long terme du niveau
général des prix. En particulier, si l'économie est
initialement dans une situation de plein emploi des facteurs de production, une
hausse permanente de l'offre de monnaie sera finalement suivie par une hausse
proportionnelle du niveau général des prix »
1.2.5. Contribution de
Western Union à la croissance économique
Les bénéficiaires de Western Union utilisent
leur argent dans les activités différentes et utiles dans
l'économie nationale telles que les activités commerciales, de
consommation, de production et des investissements. Ces activités sont
des composantes du revenu national et contribuent à l'augmentation du
nombre des transactions ; ce qui contribue à l'augmentation du PIB.
Les transferts doivent être envisagés comme de véritables
leviers, permettant aux pays bénéficiaires d'éradiquer la
pauvreté des populations directement bénéficiaires de ces
fonds, mais aussi comme des outils pouvant contribuer d'une manière plus
large au développement économique du pays.
Les informations tirées du FMI Databases(2000) nous
montrent des réalités pouvant contribuer à la croissance
économique des pays bénéficiaires des transferts
monétaires. Nous pouvons dire que les mouvements migratoires
internationaux se traduisent en retour par des flux de transferts
monétaires. On estime à plus de 100 milliards de dollars US les
flux annuels de transferts financiers des travailleurs migrants résidant
dans les pays industrialisés vers les pays en développement
(World Bank, 2003). Selon le FMI, près de 60 milliards de FCFA (92,5
millions de dollars US) ont été rapatriés par les
travailleurs sénégalais résidant à
l'étranger en 1997 (Tall, 2002 : 563).
Ce montant s'augmentait à 242 milliard en 2003, un
accroissement réalisé surtout par des transferts des
réseaux rapides comme Western Union et Money Gram. Les données du
Sénégal qui sont dans le tableau suivant prouvent comment Western
Union peut être un outil pouvant contribuer au développement
économique et à l'augmentation de PIB d'un pays en
développement.
Tableau 1 : Transferts
monétaires des migrants sénégalais, 2000-2003, en millions
FCFA et selon le mode de transfert
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Dépôts bancaires des émigrés
|
84695, 1
|
140,0
|
96737,0
|
127770,0
|
Transferts bancaires (approvisionnement net des
comptes des émigrés)
|
10471,0
|
5445,0
|
6597,0
|
31033,0
|
Transferts postaux (mandats et virements)
|
30553,0
|
25189,0
|
17034,0
|
n.d.
|
Transferts par réseaux rapides
Western Union
Money Gram
Ria Envia
Money Express
WorldWide Services
|
92900,0
91612,0
1288,5
|
142201,6
129233,6
12968,0
|
168843,6
144912,5
23480,0
451,1
|
211897,1
156841,4
39648,0
902,0
1301,0
13204,7
|
Total
|
133924,5
|
172835,6
|
192474,6
|
242930,1
|
Source : Tall S. M. 2005: 25
Cependant, plusieurs études s'accordent à dire
que les estimations faites à partir du système bancaire
international sous-évaluent considérablement l'ampleur de ces
mouvements financiers, une part importante des envois de fonds des
émigrés empruntant des voies non officielles (Babou, 2002 ;
Ghosh, 2000 ; Simon, 1990 ; Tall, 1995). Tall (2005) estime que la
moitié des transferts est envoyée d'une manière
informelle. Les modes informels utilisés par les
Sénégalais pour virer l'argent sont variés et
ingénieux.
Souvent le migrant porte l'argent lui-même au moment de
sa visite ou de son retour, ou le confie à une personne de sa
connaissance. Mais à côté « Le dépôt
téléphonique est une des méthodes les plus
utilisées » (Ammassari 2004, p.22).
En dépit de la difficulté de transferts
informels, il est incontestable que les transferts effectués par les
émigrés sont une source de devises substantielles pour les pays
de départ et une manne financière importante pour les
communautés d'origine (Appleyard, 1986 ; Banque mondiale, 2000 ;
Simon,1990). Par ailleurs, les compétences et les expériences
acquises par les migrants dans les pays d'accueil sont susceptibles
d'être intégrées, à leur retour ou en migration,
à l'effort de développement national, et d'accroître ainsi
les capacités institutionnelles dans certains secteurs clés de
l'économie (OIM, 2001). En somme, grâce à ces transferts
d'argent et de savoir-faire, les migrants internationaux sont aptes à
fournir un important appui financier et technique au développement de
leur pays d'origine.
1.2.5.1. Activités commerciales
Dans les pays du Tiers Monde, certaines activités
commerciales bénéficient des sommes d'argent provenant de Western
Union. Des bénéficiaires de ce service utilisent ces fonds en
achetant les biens de services afin de les revendre avec un gain. Ces fonds
contribuent à l'augmentation de leurs capitaux afin de se lancer dans le
commerce de grossistes. Ce qui augmente la fiscalité.
Les études disponibles sur la contribution de Western
Union en développement se focalisent sur les cas du
Sénégal et du Mali. Neu D., Daum C., Diakite M., Poulteau E. et
Sène S. (2000) précisent que les actions de solidarité
envers la communauté d'origine du migrant constituent un autre domaine
de financement (Daum, 1993, 1998 ; Husson et Sall, 2001 ; Neu et col., 2000).
L'entourage social du migrant absorbe une partie assez importante des envois de
fonds par le service de Western Union (Ndione et Lombard, 2004 ; Ndione et
Lalou, 2005). Regroupés en associations villageoises ou de quartier
urbain, ou au sein d'organisations religieuses, les migrants mobilisent des
fonds pour le développement de leurs terroirs et de leurs espaces de
référence.
Il s'agit généralement d'investissements
sociaux, culturels et symbolique (écoles, centres de santé,
forages d'eau potable, lieux de culte), et plus rarement économique
(réalisation de micro-projets). Ces formes de solidarité
collective expriment souvent l'appartenance et l'attachement à un
même groupe identitaire. Elles impulsent généralement aussi
une réelle dynamique de changement social et de transformation de
l'espace local.
Les dons des migrants constitueraient ainsi un palliatif
à des investissements sociaux publics souvent insuffisants dans le pays
d'origine ; l'impact économique de ces investissements demeurant pour sa
part plutôt marginal (Ndione et Lombard, 2004).
1.2.5.2. Activités de consommation
Parfois, des gens de la diaspora envoient l'argent aux membres
de famille pour améliorer leur niveau de vie ; par exemple des
familles qui mangent une fois par jour, après ce financement, ils
parviennent à manger deux fois par jour. Ces fonds peuvent
améliorer les revenus du ménage car certains
bénéficiaires reçoivent régulièrement ces
fonds. Dans ce cas ces bénéficiaires peuvent répartir ces
fonds au niveau des utilisations diverses : consommation, investissement
et épargne.
La prise en charge des besoins de base de la famille d'origine
(alimentation, cérémonies, santé, logement) par le migrant
constitue une fonction primordiale des transferts d'argent et se justifie
même par la nature collective de migration qui, selon plusieurs auteurs,
répond à un arrangement économique tacite entre les
membres du ménage (Gregory et Piché, 1981 ; Harbison, 1981 ;
Ndione et Lalou, 2004 ; Root et De Jong, 1991 ; Stark, 1980, 1984). A cet
égard, les dons réalisés par les migrants peuvent
être analysés comme une réponse aux besoins de survie du
ménage, traduisant la contrepartie proportionnelle et
équilibrée d'un premier don : l'appui du ménage au
départ du migrant. En ce sens, la migration est donc bien une
stratégie familiale qui répond à la
précarité économique du ménage (Ndione et Lalou,
2005).
1.2.5.3. Activités de production
Certains bénéficiaires de l'argent via le
service de Western Union construisent des maisons de production. Ce qui
crée les emplois et le financement des inputs dans les entreprises de
matériel de construction (ciments, fers à béton, machines,
.....).
Une fraction non moins importante des transferts des fonds
émigrés est susceptible d'être affectée à des
investissements économiquement productifs, notamment par la
création de micro-projets générateurs d'emplois directs.
Toutefois, tout le monde s'accorde à reconnaître
que les envois de fonds consacrés aux investissements
économiquement productifs sont faibles, l'entretien de la famille et les
investissements communautaires mobilisant l'essentiel de l'épargne des
émigrés. Pour pallier à cette insuffisance, plusieurs
stratégies sont initiées au Sénégal pour canaliser
et orienter l'épargne des émigrés vers des
activités génératrices de revenus (Ndione et Lombard,
2004).
1.2.5.4. Activités d'investissement
L'investissement est l'un des projets importants pour le
développement du pays. Une nation sans investissement est comme un
enfant qui ne grandit pas, ou une banque sans octroi des crédits.
L'investissement signifie le fait d'engager des capitaux importants envie
d'attendre un profit ultérieur. Investir est une nécessité
car le présent n'est pas le futur, les activités ne sont pas
éternelles et les positions ne sont jamais définitivement
acquises. C'est dans ce sens que certains bénéficiaires de fonds
provenant de Western Union acquièrent des maisons et payent la
scolarité de leurs enfants. Ainsi, le service de Western Union donne une
contribution importante au niveau national dans les pays du tiers monde.
