Solidarité, famille et développement socio-économique en ville de Butembo( Télécharger le fichier original )par Muyisa LUSENGE Université catholique du Graben - Licence 2008 |
INTRODUCTION1. PROBLEMATIQUEL'homme est un animal social, politique, un être sociable. Pour se réaliser, il a besoin de ses semblables en vue de constituer la société. Celle-ci étant un des moyens offerts par la nature de l'homme pour s'harmoniser, l'individu y est un être des relations, il ne peut subsister sans l'organisation sociale dépassant les relations inter-individuelles. Les hommes sont à l'égard, les uns des autres, dans une dépendance réciproque. Ils cheminent ensemble sur le chemin de l'harmonisation qui ne se présente pas comme une donnée, mais comme un horizon1(*). Nous abordons ici la question du caractère relationnel inhérent à l'être humain ; ce caractère préside au "vivre ensemble" des hommes au sein d'une même société, un vivre "ensemble" qui fait problème et pourtant, en première vue, il vise l'humanisation. PLATON a tenu compte de ce fait de pluralité des hommes en faisant reposer la communauté humaine sur la division du travail et la diversité des métiers correspondant à la multiplicité des besoins et à l'impuissance d'un homme isolé à les satisfaire tout seul2(*). Pour ARISTOTE, tout part du fait que l'homme est un animal politique, caractéristique fondamentale ou mieux essentielle sans laquelle, la question de la sociabilité ne se poserait pas3(*). L'homme est en effet mû par des tendances profondes qui l'incitent à vivre en société. C'est que l'homme est naturellement un être limité. Il ne peut suppléer à ses limites que s'il s'associe aux autres hommes pour atteindre ainsi son bien propre. Il est donc difficile aux yeux d'ARISTOTE de s'imaginer un solitaire heureux car l'homme est un être inachevé. Il est contraint à s'associer aux autres pour sa pleine réalisation4(*). Au Nord comme au Sud, la réussite dans la vie sociale implique des moyens conséquents malgré la diversité des problèmes. Cependant, la vie au nord (pays développés) semble s'automatiser dans le sens de la prévision des familles, c'est-à-dire les problèmes socio-économiques trouvent préalablement des arrangements notamment, les difficultés de l'alimentation, de l'habillement, du confort des festins, de la dot, du mariage, etc. Au sud (pays sous-développés) les hommes ont la difficulté de trouver des solutions adéquates aux différents problèmes qui se posent dans la vie socio-économique. Compte tenu de la situation socio-économique défavorable de notre pays, il devient plus difficile individuellement de faire face aux difficultés. Ainsi, les hommes se coalisent de plus en plus dans les initiatives qui révèlent plusieurs formes. Il peut s'agir d'organisations non gouvernementales (internationale ou locale) et des mutualités des groupes ethniques voire dans des familles pour faire face aux difficultés qui les préoccupent. Les réunions familiales apparaissent comme une forme de solidarité pour la population de Butembo. Notre préoccupation majeure peut être résumée par les questions suivantes : - existe-t-il une interaction entre la solidarité familiale et le développement à Butembo ? - Quels sont les facteurs explicatifs de la dynamique de la solidarité familiale en ville de Butembo ? * 1 Revue, Enticelle, N°11, février 2004, p 16. * 2 PLATON, La République texte établi et traduit par E.CHAMBRY avec introduction de A. DIES, 3 vol., Paris, 1992-1994. * 3 ARISTOTE, Politique, nouvelle tradition par J. TRICOT et alii, librairie philosophique, J. VRIN, Paris, 1982, p 29. * 4 Idem. |
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