Tout naturellement et de manière autonome, les
émigrés ont toujours apporté un soutien financier à
leur société d'origine et continuent d'assurer la prise en charge
des familles restées sur place et la réalisation
d'investissements communautaires considérables (construction de
mosquées, d'écoles, de centres de santé, de points d'eau,
de bureaux de poste, de projets d'électrification ...).
Ces actions constituent les signes manifestes d'une
solidarité et d'une entraide cimentées autour d'une vision de la
zone d'origine comme entité transcendante des appartenances
individuelles et familiales. Ces modes d'intervention s'articulent autour du
concept de "développement intégré" des localités de
départ par les associations de migrantes mises en place dans les pays
d'accueil et dans les régions d'origine.
Synthèse du 1er chapitre
Dans ce chapitre, nous avons voulu
nous rendre compte, à partir des études faites ailleurs dans le
monde, de l'importance que peut avoir le service de transfert d'argent dans
l'économie nationale.
Nous avons commencé par expliquer les concepts de base
en rapport avec notre sujet de recherche.
Les concepts suivants ont attiré notre
attention : Western Union, transfert des fonds et ses types, croissance
économique, développement économique, économie
nationale, PIB, liquidité, monnaie et risque de la monnaie.
Pour avoir un travail scientifique et atteindre nos objectifs,
nous avons abordé les théories liées au rôle de
transfert des fonds dans la croissance économique qui nous semblait plus
importantes pour notre sujet. Nous nous sommes basé sur la
théorie de la croissance économique, revenu national et
l'augmentation du PIB. Puisque le service de Western Union concerne l'argent
liquide, nous avons voulu approfondir les théories sur l'inflation
monétaire et stabilité des prix. Dans cette revue de
littérature, nous avons eu l'exemple de la contribution de Western Union
sur la croissance économique au Sénégal.
Théoriquement l'argent venant du service de Western Union est
affecté dans les activités suivantes : activités
commerciales, activités de consommation, activités de production
et d'investissement. C'est en confrontant ces théories avec nos
résultats que nous pouvons interpréter nos résultats et
vérifier nos hypothèses de recherche.
CHAP2 : CADRE
METHODOLOGIQUE
L'objectif de ce chapitre est d'expliquer la
méthodologie adoptée pour montrer le rôle de service de
western union dans la croissance économique du Rwanda.
Ce chapitre présente les méthodes et techniques
utilisées dans la collecte et analyse des données ainsi que la
détermination de l'échantillon.
2.1. Contexte
d'étude, population et échantillon.
2.1.1. Présentation du
contexte de l'étude
Notre étude nous renvoie au milieu économique
rwandais. Le Rwanda est un des pays le plus pauvres. C'est un petit pays
enclavé, sa superficie est de 26340 km2, sa population est de
plus de huit millions d'habitants avec une densité de 306
habitants/km2. Son taux de croissance annuelle est de 2,9%,
l'espérance de vie est de 49ans.
Ce pays, composé de quatre Provinces avec la Ville de
Kigali, est situé au sud de l'Équateur et au centre de l'Afrique.
Il partage ses frontières avec la République Démocratique
du Congo à l'Ouest, l'Ouganda au nord, la Tanzanie à l'Est, le
Burundi au Sud( Dictionnaire Universel 1996, p. 584 et 1417).
Bien que le Gouvernement a pris récemment la
décision d'utiliser l'anglais comme langue d'enseignement, la
Constitution de la République rwandaise précise que le Rwanda
utilise trois langues officielles : le Kinyarwanda, le Français et
l'Anglais. Toute la population parle le Kinyarwanda comme langue nationale,
plus de 74 % de la population est alphabétisée. Le Rwanda a
très peu de ressources naturelles, il exporte essentiellement du
thé et du café. Pendant la période de redressement, on
constate la réalisation d'une croissance économique et un
programme de libéralisation économique et politique
(Ministère de l'éducation, Éducation pour tous :
Plan d'action, Kigali, Gouvernement du Rwanda, 2003, p.13).
Pour faire face aux problèmes économiques, les
Stratégies et actions de développement ont été
élaborées et sont dans la phase d'exécution.
Ces stratégies sont la vision 2020, les objectifs du
millénaire (MDGs) ainsi que la stratégie du développement
de l'économie et de la réduction de la pauvreté (EDPRS),
ces stratégies, combinées avec le programme du Gouvernement,
visent à rendre le Rwanda un pays à revenu moyen d'ici 2020. Pour
y arriver, le Rwanda doit réaliser les objectifs clés ci-dessous
(MINECOFIN : 2002) :
- Bonne gouvernance économique et politique;
- Transformation économique rurale;
- Développement des ressources humaines;
- Développement et promotion du secteur
privé;
- Intégration économique, régionale et
internationale;
- Réduction de la pauvreté.
Les structures administratives et politiques
décentralisent le pouvoir jusqu'au niveau local et encouragent la
participation de la population.
2.1.2. Population d'étude
Paul N'DA (2002 : 65) défini la population comme
une collection d'individus (humains ou non) c'est-à-dire un ensemble
d'unités élémentaires (une personne, un groupe, une ville,
un pays) qui partagent des caractéristiques communes précises
selon des critères définis. Les critères peuvent concerner
par exemple l'étendue, l'âge, le sexe, la scolarité, le
revenu, etc.
Pour notre cas, la population d'étude est
constituée de 117 personnes bénéficiaires du service de
western union à la Banque Populaire du Rwanda, S.A, Branche de Kibungo.
Suite au contrainte de temps alloué à cette
étude, il n'a pas été possible de contacter tous les
bénéficiaires, ce qui nous a conduit à choisir un
échantillon.
Comme Paul N'DA (2002 : 65) le souligner, il n'est pas
toujours possible ni nécessaire d'étudier toute la population
pour bien la connaitre. On peut recueillir les informations utiles sur une
fraction (échantillon) de l'ensemble (population) pour procéder
à des généralisations.
2.1.3. Choix d'échantillon
En rapport avec le sujet de la
présente étude, le souhait était de mener une analyse sur
toutes les personnes ayant bénéficié de l'argent venant de
l'étranger via le service de Western union à travers la Banque
Populaire du Rwanda, S.A., Branche de Kibungo.
Faute du temps, nous avons porté notre analyse sur un
petit nombre de bénéficiaires en utilisant la formule 20% de
Javeau (1985 :46) qui précise que « l'échantillon
peut présenter 20% ou plus de population-mère, soit un
cinquième ». Pour notre étude nous avons utilisé
un échantillon de 30% de la population d'étude. La formule
utilisée est la suivante :
n= Ni x ni
N
avec
n = la population de l'échantillon à
déterminer
Ni = la proportion de la population
ni= l'échantillon pris
Ni= 117
N= 100%
ni= 30%
n= 35
soit
n= 117 x 30 = 35
100
Pour bien mener cette étude, nous avons
déterminé les critères d'inclusion et d'exclusion pour nos
enquêtés.
2.1.3.1. Critères
d'inclusion
- Etre bénéficiaire
régulier pendant au moins un an du service de western union à la
Banque Populaire, S.A., Branche de Kibungo dans la période de 2006 -
2008;
- Bénéficier un montant plus de 50 dollars
à 500 dollars au plus;
- Accepter de donner les informations sur l'utilisation de
l'argent via du service de Western union.
2.1.3.2. Critères
d'exclusion
- Etre bénéficiaire
non régulier du service de western union à la Banque Populaire,
S.A., Branche de Kibungo;
- Etre bénéficiaire régulier moins d'un
an;
- Bénéficier un montant moins de 50 dollars;
- Bénéficiaires qui ne veulent pas qu'on sache
l'utilisation de leur argent même en gardant l'anonymat.
C'est ainsi que nous avons identifié trente cinq
personnes (35) remplissant notre critère d'inclusion. Le manager du
service de western union à la Banque Populaire, S.A., Branche de
Kibungo fait aussi partie de notre échantillon ainsi que le Directeur de
« Corporate Services Department » à la BNR. Ce qui
fait que le total de notre échantillon est égal 37 personnes.
2.2. Techniques de collecte
des données
Pour collecter les données,
nous avons utilisé des questionnaires d'enquête comme instrument
de base.
En élaborant le questionnaire, nous avons mis l'accent
sur le rôle de service de Western Union dans la croissance
économique. Globalement, nous avons mis en évidence les aspects
suivants :
- Somme d'argent via le service de Western Union, Banque
Populaire, S.A., Branche de Kibungo qui entre en circulation.
- Utilisation des fonds via du service de Western Union dans
la production.
Les techniques suivantes ont été
utilisées dans la collecte des données :
2.2.1. Technique de
questionnaire
Le questionnaire est considéré comme une
démarche de recherche. Il permet au chercheur d'obtenir des informations
auprès des personnes enquêtées. Cette technique peut
être qualitative ou quantitative. Elle est qualitative dans la mesure
où des personnes interrogées s'expriment librement dans un
entretien ou interview avec le chercheur. Elle est quantitative quand elle
utilise comme instrument de base un « questionnaire »
adressé à un grand nombre de sujets. Les personnes
interrogées constituent un échantillon représentatif de la
population étudiée.
Pour notre étude, nous avons procédé par
un questionnaire préparé autour de la contribution du service de
Western Union sur la croissance économique du Rwanda. Ce questionnaire a
été distribué à toutes les personnes constituant
notre échantillon; 35 copies ont été distribuées et
récupérées et nous ont servi dans l'analyse des
données qui avez pour objectif la vérification de nos
hypothèses. Pour notre travail, nous avons utilisé deux types de
questions : des questions fermées et des questions ouvertes. Dans
notre questionnaire adressé aux bénéficiaires du service
de Western Union, nous avons ciblé le thème suivant :
- Utilisation des fonds provenant de Western Union dans
les activités bénéfiques : activités
commerciales, activités de consommation, activités de production
et des investissements.
La distribution du questionnaire était une occasion de
nous entretenir avec la population concernée et choisie comme
échantillon, et de cela, la technique d'interview nous a
été indispensable.
2.2.2.
Technique d'interview
L'interview est un entretien au
cours duquel un enquêteur interroge une personne sur ses opinions, ses
expériences et ses perceptions. Il s'agit d'un
tête-à-tête oral entre deux personnes ou une personne et un
groupe de personnes dont l'une transmet à l'autre les informations
recherchées. C'est un dialogue dans lequel l'interviewé s'exprime
librement, tandis que le chercheur facilite ce dialogue par ses questions
ouvertes et ses réactions. Le chercheur oriente l'entretien pour
éviter que l'interlocuteur s'éloigne des objectifs de la
recherche (P. N'DA, 2002 : 86).
Il existe plusieurs types d'interviews, mais l'interview la
plus utilisée en sciences sociales et économiques est celle de
type semi-directif ou semi-dirigé. Pour Paul N'DA, l'entretien
semi-directif est ni entièrement libre, ni entièrement
dirigé par un grand nombre de questions précises
structurées. Il s'agit tout simplement d'utiliser un guide d'entretien
relativement ouvert qui permet au chercheur d'obtenir les informations
nécessaires. Toutes les questions prévues ne sont pas
nécessairement posées, le chercheur exerce une souplesse pour
permettre à l'interviewé de s'exprimer, il suffit seulement de
recentrer parfois l'entretien sur les objectifs de recherche.
Pour notre travail, nous avons utilisé l'interview
individuelle. L'avantage de ce type d'interview est que la personne
interrogée se retrouvait seule. Elle s'exprimait librement sans craindre
les contradictions. La personne enquêtée avez le sentiment de dire
la vérité parce que le chercheur l'a sollicité pour
recueillir ses avis et ses sentiments sur le sujet étudié.
Notre entretien avec le manager du service de Western Union et
le chef de département des statistiques à la BNR a
été préparé par rapport aux objectifs poursuivis et
aux hypothèses de recherche.
Bien que nous ayons choisi des thèmes abordés
dans l'enquête écrite, cette interview nous a permis de
compléter les informations recueillies par le questionnaire. Nous avons
surtout ciblé les thèmes suivants :
Pour le manager nous avons parlé
sur:
- Les principaux objectifs de Western Union
- L'historique de Western Union
- Frais de commission
- Agent reçu et envoyé
Pour le Directeur de « corporate services
department » à la BNR :
- Le contrôle de la quantité des monnaies en
circulation
- La quantité de monnaies à mettre en
circulation
- Le montant qui entre au pays par le service de Western
Union
- L'impact des sommes d'argent via western union sur la masse
monétaire en circulation
- La contribution de western union dans la production
nationale
2.2.3. Technique
documentaire
Le terme
« document » renvoie à toute source de renseignement
déjà existante à laquelle le chercheur peut avoir
accès. Ces documents peuvent donc être sonores, visuels,
audio-visuel, écrits, ou des objets. L'attention portait sur les
documents écrits, disponibles soit dans les différentes
bibliothèques, soit sur internet.
Pour identifier les personnes remplissant les conditions
d'inclusion telles que décrites ci-dessus, nous nous sommes servi du
système informatique « Globus » qui nous a permis
d'avoir toutes les données chiffrées surtout le montant du
service de Western Union qui ont transité dans la Branche de Kibungo
dans la période de 2006 -2008.
2.3. METHODES DE TRAITEMENT
ET ANALYSE DES DONNEES
2.3.1. Méthode comparative
Pour savoir si le service de
western union contribue positivement dans la croissance économique du
pays, nous avons utilisé l'approche comparative.
Elle consiste à analyser les effets des variables
indépendantes (transfert de fonds) sur la variable dépendante
(croissance économique). Dans notre cas, il s'agit d'une comparaison
synoptique de l'argent utilisé dans les différentes
activités économiques: commerciales, consommation, production et
d'investissement.
2.3.2. Méthode
analytique
La méthode analytique nous a permis d'analyser
systématiquement toutes les informations et les éléments
récoltés. Ainsi nous avons pu analyser quelques
éléments pouvant expliquer le rôle de western union dans la
croissance économique.
2.3.3. Méthode
Statistique.
La méthode statistique nous a permis de
chiffrer les résultats de notre recherche et les présenter sous
forme de tableaux ou graphiques. Cette présentation donne au lecteur une
vision agréable et synthétique du travail.
Synthèse du 2ème
chapitre
Dans ce chapitre nous avons expliqué la
méthodologie adoptée pour montrer le rôle de western union
dans la croissance économique du Rwanda. Nous avons
déterminé notre population d'étude et
l'échantillon. Dans les techniques de collecte des données, nous
avons opté les techniques suivantes: questionnaire, interview et
documentaire. Pour traiter et analyser les données, nous avons
utilisé les méthodes comparative, analytique et statistique.
CHAP 3 : PRESENTATION,
ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS.
3.1. Présentation et
analyse des résultats
Les
résultats présentés dans ce chapitre proviennent des faits
observés au cours des enquêtes menées sur le terrain de
recherche. Voici les catégories de personnes ayant répondu au
questionnaire et à l'interview.
Tableau 2 :
Catégories des personnes ayant répondu aux questionnaires
Catégories
|
Questionnaire
|
Interview
|
Total
|
Les bénéficiaires du service de western union
|
35
|
_
|
35
|
Manager du service de western union à la Banque Populaire du Rwanda,
SA, Branche Kibungo
|
_
|
1
|
1
|
Agent de la BNR, Directeur de « Corporate Services Department
»
|
_
|
1
|
1
|
Total
|
35
|
2
|
37
|
Source : notre enquête du 15 octobre 2009
Nos résultats sont surtout le fait de la recherche
qualitative et quantitative fondée sur l'interview et les questions
fermées d'abord, ensuite sur les questions ouvertes visant des cas
précis (ex. amélioration des conditions de vie). De même
avis que Paul N'DA, ne pouvant pas établir un lien causal entre des
variables opérationnalisées, nous analysons tout simplement les
données collectées et nous en tirons une description riche et
détaillée. Ainsi, nous présentons en premier lieu les
résultats de l'interview que nous avons eus avec le Manager de Western
Union à la B.P.R.,S.A Branche de Kibungo et le Directeur de
« Corporate Services Department » en second lieu, les
résultats de l'enquête écrite.
3.1. 1. RÉSULTATS
DE L'INTERVIEW
Ces informations nous ont permis de compléter les
informations collectées par le questionnaire. Comme indiqué dans
le chapitre du cadre méthodologique, pendant l'entretien que nous avons
eu avec le manager du service de western union et le Directeur de
« Corporate Services Department» à la BNR nous avons
ciblé les thèmes bien précis suivants :
3.1.1.1. L'entretien avec
le manager du service de Western Union
Selon l'ordre des thèmes ciblés, les
résultats de notre entretien se résument dans des phases
suivantes :
1. Principaux Objectifs de Service de Western Union
Selon le manager de Western Union les principaux objectifs
sont:
- assurer un service de qualité, très rapide
pour répondre aux besoins urgents;
- satisfaire et aller au-delà des besoins et des attentes
des clients;
- fournir des garantis à la sécurité et la
confidentialité.
2. L'historique de Western Union
Au cours de notre entretien, nous avons abordé quelques
questions concernant l'historique de ce service dans le monde et surtout
à la banque populaire du Rwanda à Kibungo. Ce service est
opérationnel dans 200 pays et territoires. Au Rwanda, il est
opérationnel à: BCR, BK, BPR, COGEBANQUE, KCB, Agaseke, .. Ce
service est devenu opérationnel à la banque populaire de Kibungo
en 2006 avec le service d'informatisation.
3. Frais de commission demandés par Western
Union.
Quand nous avons posé la question sur les frais des
commissions appliqués par les banques commerciales du Rwanda y compris
les banques populaires du Rwanda, Branche de Kibungo, le Manager nous a
présenté le tableau suivant:
Tableau 3 : Taux
domestiques et internationaux ( en USD)
Catégorie principale (tranches)
|
CHARGES
|
TVA
|
TOTAL CHARGES
|
1.00 - 100.00
|
15
|
1
|
16
|
100.01 - 200.00
|
22
|
1
|
23
|
200.01 - 300.00
|
29
|
1
|
30
|
300.01 - 400.00
|
34
|
2
|
36
|
400.01 - 500.00
|
42
|
2
|
44
|
500.01 - 750.00
|
47
|
2
|
49
|
750.01 - 1000.00
|
52
|
2
|
54
|
1000.01 - 1500.00
|
78
|
4
|
82
|
1500.01 - 1750.00
|
83
|
4
|
87
|
1750.01- 2000.00
|
93
|
4
|
97
|
2000.01 - 2500.00
|
113
|
5
|
118
|
2500.01 -3000.00
|
123
|
6
|
129
|
3000.01 -3500.00
|
143
|
6
|
149
|
3500.01 -4000.00
|
163
|
7
|
170
|
4000.01 -4500.00
|
183
|
8
|
191
|
4500.01- 5000.00
|
203
|
9
|
212
|
Source : les données de la BCR ( Effective date
07/12/2002)
NB : La TVA est de 18 pour cent (18%) sur la part de la
BCR
Dans ce tableau nous avons remarqué que les commissions
d'envois(le pourcentage) sont très élevées pour les
individus qui envoient une petite somme. Mais pour ceux qui envoient une grosse
somme les commissions (le pourcentage) sont raisonnables. Comme Western Union
ne tient pas compte du nombre des transactions mais du montant total des
envoies; il donne plus de facilités aux gens qui envoient une grosse
somme d'argent car il tire beaucoup de profits et les clients se trouvent
satisfaits en diminuant le pourcentage sur le montant envoyé.
Nous devons souligner que les charges sont les mêmes
pour toute destination (dans tous les pays ayant ce service).
4. Argent reçu et envoyé via le service de
Western Union à la BPR, S.A. branche de Kibungo
A partir des rapports comptables, le manager nous a
donné les chiffres suivants :
- La somme reçue est de 476740,06 USD pendant nos trois
années d'étude. Voici les répartitions annuelles:
Année 2006 : 134 437,84 USD
Année 2007 : 107 275,02 USD
Année 2008 : 235 027,20
USD
Dans ces trois années, la somme de 23064 USD a
été envoyé à l'extérieur du pays. les
répartitions annuelles sont les suivantes :
Année 2006 : 533,00 USD
Année 2007 : 7,015,00 USD
Année 2008 : 15,516,00 USD
Nous constatons que la somme d'argent qui entre dans le pays
est supérieure à la somme envoyée à
l'extérieur du pays. Ce qui veut dire que la balance de transaction est
négative mais favorise l'augmentation du Produit National ou Revenu
National.
3.1.1.2. L'entretien avec
le chef de département des statistiques à la BNR
Selon l'ordre des thèmes ciblés, les
résultats de notre entretien avec le Directeur de « Corporate
Services Department » à la BNR se résument dans des
phases suivantes :
1. Le contrôle de la quantité de la
monnaie en circulation
Il nous a précisé que la BNR a le contrôle
de la monnaie nationale en circulation et les devises qui passent par les
transactions bancaires( de banque à banque). Cependant, il nous a fait
remarquer que la BNR ne contrôle pas le transfert d'argent liquide
(effectué par les gens de la diaspora), par le biais de transfert
d'argent comme Western Union et Money gram ou le transfert informel, à
leurs parents et à leurs familles restés au Rwanda.
2. La quantité de monnaie à mettre en
circulation
Le Directeur de « Corporate Services
Department » nous a précisé que la quantité
à mettre en circulation est déterminée à base de la
production nationale de l'année écoulée, et que
cette quantité est déterminée de façon que la
production nationale soit égale à la quantité de monnaie
en circulation( MV=PQ)
3. Le montant qui entre au pays par le service de
western union
Comme il nous a été dit, la BNR ne
contrôle pas le transfert d'argent liquide, elle ne connaît pas
aussi le montant exact qui entre au pays par ce service. A moins de
vérifier les rapports des banques commerciales offrant ce service.
4. L'impact de l'argent via western union sur la masse
monétaire en circulation
- augmentation de monnaie en circulation
- augmentation de devises.
5. La contribution de western union dans la production
nationale.
le Directeur nous a fait remarquer que l'argent via ces
services peut contribuer à la production nationale en créant des
emplois et en stabilisant les prix. Bien que la BNR précise que
« les envois de fonds sous formes d'investissements par la diaspora
rwandaise dans différents secteurs de développement de
l'économie s'élèvent à 80 millions de dollars par
an » (François KANIMBA, Gouverneur de la BNR sur
http://www.rwasta.net consulté le 15
juin 2009)
, la BNR n'a pas de données
chiffrées de ce service.
Nous devons souligner aussi que dans une interview exclusive
accordée mercredi le 18 Août 2008 à APA à Kigali, M.
Kanimba a loué ses compatriotes de la diaspora pour leur contribution,
sous la forme d'investissements et de flux de trésorerie, à la
croissance de l'économie rwandaise, qui se situe à quelque 6,9 %
et devrait atteindre le taux impressionnant de 8,5 % durant l'année
budgétaire 2008..
3.1.2. DES RESULTATS ISSUS
DU QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Notre questionnaire était constitué par deux
parties importantes : l'indentification de l'enquêté et les
questions en rapport avec notre thème sur l'utilisation des fonds
provenant de western union dans les activités
bénéfiques : activités commerciales, activités
de consommation, activités de production et des investissements.
Dans l'identification nous avons considéré les
variables suivantes : âge, niveau d'instruction, profession,
état civil et le nombre de personnes en charge car ces variables
influencent l'utilisation de fonds dans les différents secteurs de
financement. Tous ces éléments sont à la base de la
croissance économique.
3.1.2.1. Tranches
d'âges des bénéficiaires enquêtés
Dans notre recherche nous avons constaté que
l'âge du bénéficiaire influence l'utilisation de leurs
revenus et les bienfaiteurs (voir le tableau 4 dans ce mémoire).
A titre d'exemple les personnes de tranche d'âge de 15 -
25 ans sont en majorité dans la formation scolaire et
universitaire ; l'argent attribué à ces gens sert à
financer les études et les besoins scolaires en général.
Les gens de tranche d'âge de 25 - 50 ans sont en général
très actifs pour effectuer les différents projets de production
nécessitant le financement des gros montants. L'âge de 50 ans et
plus, c'est le moment parfois de la préparation de la retraite. Il y a
très peu de nouveaux projets d'investissement. Beaucoup d'argent
reçu est orienté dans les différentes sortes de
consommation.
Tableau 4 : Age des
enquêtés
Age
|
15 - 25
|
25 - 50
|
50 et plus
|
Total
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
2
|
5,7
|
26
|
74,3
|
7
|
20
|
35
|
100
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
3.1.2.2. Niveau
d'instruction et profession des enquêtes
Notre étude sur la croissance économique du pays
considère les variables « niveau d'instruction et
profession » comme des variables importantes dans le
développement économique. Les deux tableaux suivants nous
montrent les bénéficiaires du service de western union selon le
niveau d'instruction et profession
Tableau 5 : Niveau
d'instruction des enquêtés
Primaire non-achevé
|
Primaire
|
Tronc commun
|
Secondaire
|
Université
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
6
|
17,2
|
5
|
14,3
|
6
|
17,2
|
8
|
22 ,8
|
10
|
28,5
|
35
|
100
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
Ce tableau nous montre que ceux qui ont le niveau
universitaire (28,5%), secondaire (22,8%) et du tronc commun (17,2%) occupent
les trois premières places comme bénéficiaires du service
de western union. Ceux qui n'ont pas terminé le cycle primaire(17,2%)
dépasse ceux qui ont terminé le primaire (5%).
Ceci explique que le niveau d'instruction influence des bonnes
relations avec les gens de l'extérieur du pays. Cette influence n'exclut
pas certes des bonnes relations avec d'autres membres aidés de la
famille sans niveau d'instruction. Le constat est plus clair au niveau de la
profession, ce que nous observons dans le tableau suivant.
Tableau 6 :
professions des enquêtés
Agri-éleveur
|
Commerçant
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
Agent du secteur privé
|
Etudiant
|
Tailleur
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
11
|
31,14
|
7
|
20
|
8
|
22,85
|
5
|
14,28
|
3
|
8,57
|
1
|
2 ,85
|
35
|
100
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
Ce tableau nous donne l'ordre de financement
extérieur : les agri-éleveurs (31,14%), fonctionnaires de
l'Etat (22,85%), les commerçants (20%), les agents du secteur
privée (14,28%), étudiants (8,57%), tailleur (2,85%).
Si les agri-éleveurs occupent la première
place(31,14%) c'est parce que la majorité de la population rwandaise
exercent la profession d'agriculture et d'élevage. Les fonctionnaires de
l'Etat (22,85%) occupent la deuxième place(les enseignants sont
majoritaires) parce que les aides viennent pour compléter leurs revenus
moyens et pour financer l'éducation scolaire(8,57). Les tailleurs
occupent la dernière place car ce métier ne rapporte pas beaucoup
de revenus. Les commerçants (20%) et les agents du secteur privé
(14,28%) occupent une bonne place car les gens de la diaspora souhaitent
soutenir les gens qui exercent les activités génératrices
de revenu et ces derniers deviennent autonome économiquement.
3.1.2.3. Etat civil et
personnes en charge des enquêtés
Dans cette étude, l'état civil et le nombre de
personnes en charge sont des variables influençant les facteurs de
financement. Dans le tableau 7 ci-dessous, il est à observer que les
mariés et ceux de l'union libre sont plus nombreux et ils ont plusieurs
personnes à leur charge (#177; 5 personnes par famille), les
célibataires ont moins de chargé (moins de 2 personnes par
célibataire) de même que les divorcés (2 par personne), un
veuf ou une veuve a #177; 4 personnes à sa charge.
Tableau 7: Etat civil des
enquêtés et le nombre de personnes en charge
|
Célibataire
|
Marié(e)
|
Union libre
|
Divorcé (e)
|
Veuf (ve)
|
Total
|
Etat civil
|
11
|
19
|
1
|
1
|
3
|
35
|
Personnes en charge
|
20
|
91
|
4
|
2
|
11
|
128
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
Pendant notre enquête, nous avons constaté que
les mariés bénéficient plus du service de western union
car ils ont plus de personnes en charge dans le payement de minerval, du
matériel scolaire et des aliments.
En plus de cela, ce sont des couples qui exercent
l'activité d'agriculture et d'élevage parce qu'ils ont des
champs.
3.1.2.4. La somme d'argent
reçue par les personnes enquêtées
les personnes de notre échantillon nous ont
révélé l'argent reçu par le service de western
union. Le tableau 8 ci-dessous nous permet de visualiser le nombre de personnes
pour chaque année de notre étude. Le tableau 9 à la page
suivante nous montre l'argent reçu par mois et selon les pays.
Tableau 8 : nombre des
bénéficiaires de Western Union à la BPR, SA, Branche de
Kibungo par année
Année
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre
|
15
|
24
|
35
|
Source résultats de notre enquête du 07
août 2009
N.B : Bien que tous les 35 enquêtés ont
bénéficié du service de Western Union, elles n'ont pas
commencé à la BPR,S.A Branche de Kibungo, ils
bénéficiaient bien avant 2006 des banques : BCR, COGEBAC, BK
nous ont-ils dit. Parmi les enquêtés, 15
bénéficiaires ont commencé à la BPR Kibungo, 10
bénéficiaires ont commencé à la BCR, 6
enquêtés à COGEBAC et 4 autres bénéficiaires
à la BK.
Tableau 9 : la somme
d'argent reçue par les enquêtés à la BPR Kibungo en
Frws et la provenance par pays
PAYS
|
Somme par mois en Frs
|
Somme par année en Frs
|
Angleterre
|
202 500
|
2 430 000
|
Belgique
|
450 000
|
5 400 000
|
CAMEROUN
|
100 000
|
1 200 000
|
CANADA
|
51 000
|
612 000
|
France
|
330 333
|
3 964 000
|
Irlande
|
183 333
|
2 200 000
|
KENYA
|
50 000
|
600 000
|
MALAWI
|
16 667
|
200 000
|
NORVEGE
|
500 000
|
6 000 000
|
SUEDE
|
166 667
|
2 000 000
|
USA
|
1 261 833
|
15 142 000
|
ZAMBIA
|
40 000
|
480 000
|
Total
|
3 352 333
|
40 228 000,00
|
|
|
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
Le tableau 9 ci-dessus nous montre que la diaspora des USA
(United States of America) envoie une somme très élevée
(15, 142,000 RWF) par rapport aux autres pays (le montant total
déclaré par les 35 enquêtes est de 40 228 000 RWF).
Le montant total passé par le service de western union à la
Banque Populaire de Kibungo depuis 2006 jusqu'en 2008 est de 269, 834,873.96
francs Rwandais. Les détails sont dans le tableau 10 suivant.
Tableau 10 : Les
données de la banque populaire de Kibungo( la somme d'argent
reçue en USD et en Frws)
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
USD
|
134 437,84
|
107 275,02
|
235 027,20
|
476 740,06
|
RWF
|
76 091 817,44
|
60 717 661,32
|
133 025 395,20
|
269 834 873,96
|
Source : résultats de notre enquête du 30
Novembre 2009
Ce tableau nous montre qu'en 2006 la BPR SA. Branche de
Kibungo a reçu un montant qui est plus supérieur au montant
reçu en 2007. Il faudrait souligner qu'en 2006 il n'y avait pas un
problème de réseau internet et ce nouveau produit (Western Union)
à la Banque populaire de Kibungo était en
accélération et c'était aussi le début
d'informatisation dans cette banque(les ordinateurs n'avaient aucun
problème d'informatisation. En 2007, il y a une diminution
considérable car ce service a connu un problème de réseau
internet, la connexion a été interrompu pendant une longue
durée; ce qui veut dire qu'il était difficile de servir plus de
clients. Beaucoup de clients ont changé et sont allés dans
d'autres banques ayant le service de Western Union. Bien qu'il y a eu la
reprise de connexion, l'information était devenue asymétrique. En
2008; la somme a augmenté par rapport à l'an 2007 et l'an
2006 ; car le service du réseau internet est devenu plus performant
et très rapide pour les clients.
3.1.2.5. Les
activités d'utilisation de l'argent via le service de Western Union
Le tableau 11 suivant nous montre les différentes
utilisations de l'argent reçu du service de Western Union. Les
données de nos enquêtes nous donnent des détails de ces
différentes utilisations : payement de minerval, construction des
maisons de résidence, commerciales et des Eglises, commerce, achats de
biens alimentaires, habillements, soins médicaux, achats des parcelles,
achats de terre cultivable ou des forêts, activités d'agriculture
et d'élevage.
Tableau 11 :
activités d'utilisation de l'argent via le service de western union
UTILISATIONS
|
FREQUENCE
|
%
|
Payement du minerval des enfants
|
26
|
24,53
|
Construction des maisons de résidence
|
9
|
8,49
|
Construction des maisons commerciales
|
1
|
0,94
|
Construction de l'Eglise
|
1
|
0,94
|
Commerce
|
2
|
1,88
|
Achats des biens alimentaires
|
23
|
21,70
|
Habillements
|
17
|
16,04
|
soins médicaux
|
9
|
8,49
|
achats des parcelles
|
1
|
0,94
|
achats de terre cultivable ou des forêts
|
6
|
5,66
|
activités d'agriculture et d'élevage
|
9
|
8,49
|
Festivités
|
1
|
0,94
|
Commerce du matériel électronique
|
1
|
0,94
|
Source : résultats de notre enquête du 07
août 2009
Ce qui est remarquable dans le tableau 11, est qu'une bonne
somme envoyée par la diaspora rwandaise à leurs parentés
est pour répondre aux besoins d'urgence et aux besoins sociaux ainsi que
dans les petits investissements à long, moyen et court termes. Un bon
moyen est orienté dans le payement des scolarités (24,53 %)
l'achat des biens alimentaires (21,7%) et dans l'habillement (16,04%) ainsi que
le payement des soins médicaux (8,49%).
La construction des maisons de résidence (8,49%), les
activités d'agriculture et de l'élevage (8,49%) et l'achat des
terres cultivables ou des forêts (5,66%) prennent une grande importance
pour les bénéficiaires du service de Western Union.
Ce qui explique bien le besoin d'avoir une belle
résidence et la possibilité d'exercer une activité pour la
survie de la famille. Bien que le pourcentage des activités commerciales
ou connexes est minime (car elles sont exercés par 6
enquêtés), c'est un moyen de création des emplois et
d'augmentation des revenus.
3.1.2.6. Avantages d'argent
via le service de Western Union
Pour savoir que l'argent via le service de western union
apporte plus d'avantages aux bénéficiaires, les
enquêtés nous ont exprimé ce qui suit: bien qu'ils n'ont
pas pu les quantifier:
- Satisfaction des besoins alimentaires
- Les enfants étudient aisément (minerval)
- Habillement
- Soins médicaux
- Se construire de maison de résidence
- Construire de maison commerciale (30% de profit)
- Construction d'une église
- Agri-élèvage(imbuto, guhinga, kworora)
- Commerce (Intérêt de 20000 par mois, commerce de
matériel électronique avec intérêt de 30%(amasambu),
15% de chaque activité : achat de parcelle, achats de terre
cultivable ou des forêts, agriculture et élevage)
- Achat du matériel des maisons
- Education des enfants orphelins
- Achat des terres cultivables
En gros, ils nous ont dit qu'il ya une grande amélioration
de leurs conditions de vie.
3.2. Interprétation
et vérification des hypothèses.
Après avoir présenté et
analysé des résultats d'enquête sur l'impact du transfert
d'argent via Western Union dans la croissance économique du Rwanda, nous
voulons apporter des tentatives d'interprétation ou d'explication. En
général l'interprétation des résultats cherche
à vérifier les hypothèses de notre étude pour voir
si elles sont à confirmer ou infirmer.
3.2.1. Les résultats
de l'étude
Les informations collectées nous donnent la
possibilité d'affirmer le rôle du transfert d'argent dans la
croissance économique du Rwanda. C'est avec une bonne utilisation de
l'argent venant de l'extérieur qu'apparaît l'amélioration
de la qualité de conditions de vie de la population dans le domaine de
l'éducation, de l'habitation et de la consommation quotidienne. La
croissance économique ne doit pas se limiter à la
quantité; la qualité de condition de vie de la population doit
être placée au centre des objectifs de la croissance
économique. Si toute personne a droit de vivre, il a surtout droit aux
conditions de vie acceptables. Comme Grellet (1986 :29) l'avait
souligné, le développement n'est peut être qu'un processus
par lequel une société parvient à satisfaire les besoins
qu'elle considère comme fondamentaux.
Bien que le Rwanda se présente comme un pays qui
réalise beaucoup de progrès dans l'amélioration des
conditions de vie de sa population, le Produit Intérieur Brut (PIB) qui
est un
indicateur
économique pour mesurer le niveau de
production d'un
pays n'est pas satisfaisant. La
majorité de la population reste en dessous du seuil de la
pauvreté. Les lacunes visibles au niveau de la qualité des
conditions de vie de grande majorité de la population ne peuvent pas
nous laisser dans l'indifférence. Nous pourrons approfondir cet aspect
dans des discussions des résultats.
Le dépouillement et l'analyse des données issues
des personnes interrogées nous amène à faire les
constatations suivantes :
- Bien que la Banque Centrale du Rwanda contrôle les
transferts de fonds de banque à banque, elle ne contrôle pas le
transfert d'argent liquide par le biais des services comme Western Union qui
constitue aussi une partie des envois de fonds sous forme d'investissement par
la diaspora rwandaise dans différents secteurs de développement
économique. Quelle est la conséquence sur l'influence de la
masse monétaire?
- L'argent via Western Union influence favorablement la
production nationale. Apres avoir analysé les réponses des
enquêtés ; nous avons trouvé que la somme via Western
Union contribue à l'augmentation de la production des
bénéficiaires des clients de ce service. Certaines sommes
reçues sont orientées dans les activités de production
agricole et d'autres dans les activités du commerce qui auront un impact
sur le revenu des bénéficiaires. Dans ce cas nous pouvons dire
que la somme via Western Union influence la production au niveau
microéconomique. Quelle est son impact alors au niveau
macroéconomique?
En général, les résultats de notre
recherche nous montrent que le service de western union contribue positivement
dans la croissance économique du pays, donc à l'augmentation du
PIB. Comme nous l'avons constaté avec les réponses données
par les enquêtés, ce service fait qu'il y ait l'augmentation de
revenu du ménage chez les bénéficiaires. L'utilisation de
ces fonds dans les diverses activités porte des intérêts
directs pour les bénéficiaires et indirects pour l'Etat et
l'augmentation des impôts(TVA) qui provient aux montants envoyés.
Cela tente de confirmer notre hypothèse principale ainsi que des
hypothèses spécifiques. Mais nous devons le confirmer en
interprétant les résultats.
3.2.2.
Interprétation et vérification des hypothèses.
3.2.2.1. Du transfert
d'argent via le service de Western Union à la variation de masse
monétaire.
Le transfert d'argent liquide par le service de Western Union
peut varier la masse monétaire? Autrement dit le transfert d'argent via
Western Union peut influencer la masse monétaire?
Bien que la BNR ne contrôle pas l'entrée de ces
fonds, ces derniers peuvent influencer la masse monétaire. Il y a
certainement l'augmentation de la demande de l'argent non prévue par la
BNR ainsi que l'augmentation des devises non contrôlés à
l'intérieur du pays qui peut causer une fuite de la monnaie locale.
L'augmentation imprévue de la disponibilité
monétaire cause une diminution du taux d'intérêt et quand
le taux d'intérêt diminue, les investisseurs retirent leurs fonds
en banque afin d'aller les placer à l'extérieur de banques. Ces
résultats corroborent la théorie de Milton Friedman qui stipule
que « l'augmentation de la monnaie plus rapide que celle de la
production engendre l'inflation ».
Les résultats nous montrent que la diaspora
précise bien l'utilisation de ces fonds envoyés à leurs
familles, ceci soutient l'idée de KRUGMAN P. et OBSTFELD M.
(2006 :364) selon laquelle « une hausse de la valeur moyenne des
transactions courantes effectuées par un ménage ou une
entreprise entraine une hausse de la demande de monnaie » ces deux
auteurs continuent en disant que « une augmentation permanente d'
offre de monnaie provoque une augmentation proportionnelle de la valeur de
long terme du niveau général des prix ». de
manière générale, si l'économie est initialement
dans une situation de plein emploi des facteurs de production, une hausse
permanente de l'offre de monnaie sera finalement suivie par une hausse
proportionnelle du niveau général des prix». En
considérant nos résultats ainsi que notre cadre théorique
sur la monnaie des différents auteurs, notre hypothèse qui
stipule que « l'argent via Western Union contribue à la
variation de la masse monétaire » est confirmée.
3.2.2.2. Du transfert
d'argent liquide via le service de Western Union à l'amélioration
de la production nationale.
L'argent liquide via le service de transfert d'argent via
western union peut-il contribuer à l'amélioration de la
production nationale ? Autrement dit le transfert d'argent liquide par le
biais du service de western union à la parente de la diaspora rwandaise
peut-il contribuer à la croissance économique du Rwanda?
Les résultats de notre recherche nous ont
montré que l'argent liquide via le service de western union contribue
à l'amélioration des conditions de vie de la population dans
leurs besoins quotidiens et les aide parfois à investir dans les
activités d'agriculture et d'élevage, dans le commerce et dans la
construction des maisons d'habitation et commerciale. Ce sont des
investissements à court, moyen et long terme.
Nos résultats corroborent ceux de Grellet (1986 :
29) qui affirme que le « développement est un processus par
lequel une société parvient à satisfaire les besoins
qu'elle considère comme fondamentaux ». C'est dans ce contexte
que nous avons constaté la contribution de la diaspora rwandaise
à la croissance économique du Rwanda.
Nos résultats vont aussi dans le même sens que
ceux de Ndione B. et Lalou R. (2005) sur « Transferts de revenus,
investissements, obligation de dons.
Leurs constats sur l'usage économique et social de
l'argent de la migration au Sénegal sont en ces termes :
« la prise en charge des besoins de base de la famille d'origine
(alimentation, cérémonies, santé, logement) par le migrant
constitue une fonction primordiale des transferts d'argent et se justifie
même par la nature collective de migration qui répond à un
arrangement économique tacite entre les membres du ménage. A cet
égard, les dons réalisés par les migrants peuvent
être analysés comme une réponse aux besoins de survie du
ménage traduisant la contrepartie proportionnelle et
équilibrée d'un premier don : l'appui du ménage au
départ du migrant. En ce sens, la migration est donc bien une
stratégie familiale qui répond à la
précarité économique du ménage ».
A part la satisfaction de besoins fondamentaux de leur
parente, la diaspora rwandaise envoie l'argent pour le payement de la
scolarité et pour l'investissement dans les petits projets
générateurs de revenus. C'est dans ce sens que nos
résultats vont dans le même sens que l'économiste espagnol
spécialiste de la croissance PIERRE MAILLET(1976) qui en son sens
affirme qu'on « peut distinguer plusieurs types de
déterminants à la croissance: richesses naturelles, environnement
extérieur, population, innovation, investissement, connaissance,
cohérence du développement ». Nos résultats ont
montré que 24,53% de l'argent reçu de la diaspora par le service
de Western Union est orienté dans le payement du minerval. C'est dans ce
sens que nos résultats corroborent avec ceux de Dominique Guellec et
Pierre Ralle(1995) qui insistent dans leurs nouvelles théories de la
croissance sur l'instruction de la population pour accroitre l'économie
du pays en disant que « la croissance favorise l'accumulation du
capital humain, c'est
à dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa
productivité.
En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître
le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le
système éducatif ».
Nos résultats mettent en évidence la
contribution de l'argent liquide via le service de Western Union parce que les
bénéficiaires utilisent ces fonds dans les activités
utiles suivantes de l'économie nationale : commerciales, de
consommation, de production et des investissements. Ces derniers sont des
composantes du revenu national et contribuent bien évidement à
l'augmentation des transactions; et cela contribue sans doute à
l'augmentation du PIB du Rwanda. C'est avec toutes ces constatations de notre
recherche et du cadre théorique choisi que nous confirmons notre
hypothèse : l'argent via Western Union influence favorablement la
production nationale. Il va sans doute aussi que notre hypothèse
générale est confirmée car le service de Western Union
contribue positivement dans la croissance économique du pays, donc
à l'augmentation du PIB.
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
Conclusion
Au terme de ce travail, nous rappelons que l'objectif
principal était de montrer la contribution de service de Western Union
dans la croissance économique du Rwanda.
La problématique de ce travail est liée d'abord
aux inconvénients macroéconomiques de ce service de Western
Union. En premier lieu nous avons vu que ces fonds entrent dans le pays sans
qu'ils soient canalisés dans le système de la comptabilité
nationale et sont ignorés dans le circuit économique et cela pose
un grand problème pour évaluer son rôle dans la croissance
économique du pays. En deuxième lieu, la liquidité de
Western Union a plusieurs risques de la part de leurs
bénéficiaires parce que ces service n'est pas un système
bancaire, ce qui conduit dans la thésaurisation.
Dans la recherche des causes et des solutions, nous avons
avancé l'hypothèse générale que « Le
service de Western Union contribue positivement dans la croissance
économique du pays, donc à l'augmentation du PIB ».
Pour opérationnaliser notre hypothèse
générale, nous avons formulé les hypothèses
spécifiques suivantes :
- L'argent via Western Union contribue à la variation
de la masse monétaire;
- L'argent via Western Union influence favorablement la
production nationale.
Pour avoir suffisamment d'informations significatives, nous
avons choisi de mener une enquête qualitative et quantitative
auprès du Directeur de Corporate Services Department à
la BNR, du Manager du Western Union à la Banque Populaire du Rwanda, SA,
Branche de Kibungo et de 35 bénéficiaires du service de Western
Union à la BPR, S.A, Branche de Kibungo. Notre instrument de recherche
était basé sur le questionnaire d'enquête et d'interview.
L'analyse des résultats nous a permis d'atteindre les objectifs
fixés au départ.
Nous avons constaté que l'argent liquide via Western
union n'est pas comptabilisé par la banque centrale du Rwanda et
pourtant contribue à la croissance économique à travers
les activités commerciales, activités de consommation,
activités de production et d'investissement qui créent
l'augmentation des transactions dans la vie courante.
Ces activités influencent bien évidement la
production nationale. Ceci répond à la politique nationale au
niveau de la création des emplois, de l'habitation décente de la
population.
Les résultats de notre recherche nous ont permis de
constater qu'il y a plus des devises qui entrent au Rwanda sans être
comptabilisés par la Banque Centrale et pourtant qui exigent plus de
monnaie nationale en échange. Ce qui crée l'augmentation de
demande de monnaie locale (transferts informels).
Enfin, l'analyse des résultats nous a prouvé que
l'argent liquide via le service de western union peut contribuer au
développement économique du pays en améliorant des
conditions de vie de la population bénéficiaire et de
l'éducation (payement du minerval) ainsi que la création des
emplois par des petits projets générateurs de revenus. Les
résultats de cette recherche nous montrent qu'il est important de
considérer ces transferts de fonds dans la comptabilité
nationale et dans leurs prévisions budgétaires et politique
monétaire. Ce qui nous pousse à formuler des suggestions dans les
paragraphes suivants :
SUGGESTIONS
Les suggestions de cette recherche sont adressées
à : BNR, MINICOFIN et aux bénéficiaires du service de
Western Union.
1. Banque Nationale du Rwanda
Les résultats de notre recherche nous ont poussé
à suggérer la BNR ayant la politique monétaire dans ses
attributions de :
- considérer le service de Western Union au moment de
faire la prévision de la masse monétaire pour réduire le
taux d'inflation nationale;
- tenir compte des transferts d'argent liquide par des
réseaux rapides comme Western Union, Money Gram et d'autres dans la
comptabilité;
- Considérer les moyens de transfert d'argent liquide
et voir son influence au niveau de la production nationale et sur la masse
monétaire pour éviter le risque de l'appréciation de la
monnaie locale par rapport à la monnaie étrangère;
- Mettre en place les stratégies de contrôler
toutes les entrées et sorties de devises en circulation.
2. MINECOFIN
Les résultats de cette recherche nous pousse à
faire des suggestions suivantes au ministère des finances et de la
planification économique:
- considérer ce service de Western Union comme un
service utile dans l'économie nationale afin de montrer son apport dans
la croissance économique;
- montrer l'apport de Western Union dans la production
nationale en vue de motiver la diaspora rwandaise (en collaboration avec le
Ministère des Affaires Etrangères) à continuer ces envois
sous forme de financement
- tenir la comptabilité qui montre la participation des
transferts d'argent liquide via des transferts des réseaux rapides
façon détaillée dans la production nationale.
3. Bénéficiaires du Service de Western
Union
À la fin de cette recherche, nous adressons des
suggestions suivantes aux bénéficiaires de ce service :
- posséder des comptes en banque pour éviter les
risques ou la mauvaise gestion de l'argent.
- utiliser l'argent reçu dans les activités
qu'ils jugent nécessaires pour une économie durable.
Nous ne prétendons pas avoir tout étudié
sur le rôle de Western Union dans la croissance économique du
Rwanda, il convient donc de poursuivre la recherche sur une plus longue
période avec une méthodologie plus rigoureuse. Par exemple, nous
devrons nous intéresser au développement des stratégies de
contribution de tous les services de transfert des réseaux rapides dans
un processus économique qui permet à chacun des
bénéficiaires de donner sa contribution.
Nous pouvons étudier aussi les stratégies
à mettre en place pour pouvoir canaliser ces fonds dans la
comptabilité nationale.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIES
Ouvrages généraux
1. Angus Maddison,
(2001),The World Economy: A Millennial Perspective,
OCDE,
Paris
2. DIENG, S.A (2001) Epargne eprojetschez les migrants
maliens et sénégalais, Spécificité des
comportements d'investissements chez les migrants maliens et
sénégalais vivant en France, PUF
3. Dominique Guellec et Pierre Ralle (1995), Les
Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte.
4. François
Perroux(1990), Dictionnaire économique et social,
Hatier,
5. Friedman, Milton (1991), L'inflation et les
systèmes monétaires, Ed. Pocket
6.
Hernando de Soto (2005), Le Mystère du capital :
pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout
ailleurs, Flammarion
7. N'DA, P., (2002) Méthodologie de la recherche
de la problématique à la discussion des résultats,
Abidjan : EDUCI.
8. Pierre Maillet(1976), La Croissance
économique, Presses Universitaires de France,
9. Xavier
Sala-i-Martin(2002), 15 Years of New Growth Economics: What Have We
Learnt?,
Barcelone
Revue , rapports et autres documents
1. BARLET K., BIM n° - 20 septembre 2005
2. Barlet, K.(2004) in IMF et services de transfert d'argent :
le cas de UMU en Ouganda (BIM) Évolution du rôle d'une petite IMF
ougandaise dans le domaine des services de transfert d'argent. A partir d'un
article de la publication Small Entreprise Development
3. IMF Databases(International Monetary Fund, Washington),
2000
4. Isern, J., Deshpande, R. & van Doorn, J., (March 2005)
Crafting A Money Transfers Strategy: Guidance for Pro-poor Financial Service
Providers, CGAP Occasional Paper N°10
5. Ministère de Finance et de Planification
économique, Vision 2020, Kigali, Gouvernement du
Rwanda, 2002.
6. Ministère de l'éducation, Éducation
Pour Tous : Plan d'Action, Kigali, Gouvernement du
Rwanda, 2003
7. Ndione B et Lombard J. (2004), « Diagnostic des
projets de réinsertion économique des migrants de retours :
étude de cas au Mali (Bamako, Kayes), Revue Européenne des
Migrations Internationales, pp.169-195.
8. Ndione B. et Lalou R. (2005), « Transferts de revenus,
investissements, obligation de dons ? Les usages économiques et sociaux
de l'argent de la migration au Sénégal (Dakar, Touba, Kaolack) et
au Mali (Bamako, Kayes) », XXVe Congrès International de la
Population, Tours, France, 18-23 juillet.
9. Neu D., Daum C., Diakite M., Poulteau E. et Sène S.
(2000), Évaluation du Programme Développement Local et Migration
au Mali et au Sénégal. 1991 - 1998, Direction
Générale de la Coopération Internationale et du
Développement, 159p.
10. Tall S.M. (2005), « Kara International Exchange : une
institution hybride pour le transfert de l'argent des migrants
sénégalais aux États-Unis », RESOMIS, Chronique
Migrations Internationales,n°4, juillet, IFAN-ORSTOM
References électroniques
1.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut#column-one
(consulté le 15 août 2009: Un article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre
2.
http://www.microfinancegateway.org/files/25944_file_OccasionalPaper_10.pdf
consulté le 20 août 2009
3. François KANIMBA, Gouverneur de la BNR sur
http://www.rwasta.net consulté le 15
juin 2009
4. (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance_%C3%A9conomique#cite_note-Perroux-2
(consulté le 15 août 2009)
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire adressé aux
bénéficiaires de Western union
I. CONSIGNES
Dans le cadre du travail du cycle de Licence en
économie, nous menons une étude sur le rôle du
transfert d'argent dans la croissance économique du Rwanda. Cas de
Western Union. Nous vous demandons de fournir librement des informations
sincères puisque vos réponses ne seront utilisées
qu'à des seules fins de recherche.
Trois catégories de questions vous sont
proposées
· Pour des questions fermées, cochez la
réponse correspondante.
· Pour des questions semi-fermées, expliquez
brièvement
· Pour des questions ouvertes, exprimez-vous
brièvement.
III. Identification :
Age :
q 15-25 ans
q 25 - 50 ans
q 50 ans et plus
Niveau d'instruction :
q Sans
q Primaire non achevé
q Primaire
q Tronc commun
q Secondaire
q Université
q Autre formation(préciser) ....................
Profession :
q agri-éleveur,
q commerçant,
q fonctionnaire de l'Etat,
q autres (préciser).........................
Etat civil:
q Célibataire
q Marié(e)
q Union libre
q Divorcé(e)
q Veuf(ve)
q Séparé(e)
Nombre des personnes à charge:
................
IV. Questions :
1. Etes-vous bénéficiaires du services de
western union ? Oui ....... Non .......
2. Si oui, depuis quand ?
3. A quelle Banque vous bénéficiez ce service de
western union ?: .......
4. Depuis quand bénéficiez vous les services de
western union à travers la Banque Populaire du Rwanda, S.A. Branche de
NGOMA ?
5. Vous recevez combien de fois par mois ? ...........
Par an ?..... ........
6. Qui vous envoie l'argent ?.................. De quel
pays ? ......................
7. Voulez-vous nous dire les différentes utilisation de
cet argent ?
q Payement du minerval des enfants
q Construction de maisons de résidence
q Construction de maisons commerciales
q commerce
q achats des biens alimentaires
q habillements
q soins médicaux
q achats des parcelles
q achats de terre cultivable ou des forets
q activités d'agriculture et d'élevage
q autres : précises ..............................
8. Bénéficiez-vous des avantages dans cette
utilisation ? oui ou non
9. Si oui pouvez-vous les exprimer, les quantifier ou les
qualifier ?
10. Il y a-t-il des frais de commission demandés par
Western union ?
11. Si oui combien ? ...................
................................................
12. C'est un montant raisonnable ou exorbitant ?
exprimez-vous brièvement
13. Y-a-t-il une amélioration de conditions de vie dans
votre vie depuis que vous bénéficiez les services de western
union et ses avantages? Expliquez brièvement
............................................................
Annexe 2: IBIBAZO BYAGENEWE ABAKIRIYA BA WESTERN
UNION.
I.AMABWIRIZA.
Mu gusoza amashuri y'icyiciro cya kabiri cya Kaminuza mu
ishami ry'ubukungu muri UNATEK,turi gukora ubushakashatsi mu byerekeye uruhare
rw'amafaranga ava mu mahanga anyuze muri Western Union mu bwiyongera k'ubukungu
bw'Urwanda.Twabasabaga ko mwaduha amakuru afatika nyayo kuberako ibisubizo
byanyu byizakoreshwa mu nyungu z'ubu bushashatsi bwonyine.
II. TWABATEGANYIRIJE IBIBAZO BY'UBWOKO
BUTATU
· Kubibazo bihinnye, mwashyira akamenyetso ahari ngobwa.
· Kubibazo birambuye gahoro, mwasobanura mucamake.
· Kubibazo birambuye, mwasobanura bihagije .
III. umwirondoro :
a. Imyaka :
q Hagati y'imyaka 15 kugeza kuri25
q Hagati y'imyaka 25 kugeza kuri 50
q Kuva kumyaka 50 no kurenzaho.
b. Amashuri bize :
q Abatarize
q Abacikirije amashuri abanza
q Abaragije amashuri abanza
q Abafite icyiciro rusange cy'ayisumbuye
q Abize ayisumbuye
q Abize kaminuza
q Abakurikiye andi mahugurwa(sobanura ayo ariyo)
....................
c. Umwuga :
q Umuhinzi - mworozi,
q Umucuruzi,
q Umukozi wa Leta,
q Ukora mu mishinga
q Undi mwuga (wuvuge).........................
d. Iranga mimerere:
q Ingaragu
q Uwashatse
q Ababana bitemewe n'amategeko
q Abatandukanye byemewe n'amategeko
q Uwapfakaye
q Abatadukanye bitemewe n'amategeko
e. Umubare w'abantu witaho cg arera:
................
IV. Ibibazo:
14. Muri abakiriya ba western union ? yego....oya.....
15. Niba ari yego, guhera ryari ?
16. Ni muyihe banki mufatiramo amafaranga ya western
union ?:
....................................................................
17. Mwahereye ryari mwakirira amafaranga nyanyu muri Banki
y'Abaturage y'Urwanda S.A. ishami rya NGOMA ?.......................
18. Mwakira angahe mukwezi ?........... angahe mu
mwaka ?..............
19. Uboherereza amafaranga mufitanye iyihe sano ?........
.................. atuye mukihe gihugu ?
..........................................................................
20. Mukurikije urutonde rukurikira rw'ibikorwa mu shobora
kutubwira ubyo mukoresha ayo mafaranga:
q Kwishyura amafaranga yíshuri
q Kubaka amazu yo kubamo
q Kubaka amazu y'ubucuruzi
q Gukora ubucuruzi
q Kugura ibiribwa
q Kugura imyambaro
q Kwishyura amafaranga yo kwivuza
q Kugura ibibanza byo kubakamo
q Kugura amasambu yo guhinga cg amashyamba
q Kugura imbuto zoguhinga
q Kugura amatungo
q Ibindi uyakoresha
(sobanura) :...............................................................
8. Imikoreshereze y'ayo mafaranga mubona hari inyungu
mufitemo ? Yego ..... cyangwa Oya .............
9. Niba ari yego, mutubwire ireme n'umubare w'inyungu
mugereranije :
...................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10 Hari amafaranga yumufuragiro babaka iyo mwakira
amafaranga kuri western union ?Yego ............Oya........Naho iyo
muyohereza ? Niba ari yego ,
11 Ni angahe ?........................
12 Ni amafaranga ariganiye cyangwa arigeje urugero?
..............................................
isobanure......................................... ....
..................................................
..............................
......................................................... .....................
..................
13 Kuva mwatagira kohererezwa amafaranga kuri western Union
murabona hari icyahindutse kumibereho yanyu? Musobanure muri make
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe 3 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC MANAGER DU
SERVICE DE WESTERN UNION
I. CONSIGNES
Dans le cadre du travail du cycle de Licence en économie,
nous menons une étude sur le rôle du transfert d'argent dans
la croissance économique du Rwanda. Cas de Western Union. Nous vous
demandons de fournir librement des informations sincères puisque vos
réponses ne seront utilisées qu'à des seules fins de
recherche.
II) Questions
1. Depuis quand vous travaillez pour le Service de Western
Union?
2. Depuis quand le Service de Western Union est
opérationnel à la Banque Populaire, branche de Ngoma ?
3. Quels sont les objectifs principaux de Service de Western
Union ?
4. Service de Western Union est opérationnel dans combien
de pays ? depuis quand au Rwanda ? Il est opérationnel dans
quelles banques ou autres services d'argent au Rwanda ?
5. Quels sont ces principaux services ? envoyer et recevoir
l'argent de l'expéditeur et du receveur ?
6. Combien des frais de commission demandés par Western
union ?
a. Le pourcentage ? ...................
...................................................
b. C'est un montant raisonnable ou exorbitant pour les
clients? expliquez brièvement ..........................................
.................. ..................
7. Quelle la somme d'argent reçue et envoyée par
les clients du service de western union à travers la Banque Populaire
du Rwanda, S.A. branche de Ngoma ?
a. Année 2006 :
b. Année 2007 :
c. Année 2008 :
Annexe 4 :
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR DE
« CORPORATE SERVICES DEPARTMENT
I. CONSIGNES
Dans le cadre du travail du cycle de Licence en économie,
nous menons une étude sur le rôle du transfert d'argent dans
la croissance économique du Rwanda. Cas de Western Union. Nous vous
demandons de fournir librement des informations sincères puisque vos
réponses ne seront utilisées qu'à des seules fins de
recherche.
II) Questions
1. Qui contrôle la quantité des monnaies en
circulation ?
2. Qui contrôle la masse monétaire ?
3. Comment vous fixez la quantité en mettre en
circulation ?
4. Connaissez-vous le montant qui entre au Rwanda par le service
de western union ?
5. Quel est l'impact des sommes via western union sur la masse
monétaire en circulation ?
6. Quelle est la contribution de western union dans la production
nationale ?
|